You said go slow. (quinn)

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{ you said go slow }
crédit/ tumblr ☾ w/@quinn ziegler

Tout s’effondre. Tout. Cette carapace, qu’elle a si bien réussi à construire. Cette illusion, celle que rien ne la touche. Cette fierté, qui l’empêche de dévoiler ses failles pourtant si nombreuses. Tout s’effondre. Tout. Et il n’y a qu’un seul responsable. Au fond, il n’y a toujours eu que lui. Son père. Son géniteur, plutôt. Celui qui l’a mise au monde, mais qui ne l’a pas jugé assez bien pour l’élever. Pour l’aimer. Celui qui a disparu, alors qu’elle n’était encore qu’un tout petit bébé dans le ventre de sa mère. C’est sa faute. Tout est sa faute. Et le voilà, aujourd’hui. Le voilà, de retour. De retour dans la vie de sa mère, et espérant entrer dans la sienne. Rentrer dans sa vie, avec vingt ans de retard. Vingt années de manque, qu’il ne pourra jamais combler. Quoi qu’il fasse. Quoi qu’il espère. Et elle a cette rancœur, Arya. Celle qui la ronge. Parce qu’il te ramène à ce qu’il y a de pire, chez toi, Arya. La peur de l’abandon. Cette peur qui la rend si vulnérable, aujourd’hui. Celle qu’elle a compensé de la pire des façons, avec cette maladie. Ces crises. L’une d’elle ayant pris possession de son corps, plus tôt dans la journée. A fleur de peau, elle a juste besoin de sortir, Arya. D’oublier. Et c’est le message de Quinn, qui semble être la meilleure échappatoire possible. Le message de Quinn, lui proposant de la voir, ce soir. Lui rappelant ce qui s’est passé, quelques jours plus tôt. Ce baiser. Ces baisers. Pour la première fois, elle a embrassé une femme, Arya. Qui plus est une femme de quarante trois ans, une femme de plus de vingt ans son aînée, une femme plus âgée que sa propre mère. Et malgré ça, t’as cédé, Arya. Tu t’es jetée, corps et âme, dans les bras de cette femme. Une nuit passée dans ses bras, une nuit passée et de nombreux baisers échangés. Et cette question qui plane, celle à laquelle elle ne veut pas répondre, celle dont elle ne veut pas se soucier : qu’est-ce qu’elle signifie, cette relation ? Elle ne veut pas savoir. Elle ne veut pas comprendre. Simplement garder le contrôle. Et elle s’approche de l’hôtel où Quinn doit déjà l’y attendre. Elle veut juste tout oublier, ce soir. Se concentrer sur cette quadragénaire qui attire tellement son attention. Se concentrer sur cette quadragénaire et son regard émerveillé, chaque fois qu’elle la voit. T’as besoin de ce qu’elle te donne, ce soir, plus que jamais. T’as besoin de son affection. T’as besoin de ce semblant d’amour. Trois pas, et elle se retrouve déjà devant la porte de la chambre, qu’elle ouvre rapidement. Et elle la voit, Quinn. - Coucou toi ! Un sourire s’empare de son visage alors qu’elle entre dans la chambre, posant ses affaires. Elle s’approche d’elle, un peu, mais sans réellement savoir comment la saluer. - Tu vas bien ? Arya dépose alors sa main sur le bras de Quinn, électriquement, le caressant du bout des doigts.

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{ you said go slow }
crédit/ tumblr ☾ w/@arya warren

Le bonheur. C’était quelque chose qu’elle ne connaissait pas, qu’elle n’avait jamais connu. C’était quelque chose qui n’existait pas, elle ne savait même pas à quoi cela ressemblait. Pour elle, pour quinn, il n’y avait que les menteurs, qui pouvaient aspirer au bonheur, que les autres, qui avaient le droit de sourire. De rire. Et elle, elle n’avait rien. pas le droit, pas le pouvoir. Sauf avec elle. Sauf avec arya, qui illuminait chacune de ses journées d’un sourire dont elle se rappelait parfaitement, qui lui faisait oublier son odieux mari, celui qui la baisait sans sommation, sans consentement, juste pour assouvir un peu plus ses besoins, juste pour lui montrer qui dirigeait. Elle était sa chose, elle n’était que son objet, et chaque fois qu’elle semblait sourire grâce à ses pensées, ses rêves, les quelques uns qui existaient, tous sur la blonde qui s’était emparée de son cœur, il retombait. Il retombait sur elle, il l’ouvrait un peu plus, il lui faisait mal. Il était toujours là. Dans un coin de sa tête, dans un coin de son corps. Il était toujours là, et il s’assurait qu’elle ne fuit pas, qu’elle reste bien sage, allongée sur le lit, ou sur tout autre endroit qu’il jugeait bon, ou sur tout autre meuble qu’il choisissait, juste pour se vider en elle, se vider sur elle, et jouir de son acte horripilant, celui qui donnait à quinn l’envie irrépressible de vomir.
Il n’aimait pas, quand elle s’évadait.
Et il n’avait pas aimé qu’elle dorme ailleurs.
Il n’avait pas aimé qu’elle se faufile en dehors de sa prison. Parce qu’elle n’était bonne qu’à subir, qu’elle n’avait pas le droit de bouger. Et s’il ne pouvait pas l’empêcher de dormir ailleurs, il faisait son possible pour lui passer les chaînes les plus invisibles, et les plus menaçantes au cou. Il se faisait un plaisir de la punir, de détruire chacun de ses espoirs. Parce qu’elle n’était là que pour ça. Que pour ça, et pour son héritier qu’il n’aurait jamais par sa faute.
Quinn, cette espèce de sangsue, cette espèce de limace. Sans doute était-ce là sa façon de la voir, tandis qu’il terminait son affaire du matin, et qu’il se préparait pour aller au boulot. Tandis qu’il la laissait pleurer silencieusement, et finalement se préparer pour rejoindre la maison d’édition.
Seul endroit où elle pouvait s’enfuir, seule.
Mais cela ne suffisait pas. Cela ne suffisait jamais. Et cela ne pouvait absolument pas suffire, avec les pensées des baisers, de ceux qu’elle avait échangés avec celle qui lui avait sauvé la vie.
Avec sa arya.
Sa arya à elle.
Toute à elle.
Qui s’était donnée.
Qui l’avait laissée venir poser ses lèvres.
Qui était enfin complètement sienne.
Ce qui la rassurait, la laissait heureuse. En un sens, c’était là son bonheur à elle.
Elle avait la femme de sa vie, elle avait cette déesse venue pour elle. Et son ange qui travaillait, qui étudiait sûrement, ou qui profitait de vacances. Elle n’en savait pas grand-chose, quinn, sur les heures de travail, et les jours de cours, dans sa fac. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle voulait la voir. Qu’elle voulait toujours la voir. Que c’était une drogue, que c’était pire qu’une drogue, même.
Alors elle lui envoya quelques messages.
Alors elle lui dit qu’elle avait envie de la voir.
Alors elle lui proposa. Désireuse de savoir ce qu’elle en pensait, et surtout un peu anxieuse. Parce que si arya s’était donnée à elle, elle savait aussi que c’était la première fois. Peut-être avait-elle des doutes ? elle ne savait pas. Elle était incapable de savoir, quinn, et cela la hantait, alors qu’elle envoyait les sms. Et attendait le retour.
Un retour qui tarda un peu à arriver, mais qui fit naître un nouveau sourire sur ses lippes. Parce qu’arya acceptait.
Parce que désormais, elle était sûre.
Sûre qu’elle avait gagné son cœur.

