Sujet: (hot/explicite) cinquanta modi per dire addio ± Gabanna Mer 7 Aoû - 15:41
cinquanta modi per dire addio
Gabriel - Annalisa
«Le plaisir présente un avantage : contrairement au bonheur, il a le mérite d'exister.» frédéric beigbeder
T'aurais beau retourner à ce salon où vous vous êtes rencontrés, faire le pied de grue qu'il ne viendrait pas. Peu importe le temps que tu pourrais attendre, il a tout oublié. Qui tu étais, le lien qui vous unissait. T'aurais beau retourner à ce salon qui n'étais pas le tien, camper dans ton sac de couchage avec son prénom sur un bout de carton qu'il ne répondrait pas présent. Comment t'es sensée aller de l'avant, quand tu restes faible à l'aimer de tout ton être? Incapable de partager son amnésie, à te dire que c'est fini. Une autre période de ta vie à mettre derrière toi, comme si rien ne s'était jamais passé. T'aimerais, qu'il te voit à l'endroit précis où vous vous êtes rencontrés, où il a entendu parler de cette déesse au trou béant perçant son coeur. Rien n'y fera, il ne reviendra pas. L'animal s'est perdu en route, à décidé de traquer une nouvelle proie, de retourner à ses oiseaux de mauvaises augures. Tu resteras seule, n'ayant trouvé d'âmes ressemblant à celle de Crocus pour accompagner ton règne sur les enfers.
Une nouvelle fois, t'es partie en courant. T'as pas supporté, t'as pas pu soutenir le regard de cette fille aux dreads blondes qui te souriait pourtant. Seul regard affectueux parmi tout ceux posés sur ta carcasse. T'as fui de nouveau, pour venir te réfugier entre tes quatre murs. T'as gravis les deux étages, se trouvant dans un désordre que l'on ne te connait pas, pour venir t'échouer dans ton lit pour pleurer. Pleurer toujours, face contre ton matelas pour absorber tes hurlements de lionne blessée grièvement. Tu lui as dis adieu pour de bon, tu n'apparaîtras plus dans son paysage, jamais. Il retournera à ses colombes, en trouvera peut-être une qui lui voudra du bien. Une nana simple, aimante, aux mains immaculées. La tienne de main cherche au sol, trouve un cadavre de sambuca aussi oublié que toi. Tu le portes à tes lèvres, le vide de son contenu anisé ne quittant plus ton organisme. L'ivresse ne tarde pas à revenir, à quoi bon rester sobre dans ce monde dénué de beauté? Rien n'est beau, ni la vie, ni le destin. Tout n'est qu'une suite d’événements plus désastreux les uns que les autres, n'ayant de cesse que de vouloir de détruire. Ils ont réussi, t'as plus de forces, plus rien à donner, plus envie d'espérer.
Tu ne sais pas combien de bouteilles de sambuca tu descends, t'es incapable de différer le jour de la nuit dans ton appartement aux volets baissés. Ton téléphone s'illumine, une réponse à ton premier message illisible. L'alcool désinhibe, c'est bien connu. Quitte à te soûler jusqu'à ce que mort s'en suive, autant être bien accompagnée. T'as plus rien à perdre, plus rien à défendre. Jabez t'as totalement oublié, ne possède aucun souvenir de vos moments passés ensembles. Qu'il s'agisse de sages séances ou de nuits fauves endiablées. Aucun souvenir, juste le néant. Juste le prénom de Cara sur ses lippes encrées, même pas le tien qu'il ne s'efforce pas d'aligner en complet. Anna, 'lisa, Annalisa. Tant de pseudonymes susurrés à la lune comme ayant une chance de la berner. Il t'as supprimé de son esprit, tu n'y as plus ta place n'ayant d'autres choix que de disposer rapidement. C'est blessant, de voir qu'un tel coup du destin finit par avoir raison de cette relation si belle, si jolie. Cara, cette femme haineuse. Cette femme qui n'a pas hésité un seul instant avant de venir te provoquer comme ne sachant pas ce qui menaçait de lui arriver. Ouragan tatoué que tu as rapidement fait voler au sol pour commencer à rouer de coups son cuir. T'as frappé, encore et encore, toujours plus fort. Combien même tes articulations te faisaient mal, combien même tu perdais ton souffle. Tu t'es contentée de lui rendre la monnaie de sa pièce avant que l'israélien ne vous sépare. Aucune plainte n'a été déposée contre toi, pour l'instant. Celio a quand même fait marcher ses relations, t'as trouvé un avocat. Tu serais bien dans la merde si on venait à reconnaître ton nom de famille, alors vous vous protégez avant tout.
