Hors de contrôle. Elle se sent hors de contrôle, comme bien trop souvent. Livrée à elle-même, dans ce monde dont elle ignore tout. Livrée à elle-même, l’innocence exacerbée mais pourtant bien cachée. Cachée derrière cette façade, celle d’une fille un peu trop exubérante, un peu trop charmeuse. Mais t’es bien plus fragile que tu n’en as l’air, Asmée. T’es bien plus fragile qu’ils veulent bien le penser. Qu’ils veulent bien le montrer. Que les médias veulent bien le dévoiler. Elle est plus fragile, et peut-être qu’il le voit, Wayatte. Peut-être qu’il sent cette détresse qu’elle ne dévoile pas. Peut-être qu’il sent qu’elle s’est perdue, bien trop loin dans les abysses de la célébrité, dans les profondeurs du désespoir. Alors elle se laisse guider, elle se laisse entraîner par sa présence, enivrée par la douceur de ses bras. - A mes ordres ? Tu es sûre, tu risquerais de le regretter… Qu’elle lâche en riant, profitant de sa main contre son bras. Profitant de cette douceur qui lui rappelle une fois de plus combien il lui a manqué. - Une pizza chez toi, je pense que c’est un bon plan. Elle lui offre un sourire, à la fois malicieux et heureux à l’idée de passer cette soirée avec lui. Et sans plus attendre, ils sortent du bar, l’un avec l’autre. Sans se poser de question, la brune attrape délicatement sa main dans la sienne. Dévorée par son âme solaire. Dévorée par ce besoin de ne pas être seule, de ne plus être seule. Parce qu’il est là, ton problème, Asmée. Tu te sens seule. Tu te sens seule sans savoir qui tu es véritablement. - T’es pas trop amoché pour rentrer ? Parce qu’il a trop bu. Beaucoup trop bu pour son propre bien. Beaucoup trop bu pour noyer son chagrin. Mais elle a l’espoir de pouvoir le réconforter, Asmée. L’espoir de pouvoir lui faire tout oublier. Lui remonter le moral, lui permettre de s’évader.
Elle aime ce petit jeu. Cette petite flamme entre eux. L’envie de défier, toujours un peu plus. Peut-être parce qu’ils viennent du même monde, peut-être parce qu’ils ont fait leurs armes dans le même milieu, c’est peut-être pour ces raisons qu’ils sont si fusionnels aujourd’hui. Elle en doute, pourtant, Asmée. Parce qu’elle en a rencontré des hommes, sur les plateaux de tournages, durant les soirées mondaines et autres festivités, mais jamais ils ne lui ont fait un tel effet. Jamais elle n’a eu cette sensation d’entrer en collision avec quelqu’un, de sentir son cœur se lier, inévitablement. T’es pourtant un papillon, Asmée. Papillon qui ne cesse de s’envoler. Qui s’attache bien rapidement, le cœur qui bat trop vite et qui s’arrête soudainement. Pourtant, avec Wayatte, c’est différent. Les années passées n’ont pas fait disparaître ton intérêt. Elles n’ont pas fait disparaître ton intérêt pour lui. Réciproquement, heureusement pour elle. Les yeux du beau brun ont toujours cette même intensité lorsqu’ils sont posés sur elle. Attrapant les clefs tendues, elle esquisse un grand un sourire, grand et beau sourire, malicieux, celui d’une enfant. - En voiture ! Qu’elle lâche, pleine d’entrain, montant immédiatement au volant. Heureuse de pouvoir conduire un tel bolide et qu’il lui fasse assez confiance pour cela. L’arrivée jusqu’à chez lui se fait sans encombre, et elle gare la voiture devant sa grande villa. - Ça va ? J’ai bien conduit ? Sortant de la voiture, elle lui rend ses clefs, toujours en souriant. Se laissant inviter dans la demeure de son ancien partenaire, regardant un peu autour d’elle. Une grande maison, très grande. Un peu comme celle qu’elle habite actuellement. A la différence que dans cette maison, elle n’y est pas seule, Asmée. Elle la partage avec son père et sa belle-mère. - C’est très beau chez toi ! J’aime beaucoup ! Remarque sincère. Sincèrement contente de découvrir son antre, l’endroit dans lequel il vit. Son endroit rien qu’à lui.
