Je ne sais pas faire quand t'es pas là - Cassey&Nick

✩ Still waiting for my friend.

The night is when, the ghosts all come out Playing with my head, spin it all around This room is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out You left me today lying on the floor I wanted you to stay, it seems you wanted it more This bed is like a prison cell, cause I'm all by myself Still waiting for my friend to come and break me out And there's stone cold bars on my door for this stone cold heart Some people say life is like a ride Take it day by day, never knowing why My head is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out Still waiting for my friend to come and break me out.…

Cela fait quelques jours à peine. Mais les souvenirs de l’homme qui l’a agressée ne s’estompent pas. Ils sont toujours aussi vifs, toujours aussi brutaux, toujours aussi douloureux chaque fois qu’ils reviennent la hanter. Elle ne se laisse pas tourmenter facilement, Cassey. Elle sait relativiser, elle sait prendre du recul quand la situation devient difficile. Mais pas cette fois. Cette fois, elle mesure pleinement l’ampleur de ses actes. Elle se rend compte qu’elle a enchaîné connerie sur connerie. Pour tout avoir, elle a tout risqué. Et elle va peut-être finir par tout perdre. Les mots d’Owen, elle ne les a pas oubliés non plus. Elle vit autant dans la peur que dans la culpabilité. Elle ose tout juste prendre contact avec sa fille. En réalité, en ce moment, elle n’a envie de voir personne. Pourtant, elle le sait, aujourd’hui, Nikolaï va passer à la boutique. Il a insisté pour qu’ils se retrouvent. Sans doute pour éclaircir les dernières zones d’ombre autour de leur relation ou, simplement, pour s’assurer qu’elle ne lui en veut plus du tout et qu’elle lui a tout pardonné. C’est le cas. Tout du moins, elle a l’impression. Elle ne ressent plus de rancœur envers lui mais c’est peut-être parce que son cœur est déjà envahi de trop de noirceur. Elle n’a pas la force de se battre encore contre quelqu’un, elle commence à ne plus avoir de force du tout. Des mois qu’elle se bat. Contre ce créancier, contre ses hommes, contre Arya qui la repousse continuellement, contre Owen et… Maintenant, contre son propre frère. Elle se sent démunie, vidée de toutes ses forces. Elle voudrait juste fermer les yeux et se retrouver à des milliers de kilomètres. À l’autre bout de la planète, loin de ce chaos qu’elle a elle-même engendré. Mais elle n’a pas d’autre choix que d’affronter sa vie. Se rendre dans sa boutique chaque matin, le visage parfaitement maquillé pour cacher les cernes sous ses yeux, le sourire resplendissant pour cacher la réalité. Elle n’a jamais trop su mentir, Cassey, mais elle est passée experte dans l’art de la dissimulation. Elle doit faire plus attention encore en sachant qu’elle doit déjeuner avec son grand frère, son grand frère beaucoup trop observateur. Elle est quelque peu tendue en vérité. Elle l’est depuis que cet homme a pénétré dans sa boutique. Mais elle essaie de se dire que passer un moment avec Nikolaï lui fera du bien… Seulement à condition que tout se passe bien. Elle vient de terminer de servir un client et le salue, un joli sourire sur les lèvres, quand elle entend une nouvelle personne entrer… Son frère. – Bonjour. le salue-t-elle, sans trop savoir comment réagir sur le moment. Elle ne sait pas si c’est à cause de toutes ces histoires entre eux, la distance qu’elles ont engendrée, ou bien tout ce qui s’est passé depuis. Elle a l’impression que cela fait une éternité qu’elle ne l’a pas vu. Mais c’est lui qui brise la glace en venant la prendre dans ses bras. Instinctivement, elle sent toute la tension dans son corps se relâcher alors qu’elle entoure tout de suite ses bras autour de lui. – Tu m’as manqué. Elle ne devrait pas lui dire. Elle devrait le faire encore languir car, après tout, il l’a vraiment rendue dingue ces derniers temps. Mais, c’est vrai, il lui a beaucoup trop manqué. En se détachant, elle affiche un sourire plus sincère, plus chaleureux surtout. – Ça va plutôt bien. Tu as vu, j’ai fini par ouvrir. dit-elle d’une voix amusée en jetant un coup d’œil circulaire dans la pièce. Elle n’imaginait pas y avoir si vite des souvenirs aussi horribles, pourtant. Mais elle n’a vraiment pas envie d’y penser, surtout pas maintenant. – Et toi, comment tu vas ? T’es bronzé. Il paraît que t’étais en Grèce ?

