solitude dupée // zende

t'es presque dans ton élément. presque. parce que ce restaurant, jamais tu ne serais venu de ton plein gré. trop huppé. la pelouse parfaitement tondue, les statues ornant le jardin. les buissons taillés de manière élégante. l'ambiance cosy, les lumières légèrement tamisées. le pianiste au fond, ses doigts bougeant comme dansant sur les délicates touches bicolores, les notes fusant avec grâce dans l’atmosphère toutefois guindée de l'établissement. et les clients, tous plus riches les uns que les autres. tous à vouloir les plats les plus raffinés dans leurs assiettes, les bouteilles les plus millésimes à leurs tables. tout ici n'est qu'apparences. tu sais bien de quoi tu parles zakir. caméléon, tu te fonds dans la masse, ta chemise parfaitement cintrée, le petit noeud papillon apportant une touche d'élégance bienvenue. toi t'es plus mcdo. fast-food. bars blindés, où il faut gueuler pour se faire entendre de ses potes. où les chopes de bière dégoulinent, salissent, et où tout le monde rigole, chante, danse. ici tout le monde chuchote. les rires sont discrets, les sourires rares. et pourtant tu sais comment t'y mouvoir, comment y trouver ta place. tu accompagnes une quarantenaire ce soir. une riche entrepreneuse, qui profitant de l'absence de son mari, en asie pour conclure un quelconque contrat, s'affiche aux bras d'un jeune homme comme toi. plus vigoureux. plus ... appétissant. et pourtant tu sais qu'elle compte t'emmener chez elle après. pour continuer la soirée. la nuit. une enveloppe supplémentaire pour ce service extra. un imprévu. et pourtant t'es prêt à te laisser faire. même si elle n'est pas moche, c'est pas ton genre. bien conservée pour son âge. cours de pilates, sûrement. toi c'est sa maison qui t'intéresse. l'emplacement d'éventuelles caméras. le code de l'alarme. un chien. t'es prêt à prendre toutes les infos qui te permettraient de revenir dans quelques mois. trois, quatre, six, dix. t'en sais rien. quand t'auras besoin. sauf qu'aujourd'hui t'es pas spécialement à l'aise. derrière ton délicat sourire, et même si tu arrives à suivre les conversation des deux deux autres couples attablés avec vous, t'as les yeux qui fuient. vers une table plus loin. plus jeune. où se trouve zende canderra, le footballeur. avec qui tu as joué au chat et à la souris à une soirée. rapprochement, provocations. il te plait, t'en doutes pas. le fourmillement dans le creux des reins. rien qu'un exemple. lui aussi semblait se laisser prendre dans tes filets. avant qu'il ne pose des barrières, parte rapidement. t'as rien capté. et pourtant il est juste là-bas, première fois que tu le revois en vrai depuis cette fameuse soirée, il y a quelques semaines. tu te demandes si il t'a vu. tu parierais que oui. tu tentes de l'oublier, de ne pas faire attention à lui. et la soirée continue. jusqu'à que t'ailles aux wc. le vin qui te monte peut-être à la tête. ou juste une envie de pisser. déjà tu pousses la porte, te retrouvant dans la pièce silencieuse. t'es seul. encore.

@zende canderra

La bande son d'ascenseur produite par les baffles annonçait déjà la couleur. Elles surplombaient le gratin d'invités du moment, des plus riches aux plus connus, des influençeurs et des prometteurs. Le verre à la main, négligemment assis sur le bord de la chaise haute, Zende espérait acquérir au titre du fortuné. Il essuyait encore le titre de jeune prometteur, bien que cette saison serait celle de sa révélation. Mot auquel il aimait croire, à l'image de toutes les merveilles que lui promettait son manager. Son agent était quelque part au milieu de cette ambiance des plus exotiques et festives. De celle où on sentait autant le parfum n°5 de Chanel que celle de la clope électronique au parfum de fraise. Celle où les rires étaient inaudibles, presque aussi calculés que les regards qui s'échangeaient, se cherchaient. Il ne s'était pas encore totalement habitué, Zende. À l'argent, à l'alcool, aux piscines et autres extras : oui. À ce jugement, à ces regards et à sa réputation : pas vraiment. Et il se demandait réellement si lui, il avait quelqu'un au final. Un à scruter, un à trouver. L'alcool aidant, il faisait mine d'écouter l'un de ses coéquipiers qui était à sa table. Il voyait ses gestes, entendait un autre rebondir sur ses dires mais il parcourait les alentours du regard jusqu'à ce qu'il se stoppe net.

