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 in the blink of an eye (nana)

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Message Sujet: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Mar 19 Fév - 0:13

elle est claquée, eden, quand elle finit son service du soir. vingt-trois heures et on l'attend déjà au club des mcgrath. nana l'a appelée, elle avait besoin qu'on remplace une de ses danseuses en arrêt maladie. et eden, elle crache pas sur la thune. depuis la fuite de deux de ses coloc, elle se retrouve salement endettée, avec une part de loyer multipliée par trois à devoir banquer avant la fin du mois. puis, danser, c'est toujours mieux que d'vendre son corps. ou d'voler les autres. alors elle traverse la ville à pied, profitant de ce moment pour allumer un joint qu'elle avait roulé à l'avance. elle inhale, respire ses propriétés médicinales, s'embaume le crâne d'un doux parfum. c'est les yeux cernés qu'elle passe la porte du club et qu'elle file se changer avant de s'improviser danseuse. il n'y a pas besoin d'être sobre pour se déhancher sur le podium. au contraire, ses mouvements sont adoucis, son déhanché illustre de la sensualité et ses regards se font plus conquérants, plus insistants sur chacun des clients. là voilà, en étoile nocturne. elle brille. en lingerie fine, un body aux couleurs cristalline en dentelle, langoureuse, inaccessiblement désirable et souriante à la nuit. elle y prend goût, eden. elle savoure ce moment pour elle. à se désinhiber physiquement devant les autres, et à ne penser à rien d'autre qu'à ce qu'elle fait. ça se finit presque trop vite. quoique les effets de l'herbe s'atténuent discrètement, et que la fatigue revient lentement lui tuer son énergie. dans les vestiaires des filles, ça rit en sous-vêtements et ça s'échange les derniers ragots du club. eden tend une oreille, sans vraiment y prêter attention, elle préfère aller récupérer mimi derrière son comptoir et finir sa nuit avec elle à la maison. et tandis qu'elle se rhabille avant de troquer ses talons pour des baskets, une de ses collègues se sent intriguée par quelque chose de nouveau sur eden. enfin, il y a toujours du nouveau, sur eden. mais ça, cette bague qui lui encercle l'annulaire, elle la porte depuis trop de jours pour ne pas rendre les autres curieux. "ah, ça ?" elle tend ses doigts, c'est vrai qu'elle scintille, qu'elle accroche le regard par l'éclat de ses diamants. "c'est une bague de fiançailles." le plus simplement du monde. elle a pas le temps pour discuter des détails, elle veut juste mimi, mimi et la maison. nana passe la porte au même moment, ce qui rend forcément la vivacité à eden, qui lève sa tête vers la patronne. "cool que tu sois là." parce qu'elle veut quand-même autre chose, l'argent. son salaire non imposable, ses billets clandestins avec lesquels elle va pouvoir remplir son putain de bocal qui réclame le montant du loyer. "j'reste pas pour l'after ce soir, je suis crevée. tu peux me payer maintenant ? j'suis à sec et mon proprio m'rend dingue avec ses menaces d'expulsion." elle attache ses cheveux dans un chignon complètement négligé, noué à l'arrache et se lève pour faire face à nana avant que les danseuses ne reviennent à la charge avec leurs questions qui fourmillent. tu vas vraiment te marier? non, pas toi eden quand-même, t'es la plus grande salope de ce club! c'est qui? un riche qui va bientôt clamser? elle est vraiment magnifique! j'veux la même! sans une once de méchanceté, les filles sont mordues de curiosité, et eden finit par décrocher un rire spontané.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Mar 19 Fév - 14:34

soirée au club, encore une. une de celles qui te permettent de penser à autre chose, de te retrouver dans ton élément. t’as jamais aimé les rituels et les habitudes, jamais apprécié les choses qui roulent parfaitement, sans embûches. elles t’angoissent ces soirées et choses-là. bien trop calme, quelques bagarres soi-disant, comme toujours, il te manquait quelque chose. il te manquait encore l’élément qui allait encore te prouver que la vie te rigolait à la gueule, avec un plaisir malsain.  
