Sujet: My unintended | ft. Cassey #6 Mar 9 Fév - 16:27
First there was the one who challenged all my dreams and all my balance, she could never be as good as you. You could be my unintended choice to live my life extended, you should be the one I'll always love. feat @Cassey WarrenJe t'aime et je te déteste. Mon coeur sursaute quand tes yeux se posent sur moi et l'autre que je suis se désagrège à chaque fois que tu t'éloignes. Je suis faible et tu me rends fort. Il est fort et tu le rends faible. Mais lequel de nous deux est le réel? Lequel de nous deux t'aime le plus? Lequel est celui que toi tu désires au fond?
La voiture roule sans bruit tandis que le corps de Cassey gît sur la banquette arrière. Elle ne s'est pas réveillée et c'est normal après tout ce qu'elle a reçu comme dose de tranquillisant. La belle au bois dormant s'en va, paisible, avec son prince non charmant. Carmin conduit et laisse Tybalt fredonner en même temps. Les deux hommes ont trouvé une certaine paix intérieure avec cette mission suicidaire. Alors que New-York devient un point lointain derrière eux, ils se félicitent de s'en défaire pour quelques heures, quelques jours, le temps que cela prendra. Le téléphone de la blonde vibre dans la poche de Fletcher et il le prend machinalement pour enlever cette option ennuyeuse qu'est le vibreur.
Je ne sais même pas ce que j'attends de toi, ce que j'espère ou crois. Je ne sais même pas comment tu réagiras...
Un bruit de klaxon violent le sort de ses pensées et il jette un nouveau coup d'oeil vers sa poupée endormie. Mais elle n'a pas cillé. Enveloppée dans les bras de Morphée, elle passe dans ceux de son ravisseur quelques minutes plus tard quand il vient la sortir du véhicule. Accrochée à son cou sans opposer la moindre résistance, Carmin l'entraîne dans cette cabane au fond des bois. Les lieux sont déserts depuis des mois. Il s'y rendait plus jeune avec Hazel quand ils avaient quelque secret ou quelque confidence à se faire. Il sourit. « Voilà petite soeur, il est beau mon secret du jour. » Il murmure et baisse ses yeux sur sa proie avant de refermer la porte derrière eux. L'endroit a été abandonné depuis des années mais il est toujours vivable, juste poussiéreux et difficile à trouver pour une personne qui ne connait pas son existence.
Déposée sur le lit, la belle s'agite un peu dans son sommeil imposé. Carmin lui attache un bras aux barres rouillées avec un colson qu'il prend soin de ne pas trop serrer. Il retourne à la voiture et prend les valises qu'il avait entreposées dans le coffre depuis plusieurs jours, hésitant, murissant aussi ses funestes projets. La folie s'est emparée de lui mais à chaque visite de Cassey, il ressentait le besoin de plus en plus fort de la posséder. Le mariage n'étant plus envisageable, elle l'avait refusé, une seule option s'était alors dessinée dans son âme torturée.
Lorsqu'il revient dans la cabane avec les vivres emportées avec lui, tandis qu'il referme la porte avec une chaîne à cadenas qu'il a pris le soin d'emmener avec, il sait. Il sent que la quiétude des bois a été brisée par le réveil de la princesse. Sans se retourner, il murmure « Tu as bien dormi? » Sa tête repose contre le bois de la porte d'entrée, fuyant la rage qu'il s'imagine déjà occuper sa désormais prisonnière, sa captive.
