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 Never Forget You ☾ Wendy & Pan

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Message Sujet: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Lun 27 Mai - 13:27

never forget you ☾ Wendy & Pan

never say goodbye because saying goodbye means going away and going away means forgetting.


Tes pieds heurtent les pavés du Queens au rythme de la musique de tes écouteurs. Tu te mets à siffloter fièrement dans la rue, tes mains dans les poches de ta veste Harrington. Y’a le bon temps qui t’fout un sourire malicieux aux lèvres, ta sacoche remplie de came qui se balance de gauche à droite. Tu t’arrêtes devant un restaurant, une pizzeria gastronomique et tu remarques la grande tablé de connard à costard sur leur nouvel iphone 45. Tu t’amuses à imaginer leurs vies minables, une clope que tu coinces entre tes lèvres. Le grand brun à lunette qui semble scroller des messages doit faire semblant de regarder la bourse alors qu’il relit pour la cinquantième fois les messages de son ex qui l’aurait plaqué pour une star de cinéma. Tu remarques direct celui qui t’attend. Ses mouvements sont saccadés, il évite la catastrophe de peu d’une tache de vin rouge sur sa chemise. Il transpire et sort toutes les cinq secondes un petit mouchoir blanc en tissu pour essuyer les perles de transpi sur ses tempes. Il te remarques enfin derrière la vitrine, t’oses même lui faire un petit coucou moqueur en le voyant paniqué. Il s’lève précipitamment et te rejoint dehors en prétextant le besoin de fumer sa vapote électrique. Tu te marres doucement alors qu’il t’attrape le bras et te dégages de la vue de ses compagnons pour t’attirer dans une rue perpendiculaire. Oui j’ai c’qu’il faut, que tu lâches mécaniquement en sortant un pochon de coke bien rempli. Il l’attrape et se retient de se faire un rail directement devant toi, sans gêne. Il se contente alors de plonger son doigt gras dans la poudre et de s’en foutre sur les gencives. Il te dégoûte sur le moment, tu tends ta main pour recevoir le billet.
« J’ai besoin de toi ce soir aussi. »
« Combien ? »
« 6grammes »
Tu te marres doucement en écrasant ta clope contre la semelle de tes vieilles baskets pourris.
« Je t’envoie l’adresse, soit discrète par contre putain » Il te jette un regard dédaigneux avant de repartir manger sa pizza à vingt cinq euros. Tu lui lâches un petit doigt d’honneur quand il a le dos tourné. Petit con. Dans la minute qui suit t’a l’adresse et l’invitation à une soirée mondaine dans le Queen Huppé. Tu soupires et te dis qu’il n’y a pas moyen que tu t’habilles bien ce soir. Quitte à se faire remarquer, rien à foutre, ils sont tous accroc et jamais personne risquerait de perdre une commande. Tu penses aussi à l’argent de ces six grammes et te dis que ça ira direct dans la cagnotte de ta future maison en ruines. Plus qu’une vingtaine de commande de ce genre et tu pourras te l’offrir. La vie deviendra plus douce à ce moment-là.

Le soir arrive, tu sors de la douche et embrasse la joue de Nana en lui déposant le fric que t’as gagné sur la table. Ta part du loyer. Tu rentres dans ta chambre et attrapes une bande de tissu que tu plaques contre ta faible poitrine. De quoi la cacher le plus possible. Tu penses de plus en plus à te l’enlever et réfléchirait même à faire la transition une bonne fois pour toute.  T’enfiles en suivant; ton gros baggy noir, tes doc Martens et un gros blouson de skate coloré.

La nuit est calme ce soir-là, le Queens Huppé brille de guirlandes et de belles voitures. Tu te retrouves devant l’adresse donné et entre après plusieurs regards mauvais. Les videurs vérifient ton nom plusieurs fois sur la liste et semble dérangé à l’idée que tu passes aussi facilement. Tu entres alors dans cette magnifique demeure, le plafond est immense, des lustres éclaire la grande salle et des gens habillé en pingouin distribue du champagne à gogo. T’as un grand sourire émerveillé sur ta gueule de gamine de rue. Les femmes portent de belles robes, des tailleurs sur mesure, les hommes sont tous élégant et tu rêverais de porter un costard comme le leur. T’attrapes sans gêne une coupette de champagne qui te passe devant et t’amuses à sentir les bulles qui explose sur ton palais. Tes pas te dirigent devant un grand tableau blanc avec une magnifique calligraphie. Tu crois voir le menu.
Mais non.
Ce n’est pas le menu.
C’est des fiançailles.
Un beau tableau brodé qui annonce un future putain de mariage.
T’as envie de vomir. T’as envie de gerber tout sur le sol en marbre. T’as envie d’arracher le tableau d’ici et de trouver le putain de futur gendre qui t’as pris ta place. Le putain de futur mari de Jill BOTSFORD.

C’est pas possible. Ca ne peut pas être-elle. C’est une autre Jill. Une autre Wendy. Pas la tienne. La tienne….

Et tu retournes, dans tous les sens, le manque d’air qui te fais bousculer une dame en essayant de rejoindre la sortie, ta tête qui ne sait plus où se poser, ton regard qui balaye la salle trop vite, qui tourne  et qui se pose finalement sur la plus belle fille que tu n’es jamais vu de ta vie.
Sur Wendy.
Ta Wendy.
Tu es paralysé, ton regard bloqué sur elle, incapable de bouger. Et tu manques de t’évanouir quand enfin son regard s’arrête sur toi. Après plus de huit ans sans les avoir vu, Ses yeux bleu plonge enfin dans les tiens.





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@Jill Botsford
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Message Sujet: Re: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Jeu 30 Mai - 14:58


C’était excitant, au début. L’idée d’épouser Ethan. Des frissons dans tout son corps, leur cœur qui bat, le rire au bord des lèvres quand, un genou à terre comme dans les films, il le lui a demandé. Jill, est-ce que tu veux m’épouser ? Sans le moindre doute, elle a dit oui et, ses doigts entrelacés dans les siens, elle l’a tiré vers elle pour l’embrasser. Après tout, c’est ce qu’elle attendait depuis qu’ils ont emménagés ensemble. Ce que tout le monde attendait. Chemin doré tout tracé devant leurs pieds. Les félicitations. Le bonheur. Les sourires. Les fleurs. Tourbillon de préparatifs. Toujours plus de félicitations. D’encouragements. Pas le temps de respirer. Ouais, c’était excitant au début. Avant qu’elle ne se rende compte qu’elle ne contrôlait plus rien. Avant qu’elle ne réalise qu’elle était bien vide, maintenant qu’elle n’avait plus rien à attendre. Le bonheur total devrait être là, garanti par ce mariage grandiose qu’on vend aux petites filles comme le but à atteindre, la promesse de vivre heureuse pour toujours. Mais plus les jours passent, plus c’est l’angoisse qui s’installe. Parce qu’elle n’est pas heureuse. Et l’idée que ce soit comme ça pour toujours, prend doucement des allures de cauchemars.