talons qui claquent contre ton sol, tu passes la porte des vestiaires sans but précis. juste parce que tu fais ton tour, juste parce que tu vérifies toujours que tout va bien pour tout le monde. c’est toujours sans mot que tu le fais, comme l’inspecteur des travaux finis ou comme l’impératrice surveillant ses sujets. tu comptais pas rester mais les voix niaises qui s’extasient t’attirent et c’est la voix d’eden qui t’interpelle qui te fait arrêter définitivement ta ronde. besoin de l’argent immédiatement, un proprio sur le dos, tu comprends, t’as connu ça. mais ce sont les piailleries qui t’empêchent de lui répondre immédiatement, la divine eden est de nouveau entourée comme la reine des abeilles qu’elle est. tels des moucherons attirés par les lumières, tes danseuses à moitié à poil s’extasient devant le diamant qu’elle porte. c’est vrai qu’il est beau. c’est vrai qu’il est gros. c’est vrai qu’il paraît valoir une petite fortune, pour ce que tu peux en voir de loin, la vue cachée par tes filles, par ces nanas toutes attiraient par le fric. c’est bien pour ça qu’elles sont là, qu’elles viennent quand tu les appelles. comme eden, celle qui rit de l’attention qu’on lui porte. celle qui semble visiblement heureuse de l'être. ta tête que tu secoues de gauche à droite, tu te décides, enfin, de sauver la jeune femme des rapaces aux cheveux longs, au comportement tout de même jaloux dans le fond. ouais, pas de problème. allez amène-toi avant qu’une d’entre-elles te le pique, ton rocher. que tu balances dans un ricanement, les lèvres qui frétillent d’amusement, la porte que t’ouvres pour vous deux, que tu passes avant de traverser le club pour rejoindre ton bureau, la gamine dans ton dos. difficile d’échanger des mots avec le boucan du club, encore à cette heure-ci. alors c’est seulement quand vous passez la porte de ton antre, que tu l’ouvres. alors, ça y est, t’as décidé de te passer la corde au cou ? le regard malicieux que tu lui lances avant de contourner ton bureau en direction du coffre-fort, là où s’entassent déjà certaines recettes de la soirée en tout genre. t’es contente pour elle. t’es heureuse pour la gamine qui a parcouru un sacré bout de chemin jusqu’ici. comme toi. tu connais pas sa vie, à la eden, surtout pas depuis que tu t’es barrée dix ans plus tôt et qut’as coupé les ponts avec charles. tu sais pas ce qu’elle a vécu ou surmonté pour avoir besoin de se dévêtir et danser pour de la thune. sans doute des merdes, comme n’importe quelle personne travaillant ici et évidemment qut’es dans le lot. mais vu la grosse pierre à son doigt, t’as l’impression qu’elle l’a sa revanche sur la vie. ironique non ? si tu savais réellement cqu’était la vraie nature de sa vengeance. tu lpenses, à tort, sans rien connaître de toute l’histoire derrière, que charles serait fier d’elle s’il était encore parmi vous. t’es bien loin de la vérité. et encore bien loin de savoir que tu vas te prendre un putain de coup dans la gueule. encore. si ce n’est pas ailleurs. mouvement de tête pour l’inviter à t’asseoir en face du bureau, tu poses tes fesses sur le fauteuil en face d’elle, de l’autre côté, tes billets en main que tu vas compter. t’as les yeux qui s’attardent encore deux ou secondes sur sa bague avant qu’ils ne reviennent dans les siens. j’espère que ton futur mari, ou ta future femme ?, ne va pas me retirer ma meilleure danseuse. timbre de ta voix plaisantin, ta langue que tu passes sur ton pouce, tu commences à compter les billets, les posant un par un sur le bureau. tu lui souhaites pourtant, à la eden, qu’il lui interdise de revenir ici ou qu’elle ne revienne plus, d’elle-même juste parce que l’argent de monsieur ne l'obligerait plus à se pointer, à faire tout ça.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Mar 26 Fév - 16:55

eden est fatiguée. ses yeux ont creusé des cernes, son corps s'est laissé manipuler sur les musiques, son cerveau a pris un break de longues heures plus tôt. elle ne perd pas un instant avant de se rhabiller, prête à décamper aux bras de sa colocataire, et terminer sa nuit devant un talk show qui la fera rire après avoir coulé une douille. les filles s'enthousiasment du bijoux qui ravive sa phalange abîmées de coupures. à la fois accablée par sa longue journée et anesthésiée par les effets estompés de l'herbe qu'elle a consommé plus tôt, elle a du mal à suivre les débordements et l'agitation de ses collègues. alors elle se contente de rire, eden. et de faire bouger ses doigts qui sont devenus une vraie source d'admiration et de jalousie. nana finit par arriver, et ni une, ni deux, elle la sort de ce bouillonnement qui chauffe le vestiaire. elle la suit, embarquant ses affaires avec elle et envoyant des baisers volants aux autres filles en leur souhaitant une bonne nuit. le pas certain, les deux amies d'enfance rejoignent le bureau. "ça y est ! avec un peu de chance, la chaise tombera pas tout d'suite." fait-elle, amusée, alors qu'elle s'avance elle aussi dans la pièce pour se laisser tomber dans un siège. si elle savait, nana. que ce n'est pas eden, qui a la corde au cou. que ce n'est pas eden, qui a des tendances suicidaires. et enfin, que ce n'est pas eden non plus, qui s'est engagé avec la mort. mais la blonde n'en dirait pas un mot, à quiconque. ses intentions vengeresses envers son futur époux, seront gardées précieusement et secrètement jusqu'à ce que mort s'en suive. même sous la torture, eden n'en dirait jamais rien. pour elle, il serait plus cruel de mettre en péril ses ambitions vendetta que de se faire électriser le corps entier, de se faire arracher des membres ou de se faire planter d'dix coups d'couteau. elle a tellement déjà été blessée, que plus rien ne pourrait plus la faire souffrir que de savoir qu'elle ne pourra jamais venger son premier amour. nana la tire de ses pensées, et la danseuse étire un sourire en l'écoutant. "mon futur mari, ça fait bizarre de dire ça." elle observe d'abord, spontanée, soupirant dans un rire. "mais non, t'as pas à t'en faire. on n'est pas du genre à s'poser des limites." elle commence, alors qu'ses yeux dérivent sur les billets en éventail qui se font compter, un à un. "et j'suis surtout pas du genre à faire c'qu'on me dit." quand bien-même, il essaierait, ismaël, de lui ordonner de ne plus foutre un pied au club. eden, elle y foutrait carrément les deux. elle lui lèverait son majeur avec un grand sourire provocant, elle lui dirait d'aller se faire foutre et irait se déhancher du côté des vip, avec tellement de sensualité qu'elle le sentirait exploser, même à distance. "puis j'aime bien bosser ici." fait-elle, en esquissant un sourire léger. contrairement à beaucoup d'autres, pour eden, c'est un choix, de travailler pour nana. elle pourrait se débrouiller autrement, trouver des extras plus clean comme son poste de serveuse. mais c'est qu'elle aime ça, eden. elle trouve ça facile, d'gagner autant pour si peu. elle aime qu'on la regarde, sentir le désir dans le yeux des clients, bosser en musique, danser pour des inconnus, paraître jolie poupée. provoquer. toujours, provoquer.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Ven 1 Mar - 0:40

ça y est ! avec un peu de chance, la chaise tombera pas tout d’suite.
