ciel noir. (randall)

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{ ciel noir }
crédit/ tumblr ☾ w/@Randall Lancaster

L’amitié aux frontières bien définies, tout a toujours été clair avec lui. Ils sont devenus amis vite, trop vite, pour que les limites soient floues avec lui. Randall, il est ce garçon avec lequel elle s’est toujours bien amusée, celui qu’elle appelle pour l’entraîner dans ses folies les plus déjantées. Il a été, aussi, celui qui la fournissait, jusqu’à ce qu’il décide brusquement d’arrêter. D’une manière ou d’une autre, peu importe les aléas de la vie, il n’a jamais été bien loin. Ils ne se sont jamais perdus de vue, jamais longtemps. Comme pour toutes les véritables amitiés, peu importe le temps ou la distance, ils finissent toujours par se retrouver.

Et pourtant,
pourtant,
pourtant, ils n’ont jamais été aussi proches qu’en ce moment.

C’est peut-être elle qui, par pudeur, lui a épargné les fragments cassés de son âme d’écorchée ; c’est peut-être lui qui, par décence, a toujours évité de s’imposer. Par honte ou par gêne, par une complicité trop légère, ils s’en sont empêchés. Comme si, révéler leur obscurité risquait de les éloigner.

Ils se trompaient.

Parce qu’en étant, là, blottie dans ses bras, apaisée comme elle ne l’est plus jamais ; parce qu’en le sentant, là, prêt à tout pour l’épauler ; elle se rend compte, Ella, qu’ils n’ont jamais été aussi proches auparavant. Jamais autant qu’à cet instant. Et cela ne gâche en rien leur relation, elle n’en devient que plus forte. Cela ne change rien au regard qu’il porte sur elle, lui qui la voit si faible. C’est ce qui l’aurait effrayée plus que tout, l’écorchée vive, qu’il ne la voit plus comme celle qu’il a toujours vue, mais seulement contre cette camée démunie. Mais il lui assure que ce n’est pas le cas, et ça lui fait du bien de l’entendre. – Merci… murmure-t-elle simplement du bout de ses lippes, trop éreintée pour les grands discours. Mais elle a la sensation qu’ils n’en ont pas besoin, pas eux, tout paraît déjà comme une évidence. Une réalité qui la berce et s’impose, plus encore, quand elle l’entend pour la première fois, lui confier tout ce qu’elle n’a jamais su sur sa vie. Elle lit la douleur dans ses rétines tourmentées, elle devine la souffrance avant même qu’il se mette à parler. Mais elle ne s’attendait pas à de telles révélations… elle ne s’attendait pas à une telle violence.

Et la violence, tu la connais,
tu la reconnais,
tu vis avec depuis que tu es née.

Le cœur serré, la ténébreuse écoute son ami se confier au sujet de sa mère, mais aussi de toutes ses familles d’accueil. Tous ces monstres qui l’ont malmené alors qu’il n’était qu’un enfant qui avait désespérément besoin d’amour. Les opales brillantes, elle l’écoute sans un mot. Chamboulée, elle s’en veut, Ella, de se dire qu’il a tant souffert… mais qu’elle ne s’en doutait même pas. Elle s’en veut, de ne pas avoir été là. Elle est bouleversée, toute retournée, d’autant plus que le passé de Randall fait écho au sien. Jamais elle n’aurait imaginé qu’ils aient une telle chose en commun. – Regarde-moi… souffle-t-elle en glissant sa main contre le menton du jeune homme pour l’inciter à croiser son regard embrumé. – J’te vois pas différemment non plus, tu sais… elle lui confie, dans faible soupir. Elle laisse ses iris se perdre à son tour loin de lui, quelque part dans la pièce, focalisée sur un point invisible. – Pourquoi… pourquoi tu m’en as jamais parlé ? À moi, à la bande… on était tes amis, on aurait voulu être là pour toi. Elle a encore plus mal de se dire qu’il a traversé toutes ces années terribles sans personne pour l’épauler. Alors qu’elle était là, Ella, elle aurait été là pour être à ses côtés. Mais peut-être ne l’a-t-il pas fait pour les mêmes raisons qu’elle a toujours tout gardé. C’est trop douloureux d’en parler. Prenant une petite inspiration, l’âme en peine finit pourtant par oser. – J’aurais compris ce que tu vivais… Parce qu’elle a subi les mêmes violences. Elle a vécu dans la terreur, l’humiliation, et tant d’horreurs qu’elle ne voit plus rien d’autre à présent.

