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 desert rose — Sofia

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Message Sujet: desert rose — Sofia   desert rose — Sofia Empty Ven 27 Nov - 12:19


Desert Rose
J’ai passé ma vie à me défendre de l’envie d’y mettre fin.

Abrutie par l’osmose parfaite entre l’hémoglobine et la morphine de l’héroïne qui ne sauve pas grand-chose si ce n’est la douleur, la dernière saignée a laissé renaître une Cosima au teint bien blême et à la coupe furieusement mélangée, les mèches noirâtres se mélangent à la peau tannée, aux traits taillés à la serpe, visage sévère s’emmêlant à la fougue d’une foule new-yorkaise ne voyant rien de ce qui grouille parmi les ombres, de ce qui pullule çà et là comme un immonde poison s’infiltrerait doucement et frapperait les âmes en peine pour en faire de pauvres zombies semblant encore humain, à la peau presque aussi parfaite que la sienne. Sauf que sous le pull rougeoyant se dissimule les traces ingrates des flammes ayant rongées les chairs, vampires voraces épluchant les moindres parcelles de peaux encore intacts. Un bras presque perdu dans la semonce d’une violence inouïe, un éveil dans un cauchemar qui est devenu sa triste réalité. Il allait falloir accepter que la vie, putain aigrie n’ayant que faire du mal qu’elle laisse derrière elle, l’ait dévorée et ait emporté les seuls parents l’ayant jamais vraiment aimé. Pourquoi ? Elle n’a jamais su. Elle n’a jamais compris ceux qui avaient osé faire de son lieu paradisiaque mais trop immense pour cette sale gosse des foyers, un Enfer sur terre, un tableau orangée, jaunâtre, fumée opaque que l’on voyait de bien loin, qui attirait l’œil des curieux qui n’ont été que peu à aider la silhouette qui vacillait dans son labyrinthe de fleurs et d’herbes fraîches qui, bientôt, ne seraient que souvenirs cendrés, fanés. Des souvenirs dont les images, peu à peu, s’efface et se laisse porter par les flots d’une fluide qui la laisse rêveuse et en pagaille dans la foule qui grouille, titubant à peine sur ses bottines. Personne ne se douterait que cette silhouette à la trogne bien dure et aux yeux hagards a, un jour, été flic, tentant de nettoyer les fleuves cachés de New-York de la drogue qui circule de main en main comme une vraie bombe à retardement.

Tic.
Tac.
Tic.
Tac.
Tu as perdue, Cosima.


Et la voilà qui a explosé sans que personne ne voit rien, sans que personne ne s’égare à se dire qu’elle pouvait être la première victime de ce qu’elle chassait. Mais telle mère, telle fille même si elle ne sait rien de celle-ci, morte ou vive, qui elle-même s’abreuvé d’héroïne alors même qu’elle était enceinte, loin d’être de ces puritaines qui se tenaient bien loin des poignards aux lames fines fondant dans le cœur d’une peau tendre pour y trouver la veine parfaite qui se fera victime d’un autre meurtre. Au bout de ses doigts que le feu a épargné, l’autre main gantée, toujours, elle observe le monde sans le voir, les visages sans les comprendre, croise quelques regards et l’héro qui suinte encore suffit à la faire sourire à quelques uns, elle, qui ne sait plus ce qu’est un véritable sourire, qui s’est toujours donné cet air de fille mystérieuse et intouchable. Pourtant, la Black est bien fragile, bien profanée par des fissures que quelques mots bien placés pourraient faire imploser et il ne resterait d’elle que des morceaux de corps éparpillés un peu partout, aussi sûrement qu’un vase ébréché à la porcelaine fine, ridiculement fine. Et parfois, il ne suffit pas de mots, il ne suffit que d’un visage, que d’un nom, que d’une poignée de secondes qui portent le regard vers ailleurs. Elle qui ne croit en rien d’autre qu’en la Science, elle crache sur ce Destin qui la mène malheureusement à ce qu’elle pense être une illusion qui s’impose à elle.

