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 (joana) draw another picture of the life we could had have

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Message Sujet: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Jeu 4 Mar - 20:08


draw another picture of the life we could had have
@joana harper

Come into my life
Regress into a dream
We will hide
Build a new reality
Draw another picture
Of the life you could have had
Follow your instincts
And choose the other path


il est sorti en trombes du SUV, laissant à peine le soin à josef de garer le véhicule convenablement, déjà au milieu de la circulation, son manteau noir claquant au vent et ses airs taciturnes bien en place. il a l’impression de déambuler dans une sorte de brouillard trop épais pour ne serait-ce que distinguer le faux du vrai, le bien du mal. notions devenues désormais totalement absconses, lui qui les maîtrisait déjà de façon discutable, elles se déchirent, s’oublient dans le souvenir d’autres nuits où les mots et les gestes sont incertains. qu’a-t-il seulement osé alors ? il ne peut y penser, il ne peut le réaliser sans frémir, et le voilà sur le sentier d’une autre guerre, à poursuivre l’ennemie qui versa le tourment en son coeur. car c’est elle, qui porte l’engeance, qui rend désormais toutes ses aspirations indécises et imparfaites, versées du firmament au abîmes de feu. il ne peut plus rien concevoir, ni ses projets ni ses ambitions, sans avoir à l’esprit ce qu’elle lui a dit. Je penserais à toi quand tu t'écouleras entre mes jambes comme jamais auparavant. Je penserais à toi quand je te sentirais perdre ta valeur et ta force en moi, quand le souffle de vie de cette chose qui t'appartient s'éteindra. et malgré tout le détachement qu’il sut exposer aux yeux du monde étranger à son drame, la perspective qu’il a lui-même dessinée dans l’opprobre le dévaste entièrement. il l’a faite suivre dès lors qu’elle a quitté le manoir, et ted improvise des rapports quotidiens sur ses allers et venues, des messages courts et sobres qui indiquent au roi ce que l’indigne comtesse envisage pour arracher la maladie qui gagne ses entrailles. sa progéniture, balancée aux égouts, au milieu de l’indifférence et de l’hémoglobine, un tableau qui sied parfois à ses envies enchaînées à ses enfers, mais qui le tue avec une lenteur terrible malgré tout ce qu’il saurait avouer. alors oui, quand elle a pris rendez-vous sans aucun doute pour avorter, il s’est pointé directement dans la salle d’attente, pour briser sa retraite, pour lui arracher de nouveau un choix en l’humiliant de ses regards et de ses mots. oh certes, le roi s’est relevé de son ellipse pathétique, mais rien de ce qu’il partagea avec elle ne semble survivre à la haine qu’il vient lui chanter. rien dans les souvenirs pour les sauver, pour donner des allures moins monstrueuses à un couple qui n’en sera jamais un, préférant maudire l’alliance avant même qu’elle ne brûle leur chair.

il lui tire le bras, pour qu’elle marche plus vite, pour sortir du caveau blafard, clinique et froid qui lui a donné l’envie de vomir. il aurait préféré lui ouvrir le ventre lui-même plutôt que se fader les discours frileux d’un médecin qui ne comprenait absolument pas ce que ces deux antagonistes venaient surjouer dans le recueillement austère de son cabinet. viens. on va marcher. josef et louis vont nous suivre avec la voiture. j’ai besoin d’air. putain. à quoi tu pensais ? à quoi tu pensais toi, james ? la bête se moque doucement, élevant une brutale migraine dans ses esprits embrumés. il est incapable de dire, de choisir, de la vouloir vraiment, lui qui désire médée, lui qui saigne encore de ce qu’il lui a avoué, de la réaction qu’elle a eue envers l’annonce de ce qui dans leur fantasmagorie est forcément un drame. lui qui baise cosima, pour échapper à toute cette solitude, et à l’image du père qui se dresse sur ses avenirs dégénérés pour mieux le moquer, le mépriser, le définir dans une normalité qu’il est incapable de supporter. alors oui, à quoi tu pensais ? à quoi ? il ne lâche pas son bras, comme si elle pouvait avoir l’instinct de le fuir, de quitter là l’image de cet homme irascible qui l’a bien souvent courtisée, emmenée au bout du monde pour savoir conquérir d’elle ce que jamais elle ne pourra céder. et la voilà enchaînée à lui, cet enfant qui la dévore, cette part de lui qui la teinte de sang et de stupre, qui lui rappelle toute la brûlure d’une dernière étreinte où il souhaitait tout lui voler pour qu’il ne reste plus rien d’elle, et qu’elle disparaisse à jamais. ça ne me suffit pas. voilà ce qu’il lui a dit, ce qu’il lui dira, ce qu’il tait mais qu’il ne maquille jamais. ils ne se suffisent pas, et cet enfant ne change rien à la donne. il a un regard noir, amer sur elle, et pourtant totalement fixé à son visage, et il s’arrête brusquement, manque de la faire trébucher, alors qu’il la confronte, bien plus maître de lui que lorsqu’elle est venue le trouver dans l’antre distordu du manoir marlowe. je ne sais pas si tu t’en rends compte, mais je n’ai pas le temps de me prendre la tête sur tes caprices. tu savais que je te ferais suivre, tu me connais, tu es la première à me le rappeler. donc : qu’est-ce que tu veux ? c’est bien la première fois qu’il le lui demande, en vérité. que veut-elle si ce n’est le torturer ? le sait-elle mieux que lui ? est-il le seul à déambuler dans l’aridité de la naphte, à ne plus savoir comment respirer convenablement, à ne plus pouvoir se pencher comme il le devrait sur le pouvoir qui devrait entièrement le combler ?

peut-être est-ce soudain parce qu’ils sont deux échevelés en plein manhattan, peut-être également parce qu’il se rappelle de tant de discussions tempétueuses à l’orée de central park, peut-être aussi parce que c’est trop pour lui, mais il se met à ricaner nerveusement, tandis qu’il attend sa réponse, l’air buté. son visage se détend quelque peu et il ressemble à celui qu’elle a un jour fréquenté, quand il y avait encore un père, quand il y avait encore l’errance de sensations délicates entre eux, quand parfois il la rejoignait juste pour plaisanter, et revêtir ces ombres qu’elle savait parer d’or. tu as vu la gueule du médecin ? on aurait voulu le faire tourner dingue qu’on aurait pas mieux réussi. ça lui rappelle toutes leurs gamineries aussi, quand ils jouaient des rôles pour surtout ne jamais embrasser celui que le destin avait dévolu pour eux, quand ils tenaient le monde entre leurs mains, juste pour le plaisir de le voir quelque peu vaciller. quand tout était contrôlé, malgré les caprices, et les envolées, malgré les quelques ponctuations douces, et les violences assumées.

le monde vacille. le monde vacille. mais ils ne peuvent le savoir, ils ne peuvent encore le voir. en attendant, il y a comme une accalmie au creux de la colère, et de son impartiale loi.
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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Lun 8 Mar - 14:21


I don't wanna talk about things we've gone through. Though it's hurting me, now it's history. I've played all my cards and that's what you've done too. Nothing more to say, no more ace to play feat @James Marlowe Ne me regarde pas. Toi reflet insensible qui me révèle ce que je ne veux pas. Ne me méprise pas, regard indifférent qui ne survit plus, qui se meurt devant les terreaux inconnus. Oh, ne me juge pas... Joana, ne me juge pas. Isolée dans la salle d'attente, le triste sort d'une vie se joue là, dans le silence des pas étouffés et des portes qui claquent sans appel. Des gens passent, ne la voient pas. Elle n'est qu'une ombre qui se dessine sur les murs du cabinet, une passagère éphémère qui vient pour venger sa vie de misère. Ne me retiens pas. La voix de la détresse résonne dans ses pans tandis qu'on la supplie de ne pas céder à la folie meurtrière. L'assassin, c'est ton père. Tu n'aurais pas une vraie vie ici bas. Mais elle n'y croit pas. C'est un mensonge éhonté. Elle se voile la face, préférant dire qu'elle sauve son enfant du père indigne plutôt que d'admettre qu'elle veut priver le père de tout espoir... Tu ne mérites pas la rédemption. Mais à qui cette phrase s'adresse-t-elle? A James ou à elle-même. Qui veut-elle condamner?

