Sujet: Re: The desert is calling. {ft Joanne} Dim 22 Sep - 20:14
desert.
The desert is calling The emptiness of space The hunger of a lion Is written on your face A maniac's new love song Destruction is his game I need a new direction, Cause I have lost my way.
Tu n'as jamais été capable de la comprendre Joanne. Et tu doutes que ça change un jour. Si t'as pas réussis quand vous étiez un couple et que treize ans plus tard elle est toujours un énorme mystère pour toi, ce n'est pas pour rien. Le fait est qu'elle a trop de choses en elle Joanne. Qu'elle extériorise en s'en prenant constamment à toi. Pour ton plus grand malheur. T'aimerais qu'elle arrête ça mais tu ne sais pas comment gérer. Tu ne comprends jamais pourquoi elle est énervée contre toi. Tu te doutes qu'il y a bien une raison. Sans quoi, elle s'en prendrait à tous les autres membres de votre groupe, comme elle s'en prend à toi. Au lieu de ça, c'est sur toi que tout retombe toujours. Et tu ne sais plus gérer. Parfois tu paniques à l'idée que l'obscurité qui t'habite, s'échappe à demi pour apparaître au grand jour. T'as peur que ta douleur se lise dans tes yeux contre ton grès. T'as peur de transpirer la panique que tu ressens quand les voix montent et se font entendre. T'as peur qu'elles s'échappent de ta tête pour être entendues de tout le monde. T'as pas envie que les gens devinent que t'es pas tout à fait celui que tu fais croire que t'es. Y'a trop de voix dans ta tête qui passent leur temps à te rappeler que t'es rien ni personne. Que t'es même personne. T'es pas capable de les étouffer une bonne fois pour toutes. Seulement capable de les garder pour toi et de faire croire à tout le monde que tout va bien.
Joanne elle pense sans doute que t'es qu'un crétin sans cerveau et sans coeur. Parce que parfois tu sais que tu la vexes. Comme ce soir. Quand bien même t'es pas le seul dans l'histoire. Mais tu ne sais pas pourquoi ni comment tu la vexes. Parce que t'es pas doué. Parce que t'es juste terriblement maladroit. Mais comment tu peux le lui faire comprendre ça ? Parce que t'es conscient que tu passes ton temps à troubler les choses par ton comportement. Tu sais que t'as juste l'air de l'imbécile heureux de service qui n'est là que pour amuser la galerie. T'encaisses tous les mots durs qu'elle passe son temps à te cracher à la figure parce que dans le fond tu sais que tu les mérites. Tous. T'es pas doué Gab. Surtout pas avec elle. Tu passes ton temps à être idiot. Tu passes ton temps à mentir sur ce que t'es / qui t'es véritablement. Tu détestes bien trop cette partie là de ta personnalité pour la mettre en avant d'une quelconque façon que ce soit. C'est tout bonnement hors de question. Tu crains trop que parler de ces ombres ne les rende plus réelles. Et qu'elles ne te tombent dessus pour de bon. Qu'elles ne t'attrapent pour te faire tomber trop bas pour que tu parviennes ensuite t'en relever. Tu peux encore te faire croire qu'ils ne sont pas réels, tant que tu ne les mentionnes pas.
Mais entre l'alcool et Joanne, tu ne sais plus où donner de la tête et tu peines à rester connecté avec la réalité. T'essaies d'échapper à ton amie une fois son verre entre ses doigts, par peur qu'elle ne lise quoi que ce soit dans tes yeux. Quand t'as pas la force de te parer de tes plus grands sourires et de tes rires les plus sonores, t'as peur de ce qui peut se voir dans tes yeux. T'es encore idiot quand tu t'excuses pour une broutille. Elle te le confirme vite la tatoueuse, que ce n'est pas ça le problème. Que tu te trompes sur toute la ligne. Encore. Toujours. Tu te tends un peu, les sourcils froncés. Tu sais pas quoi en penser. Toi tu glousses jamais comme une ado. Que tu ne peux t'empêcher de lui faire remarquer. C'est bien vrai ça. Même avec un verre de trop dans le nez, tu la vois pas rire à gorge déployée Joanne. Jamais. Des sourires et de brefs rires, oui. Mais pas assez à ton goût. Ce n'est pourtant pas faute de souvent essayer de la dérider. Mais à tous les coups ça se retourne contre toi sans que tu ne le vois vraiment venir. Sans que tu ne comprennes trop pourquoi ni comment. Ça arrive et c'est tout. Alors bêtement t'as un peu peur de rester seul en sa compagnie là dehors, devant le bar. D'autant plus qu'elle t'attire un peu plus à elle. Elle te fait la sensation d'une araignée attirant sa proie sur sa toile.