Un mec avait retenu son attention. Son regard mystérieux qui ornait son visage si juvénile, ses cheveux crépus dans lesquels il avait passé sa main innocemment... Sa taille de guêpe, son corps fin et parfait. Lui. Zakir, du moins c'est ce qu'il semblait se rappeler. Il ne pouvait détourner son regard tant il était obnubilé. Comme la première fois, en faite. Un sorte de déclic imprévisible et perçant et pourtant. C'est avec un coup de coude que le numéro 7 le tira de sa contemplation nocturne .

« Mec, tu en penses quoi toi? »

Il essaya d'un air un peu provocateur mais sympathique de montrer qu'il avait suivi la moitié de la conversation. Ou le tiers. Les autres gars le regardèrent, surpris. Il leur répondit, se redressant soudainement sur sa chaise : « Vous savez quoi les mecs? Prenez ce que vous voulez, je paye la prochaine tournée. Je vais juste faire un tour.» . Il se leva, s'éloignant d'eux en leur faisant un geste de la main.

La vérité? Elle n'était pas bien loin. Il avait suivi Zakir jusque vers les WC. Il s'était posté dans un embranchement derrière la porte, donnant sur un petit couloir. Il attendit qu'il ressorte et l'attrapa par le col. Heureusement pour lui, il n'y avait pas eu de passage alors, personne ne l'avait vu l'alpaguer de la sorte. Il se laissa tomber contre le mur, son regard trouvant le sien instantanément. Il ne le lâchera pas, il a réveillé quelque chose en lui. Quelque chose qu'il sent à nouveau à son contact. Pas de place au doute, à l'indécision.
«Salut toi.» dit t-il dans un souffle. Il espérait qu'il ne l'ait pas oublié mais il emprunta tout de même son regard de vainqueur. Nouveau match à l'horizon. Et il fallait le gagner.

la musique ne te parvient plus qu'étouffée, et la fraîcheur qui règne dans les wc te réveille un peu. tu t'étires rapidement, le craquement de ton dos résonnant un peu trop fort à ton goût. une fois que t'as terminé de pisser, les mains propres, tu replaces une boucle, appréciant ton reflet dans le miroir. esquissant un sourire satisfait, tu ressors, air de vainqueur sur la tronche. tu déchantes très vite. ton col qui est tiré, ta respiration qui se coupe sous l'effet de la surprise. tes yeux qui cherchent, paniqués, d'où vient cette agression. puis tu comprends. zende. tes lèvres qui s'étirent en un fin sourire. mais déjà tu te crispes quand il te pousse contre le mur, sans te lâcher. t'es bloqué. il te salue, murmure sans hésitation, et sa manière te parler hérisse la peau de ta nuque. tu ne lui imaginais pas ce côté dominateur, mais cela ne fait que rendre les choses plus ... intéressantes. sans te débattre, tu fixes ton regard dans ses yeux foncés. — zende. vous êtes seuls dans le couloir. personne à l'horizon. douce tentation. — comment tu vas depuis la ... dernière fois ? ton sourcil qui se hausse, interrogateur, le ton de ta voix légèrement provocateur. tu veux qu'il se souvienne. qu'il se souvienne du jeu de séduction qui s'était installé entre vous deux, l'adrénaline, l'envie. car te retrouver là, à quelques centimètres, sans pouvoir bouger, te semble torture. alors tu décides de braver le danger. de t'approcher de cette ligne invisible. tu tires un peu sur ton col, et malgré la résistance du tissu, ton visage s'approche du sien. tes lèvres juste à côté de son oreille, tu pousses sur tes pieds pour arriver à son hauteur. — tu te souviens encore de moi ? puis tu recules, battant en retraite, un sourire malin sur le visage, les yeux qui se plissent légèrement. afin de mieux observer sa réaction. t'as le coeur qui cogne.

