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| I wanna be your lost boy (wendy & pan) | |
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| Sujet: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Lun 14 Oct - 23:41 |
| I wanna be your lost boy. ☾ Wendy & Pan
The moment you doubt whether you can fly, you cease for ever to be able to do it..
L’cœur qui s’agite. T’as ta jambe qui cognent nerveusement contre le pied du bureau. Tu regardes tout autour de toi sans savoir vraiment si t’a fait le bon choix. Bien sur que c’est l’bon choix. Le petit bureau est éclairé par des néons blanc qui te perce la rétine. Des photos sont encadrées sur le bureau, des papiers et chemises cartonnés s’empilent. Elle revient, le nez fourré dans tous ses papiers que tu lui as fournis. T’avais dû appeler la prison, le foyer, tout ce qui pouvait indiquer une trace de toi dans cette société. Elle se rassoit face à toi sans un mot, en triant ces papiers qui énumère les épisodes de ta vie. Puis elle les pose lentement, approche son siège et pose ses coudes sur la table pour y poser sa petite tête. T’es surprise par son air qui devient petit à petit bienveillant. Alors tu te grattes l’arrière du crâne, continue de taper le pied du bureau en ne sachant plus trop quoi ajouter. Et tu revois Wendy. Wendy dans cette maison abandonnée qui te réveille avec douceur. Wendy avec qui tu partages un verre sur le parquet craquelé. Ses bras qui t’entourent près de la fenêtre du salon. Tu repenses à ses yeux pétillant d’excitation quand elle te dit qu’elle a l’impression d’être dans le donjon de la belle au bois dormant. Alors ça pourrait être réel non ? Elle t’aide à y voir plus claire dans ton futur. Te fais réaliser qu’en passant la trentaine ça serait triste de te voir encore dealer dans des coins de rues en squattant chez des potes. Et puis elle a ce regard qui t’fais croire que tu peux avoir une vie meilleure. Que tu puisses rêver, t’en a le droit. Alors tu prends une grande inspiration et arrête de taper dans le bureau. _ Ecoutez, je sais que j’suis pas forcement la bienvenue. Mais j’ai le droit de m’en sortir. J’ai le droit. J’veux un compte une banque et j’veux un prêt et je veux acheter cette maison. Ecoutez m’dam….j’ai passé presque un an dans la rue et je sais que si je continue à vivre comme ça, c’est en prison que je me débrouillerais pour finir ma vie. Ou par-dessus un pont. Je n’ai pas souvent crue en moi, jamais presque. Mais je veux y croire. Parce que je suis tombée amoureuse et vous vous en foutez royalement j’imagine. Mais j’suis tombé amoureuse et j’veux inviter cette personne que je n’ai pas revu depuis des années à vivre avec moi ou à croire en nous deux. Et puis j’suis une bricoleuse j’vous jure. En un an cette maison elle va devenir la plus belle du Queens. J’vous promet. Mais faut juste m’aider un peu. Vous ne me connaissez pas Md’am. Mais si vous voulez vous pouvez apprendre à me connaitre, j’lâche rien. Et j’mérite de vivre quelque part enfin. Un endroit à moi….je veux…_ Madame Gallagher. Elle t’arrête, ton cœur palpite encore plus. Ta mine s’assombrit et tu recule dans ton siège prêt à entendre une énième sentence. Elle sort un petit tampon de son tiroir et l’appuie sur ton dossier. Elle te le tend et commence à tapoter sur son ordinateur un sourire au coin de ses lèvres. Et sur le dossier, tu manques d’hurler en voyant la mention « approuvé ». FUCK. SHIT. MERDE. Tu t’lèves en faisant tomber la chaise, les codes sociétaux en moins qui te font passer le bureau pour prendre la banquière dans tes bras. La serrer de toute tes forces et poser un gros bécot sur a joue. _ Merci, merci merci…..Elle en sourit, un rire surpris et gêné mais son regard est adoucis par la spontanéité enfantine dont tu fais preuve. Tu t’écartes d’elle et la laisse reprendre son travail alors que tu brules d’excitation à appeler tous les enfants perdus et surtout Wendy sur ton petit portable. _ On va monter le dossier ensemble. Je vais vous aider à acquérir cette maison. Ca va être un peu long. Je serais là pour vous accompagnez tout du long. Mais vous devez me promettre d’arrêter vos idioties. Plus de deal. Plus de squat. Je veux un comportement irréprochable. _ Promis m’dam. Je vous ne décevrez pas. _ Et votre « amie » non plus. *** T’aurais pu prendre le bus ou taxi ou n’importe quoi mais l’excitation était folle. La réalité était belle. Car t’avais enfin réussi ! Car t’avais enfin pu avoir ton rêve. Que la maison serait la tienne d’ici quelques jours. Que tu aurais enfin un endroit où vivre, ça pourrait paraitre normal pour beaucoup mais merde pour toi ça voulait tout dire. Le début d’une grande et belle aventure. Et la première à qui tu veux hurler cette nouvelle c’est Wendy. Donc en sortant t’avais même pas allumé de clopes que tu t’étais mis à courir, aussi vite que t’aurais pu voler en tant que Pan. Les poumons en feu, les jambes qui défilent à tout allure dans le Queens et ta voix qui poussent des cris de joie à tout va. Tu cours facilement pendant trente minutes, sans t’arrêter, sourire toujours aux lèvres quand tu déboules jusqu’à la maison d’une magnifique et calme avenue qui abrite la tour de ta princesse. T’en avais même oubliée que t’étais invitée à manger que tu hurles d’en bas. « WENDY !!! WENDY DARLING J’AI REUSSI !! WOHOOO ! » Mais ce n’est pas Wendy qui ouvre la porte et qui se perche les bras croisés sur le perron. C’est un grand blondinet en costard au sourire vaguement moqueur. De quoi faire disparaître ta gueule joyeuse en une fraction de seconde. Fucking Ethan suivie de ta bien aimée. L'impression d'une drôle de tension entre toi et le jeune homme. Mais cette fois ci tu le laissera pas gagner. Le silence et les secondes defilents. Alors tu montes les quelques marches qui vous séparent, t'approches du gardien et soutien son regard avec fierté avant de sortir une main de ta poche pour serrer la sienne. Ton sourire revient, yeux pétillant de défis et de mesquineries cachés. Shabh Gallagher. Enchantée. Tu dois être...Ethan c'est ça? et la poigne que vous vous rendez lance les premières hostilités de la matinée. ©crack in time @Jill Botsford |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Dim 3 Nov - 12:37 |
| Jill ne pense qu’à elle. Qu’à Shabh. Leur étrange connexion. Ce désir brulant de l’embrasser, presque trop puissant pour être supportable. Elle a envie de la revoir, de ressentir à nouveau tout ça, et d’un autre côté : ça la terrorise. Ça bouscule trop, c’est trop dangereux. C’est complètement n’importe quoi. Depuis hier, quand elle croise son reflet dans le miroir, elle se regarde dans les yeux et elle se dit t’es totalement folle, ma pauvre Jill. Pourtant, elle est devenue incapable de profiter du moment présent si Peter n’en fait pas partie. Hier soir, avec Ethan. Ce brunch, avec ses parents. Rien ne parvient à garder son attention dans la pièce. Elle picore dans son assiette alors qu’Ethan s’efforce de faire la conversation et l’interpelle plusieurs fois, pour qu’elle participe. On a visité une maison magnifique. N’est-ce pas mon cœur ? Elle acquiesce, sourit à ses parents. Oui, oui, une maison magnifique. Mais ses pensées filent vers une autre maison. Une maison qu’il faudrait retaper, une maison enfouie sous les ronces comme le château de la belle au bois dormant.
