solitude dupée // zende

ta provocation semble fonctionner. car le léger frottement de lèvres que tu lui imposes se transforme en baiser passionné. t'es surpris. l'espace d'une seconde, tu ne sais pas quoi faire. tu ne pensais pas qu'il réagirait aussi vite, aussi fort. et ça ne fait que t'attise encore plus. t'es comme ça, zakir. sanguin. chaud. le feu. au risque de te brûler, de cramer tes ailes, de t'écraser sur le bitume dégueulasse de la ville. mais t'es pas du genre à calculer, à penser à l'avenir. zende. il est délicieux. vos lèvres qui ne forment qu'un, les douces effluves de rhum qui ne font qu’exacerber les sensations. d'un seul coup le contact se rompt. t'as la poitrine qui se lève, le gosier qui cherche de l'air en urgence. ça cogne dans ton coeur. dans ta tête. tu clignes des yeux comme pour organiser l'intérieur de ta tête, les idées qui valsent de tous les côtés. mais déjà zende te tire par la hanche. encore. ignorant les éventuels regards extérieurs. c'est ça qui te plait dans ce bar. les gens s'en foutent. que tu sois riche, pauvre, célèbre, misérable. ils sont là pour s'amuser. pour oublier l'espace d'une nuit leurs vies merdiques. pour se changer les idées, s'aérer l'esprit. alors ce deuxième baiser avec zende, tu en profites, tu t'y abandonnes. et quand le jeune sportif te questionne sur son attirance, tu souris. tout bêtement. mais le plus sincèrement du monde. oui tu lui plais. autant qu'il t'attire. autant que t'as envie de lui. alors quand zende t'attrape par le bras, tu te laisse faire. tu te laisse guider, la boule au ventre. cette adrénaline qui pulse, ce goût d'aventure, d'inconnu. tu ne sais pas ce qu'il va te faire. mais tu vas aimer. tu le sens. vous explorer les entrailles de l'établissement jusqu'à un couloir presque désert. un couple un peu plus loin. trop occupés pour ne serait-ce que remarquer votre présence. la presque-obscurité qui joue parfaitement son rôle. celui de camoufler. de cacher. de rendre intime. — putain. un murmure d'excitation qui passe tes lèvres alors que zende t'embrasse à nouveau. c'est amusant. lui qui fait attention aux apparences, aux paparazzis ... voilà qu'il se lâche complètement. et c'est bien. d'être soit-même. de ne pas se brider, de ne pas jouer un rôle. tu ne peux pas bouger la tête, ta nuque enserrée dans l'étau de ses mains. des mains qui bientôt explorent ton corps. ton torse. tes abdominaux. le contact de ses doigts explorant ta peau t'envoie des frissons le long de la colonne vertébrale. les poils de ta nuque qui se hérissent. tes entrailles qui pulsent d'envie, de manque. puis tout part en vrille.



@zende canderra

@zakir jamal

Il y a qu'une certitude à l'heure actuelle : Zende cherchait à faire succomber Zakir en même temps que prendre lui-même son plaisir. Toucher, caresser le corps tout entier du bouclé lui procurait une satisfaction notoire, comme de celle qu'il n'avait pas connu depuis longtemps. Zakir était à son goût, la jeunesse éternelle comme appât. Il apportait cette fougue dont Zende avait tant besoin. Il n'y avait qu'à le voir jurer et répondre à ses caresses pour s'en persuader. Ils étaient tous deux dans le même bateau, en proie à leurs envies sans avoir la moindre échappatoire. Il ne se reconnaissait pas lui-même, le footballeur. Etre pris sur le fait, il s'en fichait sur le moment tant de lire le sourire sur les lèvres de son amant du soir le réjouissait. S'il aimait prendre son pied (comme n'importe quel être humain sur terre), il adorait encore plus être l'investigateur du plaisir de l'autre, l'amener sur des terrains inconnus. Escarpés mais dont la vue valait le détour. Il sent que son action fait effet, cela gonfle son égo à bloc et il sait qu'il n'en aura pas assez. Il n'en aura même jamais assez, Zende. Des moments volés qui passent trop vite, des instants déchirés par la morale qu'il s'inflige. Il pourrait en avoir que faire des conventions, des quand dira t-on. La situation a évolué, il en a conscience. Pourtant, il a cette voix qui le somme de se cacher, de se préserver. A l'image de ce premier mec qu'il a laissé en Australie. Il sait qu'il risque de lui faire du mal aussi, à Zakir. Il ne veut pas le voir mais il se demande si il sera différent. Si ça sera différent. Il gémit, Zende. C'est si fort déjà alors qu'ils n'ont même pas passé le premier round. Danse endiablée des corps et de leurs langues qui se lient et se délient dans une valse enivrante. Il l'agrippe de plus belle, Zende. Il le tient fermement alors qu'il lui dit que ça va vite, ça va... trop vite ?