Sofia.

Parmi ces badauds dont elle se fiche, parmi ces corps auxquels elle se heurte presque car le pas léger a cessé pour ne plus être qu’une statue de marbre dans une mer agitée et agacée par l’immobilité de ce rocher humain, elle perçoit de loin la silhouette affinée qu’elle n’a plus vu depuis trop longtemps. La redescente du doux nuage d’encens est terrible, elle ressent le béton sous ses semelles, elle ressent l’odeur bien âcre des égouts qui s’écoulent alors que la pluie est tombée la veille, elle sent la transpiration et le linge mal lavé de ceux qui l’entourent, le froid qui l’agresse malgré sa veste, le ciel grisâtre malgré la nuit, elle sent la puanteur d’un New-York qui a tout de laid maintenant qu’elle perçoit Sofia au loin, belle du jour et de la nuit, enfant qu’elle n’a pas su protéger des mains curieuses d’un clan qui se faisait ennemi de celui qu’elle avait infiltré, cafard déguisé en papillon parfait pour eux. Elle batifolait aussi sûrement que ce soir, riait au visage d’un chef incapable de reconnaître la sale gueule d’une flic qui était prête à le faire descendre pour que son trafic cesse. Et un jour, un soir plutôt, car peu importe que le soleil brillait ou que la lune luisait, elles se sont revues. Haine et incompréhension ont faillies remontées à la surface de son visage qui ne devait pourtant pas faire de vagues. Mais la voilà, véritable maelström qui s’engage sur la route, qui se fiche bien que les voitures puissent lui foncer dessus, qui s’avance, vaillante mais le cœur torturé, les yeux alarmés, la mine bien plus pâle encore, presque grise sous les yeux curieux et jaunâtres des lampadaires. Ses doigts nus et froids assassines le plastique de son sac où s’entrechoquent quelques bouteilles de bières, de vins blancs, des broutilles qu’elle était prête à savourer mais qui la feront vomir si elle s’aventure à en mettre un peu sur sa langue. Elle s’avance comme on s’avance vers un rêve et une oasis, elle s’avance avec désespoir, n’ayant plus eu de nouvelles de celle qui a égayé une seule de ses nuits, sans qu’aucun des corps n’aient à s’effleurer car Cosima n’aurait osé lui montrer le monstre qui se cache sous ses larges affaires mais Sofia lui a rendue le sourire lors d’une période où tout lui semblait terriblement complexe. Une réponse à une trop longue équations où une seule inconnue a suffit à tout résoudre. Il y a quelques minutes qui se poursuivent et elle parait être une ombre poursuivant ses rêves, mortifiée de revoir la démarche de la jeune fille qu’elle pensait encore innocente et aux mains bien blanches, attend que les lueurs se fassent moins présentes pour s’armer de tout ce que ces années dans les stups lui ont appris, saisit violemment le bras et le corps pour entraîner la sauvageonne au doux visage dans une ruelle où l’on oserait les déranger, condamnant le dos de sa victime contre les murs de brisques maculées de tags insultants, les poubelles renversées pas loin faisant de leur nouvelle rencontre une situation bien sordide. Le bras à la main gantée vient trouver la gorge de la colombe pour l’empêcher d’hurler, leurs visages ayant pris des années en pleine gueule venant s’approcher à quelques souffles. Elle tremble mais elle espère que Sofia n’en sentira rien, le corps contre le sien, menaçant et ému tout à la fois, elle souffle « Qu’est-ce que tu fous là ? » Que peu de sens car la prisonnière des aiguilles demeure démontée par la dernière dose, les pupilles bien ouvertes et éclatées mirant celles de la fée « C’est toi, pas vrai ? C’est toi Sofia ? » Elle ne peut retenir les notes de son désespoir, de sa peine, de son inquiétude malgré la violence de son corps contre le sien, les esseulées se rencontrant enfin, une nuit ayant suffit à les voir s’allier sans même que leurs peaux ne se rencontrent.  


