(sybil) vienne la nuit sonne l'heure.

Elle ne porte jamais de vêtements qui dévoileraient ses bras, ses jambes, son décolleté, ou même son dos, simplement pour ne pas attirer les regards indiscrets sur les marques nombreuses laissées en héritage sur sa peau par son bourreau. Ainsi apparaît-elle comme une femme distinguée, mais peu féminine, voire austère. ☾ Elle éprouve des douleurs fantômes constantes et lancinantes, qui se traduisent par des tremblements que seule la morphine peut soulager. Une substance qu’elle s’injecte dans les veines de façon régulière, et qui rend son quotidien plus tolérable. Elle n’est plus capable de tenir une arme à feu sans trembler. ☾ Elle a un croissant de lune tatoué dans le creux de la nuque, presque derrière l’oreille, en souvenir de sa mère. ☾ Amatrice d’art et de musique, elle a hérité de sa mère une passion pour l’opéra, notamment ceux de Tchaikovsky. Ainsi se rend-elle souvent à des concertos, des opéras, ou bien des ballets, cela étant l’une des seules sorties mondaines qu’elle s’autorise. Elle fait partie d’un cercle de donateurs privilégié du Metropolitan Opera, et manque rarement une représentation. La musique classique est la seule qui lui permette de réussir à gérer ses crises d’angoisses, et à se concentrer. ☾ Adepte de boxe thaïlandaise depuis sa jeunesse, durant une année passée en Israël, Sybil a été initiée au Krav Maga, une technique de combat au corps à corps très rude. Cela fait d'elle une adversaire redoutable à main nue. Elle préfère d'ailleurs les armes blanches aux armes à feu dont elle a toujours eu horreur. ☾ Il y a quelques années, elle a appris qu'en raison d'une malformation génitale, elle ne pourrait probablement jamais avoir d'enfants. A l'issue de son année en Israël, elle a failli adopter un petit garçon israélien dont elle s'était occupée, mais la procédure n'a pu aboutir en raison de son passif psychologique, jugé trop instable pour un enfant. Il s'appelait Ahmad, il avait six ans, et elle ne l'oubliera sans doute jamais. ☾ Nourrissant une obsession vengeresse pour l’Avorteur, depuis des années elle accumule les indices, les morceaux de preuves, et n’hésite pas à subtiliser les dossiers de l’enquête pour en faire des copies et mener sa propre investigation. Le traquer est le seul pilier qui la maintienne debout, et elle rêve de ce jour libérateur où elle pourra enfin le briser à son tour. Ainsi a-t-elle chez elle un mur des horreurs, où elle punaise, agrafe, relie et accumule, toutes les pistes, toutes les traces qui pourraient lui permettre un jour de lui mettre la main dessus. ☾ Insomniaque, sujette à des terreurs nocturnes, elle ne dort que quelques heures par nuit au maximum, et souvent que d’un œil. Devenue quelque peu paranoïaque, elle a toujours une arme à proximité pour se défendre, et est incapable de dormir dans une pièce totalement noire. ☾ Ses rapports charnels avec la gent masculine sont parfois d’une virulence dérangeante. Elle les instrumentalise, cherche à asseoir une domination absolue, sans rien donner d’elle. Elle ne supporte tout simplement plus l’idée qu’un homme puisse prendre l’ascendant sur elle, de quelque manière que ce soit. Elle a oublié la saveur des étreintes passionnées, la morsure délicieuse des étreintes ponctuées de tendresse. Elle ne reconnaît que la brutalité, incapable d’imaginer consentir à autre chose, tant elle a honte au fond, d’elle, et de ce corps si ravagé qu’elle n’en perçoit plus que l’horreur, et jamais la féminité. ☾ Constamment en quête de brutalité, il est fréquent qu’elle soit à l’origine de conflits, dans des bars par exemple, avec des hommes alcoolisés. Elle les pousse, elle les manipule. Elle joue de leurs réactions pour les pousser à la violence, et prend un plaisir délectable à les brutaliser à son tour, brisant leurs doigts, leurs articulations, leurs orgueils. Elle espère ressentir un frisson quelconque, en frôlant ces violences-là. Trop crues. Mais la plupart du temps, elle s’aperçoit qu’elle n’éprouve rien. Rien à part de la haine et une colère, constante, dévastatrice. ☾ Grâce à son éducation dans la bonne société écossaise, Sybil est une très bonne cavalière, et est dotée d’un joli brin de voix dont elle faisait autrefois profiter leurs convives. Elle est cultivée, raffinée, et ses connaissances en matière de grands crus et de bon whisky n’est plus à faire, son père possédant lui-même une distillerie de whisky, et une cave à faire pâlir d’envie les amateurs. ☾ Elle n’a jamais été mal à l’aise dans la société mondaine, ne s’y sentant pas du tout à sa place, mais considérant qu’il s’agit là d’une scène de théâtre où chacun doit jouer son rôle. Elle n’avait aucun mal à feindre autrefois. Aujourd’hui, il lui est plus difficile de leur mentir, raison pour laquelle elle n’intervient que peu dans les conversations, et s’astreint parfois à un silence opiniâtre.  ☾ A son retour à New York, elle a fait l’acquisition d’une Indian Scout, une moto aux lignes à la fois tapageuses et vintage, avec laquelle elle se déplace exclusivement depuis lors.

