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| papillons noirs. (julius) | |
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| Sujet: papillons noirs. (julius) Jeu 9 Jan - 11:26 |
| Ils paraissent d’abord lointains… faibles. Comme à des années-lumière. Alors qu’elle est plongée dans les bras de Morphée, accessoirement ceux de l’être aimé, elle ne les entend pas tout de suite. Mais les coups sont répétés, de plus en plus effrénés. Et elle, a le sommeil trop léger pour y échapper. L’esprit trop sur le qui-vive, aussi, certainement, pour qu’elle ne soit pas aux aguets de la prochaine crise qui peut arriver. La Latina ouvre péniblement les paupières, pour se tourner vers l’homme qu’elle aime. Il est encore profondément endormi alors qu’elle entend toujours ce bruit incessant émaner de la porte d’entrée. Elle se redresse pour jeter un bref coup d’œil au radio-réveil sur la table de chevet. Trois heures passées. Un faible soupir s’échappe des lèvres de la belle avant qu’elle ne saisisse son fin peignoir en soie pour l’enfiler. Elle quitte la chambre le plus discrètement possible, pour rejoindre l’entrée. Elle ne sait pas qui est son mystérieux visiteur. Mais elle pense tout de suite aux personnes les plus chères à son cœur. Elle pense aux amis de Nikolaï, aux siens, mais évidemment aussi à sa famille. Il y a Peyton, puis il y a Julius… Mais Julius ne s’est pas manifesté depuis si longtemps. À la seule évocation, dans son esprit torturé, de son petit frère, elle est affublée d’une source d’inquiétude supplémentaire.
Il a le don de te mettre dans tous tes états, Même quand il n’est pas là,
Surtout quand il n’est pas là.
Elle essaie d’évacuer ses craintes pour ouvrir enfin la porte à ce visiteur de la nuit. C’est là qu’elle le voit, son frère… – Julius... laisse-t-elle échapper, un brin troublée, mais déjà bien réveillée devant lui. Ce frère auquel elle pensait il y a quelques secondes à peine, comme un réflexe instinctif. Le frère qui, depuis trop longtemps, ne lui a pas donné signe de vie. Noël est passé, la nouvelle année aussi. Elle est obstinément tombée sur son répondeur, mais le voilà devant elle, contre toute attente. Ou ce n’est peut-être pas si surprenant. Julius apparaît et sort de sa vie avec une facilité déconcertante. Il a toujours été ainsi, tout du moins avec elle, parce qu’elle sait que Peyton a plus de chance qu’elle. Mais leurs relations n’ont jamais été aussi conflictuelles. Ni, peut-être, aussi fusionnelles. Dans un instinct à mi-chemin entre la grande sœur et la mère, elle s’avance aussitôt sa surprise passée pour le serrer dans une étreinte. C’est comme un soulagement chaque fois que tu le revois. Comme si tu avais toujours peur que la dernière, était la dernière fois. Elle le garde quelques secondes, contre elle, heureuse de le voir. Peut-être même plus rassurée qu’heureuse. Mais elle n’a aucune idée de ce qu’il fait ici, surtout à une heure pareille. Il doit certainement s’être passé quelque chose… il y a toujours quelque chose. – Tout va bien ? finit-elle par lui demander, la voix douce pour ceux qui la connaissent plus ou moins. La voix empreinte de ce soupçon d’inquiétude qu’elle leur masque trop bien. Mais, lui, il la connaît trop par cœur pour ne pas se douter que, déjà, il a réussi à l’effrayer. Comme elle, elle le connaît trop bien pour ne pas déjà s’imaginer mille et un problèmes qui auraient pu lui arriver. Parce qu’il peut se passer une semaine, un mois, un an. Chaque fois qu’ils se retrouvent, il a toujours l’effet d’un ouragan. Pas seulement dans la vie de sa sœur, mais surtout dans son cœur.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Ven 10 Jan - 9:08 |
| Il lève maladroitement le poignet pour jeter un coup d’oeil à sa montre. Généreux présent d’Isabella. Et s’il n’était pas si naïf - ou de mauvaise foi, Julius aurait sans doute compris dès l’obtention de cet accessoire de mode, que son ainée s’était lassée de ses retards incessants. Seulement, ce n’est plus que ça. Un accessoire à ses tenues faussement négligées, figée à onze heure trente cinq. Un détail que le taux d’alcoolémie de son hémoglobine lui fait oublier, une nouvelle fois, alors qu’il ferme l’oeil gauche pour y lire l’heure.
Il est encore tôt.
Mais, il en a tout de même marre de tourner en rond. Elle est disparue, encore une fois.
Jules lève donc le bras puis hèle un taxi, en titubant légèrement. « Chez Isa, chauffeur ! » Le quadragénaire arque un sourcil et attend toujours. Ah... Oui, d’accord. « Chez Isa, s’il-te-plait ? » Mais, rien. « Allez, c’est sur ton chemin ! » Malin. Convainquant. Il faut bien cinq bonnes minutes de plus au chauffeur pour obtenir une adresse approximative, et introuvable par son gps. « C’pas grave. J’vais te guider, l’ami. Au truc rouge métallique, là-bas, c’est ça, ce truc là, ouais... Bah, tu tourne à droite. Non, non. Ici. Tourne à droite. Pas ta droite. Ma droite. NON. L’AUTRE DROITE, matelot ! » Les yeux au ciel.
