Sujet: The desert is calling. {ft Joanne} Lun 12 Aoû - 11:43
desert.
The desert is calling The emptiness of space The hunger of a lion Is written on your face A maniac's new love song Destruction is his game I need a new direction, Cause I have lost my way.
"Merde, merde et re-merde." C'est ce que tu t'es répété durant de longues minutes, quand t'as vu Joanne débarquer dans le bar. C'est l'effet qu'elle te fait à chaque fois, ou presque. Surtout quand elle a le visage fermé. Depuis plus de dix ans que vous vous connaissez tous les deux, t'as appris à cerner ses expressions. T'as l'impression de la connaître par coeur. Juste une impression, tu le sais. Parce que t'es conscient qu'elle a une grande part de mystère en elle. Tout comme toi. Toi qui ne laisses que très peu de gens creuser pour apprendre à connaître ton autre visage. Ils se comptent sur les doigts d'une seule main ceux qui "savent". Et ça te convient comme ça. T'as pas envie que tout le monde puisse trop te cerner. Toi qui préfères que tout le monde ne voit que le positif de toi. T'es justement pas trop habitué à ce que ce visage positif déplaise autant qu'il déplaît à Joanne. Depuis le premier jour. Certains soirs elle semble plus apte à t'accepter ainsi. Souvent, ce sont ces soirs là que vous échouez dans le même lit tous les deux. Pour que ça reparte en vrille dès le petit matin.
Ce soir donc, ce sera un de ces soirs où elle ne peut pas te supporter et où elle n'a de cesse de t'envoyer sur les roses. Tu ne sais pas pourquoi. Elle te trouve lourd apparemment. Anya passe son temps à prétendre que c'est faux. Qu'elle se donne un genre. Que c'est aussi une question d'attraction sexuelle. D'attirance que vous n'arrivez pas à contrôler. Tu te dis ça aussi parfois. Et puis dans la foulée t'arrives à te dire que c'est bizarre. Qu'elle te déteste sans doute pour de vrai. Que depuis toutes ces années elle ne t'accepte que parce que vous êtes de la même bande d'amis. Elle se contente de te supporter. Du coup y'a des soirs comme ce soir où t'as envie de te faire tout petit parce qu'elle a des flammes dans les yeux. Pas de la passion, non. Plutôt de la colère. Elle pourrait te carboniser sur place si tu fais ou dis un truc qui ne lui plaît pas. Mais t'es en soirée. Et Gab en soirée, c'est vite n'importe quoi. Tu ne bois pas toujours, puisque tu joues le rôle de Sam. Mais ce soir c'est pas toi alors t'as déjà bien enchaîné les verres quand Joanne arrive.
Tu te casses d'ailleurs lourdement la figure quand tu la vois. T'as tenté de fuir. Physiquement. Mais la fuite a fini à terre. Tu te relèves en riant comme un demeuré. Tu vois un peu flou. T'as le monde qui tourne autour de toi et tu sais pas comment l'arrêter. Tout ce dont t'es certain, c'est que la crinière colorée a rejoint la table que vous occupez avec le reste de la bande. Elle a l'air de mauvaise humeur et pourtant, chaleureuse avec le reste de vos potes. T'as encore du faire un truc qui ne lui a pas plu. Genre, la photo de Susan que t'as posté sur Instagram pendant votre week-end. Tu penses pas qu'elle soit jalouse de cette relation. C'est surtout qu'elle la juge. Elle trouve ça malsain. Et toi t'es assez crétin pour être désolé du coup. Si t'es venu pour me casser la gueule, sache que je ne pourrai pas t'opposer la moindre résistance. J'ai déjà deux grammes dans le sang ! Que t'affirmes en articulant exagérément, pour éviter de bouffer tes mots.
Sujet: Re: The desert is calling. {ft Joanne} Sam 21 Sep - 22:13
the desert is calling
Gabriel - Joanne
«Un coup de foudre à peu près réciproque peut se transformer en passion durable à condition de l’entretenir à coup de voyages, de beuveries et de scènes de ménage gratuites.» frédéric beigbeder
Il est tard, lorsque ta bécane vient à s'arrêter. T'as piqué toute la journée encore, et t'as dépassé un peu sur l'heure de fermeture. Vous êtes éclatés par la fatigue Tor' et toi, vous avez l'habitude de bosser sans relâche pour faire gagner à votre salon la notoriété qu'il mérite. Tu dis votre, parce que vous vous l'partagez à trois ce salon. Et que même si l'suédois n'est là que quelques semaines, il reste le second moteur de ton shop. Alors vous multipliez les séances, parce que faut toujours faire plus parler de vous, appâter de nouveaux clients en balançant votre taf sur les réseaux un maximum. Tatouer encore et encore, jusqu'à en avoir des crampes dans les bras comme un chirurgien lors d'une opération d'une dizaine d'heures. Vous vous êtes mit dedans ensemble, et c'est ensemble qu'vous vous serrez les coudes. T'es pas vraiment à l'aise, à l'idée d'bosser avec du monde. T'aimes ton petit calme, ta petite ambiance. Et pourtant, l'tatoué lui convient parfaitement à ta vision du tatouage. Vos styles se complètent, et vous êtes reconnus pour vos pièces réalisées à quatre mains. Un peu comme ce soir.