Elle se lève pour aller chercher une cruche de jus d’orange, excuse pour s’échapper quelques secondes. Elle regarde l’heure, voudrait que ses parents se cassent parce qu’elle a invité Shabh à midi. Quand elle revient dans la salle à manger, son ventre se tord violemment. Parce que c’est elle qu’elle entend crier : « WENDY !!! WENDY DARLING J’AI REUSSI !! WOHOOO ! » Le son est trop étouffé par le double vitrage pour qu’elle comprenne ce qu’elle dit mais elle reconnaît son surnom et, par-dessus tout, elle reconnaît sa voix. C’est le crissement de la chaise d’Ethan qui la sort de sa torpeur alors qu’elle réalise ce qui est en train de se passer : la confrontation est inévitable. Jill pose la cruche de jus d’orange le plus posément possible, tout pour ne pas donner l’impression qu’elle est chamboulée, tout pour ne pas courir plus vite que son ombre vers Peter.
Quand elle arrive devant l’entrée, Ethan s’y tient déjà bien droit, bras croisé. Il sait qui est l’intruse parce que les Botsford lui ont raconté toute l’histoire. Mais il la connaît aussi parce qu’elle a dealé toutes sortes de merdes plus d’une fois à ses amis, voir peut-être à lui-même un jour, il ne s’en rappelle pas. Il espère qu’elle ne s’en rappelle pas non plus. Parce que ce n’est pas le genre de choses qui devraient remonter aux oreilles de Jill. Elle n’a pas besoin de savoir ça. En tout cas, Shabh ne se laisse pas démonter et c’est le regard fier et le sourire aux lèvres qu’elle tend la main vers le blondinet : « Shabh Gallagher. Enchantée. Tu dois être... Ethan c'est ça ? » Jill connaît assez bien Ethan pour savoir qu’il bouillonne. Elle sait qu’encore quelques jours auparavant, elle aurait naturellement laissé ses doigts rejoindre sa peau – sur son bras, dans son dos, quelque part – pour l’apaiser et elle aurait presque pu sentir l’électricité de la colère parcourir ses muscles. Mais aujourd’hui, elle ne veut pas agir comme ça. Pas devant Shabh. Ethan referme fermement la main sur celle de Shabh. Si l’on pouvait tuer du regard, Peter serait déjà morte. « Le fiancé, ouais. Toi, t’es une ancienne amie d’enfance, c’est ça ? » Il demande, prenant le petit ton étonné de celui qui, du coup, ne comprends pas ce qu’elle fout là. T’appartiens au passé, casse-toi.
Wendy voudrait se rapprocher de Peter. Pour lui dire bonjour comme il se doit, au moins embrasser sa joue. Ces gestes là aussi, elle les retient. Complètement coincée entre sa loyauté à son fiancé et son ancienne épouse. C’est surtout son visage qui la trahit alors qu’elle ne peut se défaire d’un grand sourire chaque fois que ses yeux se posent sur elle. « Maintenant que les présentations sont faites, monte à l’appart’ t’as l’air essoufflée. Tu veux boire quelque chose ? T’avais quelque chose de particulier à dire ? » Grand sourire, envie d’entendre ce qui a bien pu la pousser à courir et crier en bas de chez elle. En parlant, elle vient prendre sa main pour l’entraîner à l’intérieur. Geste naturel, qui lui échappe un peu, dont elle ne se rend pas compte de ce que ça trahit de leur proximité. Un peu dubitatif – parce qu’il espérait pouvoir se débarrasser de Shabh rapidement – Ethan les regarde entrer sans savoir tout de suite comment réagir. « Bébé, t’es un ange mais je sais pas si c’est une bonne idée. On était en train de parler mariage avec tes parents. Shabh peut très bien repasser un autre jour, non ? », il demande en regardant cette dernière avec insistance. Il n’ose pas attaquer frontalement, sent bien que ça lui ferait perdre des points aux yeux de Jill. Mais il n’a plus qu’une idée en tête : se débarrasser de Shabh.
@Shabh Gallagher |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Mar 5 Nov - 23:30 |
| I wanna be your lost boy. ☾ Wendy & Pan
The moment you doubt whether you can fly, you cease for ever to be able to do it..
Mauvaise pioche, gamin. Parce qu’il est tombé sur l’ex relou. Pire que l’ex relou. L’ex pas vraiment ex, complètement amoureuse au goût presque obsessionnel pour l’aventure et le risque. Pour toi, Ethan a volé ton histoire. Ton histoire d’amour. Car chacun a la sienne après tout. Clochette et la Plume. Wendy et Pan. Aussi simple que ça. Dans ton rêve éveillé qui constitue ta vie, Ethan est crochet, voleur d’amour, de joie, d’espoir. Et Pan volera toujours pour retrouver sa Wendy. L’insolence reprend alors vite le dessus, l’imagination est lancée à toute allure, le crochet qui serre ta main sale, vos yeux qui se traversent pour ne surtout pas lâcher et sa gueule qui se fend dans un sourire suffisant pour te souffler « Le fiancé, ouais. Toi, t’es une ancienne amie d’enfance, c’est ça ? » Tu lâches sa main sans lâcher son regard, un pied de plus sur la marche qui vous sépare. Laisse-moi passer lover boy, j’suis là maintenant. « Ouais. L’amie d’enfance. » si ça peut te rassurer darling Et tu jubiles lorsque tu lui lâches un clin d’œil provocateur avant que la main de ta douce t’attrapes pour te tirer vers elle. Regarde, elle m’a choisi que lance ton pas léger vers « l’amitié ».
Mais le combat de coqs a assez duré. Tout s’efface quand la main dans celle que tu aimes t’entraînes à l’intérieur, que sa voix vient enfin bercer tes oreilles et t’apaiser de toutes tensions. « Maintenant que les présentations sont faites, monte à l’appart’ t’as l’air essoufflée. Tu veux boire quelque chose ? T’avais quelque chose de particulier à dire ? » Et si tu pouvais, merde, si tu pouvais juste arrêter le temps, arrêter tout, figer l’instant pour que tu puisses la prendre dans tes bras, la serrer contre toi et lui murmurer un merci aussi sincère qu’un je t’aime à l’oreille. Y’a le pas d’Ethan qui t’fait vite déchanter, vos mains se séparent trop naturellement à ton gout pour qu’il s’empresse de répondre à ta place « Bébé, t’es un ange mais je sais pas si c’est une bonne idée. On était en train de parler mariage avec tes parents. Shabh peut très bien repasser un autre jour, non ? » Premier coup de poing dans le ventre. Sourire radieux qui s’affiche, qui pourrait même plaire aux beaux parents. Tu poses une main douce sur l’épaule de Jill, l’apaise pour lui promettre que ça ira, que tu feras tout pour qu’elle ne se sente pas mal à l’aise ou en colère contre le prince charmant. « J’suis aussi là pour ça. J’tiens à vous aider pour le mariage, personne ne connait aussi bien Jill qu’moi. ‘fin j’ai pleins d’anecdotes ou de vieilles photos qui traînent. On pourrait peut-être en parler ensemble, non ? » Ca t’fait jubiler d’avantage de voir le perfect boy tiquer, se grincer trop fort les dents pour pouvoir sourire. Ça en deviendrait difficile pour lui de faire semblant, bien que dans la jeunesse dorée, on y soit habitué, non ?