Il ne se ferait certainement pas engager sur mon bateau, celui-là.
L’instant suivant, il est là a cogner à sa porte, au rythme de cette chanson qu’il a dans la tête. Il soupire en arrivant au second refrain. Et s’impatiente alors qu’il n’y a aucune réponse. Il lève à nouveau le poing. D’abord, pour vérifier l’heure. Seulement onze heure trente cinq. Un nouveau solo de batterie improvisée contre la porte en cèdre rouge du luxueux appartement la fait apparaitre. « Hey! « C’est joli, c’que tu portes. Tu sortais ? » qu’il s’émerveille, un brin de déception dans la voix, à l’idée que sa soeur l’abandonne là.
« Julius ... » Pas le temps de répliquer quoi que ce soit, qu’il se retrouve dans les bras de son ainée. Muet, il en profite. On est si bien, en fait, dans les bras d’Isa. C’est douillet, réconfortant. Il s’y endormirait presque, si elle ne s’éloignait pas si tôt. « J’sais pas. J’ai besoin d’ton aide. J’la trouve plus. Tu l’aurais pas vu ? Elle a disparue encore... » Sa moto. « Mais avant, t’veux bien payer l’taxi stp ? Il connait pas vraiment sa droite, juste un peu la gauche. Mais, il m’a quand même conduit à toi. Et j’ai oublié mon portefeuille... » Quelques pas, stoppé par la patère et autres babioles se dirigeant directement dans les pieds du grand brun. Les salauds. J’suis presque certain qu’ils étaient pas ici, tout à l’heure. Que des objets, surtout, qu’il est semble-t-il incapable d’enjamber sans perdre l’équilibre, alors que celui-ci tente de se frayer un chemin jusqu’à la cuisine. « T’aurais pas d’la pizza ? J’ai bien envie d’une pizza... » Pas de gène, il fait comme chez lui et ouvre grand le frigo. « J’peux te prendre un coca ?! »
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Ven 10 Jan - 12:42 |
| Il y a des choses qui ne changent pas. Des choses qui ne changeront jamais. Ce devrait être lassant, c’est en tout cas épuisant. Mais, quand elle se retrouve devant son frère visiblement éméché, elle ne ressent rien d’autre que du soulagement. Comme à chaque fois qu’il revient dans sa vie, chaque fois qu’il se souvient qu’elle est censée en faire partie. Beaucoup trop de non-dits entre eux, beaucoup trop de rancœur et de ressentiment silencieux. Mais ce qui prime, plus que tout, c’est l’amour qui leur reste. L’amour infini qu’elle ressent pour lui. Elle pourrait être capable de tout, pour Julius, elle n’hésiterait pas une seconde à donner sa vie. Alors, elle oublie. Elle oublie la fatigue engendrée, elle oublie l’heure qu’il est. Elle oublie tout, juste pour le prendre dans ses bras et le serrer. Fort, trop fort.
Il est le seul au monde que tu serres toujours aussi fort contre toi, Comme si tu ne croyais jamais totalement qu’il est bien là.
Elle ne prend pas garde à ses remarques, ni ses interrogations. Même au manque de clairvoyance dans ses propos, elle ne fait pas attention. Elle veut juste savourer, ne serait-ce que pour quelques instants, le bonheur de savoir précisément où il est. Ici, dans ses bras, plutôt qu’à se mettre Dieu sait où en danger. Comme s’il se demandait constamment pourquoi il était encore sur Terre, pourquoi lui n’a pas été emporté. Sans penser au vide qu’il laisserait, à elle, à leur sœur. Sans réaliser, non plus, combien lui seul peut combler cette place dans chacun de leur cœur. Il se laisse faire, sans rechigner, laissant présager l’état alcoolisé dans lequel il peut se trouver. L’odeur enivrée qui l’enveloppe ne la laisse pas davantage douter. Alors qu’elle se recule pour mieux plonger son regard ébène dans le sien, similaire, elle l’entend évoquer quelqu’un, quelque chose, qui aurait disparu. Ou, en tout cas, qu’il ne trouve plus. – Ta sobriété ? demande-t-elle, le ton encore calme, mais qui sonne déjà comme une leçon de morale. Mais elle n’a pas le temps de dire un mot de plus, qu’il la somme de payer le chauffeur de taxi. Il attend, patiemment. Évidemment, plus il attendra, plus elle le paiera. Elle jette un coup d’œil en direction de la voiture avant de reprendre. – Entre, je m’en charge. Elle recule quelques secondes, le temps de récupérer dans son sac à mains son portefeuilles, et rejoindre l’extérieur. L’air frais vient définitivement la réveiller avant qu’elle ne paie le chauffeur. – Bon courage. lui lance-t-il simplement, comme s’il sentait déjà que la nuit serait longue pour elle.
Mais ce n’est pas la première, Ce ne sera pas la dernière.