Pourtant, qui protège ton coeur? Qui te protège toi, du mal que t'as envie de te faire? Qui vient chasser tes envies de meurtre, d'attentat contre toi même. Qui s'en vient pour sécher tes larmes qui coulent tantôt de rage, de désespoir ou d'hystérie? Qui trouve les mots rassurants, ceux qui pourraient réchauffer ton palpitant? Tu es un monstre de solitude, 'lisa. Ta famille à l'autre bout du monde Celio étant en déplacements pour affaires, le zombie ayant donné un sens à ta vie ne pouvant pas te recaser, ton manque cruel d'amis à qui parler. Tu n'es bonne à t'enfermer, rajouter un tour de clef. A déverser ta peine sur les longues toiles traînant sur ton appartement, à coup de jetés de peinture huilées. Quand ça ne suffit pas, tu t'en prends à la peau de tes bras comme à cet instant? Le dos posé contre la porte menant à ta chambre, tes doigts viennent chercher au sol ces morceaux de verres éparpillés. Les larmes ne se stoppent pas, ne s'arrêtent plus depuis ton retour de l'hôpital cet après midi. « tu veux me rendre service ? laisse-moi crever. » ça cogne dans ta tête, à défaut de faire cogner ton cœur. Si seulement t'avais pu lui dire, lui dire que toi tu crèves en continu depuis cette nuitée au restaurant. L'appartement est calme, hurlant ta détresse à qui voudra bien l'entendre. Ta main vient faire glisser le débris de verre contre la peau fine de tes poignets déjà abîmée par des lacérations passées.
Tu viens en ajouter de nouvelles, tes grognements venant déchirer le silence pesant. Le silence qui crie l'absence. Le sang se mêle aux perles salées, t'es un vrai bordel et au final c'est toi qui hurle à la mort ton désespoir d'être encore en vie. T'oublies le temps, t'oublies l'espace te contentant simplement de lacérer encore et encore. T'as les émotions qui défilent, les souvenirs aussi. Tu veux juste que ça s'arrête, ne plus rien ressentir. Ni le manque de lui ou de sa peau, ni la douleur n'ayant de cesse que de tabasser ton palpitant déjà au tapis. C'est facile, l'amnésie. Peut-être bien que toi aussi, tu devrais te défoncer le crâne jusqu'à ce que Jabez le quitte. Du bruit se fait entendre, tu tentes de te relever du sol, honteuse. T'enjambes les pots de peintures, les toiles couchées, les bouteilles vides ou brisées. Tu rinces tes bras, laisse la rouille s'évacuer dans l'évier. La porte de ton appartement s'ouvre dans ton dos. Tu ne te retournes pas, t'es bien trop honteuse pour ça. Gabriel est venu, il ne t'as pas abandonné. Malgré l'heure tardive, malgré tes messages incompréhensibles. Bien qu'il ne te doive rien, que vous ne soyez pas indispensables dans la vie de l'un ou de l'autre. Un sanglot secoue ton corps fatigué, t'es vraiment pitoyable. Tu fais peine à voir, même pas l'ombre de ce que t'étais. "J'suis désolée... " Mais il est là, l'encré se tient bien debout derrière toi. Tu balbuties, presque incapable d'articuler. Tout ce que tu sais faire 'lisa, c'est détruire ce que tu touches du bout de tes doigts.
He was caught in a mudslide Eaten by a lion Got run over by a crappy purple Scion Help me, help me, I'm no good at goodbyes