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| on ne badine pas avec l'art, timothée | |
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Louison Maillard;
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scarlett leithold celticaddiction (ava) 406 970 26 les corps qu’elle sillonne, affamée, estomac battant. volage et errante car l’amour est liberticide mourir sur scène à la sisyphe, encore et encore
| Sujet: on ne badine pas avec l'art, timothée Mar 10 Déc - 22:03 |
| Il y a ce petit morceau de papier collé contre la vitrine, fragment intacte des mauvais auspices qu’il célèbre. Labeur passionné, un joyau d’exaltation et de frénésie. À côté du parchemin, son reflet aveugle auquel elle accorde un sourire méphistophélique, éclairé des réverbères alentours. Petit bout de papier assène l’ennui sur lequel Louison s’est endormie, fibres délétères qui poignardent l’oisiveté où elle se serait bien noyée toute la nuitée. De ses doigts indélicats, pressés, elle arrache l’affiche qui vient lui voler son temps, celui-là même qui dérobe les longues minutes où ses talons claquent contre le bitume, égrainent l’asphalte. Où la menace de voir les dernières lueurs du musée s’éteindre alors qu’elle piétine, probablement essoufflée, sur le parvis du bâtiment. Mais la môme est libre de tout, même du temps qui se fane ; elle arrive, contrant l’horloge, moquant le grand maître de l’existence, au beau milieu des festivités qui s’étiolent au terme d’une journée harassante. Encore, ses lèvres qu’elle retrousse en un rictus mutin, un printemps de machinations qui fleurissent en sa cervelle. La carcasse erratique pénètre le hall où l’on cueille encore les derniers émois des diverses inclinations que les oeuvres ont données. L’errance au tréfonds de ses iris céruléennes, il n’y a ni surprise, ni déception à ne pas voir cette silhouette se dresser au milieu de ces braves gens. Cette silhouette dont les arts ont conquis les coeurs, petit adepte des amours défraîchis et aléatoires. Sartier, il n’y a pas un gramme de poésie dans cette salle, tu ne fais que donner à manger à des analphabètes. Elle a l’ombre vagabonde, qui musarde et divague parmi les groupuscules qui s’entassent devant quelques clichés. L’enfant prête oreille, saisit les louanges absurdes qui ne veulent rien dire, dans ce langage abstrait du contemporain. « C’est des conneries tout ça, elle souffle sa brise qui lacère, captive pourtant, il n’y a d’art que pour ceux qui savent le voir. Le public s’offusque et sa voix s’étire à l’ensemble de la salle. Et vous, vous prétendez voir l’art alors qui s’étend invisible sous vos yeux ébahis. Pitié! Vous voulez de l’art, de celui qui vous est accessible, de celui que vous pouvez voir? ». Il y a cet agent qui la somme au silence, des tentatives plus vaines il ne saurait y en avoir eu dans l’Histoire, car l’anguille s’échappe du joug que l’on tente de sceller sur elle. « Je vais vous en donner moi, de l’art. Car il n’a rien à voir avec les clichés suspendus aux quatre coins de cette salle », bravant les cocktails et la curiosité obscène, fiévreuse des mondains, elle se perche sur un banc posé au centre de la pièce. « Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelques fois : mais j’ai… » et ses mots retombent dans le silence, frappé de la violence qui a tiré la gamine hors de son piédestal, manquant de choir pleinement sur le sol. Il y a ces doigts qui marquent la peau et ce visage séraphin distordu par la colère. « Oh monsieur Sartier, vous voilà enfin. Je vous attendais, elle raille de ses lèvres et de ses yeux, nous vous attendions tous ». @Timothée Sartier |
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| Sujet: Re: on ne badine pas avec l'art, timothée Mer 11 Déc - 18:27 |
