alone together (ismaël)

ALONE TOGETHER 'Cause I don't know where you're going, But do you got room for one more troubled soul I don't know where I'm going, but I don't think I'm coming home And I said, I'll check in tomorrow if I don't wake up dead This is the road to ruin and we're starting at the end [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]  --

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stroboscopes énervés, faisceaux lumineux fendant la pièce en deux. les décibels bourdonnent dans les tympans des clients, qui au rythme de la musique se mélangent et se pressent entre eux. le club semble bondé, les pistes comme le comptoir paraissent être totalement hors d’accès. scylla ne s’est pas faite priée. déjà là depuis des heures, la brune a joué des coudes pour pouvoir se frayer un chemin jusqu’au cœur de la foule et s’y loger. elle aime les gens et cette proximité. le monde de la nuit est son univers, sa réalité. alors verre en main la nymphe s’est mise à danser. paupières closes elle s’est laissée aller. un temps sensuelle dans cette robe noire et cette encre décorant son épiderme, l’autre là voilà surexcitée comme une enfant. serpent au sourire de lapin blanc. sautillant sur place du haut de ses talons sur lesquels la môme se trouve perchée. rien ne peut l’atteindre, rien ne peut la blesser. elle se sent en paix. comme une transe dans laquelle elle se serait plongée. il y a ceux qui se moquent et il y a ceux qui osent comme elle lors de ces instants donnés. elle est de ceux qui aiment vivre sans jamais avoir à regretter. c’est triste les regrets, on ne peut rien y faire pour les faire disparaître, les étouffer. ce soir la gosse s’est amusée avec une sublime créature à la chevelure cendrée. leurs corps se sont longuement cherchés ondulant d’une façon sulfureuse, brûlante. phalanges entremêlées tout comme leurs langues, conquérantes. velcoro s’est délectée du goût sucrée des lippes de sa partenaire d’un instant puis a tiré sa révérence sans espoirs d’un jour la recroiser. le queens est grand, new york tout autant. des milliers d’endroits, des centaines et des centaines de gens. le nez dans la poudre, elle retrouve l’extérieur au petit matin. après sa trace, la môme s’arrête sur le trottoir et porte une cancéreuse entre ses lèvres carmin. entre son décolleté et sa poitrine, scylla se lance dans la recherche d’un briquet. elle râle pourtant persuadée d’en avoir rangé un là en début de nuitée. pas de fumée sans feu comme l’adage le dit la voilà à la recherche d’un potentiel sauveur aux premières heures de la journée. la gosse tombe nez à nez avec un client de la boîte de nuit qu’elle croit avoir vu un peu plus tôt. un mec grand, taillé mais sans être trop costaud. les talons claquent, rompent le doux silence dans lequel ils sont plongés alors qu’elle s’avance d’un pas félin et décidé. « desolée de te déranger mais… t’aurais pas du feu? le mien a décidé de se sauver.» un sourire s’étire sur son visage, elle passe une main dans ses cheveux désordonnés la mine gênée. plus elle avance, plus elle discerne le visage de l’homme et ses traits. son regard porteur d’orage et sa mâchoire sculptée. « sinon t’embêtes pas je vais continuer à cher…» cher. un bruit sourd éclate et la môme se retrouve au sol, sur les genoux, l’une de ses chaussure totalement éclatée. du grand art, du grand scylla.
dans tous les cas pour la crédibilité on repassera…

treize heures et cinq minutes.

l'coeur alourdi par les souvenirs, l'homme est distrait, ne prend pas part à la réunion familiale qui se déroule sous ses yeux. les documents s'amoncellent sous son nez, les mots qu'il parvient à lire paraissent graves, contrat de mariage comme en-tête et son nom surligné d'une couleur criarde en bas de la dernière page. il feuillette, lit en travers, mais ne récupère par le stylo argenté tendu par sa génitrice. il ne fait que soupirer en poussant les documents du bout des doigts, de peur qu'ils ne le brûlent jusqu'à l'os. plus tard. qu'il marmonne dans sa barbe, attrapant son téléphone pour pianoter quelques pensées au fantôme de son existence.

vingt-et-une heure.

il n'écoute que par bribes les allégations de sa sœur qui lui vante les mérites d'un mariage sans amour. un contrat, ni plus, ni moins. un moyen de se débarrasser de la pression paternelle, de redorer ce nom terni des années plus tôt par sa faute. cigarette au bec, il opine sans conviction. joue les apathiques pour ne pas laisser entrevoir la faille interne qui tout les jours prend de l'ampleur et qui finira par l'avaler.

