She loves me not - Cassey.

☆ ☆ ☆
{  she loves me not }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Elle ne sait pas, Cassey.
Elle ne sait pas ce qui l’empêche de le repousser pour de bon.
Elle ne sait pas ce qui l’empêche de se montrer plus virulente.
Elle ne sait pas, non, pourquoi elle agit de cette façon.
Peut-être est-elle incapable de s’en défaire complètement,
peut-être qu’elle est seulement victime de son attachement.

Ou peut-être qu’il y a réellement un truc qui cloche chez elle.

Cassey, être de lumière, une apparence étincelante qui cache son attraction pour les ténèbres. Luis, il l’appelle. Il l’appelle chaque fois qu’elle le rejette. Il l’appelle, malgré elle, chaque fois qu’elle essaie de le faire sortir de sa tête. Elle serait incapable de dire si c’est parce qu’une partie d’elle a envie de le garder dans sa vie. Si c’est son attachement envers lui. Ou bien, si c’est quelque chose de bien plus obscur. Peut-être qu’elle a reconnu, en lui, ce qu’elle refuse de voir en elle-même. C’est peut-être pour cette raison, même, qu’elle ne le sort pas complètement de son existence. Peut-être qu’elle a besoin, de sa présence.

Mais cela,
jamais, elle ne l’avouera.

Pour autant, s’il la provoque obstinément, elle risque d’exécuter ses menaces sans plus attendre. Juste pour le faire taire, juste pour lui ôter cet air satisfait. Juste pour qu’il cesse de croire qu’elle est encore attirée d’une quelconque manière par un être aussi abject. Quitte à le regretter, peut-être. Mais elle en est capable, Cassey, et n’hésite pas à le faire remarquer. « Rappelle-toi très bien de cette phrase Luis. » elle le fera. Elle assure qu’elle le fera. Pourtant, dans toutes ses contradictions, le papillon est prêt à suivre cette flamme, une nouvelle fois. Une dernière fois. Elle ne se rend même pas compte qu’elle se saborde elle-même, Cassey. Qu’elle perd toute crédibilité dans les envies qu’elle peut formuler, à l’instant même où elle accepte de se laisser guider. Sans un mot devant ses remarques, la belle inconsciente s’engouffre dans la voiture de son ancien amant. Elle n’a pas la moindre idée de l’endroit où il souhaite l’entraîner, elle peut seulement retirer un ring de boxe de la liste des possibilités. Peut-être qu’elle aurait pu se défouler, pourtant, sur la belle gueule du séducteur. Mais, plus intriguée encore par ce qu’il peut avoir en tête, elle essaie d’oublier sa curiosité en venant lui affirmer qu’il ne se passera rien entre eux. La réponse du serpent l’agace au plus haut point, alors qu’elle relève ses océans vers le ciel. « Je n’ai pas besoin de me le rappeler, crois-moi. » déni total, d’une attraction qui lui a bien souvent été fatale. Mais elle n’éprouve aucune envie de s’adonner à un quelconque rapport physique avec lui. Un soupir s’échappe de ses lippes alors qu’il lui donne ce surnom qu’elle n’a aucune envie d’entendre de sa bouche à lui. Seulement elle ne relève pas, cette fois, elle a bien intégré l’idée qu’il se sert de tout ce qui peut l’agacer contre elle. « C’est vrai. Tu as des techniques bien plus fourbes toi. » elle ne perd pas une occasion pour le piquer. Mais c’est lui… c’est lui, il l’énerve tellement, Luis. Heureusement, le trajet se termine bien assez vite. Les prunelles posées sur la vitre à ses côtés, elle observe le paysage en train de défiler. Ils se retrouvent… au beau milieu de nulle part. Elle ne comprend pas. « Ici, t’es sûr ? » Mais en guise de réponse, il se contente d’arrêter la voiture pour en sortir. Pas bien rassurée, déstabilisée plus qu’effrayée, la poupée se décide à l’imiter. Elle fixe les alentours avant de poser à nouveau sur le don Juan ses iris. « Tu peux m’expliquer ce qu’on vient faire au beau milieu de nulle part ? » un brin décontenancée, elle le suit pourtant sans protester. Ses talons claquent sur le bitume alors qu’ils approchent de ce bâtiment visiblement abandonné. « Je ne sais même pas pourquoi je suis là… » elle ajoute dans un souffle, pour elle-même plus que pour lui.