| il y a des soirs comme ça, où t'as le reste du monde en horreur. envie de voir personne, t'as pas la patience de prétendre. pas envie qu'on te regarde. il y a des soirs où tu t'enfermes à double tours dans tes quartiers,sans laisser Ismaël entrer. des soirs où t'as juste besoin d'être loin du bruit et des gens. ce soir était un de ceux-là. peu importe que ce soit la date de ton vernissage. peu importe que t'ai mis ton cœur à l'ouvrage, et peu importe les échéances des autres, puisque c'est toujours les tiennent qui prévalent. qu'ils aillent tous se faire foutre. tu laisses ton portable sonner dans le vide pendant d'interminables minutes. tu te prélasses dans la baignoire à remous de la salle de bain privé attenante à ta chambre. quand on a déjà tout c'est difficile de vouloir plus encore. overdose de privilège, tu laisses ton visage disparaître sous la surface de l'eau. tu t’enivres du silence. c'est un bruit sourd contre la porte de la salle de bain qui t'obliges à sortir la tête de l'eau. j'ai compris que tu voulais voir personne, mais ça te dispenses pas de répondre à ton putain de téléphone. y'a ton agent qui me harcèle pour savoir pourquoi t'es pas à ton truc de photo là. donc sors ton cul de la et prends tes responsabilités en main ! tu m'entends crétin ? pour toute réponse tu te contentes de balancer ton portable contre la porte avant de retourner sous la surface de l'eau. whatever quand tu sors enfin de ton bain et que tu daignes scruter l'écran fracturé de ton smartphone, tes yeux s'écarquillent aussitôt. effectivement, ton agent a cherché à te joindre, mais pas seulement pour les raisons que tu avais imaginé. à le croire, il y a une dingue qui fait une esclandre à ton vernissage. autant tu n'avais pas envie d'y aller parce que tu te fout bien de savoir ce que pensent les gens de ton travail. autant il est hors de question de laisser qui que ce soit saboter ce moment. que tu y sois où pas n'a aucune importance. tu sautes dans ton jean plus que tu ne l'enfiles, tu boutonnes ta chemise à la va vite, tu te chausses de cuire italien, t'attrapes ton manteau et tu passes en courant sous les yeux ébahis de ton frère. je t'empreintes ta voiture. t'annonces en décrochant le jeu de clé de l'Aston Martin. comment ça, laquelle déjà ? hé si tu la traites comme mon portable je te tues t'as compris ?! t'écoutes pas t'es déjà dans la rue. tu ne t'arrêtes quasiment pas entre le loft et la galerie où se déroule l’événement. tu vois rouge, aussi rouge que les feux que tu grille à toute allure, frôlant l'accident à deux reprises, manquant d'écraser une vieille dans la précipitation. tu te gares en travers- sur un passage piéton-, comme si ton objectif était d'attirer le courroux des flics à tout prix. la vérité c'est que t'as pas le temps, pas la patience, t'as un objectif précis,et rien ne saurait t'en détourner. t'arraches les clefs du contact, avant de jaillir de l'habitacle. et puis tu pénètres dans la galerie où ton regard verrouille sa cible immédiatement. comment pourrait-il en être autrement alors qu'on ne voit qu'elle. tu la reconnais tout de suite. oiseau de mauvais augure, qui harangue la foule, qui choc ton auditoire, qui te vole la lumière pour mieux se l'approprier. qui s'en pare comme d'un manteau. il faut arrêter ça. peu importe que l'instant soit beau, tandis qu'elle débite ses vers comme si c'était le rôle de sa vie. peu importe puisque ce moment est à toi. tu traces ta route au milieu des curieux jusqu'à elle, jouant des coudes. vite. putain Louison. tu n'as même pas envie de dissimuler ton agacement. tes doigts se referment sur son bras comme des serres tandis que tu la force à descendre de son estrade improvisée. et la gamine ne se démonte pas, bien loin de s'empourprer elle a le délicieux culot de répondre. oh monsieur Sartier, vous voilà enfin. je vous attendais, nous vous attendions tous. tu renâcles en jetant un coup d'oeil rapide autour de toi. dieu ce que tu peux te foutre de tous ces gens. ils font parti du décors, elle, n'est qu'un élément perturbateur. ouais, bah t'as assez déconné Perdican, tu viens avec moi. tu l'attrapes à bras le corps avant qu'elle n'ait pu faire le moindre geste. puis tu te diriges vers la porte sans un regard pour le reste du monde. bien à vous, timothée sartier. blablabla, allez, poussez vous maintenant. que tu marmonnes en sentant l’auditoire de Louison te suivre du regard. tu la reposes dès que vous avez passé les portes. c'est que tu tiens pas à ce qu'on porte plainte pour enlèvement. je te préviens je suis pas d'humeur. que tu lâches en la posant à côté de l'Aston Martin. et n'imagine même pas que je vais te laisser retourner à l'intérieur. grognes-tu avant de lui ouvrir la portière. |