Le diamant qui scintille à son doigt la nargue. Il semble lui rappeler qu’elle est piégée dans ce faux bonheur. Ou qu’il y a quelque chose qui cloche chez elle. Tu devrais être la plus heureuse des femmes, Jill, qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Elle essaye de l’ignorer, se force à sourire, cherche du réconfort dans les baisers de son fiancé. Sans le trouver. Elle n’a plus aucune certitude mais elle cache ses doutes, à la recherche d’un signe du destin. Pour lui indiquer la route. La rassurer. Mais ça doit être normal, elle pense, d’angoisser à l’idée de se marier. Ça arrive souvent. Ça ne veut rien dire, ce n’est pas la preuve qu’elle fait le mauvais choix.

Elle se réfugie dans l’organisation de la fête de ce soir. Les sommes qu’Ethan l’autorise à dépenser sont du genre à lui faire tourner la tête. C’est grisant. Elle retrouve un sourire sincère quand elle s’entend dire au traiteur que le prix n’est pas un obstacle faisant glousser ses amies autour d’elle. Elles ouvrent déjà du champagne et Jill joue à les impressionner, commandant des choses extravagantes, laissant le montant de la facture grimper de façon vertigineuse, feignant de devoir descendre une coupe de champagne pour se donner du courage chaque fois qu’elle approuve une nouvelle dépense. Les rires de ses amies et les bulles de champagne parviennent à chasser l’angoisse. Et Jill ne se rend pas compte qu’elle a maintenant besoin d’être saoule pour accepter l’idée de ce mariage.

En fin d’après-midi, Ethan reprend les choses en main, récupère dans ses bras une Jill allumée par l’alcool et les rires. Par des paroles douces, il la calme. La bride. Tu vas boire de l’eau à partir de maintenant, mon amour. Et Jill acquiesce, se laisse faire, boit docilement les verres d’eau qu’il lui remplit. Jusqu’à redevenir totalement sage. Elle peut compter sur lui pour ça, la contenir. Alors peut-être que, finalement, elle fait vraiment le bon choix en l’épousant. C’est facile, de se laisser porter par lui. Ça fait trois ans qu’elle le fait, elle a presque oublié comment vivre seule. Son rythme complètement callé sur le sien. Routine bien ficelée.  

Les heures passent et elle est à son bras quand la soirée commence. Avec cette impression un peu désagréable que son corps ne s’est pas décollé du sien depuis qu’il est venu la retrouver cette après-midi. Ils serrent des mains. Reçoivent des félicitations, des embrassades. Des sourires à en avoir la nausée. Jill cherche à chasser l’ennuis en attrapant, sans le savoir, une coupe de champagne sur le même plateau que Shabh. Mais au lieu de prendre le temps, comme elle, de sentir les bulles éclater contre son palais, elle la termine rapidement, en trois gorgées.

Un instant plus tard, des gens se bousculent. Une coupe en cristal se brise sur le sol. Jill jette un regard alarmé autour d’elle. Regard rapidement happé par cette silhouette familière, qui jure violement avec le reste du décor. « PETER ! » Elle a crié. Les yeux écarquillés, le cœur dressé, elle a crié. « Tu le connais ? », demande Ethan sans cacher sa désapprobation, commettant l’erreur classique de prendre Shabh pour un homme. Mais Jill ne l’entend pas. Elle ne sait pas si elle scandalisée ou émerveillée, par la présence de Shabh, mais une chose est sûre : ça lui fait quelque chose. Quelque chose de fort. Quelque chose qui la pousse à courir vers elle. Quelque chose qui lui met les larmes aux yeux. Qui lui donne envie de se blottir dans ses bras. C’est presque douloureux. Ça lui enserre la gorge. « Shabh, c’est bien toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? » Mes parents m’ont dit que tu étais en prison, elle s’empêche d’ajouter. Tout comme elle s’empêche de l’appeler à nouveau Peter. Elles ne sont plus des enfants. C’est fini tout ça. Un peu inquiète, elle ose tendre une main vers elle, toucher sa joue. « T’es pâle comme la mort, t’es sûre que ça va ? Viens avec moi dans le jardin, on va prendre l’air. », elle enchaine, sans lui laisser le temps de répondre. Elle lui prend la main et l’attire rapidement avec elle dans le jardin. Ce qui, au final, n’est pas tant pour lui permettre de prendre l’air que pour échapper à tous ces regards braqués sur elles.

Une fois dehors, elle ne sait plus quoi faire, un brin paniquée par son cœur qui refuse de se calmer depuis qu’elle a posé les yeux sur elle. Elle se rend compte aussi qu’elle ne lui a pas lâché la main et se force à le faire. Sans trop savoir pourquoi. Ça lui semble interdit, de tenir la main de Shabh. « Excuse-moi. D’avoir crié. De te sauter dessus comme ça. » Elle s’excuse parce que ce n’était pas poli. Ce n’est pas ce que ferait une personne bien élevée. Les femmes doivent être souriantes et calmes. Pas perdre leur sang-froid comme elle vient de le faire. « Je suis juste... surprise. Oh excuse-moi, vraiment, tu dois me prendre pour une folle. » Elle se force à se calmer. C’est n’importe quoi cette réaction. Shabh n’est sûrement même pas vraiment là pour elle. Après toutes ces années, Jill n’a sûrement plus aucune place dans son cœur ni même dans ses pensées. « Ça fait si longtemps... », elle souffle, sans se rendre compte qu’elle la regarde avec trop d’insistance. Elle ne sait pas à quoi s’attendre. Beaucoup plus bouleversée par ces retrouvailles qu’elle ne l’aurait cru. Une partie d’elle a peur que Shabh se mette à lui reprocher les années d’absence. Lui reprocher de ne pas être venue la voir en prison. Trop de choses se bousculent dans son crâne.
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Message Sujet: Re: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Lun 3 Juin - 13:57

never forget you ☾ Wendy & Pan

never say goodbye because saying goodbye means going away and going away means forgetting.


