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 Blue my mind (Adonis)

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Eleusis Klimt;

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Eleusis Klimt



Kristine Froseth
ZAJA (avatar)
Grisha, Céleste, Orphée, Messaline, Virgil
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Secrète elle ne dira pas un mot sur ses amours, cache fiévreusement cette promesse murmurée un crépuscule lorsqu’elle était elle, cette essence de mort et de vie, l’éros qui foisonnait et thanatos qui embrassait. Si je dois me donner ce sera à lui, quand bien même elle ferait une erreur, consciente et assumée.
Armée de son appareil photo, elle décline son talent d’immortalisatrice, les images se fabriquent à la lumière et la maîtrise d’une compositrice artiste. Elle peint, dans l’atelier octroyé, des toiles monumentales qu’elle expose ou qu’elle donne. Privilégiée, elle peint toute la journée depuis des années. A trois ans déjà dessinait-elle pour découvrir et maîtriser ce qu’elle peinait à concevoir, la vie, la mort, le monde. Elle arbore un pseudonyme, connue comme Woodman, et se met parfois en scène sans visage ni corps.
Queens Huppé

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Message Sujet: Blue my mind (Adonis)   Blue my mind (Adonis) Empty Jeu 25 Mar - 9:06


blue my mind
Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

« Eleusis, tu sais que tu es sur une mauvaise pente ? Et si Aleph apprend ça ? ». Assise sur le canapé, les yeux dardent sa gardienne, ses doigts maintiennent délicatement le cylindre de nicotine noyant de son odeur acre et caractérielle les murs décorés de nombreuses peintures ; l’oncle épouse les ventes aux enchères comme un collectionneur toujours affamé, emportant parfois avec lui l’expertise et le regard d’artiste de sa jeune nièce. Le bruit de l’aspirateur s’éteint enfin, Maya le range toujours inquiète, elle sait les dérives et les cris lorsqu’il revient et inspecte, quand il constate la déchéance et les ravissements de l’interdit, car la femme n’écoute rien de ce qu’on lui ordonne. N’invite aucun garçons chez nous. La tête relevée, contemplant les plafonds aux dorures et aux figures de nymphes habillées, les couleurs Fragonard explosent ses pupilles de la beauté toujours désirée, toujours convoitée, un shoot de contemplation qui stimule son imaginaire, la captivent jusqu’aux tréfonds de ses projets. Elle hausse les épaules avant de se lever, gracieuse, aérienne, inexistante comme elle glisse sur la moquette délétère pour disparaître dans les dédales au premier étage, le grincement du parquet bruisse sous les pas discret, jusqu’au grenier dont elle retire une toile de Marlène Dumas, encadrée avec soin, empaquetée avec rigueur. Le portable dans sa poche ne vibre plus des mots rentre dedans, de la provocation et de la violence, cette explosion du Vésuve tout droit jaillissant du coeur. A Charon elle gueule sa détresse, enfiévrée entre l’agressivité, l’autorité parfait les manières, il ne faudrait pas paraître faible face aux dangers. Néanmoins, en bonne hôte, charitable, adorable, Eleusis offrira une aquarelle de cette chère artiste.

Maya est partie en lui souhaitant un bon week-end, si tu as besoin de moi, appelle moi. Engouffrée dans la musique que son casque propageait, à s’en décaper les oreilles puisqu’elle n’écoute que du métal et du rock, elle n’a pas entendu le vide qui régnait, qui règne et régnera, ce vide quand il part pour six mois dans leur résidence secondaire en Grèce, près d’Athène, près de la mer. Blue my mind, son esprit se consume dans les désirs d’inespérence, la colère d’un Zeus féminin n’ayant pas de droit d’existence, seul l’appartenance. Quand il déserte, Eleusis fait n’importe quoi, fume, bois, danse devant les satyres, nue, ébréchée, sirupeuse sirène aux crocs vengeurs, aux agates hautaines. Blue my mind, elle se souvient de ce film vu la veille, une canette de bière pour détruire le cliché de la parfaite fillette, en culotte et en soutien gorge, libre de l’air qui caressaient sa peau transpirante sous l’effet des médicaments. Juste comme ça, juste pour voir. Elle se lève précipitamment en entendant la porte d’entrée qui s’arque pour laisser l’invité posséder les lieux qu’il connaît.