Tu remarques un coup d’œil désespéré vers sa fiancée et il quitte le couloir pour rejoindre le salon, lâchant un « Super. Viens t’assoir avec nous…Shabh Gallagher. » Tu profites de son dos tourné pour approcher ton souffle de l’oreille de Jill, lui chuchote à l’oreille ta grande nouvelle qui ne concerne que vous deux. Petit secret d’épouses cachés ; « J’lai eu Wendy. J’lai eu la maison d’la belle au bois dormant. C’est ma maison maintenant. Et un peu la tienne aussi. » Tu t’écartes doucement d’elle, un sourire de victoire jusqu’aux oreilles, qui retombe trop rapidement quand tu tournes la tête et tombe nez à nez face à Papa Botsford et son regard mauvais. Papa Botsford qui croyait s’être débarrassé du parasite avec des billets salis. « Jill ? Tu peux nous expliquer ?! » Derrière lui, Madame Darling qui porte sa main à son cœur, l’autre à sa bouche, la surprise mêlée à la déception. Le silence est pesant et tu devines la grande satisfaction du Ethan, en entendant la bouilloire siffler l'heure du thé.
Incapable de regarder Jill, c’est à ce moment là que tu comprends que t’es peut-être en train de faire foirer toute sa vie.
©crack in time @Jill Botsford tu m'as trop inspirée bb |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Mar 12 Nov - 17:47 |
| Jill, bien qu’elle ne soit pas prête de l’avouer, a toujours été très forte pour se bercer d’illusion sur le monde qui l’entoure. Tout comme ce joli mensonge tout doux dans lequel Shabh et Ethan pourraient être les meilleurs amis du monde. Ce monde dans lequel, d’ailleurs, elle comprendrait subitement tout à ses sentiments et pourrait même aimer Shabh en restant mariée à Ethan. Illusion difficile à maintenir alors que l’air se charge d’électricité et qu’elle-même se retrouve incapable d’agir comme si de rien était, incapable de choisir le camp d’Ethan et d’être aussi proche de lui qu’elle l’est quand son amie d’enfance n’est pas là. Bien sûr qu’il s’en rend compte mais ça aussi, elle choisit de ne pas le voir alors qu’elle attrape la main de Peter pour l’inviter à entrer chez eux. Cette dernière ne se laisse pas démonter quand le fiancé rappelle qu’ils étaient en train de parler de mariage. « J’suis aussi là pour ça. J’tiens à vous aider pour le mariage, personne ne connait aussi bien Jill qu’moi. ‘fin j’ai pleins d’anecdotes ou de vieilles photos qui traînent. On pourrait peut-être en parler ensemble, non ? » Wendy fait confiance à cette main douce sur son épaule, celle qui dit que tout ira bien. Elle sourit doucement, essaye de ne pas penser à la façon dont son ventre se tord quand elle imagine Shabh liée de près ou de loin à ce mariage. Elle qui refuse encore de voir que c’est l’idée même d’épouser Ethan qui insuffle cette angoisse dans sa chair, un peu plus chaque jour.
Impossible, par contre, de manquer ce regard qu’il lui lance. Parce qu’il est si inhabituel dans son regard à lui. Un mélange d’agacement – souvent présent, lui – et de quelque chose qui ressemble à de la crainte. Pourrait-il se sentir menacé, lui qui ne doute pourtant jamais de lui ? Lui qui n’a pourtant jamais une seconde douté de sa capacité à garder Jill pour lui. « Super. Viens t’assoir avec nous…Shabh Gallagher. » Nom lâché comme une bombe dans le salon où il ne manquera pas de raisonner bruyamment aux oreilles de ses parents. Ils n’ont jamais vraiment approuvé leur relation, même quand elles étaient toutes gamines, même quand ils n’avaient pas de raison de s’inquiéter. Parce que Shabh n’a jamais fait partie du même monde qu’eux et qu’ils auraient aimé que Jill s’en rende compte au lieu de s’investir autant qu’elle le faisait dans les jeux avec les enfants perdus. Charité qu’il leur avait valu tellement de commentaires positifs et que, pourtant, ils regrettent aujourd’hui. S’ils pouvaient revenir en arrière, ils garderaient leur fille unique loin des orphelins.
Pendant quelques secondes, elles sont deux dans le couloir. Instantanément, il y a cette petite bulle rien qu’à elles qui se reforme. Bulle dans laquelle Wendy se détend et se laisse aller à passer un bras autour de la taille de Peter quand cette dernière se rapproche pour lui chuchoter un secret à l’oreille : « J’lai eu Wendy. J’lai eu la maison d’la belle au bois dormant. C’est ma maison maintenant. Et un peu la tienne aussi. » Ses yeux s’illuminent alors que leurs regards se croisent. Parce que ça veut dire que Shabh est sur la bonne voie. Parce qu’elle a dit que c’était un peu la sienne aussi. Parce que, d’un coup, il y a un futur qui se dessine devant elles. Un futur où elles sont à deux. Coin de son cœur qu’elle pensait mort et qui, aujourd’hui, bat le plus fort. Jill n’a pourtant qu’à peine le temps de pousser un petit cri de joie et de serrer Shabh contre elle avant que la voix de son père ne s’élève depuis le salon : « Jill ? Tu peux nous expliquer ?! » Elle fronce les sourcils. Expliquer quoi ? Avant de réaliser, ce qu’il y a à expliquer. Ils avaient essayé de se débarrasser de Shabh, son père le lui a même avoué. Tout ça pour qu’elle la leur ramène directement à la maison pendant un brunch familial.
Elle n’a pas d’explication à leur donner. C’est l’affreuse réalisation qui lui enserre la gorge alors qu’elle lâche Peter pour aller dans le salon. « Je... J’ai... On... On a repris contact, il y a quelques jours. Et on s’entend aussi bien qu’avant, c’est plutôt une bonne nouvelle, non ? Y a pas de mal. » Dernières paroles qui se veulent rassurantes. Y a pas de mal, ça veut dire qu’il ne s’est rien passé entre elles. Même si elle vient de dire qu’elles s’entendent aussi bien qu’avant. Reflet de sa confusion d’avant. Regard sévère de son part qui lui donne l’impression qu’elle devrait s’excuser. Qu’elle ferait mieux d’indiquer la sortie à Shabh et oublier tout ça. Oublier ces quelques jours passés pendant lesquels elle a senti son cœur se réveiller. Petite fille docile, elle va s’asseoir à côté d’Ethan – qui s’empresse de passer un bras autour de ses épaules – parce qu’il faut bien qu’elle apporte une preuve, qu’y a pas de mal. « Et puis Shabh me disait à l’instant qu’elle allait acheter une maison ! » Peut-être que ce nouveau statut de propriétaire pourrait amadouer les Botsford ? Ethan arbore un sourire vainqueur, comme s’il ne doutait plus, soudainement. A ses yeux, Shabh ne sera sûrement finalement qu’un caillou sur la route. « Tout le monde a droit à une seconde chance, non ? » Ses parents ne peuvent pas résister à ce genre de phrase bateau. Ils ne pourraient pas affirmer le contraire, faute presque aussi grave qu’avouer en public qu’on est raciste. « J’espère en tout cas qu’elle n’espère pas être invitée au mariage, c’est un peu trop tard... », souligne quand même sa mère.