Nébuleuse, l’encéphale comateux, l’esprit embrumé par un nuage vaporeux,
C’est comme si son cerveau baignait dans une sorte de transe étrange. Une sorte de coton qui prend possession de son âme autant que de sa carcasse. Les paupières encore closes peinent à s’ouvrir. C’est le corps le premier qui commence à réagir. Ou qui essaie, tout du moins, sans y parvenir. Son bras frêle semble retenu à quelque chose, un lien qui l’empêche de se mouvoir comme l’autre. C’est cette impuissance, cette inaptitude temporaire à bouger ses membres qui lui donne la force d’ouvrir enfin les yeux. La tête tout de suite tournée vers le bras paralysé, elle découvre avec une certaine stupeur le piège en plastique qui la rattache à un barreau rouillé. Aussitôt, les prunelles de la princesse s’écarquillent sous le choc, sous la panique aussi, alors qu’elle se redresse sans attendre. Elle parvient à se hisser en position assise sur le matelas pour tenter de se détacher. Cassey, pas un instant ne réfléchit. Ne prime plus que son instinct de survie. Pas une seconde, elle ne se demande qui a pu l’attacher. Pas une fois, elle n’essaie de se rappeler, ce qui a pu se passer. Elle ne se formalise même pas de l’état brumeux dans lequel elle s’est trouvée en se réveillant. Tout son être respire l’urgence. Mais le colson est impossible à retirer, c’est sa main qu’elle essaie de faire glisser. Elle n’a, toutefois, pas le temps de longtemps s’y atteler car une présence vient soudain se manifester. La nymphe tourne la tête vers la porte qui vient de se refermer. Cet homme, de dos, en train de l’enfermer, les cheveux blonds. Et, enfin, sa voix rauque. Celle qu’elle connaît par cœur. « Carmin ?! » Personne ne la croirait, si elle venait à le raconter. Mais, là tout de suite, pendant un bref instant, elle se sent soulagée de le retrouver, lui. Un court laps de temps, presque anodin, mais suffisamment pour que, plus tard, elle en ait honte. Il n’est pas un psychopathe à ses trousses, il n’est pas un fou dangereux prêt pour une séance de torture. Il n’est pas un tueur en série, ni rien des pires scénarios que l’esprit créatif et bien trop habituée aux films horrifiques a établi. Il est Carmin. Tybalt. Cet homme qu’elle fréquente, cet homme qu’elle connaît, cet homme qu’elle apprécie, de manière un peu trop déraisonnée.
Ou c’est peut-être juste ton cœur qui refuse de réaliser, ce que ton cerveau est en train d’encaisser.
« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi je suis attachée ? » elle demand,e la poupée, avec une accablante naïveté. La vérité, c’est qu’elle ne peut même pas imaginer, qu’il ait pu volontairement la kidnapper. L’enlever. L’attacher. Ici, dans cette cabane miteuse qu’elle n’a jamais connu. Peut-être qu’il est pris au piège, lui aussi, peut-être qu’il a connaissance d’informations qu’elle ignore. Mais cela ne peut pas être ça. Cela ne peut pas être ça. « Carmin, il faut que tu me détaches. » elle demande, la gorge nouée, alors qu’il ne bouge toujours pas. Elle tire sur son bras pour tenter une énième fois de se libérer mais cela non plus, elle n’y arrive pas.
Je ne peux pas y croire, je refuse d’y croire, j’ai encore un brin d’espoir, que ce ne soit pas ça, que ce ne soit pas toi.
Sujet: Re: My unintended | ft. Cassey #6 Ven 12 Fév - 8:31
First there was the one who challenged all my dreams and all my balance, she could never be as good as you. You could be my unintended choice to live my life extended, you should be the one I'll always love. feat @Cassey WarrenComment en suis-je arrivé là? Voilà ce que le jury me demandera. Je n'ose me retourner et affronter l'incompréhension qui doit régner dans tes yeux. Car, honnêtement, je ne comprends pas. Si tu es ici, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. J'ai toujours été stable dans ma folie, dans ma froideur, dans mon indifférence. Les femmes ne sont que des pions que j'ai déplacé à ma guise, pour mon bien-être. Les femmes n'étaient que des prostituées que j'utilisais pour me satisfaire sans jamais me soucier que de quelconques sentiments interfèrent. Il y a eu Imra, celle qui la toute première a compris à quel point mon âme était brisée. Et de loin, c'est la seule, que j'aie jamais toléré. Mais toi...
Toi, Cassey. Tu es le plomb dans mon aile, celle qui m'empêche de librement voler. Je te hais plus que je ne t'aime tandis que mon alter égo, lui, ... lui te déteste encore plus. Tu nous as réveillé d'un monde abyssal où nous vivions bien avant toi, où nous étions tranquilles, en paix. Mais te voilà avec tes sourires, avec ta nonchalance, avec ton air inquiet et aimant... avec tout ce que tu es.