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: desert rose — Sofia   desert rose — Sofia Empty Mer 16 Déc - 20:37

it is if everyone dies alone, Does that scare you, I don't want to be alone, I look for you, Every day, Every night, I close my eyes From the fear, From the light, As I wander down the avenue so confused, Guess I'll try and force a smile.

le froid claquant contre les joues, les jambes qui s’activent, qui portent la louve des nuits jusqu’à la destination qu’est la sienne. pas celle de ses rêves, mais bien celle du devoir. celle qui apportera un beau petit paquet de billets aux reflets émeraude. la liasse qu’elle remettra directement aux ferreira, bras droit infaillible. la liasse dont elle tirera profit, dont la part lui reviendra, dans le seul et unique but de prendre soin de sa famille. de sa seule famille, de son unique repère. la carcasse désabusée n’obéit qu’a une seule règle, celle de la loyauté, celle des responsabilités. désormais maîtresse du chaos de sa vie, elle ne subit plus comme elle subissait. comme elle saignait, lorsqu’elle était à la rue. lorsqu’elle passait ses nuits dans le froid. lorsqu’elle passait ses journées à grapiller le moindre centime pour ne pas finir par crever. esclave d’un destin qui ne s’est jamais montré clément, qui a fait d’elle la fille d’une malade, qui a fait d’elle l’orpheline déconstruite et à présent la main de maître. la main de fer. la force sauvage, la force inébranlable, elle n’a peur de rien, sofia. elle ne craint rien, parce que la mort aurait été trop douce, trop belle, à l’époque où elle était plongée en plein cauchemar. tu ne crains ni les armes, ni les feux, sofia. tu ne crains ni les brutes ni les fous. pas peur de tomber, pas peur de te battre. peur, peut-être bien d’une seule chose, de perdre les dernières choses auxquelles tu tiens. peur, peut-être d’une seule chose, de fragiliser la pierre qui te sert de cœur. peu de personnes sont capables de voir au-delà, peu de personnes parviennent à gratter la pierre pour profiter d’une jolie étincelle.
peu de personnes. trop peu. mais parmi celles-ci, un fantôme. un fantôme dont la présence se fait ressentir, un peu trop intensément pour qu’il s’agisse d’un coup de son esprit. une présence, d’abord contre son bras, empoigné pour la traîner jusque dans cette ruelle. une présence la plaquant contre le mur, à l’abri des regards. et le sien, de regard. et le sien, elle le reconnaîtrait entre mille, même s’il est différent aujourd’hui. cosima, cosima, cosima, c’est elle. bien elle. cosima, qui se montre violente, qui se révèle sous un jour nouveau, mais t’es pas dupe, sofia. tu vois bien qu’elle est aussi troublée que tu peux l’être. que l’émotion est partagée, d’un côté comme d’un autre. elle l’aimerait presque, cette violence. elle l’adorerait presque, cette main contre son cou. parce que c’est elle et parce que c’est elles.
les souvenirs se mélangent dans l’esprit de la brune, les ressentis d’autrefois, elles se sont aidées, elles se sont aimées. sans ne jamais en avoir le droit, mais elles l’ont fait. quitte à finir écroulées, quitte à se tomber sans ne plus pouvoir se relever. douce folie dansante de deux mondes qui ne sont pas voués à se rencontrer. la force de l’obscurité contre celle de la légalité. mais quand tu la regardes, ce soir, tu ne vois plus cette dualité, sofia. tu ne perçois plus rien que vos deux silhouettes désespérément accrochées l’une à l’autre. je n’ai pas l'autorisation de marcher dans la rue ? qu’elle lâche, attrapant fermement la main de cosima pour la retirer de son propre cou. le cœur battant, elle ne sait pas comment se comporter, elle ne sait même plus ce qu’elle ressent face à elle. des retrouvailles éclatantes. bien sûr que c’est moi… qu'est-ce que tu dis ? elle repousse, machinalement. elle repousse cosima comme un mécanisme d’auto-défense, parce qu’elle n’a pas le droit de faiblir. pas le droit.

(c) shining.
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