my thoughts are stars i can’t fathom into constellations.
c o r v u s ;
t’as oublié, presque, mais t’y rêves encore. souvent. beaucoup. toujours. tu t’en rappelles uniquement quand t’as les yeux fermés, vulnérable. quand ton cerveau est pas occupé à penser à autre chose. t’as ces bribes d’images qui s’immiscent dans ton esprit, dans tes rêves éphémères, ceux qui s’évaporent à l’aurore. rien qu’des sombres vestiges d’souvenirs évaporés. t’la revois, elle, surtout.
maman. qui fait dodo dans une marre rouge.
rouge sang. la même couleur qu’ton g’nou écorché, tombé d’ton vélo, pas prêt pour les deux roues. y a des bruits, aussi. des m’ssieurs qui parlent fort. ils crient. ils t’voient pas. ou ils osent pas. t’sais pas. ta joue est froide, collé contre l’parquet. les pupilles dilatées, t’affrontes l’vaisseau lumineux qui jaillit sur l’pas d’la porte du placard. c’noir, là d’dans. noir noir noir. aussi noir qu’la chev’lure d’
maman qui couvre le sol.
deep into that darkness peering,pas un mot sinon je m’fâche
qu’elle a dit, quelque minutes avant d’s’endormir. t’as peur qu’elle s’réveille pour t’chicaner si tu t’mets à pleurer. alors tu dis rien. tu verses pas une larme non plus. t’fais qu’les regarder s’éloigner, emportant avec eux l’écho d’leur beuglante, avant d’te redresser, les bras qu’enveloppent désormais tes jambes. p’tit marmot qui s’recroqueville sur lui-même, défiant l’obscurité pour la première fois.
long i stood there,et t’sors pas d’là jusqu’à j’te l’autorise, compris?
menton qui s’appuie sur tes g’noux, tu t’berces silencieusement, attendant sagement qu’
maman t’ouvre la porte. l’temps qui passe, les heures qui s’éternisent. t’fermes les paupières, parfois. p’t’être même qu’tu t’endors, toi aussi. t’jettes un coup d’œil vers
maman qui, elle, a pas bougé. elle dort longtemps. t’as faim. un peu. la dernière collation remonte à loin, très loooin. looo…oooin. aussi loin qu’la lune. ventre qui hurle, maint’nant. doigts qui s’posent contre ton estomac.
wondering, fearing, doubting,je t’aime très fort…
moi aussi, maman, je t’aime.[bang, bang] bruits sourds qui t’extirpent d’ta léthargie. gamin aux rêves brisés. [bang, bang] mains qui s’plaquent contre tes oreilles. peur qui t’tenaille les entrailles. [bang, bang] la clarté qui t’brûle la rétine lorsque la porte du placard s’ouvre.
maman? hommes en uniforme qui s’dressent devant l’halo d’lumière. pendant un instant, ils ont des airs angéliques. mais c’était avant. avant qu’un d’entre eux t’prennent dans ses bras. avant qu’la pièce s’emplisse d’étrangers. avant qu’le flash d’l’appareil t’éblouisse. avant qu’tu remarques qu’
maman dort toujours. avant qu’tu réalises qu’
maman… elle est morte.
dreaming dreams no mortal ever dared to dream before.l’oublie pas.
oublie.
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p y x i s ;
tes pieds qui quittent dublin pour fouler l’sol américain d’tes minuscules chaussures à velcros. maman a pas eu l’temps d’t’apprendre à faire des boucles avec des lacets. c’est la première fois qu’tu prends l’avion. t’as pas pleuré. t’as même osé jeter un coup d’œil vers l’hublot à quelques reprises pour admirer les nuages. les paumes d’tes mains appuyés contre les cuisses de l’homme qui t’accompagne pour t’hisser davantage vers la p’tite fenêtre ronde. une fois l’avion atterrit, vous avez grimpé dans l’premier taxi qui s’est présenté devant les portes coulissantes d’l’aéroport. c’même homme qui t’tend la main aussitôt qu’il ouvre la portière du véhicule, comme pour t’encourager à descendre.