Charon a traversé les fleuves infernales et Perséphone l’accueille du haut des escaliers, un sourire muet où se ravage les promesses de carnages. Elle descend lentement pour lui faire face, pour contempler le minois qu’elle tient entre ses longs doigts. Elle touche ses joues, effleure ses lèvres, préserve entre ses paumes l’image de ce garçon qu’elle apprécie, et qui la touche. « Ça va. T’es pas trop shooté. Je pensais que ça serait pire. » Dit-elle de sa voix de cristal, un parfait contraste. L’angélisme se morfond dans les gestes et les actes d’Eleusis qui préfère jouer du pouvoir et de la domination. D’ailleurs, elle a enlacé ses doigts aux siens, bien décidée à le guider dans la cuisine. Elle a dressé la table, elle a pris une poêle dans laquelle elle a cuit quatre œufs. Elle a remué dans un bol quatre autres œufs, y a ajouté du sucre, toujours en observant l’Adonis, elle a fait du pain perdu. « J’avais faim, puisque tu daignes pas me respecter en arrivant à l’heure. Du coup on va manger comme deux bourgeois avec des manières de bourge. » Le summum de l’ennui pense-t-elle. Un rire s’écorche dans sa gorge, le rauque de l’agonie. « Même moi je suis incapable de me punir comme ça. Tu as vu The dreamers ? Il va te plaire. » Et, sous le sel masquant le sens véritable de ses paroles, Eleusis s’assoit, récupère un gros morceau de pain et fait teinter ses couverts.


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Message Sujet: Re: Blue my mind (Adonis)   Blue my mind (Adonis) Empty Jeu 25 Mar - 9:37


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

Sous le regard d’une toile noircie, un pinceau entre les dents, Adonis vide les tubes de peinture sur une planchette de bois. Il mélange les nuances de rouge dans un camaïeu criard auquel il y incorpore de la terre d’ombre brûlée pour créer la teinte du désespoir qu’il veut représenter. Ses boucles brunes lui tombent devant les yeux quand il se redresse et qu’il vient étaler la substance dont il est le père sur la toile, qu’il étire la peinture à l’huile sur le lin tendu. Il se bat avec la rage de sa création, écrase le pinceau, détruit le corps qu’il avait dessiné pour le voir devenir lambeaux. Comme guidé par la colère, comme s’il pouvait entendre l’inaudible, son corps s’agite sur le rythme de son imaginaire, alors que dans une pulsion incontrôlée il dégueule ce qu’il ressent sans pour autant en être délivré. Dans le clair-obscur d’un atelier qui lui sert d’appartement le peintre semble à la merci de démons tapis dans l’ombre, et seul son regard brille dans l’obscurité, comme éclairé par la foudre d’une folie douce. Son esprit embrumé par l’alcool, son palpitant s’emballant sous l’effet de la cocaïne, Adonis s’est arraché à la réalité pour se réfugier dans un monde dont seul lui a la clé. Il recule, les sourcils froncés, pour contempler la partie de lui qu’il vient de coucher sur la toile. Il déteste ce qu’il y voit et sa mâchoire se tend tandis qu’il observe la déception s’incarner sur la toile, que la colère qui le poussait jusqu’alors à créer, recommence à le détruire et se remet à ronger son âme.

Assis à même le sol, la tête appuyée contre le mur et une bière entre les mains, Adonis dévisage l’ombre de lui-même sur la toile. Il réfléchit, glisse sous la vague déferlante de dégoût qui vient le submerger, quand la sonnerie de son téléphone le ramène retentit. Un sourire étire ses lèvres quand il y découvre son prénom. Eleusis. Elle réapparaît comme si la colère du peintre l’avait rappelée près de lui après des semaines de silence, au moment même où il pensait ne plus la revoir. Car c’est ainsi qu’elle fonctionne, elle le rattrape toujours à point nommé. Il devrait refuser sa convocation dans les limbes, mais Adonis n’a jamais su résister à l’appel du mal. Alors il finit par lui dire oui, avant de reposer son téléphone sur le sol et de se remettre à dévisager l’Être informe qui le toise depuis le chevalet triomphant à l’autre bout de la pièce.

Lorsqu’Adonis se décide à finalement partir plusieurs heures se sont écoulées. Et c’est sans prendre la peine de se changer qu’il enfile une veste en cuir et quitte son appartement. Il traverse à vive allure une ville qui écrase les rêves et dévore les ambitions, tout en sachant qu’il devrait pourtant reculer. Quand il finit par se garer devant chez Eleusis, il observe un instant cette bâtisse où il n’a pas sa place, un manoir bien loin de tout ce qu’il a toujours connu, bien loin de loin de la misère dans laquelle il a grandi. Il n’aime pas venir lui rendre visite ici car dans cette maison il reconnaît d’étranges ombres, il y entend l’écho de souvenirs presque effacés. Il quitte le véhicule et s’avance jusqu’à la porte qu’il ouvre sans prendre la peine de frapper. Et à peine a-t-il pénétré dans son antre qu’il l’aperçoit en haut des escaliers : la jeune femme au corps de gamine et à l’âme de vieillarde. Il referme la porte derrière lui en la suivant du regard tandis qu’elle descend l’escalier pour le rejoindre. Un sourire sur le bout des lèvres, les cheveux de la jeune femme se soulèvent au rythme de sa marche et il se remémore pourquoi elle lui plait. Elle lui rappelle les jeunes femmes des tableaux de Marie Laurencin, elle dégage une douceur aussi délicate qu’étrange. Les doigts d’Eleusis parcourent son visage pendant qu’elle inspecte son âme devant les portes de l’enfer. « Ça peut toujours l’être. » lui souffle-t-il avant qu’elle ne glisse sa main dans la sienne pour l’entraîner avec elle un peu plus loin de sa raison.