À l’entente du mot mariage, Ethan se redresse un peu pour renchérir, un grand sourire sur les lèvres : « D’autant plus que j’ai une merveilleuse nouvelle... », il laisse un petit blanc stylistique, observant son auditoire quelques secondes avant de se tourner vers Jill, plonger son regard dans le sien et lui attraper les mains. « Ma chérie. Une place s’est libérée au château qu’on voulait. On se marie la semaine prochaine. » Jill qui s’étouffe à essayer d’empêcher un cri de s’échapper de sa gorge, ses parents qui se lèvent d’un bon pour applaudir, certainement rendus euphorique par le soulagement. « Merveilleux ! », s’exclame son père, visiblement aux anges. « Hé bien, tu ne dis rien, mon amour ? », la presse son fiancé. Le regard de Jill fuit vers Shabh, comme si cette dernière pouvait lui souffler quoi faire. Tout ce qu’elle sait, là tout de suite, c’est qu’elle n’a pas envie de se marier la semaine prochaine. C’est trop proche. Elle n’est pas prête. « Euh, oui, c’est merveilleux mais.... tout ne sera pas prêt la semaine prochaine, si ? C’est beaucoup de stress, on ne devrait pas... » On ne devrait pas s’infliger tout ce stress. On ne devrait pas se marier. Elle est au bord de la crise d’angoisse, prie pour que ça ne se voit pas. « Ne t’inquiètes de rien. Tout est sous contrôle. » Tout est toujours sous contrôle. Ça fait partie de ce qui l’angoisse, justement. Merde, depuis quand est-ce que ce sont lui et les parents Botsford qui contrôlent tout ?
@Shabh Gallagher |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Lun 2 Déc - 11:16 |
| I wanna be your lost boy. ☾ Wendy & Pan
The moment you doubt whether you can fly, you cease for ever to be able to do it..
Tu croises le désespoir dans son regard. Tu croises ce regard en comprenant tout de suite que tous les sentiments que tu éprouves à son égard la travaille elle aussi. Y’a une espèce d’explosion dans vos ventre, l’excitation interdite de se retrouver, la joie partagée réprimander par les trois vautours autour de vous. Tu comprends vite que Jill, leur Jill, n’a pas le droit d’avoir tout ça dans son cœur et sa tête. Que sa place est bien définie depuis que t’as quitté sa vie. Leur Jill, n’est pas ta Wendy. D’ailleurs elle n’a jamais été ta Wendy. C’est Wendy tout court. Âme en quête éternelle de liberté, de sourire, douceur et folies. Âme libre mise en cage dorée dès sa naissance. Ouais, c’est là que tu comprends que tout n’est pas si simple finalement. Que fuir avec toi ne serait pas l’histoire d’un simple coup de tête. Tu ne comprenais pas, t’es l’enfant la plus libre qu’elle n’ait jamais connu. Pas de parents pour te dire quoi faire ou te protéger et ça t’fout une drôle de tendresse paradoxale lorsque ils s’indignent contre toi. Même lorsque Wendy décide de s’éloigner rejoindre le beau Ethan et le rassurer, les rassurer de ta présence ici. Parce que t’es bien une menace dans leurs yeux. « Et puis Shabh me disait à l’instant qu’elle allait acheter une maison ! » Tu pourrais prendre la fuite, tout de suite. Quitter ce beau salon, leur prouver que t’es exactement comme ils pensent et te bourrer la gueule jusqu’à pass out pour retourner en taule vite fait bien fait. Mais non. Pas cette fois. Tu comprends vite que si tu veux garder un peu de Jill dans ta vie, faudra accepter tout ce manège. Faudra accepter que tu l’aimes toute ta vie dans le secret. Juste se contenter de l’avoir près de toi, tant qu’elle le pourra, te rendra toujours plus heureuse que ces cinq longues années sans elle. Alors un sourire forcé apparaît sur ton visage, une moue enfantine pour faire plaisir aux vieux rapaces. « Tout le monde a droit à une seconde chance, non ? » Les regards s’arrêtent sur toi, t’attend pas la sentence pour rajouter « Ne vous inquiétez Monsieur et Madame Botsord…je ne ferais rien pour faire entrave à la vie de votre fille. J’ai changé, croyez-le ou non. J’ai appris de mes erreurs » Ca t’arrache de dire la suite, « J’ai grandis. » Parce que dans ce monde Peter Pan accepte de suivre Wendy. Dans ce monde où Pan n’existe alors plus. « J’espère en tout cas qu’elle n’espère pas être invitée au mariage, c’est un peu trop tard... » T’étouffes un ricanement dans une toux, un coup d’œil complice à ta bien aimée pour lui souligner qu’eux n’ont absolument pas changer. Un coup d’œil malicieux et un sourire taquin pour la rassurer, car merde Jill a besoin d’être un peu écouté. Entendue même. Ton sourire traduit le « ça va, t’inquiètes de rien, je gère » parce qu’il ne faudrait pas qu’elle souffre davantage de ton arrivé explosive dans sa vie fantasmée. T’es pas là pour la faire souffrir, jamais.
Y’a le beau Ethan qui s’lève dignement. La gueule vers le haut, ses yeux pointés vers toi. Tu reconnais une nouvelle fois le défi, la malice dans son sourire t’enclenche la drôle d’envie de lui casser ses dents parfaites. T’aimes pas la provo’c, surtout venant d’un petit riche. « D’autant plus que j’ai une merveilleuse nouvelle... » Il se tourne vers la belle, tu plonges tes yeux vers le sol. L’impression d’être en trop. L’impression de faire tache dans ce beau décor. Tu connais la suite au fond de toi, tu redoutes ses mots, tu redoutes la suite. Car tu sais, tu sais au fond de toi la suite du scénario bien écrits de leur conte de fée. Tu fermes tes yeux comme si ça pouvait fermer tes oreilles. Ne pas écouter la suite. Ne pas écouter le chapitre final du conte. Mais sa voix retentit et te fout un énième coup en plein ventre. « Ma chérie. Une place s’est libérée au château qu’on voulait. On se marie la semaine prochaine. » C’est violent. Irradie ton corps. Une place sur la chaise électrique. Le même choc que la décision du juge sur tes trois ans de taule. Pourquoi maintenant ? Pourquoi si vite ? Alors que tu venais juste de la retrouver. Les applaudissements des parents ne sont qu’un bruit sourd. T’entend même pas sa réponse. Une grande inspiration te permet de retrouver la force d’ouvrir les yeux, de reprendre le monde réel. Tes yeux se plantent dans ceux de Jill.
Ses pupilles cris au secours.
Et son regard est vers toi. Epouse moi, Wendy. Pas lui. C’est tout ce que t’aimerais crier sur l’instant. Mais le désespoir dans ses yeux t’réchauffe ironiquement le cœur. Parce que tu comprends qu’elle n’en a pas envie. Qu’il y a encore un espoir. T’aurais envie de la prendre dans tes bras, de la serrer contre toi et lui promettre que tout ira bien. Que vous finirez par fuir toutes les deux et vivre heureuse jusqu’à la fin de vos jours. Si c'est ça qu'elle souhaite. Si c'est toi qu'elle veut au fond d'elle. Mais l’entrave entre vous rétorque « Hé bien, tu ne dis rien, mon amour ? » Il casse votre bulle une nouvelle fois. « Euh, oui, c’est merveilleux mais.... tout ne sera pas prêt la semaine prochaine, si ? C’est beaucoup de stress, on ne devrait pas... » Tu te sens impuissante. Incapable de rajouter quelque chose. La colère qui monte petit à petit contre lui, contre eux, ceux qui lui inflige tout ça. Personne pour la rassurer, personne pour l’écouter. Sa voix tombe dans le vide une énième fois. « Ne t’inquiète de rien. Tout est sous contrôle. » Putain ça on le sait que tout est sous contrôle. Lâchez-la un peu ! Quand est-ce que vous allez vous demandez ce qu’elle ressent, elle ?