Ainsi, lorsque le moment fut venu, elle se rendit à l’hôtel. Même chambre, même lieu, et sa veste déposée. Elle avait un t-shirt à manches longues, qui couvrait quelques hématomes laissés par « l’homme de sa vie », ce psychopathe violent et destructeur, et un pantalon noir, qui, lui aussi, laissait les bleus de la quadragénaire hors de vue, hors de portée. Elle avait un peu mal au flanc, également. Mais au moins, en ce jour, son mari n’avait pas jugé utile de la défigurer, et cela lui allait parfaitement.
Encore plus lorsqu’elle vit son amour arriver, un sourire sur son visage. Et pas la moindre douleur en le faisant. Que cela était bon, de pouvoir sourire à arya sans avoir à retenir une grimace. coucou ma belle lâcha-t-elle, plus assurée que la dernière fois. Elle adora le contact et la prit dans ses bras, ne faisant pas attention à l’hésitation de la plus jeune. Elle la prit dans ses bras, et la serra doucement, tout en lui répondant là, oui. Et toi ? ça va ? elle avait besoin de s’en assurer.
Tout comme elle avait besoin de l’embrasser.
Baiser qu’elle laissa arriver, lippes qui se rencontraient, et un frisson qui s’emparait d’elle, tandis qu’elle bougeait un peu, reculait un peu, et oubliait qu’il y avait un lit. Elle bascula, tomba, sans s’en rendre compte, un petit cri pour accompagner la surprise, avant de se retrouver, dos contre le matelas, quelques douleurs dans son corps, avec un sourire qui explosa. désolée… je n’ai pas fait exprès… elle la regardait, sa belle qui était à présent sur elle. Et sa main vint passer une de ses mèches derrière son oreille, en profitant pour caresser la peau de sa belle arya. mais j’avoue que… j’aime beaucoup. Heureusement que c’est un lit, et non autre chose. Au moins, tomber sur un matelas, c’est agréable. mensonge. Elle ne voulait pas lui dire. Que les bleus qu’elle avait sur le corps s’étaient réveillés dans la chute. Elle voulait juste profiter.
Elle voulait juste le vivre.
Son petit bonheur rien qu’à elle.
Le seul qu’elle puisse qualifier de réel.