Elle remonte les marches du perron rapidement pour rejoindre plus vite la chaleur de la maison. À l’intérieur, Julius est déjà en train de semer un chaos sans nom. – Julius ! Il est plus de trois heures du matin, il y a encore une personne ici qui dort, alors je t’en prie, fais moins de bruit. elle lui demande, le regard dépité. Elle peut subir pour le restant de sa vie les frasques de son petit frère, son petit-ami, lui, n’a rien demandé. Elle le regarde se servir sans un mot, ne lui donne pas l’autorisation qu’il a déjà prise tout seul. – Je t’ai téléphoné pour les fêtes, tu sais. Simple remarque, pas si anodine. Elle aurait aimé qu’il soit auprès de sa famille. Auprès d’elles. Mais elle ne s’épanche pas sur le sujet, elle se rapproche plutôt du réfrigérateur pour en sortir un reste de pizza. – Tu as de la chance que ce soit le plat préféré de Nikolaï. Elle le met dans une assiette pour le réchauffer avant de se tourner vers son frère adoré. Détesté. Un peu trop aimé. – Je suis contente que tu sois là. Même à trois heures du matin, même juste parce qu’il a faim. Ou, pour une raison qu’elle ignore, parce qu’il en a besoin. C’est peut-être elle, des deux, la plus irrécupérable.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Ven 10 Jan - 16:40 |
| En boisson ou en cas de problème, c’est toujours vers sa grande soeur qu’il va, Julius. Bien sûr, l’un attire souvent l’autre. Même s’il lui a prouvé trop souvent que l’alcool n’a rien à voir. L’adolescent attardé de trente ans, sait se mettre dans le pétrin aussi bien à jeun, qu’en état d’ivresse. Seulement, il est plus facile de s’ouvrir, après quelques verres. Plus facile de demander de l’aide. Et de se montrer vulnérable, après quelques verres. Ou idiot. Ouais. Surtout, ça, en fait. Mais, ça ne change rien. Elle est la femme de sa vie. Figure maternelle, à qui il offrirait le ciel. Représentation de la douceur infinie, d’un amour inconditionnelle. Une mère de substitution dévouée, qui s’est privé de tout, pour Peyton et lui. Il sait. Il en est même reconnaissant, parce qu’il était loin, Julius. Encore et toujours perdu entre l’enfance et l’âge adulte. Elle lui a permis d’être ce qu’il ovoulait, en endossant ce rôle. Elle n’avait pourtant pas à le faire. C’était lui, l’homme de la maison, en l’absence d’un véritable père. Et dans ses bons jours, la gratitude prime sur cette rancoeur. Seulement, il ne le verbalise pas. Et il ne voit pas le mal. Alors, il est toujours lui. Juste lui. Éternel adolescent, homme indépendant et éphémère.
Un météore. Astre secret à la dérive.
Mais, Julius a besoin d’elle. De la même façon que le naufragé perdu en mer, même dissimulé par la brume, a besoin d’être secouru. Pour payer le taxi, pour retrouver sa moto. Et juste d’elle, en général. Elle est son ancre, sa voile. Le pilier de cette famille. Et elle ignore sa demande. Elle le serre juste contre elle. Il ferme les yeux, somnole presque, jusqu’à ce qu’elle reprenne sa place initiale.
L’hispanique hausses les sourcils. « Qui ça ? » qu’il demande, sans attendre de réponse. Déjà ailleurs. Il a égaré sa moto. Et son portefeuille aussi, est disparu. « Entre, je m’en charge.» Il marmonne un merci, en déposant un tendre baiser sur sa joue. Tendre, étant bien évidemment relatif... Son équilibre précaire, a sans doute décimé toute délicatesse potentielle. Mais, l’intention est là. Et être affectueux, ouvre l’appétit. Le chemin sinueux relié le hall d’entrée à la cuisine, également. « T’exagère, Isa, y est onze heure trente cinq... » qu’il explique, entre deux bouchées de cet aliment non-identifié. « Le coca c’est meilleur avec d’la glace et du rhum, t’en as un peu ? » Julius se retour. « T’en veux un ? »
Elle dit qu’elle lui a téléphoné. Mais, il n’a pas la notion du temps. Ni ce soir, ni en temps normal. Le trentenaire se retourne, lève les bras dans les airs avant de les laisser retomber le long de son corps. « J’crois que la pile est morte... » Il laisse ensuite place à sa grande soeur, qui lui prépare le goûter. Parce qu’elle est comme ça, Isa. Parce qu’elle veut éviter qu’il casse tout, aussi. Moi, aussi. « J’t’ai manqué ? » Une question et son perpétuel sourire mutin, au coin des lèvres. Jules tend le bras vers l’assiette qu’elle vient tout juste de mettre au micro-onde, avant même qu’elle ne soit prête. Ça fait rien. Il est pas difficile, Jules.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Sam 11 Jan - 17:17 |
| Julius, il pourrait débarquer à n’importe quel comment. Il pourrait venir secouer sa vie de n’importe quelle façon. Elle ne lui en voudrait jamais, ne lui reprocherait jamais. Elle serait toujours là pour l’épauler. Le rattraper. Un peu paumé, irresponsable, et éternel adolescent, il n’a pas le plus facile des tempéraments. Pour autant, elle ne l’a jamais empêché d’être ce qu’il est. Parce que tout ce qu’ils ont vécu, a fait d’eux ce qu’ils sont devenus. Ils ont supporté tant d’épreuves, dans leur famille, alors qu’ils étaient si jeunes. Beaucoup trop jeunes. Il a juste trouvé son moyen à lui d’y survivre. Comme eux tous. C’est tout ce qu’ils sont, des survivants. Chacun a simplement trouvé sa solution. Isabella, elle a ce besoin irrésistible de toujours garder une maîtrise de la situation. Ses envies trop souvent mises de côté, dans ce besoin de tout contrôler. Peyton, elle, a ressenti ce désir de s’évader. Voyager, s’émanciper, pour trouver celle qu’elle est. Et Julius… Julius, il refuse de grandir. Parce que la vie l’a obligé à le faire trop vite. Parce qu’il a manqué d’un père, parce qu’il n’a eu qu’elle comme semblant de mère. Alors elle aimerait, Isa, c’est vrai. Elle aimerait qu’il se souvienne qu’elle existe, pas seulement quand il en a besoin, mais chaque jour dans l’année. Elle aimerait, simplement, qu’il mesure combien c’est difficile, de tenir à bout de bras une famille qui ne cesse de se détruire. Elle aimerait, surtout, qu’il cesse de se mettre en danger. Mais elle ne lui reprochera pas, elle ne le rejettera pas. Elle sait que tout ce qu’il peut faire qui a le don de la rendre dingue, c’est comme un moyen de défense qu’il a trouvé contre la vie, cette vie qui ne les épargne pas. Il veut juste prouver, Julius, qu’il est toujours là. Et, au fond, elle sait.