Les yeux rivés sur cette porte qui la conduira à l'abattoir, elle sent son corps qui se tend, qui se tord. Ses entrailles meurent déjà du supplice qu'on leur réserve. Des larmes étreignent son gosier dans l'espoir qu'il viendra l'empêcher de perpétuer l'atroce crime. Et pourtant, elle sait... que s'il se pointe, il réveillera le besoin d'aller jusqu'au bout, de lui prouver qu'il ne peut la contrôler. Constant paradoxe que leur lien suffoquant.

Et quelques minutes plus tard, c'est le trottoir qui reçoit leur pas d'une cadence violente. Les talons de la jeune femme éclatent le bitume, énervés d'avoir été forcés à quitter le cabinet, soulagés de n'avoir pas dû s'écarter pour laisser la lame ôter le clandestin qui s'est réfugié en elle. Joana regarde James et sourit de son air hautain. « Oh mon coeur, pardonne-moi, je ne sais pas où j'avais la tête. » Elle se moque et sourit d'un air mauvais. De quel droit tu me demandes des comptes après ton comportement la dernière fois? Acide, elle peste contre lui avec une force non retenue. Sa voix n'est même pas faussement mielleuse pour endosser le rôle de l'épouse éplorée. Mais énervée ou pas, elle marche près de lui, accusant le coup de ce qui vient de se passer. La colère les réunit, encore une fois. Joana est radieuse, de ce teint de femme enceinte qui sublime la femme fatale qu'elle est déjà. Cependant la Méduse n'est pas consciente de son charme pendant qu'elle foule le trottoir. Seuls les mots du médecin trottent dans sa tête. "Dans quelques jours, vous pourriez connaître le sexe du bébé." Le bébé. Pas un embryon, pas un foetus, déjà un bébé. Sa chair s'est soulevée, les poils hérissés par le désir de savoir si une princesse Marlowe devrait venir régner ou un noir héritier. Son coeur serré, elle a entendu le reproche à peine dissimulé du médecin quand il a évoqué qu'il était déjà fort tard pour envisager l'interruption de grossesse. Presque, mais pas encore. Dernier espoir de se délester de cette chair innocente qui souille ses pêchés de son aura divine.

En marchant, sa main frôle celle de James. Depuis quand sont-ils côte à côte, comme un couple qui se dispute mais qui partage un chemin commun? Elle retire sa main, comme dégoûtée par ce contact qu'elle répugne à renouveler avec lui. Il l'attaque sans qu'elle n'ait plus rien dit. Joana freine son pas et le confronte en se tournant vers lui, le forçant à s'arrêter à son tour. « Si tu n'as pas le temps et que je ne t'ai pas appelé, qu'est-ce que tu fais là? » Son regard de glace, elle croise les bras dans un geste théâtral digne d'elle. « James, je ne sais pas ce que je veux. C'est si difficile à comprendre. Je ne veux pas de ton enfant, de ce serpent dans mon foyer, de ta présence constante dans ma vie. Je ne veux rien de tout ça. Et pourtant, ce truc est toujours là, à germer en moi alors que j'aurais pu m'en débarrasser. Evidemment que je sais que tu me suis. Mais si j'avais voulu, l'enfant serait déjà mort à l'heure qu'il est. Avec ou sans ton consentement. » Ne t'imagine pas que tu as ton mot à dire. Et pourtant si c'est ce qu'elle s'évertue à dire dans ses cris, c'est tout le contraire qui se véhicule de cette confession inattendue. « Toi qu'est-ce que tu veux?» Sa voix bat en retraite, lasse de devoir se battre alors qu'elle ne sait plus rien de ce qui est bon ou mauvais pour elle.

Quoique je fasse, je sonne la fin de mon monde.
Quoique l'on fasse, on se détruira.


Une trêve semble être sonnée par le rire de James. Un rire qui la ramène des années en arrière, un rire dont elle serait tombée amoureuse si elle n'avait pas été si écorchée par la vie. Joana freine le sourire de son âme, incapable de lui céder ça encore. Mais elle aurait tant besoin de se blottir contre quelqu'un pour qu'on la console et qu'on rie de tout ce qu'il adviendra d'eux. Mais ce quelqu'un, ce ne peut être toi. « Il n'est pas le seul qu'on va rendre dingue si on continue comme ça. » Joana le regarde avec quelque chose de différent dans les yeux. Elle les voit tous ces visages prêts à exploser si elle ne vient pas à bout de cette vie qui se développe en elle.

James.
Médée.
Moira.
Leonide.
Nathalie.
Irène.
...
Joana.

Tous ces visages qui les séparent malgré eux. Tous ces visages qui nous sauvent de nous-mêmes et qui empêchent que l'on s'aime.
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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Dim 21 Mar - 17:42


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@joana harper

Combien de temps. Combien de temps est-il resté dans la grande demeure, comme un joyau à l’éclat brisé, serti par la pierre et par le froid ? Enchâssé par les cris, par les murmures, par les échos d’un plaisir qui dévale encore sa peau, et les frissons de la honte qui l’ont poursuivi aussitôt. Combien de temps, à interroger le silence ? à se dire qu’il serait sans doute bien plus simple de la laisser voguer sur son illusoire liberté, briser le lien une dernière fois, pour qu’il dégoûte du sang de l’innocent qu’il sacrifiera forcément, à ses désirs déviants, et à ses envies de puissance, qui ne peuvent tolérer, la présence d’un enfant, et la compassion que l’on peut saisir en même temps que sa main, si frêle et si fragile. James se demande si Isaac a ressenti le même tourment, au moment où il est né, où il a fallu apprivoiser la violence pour confier une once de douceur à un être en devenir. Mais son père n’a pas su la découvrir, il l’a laissée à Ellen, pour qu’elle la murmure à ce fils qu’il ne savait pas véritablement aimer. Ellen n’en a bientôt su que faire, de toute cette douceur qui l’accablait, et qui la dévorée, abandonnée dans la demeure froide. Parfois, quand elle n’allait pas si mal, elle lui chantait des passages des opéras qu’elle appréciait, et à de très rares moments elle dansait. à travers son propre reflet, dans les miroirs abrasés par le temps, et par les mensonges qui dégoulinent du granit, il la revoit, avec son sourire triste, et ses rêves brisés. Parfois, tu as l’impression qu’elle lui ressemble, dans sa façon de ne rien laisser transparaître, et de surjouer sa peine pour mieux la maquiller. Et pour que tu ne puisses pas t’en servir contre elle… Tu es bien comme lui. Tu es exactement comme lui. C’est ce que tu te dis.