Y’a le souvenir de sa petite robe bleu, de son foulard dans ses cheveux, de ce regard innocent, de sa petite main douce qui s’était posé sur la tienne. “Petit garçon pourquoi pleures tu?” Wendy est grande maintenant. Wendy est une adulte. Elle porte un fier diamant à sa main gauche, un diamant que t’aimerais lui arracher comme si c’était cet objet qui l’avait fait grandir. Comme si, si tu lui enlevait elle redeviendrait la petite fille que tu avais tant aimé. Tu n’arrives pas à respirer, à parler alors qu’elle s’approche enfin de toi, qu’elle te sautes dessus. Tu sens son corps contre le tien et t'aimerais l'entourer de tes bras, pleurer contre son cou mais tu ne fais rien, le corps paralysé. Elle pose sa main contre ta joue. Et tout devient flou, t'as du mal à réalisé, à comprendre ce qu'il se passe. Tu te sens faible et tu l’entend de loin, te parler, ton prénom dans sa voix comme un murmure. Wendy pourquoi tu as grandit? On était si bien. On était si heureuses. Pourquoi tu es partis. T’as le coeur lourd, le ventre qui se serre, des émotions que t’as toujours voulu éviter. Y’a qu’Wendy pour t’les faire ressortir. Jill aujourd’hui. Parce que tu rend compte que y’a plus de Peter Pan, y’a plus de Wendy. Y’a plus rien qu’une histoire arraché par la vie. Tu te rend compte de tout ce qui s’est passé comme si tu venais de prendre un énorme coup de pied dans l’estomac. La Guigne sous l’emprise de Crochet, tabasser par ses griffes. Peter Pan bouffé par le crocodile, enfermé pendant trois ans. La Plume disparu, à fuir les indiens. Le Frisé et Bon Zigue happé par les sirènes, doucement noyés. Et Wendy a quitté Neverland, a donné son coeur contre sa liberté. Un jeu qui venait enfin de s’achever.

Elle te tire par le bras, tu te laisses faire suffocante. La réalité est un cauchemar et t’as envie d’en sortir, t’aimerais t’envoler, retourner dans ton imaginaire, mais t’as les pieds au sol, incapable de t'évader, incapable de t’échapper.

Dehors, elle te lâche la main, te laisse tomber doucement sur le sol pour que tu t'assied en tailleur, tentant de reprendre tes esprits. Tu ne fais pas attention aux regards sur vous, aux petits rire en te voyant assis comme une enfant. « Je suis juste... surprise. Oh excuse-moi, vraiment, tu dois me prendre pour une folle. » Tu relèves doucement la tête pour la regarder, son sourire gêné qui te calmes enfin. Tu secoues un peu la tête avant de reprendre ton regard vers le sol. “T’excuses pas...je..je..suis…” Dire ce que tu ressens, dire que toi aussi tu rêvais de la retrouver, que tu l’aimes que tu ne veux plus jamais la quitter, que viens Wendy on se casse on part on fuit, on retournes au pays imaginaire, ensemble, on abandonne tout viens avec moi je t'emmènerais loin et on sera heureuse on sera si heureuses “Je ne te prend pas pour une folle.” Que tu dis simplement en bégayant un peu, ton ventre qui se serre davantage.
Les mots qui ne veulent pas quitter ta gorge. « Ça fait si longtemps...» Ça te fais tendrement sourire, sa voix qui caresse tes oreilles. Tu l’invites à s’asseoir à côté de toi sur l’herbe en tapant le sol en face de toi. T’es surprise en la voyant regarder autour d’elle avant de s'exécuter. T’avais oublié la Wendy bien élevé. Celle que ses parents avait bien formé, parents qui te l’avais arraché. Parce que toi t’as pas eu d'éducation. T’as jamais eu de règles et tu t’en ai jamais mises. Les regards et les soupirs indigné t’ont toujours fait rire à pleine voix. Et t’as l’impression d’être à côté de la plaque ce soir, d’être une tâche rouge sur une nappe blanche. “Je t’ai pas oublié tu sais. Jamais.” Tu lui dis la gorge serré, sans oser la regarder. T’essaies de changer de sujet, d’éviter toutes question où tu finirais par pleurer et lui dire que tu l’aimes. T’as jamais été doué pour ce genre de truc. "J’aime pas ta bague. J'aimais mieux quand t’avais de la terre sur les mains” que tu lui lâches dans un petit sourire amusé en jetant un coup d’oeil sur l’énorme diamant. Très peu pour toi les banalités mondaine. “Oooh ton mari a l’air si gentil, vous formez un très beau couple”, toi ça te donnes envie de gerber et tu manquera pas de lui dire. Avec Jill  t’as même pas le temps de réfléchir à ce que tu dois ou ne pas dire. Ca l’a faisait rire quand vous étiez encore Wendy et Pan “ Tu l’aimes vraiment ce type?” comme s’il n’était qu’un simple garçon de passage. “Il a pas l’air très drôle…” que tu rajoutes en haussant des épaules, tes doigts qui viennent arracher l'herbe entre vous. La jalousie qui te fait froncer des sourcils et ton corps qui palpite en attendant la réponse. Tu jettes des regards rapide sur elle, sur ce qu'elle est devenue et change de trajectoire dès que ses yeux croise les tiens. Jamais été aussi timide qu'avec elle. Tu te surprend à perdre tes moyens. T'a de nouveau quatorze ans ce soir, comme ce dernier soir où tu as osé l'embrasser, comme ce dernier soir avant de la perdre à tout jamais.






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Message Sujet: Re: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Sam 8 Juin - 14:54


Shabh. Peter. Merde. Tout explose dans son cœur, Jill fonce vers Shabh. Wendy fonce vers Peter. Pendant une seconde, il y a la réalité qui s’efface. Une impression que tout va rentrer dans l’ordre. La comédie est finie, leur vie d’avant peu reprendre. Celle de quand c’était facile, celle de quand ils étaient tous des enfants. Des enfants perdus. Mais non, il y a tous ces regards sur elles et la réalité qui la rattrape bien trop vite. Elle l’attire dehors, dans le jardin, ne sait plus quoi faire d’autre que s’excuser. S’excuser d’avoir laissé la réalité s’effacer. C’est se faire du mal pour rien. Elles ne sont plus Peter et Wendy. Ça ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie. Jill a grandi. Shabh aussi, sûrement. Parce qu’il y a toutes ces années qui ont passé. Elle essaye de se reprendre, malgré son cœur qui bat fort dans sa poitrine. « T’excuses pas...je..je..suis… » Il y a de la tendresse qui s’empare d’elle quand elle la regarde assise par terre, le regard fuyant vers la pelouse, les lèvres qui bégaient. Elle a envie de retrouver son sourire d’enfant, malicieux, pour lui dire qu’est-ce qu’il y a Peter, t’es gêné ? pour la taquiner, amusée. La provoquer et peut-être se prendre un petit coup, léger, qui détendrait l’atmosphère. Ça lui ressemble pas, à Peter, d’être gêné comme ça. Sauf quand les sentiments deviennent sérieux. Sauf cette fois-là, quand elles étaient adolescentes. Mais de toute façon, ça a jamais été sérieux entre elles, si ? C’était pour jouer.

