The night - Cassey

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{ the night }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer 

Elle est envahie de cette drôle de sensation au creux de l’estomac. Comme une sorte de nervosité mal assumée, une fébrilité qu’elle peine pourtant bien à contrôler. Elle ressent, Cassey, ce qu’elle n’a pas éprouvé depuis une éternité…
le trac avant un premier rendez-vous.
Elle ne s’attendait pas à ressentir une chose pareille ; pas avec Owen. Tous les deux, ils se connaissent par cœur. Les discussions s’enchaînent, les rires aussi ; toute cette complicité jamais perdue. Même avec les disputes, les incompréhensions, les conflits. Leurs tempéraments ne sont pas toujours en accord mais, eux, assurément sont en symbiose. Elle n’a aucune crainte à avoir sur le déroulement de cette soirée. Elle le connaît trop bien pour avoir une mauvaise surprise, comme elle a conscience que leurs attentes sont unanimes. En vérité, ce premier rendez-vous, il est à la fois le début de tout et l’accomplissement de leur premier amour. Alors, non, elle ne devrait pas être aussi inquiète… ou peut-être devrait-elle l’être, bien plus encore. Cette soirée aux côtés d’Owen est, comme, le premier pas de ce chemin qu’elle n’osait pas prendre ; celui de l’engagement, celui d’une véritable relation. Loin des histoires futiles, loin des liens éphémères au gré de ses seuls désirs, loin de tout ce que prône l’oiseau pourtant si libre. S’engager avec quelqu’un, c’est à l’opposé même de ce qu’elle a voulu durant tous ces mois. C’est plus vrai encore avec le père de sa fille. Qu’elle franchisse aujourd’hui une telle étape avec lui, c’est loin d’être une décision anodine. C’est, pour la première fois de sa vie, un choix réfléchi. Un choix de cœur mais aussi d’esprit,
elle est prête, Cassey.
Même si elle a peur,
même si elle est submergée de peur,
elle est prête à sauter du précipice,
justement parce que c’est lui.
Un dernier coup d’œil à son reflet, la voilà prête pour cette soirée. À l’heure, une fois n’est pas coutume, elle a mis pourtant un temps infini à se préparer. C’est vêtue d’une robe noire, raffinée mais légère à la fois, que le papillon est prête à s’envoler. Elle attrape son long manteau, puis son sac à main, avant de rejoindre le salon quand elle l’entend taper à la porte. Ses talons claquent sur le sol alors qu’elle se précipite pour lui ouvrir . Plus le temps d’être nerveuse car elle se retrouve soudain face à lui. Instantanément, un sourire lumineux se dessine sur ses lippes. « Bonsoir Owen. » elle le salue avec tendresse alors que, à l’intérieur d’elle, les battements de son cœur s’accélèrent. La nymphe n’a pas même l’occasion de répondre à son compliment que le pompier vient l’embrasser ; doux baiser aussitôt prolongé. C’est tellement troublant de le retrouver, comme ça, comme si tout était normal. Et, en même temps, elle se sent agréablement à sa place. « Tu n’es pas mal non plus. » elle lui retourne enfin le compliment en le contemplant de haut en bas. Ce n’est qu’à cet instant, alors qu’il lui tend le bouquet, qu’elle remarque les fleurs à son attention. Un léger rire, presque un peu embarrassé, s’échappe des lèvres rosées alors qu’elle saisit le bouquet avec précaution. « Je n’avais même pas remarqué… merci, c’est adorable. » elle se recule d’abord pour le laisser entrer, puis fermer la porte derrière lui. Elle l’incite à la suivre dans la cuisine pour installer les fleurs dans un vase tout en laissant le cristallin de sa voix interrompre le silence. « Alors comment vas-tu ? Tu as passé une bonne journée ? » elle lui demande tout en s’attelant à la tâche. « Tu veux boire quelque chose ou on y va tout de suite ? » De toute manière, ici ou là-bas, du pareil au même. Elle veut seulement profiter de cette soirée avec Owen en tête à tête.