Il s’installe sur une chaise autour de la table qu’elle a dressée pour eux dans la cuisine et cette scène tirée à quatre épingles lui rappelle que lui et sa peinture sur les doigts n’auront jamais leur place aux milieux des moulures. Sans un mot il l’observe s’afférer derrière les fourneaux, il l’écoute lui rappeler son retard et s’amuse de la punition qu’elle semble vouloir lui choisir. Il sort une cigarette du paquet coincé dans la poche arrière de son jeans et la coince entre ses lèvres. « Bourgeois ? » l’interroge-t-il en allumant sa marlboro. « Connais pas. » Il hausse les épaules et lui jette un regard malin, un sourire venant se dessiner sur ses lippes à la découverte du rire de son hôte. Derrière la blancheur de sa peau il aperçoit déjà l’obscurité, et aux coins de ses yeux il voit s’agiter des ombres qui trouvent un drôle d’échos dans ses souvenirs. Princesse d’un monde de glace où le soleil ne semble plus vouloir briller. Elle lui parle cinéma, s’installe pour lui faire face mais lui n’entend que ce qu’elle ne lui dit pas. « T’es vraiment réapparue parmi les vivants pour me demander une critique ? » Il jette un coup d’œil à la nourriture qu’elle a déposé sur la table sans lui prêter grand intérêt, regrettant qu’elle préfère le solide au liquide. « J’ai pas traversé la ville pour participer à un goûter de gosses de riches. » Il plante ses yeux dans les siens tout en s’enfonçant un peu plus profondément dans sa chaise, la défiant presque du regard. « Si tu me disais plutôt pourquoi je suis là. » Bien qu’il ne l’exprime pas, il est content de la voir, de pouvoir entrevoir à nouveau les enfers qu’elle renferme et qui l’ont toujours appelé.



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Secrète elle ne dira pas un mot sur ses amours, cache fiévreusement cette promesse murmurée un crépuscule lorsqu’elle était elle, cette essence de mort et de vie, l’éros qui foisonnait et thanatos qui embrassait. Si je dois me donner ce sera à lui, quand bien même elle ferait une erreur, consciente et assumée.
Armée de son appareil photo, elle décline son talent d’immortalisatrice, les images se fabriquent à la lumière et la maîtrise d’une compositrice artiste. Elle peint, dans l’atelier octroyé, des toiles monumentales qu’elle expose ou qu’elle donne. Privilégiée, elle peint toute la journée depuis des années. A trois ans déjà dessinait-elle pour découvrir et maîtriser ce qu’elle peinait à concevoir, la vie, la mort, le monde. Elle arbore un pseudonyme, connue comme Woodman, et se met parfois en scène sans visage ni corps.
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Message Sujet: Re: Blue my mind (Adonis)   Blue my mind (Adonis) Empty Sam 27 Mar - 20:02


