Je ne sais pas faire quand t'es pas là - Cassey&Nick

✩ Still waiting for my friend.

The night is when, the ghosts all come out Playing with my head, spin it all around This room is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out You left me today lying on the floor I wanted you to stay, it seems you wanted it more This bed is like a prison cell, cause I'm all by myself Still waiting for my friend to come and break me out And there's stone cold bars on my door for this stone cold heart Some people say life is like a ride Take it day by day, never knowing why My head is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out Still waiting for my friend to come and break me out.…

Une petite grimace vient se dessiner sur le visage de la blondinette quand elle entend les paroles de son frère. Elle en a effectivement trop dit. Cela lui apprendra à parler sans réfléchir. Ou pas. Mais, en même temps, comment pouvait-elle savoir qu’il n’était pas au courant pour la publication de ces photos ? Ni même qu’il serait aussi interpellé par leur existence ? – N’insiste pas, t’as qu’à lui en parler à elle. Elle a langue trop bien pendue, Cassey. Mais elle sait garder un secret. Ce qui n’est visiblement pas le cas pour son premier amour. Il a osé. Il a osé aller raconter à Nikolaï qu’elle s’est fait agresser. Cela ne le regarde pas, bordel. Cela ne regarde aucun d’eux en vérité. Et cela commence sérieusement à la rendre dingue que les hommes de sa vie jouent avec ses secrets. Avec sa vie. D’emblée, la jeune femme laisse l’agacement rejoindre la stupéfaction sur son visage. Elle ne comprend même pas comment Owen a pu lui faire une chose pareille. Il est juste inquiet pour toi. C’est vraiment ce que son frère vient de lui dire. Son frère. Celui qui le déteste, celui qui est allé le menacer, le tabasser. Celui qui lui reproche de lui adresser la moindre parole vient clairement de prendre sa défense. – J’y crois pas, tu le défends en plus ? Bien évidemment qu’il le défend. Owen est allé tout lui raconter. Comme s’ils étaient censés se parler tous les deux. Elle est furieuse, Cassey. Furieuse que son ex ait pu prendre une telle initiative sans même la consulter. Furieuse qu’il se mêle de sa vie, qu’ils se mêlent tous les deux de sa vie. Et ce ne sont pas les paroles de Nikolaï qui vont la calmer. – Alors déjà, il ne veut pas ma mort, il veut juste de l’argent. rétablit-elle, plus calmement, malgré l’irritation toujours palpable dans sa voix. Mais, déjà, il lui reproche de ne lui avoir rien dit avant. Elle laisse un soupir d’exaspération s’échapper de ses lèvres. – Mais, bordel, je ne suis pas obligée de tout te dire Nik ! Il ne va pas commencer, hein ? Il ne va pas recommencer à s’immiscer dans sa vie. Et si. Il veut l’aider. Elle détourne la tête, comme une enfant qui n’apprécie pas les réprimandes de ses parents. – C’est pour ça que je ne t’ai rien dit, tu vois ! Exactement pour ça ! Elle ne veut pas de son aide. Elle ne veut pas le mêler à cette histoire. Elle ne veut pas le mettre en danger… N’est-ce pas évident ?

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The night is when, the ghosts all come out Playing with my head, spin it all around This room is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out You left me today lying on the floor I wanted you to stay, it seems you wanted it more This bed is like a prison cell, cause I'm all by myself Still waiting for my friend to come and break me out And there's stone cold bars on my door for this stone cold heart Some people say life is like a ride Take it day by day, never knowing why My head is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out Still waiting for my friend to come and break me out.…

