t h e r e ' s a u n i v e r s e i n s i d e y o u r h e a d
( c o n s t e l l a t i o n s o f t h e t h i n g s y o u l e f t u n s a i d )
- ✻ -
S P I C A ( a l p h a v i r g i n i s ) elle aime danser maman, les pieds nus devenus sales au contact d'une terre qu'elle aime tant. tes frêles gambettes n'étaient même pas encore capable de porter ton petit corps la première fois que tu as pu admirer les volants de sa robe se mouvoir au rythme de chacune de ses envolées. et pourtant, tu as dansé avant de marcher, pour faire comme elle. une communion dans la simplicité la plus pure qui ne t'a jamais donné envie de prendre des cours, de crainte de laisser s'estomper la passion sous la lourdeur écrasantes des théories et du quotidien. pourtant, tu danses toujours, gamine. par folie. par plaisir. sous la pluie, et sous les bourrasques. sous les éclats ambrés du petit jour. pour cet amour que tu portes à la vie. pour les détails oubliés qu'on ne remarque jamais. pour toutes les tristesses qui n'ont jamais trouvé de remède. c'était ta thérapie d'aimer, brynn. d'aimer pour vivre plus fort.
/ i can make the stars dance and light up the moon
i can make the stars dance for you /
R E G U L U S ( a l p h a l e o n i s ) ils se sont présentés comme s'ils allaient avoir une place de choix dans votre vie. le délégué militaire, l'assistante sociale, et le président de catégorie du régiment de papa. ils n'ont pas eu l'audace d'accepter le café que maman leur a proposé ce jour-là, quand quelques minutes plus tard t'allais avoir le coeur bien trop froid.
« nous sommes au regret de vous annoncer le décès du soldat Reynolds (...) » la liste des chiffres qui suivent te semble incohérente. t'as les oreilles qui bourdonnent si fort que tu deviens sourde au reste du monde. t'as hurlé jusqu'à t’époumoner, la voix éraillée à outrance et les opales azurées noyées sous le flot salé de tes larmes. ça a duré trois minutes, peut-être même moins. et la bombe n'a jamais plus explosé. tu leur a même adressé un sourire au moment de leur départ, un de ces rictus amical qui aurait pu vouloir dire "repassez quand vous voulez" s'il avait s'agit d'amis de la famille. il n'en était rien. mais t'as souri quand même brynn, les lippes ourlées, les pommettes rosées, et les dents apparentes - qui n'allaient, d'ailleurs, jamais plus être recouvertes. parce que c'est pas grave, gamine. tu vivras pour deux.
/ high up in the sky a star has climbed
always reminding me that we're now apart /
A C R U X ( a l p h a c r u c i s ) les astres ne seraient pas les yeux du ciel s'ils n'avaient rien à dire. tous les regards ont quelque chose à raconter. une frayeur enfouie, des sentiments tus, une histoire inachevée et encore bien d'autres songes prématurément éteints sous un bref battement de paupières. c'est ce qu'elle disait toujours granà quand elle te sortait de ton lit en cachette le soir pour admirer les étoiles. elle et ses racines gitanes, elles croyaient à toutes les prédictions les plus mystiques. à tous les destins paradoxalement tracés par le fusain du hasard. c'est de là que te vient cette passion pour l'astrologie. t'as même l'esprit assez grand pour croire à tout ce qui vous dépasse. toi, et puis l'entendement avec. exactement comme elle. les cartes. les esprits. les lignes de la main. l'alignement des astres. le cristal d'une boule. la vie. la mort. la vie après la mort. et même à l'amour qu'on nommait "légende". parce que gamine, il n'y a de beau dans ce monde que ce que tu ne comprendras jamais.
/ written in the stars a million miles away
a message to the main /
B U N G U L A ( a l p h a c e n t a u r i ) Tu observes le galbe cotonneux des nuages qui se détachent de la voûte azur comme des milliers de petites âmes tombées du paradis. les deux pieds dans des rêves de gamine, tu devines des visages, imagines des formes, inventes des histoires. et tu recommences. l’enthousiasme au bord du coeur.
« à ton tour. Qu'est-ce que tu vois ? » Il regarde le ciel Miki, impose un silence sibyllin que tu accueilles sans la moindre contrariété. le vol d'une perdrix. le balayage timide d'un coup de vent. et le tableau était complété. Alors il a ouvert la bouche sur ses pensées.