Il est presque magique, Wayatte. Il lui fait oublier toute solitude. Toute mélancolie. Il lui fait oublier qu’elle se retrouve presque seule ici, désorientée, loin de sa vie et de ce qu’elle connait. Il lui fait oublier qu’ils se sont quittés il y a si longtemps déjà, parce qu’à ses côtés, c’était comme si rien n’avait changé. Et il la fait sourire, encore et encore. Tu sens bien qu’il a beaucoup trop bu, Asmée, qu’il n’est pas dans son état normal, mais tu apprécies sa façon d’être. Même là. Même lorsqu’il est ivre. Tu l’apprécies toujours un peu trop, elle est là, la vérité. Et un sourire s’installe sur ses lèvres lorsqu’il affirme que personne n’avait conduit sa voiture jusqu’à ce soir, répondant instinctivement. - Oh, et bien tu as confiance en moi alors. Elle sent bien que c’est le cas, quoi qu’il dise. Il n’a pas perdu une seule seconde pour profiter de cet instant avec elle. Pour profiter de ce moment avec elle. Alors elle se laisse guider, à l’intérieur de l’appartement, s’installant sur le canapé une fois au salon, attendant qu’il revienne avec les verres. Et ses paroles au sujet de la maison la font sourire, bien davantage encore. - T’es adorable… Je ne vis pas seule, je suis installée chez mon père et ma belle-mère. Mais j’apprécie ta proposition et je te promets de venir squatter très souvent chez toi. Un rire qui s’évapore dans les airs, ravie à l’idée de pouvoir passer du temps avec lui. Ravie à l’idée de pouvoir passer plus de temps avec lui. - Ce que tu veux, juste, je veux du fromage, beaucoup de fromage ! Et elle attrape la main de Wayatte, l’attirant sur le canapé avec elle. Tout ce qui compte, c’est être avec lui. A cet instant précis, tu le sens, Asmée. Il n’y a rien au monde qui compte plus que ça. Rien.
Elle s’abandonne comme elle sait si bien le faire, Asmée. Papillon qui bat des ailes, jolie poupée qui bat des cils, se laissant emporter par les océans, par la vie elle-même. Elle donne sa confiance, peut-être trop rapidement, sûrement trop rapidement. Mais Wayatte, il n’est pas comme les autres. Wayatte, elle le connait, depuis longtemps maintenant. Et tu sens qu’il est doux, bienveillant avec toi, Asmée. Tu le sens depuis toujours. Tu vois en lui, bien plus profond que cette apparence d’homme assuré, que sa facilité à plaisanter pour masquer ce qu’il ressent vraiment. Tu vois en lui, et tu apprécies ce que tu vois. Alors elle lui fait confiance, à lui. Il est peut-être la personne en qui elle a le plus confiance, ici, à New-York. Et elle aime sentir que la réciproque est vraie, qu’il lui offre sa confiance, qui se laisse aller, à ses côtés. Laissant échapper un rire entre ses lèvres, à l’entente de ses paroles au sujet de sa belle-mère, elle répond immédiatement en riant. - Tu rigoles, c’est un amour. Bien plus que mes parents. Son esprit divague jusqu’à Zephyr, sa belle-mère. Bien plus douce avec elle que ses propres parents. Eux qui n’ont jamais su la soutenir comme il le fallait. - Elle n’est pas du genre à me prendre la tête. Sans le réaliser, elle se confie à lui. Elle lui laisse entrevoir une part de sa vie. Ses parents avec qui les relations sont toujours si compliquées, sa belle-mère souffrant d’autisme dont elle se rapproche un peu plus chaque jour. Et à ses côtés à elle aussi, tu apprends à être différente, Asmée. Tu apprends à te préoccuper de quelqu’un, tout simplement. Comme elle le fait avec Wayatte, ce soir. Se préoccupant véritablement de lui. Et alors qu’elle plonge son regard dans le sien, elle sourit pour le remercier au sujet des pizzas, avant de reprendre. - Oui, en ce moment j’étudie l’art. C’est… Une petite pause pour moi, on va dire. Parce qu’elle a besoin de couper, Asmée. Besoin d’oublier qu’elle sombre peu à peu dans les déboires de la célébrité. - Et toi ? Ta carrière ? Où en es-tu ? Déposant sa tête contre le dossier du canapé, elle ne quitte pas son regard. Elle se sent bien, ici, chez lui. Elle se sent bien avec lui, tout simplement.