« Je ne te prend pas pour une folle. » Jill soupire doucement. Ça la rassure. Comme si Wendy avait toujours besoin des encouragements de Peter avant de faire des bêtises. Elle se détend un peu plus, laisse son regard s’attarder sur elle. Incapable de le détacher. De réaliser. De comprendre ce que ça lui fait de la revoir. Et il y a ce sourire tendre que Shabh esquisse. Le cœur de Jill qui, secrètement, manque un battement. Quand Shabh lui demande de s’asseoir dans l’herbe à côté d’elle, Jill regarde aux alentours si personne n’est là pour la juger ou la réprimander. Elle pense aussi à sa robe. Aux possibles tâches d’herbes. Mais finalement, elle cède. « Je t’ai pas oublié tu sais. Jamais. » Sa gorge se serre de sentiments qu’elle ne comprend pas. « Moi non plus. », elle souffle tout doucement comme si c’était un secret. Comme s’il fallait absolument que personne d’autre qu’elle ne l’entende. Un aveu affreux qu’elle n’a pas vraiment grandi. Les autres ne peuvent pas savoir, ils seraient tellement déçus. « J’aime pas ta bague. J'aimais mieux quand t’avais de la terre sur les mains. » Prise en faute, elle regarde ses mains parfaitement manucurées. C’est sûr que ce ne sont pas les mains d’une fillette partant à l’aventure. Ces mains-là n’ont plus grimpé dans les arbres depuis bien longtemps.

Toujours aussi spontanée et vraie, Shabh la prend au dépourvu avec sa question : « Tu l’aimes vraiment ce type ? Il a pas l’air très drôle… » Personne dans son entourage actuel n’aurait osé lui demander ça. C’est rafraîchissant. Mais ça la touche aussi bien trop près du cœur. Et elle se braque. « C’est n’importe quoi, comme question. », elle répond en croisant ses bras sur sa poitrine. Comment est-ce qu’elle fait Shabh, pour mettre le doigt exactement là où ça fait mal ? Est-ce que malgré toutes ces années séparées, elle est encore la personne qui la connaît le mieux sur terre ? « Il est gentil. Il prend soin de moi. » Elle ne se rend pas compte qu’elle ne répond pas à la question. Qu’elle est incapable de répondre qu’elle l’aime parce que ce n’est pas vrai. Elle ne l’aime pas, pas vraiment. Réalité atroce qu’elle refoule, enterre le plus profondément possible dans son esprit.

Elle n’a pas envie de se disputer avec elle et cède même à l’envie de s’approcher un peu plus d’elle, venant s’asseoir tout contre elle. « Prends-moi dans tes bras. », elle murmure. Nouveau secret. Ça non plus, personne ne doit le savoir. D’ailleurs, elle ne sait pas ce qui lui prend, elle met cet élan d’affection sur le compte de la nostalgie. Après tout, elles étaient si proches quand elles étaient enfants. Et elles ne se sont jamais dit au revoir correctement. C’est peut-être pour ça que le destin a mis Shabh sur son chemin ce soir. Lui dire au revoir, enfin. « Et toi, t’es en couple ? » S’il-te-plait dit non, elle se surprend à penser de toutes ses forces avant de fermer les yeux pour chasser la pensée et trouver la force de souhaiter le contraire. Il faut qu’elle lui dise oui. Qu’elle lui avoue être en couple et heureuse pour qu’elles puissent ensuite reprendre leur vie chacune de leur côté.

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Message Sujet: Re: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Mar 18 Juin - 16:40

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T’as la tête plongée dans vos souvenirs. Tu te rappelles encore cette nuit-là. Tu avais couru jusqu’à son manoir, les poumons en feu, le souffle coupé, le cœur qui tambourinait jusqu’à exploser dans ta faible poitrine. T’avais les larmes qui coulaient sur tes joues pourpres alors que du haut de tes dix huit ans tu avais enfin décidé de lui dire haut et fort que tu l’aimais. Tu avais décidé, sobre, de lui avouer que c’était elle et personne d’autre. T’avais frappé six-cent fois à sa porte alors qu’un homme d’âge mur était venu t’ouvrir le regard mauvais. Il t’avait empêcher de passer, t’avais pris par le bras pour te chuchoter méchamment de dégager. Daddy Botsford n’était pas fan de toi. Mr Darling n’a jamais aimé Peter Pan. Je ne sais pas qui tu n’es ni ce que tu veux de ma fille. Mais tu vas la laisser tranquille maintenant. Tu n’es pas bien pour elle. Des billets dans tes mains contre ton silence. De l’argent sale mis entre les doigts contre un cœur brisé. Laisse-nous maintenant. Qu’il t’avait sifflé entre ses lèvres tremblantes de colère. Et l’adieu de Wendy et Peter. Et le jeu qui s’achève quand enfin tu embrasses une autre qu’elle. Quand enfin tu lui craches à la gueule qu’elle ne sera jamais comme vous. Quand tu justifies tes sentiments pas un jeu stupide. Et Wendy qui quittes alors Neverland…

Tu reviens à la réalité, à celle où Wendy n’est plus que Jill, future mariée bien dressée. Ta gueule se fend dans un demi-sourire quand t’aperçoit ce regard que tu connais tant. Celui quand elle essaie de s’auto convaincre. « Il est gentil. Il prend soin de moi. » Tu lui souris naïvement. « Moi aussi je pourrais prendre soin de toi. » peut-être trop direct ou alors pas assez subtil parce que tu tournes vite la tête pour cacher le rouge qui te montes aux joues. Tu sais que c’est faux. Tu ne pourrais pas prendre soin d’elle. Jill a toujours été celle qui prenais soin de toi. T’es plutôt le petit diable sur son épaule, la main qui la tend vers le vice. La première qui lui vole un flasque de vodka pour lui promettre la liberté. Lâches toi Wendy. T’es libre avec moi. Parce que tu n’aimais pas la voir se taire, la voir sage et docile.

« Prends-moi dans tes bras. » Ton cœur loupe un battement alors que t’écarquilles des yeux en l’entendant. « Je ne suis pas certaine de te lâcher si tu me laisses te prendre dans mes bras » que tu balbutie en toute sincérité. Tu te rends compte que tes phrases portent à confusion. Un flirt totalement assumé d’un regard extérieur, alors que du tien ce n’est que la vérité qui sort de la bouche d’une enfant. Tu passes un bras timide par-dessus son épaule nue et pose ta tête tendrement contre la sienne. Vos corps sont proches, tes yeux se ferment et tu respires discrètement son parfum. T’as l’impression de rêver, de retourner là où votre imagination vous laissez être Peter et Wendy. T’as l’impression d’être celles que vous étiez à nouveau, comme si vous ne vous étiez jamais séparés. Les adieux ont toujours été le plus dur. Tu ne supporteras pas de la perdre à nouveau, et ça te serre la gorge. Un sanglot s’y coince, tu t’empêches de le laisser sortir. « Et toi, t’es en couple ? » Tes yeux s’ouvrent à nouveaux, surprise par la question. Un ricanement s’échappe et t’aurais envie de te serrer davantage contre elle. « Moi ? Le couple ? Non... J’étais avec une fille. Sasha. Elle était très belle, et très drôle. Mais j’ai pas été sérieuse. J’crois que j’suis nulle pour ce genre de trucs »

