Les coïncidences parfois... Sont étranges | Ft. Cassey

✩ We’re far from the shallow now.

Tell me somethin' girl Are you happy in this modern world? Or do you need more? s there somethin' else you’re searchin' for? I'm falling In all the good times I find myself longin' for change And in the bad times, I fear myself Tell me something boy Aren’t you tired tryin' to fill that void? Or do you need more? Ain’t it hard keeping it so hardcore? I’m falling In all the good times I find myself longing for change And in the bad times, I fear myself I’m off the deep end, watch as I dive in I’ll never meet the ground Crash through the surface, where they can’t hurt us We’re far from the shallow now…

Elle ne sait pas pourquoi il est venu. Elle ne sait pas ce qu’il attend d’elle. S’il compte enfin s’intéresser au fruit de leur prétendu amour ou, simplement, la torturer un peu plus. Remuer le couteau dans une plaie qui n’a jamais cicatrisé. Parce que c’est ce qu’il est en train de lui faire, là. Il lui serre le cœur douloureusement. C’est comme s’il était en train de le tordre, encore et encore, à chaque mot qu’il prononce. Il lui fait mal, Owen, comme aucun homme n’a jamais su lui faire mal. Elle en a pourtant connu, des connards en tous genres, mais aucun n’a jamais eu l’emprise qu’il avait sur elle. Celle qu’il a encore aujourd’hui. Elle ne supporte pas de parler de cette période de sa vie, Cassey. Elle a l’impression de revivre encore cet abandon. Mais c’est pire encore alors qu’il ose lui balancer que le seul responsable de leur fin tragique, c’est son père. Un père qu’elle a toujours admiré, voire, carrément vénéré. Elle refuse de l’entendre, elle refuse de le comprendre. C’est tout bonnement incompréhensible. Elle ne peut pas concevoir que son propre père ait ainsi gâché sa vie. Leurs vies à tous les trois. – C’est pourtant ce que t’as fait ! Tu m’as brisé ! Il n’a pas seulement anéanti son cœur. Il l’a détruite, elle, tout entière. Au point qu’aujourd’hui encore, elle en garde des séquelles. Au point qu’elle soit devenue incapable de se fier à aucun homme, au point qu’elle se brise un peu plus dans des relations vouées à l’échec dès le départ plutôt qu’oser à nouveau croire en l’amour. Au point de s’être perdue, elle, quand elle l’a perdu lui. Mais il ne le voit pas tout cela, bien sûr que non. Il ne voit que sa propre colère, son propre ressentiment. Il commence même à s’emporter contre son père. Incapable de se contenir, elle bondit de sa place. – Arrête avec mon père ! Même si c’était vrai… Même s’il avait cherché à t’intimider, alors quoi ? Tu l’as écouté ? Tu t’es plié à ses exigences en te barrant ? Ne rejette pas la faute sur quelqu’un d’autre, t’as pris cette décision tout seul Owen ! Elle ne peut pas croire ce qu’il dit, Cassey. Elle ne peut pas croire son père responsable. Et même s’il l’avait fait, c’est vrai, qu’est-ce qui poussait Owen à l’écouter ? Comment aurait-il pu se laisser influencer de cette manière ? Comment aurait-il pu laisser quelqu’un les détruire tous les trois ? C’est lui qui a fui. Peu importe ce qu’il peut bien avancer sur son père, il a fait ce choix lui-même. Un choix qu’elle n’aurait jamais été capable de faire. Mais le jeune homme s’emporte autant qu’elle, jusqu’à finir par lui dire qu’il n’est pas venu pour s’excuser. Que c’était peut-être la meilleure décision. Elle secoue la tête fébrilement, sentant ses nerfs avec lesquels il joue de plus en plus. – Tu me dis encore que c’était la bonne décision et tu oses dire que t’as pas eu le choix, t’es… Elle détourne la tête, incapable de le regarder plus longtemps dans les yeux. Elle ne sait même plus si elle est en colère, meurtrie ou juste écœurée par son attitude. Elle tente doucement de se calmer, calmer ce cœur qui gronde à l’intérieur d’elle. – Arya. Elle s’appelle Arya. La gorge nouée, elle s’éloigne à nouveau de lui. Elle voudrait qu’il s’en aille, elle voudrait ne plus le voir. Elle voudrait ne l’avoir jamais revu. Sauf qu’elle ne doit pas seulement penser à elle. Aussi difficile que ce soit de supporter sa présence, elle tente de garder une certaine maîtrise, ne serait-ce que pour sa fille. – Est-ce que tu veux la connaître ?