@zende canderra

D'une façon tout à fait inattendue, la providence avait mené Zende sur la route de Zakir. Le destin les mêlait à nouveau tous deux. Etait-ce parce que leur entrevue avait été trop courte ou bien était t-il lui aussi un homme promis à un bel avenir? Il n'avait pas réfléchi, Zende. Un seul regard et il s'était emparé sans se soucier d'un quelconque refus de sa part. Comment aurait t-il pu, au final alors que le jeune homme le tenait en joue par le col? Habilement, le bouclé entra dans son jeu, le nommant immédiatement. Il avait de la mémoire, bon point évident pour lui même si Zende attendait plus. Tellement plus. Pour une raison encore inconnue, il sentait qu'il pouvait se le permettre avec lui. Que Zakir semblait être un joueur. Soudain, il se mit sur les pointes tout en le rappelant à son bon souvenir dans l'oreille. Une incitation frivole à laquelle il roula des yeux. Le sourire, encore timide restait cependant sur ses lèvres. Il ne voulait pas se dévoiler, loin de là. Juste ce qu'il fallait pour allumer la mèche et laisser le tout s'embraser. Pas trop vite, pas trop tard. Il soutint son regard, plantant dans ses yeux noirs une satisfaction nouvelle, perçante. Il lui répondit,d'une voix lancinante.
« Evidemment. Presque autant que tu te souviennes de moi... non? ». Il ne suffisait déjà pas de grand chose pour que l'ego du footballeur soit flatté. Alors à l'idée de voir Zakir surpris d'une telle attention, il s'en réjouissait d'avance.
Et il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Il traîna son regard plus bas, sur son torse pour l'imaginer sans ce col si bien ajusté. Relevant la tête légèrement sans rompre le contact avec lui, il ajouta.
« Un si bel homme tout seul dans ce couloir... J'y crois qu'à moitié. » . Il feint la méfiance, la déception aussi. Il aurait peut être dû être acteur même si son jeu laissait à désirer.
« C'est sûrement mon soir de chance. » dit t-il dans un souffle, rapprochant sa main de ses cheveux. Son corps l'appelle mais il ne peut le coller. Par crainte que quelqu'un les surprenne mais il en a foutrement envie.

le sourire sur ses lèvres reste un brin timide. bien trop à ton goût. toi t'es le feu. tu aimes quand ça s'enflamme, quand ça brûle. évidemment que tu te souviens de lui, quelle question. ses regards provocateurs, envieux, ce fourmillement au creux des reins, cette recherche de proximité. avant qu'il ne stoppe tout, ne pose un mur entre vous, une distance. tu pouvais comprendre, pour une célébrité comme lui, se faire voir aux bras d'un autre homme ... les journaux s'empareraient du cas. entre autres. mais au fond, cela te vexe peut-être un peu. pour toi la passion n'est pas quelque chose qu'il faut brider, cacher. mais tu peux comprendre, encore une fois. sauf que là, pas de témoins. uniquement zende et toi. le sportif ne manque pas de relever votre solitude, son regard se promenant le long de ton corps. frisson inavoué, envie réprimée de te coller à lui. tu déglutis, le dos appuyé contre le mur, scotché. ses mains qui se baladent, trop proches de tes cheveux. tes paupières qui se ferment l'espace d'une seconde. arrête tes conneries zakir. tu penses quoi, que tu vas pouvoir lui sauter dessus, enrouler ses jambes autour de sa taille ? ici, dans ce restaurant, avec la fine crème de la ville à quelques pas ? avec ta cliente qui doit déjà s'impatienter ? — ton soir de chance ? peut-être bien. un clin d'oeil aguicheur, un sourire en coin. tu veux le faire craquer. tu veux qu'il assume son attirance pour toi, qu'il le dise, qu'il te le fasse sentir. t'es avare en paroles, tu le sais. alors tu réagis par l'acte. ta main qui se pose sur le torse de zende. ton index qui descend, lentement. — j'ai déjà quelque chose de prévu ce soir. ta voix qui traîne, qui se fait lente, désireuse. t'es pas autant entreprenant avec un parfait inconnu, d'habitude. quoique. mais là, les gestes de zende montrent bien qu'il te cherche, qu'il te veut. tu crois. alors quand ton doigt butte sur sa ceinture, tu t'arrêtes, l'interrogeant du regard. — mais je crois que pour toi, je pourrais me libérer. ton sourcil qui se hausse, interrogation lancée au visage du jeune homme. déjà tu tentes de te défaire de son étreinte. car tu ne peux rester ici beaucoup plus longtemps. ta cliente qui jette des coups d'oeils aux alentours, espérant t'apercevoir. si elle savait ce qui se tramait à quelques mètres ...