silhouettes above the cradle hold me down
they won't let me go the wrong way
my mother taught me all the fables, told me how
in the end all the sinners have to pay
main qu’tu regardes avec une mine dégoûté, y ajoutant autant d’emphase qu’un gosse d’ton âge est capable d’acter. tes p’tits poings qui s’ferment, tes p’tits bras qu’tu croises contre ton cœur, tes p’tits yeux qui s’plissent, suivi d’tes p’tits sourcils qui s’froncent. un p’tit élan d’colère dans un si p’tit corps. tu taperais des pieds si tes jambes étaient assez longues pour s’buter contre l’plancher d’la voiture.
aller, bonhomme. dernière ligne droite et t’pourras t’reposer après.
non! je. veux. pas. tu scandes, haut et fort dans l’habitacle, prenant soin d’détacher chaque mot alors qu’le chauffeur d’taxi s’impatiente. l’autre, il retire sa main pour s’accroupir à ta hauteur, ret’nant sa carcasse en s’agrippant fermement à la poignée d’la portière.
he worked so hard his bones are breaking
he wore them down but long ago he lost the feeling
his good intentions leave me shaking, show me how
i don’t ever want to end up like he did
t’lui accordes qu’une brève attention, toi, l’môme qui fait sans doute peur à personne, mais qui, néanmoins, a l’pouvoir d’les énerver, lui et l’homme derrière l’volant. capricieux jusqu’aux bouts des ongles. t’as pourtant pas envie d’faire une crise, t’veux juste qu’ça s’arrête.
t’as pas envie d’voir ta nouvelle famille?
t’hoches la tête d’bas en haut en mordant ta lèvre supérieur pour exagéré ta moue. il sourit. nouvelle tentative. tu flanches, ta main qu’tu glisses dans la sienne, c’te fois-ci. il t’aide à descendre, la s’melle d’tes souliers qui claquent contre l’bitume avant d’te tirer vers l’entrée d’la demeure où vous vous êtes arrêtés.
when i have kids
i won’t put any chains on their wrists, i won’t
i’ll tell them this
there’s nothing in this world that you can’t be if you want it enough
ses phalanges qui tambourinent contre la porte. [toc toc toc] c’te dernière qui s’ouvre sur une dame. une vieille dame. elle a beaucoup plus d’rides qu’maman. timide, tu t’colles davantage contre l’homme lorsqu’elle dévoile ses dents dans un sourire.
bonjour! j’vous présente miki.
c’pas ton prénom. ça fait tout drôle qu’il t’interpelle d’une autre façon. il t’a pourtant bien expliqué la raison pour laquelle t’as dû l’changer. c’t’à cause des m’sieurs. des méééchants m’sieurs. ceux qu’ont fait du mal à maman. c’pour t’protéger, qu’il a dit. c’t’aussi pour ça qu’t’as pris l’avion. et c’pour c’te même raison qu’tu dois être gentil avec la dame. c’t’elle qui prendra soin d’toi. c’t’elle qui remplacera maman.
i don’t want to live like my mother
i don’t want to let fear rule my life
and i don’t want to live like my father
i don’t want to give up before i die
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c a s s i o p e i a ;
cap ou pas cap d’me suivre?
t’détestes c’jeu. mais c’est c’que les gosses d’ton âge font, jouer. alors t’protestes pas. t’contentes d’lever les yeux vers elle. lueur malicieuse qui danse dans l’fond d’ses iris bleus clairs lorsqu’vos regards s’accrochent. cass dans toute sa beauté. cass dans toute sa complexité. gamine rêveuse qui t’tend la main. c’te dernière qu’tu contemples quelques s’condes avant qu’tes lippes s’étirent. avant qu’tes doigts glacés caressent sa peau brûlante. contact qui t’fait presque sursauter.