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Lorsqu’elle entre dans la chambre, elle voit le sourire de Quinn. Elle le voit, immédiatement, illuminer son visage. Et elle adore cela. Elle adore voir à quel point elle est heureuse, chaque fois qu’elles sont toutes les deux. Chaque fois qu’elles entrent en contact, l’une avec l’autre. Elle adore. Et elle trouve cela tellement touchant, parce que Quinn, elle est expressive. Parce que Quinn, elle ne sait pas retenir ses émotions, du moins avec elle, et Arya l’apprécie de plus en plus. Même si elle ne sait pas où cette relation va les mener, même si elle ne sait pas ce qu’elle fait, ce qu’elle veut. Et elle n’en fait pas plus du côté de Quinn. Après tout, elle reste une femme de quarante trois ans, et une partie d’elle se demande toujours comment elle peut vouloir entretenir une telle relation avec une jeune étudiante. Mais dans le fond, ces questions, tu les balayes, Arya. Parce que t’as pas envie de savoir. Parce que t’as pas envie de réfléchir. Alors elle s’approche de la quadragénaire, qui semble bien plus sûre qu’elle, bien plus sûre de leur relation, puisqu’elle l’attrape rapidement dans ses bras. La serrant avec tendresse. Affirmant que, désormais, elle va bien. Pensée qui immisce un sourire sur le visage de la blonde alors qu’elle passe à son tour ses bras autour d’elle, elle l’enlace, caressant légèrement son dos. C’est assez étrange, ce qu’elle ressent. Elle apprécie l’avoir dans ses bras, elle apprécie la sentir se serrer contre elle, comme si elle ne voulait plus jamais la lâcher. Comme si elle ne voulait plus jamais s’en détacher. - Ça va. Je suis en vacances et… J’ai passé le cap de la vingtaine. Glisse-t-elle, dans un rire. Elle a eu vingt ans, quelques jours plus tôt, Arya. Elle a eu vingt ans et sa vie ne cesse de se bouleverser, encore et encore. Elle a eu vingt ans, et elle, elle est de plus en plus instable. De plus en plus rongée par son mal être. Mais elle est ici justement pour oublier. Avec elle, avec Quinn. Quinn qui se détache légèrement, juste pour poser ses lèvres contre les siennes. Juste pour l’embrasser. Naturellement. Mais pour toi, ça ne l’est pas tant que ça, Arya. Parce que c’est la première fois que t’as une relation avec une femme. Parce que c’est la première fois, d’autant plus avec une femme de son âge. Pourtant, elle se laisse faire. Doucement. En souriant. Elle se laisse faire et elle prolonge son baiser, parce que Quinn, elle lui fait quelque chose. Elle l’embrasse, reculant, doucement, jusqu’à ce que Quinn tombe sur le lit, et qu’elle, elle tombe dans ses bras, riant de bon cœur. - Oui bien sûr ! Je sais que tu n’attendais que ça ! Elle la taquine, souriant encore davantage en sentant la quadragénaire caresser sa peau, son visage, ses cheveux. - C’est agréable, oui. Dit-elle en la regardant dans les yeux, souriant, appréciant la façon dont Quinn pose ses yeux sur elle. Et puis, elle dépose un petit baiser contre sa joue, avec tendresse, en reprenant. - Tu es belle Quinn. Il n’y a pas de mensonge. Il n’y a pas de flatterie. Elle le pense, vraiment, chaque fois qu’elle la regarde. Elle est magnifique, exactement telle qu’elle est. Et elle sait que la brune en doute, elle a bien remarqué sa réaction la dernière fois, mais c’est justement pour cette raison qu’elle tient à le lui dire, de nouveau.

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Le bonheur. Elle n’y croyait pas, elle n’y croyait plus. Et pourtant. Coupable d’être heureuse, lorsqu’elle se trouvait dans ses bras, coupable d’être heureuse, lorsqu’elle se trouvait avec elle. Avec cette gamine, cette étudiante toute jeune, mais qui animait tant de pensées, tant d’émotions, dans le corps de la quadragénaire épuisée. Epuisée par les coups, épuisée par la vie. Epuisée par tout ce qui pouvait lui faire encore du tort, par son mari qui ne cessait de lui faire mal, de lui vouloir du mal. Malheur, mal-être, qui se dérobaient tous deux lorsque la jeune sirène entrait dans la chambre, lorsque son sourire se posait sur son visage, que son regard se posait sur son sourire, et qu’elle la prenait dans ses bras. Comme si sa simple présence pouvait tout effacer. Comme si elle n’était plus elle-même, plus que celle qu’elle aurait dû être, toutes ces années. C’était une évidence, Arya était faite pour elle. Sans doute un coup du destin, pour se faire pardonner de tous les méfaits qu’il lui avait fait subir. Sans doute un coup du destin, et elle appréciait ce cadeau. Arya était à elle, rien qu’à elle. Arya était sa belle, rien que pour elle. Et la sentir dans ses bras, et la sentir contre son cœur, et la sentir contre son corps, c’était la plus belle des sensations.
Et sa voix.
Si douce. Toujours belle mélodie à ses oreilles, toujours belle musique dans son esprit, toujours incroyable dans sa tête. elle adorait l’écouter, elle adorait l’entendre. Mais la surprise vint dans son regard comme dans ses pensées, lorsqu’elle comprit qu’elle avait raté l’anniversaire de sa belle. oh mon dieu ! je ne savais même pas quand tu étais née. Bon… puisque je n’étais pas là pour ta fête, peut-être pourrais-je me faire pardonner en t’invitant, la prochaine fois, où tu veux ? restaurant, cinéma, ou… je ne sais pas. N’importe où. Il faut fêter ça. Tu es bientôt…[/color] et elle se stoppa. Comprenant que dans ce qu’elle allait dire, il y avait aussi un reproche pour elle, femme qui abusait d’une mineure. majeure… dans un souffle. Elle passa sa main dans la chevelure d’arya, elle vint déposer ses lèvres contre les siennes, et lui dit tendrement j’espère que tu as passé un bon anniversaire. essayant d’oublier qu’elle fréquentait une mineure.
Fréquentait, seulement si ce mot pouvait convenir à arya. Parce qu’elle ne savait pas, quinn. Elle ne savait pas ce qu’elles étaient. Elle savait qu’elle l’aimait, elle savait qu’arya l’avait sauvée d’un suicide, d’une fin dans la misère. Elle savait qu’elle lui devait tout, et qu’elle la voulait pour elle seule. Elle savait que la sirène lui appartenait, que c’était écrit, que c’était son destin.
Mais étaient-elles en couple ? elle n’avait jamais connu personne d’autre, dans une relation, dans l’intimité, que son mari, homme ne portant ce nom que par biologie, humain sans humanité. Elle ne savait pas ce que c’était, une vraie relation. Mais elle savait qu’elle voulait en vivre une avec arya. Elle savait que sans elle, elle n’était rien. qu’avec elle, elle était tout. Tout et toute puissante, tandis qu’elles basculaient sur le lit, et que la blonde la taquinait. tu m’as démasquée… mais je suis sûre que tu aimes ça autant que moi. un sourire. Un véritable sourire, qui masquait les douleurs de son corps. Heureusement qu’elle était habillée, qu’arya ne voyait rien. parce qu’elle ne voulait pas gâcher ce moment, parce qu’elle ne voulait pas l’inquiéter.
Et alors que son regard se perdait dans ses yeux, alors que sa main la caressait, elle put entendre un compliment qui la fit rougir malgré elle. tu es la seule personne qui me le dit… elle lui souffla doucement, glissant son pouce contre sa joue, la caressant avec envie, la caressant avec un sourire, la caressant tout en lui disant et toi, tu es encore plus belle… tu le sais, n’est-ce pas ? tu es belle. Tellement… j’ai envie de te contempler… j’ai envie de ne jamais te quitter… paroles fortes, sous le coup de l’émotion. Paroles fortes, qu’elle assumait pleinement. merci. qu’elle lâcha. Un merci, remerciement pour le compliment. Un merci, remerciement pour sa présence. Et un merci d’exister…, parce qu’elle pouvait enfin être heureuse. tu n’imagines pas… combien tu me rends heureuse… juste en étant là. Juste en étant dans mes bras. Ne les quitte pas, s’il te plait… prière et déclaration. Il ne manquait plus que trois mots, qu’elle ne savait pas comment dire. Qu’elle n’avait jamais dit. Plus que trois mots, qu’elle garda sous silence, tandis qu’elle venait chercher ses lèvres, tandis qu’elle venait chercher un baiser, encore un. Encore un qui lui faisait tant de bien.
Encore un, parce qu’elle ne savait plus se détacher d’elle.
Encore un.
Parce qu’elle n’arrivait pas à le lui dire.
« je t’aime ».