ciel noir  @Ella Gardner

Randall Lancaster, pas fière de sa vie, ni même de son histoire si triste, il a parfois pensé à ne plus faire partie de ce monde pour ne plus ressentir cette douleur infligée, par celui qu'il devait appeler père, mais qui en réalité ne l'était même pas. Un jeune homme si fier dû à son caractère qu'il a surmonté toutes ses épreuves, seul, en encaissant les coups qui lui étaient portés, sans jamais en parler, cette enfant qui a grandi dans la peur, mais qui a fini par se relever.

Eh voilà, ce que je ne voulais pas arriva, Ella a de la peine pour moi je déteste être la cible, le nombril, où même le noyau de la conversation je n'aime pas parler de moi, encore moins de ce passé merdique qui m'a causé des séquelles, parfois même des cicatrices, elle me dit qu'elle ne me voit pas différemment non plus, mais elle ne sait pas à qu'elle point je peux la voir belle à mes yeux et si ordinaire d'une autre fille, elle ne connait toujours pas mes sentiments, elle ne sait pas qu'auparavant je n'aurais rien pu lui raconter, car j'aurais trop eu honte qu'elle sache tout ce mal sur moi, qu'elle continue de rester avec moi, parce qu'elle se serait dit "pauvre Randall", il m'a fallu une quinzaine d'années d'amitié pour lui raconter mon histoire. - Je n'ai rien raconté, ni à toi, ni aux autres simplement parce que je n'étais pas prêt, je n'avais pas envie d'avoir de la pitié, où même ce regard que tu me fais, oui cela a été dur j'ai des fois, pensé à en finir, mais je m'en suis sorti et je veux que tu fasses pareil Ella, tu n'as pas le droit de me laisser tomber, il faut que tu te relèves. Pour qu'on évite de parler de moi, je lui supplie presque de ne pas laisser tomber, comment aurais-je fais si j'avais tout laissé tomber, que je mettais tué ou autre, non je ne veux rien qu'il lui arrive elle est trop précieuse à mes yeux et dans mon coeur, je n'oserais certainement jamais lui avouer, mais pourtant c'est bien le cas.

Un coeur amoureux fuyant,
par peur de l'affrontement,
pourtant ci-attachant,

Lorsque Ella a parlé, il y a un moment où tes oreilles ont percuté une phrase que tu relèves à peine à cet instant, j'aurais compris ce que tu vivais, on en vient Ella la fille au coeur détruit, l'âme en perdition, celle qui a le regard noir et froid, celle qui ne survie grâce à la came qui la rend euphorique, celle qui ne montre jamais rien d'elle, qui se cache derrière un masque, nous croyons être différent, mais pourtant nous sommes similaire, c'est une fille et je comprends enfin pourquoi elle a tout gardé pour elle, une fille fière et forte, qui ne devait pas être entouré, voilà pourquoi est-elle si dur envers elle-même, ce joli minois en face de moi, a subi tant de choses comme moi, je l'a serre de plus dans mes bras, n'ayant pas envie que cet instant et ces confidences bien que difficiles se terminent. - Tu aurais dû m'en parler aussi, je sais qu'on est deux personnes avec un caractère, mais au fond on est similaire Ella, tu oses enfin lui dire ce que tu penses. Le regardant en lui disan cela, le coeur serré de peur qu'elle parte, qu'elle fuit à nouveau, qu'elle me laisse et qu'elle s'échappe, j'aurais envie de passer cette fin de nuit plus la journée à ses côtés. Elle est toujours blottie contre moi, j'ai une main posée sur son front lui faisait des papouilles, un geste tendre pourtant inconnu, mais si naturel.