Tu sais qu’il t’aime, Presque autant que le contraire.
Lien fraternel, relation encore bien plus fusionnelle. Ils peuvent passer des mois sans se voir, ce qui les unit sera toujours là, à chaque retrouvaille. Elle le ressent, au plus profond de son cœur, dans la chaleur de leur étreinte. Dans le baiser maladroit qu’il lui adresse. Dans cette soirée où, peu importe ce qui a pu lui arriver, c’est vers elle qu’il s’est tourné. C’est toujours vers elle qu’il finit par se tourner. Comme un lien inexorable qui les pousse toujours à se retrouver. Peut-être qu’elle ne devrait pas être si heureuse de le voir, pas dans de telles circonstances. Peut-être qu’elle devrait exiger davantage, peut-être qu’elle devrait vouloir qu’un jour, l’une de leurs rencontres soit normale. Mais rien n’est jamais normal dans cette famille qui n’a rien de banal. Elle le laisse en pleine intrusion, elle ne lui pose même pas de question. Elle entretient, autant que lui, cette inexplicable relation. Peut-être parce qu’elle a autant besoin de lui qu’il a besoin d’elle. Peut-être que, si elle est son ancre, il est son moteur. Peut-être que, quelque part, elle a même besoin qu’il ait autant besoin d’elle. Qu’au fond, ellle redoute même le jour où cela ne sera plus le cas. Comme si leur affection ne pouvait pas se montrer autrement. Comme si c’était leur manière de s’aimer, leur manière de se démontrer, qu’entre eux, ce sera pour l’éternité. Car elle est là, en train de le regarder s’immiscer, sans tenter de l’arrêter. Juste un peu de calme, qu’elle lui réclame. Même pas pour elle, mais pour l’homme qui partage sa vie. L’homme toujours endormi dans le lit qu’elle a dû délaisser pour venir lui ouvrir. – Il n’est pas du tout onze heures trente-cinq. Je te rappelle que tu as une montre, Julius. Mais peut-être qu’il ne serait pas venu s’il avait su l’heure. Ou peut-être qu’il n’en aurait pas été plus gêné pour venir embêter sa sœur. Elle préfère encore qu’il l’empêche de dormir, plutôt que l’imaginer déambuler dans cet état dans toute la ville. Les opales rivées sur lui, elle le surveille contemple alors qu’il commence comme il peut à se nourrir. – Non merci. Et il est hors de question que je te donne du rhum. Elle le traite comme un enfant. Mais elle ne le ferait pas, s’il agissait autrement. C’est lui qui l’oblige à agir de cette façon. À moins que ce ne soit le contraire.
Si longtemps que ça dure,
Que vous ne savez plus qui a commencé, Et qui a été contraint de s’adapter.
Il réagit à peine devant sa tentative pour le rappeler à l’ordre. Autant que lorsqu’elle essaie de lui faire réaliser que sa famille devrait davantage compter. C’est peut-être elle qui devrait se montrer plus ferme, lui parler sérieusement. Mais elle ne l’a jamais fait, ils ne l’ont jamais fait. Ou bien, cela n’a pas duré. Elle a dû lui mettre trop de pression autrefois, pour qu’il revienne aujourd’hui seulement pour réparer ses dégâts. Elle ne sait toujours pas ce qui s’est passé ce soir, mais elle ne lui en parle pas. Il paraît s’être calmé, elle veut en profiter le temps que cela peut durer. Avant que l’ouragan ne recommence à tout faire virevolter. À la place, la Latina lui prépare son en-cas, un simple bout de pizza. Il ne lui laisse même pas le temps de réchauffer le plat correctement, qu’il est déjà en train de s’en saisir, toujours aussi impatient. Elle le laisse faire, Isabella, un tendre sourire sur les lèvres. – Venir me réveiller en pleine nuit, pour te donner à manger, hum, tu crois que cela pourrait me manquer ? Il faudrait être masochiste, non ? Mais elle doit l’être, un peu. Elle attrape un grand verre qu’elle remplit d’eau pour lui tendre ensuite. Il doit boire… et autre chose que du rhum. – Tu étais à une fête ? Elle demande, mine de rien. En réalité déjà en train d’analyser s’il s’amusait, ou s’il voulait juste se saouler. L’instinct protecteur jamais bien loin, autant que son amour est inconditionnel.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Dim 12 Jan - 8:14 |
| Un enfant perdu, dans un univers d’adulte. Un coeur trop tendre pour ce monde. Paumé, irresponsable. Oui. Caractériel, aussi. Heureusement qu’elle est là, Isa. Elle est son ancre, sa demeure. Il revient toujours vers elle, parce qu’elle est la meilleure partie de lui. Elle est son oxygène. Et il peut pas vivre sans elle. Jamais bien longtemps. Il est comme ces animaux marins à la recherche de leur oxygène. Partagés entre l’océan et la terre ferme.