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Vingt ans. Elle évoque ses vingt ans. Anniversaire passé depuis quelques jours, seulement. Anniversaire dont elle n’a pas parlé à Quinn. Parce qu’elle n’en a pas eu le temps, parce que tout s’est enchaîné très vite, entre elles, trop vite. Bien trop vite. Parce que leur relation est sans nom. Parce que leur relation est unique, parce qu’elle ne ressemble à aucune autre. Parce que leur relation, étrange et déplacée, elle est plus ou moins secrète, comme dans un monde parallèle au leur. Elle évoque ses vingt ans, avec légèreté, sans penser à ce que cela implique. Sans y penser, jusqu’à ce que, ce qu’elle n’avait même pas envisagé s’immisce dans l’esprit de Quinn, pour finalement s’échapper de ses lèvres. Mineure. Elle est encore mineure. T’es mineure, Arya, et tu entretiens une relation avec une femme de quarante trois ans, une femme qui pourrait avoir des problèmes pour être avec toi. Quinn pourrait avoir des problèmes. Oui. Et pourtant, cette perspective ne semble pas vouloir l’éloigner d’elle. Cette perspective ne semble pas la rebuter. Et elle ne la mettra pas en danger, Arya, jamais. Du moins, pas volontairement. Alors elle serre un peu ses bras contre les siens, rassurante, juste pour chasser cette mauvaise pensée de son esprit. Et elle reprend, un doux sourire sur les lèvres. - Bien sûr, oui. J’ai passé un très bon anniversaire. Mais je veux le fêter avec toi. Elles s’offrent alors un nouveau baiser, Arya profitant de la main de la brune, caressant ses cheveux. En roue libre. Elle est en roue libre. Rien de tout ce qui est en train d’arriver entre elles est contrôlé. Rien. Et pourtant, elle s’est jurée de ne plus jamais perdre le contrôle, Arya. De ne plus jamais se laisser aller sans être certaine que c’est elle, qui tient les rênes. Mais la vérité, c’est qu’elle ne sait pas, avec Quinn. Elle ne sait pas ce qu’elle fait. Elle profite, simplement, de cette tendresse, de cette chaleur, de cette passion, de tout ce qui lui donne la sensation de brûler un peu. Elle profite de ce qu’elle vit avec elle, sans penser à demain. Riant à sa remarque, allongée sur le lit, contre elle, ce sont finalement ses paroles suivantes, qui attirent l’attention de la blonde. Parce qu’elle a l’air tellement différente, Quinn. Elle a l’air tellement ébréché. Tellement abîmée. Que chaque compliment, chaque moment passé à ses côtés, semble la rendre plus heureuse que jamais. Et elle ne comprend pas, Arya. Elle ne comprend pas comment elle peut être la seule à lui dire à quel point elle est belle. Parce qu’à coups sûrs, elle l’est. Elle est belle. D’une beauté particulière. D’une beauté profonde qui transporte les âmes. Qui transporte ton âme, Arya. Avec ses yeux tristes, qui donnent toujours envie d’en découvrir plus. Et elle a ce don. Celui de la sublimer. Celui de la rendre incroyable, bien plus qu’elle ne l’est. Elle a cette facilité à mettre Arya sur un piédestal, que s’en est presque déconcertant. Mais surtout tellement touchant. Et cela fait bien longtemps, qu’elle n’a pas ressenti une telle chose aux côtés de quelqu’un. Avec le reste de cette déclaration, toujours plus belle encore, faisant naître un sourire sur ses lèvres. Différent, cette fois. Un sourire touché. - Merci à toi, plutôt. Moi je ne dis que la vérité. Une vérité que je pense. Toi… Tu me vois bien mieux que je ne le suis. Un regard taquin, une parole légère. Et pourtant. Pourtant, elle n’a pas idée à quel point c’est vrai, Quinn. A quel point elle peut lui faire mal. Mais, accédant à sa demande, elle se serre dans ses bras, elle se serre contre elle, posant sa tête au creux de son cou. - Je n’ai aucune envie de les quitter. Ses doigts caressent son bras, durant de longues secondes. De longues secondes de tendresse. De ce petit quelque chose si particulier, qu’il y a entre elle. Jusqu’à ce que son téléphone vibre, sur le lit, juste à côté. Une première fois. Puis une deuxième, quelques instants après. Et une fois de plus. Se redressant légèrement, elle reprend la parole. - Attends, excuse-moi. Elle attrape son téléphone d’une main, laissant l’autre posée sur la cuisse de la quadragénaire. Arya regarde alors, ouvre ses messages, plusieurs d’un ami de l’université, posant des questions sur une soirée à venir, deux soirs plus tard. Entrecoupées de quelques touches d’humour, provoquant un sourire chez l’étudiante. Elle y répond, rapidement, mais il vibre de nouveau, deux fois supplémentaires.