Ella elle t'a toujours plu au fond, mais tu t'étais toujours interdit de tomber dans ce jeu de séduction et encore mieux tu t'étais interdit de tomber amoureux d'elle, pourtant aujourd'hui ces idées sont bien loin de celle auxquelles tu as dans la tête, le coeur tremblant, de cette sensation non connue, l'affection qu'on ne t'a jamais apportée, mais pourtant que tu réussis à lui donner. Cette combinaison de vos deux vies et de vos caractères similaires, c'est pourtant inattendu et impromptue.

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{ ciel noir }
crédit/ tumblr ☾ w/@Randall Lancaster

Quinze ans,
quinze ans, c’est ce qu’il lui a fallu pour parler ; ce qu’il lui a fallu pour se livrer,
quine ans, c’est ce qu’il t’a fallu pour le voir tel qu’il est.
Les rétines assombries plongées dans les siennes, elle le contemple, Ella, comme si c’était la première fois. Elle ne le regarde pas différemment, ni avec pitié, ni avec compassion. Juste, comme si elle reconnaissait en lui, cette âme aussi brisée que l’est la sienne. Juste, comme si elle se sentait pour la première fois aussi proche de lui qu’elle ne l’a jamais été. Elle le fixe, la tourmentée, avec la sensation qu’elle a trouvé en lui un allié ; pas seulement un ami, pas seulement un compagnon de soirées, mais quelqu’un pour deviner tout ce qu’elle a toujours pu éprouver.

Il était là toutes ces années, Ella,
et toi, tu ne le savais même pas.

L’âme en perdition l’écoute avec attention mais, à ses paroles, ne peut s’empêcher de secouer la tête négativement. Il ne lui inspire pas la pitié, jamais. Il est si loin de se douter de tous les sentiments qui sont en train de la submerger. Elle se sent liée, connectée à lui, comme jamais elle ne l’a été. C’est bien plus fort, plus précieux, que toute la compassion du monde. C’est le sentiment d’être en osmose. C’est la sensation, pour la première fois de sa vie, d’avoir quelqu’un qui vit avec la même souffrance qu’elle dans son cœur. Silencieuse, elle l’entend détourner le sujet, le replacer sur elle, alors qu’elle est encore si troublée. Elle n’est pas sûre d’être capable de se relever, pas sûre de pouvoir se soigner. Se soigner de tous ses maux, tous ses vices, tout ce passé qui la détruit et de cette drogue qui la tue à petits feux. Non, elle n’est pas certaine un jour d’y arriver. Ella, elle n’a jamais essayé.

Tu t’es contentée de survivre,
rester debout sur cet équilibre fébrile.

Elle évite la chute, elle évite de tomber. Mais elle ne continue pas pour autant d’avancer. Funambule suicidaire, qui redoute autant le vide qu’il l’attire. Les opales ancrées dans celles de son ami, elle lui confie, pour la première fois sans peur de paraître fragile. – J’suis pas sûre d’en être capable. elle lui confie dans un murmure, avant de détourner ses pupilles tourmentées. Elle laisse échapper un soupir alors qu’il fait entrevoir, cette réalité qu’elle n’avait encore jamais aperçue avant ce soir. Blottie dans ses bras, l’écorchée vive ferme les paupières ; elle cherche à tout prix à rester dans la lumière ; avec lui. Seulement avec lui. – Je le savais pas… j’étais tellement loin de me douter de ce que tu as vécu, toi aussi… Et, lentement, sa tête se recule, à peine, juste assez pour croiser ses prunelles. Elle le contemple de longues secondes, ou peut-être très peu, elle ne sait pas. Elle a la sensation que le temps s’est, comme, arrêté. – J’imaginais pas qu’on ait… qu’on ait autant de choses en commun. elle chuchote lentement, comme une confidence. Car elle ne l’a jamais vu ainsi, Randall. Aucun d’eux, jamais, ne s’est dévoilé à l’autre de cette manière, cette façon d’être, si sincère. L’âme en peine ne sait pas ce qui lui prend, à cet instant, pas un instant elle n’y songe. Bercée par l’instant, par son parfum apaisant, par ses caresses enivrantes, par sa présence rassurante. Elle ne réfléchit plus, Ella, alors que ses lèvres s’approchent des siennes pour les capturer dans un tendre baiser. Et de franchir les limites qu’elle n’avait jamais pensé dépasser.