Il est l’enfant qui refuse de grandir, qui proteste et s’épuise dans cette course contre la montre. Une rébellion contre le temps. Et l’esprit, parfois. Perdu quelque part entre la réalité, et le pays imaginaire. Julius est Peter, Isa est Wendy. Elle est la mère. Il est l’éternel maître du jeu, parce qu’elle lui permet de l’être. Elle accepte son refus de grandir, d’atteindre sa pleine maturité. Un refus implicite de ressembler à ce père absent, disparu on ne sait où. La peur d’être abandonné à nouveau, peut-être. Et d’être blessé. Et pourtant, il n’y peut rien.
Il n’y aura toujours que les étoiles pour résister au temps qui passe...
Et il ne s’en remettra jamais. Le coeur meurtri, l’âme écorchée.
Heureusement qu’elle est là, Isa.
« C’est toi, qui m’la offerte... » qu’il lance, comme ça. Fier, victorieux. Petit malin. « Et il est encore onze heure trente cinq ! » Encore, oui. Parce qu’il était déjà onze heure trente cinq, quand il est sorti de l’appartement. Et il était encore onze heure trente cinq, quand sa moto est disparue. Il l’était encore lorsqu’il a abandonné ses recherches et qu’il l’a portée disparue. Et lorsqu’il est arrivé chez Isa. Mais, il n’a plus la notion du temps. Il ne l’a jamais eu, Jules. Alors, à ses yeux embrumé par l’alcool, c’est plausible. Mais, ça non plus, il ne le voit pas. Alors, il demande, puis offre un peu de rhum à son aînée qu’il a tiré du lit. Il picore même ses restants, à même le frigo. Et ne les abandonnent que pour se retourner vers elle. « Tu préfère la vodka ? Ça m’irait aussi... » Il est sympa, comme garçon. Pas très difficile. Elle peut choisir ce qu’elle veut. Surtout, qu’elle sort un reste de pizza de son chapeau et la lui prépare.
Heureusement qu’elle est là, Isa.
Julius a des étoiles dans les yeux. Le nez contre la vitre carré du micro-onde, il fini par s’impatienter. Déjà vingt secondes minutes, qu’elle se fait griller. Il ouvre la porte et s’empare du plat. « Bah ouais ! » qu’il marmonne, la bouche pleine de pizza tiède. Et, elle aura compris, parce qu’elle comprend toujours Isa, qu’il a complètement zappé la seconde partie de sa phrase. Le masochisme. Et cet aspect de leur relation, aussi. Instable. Presque malsaine, ou destructrice parfois. Pas pour lui, non. Il a le beau rôle, Julius. Mais, sa grande soeur, elle a l’envers de la médaille. Les responsabilités et les tracas. Angoisse, dégout. Fausse joie et de la déception. L’abandon. Ou des visites nocturnes. Pourtant, elle est toujours là. Et Julius, le sait. Il en profite. Trop souvent. Et égoïstement. Sans vraiment, le savoir, parce que ça, il le réalise pas.
Il hausse les épaules. « Juste une soirée avec des amis. Tranquille, quoi... » Sauf qu’ensuite, y en un autre qui est débarqué et l’alcool à commencé à couler. À flot, comme les allés et venus. Certains visages, encore jamais aperçu. « Sauf que y avait cette fille. Elle avait les mains douces et une jupe très courte. Mais, sa pote est débarquée. J’l’ai jamais rappelé. J’ai peut-être perdu son numéro, parce que c’était un bon coup, j’crois. Mais, elle a pas voulu m’croire, donc... » Il a offert d’allé leur chercher un verre pour se faire pardonner, et il s’est barré de l’appartement. Julius s’arrête là. Comme si la suite était évidente pour tous. Et il profite de ce silence pour attraper le verre en vitre qu’elle lui tend. Moment de concentration. Une grande gorgée. Non, c’est pas très bon. « C’est quoi, ça goute pas la vodka ? » qu’il demande, en grimaçant.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Dim 12 Jan - 19:57 |
| Peut-être qu’il est le plus fragile de tous, Julius. Peut-être qu’il a ressenti, plus que les autres, l’absence de leur mère. Jim, Peyton, ils ne se souvenaient pas bien d’elle. Et Isabella, elle était trop occupée à tenter de porter leur famille à la surface et l’empêcher de couler définitivement dans les flots. Mais, lui, il a vécu avec ce vide laissé, mal comblé par celle qui n’était jusqu’alors que son aînée. Du mal à s’adapter, du mal à accepter. Puis, les deux autres, plus jeunes, qui demandaient davantage d’attention. Peut-être qu’elle ne lui en a pas donné suffisamment, à lui. Peut-être qu’elle n’a pas su lui donner tout l’amour qu’il mérite. Des pensées qui l’ont trop souvent envahie, sans qu’elle n’ose pour autant jamais en parler avec lui. Comme elle ne lui a jamais confié, ses propres plaies. Jamais, elle ne lui a avoué, qu’elle aurait simplement aimé qu’il soit présent, lui aussi, pour elle. Si les autres étaient encore des enfants, Julius a toujours été ce lien fusionnel. Celui qui a vécu, au même rythme qu’elle, les absences répétées de leur père, les manquements de leur mère. Ils auraient peut-être su mieux tenir cette famille à bout de bras, ensemble, plutôt que ce qu’elle a pu faire toute seule. Mais elle ne lui reprocherait jamais. Il faudrait réellement qu’il l’y ait fortement poussée, pour qu’elle ose se dévoiler. Car elle est heureuse qu’il soit différent, heureuse qu’il ait gardé cette âme d’enfant. Il a appris à se préserver même si, paradoxalement, il est celui qui s’est fait le plus de mal. Et tout ce mal, elle ferait tout ce qui est en son pouvoir, pour le réparer. Pour l’effacer.