| | | Louison Maillard;
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scarlett leithold celticaddiction (ava) 406 970 26 les corps qu’elle sillonne, affamée, estomac battant. volage et errante car l’amour est liberticide mourir sur scène à la sisyphe, encore et encore
| Sujet: Re: on ne badine pas avec l'art, timothée Mer 11 Déc - 20:33 |
| Créature farouche annihile cet agacement qu’elle sent poindre dans les azurs de son acolyte qui observe les admirateurs silencieux. L’enfant se penche car ce qu’il tâche de déceler parmi la foule, elle voudrait se l’accaparer aussi, comme elle s’est accaparée ce hall entier. Finalement c’est sa surprise qui retentit, faiblement, dans le vaste auditoire de muets et d’hagards où son corps capture dès lors les secousses des pas du garçon. Ce corps transpercé par cet épaule qui le soutient, unique offense qui pourrait être faite à l’armure. Il y a ce rire qui éclate en une myriade d’échos sardoniens, que la malice fait naître sans autre plaisir que celui de l’ironie. Les festivités émoussées reprennent toutefois, et Timothée en cet honneur reçoit l’éloge qu’il exècre. Il n’y avait pas de théâtre plus plaisant que cette douce comédie qui s’exécutait alors. Mais le Prince en a déjà assez ; il pousse, il évince les petits sujets putrides qui s’amassent dans son royaume de proximité. « Allons Timothée, regarde-les ces pauvres gens. Ils ont faim de toi, et tu ne leurs donnes même pas l’ombre d'une miette », les railleries d’une insolence qu’on rêve de pendre au bout d’une corde. Louison fustige, cogne les semblants auxquels il ne se prête pas, toujours aérienne. Bientôt déposée sur le tarmac glacé, « je te préviens je suis pas d’humeur. Elle a la mine qui s’incline sur le côté, curieuse. Et n’imagine même pas que je vais te laisser retourner à l’intérieur. Il vilipende et la môme soupire, épuisée de la parade. Je suis déjà morte d’ennui ». Lentement, elle infiltre l’habitacle, frêle poupon de discorde. Abandonnée à sa propre solitude en un claquement de portière, Louison jauge les traits obscurs de l’Adonis qui contourne le véhicule pour se laisser tomber contre le siège conducteur. « Tu m’as coupé alors que j’allais confier à ces gens un véritable chef-d’oeuvre, le chérubin profère, enfin, je n’suis pas sûre qu’ils aient compris un piètre mot de mon discours ». Le faciès qui se détourne vers la vitre, petit souffle de vapeur qui embrume le paysage, de ses doigts dessinent les contours primaires d’un nuage « si tu m’attires loin, tu veux bien m’emmener là? » elle demande pointant le croquis de son doigt encore humide. De toute cette situation, il n’y a qu’elle qui se délecte, elle le voit aux traits de l’éphèbe qui se resserrent. « Qu’est-ce qu’il t’arrive? Une indigestion? », elle ne croit qu’en ses aimables caprices, que ceux de son aîné n’existent pas ; et elle n’a pas envie de se prêter aux coutumes irascibles et impatientes de son partenaire car elle a la rancune de quelqu’un dont on vient de saccager la valse délirante. Elle ne prendra donc pas le pli, attendant patiemment qu’il finisse par ployer. Tu crois tes problèmes déjà trop grands pour que ce monde les porte, alors que tu n’es même pas capable de ne pas te laisser écraser par ton propre univers. |
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| Sujet: Re: on ne badine pas avec l'art, timothée Jeu 12 Déc - 13:01 |
| je suis déjà morte d'ennui exhale la poupée sur la portière claquée. c'est qu'elle ne doute de rien, l'impertinente. d'ordinaire tu aurais ris de cette arrogance, mais ce soir, tu l’exècres. venin plein les gencives, tu retiens à grande peine les phrases assassines qui serpentent sur ta langue. t'es méconnaissable. une innommable tension fait fourmiller ton corps de milles tressautements invisibles. la colère prend forme dans ton cœur et son poison corrompt lentement tes veines. tes ongles se plantent dans le cuire du volant, et le bolide s'élance brutalement à l'assaut du bitume. il ne fallait pas briser ta paix. il ne fallait pas te provoquer. il ne fallait