trois heures.

l'corps endolori par les souvenirs, ismaël se jette dans les excès. les cadavres de bouteilles s'entassent au milieu de la table, les sourires sont camés, les rires trompent les êtres alcoolisés qui gravitent autour de lui. à coup de carte platinium il s'achète une sérénité malheureuse. ne compte plus les dollars qui s'échappent de son portefeuille, ne compte plus les narcotiques qu'il s'enfile. parviens même à offrir des danses pathétiques à des femmes dont il oublie le visage en moins d'une seconde.

le soleil commence à percer les nuages quand il se fait jeter hors de la boîte. les insultes sifflent entre ses dents serrées alors qu'il peine à se redresser, défroissant sa chemise comme si, à cette heure-ci, quelqu'un pouvait s'intéresser à son image. sa mémoire à court terme esquinté par l'alcool, il zieute autour de lui, tâte la poche intérieure d'une veste qu'il ne porte même pas sur le dos. son cerveau lui demande de crier au voleur, mais il se retient de justesse quand une voix l'interpelle. mâchoires toujours crispées, l'héritier se concentre sur les paroles qu'il n'imprime pas. du feu, hum ? le voilà qui se met à fouiller dans son pantalon, pas le temps d'en extirper le saint graal que le corps s'effondre à ses pieds. une perfusion de solution saline, c'est plutôt ce qu'il te faudrait, non ? qu'il ricane. s'il s'abaisse à son niveau, ce n'est pas pour l'aider à se relever, mais bien pour s'aseoir sur le bord du trottoir. tiens, il tend la flamme jusque à la clope encore coincée entre ses lèvres. ses iris restent bloqués sur la teinte du rouge à lèvres. tu ferais bien de rester assise, ça t'évitera une nouvelle chute. une invitation à partager quelques minutes de sa vie.

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la môme pensait pouvoir passer une soirée tranquille et sans tracas. jusqu’ici tout était bon, aucune calamité ne lui était tombée sur la tête pour une fois. après quelques heures passées à danser la brune s’est sentie dans l’humeur de rentrer. elle a l’habitude de tituber de trottoirs en trottoirs entre quelques bonds gracieux aux premières lueurs de la matinée. elle vit la nuit, s’éveille au beau milieu de l’après midi. la gosse n’est pas demandeuse, elle s’est toujours contentée de son style de vie. même lorsqu’elle dormait à même le pavé. grelottante, le ventre criant famine et quémandant un peu de monnaie. juste un peu, la main tendue avec l’espoir de pouvoir récolter assez pour avoir de quoi grailler. elle est bien consciente de ce qu’elle est devenue, de ce qu’elle était. aujourd’hui elle a quelque part où rentrer. quatre murs où elle se sent chez elle, en paix. scylla ne jette pas un œil à son téléphone avant de sortir profiter de l’air frais. elle ignore s’il fait encore nuit ou si le jour s’est levé. elle sourit une fois les portes passées et l’aube émergeant contre son épiderme tatoué. elle pousse un léger soupir de satisfaction, cancéreuse serrées entre les lippes tâtonnant son décolleté à la recherche d’un briquet. rien, porté disparu, totalement envolé. sa tête fait gauche puis droite à la recherche d’une âme charitable qui pourrait lui venir en aide et la sauver. c’est tout sourire, la blanche tapant dans son petit crâne embrumé que la môme se dirige vers un mec entrain de fumer. politesse légendaire, elle s’avance d’un pas ferme et décidé vers l’homme profitant de sa garrot sûrement bien méritée. la nymphe demande alors une flamme pour l’allumer, l’inconnu tâtonne ses poches et jusqu’ici tout semblait bien se passer. jusqu’à ce qu’un craquement lourd retentisse et que l’encrée ne tombe littéralement à ses pieds. ce qui ne manque pas de faire rire le gars a ses côtés s’abaissant pour mieux rejoindre le pavé. « t’as déjà essayé de marcher avec des échasses en étant raide à chier? t’façon ces trucs là faut pas leur faire confiance si tu m’demandes mon avis les talons c’est le mal incarné. » qu’elle demande en se mettant à rire aux éclats. la femme enfant dans toute sa splendeur, relevant la tête fièrement en oubliant la douleur lancinante qui la prend dans les genoux et les avants bras. scylla sourit et tires une latte salvatrice quand enfin le feu se porte entre ses lèvres de rouge teintées. le client du bar blague, s’assoit à ses côtés. il blague sur son manque d’équilibre, ce à quoi elle rit franchement sachant que ce genre d’incident est fréquent et redouté. « même pas mal d’abord, j’suis pas en sucre tu sais? » la gosse fanfaronne alors qu’avec son poids plume un rien pourrait la briser. nouvelle taffe, la fraise rougit au fur et à mesure que la brune ne met à inspirer. elle garde le nuage grisâtre quelques secondes en elle avant de le recracher.  finit par s’asseoir tant bien que mal elle aussi sur le trottoir découvrant l’étendue des dégâts occasionnés. un peu de sang ou quelques hématomes ne lui ont jamais fait peur et pour l’instant aucune douleur n’est à signalée. « j’t’ai bien vu à l’intérieur nan? j’aime bien cet endroit la musique est vraiment sympa, t’y viens souvent? » qu’elle demande en ôtant ses chaussures, coupables de ce vilaine accident. elle les jette un peu plus loin, rentrer pieds nus elle l’a fait tant de fois déjà que ça ne lui semble pas franchement important. « oh et moi c’est scylla. » main tendue elle tente de se présenter: scylla la damnée, cokée, pas foutu de marcher droit.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]  désolée pour le retard