Sujet: Re: Les trois C: Complicité, Confiance, Conneries! | Asmée Lun 13 Jan - 13:44
Asmée… Un si joli prénom qui lui colle si bien à la peau. La retrouver est certainement la meilleure chose qui t’aie arrivé depuis quelques mois. La sensation de la connaître, l’impression de l’avoir quitter la veille. Tu ressens les mêmes sentiments, les mêmes envies. Ceux de la connaître, ceux de l’avoir à ses côtés. Oui, elle t’a manqué. Ravis à l’idée de partager une part de pizza à ses côtés, tu es assis sur le sofa ; après avoir servis un nouveau verre. Est-ce raisonnable ? Tu n’en as aucune idée. L’alcool coulant dans tes veines, ne te laisse point le temps de réfléchir. La villa étant bien trop grande pour toi tout seul, tu lui proposes de s’installer. Elle qui se sent si seule à New-York. Ou pour toi ? Toi qui n’aime pas être seul ? Sa compagnie te réchaufferait le cœur, tu en ais certain. Au fond, tu ne l’as jamais oublié. Tu as été attiré, tu as peut-être même éprouve un p’tit quelque chose en son égard. La différence d’âge t’a ralentis. Mais aujourd’hui tout peut-être différent. Tu chasses toutes ses pensées, préférant profiter de l’instant présent. -« Dans les contes de fées, se sont toujours les belles-mères les méchantes. Tu fais partie de l’exception à la régle. » Tu as perdu ta mère jeune, un père aimant tu as eu même s’il s’est confiné entre le travail et essayant de consoler son cœur dans les bras de nombreuses demoiselles. Ton monde est loin d’être parfait. Tu n’as pas eu le bon exemple, mais tu as eu un père aimant ! Il t’a poussé à réussir, il t’a poussé à devenir l’homme que tu es. Chaque jour tu le remercies de t’avoir secoué pendant que tu sombrer. Sans lui, qui sait ce que tu serais devenue. -« Les relations avec les parents ne sont jamais simples. Mais j’donnerais n’importe quoi pour repasser un peu de temps avec ma mère. » Tu confie en prenant ton smartphone. Tu te rends sur l’application pour commander la pizza pour Asmée. Déposant le télèphone sur la table basse, tu poses ton regard sur son visage d’ange. L’envie de goutter à ses lèvres t’envahis. Ont-elle le même goût qu’à l’époque ? Non, tu n’as aucune envie de la faire fuir. Tu chasses cette pensée préférant continuer à la connaître. -Dans l’art ? Quel style d’art ? Tu es devenue accroc à ton métier. Non pour l’argent, non pour la célébrité, mais la magie de pouvoir se glisser dans la peau des personnages. Tu oublies qui tu es, tu oublies tes soucis, pour te concentrer sur un rôle qui fera vibrer le public. -« Je suis l’héro d’une série. Une sorte de gardien du temps. Je parcours le temps, pour éviter tout déboussolement en traquant celui qui espère se venger pour retrouver sa famille. On m’a demandé d’être la voix du dessin annimé lego stars wars. J’suis en pleine réflexion, mais pouvoir cotoyer au plus prêt cet univers qui me berce depuis mon enfance, me donne l’envie de tenter cet expérience. tu es comme un gamin, impatient de côtoyer l’univers de disney. Tu espères qu’elle se décide à reprendre un jour sa carrière. Elle a du talent, beaucoup de talents. Que s’est-il passé Asmée ? Pourquoi n’as-tu jamais effleuré à nouveau les cameras ?
