trying for you (adamn)

Il choisit, comme tu le voulais. « Mexicain alors. » Et ça te va. Parce que t’as envie de lui faire plaisir, ce soir. Tu as envie de lui montrer que tu t’efforces d’être un bon petit ami, d’être celui qu’il mérite. T’es pas encore certain que tu le sois, au fond. Tu essaies sans doute de te convaincre autant que le convaincre lui. Et le voilà, encore en train de te faire découvrir de nouvelles choses, de changer ta vie comme l’ouragan qu’il a été et est toujours depuis qu’il est entré dans ta vie. « C’est une manière pour me faire tomber malade et prendre soin de moi? » qu’il s’enquit quand tu proposes de lui faire goûter ton affreuse erreur culinaire et tu secoues négativement la tête. « Je n’ai pas besoin d’excuse pour prendre soin de toi. » que tu souffles, un peu étonné par ta propre candeur, par le fait que tu penses totalement ce que tu lui dis. T’aurais jamais cru dire ça un jour et encore moins le penser. Mais tu veux prendre soin de lui, tu veux le rendre heureux, le faire sourire encore et toujours. Parce que ça te fait tellement de bien de voir son regard s’allumer, de l’entendre rire. Ça te fout du baume au coeur. Il mérite d’être heureux, Adamn pour la lumière qu’il est dans ta vie comme il doit aussi l’être dans celles de bien d’autres personnes. « Et je ne veux certainement pas t’empoisonner. » que tu rajoutes avec une petite moue.

Il t’entraîne dans sa chute sur le canapé et tu te laisses tomber avec plaisir à ses côtés. Tu vas jusqu’à te laisser aller contre lui, ta tête posée sur son épaule. Tu pensais te sentir mal, te sentir oppressé comme à chaque fois que tu es trop proche de quelqu’un, comme à chaque fois que l’on t’entraîne dans une étreinte que tu ne veux pas. Mais ce n’est pas le cas. T’es bien, là. T’as envie d’y rester encore longtemps. « C’est mignon comme appart, en tout cas c’est plus grand que chez moi. » Tu viens glisser ta main indemne dans l’une des siennes, glissant tes doigts entre les siens. Tu regardes vos doigts enlacés, souriant comme un benet. « Faut de la place pour deux, quand même. Et pour les chats, aussi. » Parce qu’elle a des chats, Sasha. Et ils sont bien loin de se faire discrets.

« Ça a été hier soir au Mermaid? » Tu lèves ton regard vers lui et hoche doucement la tête. Tu ne te souviens même plus du dernier problème en date du Mermaid. Tout va bien. Tout va mieux. Tu as tout remis à nouveau, tout réglé depuis la mort de ton père. Les problèmes se font bien plus rares à présent que tout est géré correctement. « Tout beau, tout bien. Sans doute parce que le patron est une merveille de la nature. » que tu ajoutes, lueur amusée dans tes prunelles.

Installé ainsi sur le canapé, tu te sens bien. C’est étonnant de te dire que cette proximité te relaxe au lieu de te tendre. Ça change. N’importe qui d’autre qu’Adam t’aurait fait bondir jusqu’à l’autre bout de la pièce par peur de se montrer trop proche, par peur d’étouffer. « C'est petit chez moi, mais je m'y sens bien. » T’espères bien. T’es persuadé que vu le crush que tu te tapes sur le plus jeune, tu serais capable de lui proposer d’emménager sur le champs s’il était mal dans son appartement. Ça irait trop vite, bien trop vite, t’en as conscience. Mais t’y connais rien à ces trucs là. Toi, tu vis au jour le jour. Toi, tu te laisses porter par tes envies passagères lorsqu’elles t’atteignent. L’idée ne serait pas bonne mais tu l’aurais proposée tout de même. Heureusement qu’il aime son appart, bordel. Tu vas pas commencer à tout foutre en l’air aussi rapidement. Manquerait plus que ça. « Je préfère les chiens. Les gros. » qu’il avoue avec une petite moue en zieutant les chats et tu ris doucement. « Perso, j’veux pas choisir. Une boule de poil mignonne et j’suis content, peu importe sa taille. » Tu te gardes bien de dire que t’as peur des chats. Enfin. Que t’as peur quand ils te grimpent dessus. Tu les adores mais tu ne peux pas t’empêcher de flipper à chaque fois qu’ils commencent à s’approcher de trop prêt quand t’es assis. T’as un peu peur pour ta virilité, si tu l’avouais. Et pis au moins, les gros chiens, ça ne grimpe pas sur les gens… Si ? Tu prends une note mentale de ses préférences tout de même, au cas où l’information serve un jour. Après tout, n’est-ce pas là ce que font les bons petits amis ?

« C'est vrai qu'il n’est pas si mal que ça le patron.. » Tu lâches un rire amusé. Tu ne t’attendais pas à ce qu’il rentre dans ton jeu et tu es agréablement surpris de l’entendre. « Un homme parfait, oui. » que tu continues, venant passer une main dans les cheveux d’Adam, jouant avec l’une de ses mèches. « Et son petit ami est à tomber aussi, il paraît. » Le mot fait encore bizarre sur ta langue. Petit-ami sonne alien lorsque tu le prononces. Mais à chaque fois, cela devient un peu plus facile, un peu plus évident, un peu plus naturel. Alors tu le souffles souvent. Parfois, tu vas jusqu’à te le dire à toi-même lorsque tu es seul. Souvent, ça t’arrache l’un de ces sourires niais auxquels tu sembles maintenant habitué. Petit-ami. T’as un petit-ami. Adam est ton petit-ami.