Il l’attrape par la taille, et pose un baiser sur ses lèvres. Tes poings se serre, la jalousie grogne dans ton cœur. Les parents la serre contre elle, la félicitent encore et encore. Il reste ton tour. Ton tour pour donner ta bénédiction. Tu t’approches d’eux lentement. Tu ne daigne pas regarder l’heureux élu et ne dirige que ton regard vers ta bien aimée. « Je suis heureuse pour toi, Jill. J’espère que vous aurez un beau mariage. » Et tu la prends dans tes bras, tes bras autour de sa taille, les siens sur tes épaules. T’engouffre ta tête dans sa nuque pour cacher ta bouche qui lui chuchote à l’oreille « Prétexte une urgence de boulot, rejoins moi dehors… » Et l’étreinte s’achève, tu recules, le secret dans son oreille. Un sourire rassurant sur ton visage, le gène qui revient quand tu comprends que t'es vraiment en trop. « Je vais y aller. Encore Félicitations. J’étais contente de vous revoir » Que tu lances gentiment à ses parents.
Un petit silence suit et tu décides alors de quitter la pièce, quitter les lieux. La porte d’entrée claque derrière toi, l’air frais te remet doucement les idées en place. Tu descends lentement les marches, en essayant de pas penser au pire. Jill qui n’arrive jamais, qui ne te rejoins pas, qui se marie, vis heureuse, a plein d’enfant et t’oublie. Non. Une clope au bec, tu tournes en rond au coin de la rue des Botsford. Un arrêt de bus comme prétexte pour rester dans le coin. Tu guettes la porte d’entrée, attend sagement qu’elle s’ouvre et que Wendy court vers toi. Mais rien. Rien pour le moment. T’allumes ta clope, la fumée dans les poumons t’apaise enfin. Et les mots reviennent te hanter. Merde faut que tu lui dises. Faut que tu lui avoues. Faut qu'elle sache avant qu'elle parte.
Wendy, je t'aime. Depuis toujours et pour toujours. Fuis avec moi. On sera libre toutes les deux. Je te le promets.
©crack in time @Jill Botsford désolé du retard baby |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Dim 15 Déc - 13:27 |
| Est-ce que c’est seulement la présence de Shabh dans ce salon qui déclenche tout ça ? Toutes ces questions, cette impression de plus en plus forte d’étouffer de cette vie qu’on a décidé pour elle ? Un regard extérieur, qui vient mettre en lumière tout ce qui ne va pas alors que ses yeux, trop habitués, ne voyaient plus rien. Pas n’importe quel regard. Et pas un regard si extérieur que ça non plus, d’ailleurs. Shabh. Peter. Qui la connaît mieux que personne d’autre, même après toutes ces années, même après tous ces mensonges qu’on lui a foutu dans le crâne. Merde, Jill se sent presque étrangère a sa propre famille, presque actrice d’une pièce de théâtre ennuyeuse. Surtout après tous les mots échangés avec Shabh, cette maison qui serait un peu la sienne aussi et cette promesse de tendresse qu’on pouvait sentir dans l’air alors que leurs corps étaient si proches. Ce truc indescriptible appelé attraction par les plus cyniques et amour par les plus braves. Merde, elle est passée où, cette bravoure naïve de l’enfance qui avait mené à leur baiser ? Cette liberté naturelle qui courait dans ses veines à l’époque des enfants perdus ?
Un peu perdue entre ce qu’elle est devenue et ce qu’elle aurait pu devenir, Jill tente de justifier la présence de Shabh, dans l’exercice impossible de réconcilier les deux. Elle se rattrape à des impératifs moraux, le genre qui plait à ses parents – équivalents au célèbre tu ne tueras point de ce bouquin vieux de deux mille ans – et qu’ils n’auraient pas l’audace de remettre en question en public. Ils devraient lui laisser une seconde chance. « Ne vous inquiétez Monsieur et Madame Botsford…je ne ferais rien pour faire entrave à la vie de votre fille. J’ai changé, croyez-le ou non. J’ai appris de mes erreurs. J’ai grandis. » Faire entrave. Avec sa vie qu’ils n’approuvent pas. Ses amis qui ne ressemblent pas aux siens. Jill la regarde, le cœur à la fois battant, heureux de sa présence, et en même temps pleinement consciente de l’univers qui les sépare. Pour la millième fois, elle se demande ce qu’elles seraient devenues si elles étaient toujours restées en contact. Est-ce qu’elles auraient trouvé un juste milieu ? Construit leur propre réalité ? Est-ce que Jill serait encore en contact avec ses parents ? Shabh acceptée aux brunchs du dimanche ? Inséparables ou épisodiques ? Amies ou amantes ?
Jill a à peine le temps de se raccrocher au clin d’œil rassurant qu’elle lui adresse, apaisant un peu les milles questions absurdes qui se bousculent dans son crâne, qu’Ethan décide de balancer une bombe atomique au milieu du salon. Prise de court, la blonde a du mal à retenir une réaction sincère d’angoisse, regard de biche prise dans les phares d’une voiture, l’adrénaline dans ses veines qui la prépare à la fuite. Il y a ces quelques secondes, pire que toutes, pendant lesquelles Jill cherche le regard de Shabh sans le trouver parce qu’elle regarde le sol. Peut-être que si ça avait duré plus longtemps, elle aurait crié. Peut-être. Ethan la ramène à lui, demande une réaction. Elle ne réussit pas à trouver dans son regard l’apaisement qu’elle y puisait avant. Tout ce qu’elle est capable de transmettre de son angoisse, c’est qu’elle a peur que tout ne soit pas prêt pour la semaine prochaine. On ne lui laisse ensuite plus l’occasion de parler. Embrassades, félicitations, bonheur qui devrait être le sien.
Puis c’est au tour de Shabh, de s’approcher d’elle pour la féliciter. « Je suis heureuse pour toi, Jill. J’espère que vous aurez un beau mariage. » Mots qu’elle n’écoute pas vraiment, étreinte dans laquelle elle s’attarde, léger frisson qui part de sa nuque, descend dans sa colonne vertébrale. « Prétexte une urgence de boulot, rejoins moi dehors… » Un étrange soulagement s’empare d’elle, sans qu’elle ne puisse vraiment l’expliquer. Peut-être parce que ça ressemble un peu à une fuite. Elles se sépare avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que ce soit, répondant simplement à son sourire. « Je vais y aller. Encore Félicitations. J’étais contente de vous revoir. » Jill souffle un merci presque inaudible, sourire doux sur les lèvres. Et toute la pièce semble reprendre son souffle quand Shabh disparaît derrière la porte.
