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 Les certitudes du doute (Lu)

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Eleusis Klimt;

-- play your cards --
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Eleusis Klimt



Kristine Froseth
ZAJA (avatar)
Grisha, Céleste, Orphée, Messaline, Virgil
127
969
25
Secrète elle ne dira pas un mot sur ses amours, cache fiévreusement cette promesse murmurée un crépuscule lorsqu’elle était elle, cette essence de mort et de vie, l’éros qui foisonnait et thanatos qui embrassait. Si je dois me donner ce sera à lui, quand bien même elle ferait une erreur, consciente et assumée.
Armée de son appareil photo, elle décline son talent d’immortalisatrice, les images se fabriquent à la lumière et la maîtrise d’une compositrice artiste. Elle peint, dans l’atelier octroyé, des toiles monumentales qu’elle expose ou qu’elle donne. Privilégiée, elle peint toute la journée depuis des années. A trois ans déjà dessinait-elle pour découvrir et maîtriser ce qu’elle peinait à concevoir, la vie, la mort, le monde. Elle arbore un pseudonyme, connue comme Woodman, et se met parfois en scène sans visage ni corps.
Queens Huppé

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Message Sujet: Les certitudes du doute (Lu)   Les certitudes du doute (Lu) Empty Mer 7 Avr - 8:31


les certitudes du doute
Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

    Je te laisserai ta liberté de mars à octobre, lui avait-il dit, dès lors qu’elle eut dix sept ans, il s’était permis de partir au printemps afin de la laisser vivre puis de revenir en automne afin de la laisser périr. La jeune fille tourne, tourne, tourne en rond dans le gigantesque salon meublé de luxe et de blanc. Elle a déplacé les meubles, elle a accroché de nombreuses toiles, a encadré des aquarelles, en a créé une installation géométrique. L’œil s’attarde sur l’espace empli des figures colorées, expressive, violentes. Elle n’a jamais ouvert son esprit au bonheur et au vide que certaines œuvres contemporaines proposent ; des happening tremblant leur vantardise. Elle allume une cigarette, enfumant alors la peinture ocre, une légère teinte éclairant l’austérité de la solitude. A côté rugit l’aspirateur, les bruits de vaisselle que Maya lave puisqu’Eleusis n’a pas eu de motivation pour nettoyer les appendices de ses tourments, des assiettes et des verres emprunts des restes de pain, de fruits et de légume, jamais de viande. J’aimerai un chat, un beau bengale dynamique grimpant en hauteur, je le vois déjà renverser les objets d’art. Enfermée, elle se sent oppressée par ce décor, l’hiver, elle ne se permet pas de sortir, l’ombre de l’oncle traîne son autorité entre les cloisons de la Géhenne mais, lorsque l’été renaît, Eleusis se peine à reprendre son indépendance, préfère se vautrer dans le malheur qu’elle connait. Un élan la pousse, inconscient, à s’emparer du portable, le nom aimé de Lu se dessine, elle ne lui enverra rien. Elle décide de prendre sa veste, de claquer la porte, de s’enfuir.

Elle a sonné à la porte, violemment. Elle a souri, ses beaux yeux sincères brillant de timidité refoulée. Elle arbore une persona assurée quand elle ne connait pas, quand elle convoite, mais, lorsqu’elle donne sa confiance, lorsqu’elle prend ce qu’on lui donne, Eleusis paraît une autre plus chétive, plus craintive, toujours fière cependant, la verve tranchante de ses désirs coupe le silence. « Je m’ennuie. » s’éplore-t-elle. Dit sur le ton de celle qui rend visite à un ami pour contrer le rien. Lu ne saurait penser qu’aux tréfonds de son âme égarée, la Perséphone éprouve une tendresse authentique. Si doux, elle a avalé tout ce qu’il offrait ; sa patience, sa compréhension, son empathie, sa compassion. Eleusis a pris sans rien offrir en échange, ce n’était pas sa faute puisqu’elle ne connaissait pas ces éléments qui esquissent l’affection et une relation réciproque. Enracinée devant lui, elle tend son bras pour conquérir le sien, n’attend pas son accord et l’entraîne vers l’extérieur jouissant d’une clarté miséricordieuse pour ces humains assoiffés de soleil.