cap. elle t’amène loin. loin dans la forêt. à l’abris d’tous les regards, t’tirant derrière elle alors qu’tu la talonnes. et elle s’arrête. et elle fait volte-face. ses prunelles qui plongent à nouveau dans les tiennes. t’pourrais t’y perdre. t’pourrais t’y noyer… sans même chercher à t’débattre. si seulement…
if you’ll be my star, i’ll be your sky.cap ou pas cap d’m’embrasser?
t’adores c'jeu. mais c’pas pour autant qu’tu lui laisses entrevoir la moindre émotion. t’quittes pas son regard, l’silence qui plane quelques s’condes. t’sais pas si tu t’laisses désirer ou s’tu veux la faire souffrir un p’tit peu. rien qu’un peu. rien qu’assez pour qu’elle s’donne corps et âme dans c’baiser. rien qu’pour qu’elle s’accroche à tes lèvres et qu’elle veule plus jamais s’détacher.
cap. murmure qui s’échappe d’entre tes lippes avant qu’les siennes s’étirent en un sourire angélique. son visage qui s’approche du tien, ses doigts corrosifs qu’effleurent ta mâchoire avant qu’elle ferme ses paupières. tu l’imites, vos bouches qui s’frôlent timidement avant qu’elles s’scellent, palpitant en désaccord qui s’met à tambouriner dans ta cage thoracique. baiser qui s’éternise, qui dure bien trop longtemps, refusant d’abandonner ses lèvres. tu t’détaches en premier, rompant l’étreinte, vos prunelles qui s’retrouvent avant qu’elle s’blottisse dans tes bras, son museau qu’elle niche dans l’creux d’ton cou.
you can hide underneath me and come out at night.cap ou pas cap d’m’aimer?
pour toujours.
c’jeu va t’tuer. mais t’as pas les couilles d’te l’avouer. ou p’t’être qu’tu refuses d’le faire, persuadé qu’toujours a pas d’fin. tes bras qu’enveloppent sa silhouette. cass, elle est minuscule. cass, t’as peur d’la briser. et si t’avais su qu’c’était toi l’plus fragile des deux, qu’c’était elle qui t’briserait, p’t’être qu’t’aurais pas été cap, c’soir-là.
cap. souffle qu’heurte son épiderme alors qu’elle soupire contre la tienne. soupir qui t’arrache un frisson, qui t’fait tressaillir contre son corps. ou p’t’être qu’c’est l’vent frais qu’est responsable d’ce spasme qu’tu tentes même pas d’contrôler. elle l’sait déjà, t’manière. elle sait tout.
when i turn jet black and you show off your light.cap ou pas cap d’le dire?
c’jeu t'a tué. mais c’trop tard pour reculer, pour tout recommencer. t’aurais dû rester sur tes gardes, t’montrer plus prudent. au lieu d’ça, tu t’laisses enivrer par c’te douce folie, celle du moment présent. t’hésites, pourtant. suffisamment longtemps pour sentir son rythme cardiaque s’accélérer contre sa poitrine et s’permettre d’rebondir sur la tienne. et tu t’dis qu’a rien qu’le ciel et ses milliers d’étoiles qui seront témoin d’ta bêtise.
je t’aime. pour toujours. chuchotis qui s’évade d’entre tes lippes. déclaration faite. t’aurais pu t’arracher l’cœur et lui donner, ç’aurait fait pareil. parce que c’t’exactement c’qu’elle a fait. comment t’aurais pu l’savoir? elle qui semblait si sincère, c’soir-là et tous les autres qu’ont suivis. jusqu’à c’qu’elle change, qu’elle s’transforme en connasse sarcastique. p’t’être qu’elle a toujours été comme ça, au final. l’amour rend aveugle et c’compliqué d’soigner des plaies lorsqu’on voit rien. lorsqu’on est encore amoureux.
i live to let you shine, i live to let you shine.but you can skyrocket away from me
and never come back if you find another galaxy
far from here with more room to fly
just leave me your stardust to remember you by