T'es opales s'posent contre l'horloge au dessus de la porte de l'atelier, bordel t'as vraiment pas vu le temps passer Jo' t'es foutrement à la bourre. Tu commences par t'énerver contre toi même. T'aurais pu être plus rapide, accélérer le mouvement. T'aimes pas bâcler ton art, tu fais les choses bien ou tu ne les fais pas c'comme ça et pas autrement. "Putain j'suis à la bourre, t'veux bien fermer pour moi?" Qu'tu demandes à ton collègue nordique en suppliant presque du regard. Bien sûr, qu'il accepte sans que t'aies besoin de trop insister. Tu déposes un baiser sur sa joue, t'contentes d'attraper ton cuir et ton sac et tu montes à l'étage dans ton appartement. T'as un bon ravalement d'façade à t'faire avant même espérer ne pouvoir sortir. Et puis tes fringues de travail tâchés d'encre feront désordre dans l'bar où vous avez l'habitude de vous réunir avec la bande. Tu t'passes en quatrième vitesse à la douche, finis par t'fringuer d'un croc top noir en dentelle et d'un short en jean taille haute. L'air est si chaud de ces dernières soirées d'été que tes cheveux rouges sèchent à une rapidité déconcertante. T'posant un court instant à ta coiffeuse pour remaquiller tes yeux et teinter tes lèvres de rouge. T'as hâte de pouvoir r'trouver ta russe préférée, de gratifier Roméo d'tes sermons quant au fait qu'il devrait sérieusement songer à s'ranger. Et Gabriel. Surtout lui. L'cuir sur tes épaules, tu descends les étages du salon bruyamment en t'arrêtant un court instant. "Bonne soirée Toooooooooooooor'!" Qu'tu gueules à l'adresse du blond. Puis tu finis ta course dans les marches pour venir t'évanouir dans l'ombre des rues new-yorkaises.
La route est pas bien longue t'as au moins cette chance que d'habiter pas loin. T'pousses la porte, nettement énervée par ton retard. T'as vraiment horreur de ça Jo' pas vrai? T'les cherches du regard, ceux qu'tu quittes plus depuis des années. Parce que t'es foutrement loyale, qu'tu pourrais crever pour n'importe lequel d'entre eux. Y compris ceux te tapant sur l'système. Parce que ta colère, elle grandit toujours un peu plus dans ton estomac quand tu l'vois. Surtout quand il peut pas s'empêcher d'poster ces photos avec sa quinqua. Ça t'fais péter un plomb, d'le savoir vendre sa compagnie à une vieille en quête d'un peu d'frissons. Parce que tu peux pas t'résoudre à l'imaginer gagner ses draps, faire le mec parfait pour un billet à la fin du mois et quelques facilités. Parce que pendant c'temps là, il ne s'intéresse plus à toi. Ça t'butes, ça t'fous en rogne. T'as envie d'le cogner bien fort quand tu l'vois Gabriel. D'lui dire de se réveiller et qu'la vie va pas l'attendre indéfiniment. Parce que son délire d'escort, ça pourras durer qu'un temps. Tu salues tout le monde, t’apercevant bel et bien de ton retard prononcé. Tout le monde est déjà bien éméché. "Bande de salopards vous m'avez même pas attendu!" Qu'tu lances à tes potes d'un air outré. Va falloir qu'tu t'mettes sérieusement à ton retard.
Le tatoué se rapproche de toi, ton sang n'fait qu'un tour. Pourquoi tu m'fais ressentir des trucs comme ça Gabriel? Tu peux pas t'empêcher de le toiser le temps de finir ta phrase à l'adresse de la rouquine avant d'poser tes opales contre l'encré aux cheveux sombres comme la nuit. Tu poses tes fesses à moitié découvertes contre le cuir d'une des chaises installées autour de votre tablée fétiche. Il te demande si t'es venue pour l'cogner, parce qu'il les connait que trop bien ces flammes qui brûlent dans tes yeux. D'puis tout ce temps, il aurait déjà du apprendre à les déjouer. Il aurait déjà dû faire le premier pas, t'montrer que toi aussi t'peux avoir un peu d'importance. Bordel, faut vraiment qu'tu t'rendes compte qu'vous ne changerez jamais. Treize ans après, c'bien trop long pour espérer pouvoir constater une quelconque amélioration. "J'te cogne pas moi, j'préfère te faire mal avec tes aiguilles." Tes yeux bruns s'posent contre lui dans un air de défi, l'détaillant de la tête aux pieds. Tu t'donnes toujours ces grands airs lorsque tu t'retrouves en sa compagnie. T'bien trop fière Joanne, pour que votre relation puisse aboutir sur quoi qu'ce soit d'autre que cette dualité constante.
T'poses tes yeux sur la table, et subtilise le seul verre n'étant pas entre les mains d'son propriétaire. Tu descends sans vergogne celui que tu supposes être celui de Gab tout en gardant tes opales contre les siennes. T'laisses le verre reposer finalement contre la table. T'avais bien besoin d'un petit remontant après ta longue journée. T'as une moue qui veut dire oups, lorsque tu récupères tes phalanges pour les passer dans tes longs cheveux rouges. Any et Romy lancés dans une conversations des plus endiablées, tu t'retrouves laissée de côté avec l'tatoué. La soirée bat son plein, et ton arrivée tardive n'aide en rien. "Alors ton weekend avec madame la pétée d'thunes?" Tu lances, venimeuse malgré toi. T'veux pas être méchante, mais ça fait bien trop pulser ton sang à l'intérieur d'tes veines. Pourquoi tu l'vois pas Gabriel? L'état dans lequel tu me mets. Qu't'as des envies d'violences lorsque tu l'vois qui s'affiche sur les réseaux. Qu'ça te blesses, qu'ça vous éloigne. Et lui il s'en branle, au possible. Alors tu t'venges comme tu peux, parce que t'sauras pas lui dire vraiment c'que tu lui reproches. Faut pas s'étonner, qu'vous n'ayez pas évolué d'un poil après toutes ces années.