Sujet: Re: (hot/explicite) cinquanta modi per dire addio ± Gabanna Mar 13 Aoû - 18:49
cinquanta modi per dire addio
Gabriel - Annalisa
«Le plaisir présente un avantage : contrairement au bonheur, il a le mérite d'exister.» frédéric beigbeder
Tes paupières se ferment, lentement, fatiguées de devoir rester éveillée pour tenir tes démons éloignés. Ta joue contre la poitrine de Gabriel qui se laisse aller un peu plus profondément dans le canapé pour vous accorder une position confortable. Tes sanglots s'apaisent pour laisser place à des larmes silencieuses, ta respiration se stabilise et ta main empoignant le cuir du tatoué vient petit à petit relâcher sa pression. Tu lui demandes, poliment, si il t'autorise à rester comme ça un petit instant, juste un court moment. Juste pour te laisser reprendre ton souffle, t'apaiser un peu contre cette douce chaleur venant te réchauffer un peu de l'intérieur. Il aurait pu ignorer tes messages, ne pas faire le déplacement tout simplement. T'envoyer chier pour le dérangement vue l'heure tardive et les étoiles haut dans le ciel. Pourtant il a fait le chemin, tu sais pas si il a beaucoup hésité. Mais une chose est sûre, est qu'il l'a fait. Pour toi, pour s'assurer de ton état. Parce qu'il s'est inquiété, ne serait-ce qu'un tout petit peu non. Ne serait-ce qu'assez pour venir te rejoindre dans ce spectacle de désolation. Un maigre sourire vient se poser le bord de tes lèvres, tu ressens de la gratitude, à cet instant.
T'as le feu vert, les mots que tu attendais. Il ne bougera pas, pas toute suite du moins. Sa joue vient trouver tes cheveux, ses bras viennent t'encercler un peu plus. Te voilà recouverte par ses bras encrés, bercée par son souffle chaud contre ta nuque. Ça fait du bien, c'est apaisant que de se faire étreindre d'une telle façon. Comme une enfant effrayée que l'on vient rassurer à coup de bras bienveillants. Peu à peu, le noir te rattrapes, avec clémence cette fois-ci comparé à ces derniers jours. Tu sais pas vraiment si c'est sa présence, à Gabriel qui dissuade ces monstres de ton imagination de venir te frapper à nouveau. Si c'est sa présence qui t'accorde un bref sommeil tranquille, mêlée entre ses bras et ceux de Morphée. Tu t'abandonnes totalement, glissant de son torse à ses cuisses, accablée par la fatigue. Tu te blotties, inconsciemment du mieux que tu peux pour pouvoir venir réchauffer ton épiderme glacé. Les dernières larmes viennent mourir le long de ton visage, et c'est dans un léger souffle que tu trouves le sommeil. Le silence, le calme, l'absence de combat dans tes entrailles, ce désespoir muselé pour l'empêcher de venir te faire du mal tandis que tu reprends un peu de forces tout contre Gab te cajolant tel l'enfant apeurée, et désorientée que tu peux être.
Tu sais pas vraiment depuis combien de temps tu as fermé les yeux, le retour à toi est difficile. Ton crâne te fait mal, la gueule de bois bien présente. Tes bras te brûlent, encore bien rougit des mutilations que tu t'es infligée un peu plus tôt pendant que tu te noyais dans ta tristesse. Un plaid glisse de tes épaules pendant que tu viens te redresser légèrement. Tu paniques un instant, lorsque tu te rends compte que Gab n'est pas là, que sa chaleur non plus. Tes yeux le cherchent, tu te mets à paniquer un bref instant. Lui aussi il t'aurait abandonné? Tourné le dos comme si tu ne valais rien? Tu commences à le chercher dans la pénombre, implorant son prénom une seule et unique fois d'une voix faible et tremblante. idiote, comme si tu méritais ne serait-ce que sa présence, comme si tu méritais sa gentillesse. Sa voix répond, non loin. Tu tournes la tête, embrumée, et tu l’aperçois à la fenêtre de ta cuisine, une cancéreuse serrée entre ses lippes. T'as du mal à mettre du sens dans ses mots, le temps pour toi de te tirer du brouillard embrouillant tes idées. "T'as bien fais, hésite pas à te servir." t'as les lèvres sèches, tout comme ta gorge laissant s'échapper ta voix légèrement éraillée. Il te propose une tasse que t'accepte, lorsqu'il se rapproche de toi pour revenir gagner sa place dans le canapé.
Tu t'assois en tailleurs, venant replacer le plaid tout contre toi. Tes doigts usées viennent encercler la tasse fumante dégageant une bonne odeur arabique venant chatouiller ton nez. Tu sais pas vraiment combien de temps tu t'es endormie, depuis combien de temps il est là près de toi à veiller sur ton sommeil presque avec tendresse. Parce qu'il n'y a aucun geste brusque, rien de douloureux. Juste cette bulle apaisante dans laquelle il t'as permise de rentrer pour pouvoir t'y échouer un peu. Ta main cherche le cadavre d'une bouteille de sambuca pour venir alcooliser le café, ne jamais laisser le temps à la sobriété de revenir. Plus t'es sobre, plus ça fait mal. Plus ça fait mal, plus t'as des envies de violence contre toi et ta stupidité sans nom. Plus t'as envie de t'éteindre, de disparaître, de finalement éclater en mille morceaux. Tu portes la tasse à tes lèvres, souffle un bref instant pour en dégager la fumée et tu porte ce mélange de caféine alcoolisée à tes lèvres. T'as le regard vide, vitreux, absent. Tu te retiens de tout ce que tu peux de ne pas pleurer de nouveau, de honte sûrement. "Je..." tu quoi hein? Tu sais pas quoi dire surtout. T'es bien trop bête 'lisa, bien trop stupide. Pourquoi tu lui as envoyé ces messages? Pour qui tu t'es prise en venant le déranger dans sa petite vie tranquille pour venir l'intégrer à la tienne qui se trouve dans un éminent bordel. T'aurais bien besoin d'une douche, pour venir calmer ce marteau piqueur présent dans ta tête, mais l'appel des lames de rasoir serait bien trop forte. Tu finirais sûrement à continuer de te tailler avec application juste pour te punir de ce que tu fais. Adulte inconsciente, femme brisée, animal dangereux prêt à mordre les mains qui se tendent trop à elle de peur qu'elles blessent, de peur qu'elles abandonnent. Tu te contentes de relever ton visage, tes mèches flamboyantes retombant devant tes yeux en partie. Peut être pour cacher l'humidité présente dans tes opales, tu sais pas vraiment. Tu captes le regard de Gabriel, toujours si doux et si chaud sur ta carcasse à l'absence de palpitant. T'arriveras pas à la finir cette phrase, t'arriveras pas à l'remercier. Pas pour l'instant.