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

  Mascarade d’une soirée remplie de banalité, le morceau de pain que l’on trempe dans les œufs, les couverts qui raclent l’assiette finement ébréchée de porcelaine usée sur laquelle elle a gravé un merle symbole des chants d’espoir, de la beauté saccagée par les détails des traits expressionnistes, violents, comme une envie éternelle de tuer plutôt que s’harmoniser à la joie. Eleusis a posé son regard moqueur dans les iris d’Adonis avant d’effacer toute trace d’agressivité. Les reproches ne sont pas supportés dans le coeur de la demoiselle, réveillant sa culpabilité qu’elle tente d’effacer. Si je ne suis pas là c’est que je ne le peux pas ; je t’inventerai des mensonges pour contrôler l’innommable en te disant que c’est moi qui l’a décidé, de jouer de l’apparition et de la disparition, parce que je décide de ma vie et que je fais mes choix. Mais le secret sommeille, explose et se meurt. L’oncle, l’hiver, construit son fief et poses ses mains sur elle, l’oblige à respecter ses commandements et elle ploie sous la loi du père et de l’autorité du patriarche. Lorsqu’il part au printemps, le coeur s’affole de tant de liberté et l’artiste renaît.  « Ben oui je te demande une critique. Mais ça se voit que tu l’a pas vu et que tu m’en veux. T’as beau dire que je t’ai pas manqué, ton ton acerbe me le prouve suffisamment. » Elle n’a pas cillé, toujours ancrée dans l’âme de son amant. Elle y a récupéré des fragments de doutes, des morceaux de colère et cette envie puissante qu’elle ne nomme pas. Le corps de l’homme s’est discrètement tendu, afin d’échapper à l’ambiance d’ombres qui se tapit près des murs, hante le grand domaine d’une présence mortifère. Même quand il n’est pas là, il laisse son emprunte.  « T’as traversé la ville pour venir posséder mes lèvres et ma beauté. Comme je t’ai appelé par besoin de te manger. » réplique-t-elle, son sourire assuré, ses joues se rehaussent, illuminent légèrement son teint livide, elle est blanche comme une poupée de marbre, assez dérangeante quand elle ne rompt pas son regard et dévore par sa curiosité flamboyante. Adonis, pourtant, ne réveille pas en elle ce besoin de détruire les maigre lueurs de joie ou de bien être ; elle sent déjà le bord de l’abysse dans l’esprit du garçon, ce désir de plonger dans la noirceur des pulsions. Elle tait la raison principale de son appel, elle souhaite le voir, apprécier sa présence, gratuitement, comme un duo d’ami se manquant, avec sincérité. Au fond, elle l’aime bien, éprouve des morsures de lumières quand elle pense à lui, des lambeaux d’apaisement quand elle subit les attaques des baobabs qui germent et grossissent, ne la laissent plus respirer. L’anxiété creuse toujours un lit de ténèbre dont elle aimerait se débarrasser, n’a jamais trouvé la solution sauf les mauvaises, les partager avec les autres ces libellules de mort. A peine perceptible ce mouvement d’épaules.  « J’avais envie de te voir. J’ai le droit. » Comme un ordre lancé aux Dieux haïs pour cette vie, j’ai le droit, bien prôné, bien élevé dans la gorge, tel un cri provocant ceux d’en haut, ceux puissants, j’ai le droit.

Eleusis a terminé de manger, elle a débarrassé la table, s’est adossé sur le rebord de l’ilot de cuisine pour mieux le contempler dans la distance. Ses boucles brunes, son air délavé, son expression lassé, elle s’imagine que l’homme a tout vu du haut de ses trente six ans, qu’il en est devenu cynique, triste. Elle s’absorbe dans sa représentation de cet artiste timide, préférant rester dans l’ombre anonyme des silhouettes inconnues, un marasme de gâchis pense-t-elle.  « Viens. J’ai quelque chose à t’offrir. » Elle a pris sa main, a enlacé ses doigts entre les siens. Elle l’a guidé à travers les couloirs aux mille tableaux accrochés sur chaque pan de mur disponible, ainsi, les yeux se perdent dans les infinies figures, les formes et les couleurs, ils se perdent dans la valse d’un capharnaüm aux mille saveurs, souvent, l’érotisme prime, les corps sylves des nymphes, les traits dynamiques, transcendants, des reproductions de Schiele, de Kimt, de Munch, des aquarelles, de l’huile, des sculptures, dans un désordre angoissés, une multiplication d’incidence : l’oncle achète sous les encouragements de sa nièce sans jamais continuer le travail de scénographe qui revient à la jeune fille. Les pas foulent, nus, le parquet lustré jusque dans sa chambre aux couvertures défaites. Mais la pièce exhibe une fraîcheur clinique, un rangement impeccable, de noir et de rouge, un peu de blanc pour aveugler les tensions. Le mélange détonne, claque, résonne. Ce contraste. Un univers de petite fille aux étincelles de la sirène ; il y a des peluches qui couvrent le lit et les commodes, des vêtements de bohèmes, des robes de princesse. Installe-toi lui a-t-elle proposé de sa voix douce autoritaire avant de retirer ses vêtements pour ne laisser que ses sous vêtements de coton, simple et humble, révélant ses courbes maigres et fragiles. Elle a le corps d’un moineau de porcelaine, toute en féminité et délicatesse mais tout en faiblesse par sa minceur attirant les bandits. Elle lui tend le paquet, le dépose sur ses genoux, comme un chat daignant offrir quelques morceaux d’amour, fier dans sa pudeur manipulatrice.  « Je trouve qu’il est assez ressemblant ton corps sur cette encre. J’ai pas dessiné ton visage, juste ton corps. Les portraits c’est surcoté. »


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Message Sujet: Re: Blue my mind (Adonis)   Blue my mind (Adonis) Empty Mar 30 Mar - 16:02