A sa question tu te contentes de hocher négativement la tête. Tu ne peux pas comprendre puisque tu ne sais même pas de quoi elle parle. Mais t'attends la suite. Tu t'attends à ce qu'elle ait quelque chose à ajouter. Des explications supplémentaires à te donner, avec un peu de chance. Et effectivement, elle entre un peu plus dans le détail. Tu fronces les sourcils quand t'apprends que tu lui fais mal. Et t'as l'estomac qui se noue à cette idée. Tu ne t'y attendais vraiment pas. Pas du tout. Si t'avais su que tu lui faisais tant de mal que ça, t'aurais fais plus attention bien avant. Maintenant, tu ne comprends pas tellement ce que ça signifie. La raison pour laquelle tu lui fais tant de mal que ça avec de simples photos. Tu peines à penser qu'elle puisse être jalouse. Tu penses vraiment que j'aurais continué si j'avais su que j'te faisais du mal ? Tu lui poses la question sans vraiment la poser. Façon de lui faire remarquer la bêtise de cette idée surtout. Si elle te connait un minimum, elle doit forcément le savoir que tu ne lui ferais pas du mal de façon volontaire. T'es loin d'être méchant Gab. T'es même tout le contraire. Presque trop sympa pour ton propre bien. Et sincère surtout. J'suis désolé Jo. Vraiment. J'savais pas. Et que tu ne comprennes pas ne t'aides pas. Et tu sais pas quoi faire. Pour te faire pardonner et pour éviter de recommencer à l'avenir. J'dois faire quoi pour plus te faire mal ? Plus te parler de Susan ? Que tu tentes, presque innocent dans la voix et dans le regard que tu gardes posé sur elle. Te parler que quand t'as au moins trois ou quatre verres dans le nez ? Que tu proposes même, toujours tout ce qu'il y a de plus sérieux.
Sujet: Re: The desert is calling. {ft Joanne} Dim 22 Sep - 20:14
the desert is calling
Gabriel - Joanne
«Un coup de foudre à peu près réciproque peut se transformer en passion durable à condition de l’entretenir à coup de voyages, de beuveries et de scènes de ménage gratuites.» frédéric beigbeder
Treize ans après, t'es toujours incapable de dire pourquoi cela n'a pas fonctionné entre vous la première fois. Tu sais pas si ça vient de toi, de ta peur panique de l'abandon masculin ou de ton caractère de merde. Tu sauras pas dire si ça vient de lui, sa façon de voir les choses ou de ne pas leurs donner assez d'importance. Du moins pas assez selon ton point de vue. T'as mis du temps à piger qu'tu pourrais pas le changer. Que les choses resteront éternellement de cette façon, ce yoyo qui vous rapproche pour mieux vous éloigner par la suite. Vous êtes deux sales gosses incapables de voir la vérité en face. Incapables de vous voir comme les adultes que vous êtes devenus. Les années ont eu le loisir de passer, et pourtant il est toujours resté dans ton paysage. S'en jamais en sortir, étant simplement plus discret par moment. Parce qu'il est pas maso, il le sait Gabriel que tu peux monter dans les tons. Balancer des mots que tu n'penses pas forcément et que tu aurais mieux fait de retenir. Tu m'en veux dis? D'être bancale et pas forcément fiable?
T'es plutôt étonnée lorsqu'il ne fuit pas Gabriel. Faut dire que l'coup du verre c'est inédit. Généralement il se contente de fuir la tempête le temps que ça passe où bien d'se réfugier au sein des autres pour qu'tu viennes à t'apaiser. T'as tes doigts toujours autour de sa main encrée, au contact de cette chaleur que tu ne connais que trop bien. Il s'excuse, forcément pas pour la bonne raison. Ça serait bien trop beau qu'il vienne à s'faire pardonner pour la jalousie qu'il anime en toi lorsqu'il parle de Susan. Ça serait bien trop demander. Toi qui t'étais presque apaisée à l'idée de le voir venir affronter la harpie qu'tu peux être, tu t'mets à grincer des dents. C'est pourtant pas compliqué, pourquoi tout c'qui possède quelque chose entre ses jambes se montre quatre-vingt cinq pour cent du temps incapable que de connecter leurs deux neurones pour essayer d'comprendre la gente féminine et vos petits cœurs tout mou? Tu souffles. Bien-sûr qu'il ne comprend pas, bien sûr qu'il pense que tu lui en veux pour toute autre chose. Tu lui dis jamais rien à Gab. Mais si je t'en parle, et si je t'explique un jour ce que je ressens au fond tu resteras? Pourtant y'a un truc qu'il dit qui t'frappes en plein coeur. C'est vrai ça Joanne, tu ne rigoles plus vraiment. Quand est-ce que tu t'es enfermée dans ton sérieux pour te protéger du reste du monde? "Tu crois que j'ai le temps de glousser? Entre ma vieille, mes enfoirés d'petits frères qui me font tourner en bourrique, le salon qui décolle, vous que j'dois chaperonner. Vous allez m'faire claquer d'une crise cardiaque avant quarante ans avec vos conneries" qu'tu finis par ironiser. Faut pas s'étonner que t'aies pas réellement d'vie privée, t'as pas l'temps pour ça. Et si dans l'fond, t'en avais marre? Qu'la solitude commence à te grignoter de l'intérieur?