c'est l'corps presque engourdi qu'il prend place sur le bout de trottoir, son esprit est ailleurs quand il ricane, sans qu'il ne sache réellement s'il est amusé, ou seulement camé. d'un oeil furtif, sartier observe la tenue de l'inconnue, jauge ses talons d'un air curieux. quelle idée vous avez de vous ingligez pareille torture, surtout pour venir dans un endroit comme celui-ci. son menton se jette en arrière, désignant la porte maintenant close. surtout pour termine dans un état comme celui-ci, qu'il se retient d'ajouter. son jugement habituel ne semble pas enclin à faire surface, la fatigue l'accable et il s'allume une cigarette. le regard rivé à la route et les voitures qui se mettent à envahir les rue du queens, il ne fait qu'hausser les épaules quand elle reprend la parole. j'suis pas en sucre, tu sais. comme s'ils se connaissaient, des mots remplis d'innocence, une allusion qui devrait le faire sourire. mais ismaël reste de marbre, souffle la fumée tout en répondant: t'en as l'air, pourtant. qu'il conclu et ce ne sont pas tes tatouages qui m'feront croire le contraire, ni ton rouge à lèvres intact.

l'homme ne se tourne vers elle qu'après plusieurs secondes, ses sourcils se froncent quand il se met à fouiller dans son esprit à la recherche d'un infime souvenir d'elle. dans sa cervelle la soirée apparait de manière épisodique, des flash, des corps sans visage. on s'est déjà parlé ? à l'intérieur, j'veux dire. une pause, puis il enchaine, j'en sais foutrement rien, qu'est-ce que t'appelles souvent ? en fait, j'crois que c'était la première fois, mais l'videur te le dirait mieux que moi. j'ai tendance à me faire remarquer. il n'y à qu'à revenir quelques minutes en arrière, quand il était sur le point d'en venir aux mains avec le barman. ce soir, j'en retiens pas un bon souvenir. faute à ses démons qui le hantent depuis trop longtemps et qui ont eu l'indécence de resurgir. y'a des endroits bien mieux, crois moi. je t'y amènerai bien, mais vue l'heure ... il tire une taffe beaucoup trop longue quand elle lui tend la main, ses iris restent bloqués sur ses doigts. ismaël, te force pas à retenir, c'est que ça ne lui servirait à rien, il deviendra un simple mirage dans quelques heures seulement, quelque chose m'dit que t'as pas vraiment fini ta soirée, je me trompe ? il sourit, enfin.