Terrible tentation, Luis,
tu me pousses au bord du précipice,
je ne sais même pas pourquoi je te suis,
pourquoi je te laisse avoir une telle emprise,
pourquoi je fais tout ce que je devrais m’interdire.

☆ ☆ ☆
{  she loves me not }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Elle ne devrait pas être ici,
elle ne devrait pas se laisser engouffrer dans son délire,
elle ne devrait pas se laisser amadouer par ses sourires,
elle ne devrait, surtout pas, encore être avec lui.

Mais il est comme un aimant, Luis.

Plus elle souhaite l’éviter, plus il fait en sorte de l’attirer. C’est physique, magnétique. Elle a beau le haïr de tout son être, elle n’a pas pu s’empêcher de le suivre sans réfléchir. Et elle se déteste encore plus, Cassey. Alors que les interrogations submergent son esprit tourmenté, à se demander ce qui peut bien lui passer par la tête, à se demander pourquoi elle s’inflige une présence pareille, pourquoi elle persiste avec un homme aussi cruel… lui, il lui rappelle.

Parce que tu adores le danger, Cassey,

tu adores ce frisson qui te parcoure l’échine,
tu adores cette poussée d’adrénaline,
ce goût du risque,
ce goût d’interdit,
ce goût de Luis.

La poupée se mord l’intérieur de la joue pour masquer sa fébrilité. Le silence comme réponse, il est plus fort que tout ce qu’elle aurait pu lui répondre. Sa présence, tout bonnement, est un aveu à elle toute seule. Elle s’engouffre dans le bâtiment, la porte à peine ouverte par son ancien amant, pour enfin mettre fin à ses interrogations. Les lumières à peine allumées, des notes de musique se mettent à défiler. Autour d’eux, des tonnes de vaisselle, destinées à être brisées. Un brin décontenancée, la poupée saisit les objets qu’il place entre ses doigts, sans pour autant enfiler quoi que ce soit. « Je suis censée faire quoi ? » elle lui demande, comme pour confirmer ce qui paraît déjà évident. Il se met, le premier, à donner un coup sur une pile entière d’assiettes pour la faire éclater. « Sérieusement, tu crois que casser des assiettes va m’empêcher de te détester ? » elle ne comprend pas. Elle ne comprend vraiment pas ce qui lui passe par la tête. « Il ne t’est pas venu à l’idée que je n’avais pas envie de ne plus être en colère contre toi ? » non, elle n’accepte pas. Princesse refuse de briser quoi que ce soit. Trop réfractaire à de tels coups d’éclat, Cassey ne hausse jamais que la voix. Et même si elle passait outre le rejet instinctif d’une telle idée… le ferait-elle en vérité ? Luis, il ne comprend pas… il ne comprend vraiment rien. Sa colère, c’est tout ce qui lui reste. Tout ce qu’elle a pour maintenir cette barrière. Elle n’a aucune envie de l’évacuer, encore moins avec lui à ses côtés.

☆ ☆ ☆
{  she loves me not }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Cercle i n f e r n a l,
danse a b y s s a l e,
liaison   f a t a l e.

Elle l’a cherché, Cassey.
À se jeter à corps perdu dans une relation vouée à finir sous les larmes et le sang.
À croire qu’elle pourrait dissocier aisément les corps-à-corps brûlants d’un inévitable attachement.
À se persuader préférer les loups blancs au goût de danger obsédant aux princes charmants.

Elle l’a cherché.