tu tmarres mais si tu savais nana. si tu comprenais tous les enjeux qu’il y avait derrière cette simple phrase balancée avec un semblant de plaisanterie. si tu savais toute la menace sombre et funèbre que la eden promettait à l’univers, à l’homme que vous aviez en commun. ton passé, son futur. t’en étais une putain de témoin du crime de sa vie, ignorante face à la métamorphe au corps de sirène.
tu comptes, fais passer les billets un à un en les déposant sur la surface, t’assures qu’elle va pas s’arrêter de danser ici. t’as de belles danseuses en bas mais la eden, elle vaut le coup d’oeil, le déplacement. la eden, elle ensorcelle de ses courbes se mouvant sensuellement sur la musique comme si elle l’habitait, la vivait. elle chante pour elle. elle ensorcelle de ses regards de poupée envoûtants et dses sourires pécheurs. elle te ramène un paquet de mecs et de frics quand elle est là. si t’aimais pas trop les carcasses masculines, tu te la ferais bien la magicienne, tu te laisserais tenter par l'envoûtement de la danse de son corps et de ses mots. et c’est pour ça que t’es pas bien étonnée qu’elle ait fait tomber des coeurs, un coeur plus qu’un autre, qu’elle ait cueilli la pomme parfaite à croquer, ou à empoisonner. tu m’étonnes et j’espère bien. j’irai lui régler son compte si c’est le cas. la nana qui défend ses poulains, la gamine de son enfance, t’as un sourire chaleureux que tu lui adresses face à cette sorte de compliment sur son boulot ici. tes yeux qui scrutent quelques secondes son visage, t’en viens à te demander ce qu’il en penserait, le défunt charles, de son poste ici, jusqu’à ce qu’ils retombent sur sa bague de fiançailles. est-ce qu’elle viendrait se déhancher dvant des mecs s’il était encore là ?
allez, je résiste pas moi non plus, montre moi ce beau bijou de plus près ! liasse de billets qui retombe sur le bureau de bois luxueux, les yeux que tu lèves un instant vers le plafond, lsourire amusé en coin, t’as le mouvement de ta main et de tes doigts qui bougent vers toi et qui lui demande d’approcher la sienne. et qui est l’heureux chanceux ? que jsache si t’es une femme bien trop moderne et ou si tu vas prendre son nom. ricanement, coup d’oeil complice. elle est belle la pierre. raffinée, brillante, elle sied comme un gant à celle qui la porte. l’embellit même par sa beauté obsessionnelle, la belle créature. en y pensant un instant, dans une autre vie, t’aurais aimé en avoir un comme celui. dix ans auparavant, le coeur non brisé, la mort pas sur le pas de ta porte, un enfant enfantin qui ne poursuit pas autant dans la réalité que dans tes cauchemars, t’aurais pu l’imaginer, le mariage. pas forcément avec lui. peut-être aussi avec un autre. mais le rêve de la robe blanche, le rêve du jour soi-disant le plus beau de ta vie, le rêve du ils vécurent heureux pour toujours qut’as jamais cru, il t’a glissé des mains avant de l’avoir imaginé, avant d’y avoir pensé. tfaçon, c’était pas le genre de choses que tu rêvais à l’époque, carrément pas à seize ans. et encore moins aujourd’hui. perdu dans le temps, enchaînée au passé fatal. t'es loin de tout, fermer à tout. le soleil continue de se lever chaque matin, les vagues de la vie continuent de rouler mais ton coeur continue de se perdre. il pourrit, jour après jour, année après année. mais pas encore comme celui de la eden assise de l’autre côté du bureau. qutu crois.
t’es pas mieux que les autres, incapable de voir cette même noirceur dans son âme que celle qui englobe ton myocarde mutilé.
et pourtant, habitées et hantées toutes deux par les démons charognards, t’aurais dû reconnaître une de tes semblables. ou plutôt la reine de ce monde, de votre monde, la reine exemplaire. parce qu’elle est bien pire, la eden, la jolie méduse, tentatrice mortelle.
comme toi nana, elle est morte de vivre.
pire que toi nana, le plaisir de la vengeance lui fait entrevoir l’image de la mort.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Jeu 7 Mar - 16:42

les confessions nocturnes filent platoniquement. eden n'a aucun mal à se confier à nana. elle aime, parler de cette bague qui lui embellit ses mains sales comme s'il s'agissait d'un vrai témoin d'amour. elle aime, avouer qu'elle va se fiancer, mentir à se proclamer amoureuse à en perdre la raison. et puis, elle aime, voir cette lueur dans le regard des autres, cette étincelle d'admiration, cet éclat de surprise, cette once de jalousie. elle savoure les réactions, elle se délecte à leur laisser penser qu'il n'y aura plus qu'un seul homme qui pourra la toucher, qu'elle a trouvé son âme-sœur et qu'elle va promettre sa fidélité à quelqu'un, l'aimer et le chérir pour toujours, dans l'au-delà même encore. elle n'a jamais autant apprécié détailler les visages, qui lui sourient à pleines dents - la jalousie qui stagne dans la gorge, qui lui renvoient la bienveillance dans le reflet de leurs rétines - conquis et pleins d'espoir, qui froncent les sourcils - piqués par la confusion, qui humectent leurs lèvres - l'air de sentir le guet-apens ou qui creusent les fossettes - happés par l'entrain fanatique. eden aleïev, qui s'fait sauter par qui n'a pas peur d's'en vanter, la bague au doigt. ça interpelle. ça interpelle, et ça lui plaît. malgré le sommeil qui la pèse, la belle romance les faits sans efforts, et rit cristallin en écoutant l'italienne. toujours aussi impulsive, toujours aussi fringuante, flinguante.