@zende canderra

@zakir jamal

L'air pensif, il ne lâche pas sa proie, Zende. Il arbore un côté timide à souhait alors qu'il bouillonne à l'intérieur. Il sait bien qu'il a sûrement tord de se contenir, de ne pas lâcher prise. Cette constante impression de se sentir épié le comprime. Il sait que son orientation sexuelle pourrait passer à travers, que personne ne lui en tiendrait rigueur. Pourtant, l'habitude joue contre lui. Il s'est caché , à créer son jardin secret dont sortaient au final peu d'hommes. Il aimait faire le grand gaillard et le séducteur alors qu'il était un sélectif des plus intransigeants. Il les choisissait ses compagnons de fortune. Ceux qui verraient son corps sous la literie immaculée des plus beaux hôtels. Ceux qui n'auraient rien d'autre que cet instant charnel, l'étreinte à durée limitée.

Il avait l'air crispé, Zakir. Comme un animal à qui on refermait subitement la porte. Il feignait bien le contrôle de la situation, après tout il avait de la ressource et cela, Zende le savait. Depuis la première fois où il l'avait vu, il avait senti que ce jeune homme était un pro de la discussion, un as de l'impro. Il le prouvait une nouvelle fois. À la simple possibilité de mettre à exécution son plan, Zende en salive d'avance. Il a beau la jouer hypothétique, le châtain sait bien qu'il pourra être le plus vaillant sur ce coup là. Déterminé à souhait, il se sentait pousser des ailes. Vilain désir qui criait famine à l'intérieur de ce corps déjà si sollicité par l'effort.

Douce entrée en matière quand son interlocuteur glisse son doigt sur son torse, le parcoure légèrement avant de mettre à mal son plan. Grimace qui se lit sur son visage mais sa voix est assez audible, prise d'un élan d'audace.
« Quel dommage que tu sois occupé...»

Il est contrarié, le menton relevé pour attendre une autre parole, une remarque. N'importe quoi pour qu'il garde sa proximité avec lui. Il ajoute, symbolisant son fantasme en évoquant la possibilité de se libérer. De n'être qu'à lui. Il s'humidifie les lèvres et garde le peu de distance. Il passe ses mains autour de sa taille pour le ramener vers lui. Il baisse le regard pour le contempler avant de se perdre dans ses yeux, d'observer chaque parcelle de son visage avec une attention particulière comme si un détail lui avait échappé. Il inspire et rapproche son visage du sien. Il lui roulerait bien une pelle,là de suite. Il se contente de frotter son nez contre le sien. Deux ombres chinoises éclairées par le spot du couloir mais il l'emprisonne dans ses bras, Zende. Le désir qui gronde, qui monte pour ne pas le laisser s'echapper. Et ces secondes, bien trop longues qui l'oblige à lui demander, à demander son dû. D'une voix lancinante. « Je préfère ça... Combien de temps, une minute? Une heure? ». Et il desserre ses bras un moment avant de poser ses mains autour de sa nuque. Il caresse ses épaules avant de les maintenir fermement entre ses doigts. L'alcool faisait son effet. Autant lancer le jeu d'emblée. « Choisis bien. Tu as toute mon attention... ». Il garde sa position car il veut voir. Voir de quoi il est capable. Voir s'il serait l'amant dont il a besoin, là. Maintenant. Pas de promesses, pas d'attente. Son corps frémit à cette seule idée, à faire de Zakir sien. Il dépose un baiser furtif sur sa nuque. Il veut l'entendre souffler, haleter. Qu'il soit à son paroxysme, qu'il lui dise d'y aller. De franchir la ligne blanche, de griller le feu rouge. Qu'il le laisse l'emporter au loin. Qu'ils ne fassent plus qu'un.