Elle n’a pas besoin qu’ils veillent sur elle, Cassey. Surtout, elle ne veut pas qu’ils veillent sur elle. Surtout pas Nikolaï. Elle a trop peur de ce qui pourrait lui arriver, trop peur de le mettre lui aussi en danger. Elle ne se le pardonnerait jamais s’il lui arriver quelque chose par sa faute, parce qu’il voulait seulement la protéger. Non, elle ne peut même pas l’imaginer. C’est pour cette raison qu’elle en veut autant à Owen. Il n’a pensé qu’à ce que, lui, il peut bien ressentir sans réfléchir une seconde à tout ce que ses révélations impliquaient. Il n’en a rien eu à faire de mettre son frère en danger. Mais Nikolaï trouve le moyen de le défendre. Pour lui, il n’y a que la sécurité de la jeune femme qui prime. Il commence à parler de son agression, ce dont elle ne veut surtout pas parler. – Mais t’as pas à me protéger ! Je ne suis plus une gamine, bon sang. Elle ne mérite même pas d’être protégée. Elle s’est mise toute seule dans cette situation alors que, lui, il n’a absolument rien fait. Lui ne mérite pas de se retrouver sous la menace du psychopathe à qui elle doit de l’argent. Elle rétablit cette vérité, mais rien n’y fait. Elle pourrait dire n’importe quoi, elle ne le ferait pas changer d’avis. Mais, bien sûr, c’est elle, la tête de mule. – Mais, et alors ?! Ça ou autre chose, ça reste mon problème ! Je ne veux pas que tu t’en mêles, tu ne comprends pas que j’essaie juste de te préserver de tout ça ?! Il la rend dingue. Ils la rendent tous les deux dingues. Il n’est plus seulement question de sa vie privée, il s’agit d’une décision qu’elle a prise en connaissance de cause, pour protéger les siens. Mais ils balaient tout d’un revers de la main, tout ce qu’elle a voulu préserver durant tous ces mois. Comme si elle n’avait pas son mot à dire, comme si elle n’avait aucun choix. Sauf qu’ils oublient qu’elle est la principale concernée, Cassey. Ils oublient que c’est sa vie et qu’elle en fait ce qu’elle veut. Les raisonnements logiques n’ont pas marché, alors évidemment, Nikolaï passe à l’offensive. Il lui demande comment elle compte bien le rembourser. – Je me débrouillerai. dit-elle en sachant d’ores et déjà que sa réponse ne lui suffira pas. Et, pour cause, elle ne sait pas comment elle va y arriver. Mais cela ne change rien au fait qu’il ne l’aidera pas. Il ne s’en mêlera pas, c’est comme ça. Voilà qu’il lui parle d’Arya. Exactement comme Owen. C’est à croire qu’ils se sont donné le mot pour lui donner la sensation d’être la pire mère au monde. – Tu crois qu’Arya est chez toi pour quelle raison ? Ils ne savent rien d’elle. Et je n’ai pas non plus envie qu’ils en sachent davantage sur toi. Elle veut juste les protéger, bordel.