◈ (11 novembre 1983) : Naissance à Braemar, en Ecosse, dans l’Aberdeenshire.

◈ (1996) : Décès de sa mère, abattue froidement dans une rue de Londres, alors qu’elle sortait du conservatoire. Le désespoir d’un homme, qui avait voulu lui prendre son argent, et qui pris de panique, lui avait tiré dessus en pensant qu’elle chercherait à se débattre. C’est cet incident qui poussera Sybil à rejoindre les rangs de la police criminelle.

◈ (septembre 2003- juin 2006) : Licence de criminologie à l’université d’Edimbourg

◈ (Fin 2006 - 2008) : Ecole de police à New York. Obtient le grade de cadet.

◈ (2009) : Est promue au grade d’officier pour la New York Police Département, à la brigade des stupéfiants.

◈ (2010-2012) : Promotion au grade de sergent, transfert à la police criminelle. Elle résout ses premières enquêtes et commence à entretenir une relation avec un médecin légiste réputé, prénommé Henry Patterson.

◈  (2013) : Promue au grade de lieutenant après s’être illustrée dans une enquête pour homicide. La presse l’encense. Elle est jeune, l’une des plus jeune femme à atteindre ce grade en si peu de temps. On lui confie une équipe, et on lui propose de prendre le relais sur une affaire qui mouline depuis des mois au sein du FBI. L’opportunité est trop belle, Sybil prend en charge le dossier de l’Avorteur, un tueur en série sévissant sur la côte est des Etats-Unis depuis plusieurs années. Les crimes sont sordides, les victimes sont essentiellement des femmes, toujours enceintes, qu’il met en scène dans des tableaux d’une cruauté macabre. Son idée lorsqu’elle reprend l’enquête : tendre un piège à l’assassin, devenir l’une de ces femmes qu’il convoite, en incarner le stéréotype. Alors pour les besoins de l’enquête, pendant plusieurs mois, elle est devenue quelqu’un d’autre. Elle a cru pouvoir le duper, le précipiter dans son piège trop prévisible, et trop facile. En fin d’année, Henry lui demande sa main, et ils prévoient de se marier une fois l’affaire résolue.