Tu avoues, pas super à l’aise. « J’crois qu’l’amour ce n’est pas fait pour moi…j’prends ça pour un jeu… » ta gorge se serre quand ton regard s’arrête à nouveau sur le caillou à sa main gauche. Tu fermes à nouveau les yeux pour empêcher les larmes qui montent. T’as perdu Jill parce qu’elle est heureuse maintenant. Parce que t’a pas su la retenir. Parce qu’ils te l’ont arraché et que c’est injuste.
Tu murmures doucement, comme espérant qu’elle ne t’entende pas « Aimer ça fait mal et je n’aime pas avoir mal. Alors plus jamais. »  Tu retires lentement ton bras et éloignes ta tête d’elle pour ne plus la regarder. Ton regard se perd dans le vide. Des émotions qui se mélangent dans ton ventre qui font grandir le sanglot coincé dans ta gorge. La jalousie qui te fais souffler méchamment Allez, va rejoindre ton gentil mari, il doit t’attendre. Et je suis sur qu’on n’aimerait pas te voir avec moi, Jill. prénom que tu n’avais jamais prononcé à haute voix. Sa bague te nargue. Mais ce soir tu comprend enfin que Wendy n’est plus.



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Message Sujet: Re: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Sam 22 Juin - 13:55


La présence de Shabh chamboule tout. C’est comme si ça lui rappelait ce qui aurait pu être. Ce qu’elle essaye d’oublier depuis que leurs chemins se sont séparés. Ce que sa vie aurait été si elle était restée avec les enfants perdus. Elle serait sûrement quelqu’un de très différente. Et, putain, ça lui donne presque le tournis à quel point la petite fille en elle, la Wendy, ne la reconnaît plus. Ça lui fait mal de penser à ça, alors comme toujours depuis tant d’années, dès que le sujet est un peu difficile, elle préfère l’ignorer. Elle préfère oublier que c’est sa soirée de fiançailles, se laisser redevenir un peu Wendy, parce que Peter est là. Ça ne peut pas faire de mal, si ce n’est que pour quelques minutes, non ? Un jeu dans lequel elle s’enfuit de toutes ses forces, comme à l’époque.

Le monde alentour disparaît complètement au moment où Peter semble accepter à son tour de jouer avec elle : « Moi aussi je pourrais prendre soin de toi.  » Ça la fait sourire, lui donnerait presque envie de glousser comme une adolescente amoureuse pour la première fois. Sensation depuis longtemps oubliée, disparue dans la nature en même temps que Shabh. Qu’elle redécouvre avec l’impression de renaître. « Oh tu veux dire comme la fois où on a mangé des champignons soi-disant comestibles trouvés dans un parc ?  », elle répond pour détendre l’atmosphère, laissant échapper un petit rire joyeux. Elles ont été malades comme des chiens ce jour-là, mais c’est devenu un bon souvenir aujourd’hui. Parce qu’il y avait l’aventure, la liberté, l’impulsivité, en plus de cette impression d’être ensemble à la vie, à la mort. Jill avait été persuadée qu’elles avaient frôlé la mort ensemble et ça les avait rapprochées plus encore.

Le souvenir permet aussi de cacher ce qu’elle aurait réellement voulu répondre : ça me plairait, qu’on prenne à nouveau soin l’une de l’autre. Phrase interdite. Surtout ce soir.

Si Jill parvient à empêcher les mots de passer, elle ne parvient pas à refouler les émotions. Et son envie d’être plus proche d’elle, d’être dans ses bras. « Je ne suis pas certaine de te lâcher si tu me laisses te prendre dans mes bras.  » Peter n’a pas changé, toujours dans les extrêmes, toujours à fond. « C’est pas grave.  » Enfin contre elle, enveloppé par son bras autour de ses épaules, Jill se détend, ferme les yeux également. La réalité envoyée très loin. Les années qui ont passé, leurs chemins différents, Ethan, la prison, tout ça n’existe plus. Elles n’ont pas grandi, tout est encore à faire et elles vont le faire ensemble. Pendant quelques secondes, c’est vrai.

Puis sa conscience la rattrape. Elles ont une vie, chacune de leur côté. Et Jill ne sait rien sur la vie de Shabh alors elle lui demande si elle aussi, elle est en couple. Ça clarifierait les choses, non, si elles étaient toutes les deux promises à quelqu’un d’autre ? Ce serait ce qu’il y aurait de mieux. Alors pourquoi est-ce que sa mâchoire se serre et son ventre se tord de jalousie quand elle entend la réponse ? « Moi ? Le couple ? Non... J’étais avec une fille. Sasha. Elle était très belle, et très drôle. Mais j’ai pas été sérieuse. J’crois que j’suis nulle pour ce genre de trucs.  » Non, elle n’aime pas du tout ça, finalement, l’imaginer avec une fille très belle et très drôle. Une fille qui aurait le droit de la rendre heureuse. « J’crois qu’l’amour ce n’est pas fait pour moi…j’prends ça pour un jeu…  » Des souvenirs plus douloureux s’immiscent dans son esprit. Ceux de la fin. Ceux qu’elle aurait voulu oublier. Peter qui lui balance à la gueule que tout ça n’est qu’un jeu depuis le début. Qu’il n’y a jamais rien eu de réel entre elles. Le début de sa volonté de tout oublier, rayer Shabh de ses pensées.

Ça recommence ce soir. Jill a l’impression de se prendre la même claque. Alors que cette fois, elle aurait dû savoir. « Aimer ça fait mal et je n’aime pas avoir mal. Alors plus jamais.  », elle dit, Shabh, avant de la lâcher et de ne même plus lui accorder un regard. Jill se sent totalement abandonnée. Sentiment d’autant plus absurde qu’il y a quelques minutes à peine, Peter ne faisait plus partie de sa vie. Et puis ça lui semble injuste aussi parce qu’elle n’a pas l’impression de lui avoir demandé quoi que ce soit. Pas demandé de l’aimer pour toujours. Pas demandé de l’aimer tout court. Les larmes lui montent aux yeux. « C’est pas juste. », elle articule difficilement. Comme une enfant. Et ça l’énerve d’être si démunie face à elle. « Allez, va rejoindre ton gentil mari, il doit t’attendre. Et je suis sur qu’on n’aimerait pas te voir avec moi, Jill.  » Vexée, elle se relève d’un bond. Parce que Shabh a raison. Elle devrait retourner auprès d’Ethan. Ethan ne pourrait jamais lui faire aussi mal qu’elle. Il ne pourrait pas faire une chose aussi simple que prononcer son prénom et lui faire mal comme ça.