La lune que tu lui donnerais, à ton frère, si seulement cela suffisait.
C’est son habituelle insouciance qu’elle admire, de ses prunelles attendries. Elle le contemple sans un mot, comme s’il était le sauveur revenu des enfers. Il part, il vient, mais il y a toujours quelque chose qui le retient. Cet amour, pour elle, pour leur famille, il en a besoin. Peut-être autant qu’elle. C’est la seule chose sur laquelle elle peut compter, pour le voir revenir à ses côtés. Ça, et ce besoin irréfréné qu’elle s’occupe de lui, comme elle a besoin, elle aussi, de veiller sur lui. Relation, presque, trop passionnelle, peut-être un peu malsaine. Ils sont codépendants, pour le meilleur, comme pour le pire. Elle secoue la tête, devant ses paroles qui n’ont aucun sens, peut-être même un peu fébrile. Il suffit qu’il soit là, pour la mettre dans tous ses états. – Et je dois aussi en changer la pile quand elle ne fonctionne plus ? lui demande-t-elle, presque déjà résignée à l’idée de ne pas avoir de réponse concrète. Il n’est pas en état pour ces conversations-là. Encore mois de boire ni rhum, ni vodka. – N’insiste pas. déclare-t-elle, la voix douce, mais ferme. L’autorité de la grande sœur jamais bien loin… devant les frasques du cadet éternel enfantin. Elle le laisse dévorer le bout de pizza bien trop froide comme s’il ne s’était pas nourri depuis des jours… et comme elle espère se tromper. Elle s’approche, finalement, de son petit frère pour mieux le scruter. Et la vérité, dans un soupir, qu’elle laisse éclater. – Bien sûr que tu m’as manqué, Julius. Il lui manque tout le temps. Sans répit, constamment. Il sait briser son cœur, mieux que tous les petits-amis qu’elle a pu connaître.
Peut-être parce que c’est lui, l’homme de ta vie.
Mais elle encaisse et supporte. Plus, d’ailleurs, qu’elle ne le ferait de la part de tous les autres. Ses relations amoureuses, trop souvent, se sont terminées. Tandis que lui, elle est prête à le garder, jusqu’à la fin de l’éternité. À ses aveux, elle retient un soupir. Il aurait pu trouver une autre manière de réagir. Ou juste, une autre façon en général, d’agir. – Je me demande comment tu réagirais, si c’était de Peyton dont un homme parlait de cette façon. dit-elle, sans pouvoir se retenir. Mais la leçon de morale s’achève vite, quand il remarque qu’il n’est pas en train de boire de l’alcool. Non, juste de l’eau. Un sourire amusé apparaît sur le coin des lèvres de la latina. – C’est une nouvelle marque. Tu n’aimes pas ? elle le taquine, naturellement. Retrouve sa légèreté d’antan. Parce qu’il a beau la mettre dans tous ses états, Julius, il est aussi celui qui, parfois, la ramène des années en arrière. Quand, elle aussi, elle savait être légère.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Lun 13 Jan - 7:54 |
| Elle a fait tout ce qu’il fallait, et plus encore, Isa, pour ses trois cadets. Elle a été bien plus patiente avec lui, qu’une mère l’aurait été. Et elle l’a aimé aussi fort, peut-être plus. Les a aimé tous les trois. Peyton, Jim et Jules.
Elle n’y est pour rien, Isa, s’il a choisi de s’éloigner des sentiers battus, Julius, alors qu’elle lui a montré la route. S’il est tombé dans la drogue, et a décidé d’en vendre, alors qu’elle s’est toujours privée pour qu’ils ne manquent de rien. Surtout pas d’amour.
Elle n’y est pour rien, Isa, si Julius a choisi de jouer les gladiateurs pour se libérer, alors qu’elle s’est toujours sacrifiée pour qu’il soit libre. S’il a choisi le violence, plutôt que la tendresse qu’elle lui a offert.
Elle a fait tout ce qu’il fallait, et bien plus encore, pour Julius. Et jamais il n’aurait pu faire mieux qu’elle. Seulement, elle a tant fait pour lui, qu’il n’arrive pas à véritablement faire seul. Il a besoin d’elle, de ses conseils, de sa présence. Même lorsqu’il se cherche ou qu’il fuit. Il a besoin d’elle, d’être encadré et soutenu.
Il a besoin qu’elle l’aime, tout simplement, peut importe le temps.