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{ the night }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer 

Toute la peur ressentie, elle disparaît, dès lors qu’elle se retrouve face à lui. Owen, le visage familier, tellement familier qu’elle pourrait le dessiner les yeux fermés ; Owen, l’homme qu’elle connaît trop bien ; Owen, premier et unique amour au milieu de toutes ses histoires décousues. L’angoisse éprouvée dans son estomac, depuis quelques minutes déjà, s’évapore aussitôt qu’il est là. Elle s’est toujours sentie bien avec lui, toujours. Même quand elle le haïssait de tout son être, elle avait cette aisance, cette familiarité ; cette intimité dont aucun autre homme ne pourrait se vanter. Le sourire amusé sur ses lèvres rosées, la nymphe le laisse entrer pour qu’il la suive dans la cuisine. Touchée par son attention autant que par ses compliments, elle a la sensation qu’il a envie de faire les choses en grand. Pourtant ce n’est qu’elle, Cassey. La femme qui le connaît par cœur et lui a offert le sien ; la femme légère et pétillante qui se contente d’un rien. Surtout, être avec lui, ça lui suffit. Les impressions de l’antiquaire s’avèrent vérifiées lorsqu’il confie se sentir anxieux. Les prunelles rivées sur les fleurs se redressent pour mieux croiser leurs homologues alors qu’elle le contemple, souriante, amusée. « Anxieux ? C’est moi qui t’effraie ? » elle lui demande, surtout pour le taquiner. Elle était légèrement angoissée, elle aussi, mais tout s’est éclipsé dès l’instant où elle l’a retrouvé. « Je me suis sentie, un peu, comme avant un premier rendez-vous moi aussi. Mais maintenant que tu es là… je me sens bien. » elle avoue enfin en glissant enfin les roses dans le vase. Prête à lui offrir un verre, elle acquiesce toutefois à ses paroles. Si elle se fie à sa crainte d’être en retard, à l’élégance dont il fait preuve, ou bien encore, à la manière dont il semble vouloir que tout soit parfait… elle mise sur un restaurant étoilé. Lequel, elle n’en sait rien. « J’ai l’impression que tu as voulu faire les choses en grand. Mais c’est difficile de deviner. » elle affirme avec un son petit sourire en coin ; son petit sourire mutin. Attrapant son sac à main, la sirène s’approche à nouveau de lui, prête à le suivre. La porte de l’appartement fermée, ils descendent les quelques escaliers pour rejoindre enfin la voiture d’Owen. Dans la voiture, ils retrouvent leurs habitudes, échangent des banalités et retrouvent leur complicité. C’est quand ils arrivent au restaurant que tout se complique ; avec ce serveur qui leur dit que leur table est prise. Les pupilles bleutées tournées vers son compagnon, Cassey, elle ne sait pas tout à fait comment réagir. C’est dommage, le lieu était magnifique mais… ce n’est rien, tant qu’ils sont tous les deux, n’est-ce pas ? « Ce n’est pas grave, Owen, on peut aller ailleurs.. ? » lui propose-t-elle, sa main qui part trouver la sienne. Il en faudra plus pour gâcher leur soirée en tête-à-tête.

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{ the night }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer 