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The night is when, the ghosts all come out Playing with my head, spin it all around This room is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out You left me today lying on the floor I wanted you to stay, it seems you wanted it more This bed is like a prison cell, cause I'm all by myself Still waiting for my friend to come and break me out And there's stone cold bars on my door for this stone cold heart Some people say life is like a ride Take it day by day, never knowing why My head is like a prison cell, I'm all by myself I'm waiting for my friend to come and break me out Still waiting for my friend to come and break me out.…

C’est fou combien toute sa rancœur envers son frère disparaît en une fraction de seconde. Dès l’instant où il vient la prendre dans ses bras, son cœur se met à fondre alors qu’elle se blottit contre lui pour le retrouver pleinement. Il lui a manqué, Nikolaï. Elle a eu la sensation de perdre un repère. Cela n’a duré que quelques semaines, mais pourtant, sa vie est devenue un chaos total en si peu de temps. Comme elle l’était devenue quand il a quitté Los Angeles. À croire que tu n’sais pas te débrouiller toute seule, Cassey. À croire que tu perds pied chaque fois que tu le perds, lui. C’est comme ça depuis qu’elle est enfant. Il a toujours été son pilier, Nikolaï. Celui qui la maintient debout quand tout en elle menace de s’effondrer. Et, sans lui, elle a l’impression que la vie entière devient plus difficile. Il suffit de voir tout ce qui a pu lui arriver, tout ce qu’elle a engendré, depuis la première dispute entre eux. Mais elle n’y pense pas, pas à cet instant. Elle savoure uniquement les retrouvailles avec son grand frère adoré. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres quand il lui confie qu’elle lui a manqué également. – Je sais bien. Qu’elle lance, avec assurance. Elle ne laisse pas le froid qui s’était installé entre eux garder le dessus. C’est naturellement qu’elle retrouve sa complicité avec lui comme si, jamais, elle ne s’était arrêtée. Elle dépose un gros baiser contre sa joue avant de se reculer enfin. Ils se parlent, presque, comme si rien ne s’était passé. – Ça va, ça monte doucement. Pour l’instant, c’est surtout sur Internet que j’ai des commandes. Ce qui est normal, elle vient d’ouvrir. Elle doit faire en sorte de retrouver sa notoriété pour attirer le monde qu’elle a toujours réussi à intéresser avant de plier bagage. Mais elle porte rapidement le sujet de conversation sur son frère qui a eu le temps, lui, de prendre de sacrées vacances. Elle se met à sourire l’air un peu rêveur. – J’veux bien te croire. J’ai vu quelques photos sur Instagram, Arya m’a raconté le reste. Elle passe distraitement la main dans sa longue chevelure, ne sachant trop ce qu’elle peut bien lui raconter. Rien de ce qui la préoccupe réellement. – Bah tu sais, rien de spécial. Le travail, Arya, les copines, les copains. J’ai emmené Toby en boîte figure-toi. Puisqu’il est au courant, désormais, autant qu’elle en parle. Ce sera toujours mieux que de parler d’autre chose.