la déception qui rend son visage un peu plus sombre, le voile qui traverse ses yeux pourtant si désireux. t'es satisfait de ton effet. de l'espoir qui emplit son torse que tu devines musclé quand tu évoques la possibilité de te libérer pour lui. il a mordu à l'hameçon, ton piège savamment préparé. tu n'as plus qu'à maintenir la pression sur la ligne, ne pas laisser zende s'échapper. t'es presque certain qu'il ne s'en ira pas. au contraire, son visage qui s'approche. tu peux sentir son souffle sur ta peau, l'odeur masculine mêlée à l'alcool. dangereux cocktail, tes sens déjà exacerbés par l'envie. ses lèvres toujours plus proches. une poussée sur tes jambes et tu pourrais l'embrasser. le goûter. refermer tes mâchoires, l'engloutir dans ta luxure. et pourtant il te nargue. vos nez qui se chatouillent, un contact électrique. bref. trop bref pour toi. malgré sa main qui t'empêche de bouger, ton bras coincé dans un véritable étau. encore une fois tu déglutis en écoutant sa question. t'as pas envie de le laisser gagner. pas encore. alors tu hausses les épaules, un sourire narquois sur le visage. t'as pas envie de montrer que t'es perturber. que les doigts de zende sur ta nuque te donnent envie de t'abandonner à lui. de te laisser aller, de plonger dans son regard, dans ses lèvres, dans son corps. tu frémis quand le sportif maintien tes épaules en place. t'es piégé. et ça te plait. horriblement. le baiser sur ta nuque, il te coupe la respiration. t'empêche de bouger. dos à zende, tu fermes les yeux l'espace d'une seconde, profitant de l'obscurité pour tenter de réunir ton esprit chamboulé. distrait, virevoltant. à cause de lui. de cette attirance, de cet aimant qui semble connecté à tes entrailles. détendant tes traits, ne montrant pas ton agitation intérieure, le feu qui te dévore sous la peau, tu passes à côté de zende, en direction de la salle. il est temps de retourner là-bas. — après le repas, je t'attendrai au bar en face. tu connais l'endroit. tu t'es déjà trop de fois attardé là-bas avec des clients. un établissement chic, à l'ambiance tamisée, proposant une ambiance intime, là où peuvent se rendre ceux qui ne souhaitent être vus. — et à partir de là, nous avons toute la nuit. pour quoi faire ? ça serait à zende de décider. même si tu as ta petite idée. brisant la proximité entre vous, tu laisses traîner ta main, tes doigts passant brièvement, avec délicatesse, légèreté, sur son entre-jambe. tu ne t'y attardes pas. juste de quoi le rendre fou d'envie, qu'il compte chaque seconde jusqu'à vos retrouvailles. lâchant un petit clin d'oeil flotter entre vous, tu retournes à table, sourire sur la tronche. comme si de rien n'était. t'as beau ne rien montrer, t'as envie de zende. de sentir son corps contre toi. alors tu te prépares à inventer une excuse merdique à ta cliente. elle ne sera pas contente. tu le sais. un rabais sur votre prochaine rencontre, une promesse d'une nuit torride, et tu seras libre pour zende. le seul qui compte pour ce soir.