Une erreur réitérée, encore et encore, sans apprendre des fresques déjà esquissées. Elle perpétue les dessins couleur carmin, ceux qui finissent chaque fois avec le même cœur ensanglanté… le sien. Elle pourrait encore tâcher de se rattraper. Elle pourrait l’éviter. L’oublier. L’arracher enfin de ses pensées. Mais elle l’a suivi dans cet endroit, comme, incapable de le repousser complètement. Comme la came qu’elle sait toxique mais qu’elle garde, jamais trop loin, juste… au cas où elle en aurait besoin. Encore dotée d’un semblant de raison, la nymphe refuse le petit jeu proposé par le démon. Il paraît ennuyé, il la fixe avec cet air désabusé qui lui donne un charme qu’elle préférerait oublier. La nonchalance avec laquelle il lui répond la rend, elle, de plus en plus agacée. « Tu prends peut-être ton pied à tout briser, ce n’est pas mon cas. » et il décèlera sans doute sans mal, dans sa voix, le double-sens des mots qu’elle lui balance au visage. Non, Cassey, elle n’est pas de celles qui se plaisent à tout casser. Il y a l’antiquaire en elle, qui n’aurait pas le réflexe de briser ne serait-ce qu’une assiette.

Il y a la femme au cœur abîmé,
surtout,
celle qui a trop supporté tous ces débris éclatés.

Mais la colère, il sait la faire ressurgir avec une facilité déconcertante, Luis. Les azurs s’assombrissent alors qu’il semble saisir, tout ce qu’elle refuse de lui dire. « Tu prends tes rêves pour la réalité. » C’est déjà trop tard. Le sourire qu’il expose sur sa gueule d’ange vient le prouver. Parti sur sa lancée, le serpent continue de distiller le venin qui ne semble pas avoir de fin. « Mais arrête ! Sérieusement, arrête ! » elle balance au sol la batte qui ne lui est d’aucune utilité. Il n’y a que ses maux qu’elle finit par crier. « Je n’ai pas peur de toi, je ne t’aurais certainement pas suivi dans ce local miteux et pourri si c’était le cas ! » Ce n’est pas tant de lui qu’elle a peur mais bien d’elle, elle et ses travers. Elle se connaît, Cassey, elle sait qu’elle a le don pour faire tout ce qu’elle devrait s’interdire. Être auprès de lui, cela en fait incontestablement partie. « Seulement tu vois, j’ai des raisons d’être en colère contre toi, de bonnes raisons ! Je ne vois pas pourquoi je devrais m’en prendre à des assiettes alors que c’est toi le problème. Ou alors c’est sur ta tête que je devrais les briser. » Pour t’atteindre, toi. Pour te briser, toi. Te faire encore plus de mal que tu m’en as fait.

☆ ☆ ☆
{  she loves me not }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

S’il savait,
s’il savait comme il l’a blessée,
s’il y avait seulement pensé,
s’il avait tenté, une seule seconde, de se mettre à sa place à elle,
peut-être qu’il comprendrait qu’elle n’est pas juste en colère,
qu’elle n’ira pas mieux en cassant deux ou trois assiettes,

peut-être qu’il réaliserait,
le mal qu’il lui a fait.

Il croit que leur relation peut être sauvée. Mais c’est toute sa confiance en lui qu’il a brisée. Elle avait, durant tous ces mois, une image si belle de leur relation. Elle n’était pas basée sur de l’amour, peut-être à peine un soupçon de tendresse, mais l’attachement… lui, il était bien présent. Le lien qui les unissait était léger, sans engagement ni fausse promesse, mais ce qu’ils vivaient était réel. C’était vrai, certainement plus que toutes les histoires qu’elle a étiquetées d’amoureuses mais qui étaient souvent douloureuses, parfois malsaines. C’est ce que l’astre pensait, en tout cas, mais elle s’est trompée. Ce n’était pas plus authentique avec lui qu’avec tous les autres. Comme si, elle ne peut pas espérer quoi que ce soit d’authentique avec un homme. Même un simple amant trouve le moyen de se jouer d’elle. Alors non. Non, elle ne cédera pas. Elle a survécu à des ruptures bien plus terribles que la fin d’une liaison basée sur le physique. D’autant plus que l’attitude du séducteur ne joue clairement pas en sa faveur. Il est insolent, provocateur, il se joue d’elle, encore, continuellement. Même quand elle se met en colère, il a toujours ce sourire horripilant sur les lèvres. « Je n’ai jamais menti, je n’ai jamais trompé, je n’ai jamais manipulé qui que ce soit, non. » elle rétorque aussitôt à ses paroles. S’il croit qu’elle est comme lui, il est si loin de la vérité, Luis. Elle n’a rien d’une femme parfaite, Cassey, elle a même  beaucoup de travers. Elle a fait du mal à certains hommes, elle ne peut pas dire le contraire. Mais, jamais, cela n’a été volontaire. Jamais, elle n’a fait en sorte de les blesser, les trahir ou les atteindre d’une quelconque manière.
Elle ne supporte même pas qu’il puisse la comparer à lui…


