hypnotized.

Papa voulait un fils.
Il ne lui a pas souri, pas une seule fois. Du jours de sa naissance, jusqu’à qu’il passe l’arme à gauche, Isaac n’est jamais parvenu à cacher sa déception profonde. Tu seras forte, robuste, tu ne pleureras pas, tu bomberas le torse et tu deviendra digne. enfant à moitié chéri, le corps et l’âme scindés en deux pour toujours correspondre aux attentes d’un père et à celle d’une mère. Médée n’a jamais bronché, pas même une seconde. S’est construite sous les menaces de son père et les baiser de sa mère.
freak.
le nez dans les bouquins, le cerveau qui fonctionne plus vite que la normale, une attitude hors normes, jamais assez, mais toujours trop. les psychologues lui découvrent un quotient intellectuel de 160 à l’âge de dix ans. le lendemain, entre deux lectures son père lui colle un glock 21 entre les doigts, une arme qu’il n’affectionne plus dont il lui fait cadeau. elle tirera sa première balle à l’âge de onze ans, une cible facile, le chat de la voisine. Médée est aussi assidue lors de ses heures de tirs que lors de ses heures de cours. le q.i d’un génie mais les émotions aussi glaciales que les températures nordiques.
james.
le héro de son enfance. le modèle parmi la foule. elle a tenté de suivre ses traces, posant dans ses pas de géants ses pieds de petite fille. il y avait les regards sombres d’isaac, la peau rêche de ses mains et les conseils d’un frère trop bon pour elle. seule ligne directrice de sa vie, Médée l’écoute sans piper mot. suit ses règles à la virgule prêt depuis son enfance. elle n’a jamais craint les coups du paternel, ni ses punitions encore moins son statut d’autorité suprême. il n’y a que les yeux de son frère qui pourraient la faire faillir. ne jamais y lire la déception, c’est ce qu’elle s’est promis.
mama.
la reine noire à abattre. elles ne partagent que leurs beautés élégantes et leur sang. Médée n’a aucune admiration pour cet être lui ayant donné la vie, ne s’attache pas à ses promesses et ses baisers volés. ne supporte plus son étreinte, n’entend plus le son de sa voix. cette femme qu’elle trouve faible, qui n’a jamais fait rempart entre elle et son père est devenu une source d’angoisse profonde. c’est qu’elle lui collerait bien une balle dans la tête si les circonstances étaient tout autre, la faire sauter du trôné pour qu’une autre, plus digne y règne.  
l'coeur imaginaire. dans sa poitrine, l’cœur est inerte. personne ne sait comment elle respire tant sa cage thoracique peine à se relever. Médée ne le sent presque pas, ne parvient pas à s’amouracher des corps et encore moins des âmes qui l’entourent. la vie ne semble pas avoir la moindre saveur, dans son regard glacé la tempête de neige fait rage depuis plus d’une décennie. Médée, ne sait plus que jouer, avec les esprits, avec la chaire, grignote puis dévore. elle a éteins les derniers soubresauts du myocarde le jour où elle a disparu, loin, d’une ombre de laquelle elle ne voudrait jamais la voir revenir.