pressure (slade)

traits de caractère /
t'as jamais été un grand bavard, slade. non. t'entends ça depuis que t'es gamin. tais-toi un peu, j'ai besoin de calme. ta mère a jamais vraiment su gérer, et ça a été encore pire à l'arrivée de ton beau-père. tu peux pas te la fermer et te faire oublier ? tu sais pas si c'est cette espèce de conditionnement depuis que t'es gosse, mais t'es pas franchement un adulte du genre à papoter de la pluie et du beau temps pour combler le silence. c'est pas plus mal le silence. toi tu l'apprécies autant que tu l'as hais il y a plusieurs années de ça.

t'es un peu le cliché du boxeur aux airs d'ours. on a pas trop envie de t'emmerder quand on te voit. puis t'es pas très expressif non plus, même tes proches ne savent pas toujours comment s'y prendre. d'toute façon y'a des jours ou même toi, t'en sais rien de savoir si t'es de bonne humeur et si on arrivera à te tirer un sourire ou pas. dans tous les cas, vaux mieux ne pas essayer. t'as tendance à grogner, quand on t'fait un peu trop chier.

mais t'es pas méchant pour autant. t'as juste ta propre vision de la vie et comment t'as envie de mener la tienne. parce qu'ouai, t'en as qu'une seule, des putains de vie. et t'as déjà laissé trop de monde la gâcher. alors non, t'es plus du genre à te priver de quoi que ce soit, d'un quelconque plaisir. et putain ce que t'es borné, quand t'as une idée en tête. c'est ta frangine qui te le dit, parfois. ça et que tu casses les couilles à la considérer comme une gamine. pas de ta faute, si tu l'as quasiment élevée et que t'es un peu trop protecteur avec elle. t'en as d'autre, des défauts. tu veux bien l'admettre, que t'es un peu trop jaloux, parfois. t'as plus de mal à admettre l'fait que tu sois beaucoup trop possessif, surtout avec les gens.

maman/ t'en as longtemps voulu à ta mère, surtout pendant ton enfance, pendant ton adolescence. faut dire que t'as pas été très facile, ni très tendre avec elle. mais quand t'avais cinq, six, ou huit ans, tu ne comprenais tout simplement pas la situation. pourquoi les autres enfants de ta classe, parfois, c'était leur papa qui venait les chercher. pourquoi tu le voyais jamais, toi ? tu l'as jamais connu, ton père. parce que c'était le même gamin que ta mère, quand elle est tombée enceinte à dix-sept ans. mais que lui, il a juste décidé de se barrer et de plus jamais donner de nouvelles. ta mère, elle a juste pas eu le courage d'aller jusqu'au planning familial pour avorter. gamin accueilli sur le tas, sans trop que personne ne sache comment s'en occuper parfaitement.

puis ta mère, tu lui en as aussi voulu quand elle a débarquée avec un mec à la maison, alors que t'avais douze piges. parce que jusqu'à présent, t'avais jamais eu de figure masculine dans ta vie et que du jour au lendemain, t'as du accepter ce gars dans ta vie, sans avoir ton mot à dire. et puis t'as pas trop compris non plus, quand quelques mois plus tard, t'as appris que ta mère était enceinte une nouvelle fois. de ce gars. non, t'as pas vraiment supporté tout ça. c'est sans doute à partir de ce moment-là que t'as vraiment commencé à te renfermer sur toi-même.

beau-papa/ t'as jamais pu le supporter, ce mec. trop mielleux avec ta mère, trop mignon, trop parfait pour pas cacher quelque chose. t'as essayé de la prévenir, mais qui écouterait un gosse de onze ans qui a jamais voulu sa mère que pour lui ? t'avais raison, pourtant. il a terminé par la foutre en cloque quand t'avais treize ans. y'a ta frangine qui est née neuf mois plus tard. céleste. encore une idée farfelue de ta mère. t'étais content, au départ. t'as vite déchanté quand t'as compris que c'était la fin pour toi. que maintenant qu'il avait sa princesse, c'était mort.

tu t'en rappelleras longtemps, de la première fois que t'as reçu une baffe. ta mère était pas à la maison, y'avait que ton beau-père, et sa princesse. il a estimé que t'avais pas obéi à ses règles. ta joue a chauffé. la première fois. la dernière, ça a été quatre ans plus tard, quand t'as décidé de frapper à ton tour, que t'as rendu chaque coup qu'il a essayé de te donner. t'as jamais ressentit autant d'adrénaline. ce bâtard a terminé par se barrer quelques mois plus tard, laissant ta mère et ses deux gosses dans la merde.