Elle n’est pas comme lui.

Lui qui continue de la tourmenter. Lui qui continue de la torturer. Autour d’elle, il rôde comme un prédateur autour de sa proie avant de bondir. Les pupilles azurées le fixent, sans bouger, Cassey ne le quitte pas une seule seconde de ses iris. « Tu crois que tu vas pouvoir me manipuler en me provoquant, Luis ? » elle est peut-être naïve, la poupée, mais elle n’a pas besoin de prouver quoi que ce soit. Elle n’a pas besoin de lui prouver qu’elle est dotée d’un quelconque courage. D’ailleurs, elle n’a jamais prétendu être courageuse, alors ses mots, ils ne l’atteignent pas. Elle a peut-être des allures de femme-enfant, Cassey, mais elle est loin d’être une gamine. Elle sait pertinemment ce qu’elle vaut, quoi qu’il en dise. Elle prend une profonde inspiration quand elle entend ses mots suivants, elle essaie réellement de garder son calme… en vain. Pardonner, le mot qui suffit à la faire vriller.  « Pardonner ? Mais pourquoi, POURQUOI je te pardonnerais ?! » il n’a jamais manifesté aucune culpabilité, ni même aucun regret. Il ne s’est même jamais réellement excusé. Il s’est contenté de la titiller, encore et encore, comme s’il espérait la voir revenir vers lui. Comme ces mômes à l’école primaire qui ne trouvent pas mieux que d’embêter les filles pour attirer leur attention. Mais il n’est plus un gosse, Luis. S’il agit avec autant d’insouciance, c’est seulement parce qu’il se fiche pas mal d’elle et de ses sentiments. « Bordel mais tu n’es jamais sérieux, tu te fous complètement de moi ! Tu me parles encore de ton putain de visage, tu trouves ça drôle, oui, en fait, ça t’amuse tout ça, tu prends ton pied à faire souffrir les gens ! » Elle le savait sans sentiments… mais elle ne l’imaginait pas aussi sadique. Moins encore avec elle. « Depuis que j’ai découvert la vérité, il n’y a pas une fois où tu t’es excusé ! Tu t’en fiches de m’avoir blessée, tu te fiches de tout, tu ne penses qu’à toi ! Tu te trouves seulement privé de ton jouet du moment, c’est tout ce que je suis pour toi, c’est tout ce que tout le monde est ! » Elle est allée bien plus loin que ce qu’elle voulait. Elle n’aurait même pas dû s’abaisser à en dévoiler autant à un être qui n’y accorde aucune importance. « Je me casse d’ici. » elle conclue subitement avant de tourner les talons et quitter le bâtiment. Elle a perdu suffisamment de temps ici. Suffisamment de temps avec lui.

☆ ☆ ☆
{  she loves me not }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Qu’il prenne la vie pour un jeu ne l’a jamais dérangée,
mais qu’il la traite, elle, comme un jouet,
comment pourrait-elle l’accepter ?