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Le passer avec elle. Le fêter avec elle. C’étaient là de douces paroles, qui faisait du bien à Quinn, qui venaient lui réchauffer le cœur, qui venaient lui promettre de ne jamais l’abandonner, cette quadragénaire dont l’unique ancre se trouvait être Arya, seule personne qui comptait, sauveuse d’un jour, sauveuse d’un mois, sauveuse d’un an, sauveuse d’un siècle. Merveille, sirène, muse, divinité. Tous les mots pouvaient lui aller, alors que la brune se perdait dans le regard rieur de sa petite protégée, de sa petite perle, qui la rassurait du mieux qu’elle pouvait, face à cette réalité qui la rattrapait, qui les rattrapait. Mineure. Arya était une mineure, et rien qu’être avec elle pouvait les mettre dans l’embarras, dans une situation de mauvais augure, dans une merde sans nom, dont elle ne saurait se soutirer. Un prétexte parfait pour son mari, pour la lyncher, encore, pour la frapper, encore, pour la détruire… une mauvaise nouvelle, une peur inconsciente, très vite soignée par les bras de la jeune femme, très vite écartée par cette accolade, et ces paroles. Par ce moment, une douceur exquise qui s’emparait de l’atmosphère. C’était comme passer du froid au chaud, de la peur au réconfort, en quelques secondes. Un pouvoir que seule la blonde parvenait à maitriser, envers la brune. Parce qu’il ne suffisait que d’un sourire de la part de la warren, pour transformer ziegler, pour lui faire naître un sourire sur le visage, et lui rappeler que grâce à elle, elle pouvait enfin être heureuse. Pour un temps, un instant. Pour une bride, un moment pour se rendre compte de ce qu’elle manquait, pour envier les autres, et se battre. Pour résister aux coups, pour résister au mal.
Parce que c’était désormais plus vrai que nature : arya était la seule qui maintenait quinn en vie.
La seule qui lui permettait de souffler de bien-être, un regard à accrocher, une peau à caresser, des lèvres à embrasser, et la promesse de ne plus être seule, plus jamais. je suis ravie que tu veuilles le fêter avec moi, cet anniversaire. J’ai déjà hâte qu’on soit au prochain. un petit clin d’œil, un petit sourire, gloussement à peine contrôlé, réalité à peine perçue, un bonheur au creux de la poitrine, de la chaleur là où elle ne pensait jamais en recevoir.
La perfection.
Un rêve qui se réalisait toujours plus, qui la laissait s’endormir le sourire aux lèvres, qui lui rendait ses espoirs au centuple. Et pour une seule rencontre. La seule valant le coup. Pour arya, et personne d’autre. Pour arya, qui ne cessait de la voir aussi belle que jamais, chose qui ne lui arrivait, justement, jamais. Et quinn ne pouvait pas les accepter, ces compliments. Pourtant, elle laissait la blonde les formuler, pourtant, elle laissait arya l’embellir grâce à eux. Parce que même si elle ne savait comment les accepter, elle savait qu’elle avait besoin de savoir sa petite princesse hors de tout sentiment négatif. Elle voulait son bonheur. Comme si c’était là la plus belle action d’un monde couvert d’épines : redonner aux pétales d’une fleur leur éclat. Et si elle pensait fortement qu’arya était cette rose, il allait sans dire que dans les yeux de la jeune étudiante, c’était à quinn que revenait ce rôle.
Et en bonne fée, en sorcière souriante, elle tira les joues de sa belle, de celle qu’elle rêvait de ne jamais quitter, dont les lèvres la rendaient folle, pour lui dire je ne veux plus jamais t’entendre dire ça, d’accord ? ne te dénigre pas. Tu es merveilleuse. des pensées sincères. Des pensées réelles. Et un baiser, et des bras qui se serraient contre les siens, et un corps qui se blottissait au creux du sien.
Une fin de soirée merveilleuse, un début de nuit parfait.
Jusqu’à ce que le téléphone vibre.
Un agacement à peine perceptible de la part de quinn, qui se demandait qui osait les déranger, et une réaction rapide d’arya, qui répondait. c’est qui ?, demanda l’éditrice, visiblement outrée que l’on vienne lui prendre sa arya. Et pourtant, elle se contrôlait encore. Malgré le sourire naissant sur les lèvres de sa belle, malgré les nouvelles vibrations. Et alors qu’arya tendait de nouveau la main vers son portable, ce fut quinn qui agit, main attrapant le bras de sa belle, seconde venant chercher le portable. Et sur un ton difficilement innocent, une simple phrase, téléphone confisqué. je croyais que c’était notre soirée… tu lui parleras demain. irritée.
Elle était complètement déboussolée, des envies de meurtres naissant dans ses neurones, dans ses pensées, ses idées du mal. Des envies de meurtres, de s’en prendre à celles et ceux qui osaient tenter de lui reprendre arya, par ders messages. Par de simples messages. Une blague. Une blague qui énervait quinn. Une farce qu’elle se promettait de terminer.
Parce qu’arya était la sienne.
Et que ce putain de problème risquait de tout casser.