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Ils sont comme chien et chat tous les deux. Ils se chamaillent souvent, sans cesse même, mais ils se réconcilient à chaque fois. Pourtant, cela peut aller loin, parfois. C’est allé loin cette fois. Au point qu’elle se promette haut et fort qu’elle ne voudra plus jamais entendre parler de lui. Elle y va fort quand elle est en colère, Cassey. Mais cela retombe tout aussi rapidement. Tous ses proches le savent bien : Elle n’est pas bien crédible dans le rôle de la fille rancunière, pas avec son grand frère. De toute manière, il sait sans doute pertinemment qu’elle a trop besoin de lui pour le sortir de sa vie. Et ce, même s’il a le don de la rendre dingue, oui, parfaitement, lui aussi a ce pouvoir sur elle. Mais elle se sent soulagée de le retrouver enfin. C’est un poids immense qui lui est ôté alors qu’ils récupèrent leur complicité jamais vraiment perdue. Un sourire malicieux sur les lèvres, elle le taquine, avant qu’il ne prenne finalement des nouvelles de la boutique. Elle se porte plutôt bien en vérité. Si la jeune femme fait abstraction du psychopathe qui l’a agressée, tout se déroule extrêmement bien. Elle sait bien que Nikolaï n’est pas un adepte des antiquités. Pour lui, tout cela, ce ne sont que des vieilleries. Alors que, pour elle, tous ces objets ont une âme. Un passé. Un vécu qu’ils ne pourront jamais égaler. Elle aime l’idée de se dire qu’ils ne sont rien, absolument rien dans l’immensité de l’histoire de l’humanité. Mais que tous ces babioles, plus ou moins grandes, elles sont là pour les immortaliser. – C’est simple, les gens aiment qu’on leur raconte des histoires. Et ces objets, ils en regorgent. expose-t-elle simplement en haussant les épaules, presque avec nonchalance. Elle pourrait pourtant en parler des heures durant, de son métier. Mais elle sait qu’elle risquerait surtout d’épuiser son grand frère. Alors, à la place, elle s’intéresse à ce qu’il a pu faire de ces jours passés loin d’elle. Il paraît mal à l’aise, peut-être parce qu’il aurait préféré que sa petite-amie ne rende pas leur voyage publique comme il le dit si bien. Elle ne voit absolument aucune autre raison, Cassey. – Quoi, ça t’embête qu’elle l’ait fait ? Il vaut peut-être mieux qu’il ne voit pas les photos qu’elle a pu publier dans ce cas. Gardant ses réflexions pour elle, la jolie blonde laisse échapper un rire amusé quand le sujet revient sur elle. – En réalité, c’est même lui qui a voulu y aller ! Le sourire malicieux, elle acquiesce d’un petit signe de la tête, avant de se décider à le taquiner un peu plus. – Hum, je dois dire que je ne vois pas comment je pourrais davantage le dévergonder que ce que j’ai déjà fait. Il entretient tout de même cette liaison interdite avec elle. Toby, cela fait quelques jours déjà qu’elle ne l’a pas vu. Depuis… Son agression, en fait. Elle baisse un instant le regard, presque imperceptiblement, avant de reprendre finalement. – Bon… On va déjeuner ?

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Peut-être qu’ils sont beaucoup trop proches tous les deux. Trop fusionnels pour ne pas se disputer. Elle donne tout son cœur à ceux qu’elle aime, Cassey. Et son grand frère, elle tient à lui plus qu’à la prunelle de ses yeux. Alors, bien sûr, elle n’est sans doute pas toujours rationnelle avec lui. Il l’est encore moins. Il est si surprotecteur avec elle qu’il a tendance à lui en vouloir pour des choix qui ne devraient pas l’atteindre. Des choix qui concernent sa vie, sa vie à elle. À ce titre, il a toujours été extrêmement exigeant avec elle. Tellement qu’elle en a l’habitude, l’habitude de devoir lui rendre des comptes. Elle a beaucoup plus de mal à supporter le fait que lui ne pense lui en devoir aucun. Statut de petite sœur, sans doute, elle n’a jamais été celle que l’on prend au sérieux. Le fait qu’elle efface l’ardoise si vite ne doit pas aider. Mais elle n’a jamais été capable de lui en vouloir bien longtemps. Elle l’aime trop pour ça. Elle pourrait bien tout accepter de Nikolaï. Elle le laisse même critiquer son métier. – Tu comprends rien, oui. Elle lève les yeux au ciel, dépitée bien plus que vexée. Mais ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’il le disait. Homme de l’instant, il ne comprend pas l’intérêt de se tourner vers le passé. Elle vit le moment présent autant que lui, Cassey, peut-être même plus. C’est certainement pour cette raison qu’elle a ce besoin de s’y accrocher. Comme un retour aux sources occasionnel pour celle qui vit à mille à l’heure. La conversation se poursuit sur le voyage de Nikolaï et de sa petite-amie quand un rire échappe à la jolie blonde. – Hum, je pense qu’elle l’a compris parce que c’est pas vraiment ton corps qu’elle expose. Non, c’est plutôt le sien. Mais elle en a déjà trop dit. Plutôt discrète pour les autres, elle peut l’être beaucoup moins pour elle. Devant la question de son grand frère, elle ne peut que répondre avec malice un sous-entendu, en sachant d’avance qu’elle va le mettre mal à l’aise. – T’as vraiment envie de savoir tout ce que je lui ai fait ? Non, il ne veut pas. Elle sait qu’il ne veut pas. Mais elle plaisante au sujet de Toby alors qu’elle n’a plus osé le voir depuis… Depuis son agression. Elle ne sait pas vraiment comment elle réagirait face à ses proches. Les retrouvailles avec Nikolaï la rassurent, elles lui donnent l’espoir qu’elle pourra retrouver une vie sociale normale, malgré ses appréhensions. Mais, alors qu’elle s’apprête à le suivre en dehors de la boutique, il s’arrête avant, la poussant à en faire de même. Ses paroles ne présagent rien de bon. – Tu sais, on peut aussi parler dans un restau. C’est même ce que font la plupart des gens. Elle plaisante, elle plaisante. En vérité, elle appréhende. D’autant plus que le regard de son frère en dit long. Elle va passer un sale quart d’heure. – Bon, qu’est-ce que j’ai fait ?