✩ We’re far from the shallow now.

Tell me somethin' girl Are you happy in this modern world? Or do you need more? s there somethin' else you’re searchin' for? I'm falling In all the good times I find myself longin' for change And in the bad times, I fear myself Tell me something boy Aren’t you tired tryin' to fill that void? Or do you need more? Ain’t it hard keeping it so hardcore? I’m falling In all the good times I find myself longing for change And in the bad times, I fear myself I’m off the deep end, watch as I dive in I’ll never meet the ground Crash through the surface, where they can’t hurt us We’re far from the shallow now…

C’est sans retenue qu’elle lui expose ses sentiments à l’état brut. Qu’elle lui expose cette douleur avec laquelle elle vit depuis trop longtemps. Car elle ne sait pas cacher ce qu’elle ressent, Cassey. Elle n’a pas honte de ses émotions, bonnes comme mauvaises, elles font partie d’elle. Ce sont elles qui la rendent aussi entière. Aussi vraie. Aussi touchante d’authenticité mais, également, aussi fatale. Elle lui avoue à quel point il lui a fait du mal, à quel point il lui en fait encore. Elle ne l’a jamais oublié, non. Elle aurait dû. Peut-être qu’une autre aurait pu le faire, une plus forte, une moins amoureuse. Mais elle n’a jamais pu. Elle n’a jamais pu guérir de lui. Et il semble se rendre compte de toute cette souffrance, Owen. Il semble s’en rendre compte alors qu’il lui avoue que c’est contre son gré qu’il la lui a infligée. Mais qu’est-ce que cela change, finalement ? Il a brisé son cœur en millier de morceaux il y a vingt ans. Il vient les écraser un à un aujourd’hui. Il empire un peu plus l’état de son organe vital en venant lui balancer qu’il n’est pas le seul homme à l’avoir trahi. Non, il y a aussi celui qui l’a conçue. Son propre père qui aurait tenté de la séparer de la personne qu’elle aimait le plus au monde. Elle ne doit pas le croire, non. Elle s’y refuse. Elle n’a plus aucune confiance en Owen, comment pourrait-elle croire un seul mot de sa bouche ? Mais ses mots l’atteignent, malgré elle, ils s’immiscent dans son esprit confus, de plus en plus. Elle sait qu’il ne l’appréciait pas, non, mais c’était la réaction d’un père trop protecteur envers sa fille adolescente, pas… Pas le monstre qu’il décrit. – Arrête de parler de lui de cette façon, tu ne le connais pas ! Tu le connaissais à peine ! Elle refuse de l’écouter le rabaisser avec tant de violence. Farouche, elle défend son père jusqu’au bout, Cassey. Elle le défendrait les yeux fermés. C’est peut-être pour cette raison qu’il ne lui a rien dit à l’époque, peut-être qu’il pensait qu’elle ne le croirait pas. Mais maintenant, c’est trop tard pour qu’elle puisse le croire. C’est beaucoup trop tard. – Si je ne sais « rien de ce qui s’est passé », c’est uniquement à cause de toi ! C’est toi qui m’as tournée le dos ! Parce que je te le dis, même si c’était vrai, ça ne justifierait en rien ton départ ! T’as juste eu peur… lâche-t-elle, passant des cris à une voix bien plus lasse, plus épuisée par cette guerre psychologique entre eux. Elle n’a pas la force, Cassey. Pas la force de le combattre. Mais il n’a pas fini, lui, il a encore de sacrées révélations à lui faire. – Mourant ? Mais, putain, qu’est-ce que tu racontes, encore… Elle s’éloigne un peu plus. Elle prend de la distance avec lui. Ses secrets, ses mensonges, ses coups de couteau qu’il lui inflige. Elle n’a rien fait pour mériter tout cela, Cassey. Elle ne devrait même pas lui parler. Si elle prend sur elle, finalement, c’est pour leur fille. Uniquement pour leur fille. Elle lui confie son prénom comme elle lui confierait un précieux trésor. Son trésor, à elle. Il veut la rencontrer. – Très bien. Non, c’est faux. Elle est au plus mal intérieurement, elle a peur. Peur du mal qu’il pourrait encore faire. Mais elle ne peut pas cacher la vérité à Arya. – Laisse-moi le temps de lui en parler et… C’est elle qui choisira. Et elle sait déjà ce que sera la réaction de sa fille, Cassey. Elle la connaît par cœur. Mais elle doit lui laisser le choix, qu’elle le veuille, ou non.