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"J’ai déjà hâte qu’on soit au prochain", phrase prononcée simplement, avec un sourire, avec légèreté. Phrase qui aurait pu être tellement innocente, tellement anodine. Et pourtant, elle ne l’est pas. Elle est lourde de sens, elle signifie beaucoup. Elle signifie ce qu’Arya comprend immédiatement, un engagement sur du long terme. Un engagement sur une année, au moins. Celui d’être toujours liée avec Quinn, à son prochain anniversaire, dans un an. Une projection dans le futur, qu’elle semble parfaitement bien appréhender, Quinn. Elle semble prête, prête à rester dans sa vie, peu importe ce que cela implique. Peu importe le risque. Peu importe l’étrangeté de la situation. Et tu devrais réagir, Arya. Tu devrais voir que tu perds le contrôle, toi qui tentes toujours de le garder par tous les moyens. Tu devrais voir, mais peut-être que tu commences à l’apprécier réellement, Quinn. Sans doute. Elle apprécie réellement les moments qu’elle passe à ses côtés, aussi différents soit-ils. Et elle commence aussi à l’apprécier, elle. A s’attacher. A s’attacher à sa douceur. A s’attacher à cette vulnérabilité persistante dans son regard. A la façon dont elle se comporte avec elle, cherchant toujours son affection, son contact. A l’aisance avec laquelle elles parviennent à discuter, toutes les deux, alors qu’elles ne sont que deux êtres que tout oppose. Elle s’attache au sourire de la quadragénaire, chaque fois qu’elle entre dans son champ de vision. A ses paroles, plus touchantes les unes que les autres. Peut-être que tu commences à te laisser submerger, Arya. Peut-être que ce qui devait être un jeu devient plus compliqué. Alors elle lui sourit, répondant au sien. Elle lui sourit, simplement, en l’entendant rire. Et puis elle dépose un nouveau baiser sur ses lèvres, un tout doux, un tout petit, juste pour confirmer ses propos, avec tendresse. Blottit au creux de ses bras, ses paroles suivantes viennent lui extirper un sourire supplémentaire. Merveilleuse. C’est réellement de cette façon qu’elle la voit. Et elle sent cette sincérité, une nouvelle fois, dans ses paroles. Cette sincérité qui lui fait tellement de bien. - D’accord, d’accord… Ses doigts viennent se balader contre le bras de Quinn. Profitant simplement de cet instant tactile, de cet instant câlin, entre elles. Jusqu’à ce que son téléphone vibre beaucoup trop de fois pour pouvoir l’ignorer. Elle répond à ses messages, à ceux de son ami, en souriant. Amusée par ses petits commentaires. Mais alors qu’il vibre de nouveau, elle n’a pas le temps de réagir, parce que Quinn vient attraper son bras. Subitement. S’emparant de son téléphone par la même occasion. Et son ton se fait beaucoup plus sec, bien trop pour qu’elle ne le remarque pas, Arya. Elle s’agace, sur la défensive, et tu sens la situation vriller d’une seconde à l’autre, Arya. Visiblement déçue par l’intérêt que la blonde semble porter à quelqu’un d’autre qu’elle. Et peut-être qu’elle l’aurait compris, un peu plus limpidement, si son esprit n’était pas déjà lui-même embrouillé. Bousillé par les dernières nouvelles. Bousillé par le retour de son père. Plus que son esprit atteint ne l’était déjà. D’une voix plus froide, menée par l’incompréhension, elle reprend la parole à son tour. - C'est un ami. Qu’est-ce qui se passe ? Tu m’expliques ? Son regard se plonge dans le sien. Elle le soutient. Attendant une réponse claire de sa part. Sous le choc, de cette manière avec laquelle elle a récupéré son téléphone. Parce qu’il est hors de question qu’elle se laisse mener à la baguette. Plus maintenant. Plus après avoir été la victime durant des mois de celui qu’elle pensait être l’amour de sa vie. De celui avec qui elle s’imaginait construire un avenir. Il n’est plus question qu’elle perde le contrôle, qu’elle perde le dessus, plus jamais.

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{ you said go slow }
crédit/ tumblr ☾ w/@arya warren