enjouée, eden tend la main, attisant fièrement la curiosité de nana. "un vrai fauve. c'est qu'ça m'a pris neuf ans, pour l'apprivoiser." elle esquive la bonne réponse sans s'en rendre compte, continuant de sourire tout en agitant délicatement ses doigts dans la main de sa patronne. "et j'crois bien qu'c'est ce que font les gens, ils finissent par se marier quand ils voient qu'l'amour perdure au fil du temps." elle le pense. c'est ça, le pire. d'la voir aussi indifférente au mensonge, de la sentir naturelle, spontanée dans son affabulation. le menton sagement porté par la paume de sa main, accoudée au bureau, elle a les yeux qui pétillent, eden. l'amoureuse pernicieuse. "c'était inévitable." pour vrai. elle n'aurait jamais laissé ismaël lui glisser entre les doigts, elle ne l'aurait jamais laissé construire sa vie sans elle. j a m a i s. elle ramène sa main, la passant dans ses cheveux tout en poussant un soupir "dans quelques temps, je deviendrai madame sartier." pensive, eden. qui l'eût cru, qu'un jour elle puisse s'affilier à l'une des familles les plus influentes de new york. "tu connais, non ? ils sont dans les finances, ils gèrent des banques à travers tout l'pays." elle fronce les sourcils, sondant l'italienne. "c'est l'aîné, le chanceux. celui qui a échappé un peu à tout ça, le plus indomptable. c'est sûrement d'sa fougue, dont je suis tombée amoureuse." la bombe est lancé. bouteille de gaz dans la cheminée.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Ven 8 Mar - 14:30

la main glacière, refroidie par l’annonce ou par les cristaux ayant gelé l’intérieur de ton corps une bonne fois pour toute, tu la relâches sa main quand elle la récupère, d’un geste contrôlé mais elles t'ont brûlé ses phalanges. glace contre feu. femme du passé contre femme du présent. tout ça pour un mec. tellement désobligeant. mais t’es plus dans la course. depuis bien trop longtemps. pas par ta propre volonté, cependant.
et c’est ton corps qui se fige ou c’est ton coeur qui s’arrête. tu ne saurais dire, c’est certainement les deux. si tu savais encore réfléchir. si tu le pouvais encore, si la bouteille de gaz n’avait pas explosé dans la cheminée, toi, implosant en toi, réduisant en charpie ce qui pouvait te rester de ton coeur et du sentiment l’entourant.
oh.
franchement nana ? c’est tout ce que t’arrives à sortir ?
pathétique.
c’est elle.
c’est la révélation. le réveil de la méchante sorcière, des ténèbres assombrissant le monde, ton monde, engloutissant ton âme affaibli, celle qui peinait encore à respirer, clignotant faiblement dans un jour déclinant déjà continuellement. c’est la faible lumière d’une flamme, reliée à une mèche dans une cave humide, qui danse en souffrant, qui chante en gémissant, qui perd son intensité. son identité. c’est l’image d’une petite-fille qui n’a jamais pu grandir qui rit d’un son imaginé te hantant, s’approche en courant, te sourit bien trop proche de la flamme en peine. elles sont heureuses ces lèvres, rassurantes. tel est le fantôme qui poursuit certaines de tes nuits. mais elle change d'expression d'un coup. elle est peinée la petite fille, ses yeux larmoyant te regardent, ses sourcils se froncent dans l’imaginaire.
les yeux que tu relèves sur la eden, de sa bague à elle.
un souffle de la petite-fille en colère.
et c’est le noir.
c’est mort là-dedans.
jvois très bien qui c’est ouais. c’est le sourire qui retrouve tes lèvres carmins. le transformé. le mielleux. le masque enfilé, qui persiste, résiste à l’effet de souffle de l’explosion.
neuf ans. c’est elle qu’ils te répètent, ton cerveau et la petite voix de la gamine, la tienne, ta mia qui souffle contre ton oreille, qui pourrait provoquer un frisson imaginaire. alors, tu l’observes, elle. ta tête qui se penche de quelques petits centimètres. tu la regardes d’un oeil nouveau, celle qui t’a éclipsé. c’est par elle qu’il t’a remplacé. qu’il vous a remplacé. vous mettant à l’écart intentionnellement, comme si vous n’aviez existé.
je te comprends, on a eu une petite histoire par le passé. main que t’envoies balader comme si ça ne te touchait pas, tu poses à ton tour ton menton sur ton poing. t’aurais pu éviter de jouer à ça. t’aurais dû garder ça, t’abstenir de dévoiler à la fiancée de ton enfoiré d’ex que t’avais eu une aventure avec lui. et plus que ça. qu’il y a plus d’un mois, vous aviez été dans les bras l’un de l’autre pour une unique et dernière fois. en y réfléchissant, peut-être que ça sonnait comme un au revoir. ou un adieu surtout. depuis quelques secondes, ismaël sartier est mort pour toi. sans le savoir, il le serait sans doute réellement, dans si peu de temps, entre les mains d’eden.
et c’est peut-être là, d'un coup, que tu la tenais cette espèce de vendetta. jcrois que j’étais tombée amoureuse aussi de sa fougue à l’époque. l’air pensif, tu le prends, le sourire, tu l’augmentes, comme si tu partageais des petites confidences sur un mec avec ta meilleure copine ennemie. c'était de tout que tu l'aimais. c'était son tout qui t'avait déchiré. et il est arrivait un petit truc un peu moche... fausse grimace. rien que pour ça, rien que pour voir son expression et foutre sa vie en l’air au sartier, comme il a foutu la tienne à la dérive, t’aurais pu évoquer cette histoire de bébé avec cette demi-inconnue qu'elle était pour toi. mais tu t’épanches pas, passes à autre chose. avec seulement l'envie qu'elle dégage de tes eaux, la sirène.