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évidemment qu’il fallait qu’elle se donne en spectacle en se ramassant royalement. elle est maladroite la môme, tant même qu’elle connaît les urgences du queens parfaitement. peut être devrait-elle songer à en demander la carte fidélité. ça pourrait lui être utile aux vues de ses allers et retours répétés. les médecins ont le sourire au moins en la voyant arriver. finalement assise sur son petit bout de trottoir la brune se met à râler. dix centimètres de talons ne lui suffisent pas à dépasser le mètre soixante cinq alors bien évidemment qu’elle s’est mise à toujours plus tricher. « j’suis une naine sans mes talons j’aurais bien pu finir étouffée! » qu’elle lâche comme un marmot qui chercherait à argumenter. elle tire sur sa clope et en recrache un nuage de fumée. contemple ses genoux éraflés accompagné d’un commentaire railleur de l’inconnu se tenant à ses côtés soulignant sa fragilité. « t’as vérifié? tu veux goûter? » scylla demande innocemment tout en gloussant. parfois, le côté femme l’emporte sur le côté enfant. la brune rit, demande à l’inconnu si c’est un établissement qu’il fréquente souvent. elle aime la conversation et faut dire que dans son boulot elle n’en a pas vraiment. la discussion s’installe, les deux échangent aux premières lueurs du jour teintant le ciel d’une couleur jaune et rosée. « oh euh non je t’ai juste croisé un peu plus tôt tu semblais déjà fort occupé! » l’encrée marque une pause avant de reprendre d’un ton léger après l’avoir écouté parler. « tu sais moi personne ne m’attends j’suis pas bien pressée! » pas de famille, pas de colocataire ou d’amoureux à retrouver. pas de chat à nourrir ou de chien à promener. la môme est à la fois terriblement seule et très bien entourée. après tout n’a t’elle pas uniquement besoin de nikita pour exister? se sentir vivante, aimée ou regardée?

scylla décide de faire plus ample connaissance avec son compagnon de fortune en cette fin de nuitée. elle lui tend ses phalanges tatouées et ne peut s’empêcher de sourire lorsque l’homme vient enfin à se présenter. « c’est très joli, je ne risque pas de l’oublier. » dans ses grands yeux bruns on peut y voir toute sa douceur, toute sa sincérité. la gosse dit toujours ce qu’elle pense, elle aime la vérité. elle trouve que c’est une valeur qui se perd et qu’il faudrait y remédier. mais qui est elle dans ce monde si vaste, pour voir ses envies devenir réalité? la brune se délecte du sourire naissant sur le visage d’ismaël. elle le trouve beau, franc, exceptionnel. « tu devrais faire plus souvent tu sais? » qu’elle lance en pointant ses lippes plutôt chaleureuses finalement non pas qu’elle en soit étonnée. « parce que t’avais pas prévu de m’inviter? bon bah va falloir que j’trouve quelqu’un avec qui partager… » une fois sa main récupérée celle-ci s’infiltre à nouveau dans son décolleté. secret de fille, la poitrine est le nouveau sac à main à la mode et c’est cent pour cent validé. scylla en tire un pochon de neige et sort de son paquet de tabac quelques joints pré-roulés. « sinon j’te propose un after de qualité? tu choisis l’endroit et moi j’tente de pas tomber? » une proposition qu’ismaël ne pourrait décemment pas refuser.

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Ismaël parait imperméable, lui qui d’ordinaire répondrait à toutes les suggestions de la jeune femme se fait plus retranché. le coeur n’y est pas, trop submergé par les flots qu’il ne parvient plus à contrôler. les pouvoir de l’alcool n’ont pas eu l’effet escompté, il ne se sent pas moins lourd. au contraire, se sent ancrée à la réalité plus qu’il ne le voudrait. c’est une enfant qui semble être assise à ses côtés, le sourire facile et le rire innocent. pourtant, s’il prenait le temps de l’observer, s’il n’était pas centré sur lui même, il pourrait discerner les marques du temps sur son visage. celles qui affirment que leurs vies sont diamétralement opposée. qu'elle n’a pas sa chance, que les fins de mois doivent être rudes, qu’elle n’était pas ici pour le simple plaisir d’une sortie entre amies. « je suis jamais réellement occupé. » qu’il prend soin de souligner, ses doigts maltraitant sa cigarette. « pour preuve, je me rappelle à peine de ma soirée. » il ne fait qu’admettre son pathétisme. pauvre petit gosse de riche ennuyé par une existence taillée sur mesure. il tourne légèrement la tête vers elle, essaye, tant bien que mal de retenir les bribes d’informations qu’elle lui jette. personne ne l’attend, est-elle, comme lui à la recherche d’un bonheur qu’on ne vend que dans les livres ?