Il entend, la douceur du surnom, c’est comme une morsure dans ces sentiments qu’il cherche tant à réprimer, pour elle, et pour l’enfant, ou parce qu’il est entièrement consumé par le serment qu’il fit, tout contre l’épiderme de son double, murmure indécent, qui lui arrache ses avenirs, et la seule perspective qui eut pu le sauver. De ses crimes et de la folie qui continue de le guetter. Il ne réplique pas, il a besoin d’aller chercher dans la peine et dans la contrition pour y puiser la brutalité qu’il faudra. Pour lui narrer l’abandon, pour la délivrer de lui et de son sang empoisonné. alors pourquoi as-tu couru, pour qu’elle ne puisse pas s’en débarrasser ? Pourquoi ne supportes-tu pas l’idée que l’être qui vous conjugue encore, ne soit qu’une victime collatérale de vos amours enfuies ? des pleurs tous taris, dans ton cœur devenu noir. Elle résiste, elle le dénigre ouvertement, et il la comprend, pourtant son orgueil éructe dans sa voix, et sous la virulence de ses doigts, qui marquent la peau, qui continuent de la traîner, dans une direction de plus en plus indistincte. Jamais il ne parvient à la lâcher, alors qu’il le devrait, bien au contraire, il la tient, il l’enchaîne à lui, comme si les fers déjà menacés par une fusion meurtrière, menaçaient de se briser, et d’entamer leurs chairs. Le bébé. C’est ce que le médecin leur a dit, et il n’a pu qu’excaver une sorte de râle, plein de mépris et de froideur. Assassine note sur leur union, qui continue de la rompre, avec indécence. Qu’importe, si c’est un garçon ou une fille, qu’importe, s’il n’existe pas, s’il n’existe pas tout pourra redevenir comme auparavant, c’est ce qu’il ne cesse de se répéter, alors que son propre mensonge résonne dans sa tête à l’en abrutir. Alors il marche, il marche, et sa main la serre, car il ne saurait l’étreindre, il ne saurait le faire alors qu’il le souhaite tant, dès lors qu’elle apparaît, dans sa fureur altière et la noirceur qu’elle puise dans leur relation outrancière. Un instant, la colère atermoie, et le voilà à la désirer exactement comme il le fit autrefois, à la vouloir, enchaînée à sa loi et à sa tyrannie, pour qu’elle subisse ses méfaits, et s’y abreuve jusqu’à en vomir. Les mots la trahissent, tout comme la rage dont il a fait preuve, les voilà à s’opposer tous deux à un destin honni, que chacun repousse et pourtant convoite, sans savoir véritablement se l’avouer, encore moins le dire. Il la regarde, il la regarde, et toute la virulence de ses nuits retombent sur ses épaules fourbues, soudain il est prêt à abdiquer, quand toutefois il sait être venu porter le coup dont jamais ils ne sauront se relever. joana, écoute… dans son regard fier, transitent la peine et la contradiction, une fêlure qui le laisse pantelant, incapable de s’exprimer comme il le voudrait, à faire jaillir des mots toujours choisis, et une rhétorique implacable. ce que je veux… c’est impossible. Car alors je la perdrais, je la perdrais à jamais et je ne saurais ni m’en relever, ni m’y résoudre. Alors les mots changent, et deviennent si ténus. ça n’a aucune importance, je crois. il est gêné James, il passe une main tremblante dans ses cheveux et invoque le passé pour mieux recouvrir d’un voile pudique ce qui le désarçonne, et ce qui continue de le tuer. Face à elle, il comprend qu’il s’enferre dans l’impossible infini qui le séparera de quiconque voudra se lier à lui, car il n’y a que deux divinités à qui l’éternité sera promise. Ces autres seront oubliés, dans la fièvre de leur passion infâmante… je sais… il soupire, car il est en train de devenir dingue en effet, et sa sœur aussi. Alors il secoue la tête, et la culpabilité cisèle ses traits, comme s’il se tenait soudain sur des hauteurs inatteignables. écoute, tout ça n’a absolument aucun sens. son timbre est d’une fragilité qu’il ne lui a encore jamais laissée voir, justement parce qu’entre eux les failles sont comme des tares. Cet enfant, je veux qu’il naisse, c'est vrai. Mais je ne lui donnerai jamais mon nom… ses iris tremblent, et il semble l’implorer. dis-moi que tu comprends, dis-moi que tu comprends pourquoi je ne peux pervertir la seule chose pure que j’ai créée grâce à toi, que ce nom serait telle une malédiction, que personne ne devrait porter. Elle et moi, on les porte depuis si longtemps, ce sacrifice et cette folie, elle rugit dans nos veines, elle dévale chacune de nos pensées. Et jamais je ne saurais offrir une once de ce que j’ai forgé, dans le sang et dans la haine. Laisse-moi vous protéger, de la seule manière que je le peux encore. il inspire difficilement, et vient arranger une mèche de ses cheveux, comme souvent il le fit, quand ils n’étaient que l’un à l’autre, ces rares fois où leur monde disparaissait pour devenir étranger, à leurs absolus qui enfin se révélaient. je serai là pour lui, tu n’auras rien à craindre, mais je ne peux pas. Je… il s’apprête à lui dire, à lui expliquer ce qui saura le trahir une toute dernière fois devant elle, et il se rapproche, sans comprendre, sans voir, l’ombre qui vient surplomber l’intime et le décharner. Il met une seconde de trop à entendre le hurlement de Louis, qui cherche à l’avertir. C’est son nom qui résonne, ce nom qui tonne, celui qu’il ne peut donner à sa progéniture, alors que le seul rayon de soleil vient faire briller le canon de l’arme qui se pointe sur lui. La malédiction s’abat, mortifère. souviens-toi de la promesse des Park… un homme de main, et la détonation, et James s’interpose, il repousse joana derrière lui, quitte à la blesser, qu’importe pourvu qu’il reçoive l’impact et qu’elle ne soit pas menacée. La balle l’atteint, et la douleur rayonne depuis son bras, au point qu’il a l’impression un instant que l’on vient de le lui arracher. Il y a un deuxième coup de feu, et il cherche à échapper à la menace en se jetant à côté d’elle. A genoux, il saisit sa main abandonnée, l’attire à lui, toute sa silhouette qu’il étreint, qu'il berce, alors que le véhicule démarre en trombe, et que Louis et Josef n’osent pas tirer tandis que les sbires disparaissent et que les cris s’élèvent tout autour d’eux, de peur de blesser quelqu'un qui n'aurait aucune part à leur guerre intestine. Le sang coule le long de son bras, vient poisser les vêtements de Joana, alors que le garde du corps les rejoint et les aide à monter à l’arrière de leur véhicule. Il la tient toujours contre lui, cherche son visage, son regard, et s’écrie : tu as quelque chose ? tu n’as rien ? dis-moi, dis-moi ! Joana !
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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Lun 22 Mar - 9:15


the life we could had have

C'était une sombre nuit d'été, une magnifique journée de printemps, un drôle de coucher de soleil, une sensation énigmatique qui traversait votre coeur, bourdonnait à vos oreilles. Une brise d'amour, certains diraient. Un moment suspendu où bien que la hargne les courrouçait, encore et toujours... Il la tenait par le bras, l'emmenant loin du précipice où elle voulait les jetter elle, sa progéniture et leur avenir à deux. C'était une drôle de sensation. Quelques secondes à peines, quelques infimes minutes d'un bonheur inexistant, illusoire. Il la traînait plus qu'ils ne se promenaient. Mais Joana marchait près de lui, près de l'homme qui était en passe de devenir le père de son enfant. Les courants d'air du Queens ne faisaient que passer, que lécher le visage en chaleurs hormonales de la belle Harpie quand ils se sont arrêtés.