enfin, bref, c’est du passé, un truc oublié, qu’une histoire d’ados. rien comparé à votre histoire d'amour ! regard complice que tu prends pour la remplaçante comme si ce n’était qu’une amourette d’adolescents. et ça l’était apparemment. elle n'avait rien à craindre. jsuis heureuse pour vous. tu lui passeras mes félicitations ? timbre de voix enjoué, comme si c’était effectivement le cas, tu détournes le regard sur tes billets, termines de les compter.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Lun 11 Mar - 19:20

il y a quelque chose qu'elle ne contrôle pas. eden, elle voit, dans les yeux de nana. elle voit la pupille qui s'est dilatée au moment où elle a prononcé sartier. elle voit les pensées et les songes s'entremêler du crâne à la rétine. elle le sent, eden. il y a cette seconde de glace, qui givre leurs sourires - leurs sourires qui se ré-animent, l'authenticité en moins. l'aura s'alourdit, les meubles s'en crisperaient. ça devient baroque, et les sourcils de la blonde se froissent, son regard interroge une énigme dont elle ne tirera pas (encore) la solution. le flot de réticence laisse couler un bain d’hypocrisie. les deux femmes s'affrontent dans leurs têtes, se confrontent à la force de leurs cœurs endurcis et échangent des mots adoucis. "je te comprends, on a eu une petite histoire par le passé." eden sent la circulation de son sang s'altérer. on bloque, le passage d'une veine à l'autre, embûche entre les organes. elle accentue l'intensité de son regard planté dans les iris de nana. nana qu'elle a toujours trouvé sublime. nana qu'elle enviait sans jalouser, nana qu'elle aimait voir rire aux éclats et entendre jurer en italien. nana qui lui rappelle les belles années. le sourire de son charles. leurs nuits au quartier. leurs jours convoités. "jcrois que j’étais tombée amoureuse aussi de sa fougue à l’époque." non, impossible. pas toi, nana. eden, dressée, l'échine tendue et les épaules droites. le menton toujours appuyé dans sa paume, elle se mordille la lèvre inférieure, éprise d'une tension qui lui resserre la chair, qui lui effrite les os. elle plisse les yeux, attentive, à la conquête de l'honnêteté de nana. ne la quittant pas du regard. pas une fois. nana, qui ne lui est jamais apparue si difforme qu'aujourd'hui. l'incompréhension lui étire le front, la rancœur lui coule au cou, la haine lui distend les pommettes et la jalousie lui incendie son visage de mannequin, après avoir été miné par la contrariété. les sentiments de la fiancée se calquent sur les traits de l'ancienne copine, lui retirant toute la beauté qu'elle pouvait lui admirer. "et il est arrivait un petit truc un peu moche..." elle aimerait savoir, eden. mais pas de nana. elle veut qu'elle se taise. qu'elle arrête. qu'elle s'éteigne. maintenant. pour toujours. qu'elle ne retrouve jamais la vie d'ismaël. son ismaël. qui ne lui a jamais parlé d'elle. tu fais exprès nana, arrête de jouer avec moi. tes yeux ne mentent pas, on s'est assez regardées. qu'est-ce-que tu fais, nana ? tu n'devrais pas. "enfin, bref, c’est du passé, un truc oublié, qu’une histoire d’ados. rien comparé à votre histoire d'amour !" eden acquiesce, humectant ses lèvres avant de les courber, légèrement, puis elle feint un sourire fermé. "ça, c'est sûr. ça n'se compare pas." la blonde passe une main dans ses cheveux, assurant une confiance déstabilisante. "enfin, c'est pas contre toi, hein. mais je veux dire, ça n'a rien à voir. on est ensemble depuis des années, on va se marier. on peut pas comparer ça à à vos bisous d'ados que vous vous échangiez avec la langue une fois sur trois quand vous aviez pas la flemme." elle rit, la garce. elle est mauvaise, eden. pas tant parce qu'il se l'est tapé avant elle (ou, sûrement que si). mais surtout parce qu'elle vient d'jouer, nana. elle vient d'souffler sur la braise et de déclencher l'incendie. "en tout cas, j'viens de l'apprendre, parce qu'il ne m'a jamais parlé de toi." elle rit court, dévoilant ses canines. "j'sais que j'suis son premier amour, ça me suffit." elle sourit bruyamment comme pour couvrir ce qu'elle comprend désormais comme un mensonge, alors que dans son cœur, ça se fêle. il n'manque rien avant qu'ça ne se brise, pour de bon. "jsuis heureuse pour vous. tu lui passeras mes félicitations ?" eden hoche la tête, l'air sage et entendu. "bien-sûr." elle ne pense plus qu'à ismaël. elle veut sortir d'ici, et contacter ismaël. "on t'enverra un faire-part !" mais le vigile te refusera à l'entrée de la cérémonie.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Mar 12 Mar - 14:29

nana, tu sais jouer.
tu sais sauver les apparences. dix années que tu le fais. onze ans, presque, que tu es broyée de l’intérieur, enjoliveuse et forte à l’extérieur. t’es qu’une grande mascarade, nana. reine du rôle de ta vie. avec n’importe qui. ou du moins, sauf avec quelques personnes récemment. sauf avec lui. t’as osé laisser tomber la carapace, à tort. quelle connerie, nana, tu vois. joli retour du bâton. ou de la barre de fer qui vient t’écorcher la gueule.