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

Il observe Eleusis assise de l’autre côté de la table et se demande pourquoi il est venu jusqu’ici. Il sait pertinemment que les démons qu’elle réveille chaque fois qu’il la voit devrait pourtant rester endormis. Mais Adonis n’est pas le genre d’homme qui cherche à soulager sa douleur, il a toujours préféré les mauvaises décisions aux bonnes. Il a toujours été attiré par tout ce qui pouvait lui faire du mal et pense être destiné au pire. Car le pire est ce qu’il l’a vu naître et l’horreur celle qui l’a élevé. Il fait partie de ceux qui ne veulent plus être heureux, et qui préfèrent embrasser la douleur, qui préfèrent apprivoiser les malheurs. Alors, quand la gamine aux secrets qu’il devine l’a convoqué dans son enfer, il est venu en courant, presque sans broncher. La voir lui fait du mal sans qu’il ne parvienne vraiment à savoir pourquoi. Leur relation est toxique, vénéneuse, et pourtant il se laisse piquer quand elle veut, il tend parfois les bras pour l’inviter à venir y planter ses crocs. Il aperçoit dans les yeux de sa jeune amante des lueurs de tristes qu’il connaît déjà, qu’il a découvert dans les yeux de sa sœur il y a longtemps mais ne parvient à s’avouer ce qui les y avait provoquées.

Tu réveilles ce qui a de plus noir en moi,
Tu sembles te nourrir de mon obscurité,
Comme si tu en avais besoin pour respirer.


Eleusis semble vouloir instaurer une légèreté entre eux qu’il ne leur ressemble pas, et qu’il refuse en lui servant des mots acides. « Si tu me connaissais un peu mieux tu saurais que le ton acerbe est ma signature. T’es pas le centre du monde Hell. Ne confonds pas tes envies et la réalité. » Il tire une nouvelle fois sur sa cigarette avant de cendrer dans la porcelaine qui se trouve sur la table devant lui. Il voit déjà les filets qu’elle essaye de tendre, le plan qu’elle veut lui faire subir. Elle est aussi mauvaise qu’intelligente, aussi douée qu’inspirée. Et s’il se laisse détruire par sa beauté juvénile, s’il accepte son désir pour cette gamine ébréchée, il n’a pas pour autant envie de jouer à la comédie. Il refuse le rôle qu’elle semble vouloir lui attribuer ce soir. T’as traversé la ville pour posséder ma beauté. C’est quelques mots le font sourire tandis qu’il écrase sa cigarette dans l’assiette restée vide. « Je n’avais rien de mieux à faire, ni plus ni moins. » Il sent qu’elle fulmine, et sait que ce n’est pas ce qu’elle cherche à lui faire dire. La vérité est qu’il est ici car la douleur qu’elle lui fait ressentir lui rappelle étrangement qu’il est encore vie, et lui remémore toujours cette mission qui demeure inaccomplie : celle de s’ôter la vie. Elle finit par lui dire qu’elle voulait tout simplement le voir, et bien qu’il soit dans un sens soulager que le noir qu’elle diffuse vienne lui rappeler d’où il vient, il demeure silencieux face à cette confession.

Elle se lève et l’invite à le suivre, elle l’entraîne dans un dédale de couloirs où les murs transpirent l’étrange et où l’odeur morbide du secret sature l’air. Il redécouvre ce monde qu’elle lui a déjà montré par le passé, qui détonne de ce qu’il a toujours connu par son luxe exubérant mais dans lequel il retrouve parfois des reflets noirs qui lui rappellent le théâtre d’ombres où s’est joué le premier acte de sa vie. Ils pénètrent dans sa chambre, un univers étrange qui ne ressemble pas à ce qu’elle est et qui créé le malaise en lui à chaque fois qu’il le voit. Comme si le temps s’était arrêté et ne l’avait jamais rattrapé. Il s’installe sur le bout du lit et la regarde se dévêtir en observant ses formes, un sourire pincé sur le bout des lèvres. Elle dépose un paquet sur ses cuisses, offrande d’une sorcière à un esprit perdu dans les limbes. Il ouvre et découvre une toile signée par sa jeune amante, un corps qui s’apparente être le sien où il reconnaît les cicatrices laissées par les coups de son père. « Je pensais pas t’avoir autant manqué. » Il attrape sa main pour la ramener un peu plus près de lui alors qu’il dépose la toile sur l’édredon tout en plantant ses pupilles noires et dilatées dans celles de la gamine aux airs de fantôme. « Tu ne peux pas continuer à peindre la mort dans une chambre d’enfant. Ce décor n’est pas adapté à la noirceur de ton âme. » Il passe sa main à la base de sou cou, tandis qu'il s'imagine le corps frêle de la jeune femme désarticulé sur l’une de ses toiles. « J’ai traversé la ville pour que tu me rappelles pourquoi je te déteste. Alors montre-moi à quel point tu resplendis dans l’horreur. » Il se redresse pour la dominer de son mètre quatre-vingt tout en faisant remonter sa main le long de sa gorge, un sourire mauvais dessiné sur ses lèvres. « Ouvre-moi les portes de l’enfer. »

Car c’est ce que je suis venu chercher auprès de toi,
L’horreur qui fait que je suis moi.