« Moi, je vois un nuage. » A l'opposé de tes illusions. Bien trop loin de tes fantaisies. pourtant ça t'a fait sourire, gamine. t'as souri face à une vérité exposée dans sa simplicité la plus pure. Parce que tout à coup, la réalité aussi t'a fait rêver quand t'as fait l'erreur d'oublier comme elle aussi elle était belle. C'est à ce moment-là que t'as su, Brynn. T'as compris que ton coeur aurait désormais la forme de ses sourires.
/ said no more counting dollars
we'll be counting stars /
P L E I A D E S ( e t a t a u r i ) t'es effrayée de rien. même pas de l'aimer. parce que tous ces gens qui ont peur de l'amour sont déjà morts. et que toi brynn, tu files au travers de la vie comme un train. t'as même pas envie de sauter, simplement d'apprécier le voyage.
« cap ou pas cap ? » de me suivre. jusqu'au bout de la rue. jusqu'au bout du monde. jusqu'au bout de nos rêves.
de m'embrasser. à en faire saigner nos lèvres. à en manquer de souffle. à en oublier le temps.
de m'aimer pour toujours. pour une seconde d'éternité. pour celle d'après. pour toutes nos prochaines vies.
de le dire. le crier sur le toit du monde. le hurler à la lune. comme si tu le pensais vraiment. c'était un jeu sans trêve, hors du temps. parfois hors de votre propre contrôle. peut-être même trop souvent, gamine. mais t'aimais ça comme t'aimais les premiers rayons de soleil du printemps. parce que ce jeu nourrissait tes folies autant qu'il comblait tes insécurités. il a été cap, miki. et avec lui, t'as été cap aussi.
/ can we pretend that airplanes in the night skies are
like shooting stars ? i could really use a wish right now /
A L D E B A R A N ( a l p h a t a u r i ) t'es plus un astre qu'un corps de femme, brynn. tantôt solaire, tantôt lunaire. éblouissante comme le soleil. changeante comme la lune. tu t'en es remise aux phases de cette dernière ce soir-là. camouflée derrière les ombres nocturnes pour ne jamais mettre en lumière ce qui t'avait poussée à faire un choix. il n'était pas tien. les dessins au dos de ces cartes, ils avaient posé leurs lèvres sur ton âme. ils t'avaient susurré l'avenir. et t'y a cru, gamine. prisonnière de tes propres croyances.
« cap ou pas cap de faire confiance aux cartes ? » ça t'a retourné le coeur. parce que c'était votre jeu. mais que t'y as joué seule. t'as été voir miki trois fois, avec la peur qui te prenait en vague comme une nausée constante. mais lui ne t'a jamais vue. parce que t'as eu peur de vomir d'amour. et t'aurais pas écouté les étoiles. on a toujours tort de ne pas écouter les étoiles. alors t'es partie, comme la nuit fuit le jour. t'as laissé chaque battement de coeur aux regrets, chaque brin d'allégresse aux souvenirs. et t'as continué à sourire. parce que c'est pas grave, gamine. tu aimeras toujours pour deux.
/ we're falling and flying in love but
nothing's forever because we are just stardust /
A L G O L ( b e t a p e r s e i ) t'aimais la peau d'albâtre avant, semblable à la princesse des contes qui avait les cheveux ébènes. c'est ce qui te faisait déculpabiliser de n'avoir pris que le teint laiteux de papa, trop longtemps confronté aux automnes pluvieux de new-york. c'est ce qui te faisait déculpabiliser de n'avoir rien gardé du teint hâlé de maman et de ses reflets de pêche. et puis tu t'es mise à la haïr brynn, le jour où une poigne trop ferme l'a trop facilement parcourue pour la teinter de bleu sous chaque pression de ses doigts. le jour ou une poigne trop ferme l'a si facilement offerte aux yeux du monde. les contes narrent des sorcières, mais jamais ces hommes-là, gamine. et ils ne narrent pas non plus les chevaliers, plus téméraires que preux. plus imprudents que courageux. et qui finissent l'histoire une plaie béante au corps pour s'être trop approché du dragon qui crachait des balles et pas du feu. alors t'as fui mais t'es revenue, pour faire un peu plus comme dans ces histoires. il était en vie et t'as souri, en dépit de la petite victoire du mauvais genre humain. parce que c'est pas grave, gamine. tu t'éteindras pour deux. à petit feu. et tu renaîtras à nouveau. rien que pour toi. à grands coups de flammes.
/ and i wish i was not a comet
because i crashed at your feet /
- ✻ -
t h e c e l e s t i a l g l o w i s b l i n d i n g
( y o u ' l l d i v e i n t h e s k y , f l o a t d o w n t h e s o a k i n t h e s t a r s )