elle frappe fort la eden. elle bouge ses pions avec une adresse experte. piquante, elle est maîtresse, sait jouer autant que toi. et peut-être mieux que toi car animée par une force beaucoup plus sombre que la tienne. la mort vous unie dans la différence. t’as sombré par amour et la perte de ton enfant. tu te donnes la mort mentalement, te flagellant, rapportant la faute sur toi-même, plus que sur lui. eden, elle, est différente même si elle aussi, a sombré par amour. l’autre, pas celui de l’obsession malsaine qu’elle vit. elle est l’ange de la mort. celle qui déposera un baiser empoisonné sur l’homme qui lui a enlevé le sien. elle ira jusqu’au bout elle. elle le tuera alors que jamais tu ne te tueras. ce serait bien trop facile pour toi. trop rédempteur. ça, c'est sûr. ça n'se compare pas. ta gueule, jolie eden. ferme donc cette jolie bouche.
enfin, c'est pas contre toi, hein. mais je veux dire, ça n'a rien à voir. on est ensemble depuis des années, on va se marier. on peut pas comparer ça à à vos bisous d'ados que vous vous échangiez avec la langue une fois sur trois quand vous aviez pas la flemme. elle frappe là où il faut la eden. percute à coup de mots blessant le bouclier souriant que tu tiens devant elle dans la bataille. il grandit ton sourire, contraire de la réaction attendue, contraire de celui que tu prendrais seule. que tu prendras quand elle sera partie. tu la sens piquer autant qu’elle te pique. si tu savais ma chérie... mais oui, je vois très bien ce que tu veux dire, ne t’en fais pas. timbre de voix maternel, celui qui se fout d’elle dans le fond. tu t’adresserais presque à elle comme à une enfant naïve, la grande-soeur s’adressant à la petite, là à secouer la tête bien trop lentement contre ton poing posé contre ta joue. si tu savais jolie eden. t’en as apparemment fait un homme sage et fidèle, bien joué. jsuis impressionnée. petite moue qui donne l'apparence d'une fille admirative, tellement d’ironie presque pas cachée, de messages non dits, rire en levant les yeux au ciel, manquerait plus que les applaudissements ou le poing qui se lève pour montrer à quel point ça te fait marrer son beau discours sur la longévité de leur amour, dur comme un roc. tu lui dis nana où était son mec il y a quelques semaines ? avec qui il était son grand amour ?
dis lui. elle souffle la petite-fille. enfin, désolée, je savais pas qu'il était casé, il ne m'a rien dit l'autre jour... j'ai pas envie que vous vous mariez dans le mensonge. demi mensonge dans un mauvais sourire. car il te l'a dit seulement quelques jours plus tard qu'il voyait quelqu'un depuis neuf ans. c'était trop tard. et t'en as à plus rien à foutre, comme il en avait l'air.
et elle pique aussi vite que toi, l’autre méduse. en tout cas, j'viens de l'apprendre, parce qu'il ne m'a jamais parlé de toi. elle rit et tu te redresses lentement à ses mots. j'sais que j'suis son premier amour, ça me suffit. plus jamais surprise de cela à présent mais toujours autant blessant. t’as été écartée, enfermée aux oubliettes comme une honte à cacher. emile, puis eden. est-ce que t’es encore surprise de l’amour dans un sens ? si elle ne venait pas d’assomer la folle bête, de faire en sorte que la flamme qui illuminait encore jusqu’alors faiblement ton âme et ton coeur, t’aurais pu t’écrouler, lui offrir le cadeau divin. tu m’étonnes qu’il ne t’ait pas parlé de moi vu cqu'on a vécu. rire auquel tu réponds, ça veut tout dire et rien dire à la fois ces mots. qu’est-ce qu’on se marre eden. qu’est-ce que tu rigoles. surtout, qu’est-ce que tu prends dans la gueule, nana.
tu te dépêches un peu plus rapidement de compter son foutu argent tout en lui apportant vos félicitations. tu sais qu’elle ne lui dira jamais, comme l’enveloppe du faire-part n’aura jamais ton adresse. heureusement. oh, comme c’est adorable. tu ne relèves même pas les yeux sur elle. le coeur gros. l’animal que tu retiens en laisse, enfermes dans sa cage de pourritures pour ne pas l’attraper par dessus le bureau, la eden. lui claquer les dents sur le bureau, tu aimerais tellement le faire. quel beau sourire tu aurais à ton mariage comme cela, eden. si je n’ai rien de mieux à faire, tu sais, j’ai un emploi du temps chargé... peut-être que je passerai. tu n’aurais même pas hâte de la voir dans sa belle robe blanche de vierge, la catin, la belle sirène qui n’en n’est plus une. la métamorphe perd de sa superbe. vous vous comprenez à présent. les deux méchantes reines se sont découvertes, cachées pendant trop de temps derrière des masques de cire vous séant comme des gants de soie. t’attends pour parler du sien, de premier amour. charles, tu lui claqueras dans la gueule quand elle commencera à partir. juste pour laisser la marque de ton passage sur son coeur comme elle vient d’y mettre le dernier coup, sur le tien, qu’il attendait. voilà pour toi. j’tai mis un petit cadeau de mariage, même si tu n’en auras sans doute plus besoin vu qui t'épouses. tu ne souris même plus, le clin d’oeil abusé, pour tes quelques billets en plus parmi le tas que tu tiens dans la main et que tu lui tends. un petit supplément, pour la salope qu’a bien fait son job ce soir, et qu’elle est devenue à tes yeux.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Ven 22 Mar - 19:02