Devant les majestueuses portes du musée, Eleusis a dégainé son appareil, a réglé l’objectif, a commencé à chasser les images de ses silhouettes se dressant dans le parc, tantôt assis, tantôt en groupe, tantôt en famille, des groupuscules, des duos, des couples, des meutes. Ses yeux observent, récupèrent quelques beautés ravagées par l’éphémère, un mouvement effacé par un autre, les corps qui se matérialisent, l’angoissent par trop de matière. Elle pose son appareil sur ses genoux, enlace ses doigts aux siens, regard rivé sur un point imaginaire à l’horizon des buildings, une mer de verre et d’acier, elle se confie. « Quand il part je me sens le devoir de faire toutes les conneries possibles, surtout celles qu’il m’interdit. Ne fréquente pas d’hommes, blablaba. Et la première chose que je fais c’est d’appeler tous mes amants. » A lui, elle dit, tout ce qui la tourmentent. Comme une douleur dont elle se débarrasse à ses côtés. « J’aime pas trop faire l’amour, c’est pas ça qui m’intéresse. C’est surtout le pouvoir que j’ai sur l’autre. Enfin sur mes amants. Je les aime bien. Mais j’aime surtout le fait de me réapprendre, de me réappartenir. Et j’ai envie de croire que ce n’est pas une illusion. » Ces étreintes miroitant le consentement.



(c) corvidae
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Lù Paxton;

-- le petit prince --
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Lù Paxton



dickinson.
waldosia (ava), sial/vocivus (sign)
176
969
29
bête de foire des désillusionnés, chiard paumé qu'on sait pas aimer.
prince de la voltige, dompteur de lion, l'art de faire vivoter l'étincelle sous le chapiteau.
SONNY ; OKSANA ; AVA

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Message Sujet: Re: Les certitudes du doute (Lu)   Les certitudes du doute (Lu) Empty Jeu 13 Mai - 16:46



Oripeaux abattus sur le salut des artistes, le jour s’est érodé devant la jeunesse conquérante de la nuit, a accueilli les bâillements rassasiés de spectateurs rejoignant le métal froid de leur charrette. Sous l’astre lunaire, des artistes se massaient les muscles, les allongeaient en étirant leur quadriceps après quelques ingrates effectuées sous la coupe de l’usuel. La serviette chaude passée sur le plâtre de maquillage, mise à nue d’un faciès apaisé mais altéré par la fatigue, c’était la presque aube, l’achèvement du crépuscule qui rendait la liberté des artistes. Ils s’arrachaient ensuite la peau du corps, celle-ci faites de précieuses paillettes et d’un chantier de couleurs, ils se dépeçaient rembrunis par la colle de la sueur entre le tissus des origines et celui, moulant, des facéties. Tiraient à la force de plus grand chose, les biceps souffrants qui déformaient leurs traits en plaintes silencieuses, et que chacun devait préserver pour la pesée du matériel, les boucles de terrain enchâssées l’échine arquée vers l’avant.

À quatre heures du matin, glas final des festivités que faisaient retentir le claquement des portes des caravanes. Toutes les boîtes de taule en forme d’abri basculaient pleinement dans l’obscurité, même celle du solitaire adressant un dernier regard à la roulotte voisine. Le crâne du noctambule cognait contre l’oreiller, en fit éclater le rebondi, ses bras tombaient lourdement sur la couette et ses jambes se retiraient dans l’étroitesse de la couche. Poumons crachaient l’extase frénétique, le tourbillon des mouvements, se désemplissait d’un râle soulagé. La mauvaise étanchéité d’une fenêtre laissait se faufiler les sifflements de l’air frais, qui sinuait à travers la cohorte, chantait les fragrances du sommeil qui le prenaient enfin.

Les coups trépignaient contre le battant de sa hutte, déchirait insensiblement l’acrobate à son étreinte léthargique et réparatrice. Devant sa porte, sur la terre ferme, une enfant luttait contre l’ennui, lui n’avait pas fini de subir les agressions de la lumière printanière, s’en frottait les mirettes pour chasser les picotements. Baragouinait d’inaudibles jérémiades sur l’heure qu’il était et à quel point elle dérangeait le coma des artistes, mais la moue chagrine se résignait tout de même à faucher avec la cendrée des après-midi d’oisiveté.

Dans l’herbe, allongé, ses paupières se sont refermées sur ses azurines sur le doux cliquetis produit par l’appareil à capture. Eleusis, prise d’un peu de pitié, lui accordait répit sous les piaillements et la clarté des beaux jours. Cette solitude qui l’effleurait parfois de trop près, elle l’envoyait en exil se pressant dans la main du garçon, calculait l’immixtion de ses consonnes dans son sommeil, celle qui lui ferait ouvrir un oeil puis le deuxième. Le paresseux s’émouvait à peine de la tirade, des accords charnels qu’elle réprouvait, désaimait tout en les accusant. « Si tu n’aimes pas faire l’amour, tu devrais pas l’faire. T’as pas besoin de partenaire, tu peux apprendre toute seule » il ignorait le degré de confort dans lequel il pouvait se vautrer sans avoir les joues brûlées par la timidité « enfin tu sais, liberté du corps tout ça », vulgaire allusion, porte de sortie des sentiments éhontés. « Faire l’amour c’est pas exercer son pouvoir, ça c’est gouverner, t’es pas encore proxénète hein? », le rire cajolait les tourments, annihilait le malaise.


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