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La complicité jamais vraiment perdue qu’ils retrouvent, c’est un peu comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Ils ont une relation fusionnelle, tous les deux, excessive. Autant dans le positif que dans le négatif. Ils pourraient être capables de tout l’un pour l’autre et, paradoxalement, leurs moments de crise peuvent aller beaucoup trop loin. Il y a encore deux jours, elle aurait affirmé ne plus jamais le revoir, Cassey. Des pensées aussi extrêmes qu’invraisemblables. La preuve étant qu’ils se retrouvent finalement, tous les deux, comme si rien n’avait changé du tout. Comme à chaque fois. Sans évoquer à nouveau les raisons de leur brouille, le frère et la sœur entament la conversation qui dévie d’un sujet à l’autre très rapidement. Ils en arrivent au voyage de Nikolaï, dont elle a pu avoir quelques aperçus… Visiblement sans qu’il ne le sache. Devant l’incompréhension du jeune homme, elle ne peut pas s’empêcher de rire. – Hé, ne me mêle pas à vos histoires. Et elle se dédouane, évidemment. Elle connaît son frère, Cassey. Elle n’est pas sûre qu’il apprécierait de voir les photos de la femme qu’il aime en petite tenue sur ses réseaux sociaux. Et, en même temps, solidarité féminine oblige, elle n’a aucune envie d’en dévoiler davantage. Elle l’a déjà trop fait. S’il veut une explication, il l’aura d’Isabella. De la même manière, elle préfère ne pas entrer dans les détails de ce qu’elle peut bien partager avec Toby. Il est au courant pour leur liaison, c’est un fait désormais. Elle peut lui en parler en toute tranquillité, d’autant plus que, à ce sujet, elle a réussi à sa propre surprise à éviter la leçon de morale. Mais elle ne va pas tout lui dire non plus. De toute façon, la demoiselle est déjà prête à quitter la boutique pour rejoindre un restaurant. Mais c’est son frère qui, finalement, l’en empêche. Disparus les rires, il affiche un air beaucoup plus sérieux. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû parler de Toby, tout compte fait. Elle n’a fait que lui tendre la perche. Levant nonchalamment les yeux au ciel à sa remarque, elle attend seulement le verdict, Cassey. Elle peut bien lui prétendre à tous vas que sa vie ne concerne qu’elle. Si elle redoute tant les moments d’explications avec son grand frère, c’est aussi et surtout par peur de le décevoir. Mais si elle pense l’entendre revenir sur le sujet Toby, c’est le nom d’Owen qu’il prononce. Owen est venu le voir. Owen lui a parlé de son agression. – Pardon ?! La vague d’insouciance a été balayée en une fraction de seconde, laissant place à de tous autres sentiments bien plus négatifs. Comment ? Comment Owen a-t-il pu aller voir son frère ? Sans même lui en parler, sans rien lui dire… ? La seule chose positive dans le fait qu’ils se haïssent, tous les deux, c’est qu’elle était convaincue qu’ils ne se reverraient pas. Qu’il ne lui dirait jamais rien de ce qu’elle peut lui confier. – Putain, mais de quoi il se mêle ! La stupéfaction, l’incompréhension, laissent place à la colère. Elle ne comprend même pas comment il a pu prendre une telle initiative. C’est à croire qu’ils pensent tous mieux savoir qu’elle ce qui est bon pour elle. Face à Nikolaï, elle ne sait pas réellement comment réagir. Elle ne comptait pas lui en parler. Elle ne comptait rien lui dire. C’est déstabilisant de savoir que, peu importe ce qui se passe dans sa vie, elle ne le maîtrise pas. – C’est rien d’important. J’vois même pas pourquoi tu accordes de l’importance à ce qu’il peut dire. Elle croyait qu’il le détestait, hein ?