T'as cet élan, qui veut l'attirer un peu plus vers toi. Parce que t'as pas envie qu'il se mette à te fuir maintenant, qu'il aille se débiner pour se planquer entre Anya et Romeo là où tu n'pourras plus l'atteindre. Puis vient la sincérité qui s'écoule entre tes lippes. T'essaies de ne pas être venimeuse, de ne pas laisser ta colère et ta rancœur prendre le pas sur cette initiative que t'espères bénéfique pour vous deux. T'en peux plus Jo, de le voir presque trop heureux à côté de cette femme qui le paie pour sa compagnie. Ça te met dans tout tes états d'le savoir partit ici ou là-bas en sa compagnie pour un tour de yacht ou un weekend dans un chalet cosy sur l'eau. T'es pas jalouse des moyens, d'la qualité des lieux qu'ils visitent. T'es morte de jalousie à l'idée de le savoir avec elle. Rire à gorge déployée avec elle, parler de tout et de rien, finir éventuellement dans ses draps lorsque cette vieille chouette pourrait avoir envie de s'éprendre du tatoué. Pourquoi tu vois pas que ça me bute Gabriel? Pourquoi tu me prends pour quelqu'un dénué d'sentiments? Tu viens tremper tes lèvres à nouveau dans le liquide ambré après lui avoir clairement lâché que tu ne supportes plus de le voir étaler sa relation malsaine. Mais dans le fond, si t'étais plus malsaine que sa vieille encore Jo'? Si t'étais pire que ça encore?
Le whisky vient brûler ta gorge délicieusement et faire monter l'ivresse un peu plus. T'as quitté, presque à contre cœur les phalanges tatouées de Gabriel pour te séparer d'ton mégot et toujours plus noyer tes ressentiments dans l'alcool. Et pourtant alors qu'tu tentes toi de fuir, sûrement parce que tu t'es ouverte à lui bien plus qu'à l'accoutumée, y'a son regard qui vient t'capter pour ne pas t'lâcher. Pourquoi tu m'regardes de cette façon? Bordel tu sais que mon cœur il tient pas Gab quand tu fais des choses comme ça. T'es comme une biche sur l'autoroute prête à s'bouffer une voiture en pleine biche quand il te r'garde comme ça, incapable de lutter, l'cerveau qui s'éteint totalement. Il s'excuse, l'encré. Te fais remarquer qu'il l'ignorait, que cela puisse t'atteindre à un tel point. "Mais c'est tout le temps comme ça! Tu n'fais pas attention, t'agis sans réfléchir et tu vois après c'qui ce passe." Et lui, comment il réagirait si tu venais à être emmenée dans des endroits tous plus beaux les uns que les autres en compagnie d'un mec? Ça lui ferait pas du mal, que tu t'étales sur les réseaux à son nez?
Et il y a ce truc qui t'énerve, cette phrase de trop. Tu te demandes vraiment de quelle façon il doit te percevoir pour t'sortir des trucs pareils. T'as une flamme qui traverse tes yeux sombres pour y luire avec violence. C'est donc ça, t'es la vieille aigrie du groupe. Ce cœur de pierre, celle qui vomit lorsqu'on lui parle d'amour. Celle qui doit être alcoolisée pour ne pas prendre mal le fait que son ex s'envoie une quinquagénaire plutôt de comprendre que ça puisse te faire vriller. "T'es sérieux à m'demander ça? Et tu penses que tu s'ras bien reçu si tu viens me parler de ta vieille alors que j'suis raide?" Ton ton qui s'était adouci se veut nettement refroidit. T'as ton poing libre de tout verre qui s'resserre si fort que les jointures de tes doigts se mettent à blanchir sous l'effet d'la pression. J'comprends pas Gabriel, c'est si compliqué pour toi d'voir qu'on est inachevés? Laissés en suspend depuis si longtemps? D'un geste rageur tu t'envoies la fin de ton whisky d'une traite. Ça t'évitera d'te défoncer ta lèvre inférieure que tu n'as de cesses que de mordre furieusement comme pour épancher ta colère. "Et si moi j'te faisais tout ça hein? Et si j'me trouvais un mec pour m'emmener au bout du monde? Que j't'affichais ça partout sous ton nez ça t'ferais du bien? Ça t'ferais plaisir?" Que tu lui lances d'un ton se voulant à présent accusateur. Toi qui n'as jamais pu tomber amoureuse de qui que ce soit d'autre que lui, toi qui n'as jamais réussi un seul instant à le tirer de tes pensées malgré les années, les disputes et différents. Toi qui aurait préféré qu'ces sentiments meurent au même instant que votre couple, pour laisser place à une amitié plus saine. Au lieu de ça, vous voilà encore à jouer au jeu du chat et de la souris plus d'une décennie après.