définitivement pas te forcer à sortir de ta tanière. car ce soir, rien ne semble pouvoir se distinguer dans ce paysage de grisaille, tout est laid par tes yeux. de son côté, la fausse ingénue ne se démonte pas, et sa voix revient perturber tes pensées crasses. tu m’as coupé alors que j’allais confier à ces gens un véritable chef-d’oeuvre, enfin, je n’suis pas sûre qu’ils aient compris un piètre mot de mon discours. tu te fends d'un sourire, grimace presque inquiétante , étalage de crocs. ça c'est la meilleure. c'est amusant, j'allais te reprocher exactement la même chose. grognes-tu, tout en marquant l'arrêt de mauvaise grâce devant un passage piéton bondé. si tu m’attires loin, tu veux bien m’emmener là ? ton sourire disparaît quand tu te rends compte qu'elle est en train de laisser des traces de doigts sur la vitre immaculée. des traces en forme de nuage. une enfant, te voilà en train baby-sitter une enfant. qu'est-ce qu'il t'arrive ? une indigestion ? Louison nargue et, tu te crispes encore davantage. c'est que la gamine ne manque ni d'audace ni d'imagination. surtout lorsqu'il s'agit de te faire sortir de tes gonds. qu'est-ce que tu foutais la bas ? ta voix décolorée claque dans l'habitacle tandis que t'écrases l'accélérateur vous collant tous les deux à vos sièges. les pneus crissent, et l'Aston Martin repart en trombes, obligeant un conducteur à piler pour éviter la collision. tu ne le remarques pas. ce que tu remarques en revanche, ceux sont les coups de klaxons qui se multiplient dans ton sillage. ton expression s'assombrit plus encore, sainte envie de descendre de voiture pour aller tabasser quelqu'un au hasard. |
| | | Louison Maillard;
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scarlett leithold celticaddiction (ava) 406 970 26 les corps qu’elle sillonne, affamée, estomac battant. volage et errante car l’amour est liberticide mourir sur scène à la sisyphe, encore et encore
| Sujet: Re: on ne badine pas avec l'art, timothée Sam 14 Déc - 12:18 |
| « C'est amusant, j'allais te reprocher exactement la même chose, le petit chérubin hausse les épaules, le filet d’un soupir affecté de la remarque du briseur de ses desseins. Tu n’étais pas là pour voir le désastre de l’événement, ses yeux cléments posés sur le profil du gamin. Il n’y avait rien. Et à tes photos, j’ai rajouté le sens qu’elles ne possédaient pas ». Elle a allumé la mèche, et maintenant, celle-ci consume la cire, répand l’âtre incandescent. Louison sait que l’art du garçon est un terrain miné, mais il y a longtemps que l’échine n’a pas été bouleversée par la terreur. La môme s’instille en lui, massacre ses humeurs, parce qu’elle a le goût vénéneux de connaître la frontière. La requête du rejeton Maillard tombe entre l’indifférence palpable du chauffeur, tiraillé de ses propres tribulations. « Qu’est-ce que tu foutais là-bas ? » Et la célérité soudaine du véhicule la plaque contre son siège. La voix qui entonne la colère, l’ingratitude pensait-elle. Finalement, près d’elle, le danger d’une mort soudaine dont on ne pourrait dire qu’il s’agissait d’un accident. Il y a cette adrénaline qui se décuple en quelques milliers de frissons, le minois qui s’illumine d’un rictus ; elle avait été farouchement fauchée par l’ennui, et voilà qu’enfin les événements prenaient une tournure saisissante. « J’étais venue célébrer cet art que tu as si naïvement délaissé aux mains d’ignorants, et j’ai été déçue de ne pas t’y voir expliquer ce que tu ne comprenais pas toi-même », la douce réplique sans doute bien moins insinuée de certitudes, mais toujours parée de cette envie de distordre l’esprit de son partenaire. Autour des énergumènes, l’atmosphère s’agite en de délicieux sillons de chaos. La petite tête blonde jauge ces mains agrippées au volant, ce fiel saillant qui dessine sur le corps de l’éphèbe. Elle a la mine conquise, débordante. « Dis-moi où est-ce que tu m’amènes », opales chatoyantes de l’apogée printanière qui éclate dans sa cervelle, le myocarde trépignant. Il y a la violence pour déformer les traits de cet acolyte d’infortune, le cataclysme qu’elle effleure du bout de ses doigts. |
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