La conversation reprend ensuite, comme si de rien était ou presque. Car maintenant, une énergie nouvelle anime tous les convives. L’excitation du mariage. Les détails à fignoler. La joie qu’ils anticipent, comme des enfants à l’approche de Noël. Conversation à laquelle Jill ne participe pas vraiment, toutes ses pensées tournées vers Shabh. Et à l’aveux que ce serait de vraiment aller la retrouver dehors. Elle ne devrait pas. Mais elle est incapable de penser à autre chose. Alors, après quelques minutes, elle se lève d’un bond, téléphone en main. « Oh non ! Un de mes clients a quitté le pays ! » Mensonge éhonté, qui lui vient peut-être un peu trop facilement à son goût. Pas besoin d’expliquer, tout le monde sait ce que ça veut dire : évasion fiscale, aveux de culpabilité, rupture de contrat, bref, le genre de problème de riche que peuvent avoir les clients du cabinet de Jill. Ils ne la retiennent pas alors qu’elle fait mine de composer nerveusement un numéro de téléphone. Coup de fil qu’il faut qu’elle aille passer dehors, bien sûr, confidentialité oblige.
Le mensonge la culpabilise et l’enivre en même temps. Sentiment de rébellion qui lui plait alors que, pour une fois, ce qu’elle fait échappe au contrôle de sa famille. Dehors, elle cherche Shabh des yeux, craignant qu’elle ne soit déjà partie. Le sourire retrouve son visage quand elle l’aperçoit à l’arrêt de bus. Elle marche vers elle avec l’envie de tout laisser derrière elle. Tout oublier sur le mariage pour passer quelques heures avec Shabh. Ce n’est peut-être pas très sage, peut-être encore une façon de ne pas choisir, cette nouvelle tendance qu’elle a de vouloir échapper à Ethan pour toujours lui revenir après. Un peu trop égoïste, peut-être. « On irait bien voir ce qu’il y a au bout de la ligne, non ? », elle propose, en parlant du bus, souriante. Sans évoquer tout ce qui vient de se passer. Le déni, toujours. Plus l’envie de réfléchir, seulement celle de fuir et de passer du temps avec Shabh. Encore et toujours cette envie lâche de ne pas choisir. De ne trahir personne. Sans pour autant renoncer à tout ce qu’elle ressent pour Shabh. « J’ai envie de frittes. », elle ajoute en haussant les épaules. Pas beaucoup de junk food dans son monde. Surtout avec le mariage qui approche, il ne faudrait pas qu’elle n’entre plus dans sa robe pour ce jour qui est censé être parfait. « T’as signé le compromis alors ? Pour la maison ? » Tout pour ne pas parler du mariage et de la peur qu’elle n’a pas su cacher à Shabh. C’était rien tout ça, ça va aller.
@Shabh Gallagher |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Dim 5 Jan - 21:18 |
| I wanna be your lost boy. ☾ Wendy & Pan
The moment you doubt whether you can fly, you cease for ever to be able to do it..
Fuir, serait une sacrément belle aventure. La porte s’ouvre, sa silhouette se dégage et avance d’un pas léger mais pressé vers toi. Y’a un soupir de soulagement qui s’échappe de tes lèvres, le cœur qui semble recommencer à battre. Les montagnes russes sentimentales, depuis toujours avec Jill. Cœur qui s’emballe, espoirs envolés puis secret partagé qui te refait tomber dans les travers d’un cercle infini de vos deux vies qui se croisent encore et encore. Dans l’tourbillon d’la vie. C’est comme ça que vous vous lancez. Incapable de se quitter, incapable d’avouer s’aimer l’une, l’autre. Mais elle est là. Encore une fois à te suivre, à croire en toi et en vous-même si les mots ne se posent pas. Son sourire lorsqu'elle t’aperçoit, lorsqu’elle s’approche de toi… Ce sourire. Rien ne compte autour, rien n’a d’importance à part elle. Rien ne pourrait t’empêcher de l’admirer, un rictus taquin accroché au coin de ta bouche, les yeux qui pétillent d’envie. Son pas devient nonchalant, comme si rien ne l’empêchait d’être avec toi. Comme si elle n’avait pas dû mentir pour se rapprocher de toi. « On irait bien voir ce qu’il y a au bout de la ligne, non ? J’ai envie de frittes. » Ton rire éclate dans le vent, tu t’autorises à pousser son menton du bout de ta main. La joie de la retrouver comme une gosse de quinze ans, la proximité qui te parait enfin libérer. Alors tu ne peux pas t’empêcher de la toucher, d’entourer un bras autour de ses épaules et de l’autre lui présenter la rue d’un geste théâtrale. « Je vous suivrais jusqu’au bout du monde, miss Darling. Mais le Queens, c’est mon royaume et je sais où trouver les meilleures frites faites-moi confiance » Tes yeux se plongent dans les siens, un clin d’œil complice pour ponctuer ce rapprochement. Tu t’éloignes un peu en écrasant ta clope contre ta semelle, l’excitation de cette journée volée à la belle qui te fait trépigner d’impatience. A en oublier la récente nouvelle destructrice. « T’as signé le compromis alors ? Pour la maison ? » Retour aux choses d’adulte, à la réalité. Cette fois plus rose que ton passé. Un bus s’approche, tu lui fais signe de s’arrêter. « Ouais…J’l’ai eu la maison. On m’laisse enfin une chance. Du coup je vais devoir faire plein de travaux ! Puis tu sais, le fait de te retrouver, bah ça m’donne envie de m’en sortir moi aussi. » Que tu lâche sans la regarder. Tu fouilles quelques pièces dans ta sacoche pour occuper ta tête et cacher la sincérité de tes yeux. Tu comptes dans ta main alors que le bus s’arrête devant vous et ouvre les portes de la liberté. Tu pose un pied à l’intérieur et te retourne pour voir une Wendy légèrement hésitante. Ses yeux ont peur. Ses coups d’œil vers sa maison aussi. Tu tends alors ta main vers elle, lui propose de te la saisir. Drôle de sensation de déjà-vu quelques années auparavant lors de sa première soirée d’adolescente avec des jeunes de ton orphelinat. Sa main dans la tienne, un sourire rassurant sur ton visage. Tout ira bien. Tant qu’on est ensemble. Les portes du bus se ferment, tu paies vos billets sans quitter sa main. Tu te diriges vers le fond du bus, deux places libres assise et lui laissant la place contre la fenêtre. Le trajet commence en silence. Tu te demandes si tu ne fous pas tout en l’air. Si tout ça ne lui rajoute pas plus de stress, de peur, d’angoisse que déjà. « Wendy? » Tu souffles peut-être trop innocemment en fixant tes mains. « Tu as déjà pensé à fuir? J'veux dire...de tout ça, tes parents...ton travail ou même du mariage? » Ou tu étais heureuse avant que je revienne? Tu y penses très fort, une drôle de sensation dans le creux de ta poitrine. Un peu de culpabilité à Neverland. ©crack in time @Jill Botsford |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Sam 18 Jan - 14:35 |
| C’est peut-être ça, ce wake-up call dont Jill avait besoin. Shabh qui quitte la pièce. Ou plutôt le sentiment que ça lui confère. Comme si plus rien n’allait, comme si tout ce qui lui restait n’était que du faux, comparé à tout ce qui explose en elle quand son amie est près d’elle. Tout ce vrai qui s’échappe des yeux pétillants de Peter. Alors, oui, c’est vrai qu’elle hésite un peu. Parce que ça fait des années qu’elle est confortablement installée dans le cocon de sa vie de luxe où tout est facile. Elle a tous les codes de cette vie-là, elle y réussi tout. Il est tentant d’y rester pour toujours. Mais elle ne peut pas ignorer la façon dont son cœur bat en présence de Shabh. Elle ne peut pas ignorer tous les souvenirs qui lui reviennent, de plus en plus vifs ces derniers jours, depuis qu’elle l’a revue. Ces souvenirs d’une vie d’avant, beaucoup plus existante, plus brillante, pleine d’aventures.