La tête posée sur la porte, il ne réagit pas. Ce prénom qu'elle laisse sortir malgré elle, ce prénom qui semble sortir des lèvres d'une femme soulagée, cela le heurte. Elle se pense hors de danger. Si seulement tu savais... tu n'as jamais couru à ta perte plus qu'en ce moment. Il ne bouge pas, la laisse cogiter, réaliser qu'il ne peut être là, debout et libre de toute entrave et elle, de l'autre côté, attachée, sans que cela ne soit de son fait, de sa volonté. Elle se réveille, réalise, se débat avec les chaînes mentales qui l'empêchent de voir la réalité. Carmin est toujours immobile, attendant qu'elle crie probablement. Il faut que tu me détaches. Mais quand je t'ai demandé de me détacher, tu as refusé. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi sirène impardonnable. Il se tourne enfin, et ses yeux sombres la dévisagent. Impénétrable, il reste collé à cette porte, s'y affaissant de son dos cette fois. Il ne jette pas même un seul regard sur le bras qui cherche à se défaire de son entrave. Carmin sait qu'elle n'y arrivera pas, il a déjà utilisé ces colsons plus épais à la ferme du clergé. Un boeuf électrocuté n'est pas parvenu à éclater le lien. Et Cassey est loin d'être aussi forte que le bétail. Il se laisse glisser au sol et dépose la caisse de vivres à ses côtés. « Inutile de te débattre Cassey, tu ne te libéreras pas. » Il penche la tête et une lueur folle traverse son regard tandis qu'il termine sa pensée « Tout comme tu ne m'as pas libéré. » Il ne sourit pas, baisse les yeux et contemple la poussière accumulée au sol. Il va falloir rendre un peu de charme à cet endroit car... Dieu seul sait combien de temps ils resteront là.
C’est le choc, la stupéfaction, un chaos sans nom,
Le k.o technique d’un esprit, qui refuse d’admettre l’évidence pourtant établie, sous ses prunelles en panique.
Elle ne peut pas y croire, Cassey. Pas croire qu’elle soit véritablement en train de vivre ce qu’elle voit de ses propres opales. Elle ne peut pas décemment vivre ce cauchemar. Car c’est ce dont elle a besoin de se convaincre, que tout cela n’est pas réel. Qu’elle va ouvrir les paupières, d’ici quelques instants, et se réveiller en sursaut dans son appartement. C’est irréel, c’est certain. Elle ne peut pas tolérer, pas même envisager, le contraire.
Jamais tu ne me ferais une chose pareille, une chose aussi cruelle, une chose aussi dingue,
tu tiens à moi, Carmin, je le sais, tu tiens à moi, trop, pour me faire si mal.
Ce que sa gorge nouée refuse de laisser échapper de ses lippes, ce sont ses iris qui le disent. Qui le supplient. Qui l’implorent de lui donner une explication plausible, une qui ne soit pas aussi terrible. Aussi horrible. Mais Carmin daigne à peine relever la tête vers elle. Le corps posé contre cette porte bien usée, il n’ose pas même pas regarder. Alors elle se met à lui demander, à lui exiger, à lui rappeler qu’il devrait être en train de la détacher. Elle ne crie pas, Cassey, pas une fois. Mais la peur se devine dans sa voix. Pas la peur de lui, lui qui ne l’a jamais effrayée. Non, c’est la situation qui lui est imposée. Le film horrifique qu’elle a la sensation de revisiter. Elle voudrait juste se réveiller et oublier. Quand, enfin, il daigne poser ses yeux sur elle, l’océan habituel semble s’être intensifié en une lueur bien plus ténébreuse. Ses mots lui glacent le sang, lui font entrevoir l’évidence. Celle qu’elle avait réussi à occulter jusqu’à présent. « C’est toi ? C’est toi qui m’as fait ça ? Mais pourquoi ? Tu réalises ce que tu es en train de faire ? »Et toi, Cassey, tu réalises ? Tu réalises que cet homme qui t’a prévenu mille fois du danger, cet homme qui t’a de plus en plus captivée, cet homme dont tu devais te méfier, cet homme auquel tu t’es attachée… tu réalises ce qu’il te fait ? Non, peut-être pas. Sûrement pas, même.
Les sentiments sincères, l’authenticité de ce lien qui les emmêle, tout a toujours été trop authentique pour la belle, pour qu’elle puisse si facilement s’en défaire.
Se défaire de Carmin, celui-là même qui, contre son gré, la retient.
Elle n’essaie plus de se libérer de cette emprise sur son bras. Mais ne tient pas pour autant en place. Tout son corps s’agite, comme une vaine tentative, de se rapprocher de lui. Prendre ses mains, noyer ses lacs dans les siens, tenter de le reconnaître. Reconnaître l’homme qu’elle a… Seulement c’est impossible. « Je ne t’ai pas libéré ? Mais de quoi tu me parles ? Tu n’es pas dans ton état normal, tu as pris quelque chose, c’est ça ? » elle lui pose, enchaîne les interrogations. Ne lui laisse même pas le temps de répondre. Il y a la panique qui la submerge, alors qu’elle tente encore de le convaincre. « Carmin, s’il-te-plaît, tu ne peux pas faire ça. » Elle a une fille, une vie. Il ne peut pas la laisser ainsi. Il ne peut pas.
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