Pause.

Un instant de répit pour mettre les points sur les i. Joana n'a rien à dire dans cette histoire, rien de nouveau. Paumée, au fond d'un trou noir, elle respire à peine pendant qu'elle attend sa sentence. Parce que si une part d'elle l'aime, l'autre, celle qui le haït lui, la dévore elle. Le malaise qui habite James est tellement apparent que Joana sourit d'abord. C'est presque touchant de le voir aussi perdu, perplexe, impuissant. Tout cela le dépasse, c'est évident. Cela nous dépasse. Et il y a de nouveau un "nous" au tableau. Un nous qui lui donne des ailes meurtrières mais des ailes quand même. Elle le voit lutter pour sortir les mots, pour abattre ses idées. Sauf que... C'est moi que tu abats avec tes pensées. La lame sort de son fourreau et s'enfonce lentement dans le coeur de la victime. Pourquoi? Pourquoi me soucierais-je de ce simple détail? Ce n'est qu'un nom, un nom dont je ne veux pas qui plus est. Un nom maudit, un nom pourri. Pourquoi? Mais si la raison fomente dans son esprit, c'est son âme qui crève de hurler au ciel. Car ce refus, ce n'est pas un refus de l'enfant, c'est un refus d'elle. Des perle rageuses se faufilent dans ses canaux lacrymaux mais Joana est tempête bien plus que pluie. « Pourquoi voudrait-on de ton nom après tout, hein?! »  Il ne s'agit pas que de l'enfant, il s'agit de tellement plus et ils le savent tous deux. Sa voix est forte, puissante. Elle ne tremble pas et se dégage de l'emprise qu'il tient sur son bras. « Tu t'imagines que je veux de la malédiction de ta famille sur les épaules de ma descendance? »  Son rire n'est pas mauvais, il dégage une tristesse agressive, celle d'une femme qui se retrouve soudain aux abois d'un amour qu'elle ne retrouve pas. « Rassure-toi! Je pensais que je devrais me battre pour t'empêcher d'essayer de prendre la main sur ... »  Ses yeux baissent instinctivement vers son ventre, ne sachant pas finir la phrase. Fille ou garçon? Qu'importe aujourd'hui, ton père ne veut de toute façon pas de toi. Elle tremble d'une furie qui dénote avec son discours prétendument soulagé. James semble contrit, désespéré. Ses nouvelles paroles n'apaisent en rien la colère de Joana. Il prétend qu'elle n'aura rien à craindre et elle fait un pas supplémentaire pour se détacher de lui et de sa langue de vipère. Elle le veut loin d'elle, loin de son corps, loin de cet enfant qui pousse sans qu'elle ne puisse rien faire pour en contrôler le développement. « Tu ... »  Elle regarde sur les côtés, agacée par son manque d'échappatoires, décidée à fuir comme toujours. Mais les sbires de James ne sont pas très loin. « Tu me dégoûtes! »  Sa voix est cassée. Des larmes sortent sans qu'elle ne puisse plus rien faire pour les retenir cette fois. C'est la douleur qui règne. « Tu es lâche. »  On pourrait penser que ce sont de vaines insultes, qu'elle ne les pense pas. Mais elle les pense, chaque mot. La voix de James lui parvient dans un sursaut terrible, éclipsant la sienne, se fondant dans celles qui hurlent derrière eux et.

Pause.

Le temps s'arrête à nouveau.

Je ne vois pas ce qu'il se passe, pas vraiment, pas comme il faut. J'étais au bord de l'évanouissement, au bord du débordement de rage. J'avais besoin de me rapprocher de toi, de te frapper pour que tu subisses ma peine, pour que tu encaisses ce que je ne peux pas. J'ai souhaité ta mort pendant une fraction de secondes et voilà que tu m'en jettes, tu m'écartes... et t'apprêtes à partir sans moi. Je vois le mal se tirer dans une voiture blindée mais je ne comprends rien de ce qui m'arrive. Mon corps, propulsé au sol avec une énergie démente pour m'épargner, je ne comprends pas. Mes yeux sont attachés à une seule chose, une seule personne. Toujours toi.

Et une fraction de seconde plus tard, une fraction infinie qui ressemble à l'éternité, tu es à mes côtés, partageant mon trottoir. Fille désœuvrée et désabusée, là, j'admire les méandres de ce sang qui coule sans savoir.

Est-ce le tien ou le mien? Est-ce le sien?

Les larmes coulent, pleuvent, dans mon âme. Mon visage lui demeure impassible. Mes yeux transpercent les tiens, à la recherche d'une lueur livide. Et alors que tu me cajoles de ton attention, des tes peurs, de ton envie de me retenir... mon âme pleure. Car je vais bien. Elle pleure car je n'ai rien. Telle est l'écoeurante vérité. J'aurais voulu que cette balle nous traverse tous les deux.


« Je ...»  Elle ne bouge pas vraiment. Les sentiments qui la traversent sont tellement contraires qu'elle le regarde seulement, incapable de faire comme lui, incapable de sonder son "presque jamais mari" à la recherche d'une potentielle blessure. Car elle saigne de ce qu'il souffre. Elle saigne de la balle logée quelque part en lui, pour la protéger elle... physiquement. « ... ne ... »  Et alors qu'elle est tellement obnubilée par lui, ce Dieu qu'elle n'a cessé de repousser de ses prières et de blasphémer, elle laisse enfin les larmes rouler au coin de ses yeux et sa main empoigne son col avec vigueur. Joana est une tombe en ce moment. Elle porte la mort dans ses pans, elle le sent. Car cette petite vie qui grandit en elle n'est annonciatrice que d'une chose : sa perte. La perte de la grande Joana. « Je ne vais pas bien non. »  Elle sourit, relâche le col de l'homme blessé. La main qui s'appuyait au sol se relève et la future mère contemple le sang qui s'y est imprégné. Elle n'a pas crié quand les balles ont fusé, elle est juste tombée, écartée par James, secourue par instinct plus que par amour. Elle est plongée dans l'admiration de ce sinistre événement, profitant des quelques secondes qu'elle a devant elle pour jouer sa réplique au maximum de son talent. « Ton sang coule en moi James. Que tu le reconnaisses ou non, c'est ton sang, ton nom. »  Elle se rapproche de lui, attrape son bras sans délicatesse et regarde le sang s'écouler sans aucun haut le coeur. Pendant le déluge, elle vacillait, incapable de s'imaginer qu'il périsse, qu'il la quitte ainsi. Mais la grande dame n'est pas sentimentaliste, n'est pas la fleur délicate qui se fane une fois sortie de son pot. Captivée par la plaie, elle s'adresse à James en continuant d'observer le trou dans le textile d'où s'échappe l'hémoglobine. « Si tu ne veux pas reconnaître cet enfant, alors pourquoi autant tenir à ce qu'il vienne au monde? »  Ses yeux remontent vers lui et un sourire malsain se pose sur ses lèvres. Elle connaît la réponse bien mieux que lui. Elle entrouvre ces annonciatrices de malheur et esquisse une promesse.  « Tu ne veux pas mélanger ton nom dans mon sang impur? Soit. Mais je te fais le serment qu'il s'agira ici de ton enfant, de ton fils ou de ta fille. Et je m'assurerai qu'il s'agisse bel et bien de ta digne descendance. Je l'élèverai dans la haine de toi, en parfaite réplique de ce que tu es : un être incapable de t'aimer. Mais je l'élèverai loin de toi et des horreurs de ta famille.  »  Les doigts qu'elle tenait serrés sur son bras se détachent enfin pour le laisser couler sans qu'elle ne fasse obstruction au déluge de son sang ou de ses sentiments. « Retiens-bien ce que je vais te dire maintenant, car je ne le dirai plus jamais. »  Son sourire amer rayonne et rappelle l'étrange sensation qu'elle avait en rentrant dans cette rue. Sombre nuit d'été, orages noircis, printemps abîmé... « Je t'ai aimé James. Je t'ai aimé alors que je m'étais jurée de ne plus aimer un homme de toute ma vie. Je t'ai aimé comme on n'aime probablement qu'une fois. Mais si je t'ai aimé, je ne t'ai jamais appartenu. »  Ses yeux perlent d'une larme joyeuse, celle du soulagement. Un apaisement qu'elle feint totalement. L'actrice est parfaite. Son âme est noire car elle sait qu'elle ment. Le mensonge d'une dernière trahison, celle destinée à les séparer définitivement. Car j'ai ton sang sur les mains, ton sang en moi, ton sang partout dans ma vie...et je n'en veux plus. « C'est fini tout ça. Ton enfant ne t'aimera pas et ne t'appartiendra pas. »  Son âme se craque. Car elle est la martyre de cet amour qui pousse en elle, qui développe ses ailes, qui l'empêchera d'oublier jamais à quel point elle a pu l'aimer, lui. Lui, l'atroce et haïssable James Marlowe. Nous ne t'aimerons plus, nous ne t'appartiendrons pas. Si tu ne veux pas apposer ton nom dessus, tu n'apposeras rien. Rien sur cet enfant que je jure de protéger de toi, de tes injures, de ton amour impur, de ton amour parjure.