@zende canderra

@zakir jamal

Le grand jeu avait commencé, en témoignent des doigts qui restaient près de la nuque du jeune homme au teint mat et au regard de braise. Il ne lui en fallait pas beaucoup à Zende. Frustration dilettante, toujours plus lointaine. Il se contenait, le footballeur. Il se disait qu'avec un peu de chance (et de films X) il parviendrait bien à assouvir toutes sortes de fantasmes et oublier qu'il avait besoin de ça. Cette seule proximité avec Zakir lui signifiait qu'il s'était trompé. À le voir jouer ainsi avec lui, Zende se répétait qu'il était tombé à pic. Il serait son passe temps de la soirée, un nouveau gars qui devrait fermer sa gueule une fois l'acte terminé. Leurs têtes ainsi collées, le souffle haletant de Zende qui en attendait plus. Qu'il pensait plonger la tête la première... Quand Zakir émit un stop de la main. Tuant dans l'oeuf le désir grandissant de Zende, coup de sifflet avant l'attaque contre le gardien. Il soupira, fronçant les sourcils. Il avait horreur qu'on le contredise, encore plus qu'on ne veuille pas assouvir ce qui était de toute évidence la promesse d'une bonne partie de jambes en l'air. Il pensa lui manifester son mécontentement quand dos à lui, il lui fournit une autre possibilité. Une option sur le bar d'en face. Plus tard,serait ce alors plus fort? Zende feint de réfléchir. Juste pour doser son envie, voir si il lui donnera autre chose. Il passe son main près de son entrejambe et instantanément, Zende sent des frissons le parcourir. Comme toutes ces autres fois où il s'est allé avec les mecs qu'il choisissait, qu'il payait. Cependant,cette fois il sentait un autre élément : l'adrénaline, indéniable, couler dans ses veines. C'est justement parce que ce n'était pas immédiat qu'il sentait imploser. Il n'allait pas l'embrasser mais il imaginait d'ores et déjà quand il le retrouverait.

Il s'éloigna, le contemplant de bas en haut une dernière fois pour garder en mémoire son corps une fois qu'il pourrait à nouveau le toucher. Il s'en alla rejoindre ses coéquipiers d'équipe alors qu'il avait encore le coeur qui battait la chamade. Il paya sa tournée comme il l'avait précisé auparavant avant de s'en enfiler encore un. Deux. Il était parfaitement le mec bourré du bar bien qu'il tenait encore debout. Il se mit à improviser quelques pas de danse puis un jeu de jambes avec les autres gars. Rires aux éclats, dans ces moments là, Zende se sentait exister au milieu des autres. Un mec avec du potentiel.

Il jeta un regard sur son portable. C'etait l'heure. Il prit congé de son équipe et s'aventura dehors. Zakir devait l'attendre à l'intérieur. Il ne le connaissait pas cet endroit. Néanmoins, l'ambiance lui donna le ton : tamisé, intimiste, discret. Des qualificatifs qui lui convenait parfaitement. Il s'avanca à l'intérieur, la musique l'embarquant déjà ailleurs. Il cherchait du regard Zakir qu'il finit par voir quelques mètres plus loin. Il sourit, lui lança d'un air malicieux.


« Alors, ça annonce quoi l'after? »

Il bouillonne, Zende. Peut être encore plus que tout à l'heure. Il sait que maintenant, Zakir ne s'en ira pas. Qu'il avait tout le temps de lui donner du beau, de l'inoubliable. C'était fugace, indéfinissable et furtif. Parce que Zende, il ne supporterait pas de lui donner plus que cette étreinte nocturne, ce contrat à durée déterminée. Il savait qu'il ne pourrait pas,qu'il en était incapable. Il s'avança face à lui avant de poser sa main droite sur la taille du bouclé avec aisance. Le deuxième round avait sonné et, avec lui, l'ascension du désir.

Il poursuit, chuchotant près de l'oreille du jeune homme.
« Tu connais cet endroit...non? Tu me fais visiter? ».