La discussion semble facile, elle est facile, comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, tous les deux. Comme s’ils se connaissaient bien plus que ce n’est le cas, en réalité. Au fond, ils ne savent pas grand-chose, l’un de l’autre. Pas grand-chose, mise à part ce qu’ils ont partagé en tournage. Mais le cadre est totalement différent, le contexte est totalement différent, ce soir. Ils sont dans l’intimité, l’un de l’autre. Ils ne travaillent pas et se contentent de vivre l’instant. Vivre le moment. Ensemble. Et tu te mets à lui parler, Asmée, de la manière la plus naïve qui soit. Tu te mets à lui parler, évoquant ta belle-mère, tes parents, parce qu’avec lui, ce soir, tu te sens bien. Tu te sens bien, et en sécurité. Tu te sens bien mieux que tu as pu l’être, depuis ton retour à New-York. Un rire s’échappe de ses lèvres, lorsque Wayatte évoque les contes de fées, la comparant ainsi à une princesse. - L’exception oui, j’ai beaucoup de chance. Nouveau rire qui s’échappe alors qu’elle reprend. - Elle est très douce. Elle a… un trouble mental, elle est un peu différente, mais cela se passe très bien entre nous. Elle ne cache rien, à Wayatte. Elle se livre, entièrement, jusqu’à l’autisme de sa belle mère. Et lui aussi, se livre à son tour, en confiant qu’il rêverait de pouvoir passer de nouveau du temps avec sa mère. Et tu ne savais pas qu’elle était décédée, sa mère, Asmée. Tu ne savais pas qu’il avait dû vivre ce drame. Mais t’as envie d’être là pour lui. T’as envie d’être présente pour lui, dans sa vie.- Je comprends, oui. La main de l’actrice vient se saisir de celle du beau brun, naturellement, enlaçant ses doigts avec la sienne, le plus tendrement possible. Comme une marque de soutien. Comme une marque d’affection, simplement. - Je suis en première année, alors pour le moment c’est encore assez général. Mais c’est plutôt l’art du cinéma qui m’attire. Enfin, tu t’en doutes. Petit sourire malicieux, parce qu’elle est vierge de toute expérience à l’université. Parce qu’elle est une enfant star, Asmée. Parce qu’elle ne connait que la vie derrière les caméras, l’argent, les soirées arrosées. Elle ne connait que cela, et elle découvre aujourd’hui ce qu’est une vie normale. - C’est génial, tu as beaucoup de projets. Tu le mérite, et je suis certaine que tu vas réussir, comme toujours. Il a ce talent, cette passion, cette fougue qui lui plait tant. Il a tout pour lui, Wayatte. Il a tout ce qui plait, Wayatte. Et à toi aussi, il te plait, indéniablement. Il te plait depuis la première fois que ton regard s’est posé sur lui. Mais il est comme l’interdit. L’interdit parce qu’il était un collègue de passage, destiné à repartir. Tout est différent, aujourd’hui.- Oh… Je ne sais pas… Tu sais, la série est terminée depuis seulement quelques mois et je n’ai toujours fait que ça. Je pense qu’il me faut peut-être un peu de temps pour… Envisager autre chose… Petit sourire, faussement assurée, parce qu’elle ne sait pas elle-même ce qu’elle cherche. Elle se perd, un peu plus chaque jours à travers les travers de la célébrité.