 


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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Lun 5 Avr - 21:55


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@joana harper

ce n’est qu’un nom. rien qu’un nom, ça ne signifie pas l’abandon. voilà ce qu’il se racontait dans le noir, alors que la nuit passait, subterfuge à une vie qu’il ne sait plus habiter sans la trahir chaque jour. notre nom. la promesse qui fut confiée tout au creux de l’oreille de sa soeur, la promesse désormais délivrée lui est à la fois délectable et insidieuse douleur, qui envahit les envies d’autrefois pour les repousser vers le trépas qui les accueille l’un et l’autre. car en disant cela, à haute voix, james meurt à ses côtés, bien avant la blessure qui lui sera réellement infligée. l’ennemi c’est lui, et c’est l’enfant qui grandit dans le ventre de celle qui ne pourra jamais le compléter. jamais tout à fait. le secret pèse, il n’a jamais été révélé, l’union cachée et incestueuse se débat dans ses esprits malades, et ternit son nom. rouge sang qui palpite dans ses veines. et qui brûle, et qui le brûle tant. l’imperfection est entière, elle s’expose aux yeux de joana, vient cueillir sa haine et la sertir dans le timbre tremblant de sa voix. ce rejet, qu’elle hurle soudain, il l’absorbe sans tresaillir, et pourtant se morcèle entièrement. la peine dévale ses traits, et il aimerait lui dire… il aimerait lui dire, ce que jamais elle ne saurait comprendre. mais le secret s’en va, il s’envole, l’impact le pourfend, et c’est le sang qui jaillit, ce sang traitre et maudit. ce moment de sensibilité qui fut prêt à s’exposer se retire, il se replit dans la chair meurtrie, et l’adrénaline convoite l’intransigeance du roi, qui reprend sa couronne, et la ceint pour mieux paraître dans les oripeaux déchirés de sa divinité. le voilà qui siège, dans le SUV, à balancer des ordres, à louis et à josef. pour les sortir de là, elle et lui, elle qu’il tient encore dans ses bras, et qu’il ne lâche pas, la ferveur des fauves sous ses doigts. il serait prêt à tuer quiconque s’approcherait désormais, malgré le refuge temporaire de l’habitacle. le paysage défile, mais il n’a d’yeux que pour elle, que pour la pâleur de son front, et les blessures qu’il cherche mais qu’il ne trouve pas. la crainte s’inscrit dans ses prunelles sombres, si aucune blessure n’est apparente, c’est peut-être que la voilà blessée à mort. et alors que le royaume vacille, c’est cette incertitude qui retient son monarque au bord du gouffre. mais elle le repousse bientôt, entière en apparence, déchue par les mots que même les balles ne peuvent briser. james se recule lui aussi, se rencogne près de la fenêtre, n’a aucun regard pour le paysage qui défile, alors que sa réplique acerbe délivre la colère qu’il ne s’apercevait pas retenir. le voilà fureur, et cette fureur étend son manteau noir sur ses épaules contractée, et parvient à ses yeux dans des éclairs acérés. mon sang… celui que l’on a osé verser aujourd’hui. mon sang. il répète, et la haine abrège les syllabes tandis que josef demande une nouvelle fois de confirmer qu’il veut se rendre à long island. joana disserte à ses côtés, mais s’il l’écoute, il demeure rivé à l’écran de son téléphone, sur lequel il écrit, envoyant des messages à ceux qui lui sont chers et dont aucune nouvelle ne lui parvient. et cela le rend fou, et cela le dévore, il y a dans sa posture quelque chose qui tient de la douleur, celle qui pulse méchamment dans son bras qui dégoûte de sang sur le cuir noir, parfois son pouce caresse la texture de cette vie qui s’enfuit. il retient son souffle james, il retient son souffle jusqu’à ce que médée enfin lui donne signe de vie. et il ferme les paupières un instant, pour échapper au discours de la furie qu’il a réveillée, juste à ses côtés. mais elle le rappelle à elle en appuyant sur la blessure, ce qui lui arrache un grondement. animal. létal. putain joana, tu crois vraiment que c’est ce que j’ai besoin d’entendre là, maintenant ? tu comprends ce qui vient de se passer ? qu’en quelques minutes tout aurait pu être terminé. toi, moi, le bébé ? tu peux te la fermer, s’il-te-plaît ? ça sort en vrac, sous le feu de cette rage qui le dévore tout entier, et il cherche à dégager son bras comme un dément, avant de continuer, et d’asséner les mots, qui ressemblent à des hurlements rentrés : tu vas te la fermer, et suivre le mouvement, tes désidératas ne m’intéressent pas. j’ai des affaires à régler. les affaires qui impliquent ce nom, ce nom maudit comme tu disais. et tu demandes ? tu demandes vraiment pourquoi je veux pas le lui donner ? bordel de merde ! et il se tourne vers elle, et il la surplombe, lui revient avec une passion aussi dévorante que l’est la haine qui se déploie en lui. parce que ça le tuera. ça le tuera cet enfant, et toi aussi. alors tu peux bien continuer à me bassiner avec tes idées d’hystéro, ma décision elle est prise. cet enfant je lui offre une chance, et si tu me veux en dehors de ta vie, en dehors de toi, mais vas-y, disparais. disparais. et il essuie le sang qui continue à perler dans le creux de sa paume sur son vêtement, pour la marquer. vas-y, j’te retrouverai de toute façon, dès lors que me viendra l’envie de le faire. t’as pas encore compris ? et il crache, plus bas, et plus menaçant aussi. tu dévisses complètement ma grande. que tu m’appartiennes ou pas, je m’en tape. que tu m'aimes ou pas, ça ne change strictement rien maintenant. ce que tu as dans le bide par contre est à moi. et je viendrai te le reprendre. car jamais, jamais, on ne me dérobe quoique ce soit. et il plisse des paupières, sans empathie aucune, l’image parfaite de qui fut son père, dans les moments les plus disgracieux de leur histoire, à passer sa fureur sur son épouse. un bien comme un autre. et c’est exactement ce que représente joana à cet instant précis, alors qu’il s’apprête à réunir toute sa famille et décider de ce que sera leur vie. cette vie que joana partage, malgré ce qu’elle prétend, et malgré son désir prégnant de s’émanciper de cette idylle dévoyée.
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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Mer 7 Avr - 12:04