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Elle déteste Owen. Là, tout de suite. Elle le déteste de tout son cœur. Qu’il ait pris l’initiative d’aller tout raconter à son frère la rend malade. Cette conversation avec Nikolaï la rend malade. Elle a tellement fait en sorte de préserver ceux qu’elle aime, les protéger de ses problèmes. Mais il a fallu qu’il s’en mêle et, maintenant, c’est Nikolaï qui s’en mêle alors qu’aucun d’eux n’est concerné, bon sang. Ils veulent s’en mêler quitte à se mettre en danger. Et cette idée, tu ne la supportes pas, Cassey. Tout autant qu’elle ne supporte pas d’entendre leurs leçons de morale à répétition. Après s’être fait insulter par Owen, c’est son grand frère lui-même qui vient la traiter de gamine. Il parle comme si elle était idiote, comme si elle était inconsciente. Comme si elle avait eu d’autres choix, bordel. Elle n’a pas l’impression qu’ils sont là pour l’aider, seulement la juger. Alors qu’ils n’étaient pas là... Aucun d’eux n’était là. Elle a dû affronter tous ces problèmes toute seule, avec une enfant à charge, et cela la rend dingue de se faire sermonner pour avoir juste tenté de survivre. - Non, bien sûr que non, j’y ai pas réfléchi parce que je suis stupide, c’est bien connu ! lâche-t-elle avec ironie, l’agacement toujours palpable dans sa voix. Mais, au fond, elle est surtout blessée. Blessée de s’en prendre autant dans la figure. Ce n’est vraiment pas en la rabaissant comme ils le font qu’ils vont lui donner envie d’accepter leur aide. Mais elle ne répond même pas aux paroles de son grand frère. Il est tellement borné  qu’elle aura beau dire ce qu’elle veut, il s’obstinera à s’en mêler. Jusqu’à faire de sa vie un enfer, elle le sait. Elle ne dit plus un mot, elle le laisse cracher ses jugements, sans se battre. Elle l’a déjà fait avec Owen, elle en a assez de se battre contre eux. Elle ressent juste le besoin qu’ils la laissent enfin tranquille. - Je la trouverai toute seule. lâche-t-elle simplement, refusant une fois de plus son aide. Mais il continue de l’engueuler, il lui balance même qu’il pourrait bien leur arriver quelque chose. À lui, à Arya. C’est dégueulasse de lui balancer des mots pareils au visage. Comme si tu ne savais pas, comme si tu ne te sentais pas suffisamment coupable. Comme si t’étais pas rongée par la peur. - Wow merci, ça va vraiment m’aider tout ce que tu me dis. Elle se recule finalement, loin de lui. Il n’est plus question de déjeuner avec lui. Mais il pense encore qu’elle va lui donner les moyens de se mêler de cette histoire. C’est mal la connaître. Le regard braqué sur lui, elle le contemple sans un mot, une lueur de défi dans les yeux. - Et si je ne veux pas te répondre, tu vas faire quoi, tu vas m’embarquer au poste pour continuer ton interrogatoire ? Parce qu’elle ne dira rien, absolument rien. S’il pense, s’ils pensent tous les deux, que c’est en lui parlant comme ils le font qu’elle va soudain s’ouvrir, c’est tout le contraire. Elle n’a même plus envie de lui parler, Cassey.

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Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, elle sera coupable. Il est venu lui passer un savon, exactement comme Owen l’a fait avant lui. C’est à croire qu’ils se sont passé le mot, à croire qu’ils pensent précisément la même chose d’elle. Pour deux hommes qui se détestent, ils se ressemblent bien plus qu’ils ne le pensent. Et ils ont un point commun, cette fois, celui de blesser la jolie blonde comme ils ne doivent pas l’imaginer. Les leçons de morale de Nikolaï l’agacent au plus haut point, d’autant plus qu’elle les a déjà entendues. Elle n’essaie même plus de se défendre, à force, elle répond avec beaucoup plus d’ironique que de conviction. Mais, voilà en plus, qu’il lui reproche de ne pas être venu le voir. A-t-il oublié qu’il n’était plus là ? Qu’il avait décidé de quitter Los Angeles, la quitter elle, pour prendre son nouveau départ ? A-t-il oublié qu’il lui expliquait lui-même, il n’y a pas si longtemps, être à sec ? Comment aurait-elle pu lui demander son aide ? Pourquoi, même, l’aurait-elle fait alors qu’elle savait qu’il était incapable de le faire ? Il a un salaire plus bas certainement que le sien. – T’avais pas de quoi m’aider, Nik, tu le sais très bien. Elle en a assez. Assez de devoir justifier le moindre de ses actes. Assez de devoir s’expliquer à eux alors qu’elle ne leur doit rien, absolument rien. Et ce n’est certainement pas en lui balançant ses vérités comme il est en train de le faire qu’il va réussir à lui faire entendre raison. – Mais j’ai pas besoin que tu me le dises ! Je ne suis pas complètement conne ! Ce n’est pas m’aider, là, que tu fais, t’es juste en train de m’en mettre plein la gueule ! Il ne sait même pas tout ce qu’elle a subi. Il ne sait pas tout ce qu’elle a déjà supporté. Il lui parle comme si elle était inconsciente simplement parce qu’elle refuse son aide. Mais elle a parfaitement conscience de ses problèmes, Cassey. Elle ne sait peut-être pas comment les résoudre, mais elle les mesure amplement. Lui exposer la réalité comme il le fait ne lui est pas du tout utile, au contraire, il ne fait que la braquer un peu plus. Se détournant de lui, elle a besoin de prendre des distances, besoin de s’éloigner. Besoin même qu’il s’en aille. Mais il reste bien à sa place tout en continuant de lui parler. Avec des arguments qui, eux, ont le mérite de bien plus la toucher. Elle tourne la tête, comme pour éviter son regard, éviter de se retrouver confrontée à ses sentiments. C’est plus difficile encore que de subir sa colère. – Et moi, je ne me le pardonnerais jamais non plus s’il t’arrivait quelque chose par ma faute, alors on fait quoi, hein ? Il ne comprend pas. Il ne comprend pas qu’elle veut juste le protéger. Qu’elle a juste peur de l’entraîner dans ses malheurs. Comment peut-il si mal vivre le fait de ne pas pouvoir l’aider, mais ne pas comprendre qu’elle, elle refuse de le mettre en danger ? Comment peut-il aussi peu se mettre à sa place ? Le ton de sa voix devient soudain beaucoup plus calme alors qu’il se rapproche d’elle. Elle qui relève enfin la tête vers lui en entendant ses paroles. Elle sent sa gorge se nouer. Son cœur se serrer. Rapidement, trop rapidement. – Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose Nik. Je ne veux pas que tu te mettes en danger. Elle ne le supporterait pas, non, elle ne s’en remettrait pas.