Ce compliment n’est que le tremblement avant l’avalanche, tu le sais bien. Franc comme t’es, quand tu commences, tu ne t’arrêtes plus jusqu’à ce que tout soit déversé, jusqu’à ce que tout soit renversé. Mais pour Adam, pour le couvrir de mots doux et de description de ce que tu aimes chez lui, ça ne te pose aucun problème - bien au contraire. « Oh arrête.. » Il proteste et tu souris, glissant une main sur son épaule que tu caresses doucement, du bout de tes doigts. Tu n’as pas prévu d’arrêter, pas de sitôt. Mais tu n’as pas non plus prévu de le faire se planquer toute la soirée. « Je vais essayer. » Tu réponds finalement avec franchise. T’as la soudaine envie de déposer un baiser sur sa tempe ; une envie étrangère pour toi qui te prend au tripe et à laquelle tu réponds sans même hésiter.

Tu n’attends pas à la suite, à l’hésitation dans sa voix quand il change de sujet, quand il s’aventure dans un terrain bancal, dangereux. « Pendant qu’on parle boulot. » Tu sens le ton de sa voix changer mais l’inquiétude n’est pas encore là. Tu arques juste un sourcil. T’es interpelé, tu te demandes ce qu’il va te demander vu son expression, vu le son de sa voix qui annoncent une suite pas des plus agréables. « Slade va bien? » Et voilà. Ton instinct ne t’a pas trompé. Tu viens mordre ta lèvre inférieure, fermer les yeux quelques secondes devant la question. Le couperet tombe, un peu. « Je l’ai vu l’autre soir au Mermaid il était encore plus désagréable avec moi que d’habitude.. » Il est temps de lui dire, tu crois bien. Il est temps de le mettre au courant. T’espérais juste avoir encore un peu de répit, pouvoir profiter un peu plus de sa présence avant qu’une énième révélation ne scelle le destin de votre couple tout neuf. « J’en sais rien. On sait jamais, avec Slade. » Tu marques une pause, cherchant parmi ton vocabulaire dans ton esprit afin de trouver les bons mots, les mots parfaits, ceux qui feront qu’il restera - quoiqu’un peu chamboulé - au lieu de le faire partir en courant. « Slade et moi on… a couché ensemble. Plusieurs fois. » T’as envie de fermer les yeux pour ne pas voir la déception sur son visage. À la place, tu viens fixer le mur qui se trouve en face de toi avec insistance. « J’ai mis fin à ça quand on s’est mis ensemble. » Et tu crois bien, non, tu es sûr qu’il n’a pas aimé du tout.

Elle te faisait flipper cette conversation. Tu la voyais venir du coin de l’oeil, s’approcher peu à peu et t’avais aucunement envie qu’elle finisse par te rattraper. C’est pourtant le cas et tu te dois de donner les explications dont il a besoin à Adam. T’as envie de mettre toutes les chances de votre côté. T’as envie de te dire que t’as tout donné, que t’as tout essayé pour ne pas avoir de regret si ça ne marche pas, si tout venait à s’écrouler. Et pour l’instant, t’es fier de te dire que ça fonctionne bien - jusque là. « Il ne m’a jamais vraiment apprécié dès le début de toute façon. » Tu grimaces. Ça ne t’étonne pas. T’as pas caché l’intérêt que tu portais à Adam depuis le début. T’es expressif, t’es franc et il est clairement pas étonnant que Slade ait remarqué ton regard posé sur le plus jeune. Mais t’es pas non plus le centre du monde de l’armoire à glace. Peut-être qu’il n’aimait pas Adam pour une toute autre raison. Pour le coup, tu n’as pas tellement de réponse à lui offrir.

« Je ne te jugerais jamais sur ton passé Damen, tu sais.. pas besoin d’avoir l’air désolé. C'était avant. » Un sourire que tu ne peux retenir se dessine sur tes lèvres. Tu t’arraches à la contemplation du mur pour retourner ton regard dans sa direction à lui, de cette andouille qui cherche à te rassurer toi dans une situation qui appelait à l’inverse. « J’ai pas honte d’aimer m’amuser et d’en avoir profiter pour le faire sexuellement. » Tu viens déposer un baiser au sommet de son crâne. « C’est pas pour ça que j’suis pas à l’aise avec cette conversation. » Tu lui en aurais voulu à Adam, s’il t’avait jugé pour ça. « Je ne veux juste pas que tu sois jaloux pour une raison ou pour une autre. » Tu marques une légère pause, tes doigts caressant son épaule. « T’aurais aucune raison de l’être. Il y a jamais eu de sentiments. »

« Je suis content que tu me l’aies dit quand même, ça explique pas mal de choses. » Tu hoches doucement la tête. Il doit clairement y voir plus clair, ouais. Mais ya encore un truc que tu dois ajouter. « Et le connaissant, ya encore un truc que je dois préciser. Sinon il est capable de s’en servir comme d’une arme. » Tu le connais un peu, à force. « Mais ça a duré cinq ans avant… avant toi. » Et tu sais clairement que c’est ça, c’est cette information là qu’est la pire à avouer, qui te fait le plus peur.