Son cœur palpite quand elle aperçoit Shabh qui l’attend à l’arrêt de bus. Comme une ado, qu’elle se sent, quand ses doigts entrent en contact avec la peau de son menton. Quand son bras l’entoure. Un truc au fond du ventre qui voudrait tout laisser tomber, juste aller quelque part rien qu’avec elle, quelque part où elle pourrait rester dans ses bras. Toucher sa peau. Un peu de rouge lui monte aux joues alors qu’elle tente de cacher ces images coupables de son esprit. Penser à autre chose, vite. À de l’aventure. Partir au bout de la ligne. Manger des frites. Activités anodines qui, pourtant, lui permettraient de passer du temps avec elle. « Je vous suivrais jusqu’au bout du monde, miss Darling. Mais le Queens, c’est mon royaume et je sais où trouver les meilleures frites faites-moi confiance. » Y a plus rien d’autre que ça qui compte. Ethan et sa famille sont à des années lumières de ses pensées, alors qu’ils sont tous les trois juste derrière elle, dans l’appartement au coin de la rue. « Jusqu’au bout du monde, hein ? » Leurs regards vissés l’un dans l’autre, cette électricité le long de sa colonne vertébrale comme un bonheur qui se diffuserait, la rendrait plus légère. Comme une drogue euphorisante.
Sauf qu’à nouveau c’est peut-être un peu trop. Un peu trop puissant. Un peu trop interdit. Alors Jill relance la conversation sur quelque chose de plus terre-à-terre. L’immobilier, conversation banale par excellence, surtout pour les gens de son milieu. Le contact physique se rompt, comme si elle avait réussi à tout gâcher avec ses mots d’adultes, directe sensation de manque qui l’effraye. Est-ce que c’est sain, est-ce que c’est raisonnable de souhaiter la présence et le contact de quelqu’un à ce point-là ? « Ouais…J’l’ai eu la maison. On m’laisse enfin une chance. Du coup je vais devoir faire plein de travaux ! Puis tu sais, le fait de te retrouver, bah ça m’donne envie de m’en sortir moi aussi. » Ah, ce foutu cœur qui s’emballe à nouveau, à l’idée de ce que ça pourrait vouloir dire, comme révélation. Ça lui fout les boules. Ça fait presque mal. Son regard fuit vers le grand appartement qu’elle partage avec Ethan. Rien d’aussi puissant que ça par-là, rien qui ne pourrait lui faire aussi mal. Monter dans ce bus, ce serait un vrai tournant, non ? Le regard de Shabh revient sur elle et elle sait qu’elle veut prendre sa main. S’éloigner avec elle. Comme elle a dit, jusqu’au bout du monde, même si ça n’est que le bout du Queens. « J’pourrais t’aider, pour les travaux. » Belle excuse pour passer plus de temps avec elle dans cette maison, pas vrai ? Tout est bon à prendre.
Jill serre la main de Shabh alors qu’elles traversent le bus – qui démarre déjà – pour aller s’asseoir dans le fond. Elle lui sourit quand elle lui laisse la place à côté de la fenêtre puis regarde la rue défiler, un peu soucieuse malgré tout, par ce qu’elle vient de faire. Elle a peur d’être en train de faire du mal à tout le monde. À Ethan, à sa famille et même à Shabh, après tout, parce que c’est quoi ce truc entre elles ? Est-ce que ça va bien finir ? Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour tout le monde de continuer comme avant, de garder les beaux souvenirs avant de prendre le risque de tout foutre en l’air pour toujours ? Est-ce qu’elle aurait la force de laisser Ethan derrière elle ? Lui qui a toujours été là pour elle, s’est toujours occupé de tout ? « Wendy ? » Jill détache son regard de la rue, se tourne vers Shabh. « Peter ?» Elle sourit un peu, remarque que son amie fixe ses mains, gênée. Ça sent la discussion sentiment. « Tu as déjà pensé à fuir ? J'veux dire...de tout ça, tes parents...ton travail ou même du mariage ? » Peter la connaît toujours assez bien pour savoir que, elle aussi, il faut la pousser à parler des choses sérieuses parce qu’elle serait capable de les ignorer jusqu’à la fin de sa vie. Sa gorge se noue. Elle n’aime pas ça. Mais comment pourrait-elle lui dire autre chose que la vérité ? « Plusieurs fois par jour. »
Elle inspire, se prépare pour la deuxième partie de la vérité, celle qui est encore moins facile à avouer. « Mais surtout depuis que je t’aie revue. Je, j’sais pas, c’est comme un rappel de comment était ma vie avant, ça me fait voir ce qu’elle est devenue puis j’sais pas si c’est ça que je veux. J’ai un peu... peur, mais me force pas à en parler, d’accord ? On peut pas juste, profiter d’aujourd’hui et, enfin, je veux pas être égoïste mais c’est compliqué tout ça, y a plein de choses... » et je sais pas ce que je ressens pour toi, elle est à deux doigts d’avouer. Cette intensité qui la questionne, qui lui donne putain d’envie d’être dans ses bras. Comme ce soir, dans la maison, avec le vin bleu comme trop faible excuse pour expliquer ce désir. Voilà la douleur qui revient, parce que c’est trop compliqué, trop de choses refoulées, qu’elle n’accepte pas. D’un coup, elle aurait à nouveau envie de retourner vers Ethan. Ça suffit ces conneries. C’était pas si mal que ça, sa petite vie aseptisée, sans aucune émotion forte. Mais peut-être que si elle pouvait... glisser sa main à nouveau dans celle de Shabh, sentir la chaleur rassurante de sa peau, poser sa tête sur son épaule, oui, il faut qu’elle essaye ça pour voir si ça l’apaise. Le cœur qui bat à cent à l’heure, elle ferme les yeux, serre sa main dans la sienne et répète : « Me force pas à en parler. » Elle le sait pourtant qu’il faudra bien, un jour. Peut-être que c’est un caprice. Peut-être que c’est égoïste. Mais elle voudrait juste profiter de l’instant, ne recommencer à se poser des questions que plus tard. Demain, ouais, ce serait bien de remettre toutes ces choses compliquées à demain.
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Lun 9 Mar - 15:57 |
| I wanna be your lost boy. ☾ Wendy & Pan
The moment you doubt whether you can fly, you cease for ever to be able to do it..
Y’a le paysages qui défile, le bus qui vous secoue. Y’a un drôle d’air frais, un gout d’été et un sentiment de liberté qui s’empare de ton corps. T’as l’impression d’avoir quinze ans encore, de t’échapper au bras de la belle avec cette sensation de flottement, de rêve et d’imaginaire. Y’a rien qui compte sauf elle, sauf vous. Rien de plus important que maintenant. Et c’est comme si tu ne l’avais jamais perdue, comme si vos mains avaient toujours été liés, comme si rien ne pourrait plus vous arriver. Plusieurs fois par jour. Qu’elle ajoute après un silence coupable. Et tu t’en veux de lui avoir posé la question, lui avoir forcé à sortir des mots trop compliqués. La honte te colorie un peu les joues, t’aimerais la rassurer, mais la rassurer ça serait t’inquiéter, toi.