✩ Still waiting for my friend.

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La même rengaine à chaque fois. Les mêmes leçons de morale, les même remontrances qu’elle entend de la voix autoritaire de son grand frère. Les années n’y font rien. Les bêtises qu’elle peut faire n’ont pas plus d’incidence sur la situation. Ils en arrivent toujours à cet instant précis où il lui reproche ses actes. La différence, cette fois, c’est qu’elle n’est pas venue lui réclamer son aide. Ce qui est pire encore pour Nikolaï. Elle sait qu’il aurait voulu la soutenir, l’épauler dans cette épreuve. Mais, pour une fois dans sa vie, dans leur relation, elle a voulu être celle qui le protège, Cassey. Elle a voulu le tenir à l’écart de danger, juste, le préserver. Parce qu’elle tient à lui plus qu’à sa propre vie, elle n’a pas pu l’y mêler. Seulement il ne le comprend pas. Il lui en veut de son silence, sans déceler les sentiments qui se cachent dessous. Et pourtant, ils le savent tous les deux. À sa place, il n’aurait pas agi autrement. – Et quelle solution ? Dis-moi, quelle solution tu aurais eue pour trouver vingt mille dollars ? Peu importe celle qu’il aurait trouvée, elle ne lui aurait pas convenu. Comme elle n’accepte pas, aujourd’hui, celles proposées par Owen. Ce n’est pas une question de fierté. S’il était riche, elle n’aurait pas hésité un seul instant à prendre l’argent de son frère. Mais voilà, il ne l’est pas. Elle veut juste lui éviter que, pour la sauver, il se retrouve lui-même avec un nouveau problème à gérer. Tu veux juste le protéger. Mais tu le sais, tu auras beau le répéter cent fois, il ne t’écoutera pas davantage. Ses tentatives pour la rassurer ne fonctionnent pas. Elle est trop têtue, la blondinette. Et, quoi qu’ils en pensent, lui comme Owen, trop consciente du danger, pour se laisser aller si facilement. Le regard qui se détourne, elle l’écoute d’une oreille, malgré l’émotion qui commence à la submerger. – Et moi, ce que je veux, ça ne compte pas ? Le fait que je veuille juste te protéger, vous protéger, ça ne compte pas, ça ? Elle a l’impression qu’il refuse de la comprendre. L’impression qu’il l’écoute, mais sans vraiment l’entendre. Exactement comme Owen, bordel. Owen qu’elle va incendier d’être allé tout lui raconter, elle se le promet. La main de son frère vient subitement se poser contre son épaule, comme pour capter l’attention qu’elle avait déviée. Elle relève ses yeux océans vers lui sans un mot. Elle reste plongée dans le silence, de longues secondes durant. Elle se contente d’ancrer son regard dans le sien. – Et qu’est-ce que tu ferais ? Pour la première fois, elle émet l’hypothèse qu’il puisse l’aider. Pourtant toujours persuadée que, s’il lui arrivait malheur, elle ne pourrait jamais le supporter.