coeur (a)mer [délai : 17/06]

01/ astrée. ô déesse, personnification de la justice. fille de zeus, placée dans les étoiles par ce dernier, lui offrant la constellation de la vierge. un simple prénom qui lui confère déjà une certaine place dans sa famille. astrée l'enfant du père, du grand père aussi, celle qu'on protège certainement trop. le rôle de la petite dernière offert pour toujours. astrée celle qui n'a jamais connue la colère destructrice de sa famille, de son père. elle suit les règles de la famille et garde le silence sur des affaires qui viennent maître à mal la signification de la justice. de son prénom. 02/ stafford. la belle histoire à l'anglaise. les origines sont trouvées avec facilité, la royauté anglaise, une ville à leur nom, un titre de baron qui continue à se propager à travers les années. la dynastie proche de la famille royale, celle qu'on retrouve dans les grandes cérémonies, plus par obligation que par désir. les stafford ils glissent de l'argent à qui veut, tant que cela sera remboursé. et ce n'est pas toujours le cas. et les problèmes commencent. et la richesse permet de cacher les bavures, l'argent placé dans des paradis fiscaux, l'argent qui financent les mauvaises personnes et les plus influentes. elle le sait astrée. elle garde le silence parce qu'on tente de l'éloigner de tout ça. on ne lui montre que le côté doré de l'iceberg, mais elle n'est pas dupe. plus maintenant. 03/ c'est une femme astrée. une belle, une intelligente, une forte. mais tout ça ne compte pas, son genre l'a classé pour elle dès sa naissance. elle ne travaillera pas astrée, ce n'est pas pour elle. elle fera comme sa mère, comme sa grand-mère et toutes les autres avant elle. elle dépensera l'argent sale dans un grand rire, une flute de champagne à la main. elle se mariera à un homme riche pour ne pas perdre en réputation en se mariant. pour rester dans les 1%. elle serre les dents astrée et elle ferme sa bouche dans un sourire difficile. elle continue à faire la belle dans des robes à six chiffres et des bijoux à neuf. la féministe en elle qui grandit en même temps qu'elle et pourtant elle reste silencieuse, la peur et la lâcheté certainement. 04/ il y a le violon. une activité musicale, pas un travail alors on la laisse faire, on lui achète le plus cher des instruments sans même prendre la peine de venir la voir une fois en spectacle de fin d'année. elle est douée astrée, elle est talentueuse, plus que les autres et sa froideur naturelle est prise pour de l'arrogance. elle sait juste pas y faire astrée, avec les gens. alors elle laisse ses doigts glisser sur les cordes que viennent frapper l'archet, y'a la musique qui parle pour elle. parfois le sang vient tacher les cordes blanches et les larmes viennent s'y mêler. 05/ un gros caillou à son annulaire gauche, promesse d'un mariage imminent. elle est belle la bague, elle brille, en or blanc sertie de diamants et si elle l'enlève aussi souvent c'est juste parce qu'elle est trop lourde à porter. elle ne dit pas que c'est dans les deux sens. ce n'est pas pratique pour jouer du violon et sa gorge vient se serrer quand on la félicite d'un mariage dont elle n'a pas envie, d'un mari qu'elle n'a pas choisie. mais elle garde le silence astrée comme toujours. victime consentante, lâche qui n'ose pas avouer qu'un baiser échangé avec une violoncelliste l'a poussée à se retrouver à new york. dans le queens. s'éloigner de la tentation pour ne plus y penser, pour faire disparaître cette tension dans son bas ventre au sourire des demoiselles.