on n'apprend pas au singe à faire la grimace. elle les connaît sur le bout du cœur, eden, les rires feintés et les compliments faussés. et elle la sent, cette onde électrique qui maintient leurs deux corps à distance. qui les empêche de disjoncter, de faire sauter leurs deux carcasses d'femmes bouffées par l'amour. elle l'a aimé, nana, ismaël. c'n'est plus un doute. c'est une évidence. à la façon dont ses lèvres manipulent l'ironie et s'étirent en biais. c'était fort, entre vous. ça m'rend dingue, nana. pas toi, putain, pas toi. elle l'sait, eden. parce que l'italienne ne l'avait encore jamais regardé d'ces regards gris. d'cet air d'indifférence mal placée, d'jalousie cabalistique. ce menton d'relevé, ces yeux qui n'flanchent pas, ce voile d'hypocrisie sur le visage. leurs postures n'trompent pas, ça donne le ton d'un semblant d'compétition. elles, qui n'se sont jamais battues pour les mêmes causes, qui n'se sont jamais déchirées, qui ont toujours fait d'leur étonnante similarité caractérielle une complicité depuis l'adolescence. j'aime pas perdre, nana. mais l'jeu est déjà trop avancé pour déclarer forfait. tu sais c'qui va s'passer. "si tu savais ma chérie... mais oui, je vois très bien ce que tu veux dire, ne t’en fais pas." ça lui écorche un rire bruyant. ma chérie. c'est tellement absurde, ça pue la comédie. et eden, cette nuit, est moins encline à jouer les garces pleine de classes que les salopes hostiles. plus nana débite, plus eden songe à lui faire ravaler sa salive d'un coup d'poing dans la gorge. "t’en as apparemment fait un homme sage et fidèle, bien joué. jsuis impressionnée." la danseuse s'est reculée, elle a croisé ses bras contre sa poitrine, l'échine toujours dressée et le regard absorbé par la théâtralité de sa patronne. elle fronce très légèrement les sourcils, tandis que le sourire malin qui s'immisce sur ses lippes contraste avec la paralipse provoqué par ses dents de plantées dans ses lèvres, porteuses de l'expression de ses arrières-pensées. à d'autres, nana. on n'fait pas monter sur scène le premier rôle et la doublure en même temps. "enfin, désolée, je savais pas qu'il était casé, il ne m'a rien dit l'autre jour... j'ai pas envie que vous vous mariez dans le mensonge." elle laisse parler, eden. sa main a glissé sur sa clavicule, puis caresse sa nuque, les yeux toujours inextirpables du regard de nana. elle cligne lentement des yeux, elle froisse ses paupières, elle veut la vérité. "t'es tellement bienveillante ! ça m'étonne encore d'te savoir toujours célibataire." elle encaisse, eden. elle encaisse et ne dit rien, pour l'instant. des blocs de sang s'cumulent dans ses veines, font des réserves pour l’assassinat. et malgré l'incendie qui lui flambe la trachée, il n'y a que l'indifférence pour glacer ses mots, dans une attitude de sagesse olympienne. "tu m’étonnes qu’il ne t’ait pas parlé de moi vu c'qu'on a vécu." il n'y aura plus qu'ismaël, pour réduire les flammes en cendres et anesthésier les brûlures. plus qu'ismaël, pour tempérer la canicule qui se dilapide excessivement dans chaque moindre zone accessible sous son épiderme. "oh, comme c’est adorable." elle penche la tête, un sourire évident sur ses lèvres fermées, les yeux levés au plafond. l'air de dire que c'est normal. "si je n’ai rien de mieux à faire, tu sais, j’ai un emploi du temps chargé... peut-être que je passerai." t'as raison, nana. baisse les yeux et finis d'compter mes billets. "ouais, j'comprends." elle acquiesce en pinçant ses lèvres. "c'est pas facile d'concilier sa vie privée à sa vie professionnelle. j'imagine que t'es toujours pas tombé sur un homme qui pourra t'aider à élever ta fille ?" j'me souviens nana, t'étais enceinte. c'pour ça qu'tu t'es barrée du lycée. eden, elle s'aventure sur un chemin épineux, qu'elle ne connaît pas, elle cherche juste à déceler une faille chez nana. elle semble ne pas avoir tourné de page, et son rapport avec les hommes peut être une faiblesse. "bon après, honnêtement, je pense qu'on réussira quand-même à se marier même si tu ne nous honores pas de ta présence." le sourire n'existe plus, l'ironie fait toujours place sur le visage fermé d'eden, qui hurle à la rancœur. t'as couché avec lui récemment, t'as couché avec mon fiancé y'a quelques semaines. putain. j't'estimais encore hier. "voilà pour toi. j’tai mis un petit cadeau de mariage, même si tu n’en auras sans doute plus besoin vu qui t'épouses." elle tend la main pour s'emparer de son dû. elle glisse les billets dans son soutien-gorge, sans un mot, relevant les yeux pour les reposer sur nana. "c'est gentil. j'en profiterai pour t'envoyer une carte postale depuis ma lune de miel." elle humecte ses lèvres, et fixe l'italienne pendant de longues secondes, lourdes de sens, la dévisageant jusqu'à la moindre cicatrice qui se lit dans ses yeux. elle cherche, de toute part, un moyen de la blesser. un moyen de l'atteindre plus que ce qu'elle ne vient de le faire.
