c'était pour toujours,
toi et moi.
l'homme qui avait tant aimé cette femme. elle était la douceur. la tienne. celle que tu avais choisi, très tôt, trop tôt. trop rapidement.
elle était belle la femme. elle était séduisante la créature. trompeuse la méduse.
piquante.
meurtrière.
tu le sens, tu le sais. l'évidence coule en toi.
c'est elle. sa signature invisible a marqué ta peau. sanguinaire. crève cœur. cicatrice dans le coeur.
il a coulé le poison,
son poison, dans ton corps. dans tes veines. il a circulé pour mettre un terme à ta vie.
t'étais pourtant fou amoureux. t'étais fou à en crever de ta muse. femme de ta vie. mère de ta fille. amour t'aveuglant comme un rayon du soleil cramant tes rétines.
elle s'est révélée, la croqueuse de diamants. celle qui a planifié son plan avec son amant. mais elle se terre encore, la faucheuse. elle se cache derrière l'amoureuse transite. la femme parfaite inquiète pour son mari qu'a failli crever, le larynx étouffant.
tu te souviens encore que trop bien de cette épisode.
alors,
genoux tombés au sol,
écorchés par le choc,
tu t'es arrêté de parler après avoir tenté de le faire,
et seul le silence t'a répondu.
et seule une main inconnue t'a aidé.
ta faucheuse, elle avait déjà disparu.
elle s'est barrée avant de faire marche arrière. pas à reculons, elle a annulé son départ quand elle a su que t'étais toujours là. son visage d'ange apparaissant au-dessus du tiens à l'hôpital. son visage si beau qui t'es apparu comme celui du démon.
et elle te regarde aujourd'hui, la créature, la lueur de regret parfois dans le fond de ses beaux yeux. elle regrette la trop petite dose. elle regrette (peut-être) son geste fou. elle regrette l'amour, sa vie passée à tes côtés.
tout comme tu la regrette, tu t'éloignes, attend sagement que la vérité éclate, ne pouvant pas partir comme ça. parce qu'elle ne te laissera pas partir comme cela, elle te prendra la gamine au rire cristallin, aux boucles blondes comme la couleur du blé. alors, tu ne dis plus rien. encore les mots se taisent, par volonté cette fois-ci. t'attends le réveil de la bête, la fin du sortilège de la sorcière. minuit viendra. ce sera la fin du silence.
parmi ces milliers de mots qui stagnent dans ta gorge,
les mots sans suite, les rires idiots,
les cris de joie, les cris de rage,
les mots d'amour, les insultes,
quand donc les retrouveras-tu ?