Il jouait de nouveau, cherchant à savoir où il l'emmènerait si il le laissait faire. Ou cette surprise le conduirait.  

le reste du repas passe lentement. beaucoup trop lentement. tu évites de regarder ta montre, les minutes ne s’égrainant qu'à un rythme insoutenable, interminable. lorsque finalement tout le monde se lève, t'as le coeur qui cogne un peu plus fort. ton horloge interne qui accélère. tu résistes à l'envie de prendre congé d'un signe de la main, de quitter l'établissement guindé, de courir de l'autre côté de la rue. mais tu restes là, un sourire bien maîtrisé sur le visage, hochant délicatement la tête. ta cliente qui dépose un délicat baiser sur ta joue, te rappelant ta promesse d'une nuit de folie. tu frémis, profitant d'une seconde de répit pour clore tes paupières. si c'est le prix à payer pour te retrouver dans les bras de zende, alors tu acceptes de bon gré. mais tu te caches bien de le lui avouer, te contentant d'acquiescer. docile.

...

accoudé au bar, tu scrutes l'entrée comme un lion attendant que sa proie passe la porte. un verre de rhum déjà presque terminé. les effluves d'éthanol qui te caressent les narines, qui te brûlent le gosier. qui enflamme tes veines petit à petit. une étincelle pour que tout ne bouillonne. une étincelle appelée zende. finalement il entre, te repérant de ses yeux félins. la démarche souple. le ton assuré lorsqu'il te questionne sur la suite. tu t'apprêtes à répondre lorsque sa main se pose sur ta hanche. tu déglutis, tes pensées interrompues par son geste inattendu. lui qui en public peut se montrer des plus pudiques, semble perdre le contrôle. un sourire sur tes lèvres. un haussement d'épaules désinvolte. — je t'offre un verre pour commencer ? avant de t'offrir tout entier ? tu commandes deux rhums. pas de ceux qu'on explose en y ajoutant du coca. plutôt de ceux qu'on déguste, ou qu'on termine d'un coup. laissant les saveurs exploser en bouche. de ceux qui laissent un goût prononcé sur la langue. qui brûlent le palais, qui chauffent la poitrine. et qui enivrent l'esprit. — santé. tu lèves le verre, et en termine le contenu d'une traite. le clac quand le verre retombe sur le comptoir. que tu t'approches de zende, de son oreille. — est-ce que je t'attire, zende ? pas de raccourcis. tu penses, donc tu parles. tu veux savoir. ne pas jouer double-jeu. ne pas tourner autour du pot toute la nuit. et tu sais que ça peut surprendre parfois. t'as envie de le dérouter, de le rendre fou de désir. t'as bien vu qu'il te veut. il a juste trop honte pour l'avouer. ou ne peut pas se le permettre, tout simplement. alors en reculant, tu laisses tes lèvres traîner le long de sa joue, y laissant un fin sillon d'humidité. qui termine sa course par le coin de sa bouche, à la naissance de ses lèvres. pour qu'il puisse se rendre compte de toi, de ton goût, de ton odeur. jusqu'à qu'il ne s'y perde.

@zende canderra

@zakir jamal

La démarche assurée, le bar fourmille de monde mais d'une manière inexpliquée, force était de constater que le brun bouclé avait une bonne raison de lui avoir suggéré cet endroit. Peu importe les gens, ils ne lui adressaient qu'une indifférence notoire. Etait-ce parce que personne ne l'avait reconnu ou bien étaient t-ils tous occupés à autre chose? Il s'était montré entreprenant, Zende. Il ne serait pas aussi séducteur que Zakir mais le simple fait de lui avoir posé une main sur sa hanche fit frémir le jeune homme. Sourire satisfait qui se dessinait sur le visage de Zende. Zakir lui proposa un verre de rhum. Il acquiesça d'un hochement de tête et fût content de trouver un breuvage des plus juteux. Il était pur, délicieux. Il n'était pas ajouté à du soda et rien que pour cela, le footballeur reconnût le bon goût de son partenaire de soirée. Il le regarda boire d'une traite et s'empressa de faire de même. Alors qu'il s'était lancé, il l'entendit lui murmurer s'il l'attirait. Zende haussa des sourcils, posant son verre alors qu'il terminait sa boisson. Il ne passait pas par quatre chemins. Il était au fur et à mesure impressionné d'une telle aisance à draguer. Lui qui cherchait le but ultime (en peu de temps finalement) il observait chez Zakir une stratégie payante. Car le jeune homme attisait le désir, frémissant et encourageant l'autre à se perdre. À abandonner les armes causées par la timidité ou l'orgueil. Il séduisait en regardant l'homme avec autant d'envie que de découverte. Comme s'il essayait de le conduire à son summum, à dépasser ses propres limites. Il était dérouté, Zende. Comment pouvait t-il être si serein, si calme et si envoûtant à la fois? Faisait t-il ça sur demande? Il était clair qu'il était un as de l'approche.