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Armée de son appareil photo, elle décline son talent d’immortalisatrice, les images se fabriquent à la lumière et la maîtrise d’une compositrice artiste. Elle peint, dans l’atelier octroyé, des toiles monumentales qu’elle expose ou qu’elle donne. Privilégiée, elle peint toute la journée depuis des années. A trois ans déjà dessinait-elle pour découvrir et maîtriser ce qu’elle peinait à concevoir, la vie, la mort, le monde. Elle arbore un pseudonyme, connue comme Woodman, et se met parfois en scène sans visage ni corps.
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Message Sujet: Re: Blue my mind (Adonis)   Blue my mind (Adonis) Empty Jeu 1 Avr - 17:55


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

    Elle offre des présents afin d’assujettir ses proches, personnes pour qui elle éprouve de l’affection, telle une chatte demandant parfois des caresses et se sauvant lorsque la main de l’aimé approche, Eleusis offre quelques une de ses peintures marquées et luxueuses. Cette aquarelle est évaluée à plus de mille dollars, son galeriste, hargneux quant il s’agit de protéger les œuvres de ses dauphins, a exhorté l’artiste à ne pas garder les tâches mouchetées d’âme de cette série d’aquarelle ; dans le grenier repose le corps d’Adonis immortalisé par les traits. C’est que, lorsqu’il dort, la sirène se glisse d’entre les draps pour prendre son appareil et garder une trace. Si je ne te vois pas, tu disparais. Je conquiers un morceau de ta présence sur les feuilles lisses sur lesquelles se greffe ton visage. Il a pris sa main entre la sienne. Il l’a incité à se lever, il l’a rapproché de lui. Elle, debout, ses yeux de créature intrigante plantés comme un poignard. Et sa main sur son cou. Et ses paroles meurtrières dans la tête. Elle sait, Eleusis, qu’elle vit et survie dans ses pulsions d’assassinat de l’esprit, ce n’est pas tant la destruction physique d’une personne mais l’agonie de l’âme qui ne s’est jamais trouvée, qui n’a jamais répondu à qui suis-je. Pour partager le goût de la névrose, son labyrinthe de néant, si je crève seule j’emmènerai ceux que je jalouse de posséder la joie. Ses doigts s’emparent de la paume qui glisse et glisse sur sa peau de nacre, un léger haussement d’épaule parfait l’élégance condescendante.  « Pourtant t’es perturbé par ma chambre et mes peluches, par les couleurs roses trémières et la douceur qui se dégage de la pièce. Et toute cette scénographie augmente ton sentiment de malaise quand tu m’imagines et me perçois. C’est tout ce que je demande. » souffle-t-elle, son sourire mutin et ses orbes rieuses. Elle s’est assise sur ses genoux, elle l’a chevauché, une guerrière troublant les genres. Ses doigts se promènent, commencent à défaire les boutons de sa chemise, lentement. Ses lèvres sur son cou, l’embrasse. Avant de se redresser, de planter une deuxième fois ses iris dans les ébènes du masculin, elle y guette l’intimidation qui ne vient guère ; Adonis n’éprouve pas d’effroi face à ses manières d’impératrice dominante, il l’accepte parfois.  « Tu te trompes. Je ne suis pas la créature infernale qui te séduis. L’enfer, tu le vis avec toi même. Je ne suis qu’un élément qui réveille tes drames intimes. » Son air se métamorphose, elle est sérieuse quand elle professe ses vérités, qu’elle crie ses souffrances déguisées, elle les masque par sa posture assurée. Ne jamais dévoiler ou prétendre le rire, désacraliser son âme afin de faire croire et de manipuler ; la jeune fille a compris que la faiblesse vomit des détresses, qu’elle ouvre les portes aux malveillants, ces loups affamés de chair, ces harpies assoiffées de marivaudages. Elle dessine sa vie dans des gestes implacables, des effets autodestructeurs. Sur lui, alors débarrassé de sa chemise, elle esquisse des arabesques de ses doigts et bientôt de ses lèvres, descend jusqu’au torse et plus bas encore. Elle se relève, si souple.  « En fait, tu ne vis que pour ça. La jouissance. De l’alcool, du sexe, de la domination sur l’autre, de la drogue, de l’art. C’est ça l’existence. Et tu te vautres dedans. » Elle a croisé ses bras, rigide quand elle se présente entière, simplement habillée de coton pour préserver son éden. Elle attend un mouvement, elle l’invite par son immobilité à tenter des caresses violentes.