Quand il lui dit d'arrêter, Zende se recule d'un coup. Déboussolé, désabusé. Comment avait t-il pu se tromper à ce point ? Ce labeur ne porterait donc pas ses fruits? Il fit la moue avant de réaliser ce que venait de dire Zakir. Pas d'arrêt à proprement parler. Juste un endroit plus approprié. Il l'a dit dans un souffle, il sait bien qu'il ne tardera pas à exploser. Malice qui se dessine sur le visage du footballeur. L'argent servait aussi à ça. Aux situations exceptionnelles. Il le regarde et lui dit, en roulant des yeux.

- Soit. S'il te faut un meilleur endroit, je demande au chauffeur.

Il sort son téléphone portable à la vitesse éclair et compose le numéro de son chauffeur privé. Il ne l'utilise pas tout le temps mais assez fréquemment lorsqu'il a besoin de petits services. L'occasion était surtout trop belle pour autre chose. Il inspira, reprit sa respiration. En plus de l'avoir stoppé dans son envie d'aller plus loin, Zakir avait retardé son propre désir qui lui aussi se faisait sacrément la malle. Il avait été obligé d'arrêter mais les idées fourmillaient dans sa tête. Comment, quoi, où, combien de temps, après... Tant de questions qui demeuraient sans réponse pour le moment mais là, Zende avait déjà une petite idée dans le coin de la tête. Qu'il omettrait de dire à Zakir, comme à chaque fois qu'il faisait le perso. Pauvre égoïste, Zende. Il pensait parfois que le monde l'appartenait grâce à sa notoriété soudaine, son appartement luxueux et son porte feuille bien garni. Il sourit et lui indiqua la sortie non sans lui rouler une dernière pelle avant de sortir au bar.
La BMW étincelante les attendait à la sortie. Vitres teintées que le chauffeur descendit pour lui causer deux mots. Zende qui fit signe à Zakir de monter dans le véhicule, tout en murmurant au chauffeur.
- Attends mon signal.

Puis, il prit place dans la voiture, aux côtés de Zakir. Une fenêtre le séparait du chauffeur qui ne pouvait guère les entendre, branchant la musique à fond. Le chauffeur démarra en trombe, fuyant le rythme de la nuit pour se lancer sur la 6th avenue avec une aisance déconcertante. Cela arrangeait pourtant bien les affaires du footballeur.

l'espace d'un instant, tu vois bien dans le regard de zende qu'il n'a pas compris. qu'il a pensé que tu voulais tout arrêter, briser la magie de l'instant. alors que tout simplement, tu sentais la résistance s'effriter, le tsunami de plaisir devenir trop intense, ingérable. tu voulais pas exploser là, au milieu d'un couloir. pour zende, tu voulais plus intime. alors quand il comprend cela, le footballeur affiche un sourire complice. et appelle son chauffeur. tu roules les yeux, amusé. peu habitué à ce genre de dépenses. tu dois aller quelque part ? dieu ta donné des pieds. mais en ce moment, le plus rapide sera le mieux. le plus rapide pour assouvir tes viles pulsions. laisser le feu en toi vous consumer tous les deux. mais zende, il ne laisse pas l'étincelle de la passion s'éteindre. au contraire, il ravive cela d'un baiser passionné. un dernier pour la route. après quoi il te traîne dehors, où une berline noire vous attends déjà. il est rapide le chauffeur. sans doute habitué aux demandes soudaines de son patron. t'esquisses un sourire. tu aimes la tournure que prennent les choses. tu grimpes à l'arrière de la voiture. c'est luxueux. propre. ça pue la richesse. et pourtant t'aimes ça. tu t'y es habitué, avec tes clientes. et clients. à cet étalage d'argent. et pourtant zende il est différent. il ne veut pas s'afficher avec toi pour se donner bonne figure. il te veut toi. zakir jamal. rien que toi. et ça flatte ton ego.



@zende canderra

Retrouver Zakir dans cet événement ce soir était le plus merveilleux des hasards. Non seulement parce qu'il avait pu percevoir l'effet qu'il lui faisait (et réciproquement) mais aussi parce que la soirée prenait un autre tournant. Plus intimiste, plus caliente mais surtout plus symbolique. Bien évidemment, il ne le reconnaîtrait jamais, l'australien. Trop accroché à sa fierté ou à ce célibat dans lequel il s'enferme. Il avait pourtant faillit à cette règle infaillible en lui demandant de lui donner à son tour une raison de prendre son pied. Il avait laissé le champ libre au bouclé de lui montrer l'étendue de son talent. C'était le risque de se laisser aller, de déposer les armes de la timidité et de la solitude. Une solitude qui était bien loin quand les baisers du jeune homme reprirent de plus belle. Quand il répondit favorablement à sa demande. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que Zende n'allait pas regretter de lui avoir posé sa requête. Pas pour le moins du monde. Il lui parle de folie et Zende sent un premier boum dans la poitrine. Une déclaration à peine voilée de la danse endiablée qu'ils opéraient depuis le bar, depuis qu'il lui avait dit qu'il le voulait. Il n'avait jamais été aussi certain de vouloir posséder quelqu'un, Zende. Il avait senti quelque chose avec Zakir presque immédiatement et le fait de le retrouver n'était qu'un coup de pouce du destin... qu'il avait dû saisir comme on saute sur un big mac offert par Mcdo. Rien que pour cela, il salivait d'avance.