Zakir, il joue. Il essaie de devenir ce que pense Zende. Ce dernier lui lance un regard rempli de sens et de frénésie quand il le questionne son attirance. Evidemment qu'il est à fond le footballeur. Il n'a jamais été aussi euphorique. Le rhum mais aussi le danger le rendent si festif. Il pourrait presque ignorer le reste des gens présents. Il compte répondre lorsque le bouclé le prend de court. Instantanément. Il lui lèche la joue avant de prendre possession de ses lèvres, de l'embrasser à pleine bouche. Zende ferme les yeux à ce contact si intense, si inattendu. Il avait prédit ce moment mais il n'aurait jamais pensé qu'il soit si fort, si précis. Il avait la curieuse sensation que Zakir savait exactement comment le faire plonger. Ou alors, il connaissait parfaitement son métier. Bien sûr, Zende ignorait ce que Zakir faisait dans la vie mais il était certain que c'était un séducteur hors pair.

Il le frustre,Zakir. Terminant le baiser plus tôt qu'il ne l'avait envisagé, Zende se mord la lèvre. Bon sang qu'il lui avait fait de l'effet. Maintenant, il le laissait languir et crier famine de ce corps à corps qui ne demandait qu'à surgir. Le souffle haletant, Zende posa à nouveau ses mains sur sa taille mais le tira cette fois contre lui avant de lui rouler une pelle. Chose qu'il n'aimait pas faire en public mais pour le coup, ses envies prenaient déjà le dessus. Il répondit, collant sa tête contre son oreille droite. Distinctement.

« À ton avis? Tu penses vraiment que je suis indifférent? »

Le prenant de court, il retira ses mains pour lui attraper le bras et l'emmener plus loin. Il partait à l'aveuglette, uniquement guidé par son instinct. Il lui fallait un endroit calme et avec peu de personnes. Il marcha quelques secondes avant d'élire un bout de couloir qui semblait inhabité. Belle providence et surtout bonne trouvaille. Il y avait bien de l'autre côté un couple en pleine discussion mais ils semblaient être sur le départ.

Zende s'arrêta là, gardant la main de Zakir dans la sienne. Il planta ses iris dans les siennes, signifiant la suite. Il ne ferait plus machine arrière. Zakir avait délibérément éveillé sa curiosité et son désir qui montait crescendo. Il ne s' arrêterait pas en si bon chemin, sans être allé jusqu'au bout. Sans avoir explosé , vidé ce trop plein en lui. De frustration, de joie, de plaisir.
«Ça va secouer.».

Il reprit de plus belle, attrapant maintenant sa tête dans ses mains en l'embrassant langoureusement. Son visage se perdit dans sa nuque, il ferma les yeux et déposa ici et là d'autres baisers bienfaiteurs. Furtifs mais nombreux, il déplaçait déjà ses mains. Une dans ses cheveux comme pour les agripper dans sa paume, pour lui montrer cette folie qui s'emparait de lui. De l'autre, elle descendait le long de son corps pour lui caresser le torse. Il passa sa main en dessous du tissu pour toucher ce ventre si fin en remontant jusqu'à la poitrine. Mouvements circulaires et baisers qui, cette fois, atteignaient ses omoplates. Il se retire un moment, reprenant son souffle avant de jouer de nouveau avec ses lèvres. Sa langue qui se lie si harmonieusement avec celle de Zakir. Plus vite, plus profond. Franchement c'est le kiff. Le rhum l'incite à faire davantage. Il lui caresse la joue même si il finit elle aussi par la serrer, par l'écraser. Pulsions trop fortes, désir si longtemps refoulé. Sa main droite se risque plus bas.