scylla questionne, scylla suggère et le sourire de l’héritier ne se fait pas tout de suite la malle. « tu veux dire que je devrai sourire plus souvent ? il ricane, lève les yeux au ciel à la manière d’une jeune femme gênée. j’dois t’avouer que c’est pas mon genre. » sans doute parce que la colère est toujours là, tapis dans l’ombre, que le fauve semble en permanence camper sur ses pattes arrières, prêt à bondir. sa mine hargneuse reste sa plus belle manière de protéger les inconnus trop curieux. « parce que t’avais pas prévu de m’inviter? bon bah va falloir que j’trouve quelqu’un avec qui partager… » ismaël s’apprête à refuser, la bouche entrouverte, mais il se tait en découvrant ce qu’elle dissimule au coeur d’un décolleté qu’il n’avait pas encore pris la peine de regarder. l’homme passe une main sur son visage, cache son amusement enfantin. alors il imagine la suite de cette soirée, la drogue circulant dans ses veines, son cerveau à l’abandon. il se voit perdu dans les bras de cette femme, se réveillant après quelques heures d’insouciance, l’abandonnant sans la moindre once de remord après s’être rassasié de ses effluves. il se voit marchand dans un quartier inconnu, son téléphone vibrant dans sa poche, des dizaines d’appels en absence mais aucun qui ne viendrait d’elle. il soupire à présent, sa mâchoire toujours savamment cachée par sa paume. « t’as pas peur que je claque ? t’es consciente de mon état, n’est-ce pas ? » quand aurait-elle à faire ? il n’est qu’un passe temps sur son chemin de vie. clope à peine terminée, ismaël en porte une nouvelle à ses lèvres, il réfléchit encore. « peu importe où nous irons, une chose est sûre, c’est qu’on va prendre un taxi, hors de question que je termine par te porter sur les derniers mètres. » qu’il termine en sortant déjà son téléphone de sa poche, quelques secondes suffisent à ce qu’il commande une voiture.

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deux inconnus sur un trottoir en fin de soirée. ça sonne comme le début d’une mauvaise blague mais c’est tout le contraire qui se déroule à même le pavé. la môme sourit, elle oublie que ses genoux sont tout éraflés. la blanche dans son organisme, elle, fait disparaître l’éventuelle douleur qui pourrait se mettre à lanciner. tout va bien et cela semble parti pour durer. car les inconnus n’en sont plus, ils se sont présentés. la discussion s’est lancée et voila qu’ils échangent sous un ciel aux couleurs dépareillées. les premiers rayons lumineux traversent l’immense jungle de buildings fièrement dressés et viennent à présent lécher les épidermes des deux adultes embrumés. scylla se laisse sûrement trop aller, elle blablate et se permet une réflexion quant au sourire d’ismaël qui est vraiment très beau mais à regarder. une moue apparaît cependant sur son visage quant à la réponse qui lui est donnée. « c’est peut être pas ton genre mais c’est la vérité! » que la gosse s’exclame mais laisse le soufflé retomber au rictus gêné de son compagnon de début de matinée. elle est consciente de l’orage teintant ses yeux, de ce qu’ils dégagent comme s’ils ne parvenaient pas vraiment à être heureux. la tatouée laisse de côté tout ce qui pourrait potentiellement être trop sérieux et propose quelque chose de complètement taré. après tout, ismaël ne lui avait-il pas dit qu’il y avait bien des endroits où il pourrait l’emmener? scylla n’est pas vraiment d’humeur à rentrer. que ferait-elle mise à part regarder le plafond en attendant morphée? enfin,  si ce dernier daigne se montrer. il n’y a que pour freddie, lui et lui seul qu’elle arrive à l’amadouer. guerrière chassant démons et sombres idées. a grand coup de douceur, de chaleur et de caresses dans ses mèches emmêlées.

à nouveau, un large sourire s’étend sur les lèvres de l’encrée. entre ses doigts fins repose le saint sachet. celui qui leur promet encore quelques heures de débauche à tituber dans un new-york sur le point de s’éveiller. « ah donc c’est toi qui est en sucre pas moi! » car oui c’est bien connu elle est super fraîche scylla. si on lui demandait de compter par sure qu’elle aille jusque trois. « eh t’es pas très gentil là, j’ai pas fait exprès de m’éclater! mais bon si c’est toi qui paies le taxi j’vais pas refuser. » c’est qu’elle roule pas sur l’or la môme, elle cumule les faveurs à droite à gauche pour pouvoir réussir à grailler. paye avec son corps la drogue qu’elle ingère, la même pour son loyer. la brune n’a pas de diplôme, l’école ne l’a jamais vraiment intéressée. gamine toujours plus attirée par ce qui se passait dans la cour que dans ses cahiers. voilà le résultat des années après. la gosse porte à ses lippes un joint pré-roulé et kidnappe le briquet  d’ismaël à la volée. tout comme sa main, en passant, pour l’aider à le relever. une fois debout elle se rend compte à quel point il est vraiment grand, ou bien l’avait-elle déjà oublié. « bon dis moi tout où est-ce qu’on va? qu’est-ce que tu m’proposes comme endroit? » dans le plus haut gratte ciel du queens ou bien près des baies? peu importe pour scylla.

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