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| Sujet: (( lonely together )) / joana. Lun 19 Avr - 18:07 |
| Brouhaha d'une ville qui n'dormait pas – New York, imperméable aux heures qui avançaient inévitablement. S'envolaient, il aurait juré Byron, à perdre si souvent la notion d'un temps qui bougeait toujours à la même cadence. Y'avait rien d'particulièrement surprenant ici-bas, quelques rares péripéties perçant l'voile-silence d'une vie paisible, oscillations d'l'existence aux caprices d'l'univers. Mais majoritairement, un silence d'plomb hantait l'atmosphère alentours, synonyme d'un rien douloureux qui f'sait tourner l'esprit. Deux ans écumés comme ça, à batailler avec un vide tout nouveau – la sensation d'errer sans but précis. D'ricocher et rebondir d'un moment au suivant, à s'laisser prendre par l'éphémère d'une illusion si vite fracturée. N'restait que la pesanteur d'un immobilisme qui n'lui ressemblait pas : dans les gênes St John, l'envie nomade, d'changer l'monde ou réécrire quelques pans d'histoire. D'être un tant soit peu utiles, là l'ambition qui les avait tannés à une arrogance calquée sur celle du pater. Pendant tout un temps, trois fils dignes d'suivre les traces laissées pour eux. Maint'nant, l'aîné qui avait perdu sa voie, compensait l'asphyxie d'sa propre condition avec l'bordel alentours. Pour une bonne partie d'la nuit, lui non plus n'trouverait ni l'sommeil ni la tranquilité c'soir, avait troqué sa solitude habituelle pour un rendez-vous plus ou moins improvisé. Sa tenue d'travail portée toute la journée durant, pour quelqu'chose d'plus adapté aux circonstances. Une chemise pour faire bon genre, naviguer dans les coins huppés sans s'y sentir complètement étranger. La vie l'avait plus habitué à dormir par terre, à respirer la poussière et à démonter un flingue plutôt qu'à faire face aux requins qui pouvaient nager dans ces eaux-là. Il savait pourquoi il y allait, au moins. N'se paumait pas dans ces recoins juste pour l'fun, l'plaisir d'se sentir plus inadéquat encore qu'au quotidien : habituellement, s'contentait du pas grand-chose du jour le jour pour le voir, l'sentir. L'expérimenter d'toutes les façons possibles et imaginables. Ici et là, quelques chances d'croire qu'il l'avait fait, l'travail d'réinsertion si indispensable à un retour à la terre ferme. La vérité était infiniment plus simple : l'évidence de tous les jours où il passait d'une habitude à une autre, répétait à l'infini les mêmes actions et s'commettait à les faire jusqu'à la fin d'ses jours. Ou jusqu'à c'qu'il s'en lasse – impétueux, les chairs limées par un épuisement plus profond qu'il n'aurait pu l'imaginer, p't'être. Guerre d'sentiments ramenés brutalement devant son nez par l'apparition brutale d'Nesta. L'retour d'une tornade brune dans son cosme-silence ; le tout et le rien qu'il avait accompli sans elle. Elle avait eu l'air d'être comme lui quelques sept cents jours plus tôt. Comme lui encore aujourd'hui. Une expérience-épuise qui s'lisait dans les cicatrices sur la peau, celles qui lézardaient l'fond des pupilles. Quelques bribes d'informations saisies à la volée avant qu'ils n'se défilent. Maint'nant quoi ? N'restait qu'cet aujourd'hui qu'il avait choisi en abandonnant sa carrière. Et d'autres choses. N'restait qu'lui, des ruines de c'qui avait été et c'qui aurait pu être – un soupir longuement retenu dans l'poitrail, craché dans la dernière bouffée d'air frais qu'il prit avant d'pousser la porte du bar.