the life we could had have

Il fait froid. Froid comme à l'époque où dotée d'une cape, Joana s'était faufilée dans la voiture de James avec la complicité du chauffeur. Ils avaient roulé plusieurs heures, se réchauffant au gré de plusieurs flûtes de champagne et arrivant dans un paysage enneigé. Les rires étaient affûtés, perçants. Mais personne ne les entendaient dans cet endroit confiné, loin, à l'abri des regards. Ils avaient marché, main dans la main, oubliant presque qu'ils ne croyaient pas à la romance du couple, qu'ils ne se voyaient pas se réveiller ensemble le lendemain matin. Joana était frigorifiée à l'époque et pourtant, cela n'arrêtait pas son amant de lui jeter de la neige au visage, de le faire rougir sous la froideur hivernale et de rire aux éclats en la voyant ruminer ses vengeances glacées. Etalés au sol, ils s'étaient embrassés jusqu'à en perdre le souffle, ils s'étaient oubliés pendant quelques instants de félicité. Mais elle avait terriblement froid et les heures d'après, seul le corps chaud de James avait pu la réchauffer dans la voiture. Hypothermie. Le médecin privé avait cet air grave et sérieux qu'ont les gens qui vous font la morale. Joana, elle, elle en riait. Frôler la mort en s'amusant, c'était risible. C'était assez proche de leur vision de la vie, de leur manière d'être ensemble : inconséquents.

Et là, dans cette voiture qui les emmène loin de l'écho des balles, elle a froid. L'image du passé ressurgit avec cette sensation qui éveille ses souvenirs tandis qu'un frisson la traverse de part et d'autre. Probablement le choc qui retombe, la peur qui se fraie enfin un chemin dans son coeur. Ou alors la rancoeur tandis que l'homme lui parle comme à un chien. Je ne suis la chienne de personne. Les paroles dures, acerbes, de son compagnon de route l'irritent et l'éloignent de ce souvenir qui autrefois l'aurait consolée. Il n'y a plus que cette étrange sensation de froid, mêlée à la rage qui goûte en elle, qui croit dans ses pans. Et les mots qu'elle prononce, elle les pense avec force. Cet enfant grandira dans la haine de ce bâtard qui ose ainsi la souiller de ses mots. « Ne me dis pas de la fermer James. Toi, ferme-là! »  Elle est à bout de souffle et pourtant, elle trouve la force de crier. La dame qui ne perd jamais la face est en train de sombrer dans une colère qui la fait vriller. Il s'enfonce dans des explications colériques, dans des reproches qu'elle ne saisit pas. En quoi cela la regarde-t-elle qu'on s'en prenne au nom des Marlowe? Le refus de donner son patronyme à son héritier remonte à avant l'attentat, à avant... Ses yeux se plissent encore un peu, luttant pour ne pas céder à l'envie de ... pleurer? Mais qu'est-ce qui t'arrives bon sang?! Elle se déteste d'être aussi faible. « Tu n'es qu'un hypocrite... »  Faible murmure qu'il doit avoir entendu malgré tout. La voiture continue son chemin, insensible au ton sévère et dur du boss qui lui crie dessus. Il continue de hurler ce qu'elle juge comme étant de simples menaces en l'air.

tu dévisses complètement ma grande. que tu m’appartiennes ou pas, je m’en tape. que tu m'aimes ou pas, ça ne change strictement rien maintenant. ce que tu as dans le bide par contre est à moi. et je viendrai te le reprendre. car jamais, jamais, on ne me dérobe quoique ce soit.

Les mots explosent en elle comme les balles qui fusaient plus tôt. La voiture heurte un obstacle sur l'asphalte, se soulève et Joana sent son coeur qui se serre. La douleur est violente, trop violente pour encore être ignorée. Elle baisse ses yeux vers l'endroit qui a marqué le choc, soudain hypnotisée par un amas qu'elle n'avait pas remarqué. Un second obstacle provoque une déviation de la voiture, enfonce la douleur au niveau de sa cuisse et la fait glisser sur le cuir de la banquette. Un cri atroce lui échappe de la gorge tandis qu'elle voit alors le sang qui s'échappe de part et d'autre de sous son fessier. Ce sang qui sort d'elle. Ce sang qu'elle n'a pas senti la quitter jusqu'à présent, trop éprise par l'adrénaline, trop enfoncée dans la colère pour s'occuper de cette crampe violente. La vue du sang est un présage atroce pour la future mère, tellement atroce que le froid l'emporte dans ses abysses. « Dean... »  Murmure d'une autre voix, d'une autre femme, de la faiblesse qui lui fait oublier la haine qui s'est emparée d'elle. « Dean... »  Elle répète mais ses yeux se ferment, le froid l'emporte, plus fort qu'elle. La vision de la neige l'attrape complètement et le visage de James sur elle disparaît, la laissant seule dans cette atmosphère glacée, effaçant la joyeuseté du souvenir dans ce décor pour la plonger dans l'obscurité. Ce n'est pas son enfant qui saigne, c'est l'arrière de sa cuisse. En tombant, la belle a heurté un débris de verre, probablement une bouteille cassée à même le trottoir. La violence des événements a aspiré la douleur, la haine de l'autre a endormi le ressenti de cette hémoglobine qui la quittait. Et au moment où ses yeux ont saisi le rouge sous elle, une seule pensée l'a agitée Je ne veux pas te perdre. Pensée adressée au père ou à l'enfant? Elle même ne le savait pas. Mais le sentiment si profond de détresse devant ce tableau, le tableau de tout être vivant dans le carcan des Marlowe, l'a emportée. Faible, évanouie, à l'arrière de la voiture de James, elle repose, inerte, comme morte et pourtant encore tellement poignante dans son voile de beauté morbide. Le visage trop pâle pour exaucer quelque vœu de quiétude, Joana ne dort pas, elle sombre.



