euphoria, nuria

traits de caractère / Nuria c'est la fille du monde. C'est celle qui ne sait rien de vous mais qui vous aime quand même, qui vous parle comme si vous étiez l'être le plus important du monde. Celle qui ne mène aucune guerre, amourachée de l'aventure. celle qui pardonne, celle qui oublie.  
C'est celle qui, sous ses ongles, garde la peinture séché en souvenir de ses oeuvres oubliées, celles qui sont là, tout autour de vous mais que personne ne voit. l'oiseau peint sur le mur, le soleil sur le sol, la sirene qu'elle peint sur votre peau. Nuria c'est l'amour simple, dans sa forme la plus pure parce qu'on ne lui a appris que cela.
Aimer. Aider. Oser.
les caresses qui vous aime et les baisers qui sont tout et rien à la fois. Parler avec ses gestes puisqu'elle aime tant les silences. Nuria elle tourne en rond, fait des arabesques, elle rêve de danser sur la voie lactée, de rencontrer le soleil un jour, de s'endormir sur le croissant de lune. Elle est là, toute proche de vous mais son esprit est né entre les étoiles. Coincée dans un monde trop petit pour elle qu'elle ne cessera pourtant jamais d'explorer.

je t'aime
elle l'a entendu tant de fois,
murmuré bien plus encore.
né dans ce cocon ou il n'était jamais effrayant ni gênant de le dire. grandissant avec la certitude que c'était vrai, avec le soutien sans faille de ceux qui croient en vous toujours. dans les réussites ou les errances. nuria vient de ce monde ou l'amour ne s'achète pas. Toujours acquis, basé sur la certitude que la seule foi qui existe vraiment c'est celle qu'on a pour autrui.
je t'aime.
c'était parfois des mensonges susurrés à son oreille,
des promesses au goût d'éternel.
Elle a aimé souvent nuria. Une vie entière régie par les battements de cœur extatiques, les froissements du myocarde sous les émotions violentes. de beaux moments éphémères, de longues histoires platoniques, des chutes monumentales, des cicatrices sur le paysage de son épiderme. la passion, la raison. des milliers d'amour qu'elle a collectionner comme des trésors. des souvenirs gardés au fond de son coeur qu'elle ressort au gré des nuits mélancoliques. elle ne connaît pas la haine, nuria. elle a appris le pardon, l'absolution jamais l'oubli.
je t'aime
elle le dit peu, le montre souvent.
dans ses gestes doux, des attentions pour tous. elle aime l'ami d'enfance, elle aime l'inconnu qui sourit, celui qui est seul sur un banc ou ce couple d'amoureux qui ne la remarquera jamais. elle aime. plus qu'une entité, qu'une identité. elle aime un tout souvent, le monde qui l'entoure. Entièrement faites de ses vibrations qui ne cesse de la faire avancer.

une leçon apprise. Posée sur elle comme une couverture de chair - entre les bras de sa mère – maman est de celle. De celle qui croit qu'aucun lendemain ne sera pire que la veille, qu'un nouveau jour – plus beau – se lèvera toujours pour les bienheureux. Rien n'est grave, jamais, puisque le temps panse toutes les blessures, qu'elle a apprit depuis longtemps à rafistoler tout ce qui tient mal. Les objets, les gens, les sentiments. Éduquée avec l'idée que l'on peut sortir de tout pourvu qu'on ai la foi. Religion d'amour.

je sais la chute
qui fut fatal.
Sentiment léthal.
Voler trop haut. nuria qui rêvait du soleil. Si beau d'en bas, qu'on en oublie qu'il est de feu. Si aveuglant qu'on ne ressent sa morsure que lorsqu'il a déjà brûlé vos ailes. Calcinée. Plumage flamboyant qu'on croit devenu phénix, abandonné au vent qui ne cesse de raviver les braises. Elle l'avait pas vu venir – avait fermé les yeux sur la catastrophe annoncée - elle qui ne craignait aucune chute, aucune fêlure. Et elle a continué d'y croire jusqu'à ce que son corps s'écrase sur l'asphalte, jusqu'à la douleur lancinante dans son myocarde et des fragments d'âme dispersés au vent.

je sais les adieux
papa est parti, une gerbe de fleur sur sa tombe. et les sourires aux lèvres. même les au revoir déchirants doivent être doux. parce qu'ils ont eu assez de temps pour s'aimer et pour se le dire. parce que, dans le fond, la vie n'a pas le temps pour les regrets et que chez les costello, il n'y a jamais rien eu a regretter. Des erreurs qu'on se pardonne à soi-même et l'absolution qu'on offre à tout ceux qui se trompent.
papa est parti et même maman sourit. « nuria, les au revoir sont moins douloureux quand on a eu si longtemps le temps d'être heureux. »

je sais l'envol
et qu'importe les froissements d'ailes, les os brisés, le cœur incendié, maman disait vrai, demain l'aube sera nouvelle.
Demain, il fera jour encore.
Demain, le soleil. toujours
Et sur sa peau hâlée, c'est le renouveau, c'est une bouffée d'air qui ravive la flamme d'une existence qu'on ne peut donner en offrande à la tristesse. Nuria ne vit que pour vivre mieux encore. Que pour les petits plaisirs, les bonheurs qui finiront toujours par revenir. aucune blessure n'est éternelle Oisillon retourné au nid pour panser les plaies. Maman douée pour le scrapbooking, elle a refait un patchwork d'amour sur les sentiments blessés. Bandage fermement entouré autour de son coeur pour maintenir les morceaux abîmés. Elle arrive a oublier parfois qu'il est encore fragile. elle n'a plus mal quand elle respire.

je sais l'espoir
il est partout.
réside dans un sourire, dans l'éclat d'un regard. dans les mots échangés avec ceux qu'on ne connaît pas, dans l'étreinte de ceux qu'on aime.
dans la chance qu'on laisse aux autres.
elle a la main tendue nuria, depuis toujours. les années n'ont pas étiolé sa foi, n'ont pas abîmé ses rêves - ou pas assez pour qu'elle les perdent du moins - comme autrefois, ses doigts sont tâchés de peinture, elle rêve encore de voler - même après s'être brûlé si fort - elle cherche la beauté dans tout ce qu'elle voit - et elle ne cesse jamais de la trouver -
elle donne sa chance à qui la demande, l'offre même quand on ne demande rien. jamais stoique face à l'univers. vingt-neuf ans qu'elle ne cesse de courir après ce monde qui ne l'attend pas, qui - souvent - ne la remarque même pas.
mais elle, elle voit.