un bon moment. Un merveilleux moment. Gâché ainsi, par ces petits cons, qui se fauflaient toujours entre elle et son petit ange, entre elle et sa belle déesse, arya qui était sienne, arya qui était pour elle, à elle, avec elle. Mais non. Il y avait toujours ces abrutis qui lui tournaient autour, qui s’interposaient. Et ce merveilleux moment semblait dégringoler, comme une belle tour, bien construite, qui se fait ronger en sa base, qui se fait détruire d’en bas. Elle voyait le monde s’effondre, elle voyait le monde s’écrouler, son petit moment, l’un de ceux qu’elle aimait, l’un des seuls qu’elle pouvait aimer, dans cette vie cauchemardesque, qui la détruisait toujours un peu plus. Et pourtant, sa lumière était là. Et pourtant, sa beauté était là. Elle l’avait sauvée, arya. Elle l’avait sauvée, la maintenait en vie, l’aimait. La seule. Personne d’autre n’avais jamais osé l’aimer. L’amour, c’était comme une blague, avant qu’elle ne la rencontre.
Parce que l’amour, c’était ce qu’elle n’avait jamais eu, jamais vu, avant arya, qui semblait la voir autrement que les autres, qui lui disait qu’elle était belle, qui s’attachait. Semblait s’attacher. Avec arya, qui se faufilait souvent dans ses bras, qui restait blottie contre elle, les nuits qu’elles partageaient ensembles. Deux âmes solitaires, qui s’étaient trouvées. Deux âmes innocentes, qui avaient besoin l’une de l’autre. Et pour quinn, c’était évident. Et pour arya, c’était peut-être compliqué. Mais la quadragénaire avait l’impression qu’elle comptait, pour la blonde. Plus que ces horripilants bruits de vibration, portable qu’elle avait désormais en main, ton plus sec, sans vraiment le vouloir.
Parce qu’elle était sienne.
Parce qu’elle était la leur.
De soirée.
Parce qu’il n’existait du bonheur qu’avec elle, et que perdre un tel moment n’avait peut-être pas une telle incidence sur le cœur d’arya, mais pouvait saccager celui de la brune.
tu lui répondras plus tard, alors. doucement, voix qui semblait s’apaiser, portable qui venait se poser sur la table de nuit, du côté de la quadragénaire. Et un regard qui se voulait persistent, qui se voulait fort, mais aussi vulnérable, qui se voulait doux, qui s’approchait d’elle. De son petit trésor, qu’elle ne voulait pas énerver. Un mouvement de réconfort, une réconciliation avant la bataille, une main qui venait chercher le bras d’arya, sans comprendre pourquoi c’était elle qui semblait la plus froide des deux. écoute… c’est un moment important. Spécial. On est toutes les deux. Je ne… sa véritable pensée ? je ne supporte pas qu’un crétin l’interrompe mais elle se ravisa, boule de colère dans sa gorge, maintenue, pour l’instant, par la seule force de sa volonté, celle de ne pas tout détruire, avec la femme de sa vie. je ne veux pas que… qu’ils viennent déranger. Ils n’ont pas le droit. véritable pensée qui se mêlait sans le vouloir, sans le contrôler, à cette douceur dont elle essayait de faire preuve, qu’elle tentait de ramener, sans pouvoir défaire les accès de rage dans ses veines, dans ses muscles.
Et c’était dur. Terriblement dur, de ne pas crier. De ne pas s’énerver. De ne pas s’emporter. Elle tenait, grâce à arya, à son regard, celui qu’elle voulait dénué de toute animosité, malgré les vibrations qui commençaient à se faufiler dans l’esprit de quinn. Si cela continuait, elle serait bien capable d’écourter la vie de ce téléphone. Elle avait le regard qui oscillait, entre ce besoin de la voir se calmer, et cette envie meurtrière de les faire taire, tous ceux qui ne désiraient pas leur amour. ils n’ont pas le droit. phrase répétée, murmure alors qu’elle entendait encore l’engin vibrer. Elle allait exploser. Elle faisait son maximum. Elle ne pouvait pas les laisser lui nuire ainsi.
Elle ne pouvait pas.
Pourtant elle ne faisait rien.
Son regard concentré sur la blonde.
Tout son être, tentant de se calmer.
Il ne fallait pas que la soirée soit foutue à l’eau.
Et arya pouvait bien attendre avant de répondre aux connards qui voulaient la séparer de la quadragénaire, non ?

☾ ☾ ☾
{ you said go slow }
crédit/ tumblr ☾ w/@quinn ziegler

En une fraction de seconde, la situation se transforme en apocalypse.
En une fraction de seconde, tout bascule installant un climat tout nouveau entre elle.
En une fraction de seconde, c’est l’animosité, la colère, l’incompréhension.
En une fraction de seconde, ce qui était jusqu’à présent leur petit nid douillet se transforme en champ de bataille. Elle ne sait pas comment, Arya. Elle ne sait pas pourquoi. Elle aurait préféré que cela n’arrive pas, elle aurait préféré continuer à la couvrir de caresses, à la couvrir de baisers. Elle aurait préféré passer une soirée de plus à discuter avec elle, à rire. Une nuit de plus à sentir les bras de Quinn se serrer autour d’elle, la capturer férocement de son étreinte. T’aurais préféré, Arya. Pourtant c’est comme si t’avait appuyé sur un bouton, réveillant le loup derrière la biche. Comme si elle venait d’appuyer sur un bouton, transformant immédiatement l’attitude de Quinn. Cette douceur omniprésente devenant rage bien plus intense. Et elle voit, Arya. Elle voit cette colère qui la transperce. Son corps qui se crispe. Sa voix qui n’est plus si maîtrisée. Sa voix qui explose. Et ce regard. Son regard. Beaucoup plus noir, l’espace d’une seconde. Assombri, comme souvent. Mais assombri par la haine, cette fois. Pourtant, la quadragénaire semble tenter de se reprendre. Ses paroles sont plus douces, sa main se pose sur son bras avec tendresse, et la lueur dans ses yeux redevient vulnérabilité. Lueur qu’elle ne connait que trop bien, lueur qu’elle voit trop souvent, sans comprendre son importance. Lueur qu’elle sait parfaitement calmer, avec ses mots, avec ses gestes. Mais ce soir, tout est différent. Ce soir, t’as pas envie de la calmer Arya, parce qu’elle a aussi appuyé sur ton bouton, Quinn. Et boum. - Tu n’as pas à me dire ce que je dois faire, Quinn. Et elle se lève, venant rompre le contact, venant retirer la main de la brune contre son bras. Elle parvient pourtant à percevoir cette fragilité émanant de son être. Elle parvient pourtant à percevoir que, tout ce dont elle a besoin, c’est d’être rassurée, de se retrouver dans ses bras à nouveau. Et c’est ce qu’elle aurait fait, Arya, d’ordinaire. Elle se serait approchée d’elle pour la rassurer comme elle sait si bien le faire. Sans la moindre hésitation. Mais pas ce soir. Parce qu’elle n’est qu’une putain de bombe à retardement. Irritée. Blessée. Tentant de contenir sa propre rage. Malheureusement pour toi, c’est Quinn qui risque d’en faire les frais. Quinn, qui te renvoie immédiatement à tout ce que tu souhaites éviter, perdre le contrôle. Arya s’approche alors de la table de chevet, récupérant son portable qu’elle retourne ensuite glisser dans son sac à main. Une façon de lui dire je ne t’appartiens pas. - Je fais ce que je veux et uniquement ce que je veux. Son ton toujours aussi dure que le précédent, ce regard sur elle qui n’est plus aussi tendre et pourtant aucune envie de lui faire mal. Aucune envie de la blesser. Aucune envie de la rendre malheureuse. Elle est simplement en roue libre. Lâchée dans cette guerre qu’a provoqué Quinn. Dépassée par la brutalité avec laquelle elle s’est comportée quelques minutes plus tôt. Elle n’a absolument aucune idée de la manière dont tout ceci se terminera. Elle n’a aucune idée de la façon dont Quinn réagira. Tout ce dont elle est certaine, c’est qu’elle ne se laissera pas piétiner. Elle ne se laissera pas marcher dessus. Peu importe par qui. Terminée, la douce illusion.