 


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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Ven 16 Avr - 12:32


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@joana harper

il a craché tout son venin et la haine n’en est pas moins exsangue, pourtant joana n’est pour rien dans la tragédie qui le frappe, et alors que les minutes l’accablent, à cause des questions qui s’accumulent, il a honte soudain de s’être laissé entièrement emporter par le fond hérissé de sa nature. le voilà prêt à mordre, à repousser quiconque pourrait s’approcher, le roi s’est entouré de pourpre et il est solitaire dans les hauteurs austères d’une forteresse de trouble. c’est lui, et ce monde déliquescent, qu’il regarde défiler par la vitre teintée, l’amer et l’ironie de la situation empèsent se langue désormais qu’il se tait, et qu’il guette encore du coin de l’oeil n’importe quelle notification qui lui apprendrait que moira est en vie. elle n’a pas répondu. elle n’a pas répondu, et l’idée même qu’il puisse lui être arrivé quelque chose le dévore tout entier. il les fera tous brûler si on lui a arraché la cadette, ils crèveront tous, tous autant qu’ils sont, et il fait défiler le visage des Park, de leurs alliés, de leurs accointances, de tous ceux qui auraient pu toucher le poison de trop près. il repense à la magnifique épouse qu’il a croisée lors du ballet, il l’imagine la gorge tranchée, et la vision morbide est loin de le calmer. il a déjà tant de déraison à murmurer à son double pour paver leur vengeance d’horreur qu’il ne parvient plus à respirer. il a l’impression d’étouffer, et la douleur dans son bras ne parvient pas vraiment à le ramener dans la réalité. il fait si froid, c’est vrai, si froid. il l’entend respirer, à ses côtés, amante délaissée, dédaignée, outragée, qu’il a arrosée de mots triviaux, et de mépris. il tente de se souvenir de cette phrase balancée, celle qui lui parlait de l’amour qu’elle lui avait porté, mais la notion ne s’ancre nulle part, elle est comme dissociée de son esprit et de sa chair, il ne la comprend pas, incapable de sentiments plus doux quand ceux plus tempétueux et acérés continuent de danser dans ses regards sombres. quelle importance au fond, qu’elle l’ait aimé, quelle importance qu’il ait cru il y a quelques années pouvoir l’aimer aussi ? est-ce que ça a seulement existé ? ces moments qui tracèrent pour eux comme des accalmies dans leurs jeux dangereux ? parfois sa main dans la sienne, et l’envie de s’en contenter. parfois le besoin d’elle, qui cognait dans ses tempes dès qu’elle apparaissait. parfois juste un regard, et même des rires. la musique s’est éteinte, et il ne saurait dire exactement quand. il ne saurait comprendre lorsqu’il a revêtu joana de monotonie et de dédain, pour mieux se protéger d’elle, pour mieux écouter ces désirs insistants qu’elle ne pouvait ni étancher ni combler. il prend un instant sa tête entre ses mains et quelque chose s’écroule en lui, sous la colère et la rage, il découvre une peine immense, et il y désespère. il y désespère et il y disparaît. instant fugace et pourtant implacable qui l’étreint. l’hypocrisie dont elle l’a affublé lui semble être une lueur aveuglante, parce qu’elle dit vrai. il s’est cru jusqu’alors inatteignable. immortel parmi les autres, le voilà qui saigne comme chacun. la fable a des atours triviaux qui lui donnent envie de dégueuler.

puis le surnom. la douceur et la détresse en une seule syllabe qu’elle caresse. aussitôt il redevient celui qu’elle invoque, pour ne plus savoir supporter les attributs du pouvoir. rien ne brille, et tout l’aveugle. les sentiments reparaissent, atténuent la haine pour la rendre à des contours flous. il la regarde et s’aperçoit qu’elle saigne, la pâleur de son visage concède une place notable à la peur qui transparaît vivement. et c’est là qu’il s’en aperçoit, cruelle pensée quand il imagine que l’enfant est en train de couler de ses cuisses, et qu’il pourrait en être débarrassé. il comprend que bien loin de le soulager, l'idée lui fait si mal qu’il pourrait se mettre à hurler. il imagine que l’enfant est mort, et que la mort sera son seul héritier et il tremble, james. alors le geste est précipité, et passionné, il se rapproche et se raccroche à elle aussitôt alors qu’elle est en train de perdre conscience. jo…, c’est un gémissement atténué, qui vient rencontrer ces sentiments qu’il ne croyait plus pouvoir découvrir, ou saisir. le roi disparaît, c’est l’amant qui l’étreint, c’est l’amant qui la cajole, c’est ce sang qu’il frôle, et apprivoise comme pour le rendre à l’irréel, afin que la souffrance les abandonne. il caresse sa joue, le tremblement est autant dû à la douleur qui s’élève dans son muscle que parce qu’il est terrifié. jo s’il-te-plaît. pars pas. reste avec moi. de quoi parle-t-il exactement ? il a l’impression qu’elle est en train de le quitter. dis-moi, dis-moi que ça n’est pas l’enfant, qu’il y aura quelque chose à sauver. dis-moi que ce n’est pas terminé. il tente de la redresser quelque peu, tout en la gardant dans ses bras et contre lui. on est bientôt arrivés, comtesse, et je vais appeler le médecin, pour qu’il te soigne, d’accord ? et je t’assure que tout ira bien. tout ira bien. il embrasse sa tempe, et demeure ainsi, sa silhouette lovée entre ses bras, à imaginer le pire tout en lui promettant un après. le sang pourtant reluit dans ce futur invoqué, car ils n’ont que cela, habits de deuil et de rouge pour toute possession. violence des sentiments qui saura leur arracher la seule douceur qu’ils peuvent encore invoquer, quand ils s’enchaînent au désespoir atone de cette journée. tout ira bien, car je serai à tes côtés, et cet enfant vivra pour te rendre ce rire que j’ai su t’arracher. tout ira bien, petite comtesse, et je te raconterai encore ces instants qui furent entre nous des préambules à l’horreur. tout ira bien.
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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Ven 16 Avr - 18:04


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Je me volatilise. Je m'envole. Loin de toi. Loin de nous. Loin de tout. Je m'échappe et tes bras ne peuvent me retenir. Tout comme mes larmes ne peuvent nous réunir. Alors pourquoi nous acharner? Ne devrais-je pas tout simplement lâcher...?

Les couleurs s'assombrissent derrière ses paupières et elle entend son nom qu'on appelle, qu'on espère. C'est une sensation vivifiante que cette voix qui prononce son diminutif dans un appel à l'aide, implorant qu'elle reste. C'est étonnant même qu'après toute la rage, elle puisse encore éprouver quelque tendresse pour cet homme qui a provoqué toute la rudesse du moment. Et cela se répète. James, fragile. Voilà comment elle le perçoit depuis son voile de mariée mortuaire. Elle le sent qui perd pied près d'elle et Joana voudrait sourire, presque fière d'encore pouvoir le faire souffrir. Mais elle sombre bien trop et trop vite pour se délecter du changement d'atmosphère entre eux. « J'essaie. » Souffle désorienté, faiblesse de l'anglaise qui veut sauvegarder la face comme on le lui a appris dans sa jeunesse. Le visage de sa défunte mère passe devant ses yeux et elle sourit enfin, apaisée à l'idée que si elle part, elle rejoindra la seule personne qui a vraiment compté dans sa vie. Celle qui en mourant a détruit toutes ses chances d'être heureuse un jour.

James parle mais elle n'entend rien de ce qu'il dit. Elle saisit juste au passage qu'il se veut rassurant. C'est un sentiment plus que de l'interprétation des mots. Son cerveau est sous le joug d'un halo qui l'empêche d'encore être complètement présente auprès de lui. Mais elle se sent vidée de toute énergie et elle marmonne, coupable de se savoir responsable du déclin de leur seul espoir... « Je suis désolée. » La reine indomptable fait preuve d'une douceur qui ne lui ressemble pas, qui ne lui appartient pas. Jamais elle n'a été aussi  prête à concéder une quelconque erreur dans son chef. Mais elle n'est pas vraiment elle en ce moment, elle n'est qu'un fantôme. James tente de la dissuader de s'en aller en emportant avec elle leur rejeton.

