@love vandeleyBordel mais qu’est-ce qui t’as pris ?T’es pas ce genre de mec. T’es pas ce genre de personne. T’es pas de celui qui se laisse aller comme ça, qui donne des baisers à des mecs juste parce qu’ils te plaisent un peu. T’es de celui qui rêve du prince charmant, qui espère pouvoir le rencontrer un jour. T’es de celui qui, fleur bleue, rêve de cet amour capable de tout brûler, capable de survivre toute une vie. T’es pas ce mec qui grimpe sur les genoux d’un autre, presque prêt à se donner à lui alors que tu n’es pas en couple.
T’as perdu la tête, ou quoi ?Tu étais à deux doigts de te laisser aller, de faire taire ton cerveau pour une fois - à deux doigts de laisser ton corps, ton coeur te dicter quoi faire, à ne pas essayer d’être rationnel pour une fois. Cela pourrait sembler être une bonne chose pour quelqu’un comme toi, pour quelqu’un dont la vie est dictée par l’anxiété, par un cerveau bien trop présent, bien trop analytique des conséquences possibles.
Mais tu peux pas faire ça.
Elle est précieuse, ta virginité. T’as pas envie de t’en séparer sur un coup de tête, après t’être shooté - même avec un mec aussi séduisant que Love. T’es persuadé que demain, il ne te regardera plus comme il te regarde maintenant, persuadé que la drogue le pousse à vouloir ce dont il se foutrait parfaitement le restant du temps. Parce que t’es pas intéressant, Bel. T’es juste un pauvre type incapable de regarder les autres dans les yeux, incapable d’aligner une phrase correctement construite sans l’aide de la drogue pour t’y pousser. T’es pathétique. T’es capable de rien.
La preuve.
T’es incapable de résister dès qu’un mec a un peu d’intérêt pour toi.Les pieds au bord du lit, la tête entre tes mains, tu t’excuses. C’est le seul truc qui te passe par la tête une fois que tu as repris tes esprits, une fois que tu as enfin la décence de descendre de ses cuisses.
« T'as pas à être désolé... » Il s’approche, ses lèvres contre ta nuque jusqu’au creux de ton épaule. Ça te fait frissonner et tu grognes légèrement de frustration. Ya ton ventre qui se tourne, qui te crie de te retourner, de l’embrasser à nouveau, de te laisser aller. Sa main attrape la tienne, l’autre caresser ton omoplate et s’en est trop, beaucoup trop. Il t’entoure, t’enferme sans le vouloir alors que tu cherches à respirer, à t’accrocher à autre chose que ton incapacité à résister.
Son corps contre le tiens…
Ça n’aide absolument pas.
« Ça va, Bel ? » Il semble inquiet mais t’es bien trop tremblant, bien trop dans ta propre tête pour t’en rendre réellement compte. Tu finis par te lever, brusquement, profitant d’un moment où son visage ne touche plus ta peau. Tu rassembles tes affaires bien trop rapidement sans vérifier si tu as oublié quelque chose ou non.
Tant pis. Tu as besoin de rentrer, de te retrouver seul, de fuir tout simplement.
« J’suis désolé. » Tu lâches une nouvelle fois sans te retourner.
« Merci pour… » Tu désignes la chaise où il t’a piqué du menton, toujours sans te retourner, sans le regarder.
« Il faut… Il faut que je rentre. »Les larmes commencent déjà à monter, alimentés par la honte que tu ressens - honte d’avoir perdu le contrôle, honte qu’il te voie ensuite dans cet état de panique devant lui.
S’il n’était déjà pas intéressé par toi en dehors de la drogue,
Ce sera décidément le cas après qu’il t’ait vu dans cet état.
Tu te diriges vers la porte et sors immédiatement avant de la refermer derrière toi. Tu descends les escaliers de l’immeuble quatre à quatre sans réfléchir, bien trop pressé de pouvoir retrouver ton appartement, de pouvoir t’y réfugier.
Mais même pour ça, t’es trop faible.
Tu finis par t’écrouler derrière l’immeuble, dans un coin planqué entre deux murs avancés créant un petit renfoncement. Et tu laisses les larmes couler, la panique t’emporter.