Cassey, elle ne lui a jamais donné aucune difficulté. Elle ne s’est jamais plainte, n’a jamais rien exigé. Elle s’est même plongée avec un indéniable plaisir dans cette relation avec lui. Aussi libre que lui, aussi frivole que lui. Elle n’a jamais voulu aucun engagement, ni aucune exigence. Mais il s’est servi d’elle, il s’est joué d’elle et de ses sentiments.
Tout le monde a ses limites.
Et il a trouvé les siennes, Luis.
Les deux océans nettement assombris se retrouvent plongés dans le lac glacé de ses prunelles. Cassey, elle ne dit rien, elle l’observe. Elle observe le mal à l’état brut, dans cet être si cruel qu’il est incapable de croire que les autres ne soient pas aussi fourbes. Aussi mauvais que lui. Elle se demande, un bref instant,  quelles atrocités il a dû traverser pour croire que tout le monde puisse être aussi abject qu’il l’a été avec elle. Pour croire, qu’elle, elle puisse être capable des mêmes immondices que celles qu’il lui a infligées. « Tout le monde n’est pas comme toi, Luis. » elle affirme avec calme, le calme avant la tempête. Car à force de jouer avec ses nerfs, le serpent fait éclater sa colère. Il subit le courroux de cette femme qui ne lui a jamais rien demandé, si ce n’est un peu d’honnêteté. Cette femme qu’il a manipulée mais dont il continue à se jouer. Elle ne répond pas à ses tentatives pour parler, elle ne les entend même pas en réalité. Trop folle de rage contre lui, elle s’emporte et finit par le laisser en plan, incapable qu’elle est de rester ici. Incapable qu’elle est de rester avec lui, une seconde de plus. La poupée emportée quitte le bâtiment sans réfléchir. Sans penser à la manière dont elle va rentrer chez elle non plus. Trop agacée qu’elle est, de toute manière, elle a bien besoin de marcher. Ses talons claquent dans un tapage plus que remarquable contre le bitume alors qu’elle l’entend se précipiter à sa suite. Elle ne s’arrête pas pour autant, pas plus qu’elle ne le fait en entendant son prénom. « Je ne vois pas ce que ça peut te faire. » qu’elle rentre seule, tard, dans la nuit ? Cela inquiéterait un homme qui tient à elle. Pas un qui passe son temps à la torturer pour mieux se jouer d’elle. Mais le séducteur invétéré lui saisit le bras pour la forcer à s’arrêter. Obligée de faire demi-tour, elle se retrouve à nouveau face à ses prunelles azurées. Et pour la première fois, il lui dit qu’il est désolé. « Si tu crois que ça me fait quelque chose maintenant. » Il a fallu qu’elle hurle pour avoir ses excuses. Il a fallu qu’elle les quémande pour les obtenir. Elle n’a aucune raison de croire en leur sincérité. Pourtant, il a perdu son sourire charmeur. Même dans ses iris, elle trouve cet air sérieux, presque solennel. Elle le fixe sans bouger, sans parler, quelques instants encore. « Pourquoi ? Pourquoi tu t’acharnes… ? » elle demande, la voix empreinte d’une douleur qu’on ne lui connaît pas. Elle est fatiguée, Cassey, fatiguée d’être constamment utilisée. Fatiguée qu’on puisse la blesser, même quand elle n’a rien demandé. Même quand elle voulait, juste, un peu de liberté. Elle se mordille la lèvre pour tenter de contenir une émotion qui ne serait pas la bienvenue. Mais elle perle, malgré toute sa volonté, dans ses azurs. « Tu sais pourquoi j’aimais être avec toi ? Parce que je savais qu’avec toi, c’était simple, c’était… vrai. Je croyais que c’était vrai, tu comprends ? Juste toi et moi, je n’attendais rien de plus. Je me disais que tu ne pourrais pas me faire de mal, pas avec une telle relation et toi… » Lui, pendant ce temps, il lui mentait. Il se servait d’elle comme une poupée désarticulée. Comme une putain de marionnette dont il se fichait. « Toi, t’as quand même réussi à tout gâcher. »

alors comment ?
Comment pourrait-elle lui pardonner ?
Comment, même, pourrait-elle avoir envie de retrouver,
une relation qui, depuis le départ, n’a jamais été vraie ?