Le froid a cédé la place à l'angoisse et au vide. Elle frissonne sans même s'en rendre compte et rouvrant péniblement les yeux, elle râle d'une voix inaudible. « Parle. . . Parle-moi. » Retiens-moi. Oblige-moi à t'entendre. Car j'ai peur de ce qui m'attend dans les tréfonds de ma conscience, de ce qui m'attend si je m'endors définitivement. Parle-moi juste pour que j'aie à quoi m'accrocher. S'il y a encore quoique ce soit à sauver, sauve-moi en me retenant moi et ... notre bébé.

 


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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Jeu 29 Avr - 11:00


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@joana harper

Il a peur. C’est une peur différente de celle qui l’a assailli alors qu’ils étaient tous deux, côte à côte dans cette rue passante, sous le feu des balles. Il a peur pour la toute première fois la concernant, une peur qui vient d’un ailleurs préservé, où toutes ses envies dégénérées n’ont plus cours, quand ils étaient parfois l’un à l’autre et qu’ils imaginaient cet après, sans plus être excédés, de l’appartenance qui se tissait. Il a peur, que le lien ne se déchire une toute dernière fois, et qu’il n’ait plus assez de sang dans les veines pour étancher la terre où elle reposera. Il a peur qu’elle perde l’enfant, et que la seule chose positive qu’il portât à la face de son avenir sanglant s’éteigne avant même d’avoir hurlé à l’infamie. Il a peur que plus jamais elle ne le toise, ne le dédaigne, ne l’accroche comme elle sait le faire depuis le tout premier regard. Il a peur que le nom de comtesse ne soit plus qu’un souvenir, à reléguer auprès des plus douloureux des échecs, où les visages pleurent, et saignent tant, qu’ils défigurent chacune de ses pensées. Il a peur de la voir sombrer, et de ne pouvoir plus rien faire pour la retenir auprès de lui, déjà blême, portant fièrement le linceul qu’il a lui-même tissé, rien que pour elle. Il a peur que la conversation qu’ils viennent d’avoir soit la dernière entre eux. Celle où il a balancé au trouble, son amour et sa fragilité, pour mieux les étrangler. Du sang au creux de la main, du sang qui perle sur leur histoire, pour éclater des roses carmins, dégoulinant sur le désastre qu'ils auront orchestré. La voix est ténébreuse et harassée par la peine et le tourment. C'est moi qui le suis. Jamais j'aurais dû te parler comme ça. Mais il ne sait plus comment affronter toute cette nouveauté qui vient morceler sa vie, dans ses entrailles de femme le fruit honni qui pourrait destituer l'amour incestueux et l'avidité le rend fou. L'empire est en train de flancher. Tu sais que je te laisserai pas partir. T'as pas le droit de me faire ça, Joana. Tu partiras quand je l'aurai décidé. Hein ? Tu te souviens ? Quand on était en Birmanie et que tu voulais tant te barrer et fuir ma compagnie ? Tu te souviens de ce que je t'avais dit ? J'ai pas changé d'avis tu sais. Et ça n'est pas qu'à cause du bébé. Ça n'a rien à voir. J'aurais dû te le rappeler. J'aurais dû.

Vaincu le roi, il sonde ses yeux vides et cherche à y ranimer les flammes qui y dansaient tant autrefois. Et la fureur et le mépris, ceux qu'elle est la seule à lui assigner. Et ces moments interdits, où ils avaient foi en ce qu'ils se donnaient. Où ça suffisait. Où ça suffisait. Même une minute. Même une heure. Il tient sa main, il la poisse de ses humeurs macabres et du sang qui continue de s'enfuir. Comme elle. Et il embrasse son front, une fois, puis deux, dégageant les mèches de ses cheveux. Je vais m'occuper de toi, d'accord ? Je vais te trouver un médecin.
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Message Sujet: Re: (joana) draw another picture of the life we could had have   (joana) draw another picture of the life we could had have Empty Jeu 29 Avr - 12:24


the life we could had have

J'ai juré de te haïr et de te détruire. Et dans l'élan de ce serment sanguinaire, j'ai commis le fameux impair. Je t'ai révélé ce que mon coeur a éprouvé pour toi... dans le passé. Un passé qui ressemble terriblement au présent. Car nul autre que toi n'aurait pu greffer une vie dans mes pans. Je n'aurais toléré cette imprudence de la part d'aucun autre. Et alors que j'ai juré de défaire tout ce qui nous unissait... voilà que nos hémoglobines se lient dans un pacte plus sacré que tous ceux qui ont précédé...

Désolés. Ils s'avouent tous deux désolés. Sur la pas de la mort, l'humain sort de sa folie et révèle quelque faille qu'il gardait bien cachée. Désolés. Ce sont des mots qui n'ont jamais foulé leurs lèvres. Joana la première et James ensuite. Cela annonce la fin. Pour qu'ils cèdent ainsi à leurs faiblesses de mortels, c'est que la grande faucheuse n'est pas loin. Joana cligne des yeux doucement, souriant à cet aveu de culpabilité qu'elle n'a jamais entendu dans la bouche de son amant. « Non tu n'aurais pas dû.  » Elle rit faiblement et toussote sous l'impact du rire qui lui arrache plus de force qu'elle n'en a. Fidèle à elle-même, même dans son humour de la dernière heure, il y a quelque taquinerie, quelque reproche qu'elle ne contient pas. Mais c'est tellement doux que cela ne leur ressemble plus, cela ne leur ressemble pas.

Ecriras-tu sur ma pierre tombale? Ecriras-tu que tu m'as aimées?

Des larmes jaillissent malgré elle. Elle ne veut pas mourir. Alors qu'elle sent le froid et le sang, elle s'accroche soudain à la vie comme une enfant demeurée. Elle se moquait de tout cela quelques heures plus tôt. Mais ainsi réconfortée par lui, leur idylle semble étendre ses ailes pendant quelques instants et lui donner un but à poursuivre. Il parle comme elle le lui a demandé et les images de la Birmanie lui reviennent en tête. Les disputes sous l'orage quand elle lui reprochait de traiter des affaires alors qu'ils étaient supposés visiter. Joana les cheveux trempés, la porte de la voiture qui claque et le taxi qui fait tourner le compteur pendant que James lui hurle qu'elle n'a pas le droit de partir. Des minutes sous la tempête de la nature et sous la tempête de leurs cris. Mais il ne l'avait pas laissée partir. Et c'était ce qu'elle avait toujours voulu, toujours attendu de lui. Qu'il la retienne. « Je me souviens. » Sa voix diminue, s'affaiblit. Mais son visage est plus détendu, plus heureux. Joana sent la main de James qui s'accroche à elle et elle frémit sous la sensation du sang qui rencontre le sien. Mêlés, leurs êtres sont mêlés depuis les tréfonds jusqu'à la surface.

Le médecin arrivera. Je reprendrai des forces et tout ça, ce qu'on a en ce moment... ça s'évaporera. C'est inéluctable. Alors, pendant un moment, un moment de souffrance qui ressemble à la transe de l'alcool, aux vapeurs de la drogue, elle s'accroche au bonheur impossible qui lui est offert dans cette voiture. Elle accroche ses doigts sur le torse de James et pose sa tête dessus, laissant une autre larme balayer son visage éreinté. « J'espère que ça sera un garçon. » elle murmure. Ils n'ont pas encore évoqué cet enfant comme le feraient un couple parental normal. Pourtant, c'est viscéral. Elle a besoin d'être une femme aussi et pas juste une personne forte et capable de tout encaisser.

 


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