Elle prend une inspiration avec de continuer, les yeux qui fuient, la voix trop faible. Mais surtout depuis que je t’aie revue. Je, j’sais pas, c’est comme un rappel de comment était ma vie avant, ça me fait voir ce qu’elle est devenue puis j’sais pas si c’est ça que je veux. J’ai un peu... peur, mais me force pas à en parler, d’accord ? On ne peut pas juste, profiter d’aujourd’hui et, enfin, je veux pas être égoïste mais c’est compliqué tout ça, y a plein de choses... T’acquiesce en silence, un sourire niais accroché à tes lèvres, parce que tu as l’impression d’être moins folle. De croire à quelque chose qui n’est pas si imaginaire. Mais ses yeux se ferment, sa main attrape la sienne et te la serre comme pour se réveiller d’un mauvais cauchemar. Me force pas à en parler.
Tu lui serres à ton tour, une sensation lourde dans le cœur alors que tu reconnais ses yeux qui retiennent des larmes. Désolé Wendy. Je veux te forcer à rien. que tu murmures à demi-mot. T’aimerais comprendre tout ce qu’elle ressent, comprendre pour arrêter de jouer avec le feu, remuer tout une vie qui était paisible jusque-là. Ton bras entour son épaule, ta tête se pose contre la sienne et ta main ne la lâche plus. Ton cœur bat vite, car quand t’es contre elle y’a tout tes sens qui explose. Un énième sourire complice, ton regard malicieux et ta main qui relève lentement son menton pour la pousser à te regarder et à se rassurer Oublie les Wendy, j’t’emmène dans un endroit où tu n’auras jamais, jamais plus à penser aux choses des grandes personnes.
Ses lèvres t’attirent, tu leur jettes des petits regards envieux mais quand elle le comprend tu t’écartes trop rapidement pour te lever et te retrouver dans l’allée du bus. C’est ici qu’on descend Darling. Il ralentit et s’arrête face à la côte. Tu sautes rapidement hors du bus en prenant une grande inspiration d’air frais. Tu sens l’odeur de l’iode, entends les cris des mouettes. Enfin hors du temps, hors de tout lieux, hors de toute réalité. Terrain de jeu qui vous pousse à la liberté d’être pan et wendy.
T’attends ta cavalière face à la mer, respirant le gout salé des baies du Queens. Y’a un son de percussion étouffé, de la musique qui anime la plage en bas. Les festivités commencent. Wendy est maintenant à côté de toi et le bus reprend sa route, tu restes quelques instants à contempler le paysage. Rassuré de voir votre moyen de retour disparaitre sur les routes. Un petit escalier en bois descend sur la plage et une idée idiote te traverse l’esprit. Tu te tournes vers Wendy, les yeux remplis de connerie et d’excitation. L’âme enfantine qui ressort pour oublier toute bonne manière. Monte sur mon dos. Tu te tournes pour attendre qu’elle ose sauter sur ton dos, l’idée de la jeter à la mer qui te fait marrer intérieurement. Mais l’hésitation te fais soupirer gentiment Tu me fais confiance ou pas ?
©crack in time @Jill Botsford |
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) Dim 29 Mar - 13:18 |
| Un jour, il faudrait bien qu’elle arrête de se mentir. La remise en question était inévitable, Shabh ayant ici seulement le rôle d’accélérateur : elle fournit l’essence de l’incendie volontaire qui se profile à l’horizon. Il lui en faudra du courage, à Jill, pour craquer l’allumette mais c’est à elle de le faire. Elle le sait. Elle le sait un peu plus chaque jour, même. Pour aujourd’hui, elle voudrait tout oublier et se plonger dans le bonheur simple de passer une journée avec Peter. Comme avant, loin du temps, enfermées toutes les deux dans Neverland. Inatteignables, hors de portée de la réalité, même si ça ne doit être qu’à quelques arrêts de bus de leurs vies respectives. Capricieuse ou lâche, elle n’en sait rien mais elle n’a pas envie d’en parler aujourd’hui. Les quelques mots qu’elle prononce lui arrachent déjà tout son courage, si bien qu’elle n’en voit même pas le petit sourire niais sur les lèvres de Shabh pourtant si rare. « Désolé Wendy. Je veux te forcer à rien. » Blottie contre elle, Jill se détend. Elle voudrait que ce bus ne s’arrête jamais de rouler. Que le paysage défile pour toujours mais surtout que Shabh ne la lâche plus jamais. Désir enfuit dans le secret de ses pensées.
Spectacle bien plus beau que la route, Wendy plonge ses yeux dans ceux de Peter quand cette dernière glisse ses doigts sous son menton. Son cœur accélère, à en craindre qu’elle ne le sente, elle aussi. « Oublie les Wendy, j’t’emmène dans un endroit où tu n’auras jamais, jamais plus à penser aux choses des grandes personnes. » Jill sourit. Elle y croit. Comme à l’époque, les mots de Peter ont cette portée magique qui transforme la réalité. Comme à l’époque, elle se laisse emporter. Dieu, si ça pouvait durer toujours, cette sensation de légèreté. Et il y a à nouveau ce truc. Ce moment de flottement entre elle, l’air qui les sépare presque solidifié et comme une énergie nouvelle qui s’empare de Jill. Le tout gouverné par une envie d’être encore plus proche d’elle, un truc complètement instinctif, du genre qui fait disparaître la raison. Et Shabh le ressent aussi. Sinon, elle ne la regarderait pas comme ça. La réalisation la fait rougir et, une seconde plus tard, Shabh s’éjecte d’un geste brusque. Le vide soudain là où il y avait Shabh est presque douloureux. Jill a du mal à détacher ses yeux d’elle, la gorge étrangement nouée.
« C’est ici qu’on descend Darling. » Alors, seulement, elle regarde par la fenêtre. Moins loin que l’horizon, il y a la mer, à portée de main, juste derrière une langue de sable. Wendy a toujours pensé que, mis en bouteille, le parfum de la mer s’appellerait Liberté. Elle se dépêche de sortir du bus, à la suite de Peter, pour prendre une grande inspiration. « Merci, Peter. », elle dit, les yeux fermés alors qu’elle sent sa peau se gorger de soleil. Elle ne sait pas très bien pourquoi elle lui dit merci. C’est pas simplement pour l’avoir amenée ici. C’est pour lui faire ressentir ça. Pour la réconcilier avec la liberté, la légèreté, le bonheur peut-être. Putain, faites que ça dure.
Un peu plus loin, des gens écoutent de la musique, participant à cette ambiance détendue. Dans une autre vie, ces inconnus seraient peut-être ses amis. Dans la sienne, pourtant, ils ne sont que de vulgaires hippies. « Monte sur mon dos. » Wendy la regarde étonnée. Elles sont trop vieilles pour ça, non ? « Tu me fais confiance ou pas ? » Bien sûr que oui. Elle acquiesce et s’approche un peu gênée. C’est pas si anodin que ça, de grimper sur son dos. « Évidemment que je te fais confiance ! », elle s’exclame avant de sauter sur son dos, jambes et bras doucement enroulés autour d’elle. Un léger rose sur les joues, le cœur qui recommence à battre. « Si tu trahis ma confiance, je me vengerai. », elle chuchote à son oreille, grand sourire amusé sur les lèvres. Mais ce n’est pas vraiment ça qu’elle voudrait lui chuchoter et cette réalité commence à être de plus en plus difficile à ignorer.
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| Sujet: Re: I wanna be your lost boy (wendy & pan) |
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