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Message Sujet: Re: Blue my mind (Adonis)   Blue my mind (Adonis) Empty Mar 6 Avr - 22:41


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

Homme d’argile dans un théâtre de marionnettes, Adonis est assis sur le lit de la jeune femme. Sur l’édredon rose poudré il s’étonne une nouvelle fois de ce décor qui ne correspond pas à cette femme qu’il découvre depuis trois ans. Tout dans cette pièce est marqué d’une innocence qu’il ne lui a jamais connu. Eleusis a beau avoir quelques airs de gamine dans la finesse de ses poignets et dans la perfection de sa peau, elle n’est plus une enfant, et ce depuis longtemps, Adonis en est convaincu. Elle est bien plus jeune que lui, pourtant il trouve à son âme une maturité presque dérangeante par moment tant elle est en contraste avec ce qu’elle devrait être. Il a croisé de nombreux artistes sur sa route, mais rares sont ceux qui ont trouvé un tel écho dans ce qu’il crée. La création du maudit Worall n’est pas lumineuse, elle est noire, emprunte de colère, marquée par la violence et hantée par la mort. Alors comment une jeune femme telle qu’Eleusis peut-elle, derrière son regard azur et ses belles boucles blondes, trouver de quoi nourrir la même aversion pour le beau, la même affection pour la torture de la lumière ? Il ne lui a jamais posé la question et ne lui posera sûrement jamais. Il y a certaines réponses que l'on ne veut pas entendre. Eleusis dépose sur ses genoux l’une de ses créations, une représentation de ce qu’il est, une interprétation qu’elle a dépeint de son âme déchirée. Il apprécie la manière qu’elle a eu de ne pas sublimer sa maigreur, d’insister sur ses imperfections et de lui retirer le droit d’avoir un visage. Et bien qu’il ne lui dise pas, il est sensible à son intention. Il lui arrive à lui aussi de la peindre, quand il revient chez lui d’une nuit à ses côtés et que les démons qu’elle a réveillés lui soufflent l’envie de malmener son corps jeune femme sur le lin tendu.

L’aquarelle déposée sur l’édredon poudré, il se redresse et fait face à Eleusis qui a troqué ses vêtements contre une presque nudité qui ravive chez lui les souvenirs de leurs nuits partagées. Il l’attire près de lui, lui fait part de son aversion pour le décor qu’elle a choisie pour son retour dans sa vie et elle ne semble pas prendre conscience de l’oxymore qui se joue entre elle et le cocon dans lequel elle vit. Elle lui souffle la malice en venant s’installer sur ses genoux, laissant s’aventurer ses doigts entre le tissu et la peau du peintre. Il devine son envie de lui imposer ses désirs et sa volonté de le voir s’incliner face à elle. Elle le tente, et attise un désir certain chez lui, pourtant si sa beauté et son audace pourrait en intimider certains, lui l’observe sans ciller, se contentant simplement de la laisser continuer sa parade. L’enfer tu le vis avec toi-même. Une vérité dont elle ne peut estimer l’ampleur, dont elle ne peut entendre le terrible écho que cela provoque en lui. Le vide résonne à nouveau dans son cœur, rappeler à une réalité qu’elle lui renvoie en pleine face. La main d’Adonis se resserre autour de la nuque de la jeune femme venant l’immobiliser au-dessus de lui. Le regard noir et le visage fermé, il fait face à celle qui semble vouloir raviver l’outrenoir que le destin a peint dans son âme « Ne m’invite pas à venir réveiller les tiens. » Elle attise sa haine autant qu’elle attise son désir. Pauvre homme incapable de vivre dans l’équilibre, constamment à la recherche d’une nouvelle manière de se punir pour les horreurs dont il croit être l’auteur mais qu’il n’a pourtant pas réellement commis. Eleusis se balade sur son épiderme, elle y dessine des frissons et des envies, puis elle se relève pour venir le dominer de son corps et de son jugement à son propos. Un sourire malin se dessine sur les lèvres d’Adonis avant qu’il ne saisisse son corps frêle, pour inverser leur position et étaler la jeune femme sur le lit. Maintenant sur elle, il maintient ses bras contre la couette, ses pupilles noires plantées dans les siennes. « Tu penses tout savoir mais tu ignores tout. » Il fait descendre l’une de ses mains le long de son bras pour venir lui soulever le menton. « Je ne vis pas. Je ne vis plus depuis longtemps. » Il abaisse son visage vers le sien venant emprisonner le temps d’une seconde sa mâchoire entre ses dents, avant de reprendre : « Tu crois pouvoir revenir quand bon te semble ? Tu crois que je serai toujours là quand tu le décideras ? » Il fait remonter son visage contre le sien pour venir loger sa bouche contre son oreille. « La vérité Hell, c’est qu’un jour, je ne serai plus là. » Il presse son corps contre le sien dans une inspiration profonde. « Tu crois savoir qui je suis et ce que je veux ? » Il redresse son visage pour dominer le sien, ses boucles brunes venant caresser son front. « Montre-le moi tant que tu en as encore l’occasion. » Son regard verrouillé dans le sien, il écarte définitivement sa raison et embrasse son amour du mal, son envie de s’abandonner à la folie qui le ronge et aux démons qu’elle semble pouvoir animer en lui, et lui offre une toile faite de chair et d’os pour qu’elle vienne y dessiner enfer et damnation.