boxe/ t'en fais depuis que tes gosses. quand ta mère a décidée que t'avais besoin de te défouler parce que tu devenais totalement ingérable à la maison. elle a eu raison, t'avais besoin de te défouler. t'as jamais arrêté de frapper dans ce sac de sable. pour y déverser toute ta rage envers ton beau-père, pour y passer tes nerfs pendant ton adolescence, pour essayer d'oublier bon nombre de pensées que beaucoup auraient jugées - et continueraient de le faire - dégueulasses juste parce qu'elles impliquaient deux hommes. pas de bol, ça a aussi servit à ton beau-père à dissimuler ses marques. bah ouai, c'était pas de sa faute si tu perdais tes combats à l'entraînement et si t'en revenais avec quelques bleus trop légers pour qu'on s'en inquiète. mais des bleus quand même. il a pas franchement compris quand c'est ça qui t'as permis de le lui rendre, ses coups. t'as trop encaissé, même en frappant dans ce foutu sac t'arrivais plus à évacuer.

c'est un peu ta raison de vivre, la boxe. t'as jamais été très doué à l'école et c'est pour ça que t'as voulu continuer, que t'as tout fait pour. t'étais doué, c'est ça qui t'as permit de te hisser chez les professionnels pendant quelques années. trop courtes, trop longues. c'était bien, comme vie. mais comme souvent, c'est ton passé qui t'a rattrapé. tes problèmes de dos, tu les aurais jamais eus si personne c'était amusé à passer ses nerfs sur toi quelques années plus tôt. t'as raccroché tes gants, mit fin à ta carrière, mais ça t'empêche pas de continuer de boxer, de frapper c'même sac pour essayer de canaliser tes pensées, toujours aussi explicites même après tant de temps, mais bien plus agréables qu'avant.

céleste/ ta petite sœur. enfin, vous avez pas le même père, mais ça a jamais trop importé pour toi. et puis il faut le dire, t'avais treize ans quand elle est née et dix-sept quand son père s'est barré. c'est ta sœur, mais tu l'as élevée plus comme un père que comme un frère. tu t'es toujours occupé d'elle. avec ta mère, ce sont les deux seules femmes qui comptent pour toi. même si votre relation a été assez tendue.

la gamine, elle n'a pas compris pour son papa a disparut de la circulation. la gamine, elle savait que toi tu t'entendais pas avec, alors forcément elle te l'a reprochée une fois adolescente, en pleine crise. c'est de ta faute. oui, forcément, c'était de ta faute. alors oui, ça a fait mal quand tu lui as balancé que son père était un connard, que t'as raconté les coups et son comportement.

ça a toujours été un peu tendu avec céleste. encore aujourd'hui, parce que tu as cette mauvaise tendance à la surprotéger, à la voir encore comme une enfant alors qu'elle n'en est plus une. et ça l'agace. mais t'y peux rien. et puis vous savez vous entendre aussi, quand elle vient te chercher dans les salles de sport pour te forcer à te reposer un peu. vous prenez soin l'un de l'autre.

captain/ tu l'as rencontré, un soir. son paternel ne se privait pas de vanter tes soit disants mérites d'homme parfait. si seulement il savait. bah oui, il faut le comprendre. son fils, c'est qu'un pédé. si seulement il savait que pourtant, son fils, t'as tout de suite voulu effacer le sourire en coin présent sur ses lèvres. ce putain de sourire qui voulait tout dire. tu m'auras pas. j'suis pas dupe. si seulement il savait que tu l'as pris salement pour le lui faire ravaler, son sourire. et que t'as plutôt bien réussi, le remplaçant par une douce expression d'extase. et, bordel, ça t'rends dingue. parce qu'il t'cherche, ce gosse. il te donne envie d'le plaquer contre n'importe mur pour lui faire fermer sa gueule. et, bordel. t'supportes pas d'voir quelqu'un s'approcher trop proche de damen. pourtant tu restes impassible, même face au blond et à ses éternelles provocations. de toute manière, vous savez tous les deux que c'est que d'la gueule et qu'il terminera sur tes cuisses la plupart du temps. et ça fait cinq ans qu'ça dure ce petit jeu. il est à toi damen. ouai, après tout c'temps. il est à toi, putain.