◈  (2014)  : Le 14 février, juste après un dîner au restaurant avec Henry, Sybil se retrouve seule à leur domicile. Ce dernier avait été appelé en urgence sur une scène de crime dans le Queens. Elle est enlevée cette nuit-là par l’Avorteur qui ne laisse aucune trace derrière lui. Il la séquestre dans ce qu’elle croit être un sous-sol, pendant plusieurs jours, puis des semaines, et enfin des mois. Durant sa captivité, elle subit des sévices terribles, tant physiques que psychologiques. L’homme la torture, sans relâche, par plaisir, par amusement, juste pour lui faire payer cet orgueil dont elle fit preuve en pensant pouvoir le capturer, du haut de son jeune âge, et de son inexpérience. Avec lenteur et patience, il brise un à un tous les principes de sa nature, jusqu’à sa reddition absolue. Contre toute attente, il la relâche le jour de son anniversaire. Dans la matinée du 21 décembre, elle est retrouvée à moitié nue, blessée, droguée et errante en plein milieu de Central Park. Des passants la trouvent, l’un d’entre eux la reconnaît pour l’avoir déjà vue dans la presse parmi les visages des personnes portées disparues. Elle est prise en charge par la police, conduite à l’hôpital où les médecins s’emploient à panser ses blessures. Lésions internes, externes, marques de brûlures, plaies partiellement infectées, phalanges déboîtées, os fracturés. Des blessures superficielles, dont elle gardera des marques toute sa vie en héritage, mais qui n’étaient à escient pas mortelles, aucun de ses organes vitaux n’ayant jamais été touchés. Et cette signature, sur son ventre. Une cicatrice en forme de croix, de part et d’autre, comme pour lui rappeler en permanence, ce qu’elle ne serait jamais. Ce pourquoi elle n’avait pas été digne de son art. Anéantie psychologiquement, la police ne parvient pas à instaurer le dialogue. Elle ne parle plus, refuse de s’alimenter. Les lumières trop vives la font hurler de douleur. Sa stabilité mentale est jugée trop incertaine, aussi décident-ils de l’interner dans un institut spécialisé en Ecosse, que son père s’emploie à financer pour qu’elle soit traitée de la meilleure manière possible. Les semaines passent, puis les mois. Elle se remet peu à peu, une psychologue parvenant contre toute-attente à réinstaurer un semblant d’échange et de dialogue avec elle. Elle lui réapprend lentement comment se mouvoir, comment vivre. Comment endurer ce qu’elle a vécu. Elle lui offre cette chance de reparaître sur le seuil de la réalité. La police américaine l’interroge régulièrement : elle ne leur livre rien qui leur permettrait de mettre la main sur l’Avorteur.

◈  (2016) : Sybil quitte l’institut en début d’année, toujours suivie assidument par la même psychologue. Elle participe à des groupes de discussions. S’emploie à réintégrer un semblant de vie sociale. Elle s’octroie une période de calme dans le domaine de son père, recommence à monter à cheval, l’accompagne dans sa distillerie, profite de son frère et de ses nièces qui ont vu le jour. Durant l’hiver, son ancien mentor au FBI, Hank, lui propose d’effectuer une mission  en Israël, pour aider des familles entièrement ravagées par la guerre à se reconstruire, à avoir un avenir. Contre l’avis de sa famille, elle accepte, et part dès le printemps pour l’Aram où elle intègre une unité déjà en place. Là-bas, elle fait la connaissance de Ahmad, un petit garçon orphelin de naissance, né dans la désolation, au caractère éclectique pourtant. Peu à peu un lien indicible se trace entre eux. Sans le vouloir, il lui réapprend à vivre, à rire. Il fait vibrer l’humanité mourante. Elle lui propose de le ramener avec elle en Amérique, où elle compte retourner une fois sa mission terminée. La procédure d’adoption est lancée pour qu’il devienne officiellement son fils, mais n’aboutira jamais en raison de son passif psychologique jugé trop lourd, et trop dangereux pour un jeune enfant.

◈  (2018) : En février, elle quitte Israël après le refus de son dossier d'adoption et est sollicitée à titre de profiler consultante pour des affaires d'homicides à travers le pays.

◈  (2019) : Après plusieurs années sans donner de signe de vie, l’Avorteur reprend du service. Il sème un autre cadavre, se rappelle à son bon souvenir. Tout du moins c’est ce qu’ils pensent, même s’il semble avoir légèrement changé de style. Hank, son mentor au FBI, la sollicite et fait en sorte qu’elle réintègre l’enquête, à titre de profiler consultante. Ainsi revient-elle au FBI au printemps, rejoignant une équipe déjà en place, dirigée par l'agent Markus Fowler.  

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