it comes and goes in waves. (isabella)

trying hard to let go, it comes and goes in waves, it always does. -- @isabella kingston

Le regard de la latina, le ton qu’elle emploi, ils traduisent beaucoup. Beaucoup sur elle. Beaucoup sur la vie. Ils expliquent, peut-être, qu’au-delà de cette bonté, cette bienveillance, subsiste un sentiment bien plus profond encore. Un sentiment prêt à déborder à tout instant. Comme si elle parvenait à lire en elle, ou plutôt, à comprendre exactement ce qu’elle ressent. Presque machinalement, presque comme une évidence. Quelque chose qui fait naître en toi un certain étonnement, Joy, plutôt habituée à ce qu’on s’arrête sur la première impression que l’on a de toi. A ce qu’on s’arrête sur ce que tu peux bien dégager, sur ce que tu acceptes de dévoiler. Mais Isabella, elle a ce regard différent, à la fois doux, compréhensif, un regard qui explique qu’elle la comprend. Qu’elle la comprend, qu’elle comprend ce qu’elle ressent, et ce peu importe ce que la blonde a bien pu faire avant. Au premier abord, t’as pourtant pas grand-chose en commun avec cette femme, Joy. T’as pas l’impression de faire partie de son monde, encore moins qu’elle fasse partie du sien. Elle a l’air douce, aussi, bien plus que toi. Bienveillante, bien plus que toi. Bien plus que toi qui ne cherche qu’à te sortir de cette vie qui n’est pas faite pour toi. Et lorsqu’elle pourrait se laisser abattre, elle se relève, inébranlablement, parce qu’elle a cette force en elle. Cette force qui persiste, toujours, malgré les épreuves et les peurs qui l’envahissent. Acquiesçant d’un signe de tête, elle répond d’une voix plus calme, plus posée. - Je sais, oui. Evidemment, aucune femme ne devrait être abusée. Tu le sais. Tu le sais. Ignorant que t’es le fruit d’un de ces abus. Aucune femme ne devrait être abusée, mais toi, t’en as joué. - C’est simple que… Enfin, je pense que j’ai pu lui laisser penser que… Qu’il pourrait y avoir plus, entre nous. Qu’elle confie, comme un demi aveu de ce qu’elle a fait, sans pour autant énoncer que c’est loin d’être la première fois qu’elle s’adonne à ce genre de pratiques. Sans pour autant énoncer que ce qu’elle a fait est purement intéressé. - Mais ça va aller, vraiment, ne vous en faites pas… Je pense qu’il est bien calmé. Petit sourire qu’elle lui offre, comme un nouveau remerciement de l’avoir sauvé. Elle ne veut pas non plus ajouter une peine supplémentaire en la forçant à s’inquiéter. Parce que t’es solide comme un roc, Joy. Ou peut-être bien plus sensible que ce que tu veux bien admettre.

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{ it comes and goes in waves }
crédit/ tumblr ♛ w/ @Joy Stevenson

Il y a quelque chose d’instinctif et naturel, ce besoin de prendre soin d’elle. Ce n’est pas inédit, chez la latina, c’est constamment ainsi qu’elle agit. Mais c’est différent avec la jeune femme qui lui fait face. Il y a autre chose, il y a ce voile dans son regard. Comme si elle lui disait, silencieusement, qu’elle ne le mérite pas. Qu’elle ne devrait pas. Elle ne dit rien, Isabella, mais à cet instant, elle perçoit en celle qui n’est encore qu’une inconnue, un sentiment beaucoup plus familier. Comme si elle se voyait, elle, comme si elle n’était que son propre reflet. C’est un peu déstabilisant pour la latina qui ne se dévoile pas facilement, qui met bien longtemps avant d’accorder sa confiance. Mais elle se sent inextricablement captivée par la belle aux cheveux d’or. Le besoin, avant tout, de s’assurer que son âme a été sauvée en même temps que son corps. Cette dernière essaie bien de la rassurer, mais ses mots restent sans effet. C’est même tout le contraire en vérité. Elle a l’air de se sentir responsable, peut-être parce qu’elle lui aurait laissé de faux-espoir. L’âme torturée ne connaît pas la situation, elle ne sait rien de leur relation. Mais cela ne change pas ce qu’elle pense pour autant. – Et vous lui avez ensuite dit non, cela devrait suffire pour qu’il comprenne que ce n’est pas le cas. Cela aurait dû suffire, oui, dans un monde parfait. Dans un monde où les êtres humains ne prennent pas ce qu’ils désirent sans se préoccuper de faire du mal à autrui. Mais la réalité est différente, malheureusement, elles ne peuvent le changer. Un petit hochement de tête en signe d’acquiescement, Isa n’est pourtant pas convaincue par sa nouvelle rencontre. Gardant le silence, elle se décide à récupérer dans son sac à main une petite carte où se trouve son nom, ainsi que son numéro de téléphone. – Si vous ressentez le besoin d’en parler… N’hésitez pas. N’importe quand. assure-t-elle en la contemplant bien dans les yeux de son regard ébène, regard sincère. Elle glisse la carte sur la table entre elles avant de lui adresser un doux sourire. – Et si vous avez envie de parler d’autre chose aussi. Vous m’occuperez l’esprit. ajoute-t-elle comme pour achever de la persuader. Et peut-être parce que c’est vrai. C’est en s’occupant des autres qu’elle veille le mieux sur elle, Isabella. Parce qu’en étant là pour eux, elle oublie qu’elle non plus, ne va pas bien. Et cela, c’est précisément ce dont elle a besoin.

trying hard to let go, it comes and goes in waves, it always does. -- @isabella kingston

Elle se dit qu’elle a de la chance, d’être tombée sur quelqu’un comme elle. D’être tombée sur quelqu’un qui ne détourne pas le regard. Quelqu’un qui se comporte comme une véritable sauveuse, et peut-être bien qu’elle en a l’âme. Peut-être que c’est ce qu’elle est, une sauveuse. Elle l’est, pour elle, aujourd’hui. Elle l’est, parce qu’elle s’est présentée pour lui ôter une peine qui aurait pu la ronger pour le restant de ses jours. T’en as déjà bien assez comme cela, Joy. Déjà bien assez de névroses à gérer pour t’en rajouter des supplémentaires. Et t’as l’impression qu’elle le voit, qu’elle le ressent en toi, et que c’est exactement pour cette raison qu’elle cherche à tout prix à t’aider, à te rassurer. Est-ce que cela fonctionne ? Elle n’en est pas certaine, Joy. Elle sait ce qu’elle est, elle sait ce qu’elle fait et c’est quelque chose qu’elle ne peut pas effacer, l’arnaqueuse. Mais face à Isabella, ce n’est pas ce qu’elle souhaite montrer. Pas aujourd’hui. Elle veut mériter son aide, mériter ce qu’elle a fait pour elle. Alors elle sourit, immédiatement, lorsque la belle brune lui donne sa carte avec son numéro de téléphone indiqué sur cette dernière. Ses paroles l’amusent, bien qu’elle comprenne parfaitement qu’elle ne cherche qu’à la rassurer, une fois de plus. - C’est vraiment gentil de votre part. Je pourrais peut-être vous inviter à déjeuner pour vous remercier. Tu ne sais pas réellement de quoi il s’agit, Joy. Tu ne sais pas si c’est le début d’une nouvelle amitié ou bien simplement un moment passager. Mais t’as envie de le découvrir, t’as envie de la découvrir, elle aussi.

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