Et d’un baiser,
tu fais tout valser,
Et d’un baiser,
tu risques votre amitié.

ciel noir  @Ella Gardner

Il a fallu quinze années passées pour que ce soir, tu te livres, à la personne que tu considères le plus sur cette terre, à cette fille qui a toujours été ton amie, celle avec qui tu as partagé le plus de moment, le plus de disputes et de chamaillerie, celle pour qui aujourd'hui tu as des sentiments qui ont dépassé l'amitié, cette sensation inconnue, comme deux âmes liées, cette soirée est indescriptible, elle est si fragile, en perdition, en elle tu reconnais cette âme déchue que tu as pu être autrefois.

Ella, elle m'écoute elle est attentive et attentionné à toute mon histoire racontée, elle est là à mes côtés et à cet instant je n'ai plus peur de me livrer, je suis moi-même avec mon stupide passé, je ne me cache plus derrière cette foutue carapace, que j'ai pu avoir pendant toutes ses années passaient, je me livre enfin et ça fait du bien d'avoir une alliée dans cette foutue vie, ça fait du bien d'être écouté, mais surtout ça fait un bien fou d'être compris et non jugé, il m'a fallu quinze années pour me dévoiler et j'en suis fier. Je ne veux pas qu'elle sombre dans un monde noir, je veux, qu'elle apprenne à nouveau à vivre dans un monde de lumière, qu'elle ait son sourire radieux aux lèvres, qu'elle ne se foute plus cette blanche dans les narines pour pouvoir exister. - Tu y arriveras, parce que je serais là avec toi pour t'aider et t'épaulerElle me regarde paisiblement, elle comprend ce que j'ai vécu, ce que l'on m'a fait subir, alors que je n'y étais pour rien, je vois dans son regard de la compréhension et non de la pitié ou de la compassion, je comprends qu'elle a eu une vie similaire à la mienne, nous sommes liés par une histoire semblable, que nous n'avons pas choisie, mais simplement subis, que des personnes parfois estimées nous rendent la vie compliquée, mais cette sensation d'incompréhension de "pourquoi ça m'arrive à moi" nous la connaissons tout deux.

Je l'écoute me parler, le son de sa voix me berce, quand elle me dit qu'on a tant de choses en commun, je n'imaginais pas non plus, qu'elle est vécue de telles choses elle aussi, parfois la vie est injuste envers des personnes qui ne le méritent pas, je suis sûr et certain, qu'elle n'a rien fait pour mériter ça, elle a juste subi sa vie qui l'a peu à peu détruit ... En une fraction de seconde, les lèvres d'Ella rejoignent les miennes, je ne comprends pas sur le moment, mes yeux deviennent ronds comme des billes de ce qui se passe, j'ai un temps de réflexion, ce moment dont j'ai pensé si souvent arrive, je lui rends son baisé, la tête pleine de pensées, c'est un souvenir qui restera gravé, mais cela pourrait gâcher notre amitié, j'ai peur de briser tout ce qu'on avait, mais je vis l'instant présent à ses côtés et ça me fait un bien fou.

Un moment tant attendu,
un baisé tant espéré
mais une amitié qui peut être gâchée ?
la peur au ventre de tout briser
mais ce moment te fait tout oublier