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Message Sujet: Re: in the blink of an eye (nana)    in the blink of an eye (nana)  Empty Lun 25 Mar - 22:13

t'es tellement bienveillante ! ça m'étonne encore d'te savoir toujours célibataire. ça pue l’hypocrisie, te donne la gerbe de voir à quel point tout vient de changer. à quel point, ton regard sur elle vient de changer du tout au tout. à quel point tout devient plus sombre, plus cruel, orageux. à cause de cet enfoiré. à cause d’elle, tout simplement. parce qu’elle est elle. parce qu’elle a pris la place que t’as laissé sans avoir le choix. parce qu’elle s’est faufilée là où on ne t’attendait pas. légère grimace sur ton visage comme celle que tu donnerais à n’importe quelle connaissance te posant la question. les relations, ce n’est pas trop pour moi. la liberté n’est-elle pas plus merveilleuse ? ou autrement dit, sans exagération, tu ne crains rien ainsi, sans attache. aucune douleur. aucun chagrin. aucune mort. enfin, c'est juste mon avis. mon désir des petits plaisirs différents. toi, si tu te ranges, c’est que t’es prête à tout ça. sourire. l’un des derniers pendant qu’elle fait mine de t’inviter. avant qu’elle ne trouve la faille, cette putain de faille qui rythme ta vie. pourrie ta vie. ta plus grosse. car il se barre de tes carmins ton sourire mielleux, aussi faux que la sympathie qui règne entre vous depuis le nom de son fiancé. ouais, j'comprends. c'est pas facile d'concilier sa vie privée à sa vie professionnelle. j'imagine que t'es toujours pas tombé sur un homme qui pourra t'aider à élever ta fille ? froncement de tes sourcils. ça sort, part trop vite, sans qut’es le temps réellement de prendre conscience des mots qui vont sortir. prise de colère. touchée en plein coeur par l’attaquante assise en face de toi. les battements de ton coeur pourri dans le crâne qui te rendent sourde, la lueur des yeux qui changent seulement quelques instants. chagrin, douleur. pour redevenir normaux ensuite, juste le temps de la trahison. j’ai perdu mon bébé, éden. alors, ferme là. c’est tout. c’est tout cque tu réponds. tout ce que t’as envie de répondre. ou que tu trouves à dire. dans un élan de cessez-le-feu temporaire. juste pour qu’elle arrête, déjà, de parler d’elle. ou qu’elle ne commence pas à essayer d’enchaîner. c’est les tripes qui ressortent dans cette voix trop froide qui s’élève entre vous. l’énervement de la découverte qui te fait révéler une partie secrète, trop cachée, de toi. à cette fille, qui pourtant, vient de déposer à tes pieds le flambeau, ce faisceau de mèches qui embrase ton bûcher. c’est ça ou juste pour continuer d’enfoncer la chose. juste un indice que tu lui envoies sans t’en rendre compte. réfléchis éden, voudrait lui hurler ta conscience, mise à mal par lcoeur déchiré, englobé par la noirceur de tes ténèbres. réfléchis bien, analyse après coup, un indice vient de se glisser sous tes yeux. et elle s’expirera pas au bout de dix secondes, effacée à tout jamais comme une révélation éphémère. c’est clairement écrit dans le fond de tes yeux. totalement gravée sur ta peau, extérieur, intérieur. lsang qui gicle encore sans cicatrisation possible. bon après, honnêtement, je pense qu'on réussira quand-même à se marier même si tu ne nous honores pas de ta présence. le regard sur les billets pour reprendre contenance, t’as un ricanement. mauvais. ironique. heureusement, ça serait con d’avoir perdu neuf ans de votre vie. de ta vie, éden. sans que t’en saches rien, ça serait dommage pour elle d’avoir perdu tant d’années de sa vie pour une vengeance n’aboutissant finalement à rien. c'est gentil. j'en profiterai pour t'envoyer une carte postale depuis ma lune de miel. tes yeux plantés dans les siens, elle s'est emparée des billets. non merci. assez de jouer, eden. t’en as marre de sourire, la douleur au zygomatique à force de te forcer, la douleur dans lcoeur à force de faire semblant. et c’est comme un temps suspendu. comme un moment mis sur pause alors que le silence trop pesant tombe entre vous. elle reste là, assise en face de toi, la éden. à t’observer dans les moindres détails. tu les vois, ses yeux, qui te parcourent tandis que t’enfonces ton dos dans le fond de ton siège, les deux mains sur les accoudoirs. alors, tu penses à charles. au souvenir que t'avais d'eux. de la gamine folle amoureuse de son sauveur. tu l’aimais si fort, vous étiez beaux. jsais bien qu’on oublie pas son premier amour mais t'as su te relever. en tout cas, je suis sûre que de là-haut, charles doit être si heureux pour toi. profite bien. y a rien, aucun sentiment plus haut qu’un autre dans ta voix, aucune émotion plus visible qu’une autre sur ton visage. que le néant. alors qu'au fond, y a tout de même une part de vérité. tsais même pas si c’est le désir de faire mal comme elle vient de t’en faire. ou si c’est simplement un constat. une jalousie monstrueuse. t’as jamais pu oublier, le tien. alors qu’il t’a oublié. t’as jamais pu tourner la page, alors qu’il l’a arraché. t’as jamais pu sortir du passé, accroché à un amour envolé, un tout petit corps mort alors qu’il vient de passer sa seconde jambe dans le futur. c’est pas qu’une jalousie parce qu’elle te l’a pris. c’est une jalousie parce qu’elle a su se relever. et pas toi. parce qu'elle a l'avantage sur toi. parce qu'elle a tout simplement gagné éden.
finalement, t'as le sourcil qui se lève alors qu’elle ne bouge toujours pas. autre chose ? casse toi de là jolie éden. avant que jcraque, jolie chérie. avant que le masque se fissure définitivement. avant que tu balances lchasseur de prime des mcgrath sur sa gueule grâce à un rapide message.
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