Un endroit presque trop propre pour lui, rythmé par un autre genre d'ambiance que tout ce à quoi il était habitué : l'évidence qu'avec Joana, ça n'avait jamais été quelqu'chose qui avait fait sens. Une distraction, pique d'gel dans un palpitant atrophié, assez d'malice pour tirer quelques sourires spontanés. Deux univers opposés – paradoxalement, c'était là qu'il retombait, s'raccrochait à une d'ces fameuses habitudes réconfortantes. Elle, lui, un tête à tête presque improvisé, choisi au dernier moment. Enfin d'vant l'fait accompli, tous les deux. Ironiquement, ça f'sait un moment qu'il ne l'avait pas vue ; des périodes durant lesquelles il avait repoussé un quelconque rendez-vous, prétextant travailler trop tard, avoir trop d'choses à faire. Une éternelle valse irrégulière où elle le lui avait bien rendu : tous les deux l'réflexe et l'besoin d'rappeler à l'autre qu'ils avaient leurs vies, chacun de leur côté. Qu'ils étaient là. S'trouvaient, s'cherchaient. Passaient à autre chose avec une facilité déconcertante. Rev'naient, malgré tout. « Hey. » Joana, déjà là avec son verre, à attendre mais avec assez d'superbe pour qu'elle semble se complaire parfaitement à être seule pour aussi longtemps que nécessaire. Ils pourraient blâmer ça sur l'ego d'la jeune femme, une arrogance impérieuse sur les traits. « Merci d'avoir accepté qu'on s'voit. » quelques mots formels qui n'ressemblaient pas à la proximité de leurs deux tabourets, celui sur lequel il s'assit pour la rejoindre, assez près pour s'sentir scruté, et humer son odeur si familière. « A ce stade, on dirait qu'j'ai réussi à décrocher un rendez-vous avec une ministre. » un rire sur les lippes pour diluer l'reproche qui n'en était pas vraiment un. Une critique qu'elle pourrait facilement lui retourner ; trois, quatre mois et quelques de presque silence qui étaient d'leurs responsabilités à tous les deux. Un rythme duquel ils s'étaient toujours parfaitement contentés – une nette différence entre c'qu'ils étaient vraiment, c'qu'ils n'seraient jamais. @joana harper |
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| Sujet: Re: (( lonely together )) / joana. Jeu 29 Avr - 14:22 |
| ◐ ◐ ◐ [ Lonely together ] w/@"byron st-john" Le piano-bar et sa musique tardive, Les passants dont les regards dérivent, Celui qui invite qui enfin arrive... Voilà les lueurs qui vous décrivent.
Lorsqu'elle l'avait vu dans les rangs de l'armée, parmi ces soldats qui la regardaient avec envie, Joana avait eu elle-même ses propres désirs. Cet homme, c'était un bon morceau de gigot pour la prédatrice. Elle n'était pas femme à convoiter et pourtant, elle l'avait désiré. Un seul regard avait suffi à la déterminer à le capturer un jour. Elle pensait qu'elle aurait consommé son met le soir-même mais le militaire était déjà enchaîné à une autre femme et il semblait l'aimer. Un sourire amer l'avait traversée. L'amour, voilà une notion qu'elle connaissait mais à laquelle elle ne croyait pas. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne recouvre sa liberté et à ce moment-là, Joana était déterminée, si la chance se présentait, à planter ses crocs dans ce morceau de viande. Une viande de qualité. Purement sexuel? Cela l'avait été. C'était devenu un peu plus à force de se fréquenter. Amis? Il ne fallait rien exagérer. Ils étaient juste des amants qui parfois préféraient la solitude des draps partagés à celle d'un hôtel esseulé.
Ce soir, Byron avait fait appel à la belle. Enceinte de deux mois, elle n'était pas des plus joyeuses dernièrement. Elle aurait voulu se séparer de cette chose qui poussait en elle mais ce n'était pas un choix aussi facile que ça à faire. Alors quand le message l'avait attrapée entre deux scènes, elle avait décidé d'y répondre positivement. C'était exactement de ça dont elle avait besoin. Un rendez-vous superficiel, une soirée en tête à tête avec quelqu'un qui n'attendait rien d'elle. Un sourire sur les lèvres, elle déguste son cocktail à faible teneur en alcool. Elle ne se privera pas pour cette créature qui ne verra sûrement pas le jour. Dos nus, elle sent les doigts de l'homme de la sécurité toucher son épiderme et elle se décale légèrement vers lui, le saluant d'un sourire étincelant. « On ne vous apprend pas la ponctualité à l'armée? » Son sourire est ravageur, presque agressif. Tigresse dans l'âme, elle n'a jamais été d'une nature délicate. C'est ce qui fait son charme. Elle hausse les épaules, préférant ne pas répondre à ses remerciements. Ce n'est pas vraiment une faveur qu'elle lui rend. Ils savent tous deux qu'ensemble, ils ne font que mentir au temps et aux gens. Ils se voilent la face à deux. Et ils trompent la solitude pendant quelques brefs instants. « T'es pas des plus disponibles non plus. » Elle répond sans méchanceté. Bien qu'elle n'ait pas cherché à le joindre dernièrement, elle sait qu'il n'est pas de ceux qu'on peut voir à tout moment. Son siège pivote légèrement et elle porte son long verre à ses lèvres. « Que me vaut l'honneur Monsieur St John? » Elle bat des paupières avant de reposer son verre sur le bar et de poser une main sur sa cuisse sans la moindre gêne. C'est intime mais pas sexuel. Elle n'use pas de faux semblant, et encore moins avec lui. Elle se penche vers son oreille « Pourquoi on se retrouve au bar plutôt qu'à l'étage cette fois? » Les coutumiers des chambres d'hôtel se retrouvent rarement dans les endroits publics. Elle demande avec une vive curiosité. Ils se parlent mais c'est plus souvent pendant la cigarette qui suis le coït qu'avant. A-t-il quelque secret trop lourd à porter? L'idée la fait rire intérieurement. Elle porte le bébé d'un autre et pourtant, elle n'a pas prévu de lui confier ce poids. Cependant, Joana serait ravie d'entendre quelque ragot croustillant sur la vie de Byron. Cela la distrairait peut-être même plus que s'ils couchaient ensemble.
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