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{ you said go slow }
crédit/ tumblr ☾ w/@arya warren

Tellement douloureux. C’était comme si tout s’effondrait, et peut-être était-ce justement le cas ? tout s’effondrait, tout se ratatinait, et la sensation de bonheur qui la prenait, quelques minutes auparavant, semblait avoir disparu. Il n’y avait plus rien, sauf la douleur, qui la prenait, souffrance infernale qui s’emparait d’elle, de son être, de son esprit, comme de son âme. Et ça faisait mal. Tellement mal. C’était pires que les coups de son mari, c’était pire que la torture quotidienne, et que la souffrance physique qu’elle pouvait ressentir, lorsqu’il la frappait, lorsqu’il s’occupait d’elle, pour que jamais elle ne sourit. C’était pire que tout, une sensation d’horreur qui s’insinuait en elle, parce qu’elle comprenait qu’elle la perdait. Elle comprenait qu’elle la perdait, ou qu’elle ne l’avait finalement jamais eue, et c’était bien pire que tout.
Quinn ne pouvait pas l’accepter.
arya… prière silencieuse, tandis qu’elle la voyait se lever, entendant ce qu’elle lui disait, dit comme un reproche. Prière silencieuse, alors qu’elle la voyait récupérer son portable, le glissant dans son sac. Et elle savait. Elle savait que tout était mort, en cette soirée. Et son cœur lui faisait mal. Terriblement mal. Parce qu’elle ne pouvait pas le supporter. Tout ce qu’elle voulait était la retrouver. la retrouver, et la garder contre elle. la retrouver, et l’embrasser, encore et encore. Et la sentir, doux parfum contre elle, lui parler, chuchoter que tout irait bien. La retrouver, et s’endormir dans ses bras, et s’endormir contre elle, sentir sa respiration contre son cou pour toute berceuse. Mais rien de tout cela n’allait arriver.
Parce qu’elle le voyait.
Parce qu’elle l’entendait.
Parce qu’elle le sentait.
Ressentait au fin fond d’elle-même.
Arya était en colère.
Et elle ne savait pas quoi faire.
Elle ne savait pas gérer, quinn. Elle ne savait que s’énerver, ou oublier, que se taire, ou parler, que mourir, ou survivre. Elle ne savait que se prosterner, ou s’enrager. Et le seul qui pouvait encore la mettre à terre était son époux. Elle ne voulait pas se retrouver prisonnière de la jeune femme qui l’avait pourtant sauvée. Elle refusait de se retrouver blessée par celle qui devait la calmer.
ce n’est pas… je ne… tentative vaine de se contrôler. Tentative avortée de se calmer. Elle se leva, quinn. Elle se leva, le sang bouillonnant. Elle se leva, faiblesse dans son regard, et cœur en peine, tandis qu’elle se sentait prête à exploser. tu veux quoi, alors ? m’abandonner ? toi aussi ? plus violent. Plus douloureux. Des larmes dans les yeux, et une folie douce qui se changeait en désastre. Elle avait l’impression que tout son monde s’effondrait à nouveau. Et que pouvait-elle faire, sans arya ? que pouvait-elle faire, sans la seule personne qu’elle aimait ? que pouvait-elle faire, si elle perdait cet amour, cet unique qu’elle pouvait ressentir, d’ordinaire, dans les gestes et paroles de la jeune blonde ? sans elle, elle n’était plus que coquille vide, prête à se briser. Sans elle, elle serait sans doute déjà écrasée en bas d’un building, pour échapper aux souffrances quotidiennes. Sans elle, elle ne savait pas comment faire. Elle commençait à voir rouge. Elle avait l’impression que c’était là une farce du destin, pour lui faire mal. Et elle ne le supportait pas. qu’est-ce que vous avez, tous ?! pourquoi, hein ? je ne suis pas assez bien pour vous ?! la rage au ventre, les pleurs sur le visage, l’impression de se déchirer, et un reproche envers sa famille, absente, son mari, absent, son aimée, présente, qui allait sûrement la lâcher, elle aussi. Elle souffrait, quinn. Elle souffrait bien plus qu’elle ne le pensait, elle souffrait, bien plus qu’elle n’était en colère.
Louve derrière la biche ? elle n’était pas louve, ou alors une blessée. Elle n’avait que ses crocs et ses cris, quand d’autres avaient l’ascendant sur elle. elle n’était pas dangereuse… pas pour les autres, pas pour autrui. Elle ne l’était que pour elle.
Et elle le sentait.
Elle le sentait toujours.