Elle ne se rend pas totalement compte que sa réaction est trop extrême pour quelqu’un censé être heureuse en couple avec quelqu’un d’autre. « Je te comprends pas Shabh. Pourquoi t’es là ?! Juste me rappeler que j’ai jamais été personne pour toi ? Ça t’amuse de me faire du mal en commençant par me laisser croire que j’ai retrouvé mon amie la plus chère ?  » Elle lui a dit ne jamais l’avoir oubliée, ne plus vouloir la lâcher si elle venait dans ses bras. Tout ça pour quoi ? « C’est une vengeance ? Parce que j’étais pas là ? Parce que je suis pas venue te voir en prison ? Non, t’as raison, l’amour c’est pas pour toi. Parce que t’es bien trop cruelle pour ça.  » Même comme ça, même en fulminant contre elle, Jill n’a pas envie de tourner les talons et la laisser derrière elle. Elle n’a pas envie de retrouver son gentil mari.

Sauf qu’un étranger s’invite dans leur bulle sans la moindre douceur. Il fonce vers Shabh et l’attrape par le bras, la forçant à se relever. « Bordel Shabh, je te demande d’être discrète et toi tu déclenches une dispute avec la femme de mon meilleur ami ? », il crache entre ses dents, la mâchoire serrée. Il a l’air à deux doigts de la frapper. Et Jill ne comprend pas comment il la connaît. Refuse de comprendre que c’est sûrement pour lui qu’elle est là, depuis le début. « Charles qu’est-ce que tu fais ? Laisse la tranquille. », elle demande, alarmée, inquiète pour Peter. « Jill, chérie, t’occupe pas de ça. C’est de ma faute si elle est là, je gère la situation. Retourne à l’intérieur avec Ethan. » Il lui répond d’une voix douce mais autoritaire, comme on parlerait à une enfant, la remettant à sa place de femme. D’être trop fragile pour qu’on lui dise la vérité, petite créature à protéger. En temps normal, elle se serait exécutée sans réfléchir. Mais ce soir, elle est clouée sur place, interdite, alors qu’elle commence à réaliser ce que Shabh fait réellement à sa soirée. Parce qu’elle connaît Charles et son addiction à la cocaïne, même si, comme tout le monde, elle fait semblant de ne pas voir depuis des années.


@shabh gallagher
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Message Sujet: Re: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Mer 26 Juin - 12:13

never forget you ☾ Wendy & Pan

never say goodbye because saying goodbye means going away and going away means forgetting.


« C’est pas juste » Sa mine boudeuse, t’as soudainement envie d’éclater de rire ou de rage. Jill fucking Bostford qui sort les mots « pas juste » de sa petite bouche dorée. T’as envie de crier, de lui montrer les cicatrices qu’il te reste de la prison, de la rue, de tes deals. Toutes ces choses qu’elle a évité, toutes ses nouvelles histoires auxquelles elle n’a jamais assisté. T’as la haine qui te fais serrer des poings, Shabh, alors qu’elle s’indigne davantage. T’as l’impression d’être une nouvelle fois face à a la gamine qui ne voulait plus jouer, qui redevenait Jill, non Wendy et qui t’abandonnait encore et encore à ton propre sort. Gamine qui s’endormait dans un lit, bordé, douillet alors que tu crachais tes poumons sur les pavés du Queens, te battant pour une couverture avec La Plume. Base qui creuse tous les écarts entre vous et qui t’agaces encore plus car tu aurais tout pour la haïr, pour lui balancer tout ça à la gueule et te retourner sans aucun sentiment de regret. Mais putain ce n’est pas le cas. T’expliques même pas pourquoi Wendy t’es accroché à elle malgré tout ça. Je te comprends pas Shabh. Pourquoi t’es là ?! Juste me rappeler que j’ai jamais été personne pour toi ? Ça t’amuse de me faire du mal en commençant par me laisser croire que j’ai retrouvé mon amie la plus chère ? « Amie » le mot te fais méchamment rire. Parce que pour Jill tu n’es encore aujourd’hui qu’une belle histoire d’amitié alors que pour toi c’est ta plus grande histoire d’amour. L’amour, t’avais toujours craché dessus. Comment aimé lorsqu’on est abandonné deux fois par des figures parentales ? Comment aimé quand tu sais que personne n’a jamais voulu de toi? Alors ouais, tu lui as caché cet amour, tu l’as caché parce rien que le son du mot te répugne. Putain, t’en a frappé des mecs qui lui collait au cul, t’en a massacré des mecs qui lui volaient un baiser, car pour toi c’est ça l’amour, non ? C’est protéger ceux pour qui tu donnerais ta vie entière. Et tu l’a regarde d’en bas, comme tu l’as toujours regardé. Jill en haut, Shabh en bas, l’échelle sociale qui vous divise d’avantage.C’est une vengeance ? Parce que j’étais pas là ? Parce que je suis pas venue te voir en prison ? Non, t’as raison, l’amour c’est pas pour toi. Parce que t’es bien trop cruelle pour ça. Elle en rajoute, elle appuie là où ça fait mal. Tu te rend compte qu’elle savait ton aller en prison et ça te fout un creux dans l’estomac. La honte qui te fais une nouvelle fois déglutir et murmurer « Fuck You Jill ».

T’as plus les épaules pour rire gaiement à ses attaques. T’as plus la légèreté d’une gamine enjouée qui se fout de tout. Ta vie tu l’as déjà foutu en l’air et tu te désespères à encore vouloir la reconstruire alors qu’elle te rabaisse une nouvelle fois. T’entendrais presque Sasha dans ces paroles « t’es bien trop cruelle… » Ca résonne dans ta tête, à te foutre d’avantage en rogne et te renfermé sur toi-même. « L’amour c’est pas pour toi… » Ouais, faudrait que tu te le fourres dans le crâne cette idée, que t’arrêtes d’idéaliser une relation avec une femme fiancée. Alors tu plonges tes yeux dans les siens, les lèvres tremblantes de colère, le cœur animé par une flamme que seule Wendy t'animait. Cruelle ? T’as aucune idée de qui je suis enfaite Jill. J’suis qu’un vieux souvenir pour toi, t’en a rien à foutre de moi et tu me l’as bien prouvé. Tu perds jamais la face, tu tiens tête avec d’la mélancolie ; Jill et Shabh c’est la passion, c’est les engueulades à fracasser la vaisselle pour se donner raison. Tu souffles entres tes lèvres : Fuck ! ton amie la plus chère ? Laisse-moi rire, dès que tes parents m’ont interdit de t’approcher t’as jamais essayé de me retrouver. Ils sont très fort pour convaincre d’ailleurs, bravo à eux. Tu lâches la bombe avec colère, te rappelant des menaces de Mr Botsford à ton égard.