Incarne le châtiment qu'induit chacune de mes respirations,
Etouffe le moindre de mes espoirs, aveugle ma raison,
Laisse-moi goûter à la terrible satisfaction de souffrir en toi,
Permets-moi de détruire un peu plus ce qu'il reste de moi.




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Secrète elle ne dira pas un mot sur ses amours, cache fiévreusement cette promesse murmurée un crépuscule lorsqu’elle était elle, cette essence de mort et de vie, l’éros qui foisonnait et thanatos qui embrassait. Si je dois me donner ce sera à lui, quand bien même elle ferait une erreur, consciente et assumée.
Armée de son appareil photo, elle décline son talent d’immortalisatrice, les images se fabriquent à la lumière et la maîtrise d’une compositrice artiste. Elle peint, dans l’atelier octroyé, des toiles monumentales qu’elle expose ou qu’elle donne. Privilégiée, elle peint toute la journée depuis des années. A trois ans déjà dessinait-elle pour découvrir et maîtriser ce qu’elle peinait à concevoir, la vie, la mort, le monde. Elle arbore un pseudonyme, connue comme Woodman, et se met parfois en scène sans visage ni corps.
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Message Sujet: Re: Blue my mind (Adonis)   Blue my mind (Adonis) Empty Dim 2 Mai - 14:39


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Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

     Elle vit la guerre, dans son corps l’énergie funèbre, dans ses veines la précipitation, la peur, elle vit la guerre, quand l’image du roi se superpose à ses amants, ce n’est pas lui, c’est l’autre, se dit-elle, allongée sur le lit, sous lui. Ce n’est pas mon oncle, c’est Adonis, se murmure-t-elle. Elle trempe ses yeux dans les siens tandis qu’il lui maintient les mains, qu’il lui chuchote ses maux. Eleusis a respiré profondément pour échapper à la terreur de l’amalgame. Je ne serai plus là résonne dans l’esprit. « Mais personne ne vit, arrête de te plaindre Adonis. » Elle a haussé ses sourcils puis les as froncé, sa moue légèrement colérique d’entendre ses gémissements alors que, dans l’esprit, l’analyse carillonne joyeusement depuis longtemps. « Tu poses ta vie à l’envers, tu te dis que tu meurs chaque jour et que ce n’est pas de ton ressort, c’est faux. » Toujours le ton de la neutralité, un chuchotement courroucé par les idioties qu’elle entend, pour se protéger des autres qu’elle nomme humain sans s’assimiler à cette race, l’artiste a le gout de la provocation, de la dureté de la révélation ; il a décidé de vivre bohème parmi les ombres de la destruction, pour s’oublier peut-être. Nul ne peut prétendre à affirmer sa place dans un monde dominé par les nantis mais Adonis possède le symbole de la force, son sexe masculin lui donne l’avantage et, de ce symbole se réveille le sentiment d’injustice pourfendant son calme olympien. Ses jambes, dans la souplesse, attirent les hanches de l’amant, ses bras s’acoquinent de ses épaules. Ainsi l’embrasse-t-elle, passionnément, rageusement, désir sublime de contrôle, de puissance, de grisant. Le sexe ne représente pas ce moment d’abandon mais plutôt l’effroi de s’abandonner à la violence et aux désirs de l’autre, le sexe comme un fardeau qu’elle tente de manipuler, de combler, de faire sien afin de se défaire des traces laissées sur sa peau, quand il vient, lui et qu’elle se tait. Elle ne se voit pas dans les pupilles d’Adonis, avalée par les prémisses d’une catacombe d’angoisse, ses gestes montrent l’autodestruction quand elle se rallonge et regarde le plafond, ses jambes entourant le corps de l’amant. « Je sais bien que tu ne seras plus là un jour, je ne sais pas ce que je ressens face à cette pensée puisque j’évite de m’attacher, je préfère vivre seule, à l’écart des frasques et des drames que semblent construire la plupart des cerveaux de notre espèce humaine. Si l’on se voit plus ça sera comme ça, c’est tout. Chaque acte meurt, chaque rencontre, chaque moment de vie. Tu penses acquérir le bonheur durable alors qu’il s’éteint au bout de deux heures et te revoilà plongé dans les abysses. Je préfère choisir l’étreinte des obscurités, me noyer dans la dépression plutôt que d’espérer. C’est l’espoir qui nous plonge vers la chute. » Son corps se meurt, serpentin, gracieux, jusqu’à la table de chevet, surprend un paquet de cigarette dans lequel elle plonge ses doigts arachnéen, s’abreuve de la fumée nouvelle qu’elle inspire et expire. Lui en tend une.


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