Alessia ❆ i'm a nightmare dressed like a daydream.

traits de caractère / brisée, c'est certainement ce que quiconque pourrait dire d'elle en connaissant son histoire, et c'est même ce qu'elle est. mais elle ne parle à personne de ce qui lui est arrivé, elle reste toujours secrète sur ce qu'elle a vécu, peut-être parce qu'une partie d'elle a honte. Une partie d'Alessia ne veut pas montrer au reste du monde qu'elle peut être instable . Alors aux premiers abords, elle a tout de la jeune femme qu'on a envie d'approcher, elle est souriante et agréable, pourtant, elle ne se donne jamais vraiment. Elle a du mal à s'attacher aux personnes qui l'entourent, et c'est certainement parce qu'elle est bien trop méfiante. En effet, elle n'a confiance en personne et certainement pas aux hommes qui n'ont fait que lui faire du mal. Elle est libre  et indépendante  , personne ne peut la contrôler, même pas elle-même. C'est une grande créative, une artiste, l'art est sa passion depuis toujours et elle aurait même pu en faire son métier. Et d'ailleurs, Alessia est une écorchée, comme tous les artistes parait-il. Elle peut paraître angélique avec ses grands yeux, pourtant ils recèlent beaucoup de secrets qu'elle préférerait elle-même oublier. Elle est aussi séduisante, mais avec ce qu'il lui est arrivé elle n'en joue pas et n'en jouera jamais. Maintenant, elle a le sentiment que plus rien ne pourrait l'atteindre, qu'elle est inaccessible   et qu'elle ne sera plus jamais réellement une jeune femme normale.

Albany, Etat de New-York.
Alessia est née en Albany, le soir le plus magique de l’année. Le soir de Nöel. Cela aurait pu vouloir dire que sa vie serait synonyme de bonheur et de miracles, pourtant, cela ne fut pas le cas. Elle grandit d’abord dans un foyer équilibré, avec des parents qui l’aiment bien qu’ils ne soient parfois peu présents à cause de leurs métiers respectifs, expliquant à Alessia depuis toujours l’importance du travail. Alors rapidement, la jeune femme acquit une certaine forme d’indépendance et de liberté. En grandissant, elle devient autonome et beaucoup plus mature que les autres jeunes filles de son âge. Elle sait déjà parfait tenir une maison à seulement seize ans, elle sort et rentre comme bon lui semble, elle gère elle-même sa propre scolarité et ses activités sans l’aide de personne. Au fond, elle manque quelque peu d’attention, Alessia, une attention qu’elle comble avec de nombreuses activités extrascolaires, notamment artistiques ou bien ses nombreux amis. Mais elle n’est pas malheureuse. Elle n’est pas malheureuse jusqu’à ce que sa vie bascule, soudainement, alors qu’elle vient d’avoir dix-sept ans.

C’est un soir d’été qu’elle apprend le décès de ses parents. En chemin pour rentrer chez eux, leur voiture en a percuté une autre et aucun d’entre eux n’ont survécu. Son monde s’écroule. Sa vie s’écroule. Elle perd ses parents et par la même occasion tout ce qu’elle avait. Cependant, elle ne baisse pas les bras. Elle pense pouvoir s’en sortir, comme elle l’a toujours fait. Mais elle n’a aucune autre famille, et personne ne souhaite adopter une jeune femme de dix-sept ans. Alors elle tombe en foyer, tout bêtement. Tout bêtement, et horriblement. Elle y reste un an. Un an où elle subit des violences quotidiennes, des maltraitances aussi bien physiques que morales, avec des éducateurs censés être là pour l’aider qui la regarde et la touche pas comme il le faudrait. Alors, elle sombre, Alessia, elle se renferme sur elle-même, elle n’a plus confiance en personne et encore moins aux hommes. Elle en vient même à se dégouter elle-même, à ne plus pouvoir manger, à ne plus vouloir vivre, tout simplement. Elle vit l’enfer, et tombe dans une sorte de dépression. Jusqu’à ce qu’elle ait dix-huit ans, et qu’elle décide de s’enfuir sans jamais se retourner.