Un bras te soulève avec brutalité, tu t’retrouves debout à essayer de te rattraper alors qu’un homme vocifère à ton égard. « Bordel Shabh, je te demande d’être discrète et toi tu déclenches une dispute avec la femme de mon meilleur ami ? » T’arrives à te dégager de son emprise, la rage qui commence à te chatouiller les poings, ta mâchoire qui se serre, tes pupilles qui s’agrandissent. Le regard noir, tu lui tiens tête parce que putain t’en a assez ce soir des caprices de riches qui t’ordonnent quoi faire. Une heure déjà que t’es dans ce milieu et tu commence déjà à vouloir tout casser. Tu jettes un regard bref à Wendy, une pensée te traverse. Il n’y aura jamais de happy ending entre vous, pas tant qu’elle sera auprès d’eux. « Charles qu’est-ce que tu fais ? Laisse la tranquille. » Elle te protèges, elle s’indigne, ça te fais sourire un peu. T’affiche à ton tour une gueule moqueuse face à l’abrutit en manque de coke. « Jill, chérie, ne t’occupe pas de ça. C’est de ma faute si elle est là, je gère la situation. Retourne à l’intérieur avec Ethan. » T’y crois pas tes oreilles, tes poings viennent se serrer davantage. Tu te retournes vers elle, abasourdie, « Tu le laisses te parler comme ça ? Putain t’es pas son chien Wendy » t’oses clamer, t’oses l’appeler ainsi devant l’ami de son futur mari. Tu reportes ton attention sur Chaaarles, approchant ta tête de la sienne, les dents grinçantes. Personne ne te menace, encore moins un junkie milliardaire. « Je suis certaine que Ethan serait ravi de savoir que t’as besoin de traces de coke pour tenir à sa fête de fiançailles. Alors vas-y, oses juste encore poser tes sales pattes sur moi et j’hurle. C’est pas tabou chez vous la drogues ? » que tu lui lances avec dédain. Tu tiens son regard et plonges tes mains dans sa sacoche pour sortir un pochon de poudre blanche que tu lui jettes entre les mains. Histoire de le calmer. Sans discrétion, sans gentillesse, les crocs acérés. Jill a tout vu, Jill comprend vite. Il ne servait à rien d’y croire. Les fées n’existent pas. Entre son doux et riche Ethan bien coiffé, bien gentil et son Peter Pan ex taulard, dealeur et sdf il n’y avait pas photo et tu te sens soudain très conne d’y avoir cru. Tu te retournes vers elle, attristé d’un énième au revoir. Tu laisses Charles hésiter entre faire scandale ou faire sa trace. Tu t’approches de Wendy, les yeux embués, le cœur lourd et fatigué. Tu te détends, t’apaise, pense à un futur gâché. T’ose-lui attraper tendrement la main, la serrer dans la tienne, plonger tes grands yeux dans les siens. Je suis desolé, Wendy. Si t’es heureuse avec lui, avec eux, alors je serais heureuse. Je te laisse en paix, j’ai pas le droit de t’en empêcher. Mais je te le jure que je ne pourrais pas t’oublier. Jamais. Je suis peut-être cruelle ou pas vraiment fréquentable…en tout cas je ne voudrais jamais te faire souffrir. Tu t’approches d’avantage d’elle, et approche tes lèvres dans le creux de son oreille. je serais dans la 36eme avenue dans l’queen effervescent. Y’a une maison abandonnée au 14 il me semble. Je serais là bas demain, je t’attendrais. Tu t’écartes lentement d’elle, l'envie pressante de vouloir poser tes lèvres contre les siennes. Le desir de l'avoir dans tes bras, d'être avec elle. Mais tu lâches sa main, tu la laisse à Ethan, avec l'espoir minime qu'elle revienne vers toi. L'espoir de la voir arriver demain et te promettre d'être heureuse avec toi. Tu t'apprêtes à partir, Charles qui s'éloigne pour appeler la sécurité et tu lances à Wendy J'ai retrouvé La Guigne, elle serait heureuse de te revoir Je t'enverrais son numéro Une infime chance de retrouver les enfants perdus, les souvenirs, Neverland comme avant. Peter Pan ne perd jamais espoir.




©crack in time

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Message Sujet: Re: Never Forget You ☾ Wendy & Pan   Never Forget You ☾ Wendy & Pan Empty Sam 29 Juin - 17:27


C’est la colère de la tristesse qui franchit ses lèvres en une salve de mots empoisonnés. Parce que ça lui fait bien trop mal d’être rejetée par Shabh. Beaucoup plus mal que ça ne l’aurait fait si elle ne ressentait pour elle que de l’amitié, qu’un vague souvenir de quelque chose d’amusant quand elles étaient enfants. Shabh c’est beaucoup plus que ça. Parce qu’après que son cœur se soit senti si apaisé d’être dans ses bras, de l’avoir retrouvée, d’avoir envie de s’enfermer avec elle dans une bulle au goût de Neverland, tout part en éclat. La réalité qui revient bien trop vite. Ses sentiments qu’elle refuse et transforme en simple amitié, comme pour la rejeter à son tour, alors qu’elle voit bien Peter se tendre de haine, rire méchant au fond de la gorge. Ses mots dépassent sa pensée. Elle lui dit qu’elle est trop cruelle pour l’amour. Elle lui balance comme ça qu’elle savait pour la prison, laisse peut-être sous-entendre qu’elle a fait le choix de ne pas venir la voir. Pour lui faire mal. Comme si à défaut que les sentiments entre elles puissent être puissamment positifs, il faut maintenant qu’ils soient puissamment négatifs. C’est toujours mieux que le néant, que l’absence. Il n’y a toujours eu qu’elle pour la secouer d’émotions comme ça. Pour lui faire vivre des sentiments si forts.

C’est presque grisant, elle a presque envie d’empirer encore les choses, rien que pour ressentir plus fort encore ce truc vrai, puissant, qui réveille. Qui l’a fait se sentir vivante, enfin, peut-être pour la première fois depuis 10 ans. « Fuck You Jill. » Elle ne détourne pas le regard, attend la suite. Sa gorge nouée de douleur qui voudrait presque dire gifle-moi comme ça signifierait sors-moi de là. Sors-moi de ce rêve fade dans lequel je suis enfermée. « Cruelle ? T’as aucune idée de qui je suis en fait Jill. J’suis qu’un vieux souvenir pour toi, t’en a rien à foutre de moi et tu me l’as bien prouvé. » C’est bien trop vrai, qu’elle ne la connaît plus, qu’elle ne sait peut-être plus qui elle est aujourd’hui. Ça la blesse, de s’en rendre compte. Comment est-ce qu’elle a pu laisser ça arriver ? Comment est-ce qu’elle a pu laisser Peter devenir une inconnue ?