Mais, Isa, le reprend. Elle hoche la tête négativement. « Pourquoi tu ferais ça ? » Le temps est relatif. Une notion qu’il ne maitrise pas, encore. Une simple pile pourrait y aider, mais: « J’préfère quand elle est silencieuse. Elle m’empêche d’réfléchir, sinon... » qu’il explique, comme s’il s’agissait d’une évidence, comme s’il était normal de choisir la tranquillité - ou la liberté, d’une certaine façon, à l’utilité, en ce qui à trait à une montre. Le gamin, il boude un peu ensuite, lorsqu’elle lui refuse à boire, lui demandant de ne pas insister. Pas bien longtemps, puisqu’il reporte rapidement son attention sur la nourriture, qu’il dévore.
Il en oublie même son refus de prendre coup, lorsqu’elle s’approche. « Bien sûr que tu m’as manqué, Julius. » Et il sourit, satisfait. Heureux. De la pizza, Isa et ses aveux. C’est tout ce qu’il lui faut pour être heureux et se remémorer ce qu’il a perdu. « Mais, tu vas m’aider à la r’trouver, après ? » Pas de détail supplémentaire. Il pourrait parler de son portefeuille oublié, de sa moto égaré, d’une femme, ou dont ne sait quoi. Il ne laisse aucun détail à sa pauvre soeur, qui l’a fait entrer chez elle au beau milieu de la nuit, s’embarquant une nouvelle fois dans du rocambolesque.
Le don juan s’explique sur les raisons de son départ - sans jamais mentionné ce qu’il a perdu, puis hausse les épaules, relativement à la situation qui l’a mené chez elle. Une logique discutable, mais tout de même. « Je me demande comment tu réagirais, si c’était de Peyton dont un homme parlait de cette façon. » Il se redresse, fronce les sourcils. Presque outré, alors qu’elle n’a pas tord, Isa. Il le sait, il s’indigne presque lorsqu’un autre parle ainsi d’une jeune femme. Une amie, une soeur, une mère. Sauf, qu’il reste un homme. Macho, grande gueule. Mais, frère surprotecteur pour elles, d’abord et avant tout. « Quoi, Peyton ? » Sa soeur n’est pas une femme, encore moins une partenaire sexuelle pour quiconque, ce n’est qu’une soeur. Sa soeur ! Une gamine de 14 ans. Elle n’aura toujours, que 14 ans, à ses yeux. « Elle a p’t-être les mains douces, ma soeur, mais pas la robe... » Pour lui, c’est évident. Pour lui, c’est cohérent. Sa petite soeur. La grande, aussi. Ses soeurs. De belles jeunes femmes, fortes, intelligentes, qui ont du coeur. La prunelle de ses yeux. Il refuse qu’elles puissent avoir une vie sexuelle active, qu’elles puissent être comme ces femmes, qu’il rencontre. Coquines, sensuelles, érotiques. Et ironiquement, Jules, il a pas de filtre. Surtout avec Isa, à qui il balance des détails comme celui-là, parfois. L’état de son dos, après le départ de cette rouquine. L’étendu en décibel des cris d’une autre. C’que sa dernière conquête lui a permis d’lui faire, c’qu’elle lui a supplié d’faire. « Peyton, c’est qu’une enfant » qu’il baragouine, plus pour se convaincre que de la convaincre elle.
Jules se plaint ensuite du goût de la vodka qu’on lui sert. Une vodka sans alcool, aussi appelé de l’eau, par sa grande soeur. Et Jules, il n’en est pas certain, mais il a l’impression qu’elle se moque de lui. Il bougonne un peu, avant de prendre une nouvelle gorgée. Ignorant simplement sa question.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Mer 15 Jan - 20:56 |
| Elle aurait fait n’importe quoi pour eux, pour lui. Elle a fait n’importe quoi, pour lui. Pour sa famille, elle n’a aucune limite, Isabella. Elle peut dépasser toutes les frontières, toutes ses barrières habituelles. Peut-être qu’elle a davantage fait qu’eux, c’est vrai, mais parce qu’elle était l’aînée. Parce qu’elle est toujours l’aînée. Elle a cette place, pas vraiment choisie, mais qu’elle ne donnerait pour rien au monde. Peyton et Julius, seule famille qui lui reste, elle les protégera, elle les aimera, tant qu’elle le pourra, envers et contre tout l’univers… s’il le fallait. Mais peut-être, justement, qu’elle en a trop fait. Peut-être qu’elle les a trop couvés. Peut-être que, à tant vouloir les préserver, elle ne les a que davantage encouragés à choisir le danger. Peyton, en fuyant à l’autre bout du monde, à la recherche de cette aventure qu’elle ne lui laissait peut-être pas l’occasion d’explorer. Et Julius… Julius. Il a frôlé le danger, toute sa vie. Le goût du risque, quitte à toucher le pire. Quitte à se faire du mal à lui-même.
Alors qu’il mérite, plus que quiconque le bonheur, lui, son petit prince, le prince de son cœur.
Doux naïf qui, malgré les horreurs dans lesquelles il a baignées, celles dans lesquelles il baigne sans doute toujours, a su garder cet idéalisme. Cette douce malice, qu’elle lit dans ses prunelles, chaque fois qu’il les pose sur elle. Cette âme d’enfant insouciant, presque même inconscient, dont elle continue de s’occuper, chaque fois qu’il lui laisse l’occasion d’être à ses côtés. Les opales ancrées, impossibles à détacher de lui, la Latina observe son petit frère, avec cette lueur particulière. Lueur de tendresse qui témoigne de combien elle l’aime. Parce que penser de cette façon, cela lui ressemble tellement, qu’elle ne peut pas réagir autrement. – J’en prends bonne note. dit-elle simplement, comme pour clore la conversation. Et dans son esprit, elle inscrit, de se souvenir. La prochaine fois, elle lui achètera une montre sans bruit.