New-York, Etat de New-York.
Elle débarque à New-York, un soir, seule au monde, sans argent et sans nulle part où aller. Mais peu importe, parce que c’est un nouveau départ. Loin du calvaire qu’elle avait vécu par le passé. Mais ce n’est pas si facile, et Alessia ne tarde pas à s’en rendre compte. Elle se débrouille comme elle le peut, parfois en dormant dehors, parfois en trouvant des personnes chez qui squatter, pendant plusieurs mois elle trouve des petits boulots pour gagner un peu d’argent. Elle est écorchée, elle est affaiblie, mais elle ne veut pas se laisser briser. Et puis finalement, elle le rencontre lui. Dean. Dean n’est pas très fréquentable, il baigne dans de nombreux trafics, pourtant pour Alessia, il est un véritable sauveur. Il la recueilli, il la loge et la nourrit, il prend soins d’elle pendant plusieurs années, lui permettant même de faire des études. Evidemment, elle étudie l’art, puisqu’elle a toujours peint et dessiné. Pour la première fois depuis longtemps, elle souffle, elle se sent en sécurité, elle vit sa vie, une vraie vie. Elle sort, elle se fait des amis, elle retrouve une stabilité et fait ce qu’elle aime. Ce bonheur dure plusieurs années, mais une nouvelle fois son cocon explose en mille morceaux.

Elle devient une femme, une belle jeune femme, Alessia. Elle commence même à s’épanouir, à entrevoir un futur beaucoup plus clair que son passé. Mais tout dérape, un soir, alors qu’elle passe la soirée avec Dean. Ils boivent ensemble un verre, puis deux, elle ne sait pas vraiment s’arrêter Alessia, sûrement parce qu’à l’époque du foyer, elle s’était mise à beaucoup boire. Et Dean, il est un peu comme elle, il n’a jamais été très saint. Et alors que la soirée se termine, qu’Alessia s’apprête à regagner sa chambre, Dean la rattrape, bien trop saoul, et commet l’irréparable. Il abuse d’elle. Elle lui dit non, encore et encore. Il la viole. Et à cet instant, elle ne se sent pas seulement salie, elle se sent aussi trahie. Trahie par la seule personne qui a toujours été bienveillante envers elle. Abusée par celui qui était son ange gardien depuis des années. Alors elle a fui, Alessia. Une nouvelle fois. Elle a fui, et, désespérée, sous l’emprise de l’alcool, elle a tenté de se suicider. Parce qu’à ce moment, elle n’est plus écorchée, elle est bel et bien brisée.

Elle attrape alors la boîte de somnifère qu’elle a toujours sur elle lorsqu’elle ne parvient pas à dormir, et elle avale un par un chaque cachet. Les effets des médicaments accentués par ceux de l’alcool, son corps ne le supporte pas et elle finit par s’écrouler sur un banc. C’est une femme qui la découvre, et qui par la même occasion, lui sauve la vie. Elle appelle les secours et Alessia se retrouve à l’hôpital. Après un lavage d’estomac, elle reprend connaissance, et fait face à de nombreuses évaluations psychologiques, tous avec une même conclusion, elle est instable et est un danger pour elle-même. La jeune femme est donc internée pendant plusieurs mois dans un hôpital, dans lequel elle ne s’est jamais vraiment remit de tout ce qui lui était arrivé, avec pour seule lumière, Isabella. Celle qui l’a sauvé et qui est revenue la voir, encore et encore, pour s’assurer qu’elle aille bien. Mais une fois sortie de cet endroit, Alessia sait qu’elle doit désormais recommencer à avancer, même si cela lui semble bien difficile. De nouveau revenue à la vie réelle, elle tente de cacher à tous qu’elle est bien plus compliquée qu’elle n’y parait. Et, pour le moment, si sa vie reste précaire, elle parvient quand même à s’en sortir comme femme de ménage.