Son regard dur semble lui répondre t’as raison, j’en ai rien à foutre de toi parce que la réalité est inavouable, même pas à elle-même. Elle refuse de voir que son cœur était en manque d’elle jusque maintenant, presque mort sans elle, seulement nourri par son souvenir idéalisé. Qu’elle vient seulement de le sentir s’agiter à nouveau et que ça lui a fait comme un électrochoc. « Fuck ! Ton amie la plus chère ? Laisse-moi rire, dès que tes parents m’ont interdit de t’approcher t’as jamais essayé de me retrouver. Ils sont très fort pour convaincre d’ailleurs, bravo à eux. » La surprise la déstabilise, lui fait presque physiquement perdre l’équilibre. Est-ce qu’elle a bien entendu ? Ses parents l’ont empêché de la voir ? Elle, depuis toujours elle a cru que quelque chose s’était brisé entre elles, quelque chose qui avait poussé Shabh à la fuir, à ne pas répondre à ses messages.

C’était arrivé juste après leur baiser, comme un désaveu, comme un rejet. Alors, non, elle ne lui avait pas couru derrière, c’était trop effrayant, elle ne savait pas elle-même ce qu’elle voulait. Leur amourette n’était qu’un jeu. Un jeu interdit, qui plus est. Elle n’avait pas la force de braver l’interdit toute seule. Oublier semblait beaucoup plus facile. Ses parents n’ont pas manqué de l’y encourager. Eux qui étaient là tous les jours alors que Shabh avait disparu. Est-ce qu’elles auraient pu devenir quelque chose, si elle avait fait l’effort de la retrouver ?

Elle se prend tout ça dans la gueule comme un coup de poing qui la laisse K.O. Elle n’a pas le temps de retrouver ses esprits. Charles débarque comme une furie pour se jeter sur Shabh. Jill pousse un cri, lui demande de la laisser tranquille. Mais Charles a l’air de très bien savoir ce qu’il fait, savoir à qui il a affaire. D’ailleurs, c’est lui qui l’a invité. Nouvelle gifle émotionnelle. Elle n’est même pas là pour toi, Jill. « Tu le laisses te parler comme ça ? Putain t’es pas son chien Wendy. » Et pour la première fois, elle réalise qu’elle laisse tout le monde lui parler comme ça parce que c’est bien plus simple. Parce qu’elle ne fait pas de vague, gentille Jill qui facilite la vie des autres en étant obéissante. Facile à vivre. « Je suis certaine que Ethan serait ravi de savoir que t’as besoin de traces de coke pour tenir à sa fête de fiançailles. Alors vas-y, oses juste encore poser tes sales pattes sur moi et j’hurle. C’est pas tabou chez vous la drogues ? » Paroles qui confirment ce qu’elle devinait jusque-là. Elle est là pour vendre de la coke à Charles, peut-être à d’autres de leurs amis aussi.

Drogue qui a toujours fait partie de leurs soirées, qu’elle a toujours fait semblant de ne pas voir. L’hypocrisie de son monde, encore, où tout est beau, parfait en apparence. « T’es tarée », Charles crache, attrapant pourtant la poudre blanche au vol, agissant presque par instinct de survie, comme s’il s’agissait de la chose la plus précieuse au monde. Jill fronce les sourcils, elle ne l’avait jamais vu comme ça.

Charles en oublie toute pudeur, foutu pour foutu, il s’éloigne se faire une trace sur la table en verre du jardin. Ça laisse le temps à Peter de se rapprocher de Wendy. Wendy qui est happée tout de suite par les larmes qu’elle devine dans ses yeux. Ça efface tout le reste. Elle oublie Charles et tout le reste. Y a Shabh et le déchirement entre elles, rien d’autre. « Je suis désolée, Wendy. Si t’es heureuse avec lui, avec eux, alors je serais heureuse. Je te laisse en paix, j’ai pas le droit de t’en empêcher. Mais je te le jure que je ne pourrais pas t’oublier. Jamais. Je suis peut-être cruelle ou pas vraiment fréquentable…en tout cas je ne voudrais jamais te faire souffrir. » À son tour de sentir des larmes se bousculer au coin de ses yeux. Elle voudrait lui dire qu’elle regrette d’avoir dit ça. Qu’elle n’est pas cruelle. Qu’elle non plus, ne pourra jamais l’oublier. Tout ça alors qu’il y a son cœur qui cogne dans sa poitrine quand elle se rapproche encore plus, que son odeur l’enveloppe et qu’elle sent presque ses lèvres frôler son oreille pour lui révéler un ultime secret. « Je serais dans la 36eme avenue dans l’queen effervescent. Y’a une maison abandonnée au 14 il me semble. Je serais là-bas demain, je t’attendrais. » Ça lui donnerait presque envie de rire, ce rendez-vous qui ressemble tellement à Peter. Une maison abandonnée. Nouveau terrain de jeu, nouvelle aventure. Sauf qu’elle est trop absorbée par cette électricité, entre elles, pour être capable de penser à autre chose. Aucune envie de la laisser s’éloigner d’avantage, plutôt envie de la ramener contre elle et d’essayer, à nouveau, ce que ça fait de l’embrasser.

« J’peux rien te promettre. », elle s’entend répondre, trop chamboulée par la situation. Trop dévastée de sentiments aussi puissants que contradictoires. Elle ne peut rien lui promettre parce qu’elle n’y comprend rien. Parce qu’elle a peur. Parce qu’elle ne saurait pas quoi dire à Ethan. Parce qu’elle n’a plus été aussi impulsive depuis l’enfance. Réponse trop brève, qui ne trahit pas la complexité de ses émotions. Elle n’a pas le temps d’expliquer, pas le temps de lui offrir plus que des paroles creuses. La sécurité arrive déjà, la lui arrache sans que Jill ne proteste. Une partie d’elle voudrait quitter la soirée avec elle mais ce qui la retient sur place est trop fort : son fiancé, ses amis, sa famille, toute sa vie lui semble être ici. « J'ai retrouvé La Guigne, elle serait heureuse de te revoir. Je t'enverrais son numéro. » Elle acquiesce, souriant malgré sa gorge toujours aussi nouée de tristesse. « Ouais, moi aussi je serais heureuse de la revoir. » Alors que deux hommes escortent Shabh vers la sortie, Charles pose une main sur épaule, comme s’il sentait qu’il avait besoin de la retenir physiquement. De toute façon, il ne la laissera pas rejoindre la fête avant de lui avoir proposé son deal : je ferme ma gueule si tu fermes la tienne. Il n’a rien compris mais il sait que c’est secret, tout comme lui et son addiction, ce qui vient de se jouer sous ses yeux.
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