Amour dévoué, peut-être un peu trop, sûrement beaucoup trop, mais jamais tu ne l’avouerais.
Et de son sourire, il l’illumine. Lui fait espérer qu’il côtoie un peu le bonheur même dans une vie menée sur le fil. D’un petit signe de la tête, à sa question, Isa elle acquiesce. Elle acquiesce toujours. – Je t’aiderai à la retrouver. promet-elle, comme pour le rassurer. Et, surtout, lui faire oublier cette idée. Elle ne sait pas ce qu’il a perdu mais, le connaissant, il peut autant s’agir de quelque chose d’incroyablement précieux, que de la plus minuscule des banalités. Elle veut juste l’apaiser, le faire un peu manger, puis peut-être qu’il puisse décuver. Il dormira dans la chambre d’amis ce soir, elle ne lui laissera pas d’autre choix. Le verre d’eau qu’elle lui sert, elle se demande en même temps si elle ne devrait pas en profiter pour se préparer un café. Mais Julius, il suffit à parfaitement la réveiller. Comme elle vient brusquement de le secouer, elle aussi. Elle secoue distraitement la tête, de gauche à droite, négativement. Il refuse d’envisager que leur petite sœur ait pu grandir. Et, paradoxalement, il lui reproche trop souvent d’agir de la même manière avec lui. Elle se passe de commentaire devant ses paroles, il l’a habituée à bien pire encore. – C’est certainement de famille. fait-elle remarquer, taquine. Car il est évident qu’elle ne parle pas d’elle, Isabella. Responsable depuis son enfance, elle a toujours fait preuve de maturité. C’est de folie qu’elle a toujours manqué. Sa main qu’elle passe dans sa chevelure ébène, un peu fatiguée tout de même. Elle le contemple toujours, focalise sur lui toute son attention. – Et alors, comment vas-tu ? Raconte-moi. Sa vie. Lui. Tout ce qu’il voudra bien lui dire. Elle est tout à lui jusqu’au bout de la nuit. Jusqu’au bout de la vie.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) Jeu 16 Jan - 22:22 |
| Isabella croit qu’elle n’a fait que ce qu’il fallait, au moment où il le fallait. Elle ne réalise pas que ses deux années de plus, ne l’obligeaient véritablement en rien. Elles ne lui octroyaient aucune responsabilité, aucun autre rôle que celui de l’ainée. Elle ne comprend pas qu’elle avait droit à cette même liberté, qu’elle y a toujours droit. Pourtant, elle est là, à jouer à la mère, alors que l’ainé des garçons flotte toujours entre l’enfance et l’âge adulte. Mais, elle le laisse faire. Elle le laisse être. Elle l’observe simplement, silencieuse. Julius lui expliquant que les cliquetis des aiguilles de sa montre lui pèse. « J’en prends bonne note. »
Aucun jugement, que l’amour. Il hoche la tête.
L’amour d’une grande soeur pour son idiot de petit frère. Celui d’un frère indigne, et ingrat. Mais, aussi profond que l’océan. Il sourit. Et demande son aide. Évidemment, elle accepte. Elle ne dit jamais non, Isabella. Elle promet. Julius l’a croit sur parole. Termine la pizza et le verre d’eau. « Il est pas là, le lieutenel ? » Lieutenant, qu’il a voulu dire. Alors que l’amoureux de sa soeur est inspecteur au NYPD. Du quadragénaire, ils en viennent à Peyton. Julius est outré. Isa ose la comparer à l’une de ses conquêtes du moment. Il tente de la raisonner. Mais, Isa ne veut rien entendre. « C’est certainement de famille » qu’elle termine, se moque une fois de plus. L’hispanique ne dit rien, il réfléchi. « J’comprend pas... »
La brune passe une main dans ses cheveux, les traits légèrement tirés, s’intéresse ensuite à la vie mouvementé de son frère, l’encourageant à se confier à elle. Seulement il est tard, il est embrumé. « J’suis venu en taxi » qu’il débute avant que ses pensées ne le fassent sursauter. Julius s’arrête. Il balaie l’appartement des yeux. Fait quelques pas. Ses pensées se sont arrêter à nouveau sur sa précieuse. L’une d’elle. Son bateau, sa moto. Il tourne en rond, il n’est pas là. Il est ailleurs, il erre. Elle est toujours quelques part en ville. Il faudra la retrouver. « T’as pas vu mon casque ? » Est-ce qu’il l’avait seulement, en montant dans le taxi ? Il ne sait plus. Ne veut plus attendre, surtout. « Viens, faut y aller, maintenant ! » qu’il lance en attrapant la main d’Isabella. Et une banane. « C’est pour toi. » Pour qu’elle prenne des forces. Les recherches peuvent être longue et éreintantes. Le trentenaire tente ensuite de la guider jusqu’à la porte d’entrée, mais se cogne contre la résistance de sa grande soeur, puis les pieds au comptoir. Hurlement de douleur, à peine étouffé. « Isa... » ce ton qu’elle connaît bien et les yeux dans l’eau, il ne voit plus rien. « J’me suis cassé au moins trois orteils! » Jules à de nouveau huit ans.
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| Sujet: Re: papillons noirs. (julius) |
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