C’est une soirée mémorable. C’est nécessairement une soirée mémorable. Puisque, après toutes ces années qui ont passé, ils se donnent enfin ce droit. Ce droit à une seconde chance. Cassey, elle a laissé la porte s’ouvrir, puis se refermer, puis à nouveau s’ouvrir. Elle l’a fait tant de fois, en se précipitant dans ses bras, puis en revenant sur ses bras. Mais, jamais, elle ne s’est sentie aussi prête qu’aujourd’hui. Ce soir, plus que tous les autres, elle se sent libre. Dépourvue de l’angoisse persistante qu’elle éprouvait à l’idée de renouer véritablement avec son ex petit-ami, elle a enfin choisi de renouer sans plus réfléchir avec lui. Cela ne signifie pas qu’ils vont se fiancer, ou se marier. Ni même se promettre un quelconque engagement qui serait précipité. Ça signifie juste que, pour la première fois de ta vie, tu t’engages dans une relation avec un avenir. Avec un homme qui t’aime, et dont t’as toujours été dingue, toi aussi. Ça signifie que, pour la première fois de ta vie, tu ne te contentes pas d’une envie, un désir pris sur le vif. Tu vois plus loin, tu vois plus haut, tu vois tout mieux, avec Owen. Prête à sauter dans le vide, c’est cette impression qu’il semble avoir lui aussi. Il paraît nerveux, effrayé. Plus encore qu’elle ne l’était à son arrivée. Mais Cassey, elle n’a pas peur, elle n’a plus envie de se laisser submerger par la peur. D’un sourire tendre sur les lèvres, elle essaie de le rassurer. D’un doux baiser, elle achève de l’apaiser. « Je te promets que tu n’as aucune raison d’avoir peur de moi. » elle confie d’une voix empreinte de malice.Les mains de son unique amour sur ses hanches, elle a du mal à rester sage en sa présence. Tout autant que lui, si elle se fie à ses dires. Elle serait bien tentée de le pousser à rester mais… elle ne veut pas gâcher tout ce qu’il a prévu. Une soirée pleine de surprises, il lui a promis. « Ce n’est que partie remise. » elle affirme avant qu’il n’évoque à son tour leur soirée comme un premier rendez-vous. Elle le trouve touchant, à cet instant, attendrissant. «  Non, pas du tout. Mais ce n’est que moi. On se connaît trop bien pour avoir une mauvaise surprise. » elle n’imagine pas, là tout de suite, combien elle peut se tromper. La soirée a tout pour être parfaite mais, à peine arrivés au restaurant, après un trajet qui s’est merveilleusement bien déroulé, les deux âmes se retrouvent confrontés à un souci qui n’était pas prévu. Elle sent bien qu’il est déçu, Owen, sûrement encore plus qu’elle. Cassey, elle laisse rarement ce genre d’évènement l’atteindre. T’aimes beaucoup trop être prise au dépourvu. La vie s’avère encore plus captivante quand elle choisit les imprévus. Et toi, tu les vois comme une chance inattendue, de passer un instant encore plus inattendu. T’aimes la vie comme tu es, Cassey, imprévisible. Pleine de surprises. « C’est rien, Owen. Viens, on s’en va. » elle ne lui laisse pas le temps de s’opposer, surtout pas celui de s’agacer. Elle se souvient trop bien de son impulsivité. Alors elle le tire, elle l’attire, avec elle jusqu’à la sortie. « T’en fais pas, c’est pas grave. Ce sera pour la prochaine fois. » elle affirme avec un petit sourire. Elle veut effacer les inquiétudes qui paraissent déjà l’envahir. C’est loin d’être grave, ce n’est qu’un restaurant. Il y en a des centaines d’autres, ils sont à New York. Mais elle ne s’attend pas au problème suivant, la voiture qui ne démarre plus. Alors qu’Owen paraît s’agacer, elle lance avec un petit sourire amusé. « Tu sais, si tu voulais me faire le coup de la panne, il aurait mieux fallu que ce soit dans un endroit plus isolé. » elle essaie juste de le détendre, peut-être, un brin maladroite. Relâchant la ceinture de sécurité qu’elle n’a pas même eu le temps d’attacher, la poupée se tourne vers le pompier, à la recherche d’une solution qu’elle n’est pas certaine de trouver. « Hum… tu pourrais aller regarder sous le capot, non ? C’est comme ça qu’ils font dans les films. » elle reprend, naïvement, pas sûre de réaliser qu’ils sont coincés pour de bon.