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 (adonis) harsh times

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Message Sujet: (adonis) harsh times   (adonis) harsh times Empty Mar 30 Mar - 20:15


harsh times
@adonis worall

y a rien de plus simple que de le retrouver lui, même au milieu de la nuit. y a rien de plus simple, dès lors que t’oublies sa foutue tragédie, et une partie de la tienne aussi. tu devrais te concentrer sur ce que vous aimez parfois, saisir et retranscrire, par la peinture, la matière, les couleurs. juste pour voir bruisser la vie, le temps d’une heure où ta colère t’aura pas entièrement saisi. mais ce soir, t’as envie de le voir, de te raconter une liberté fragile, dans la vacuité de la nuit, rouler avec lui. aller quelque part dans les rues tortueuses du queens, que vous connaissez bien. alors t’as laissé la honda au garage, rouler en moto c’est un truc de solitaire, ça n’a rien à voir avec l’envie de se changer les idées avec un ami de toujours. t’as préféré les formes effilées d’une chevy, qu’un client t’a confiée pour que tu la répares. c’est déjà fait mais tu l’as pas prévenu, tu préfères profiter un peu de ce privilège sans avoir à te justifier, tu sais que c’est de l’inconscience, que sa caisse il ne te l’a laissée que pour une vidange et une révision, alors faudrait pas avoir à expliquer un peu de tôle froissée. faudrait pas avoir à expliquer le fait que t’aies sorti la belle, pour qu’elle expose ses formes allongées, sous le couvert d’une nuit étoilée. ou peut-être que les étoiles se sont barrées, en ville c’est difficile à voir.

t’es en bas de chez lui, t’as ton portable sur les genoux et t’as tapoté un sms qui ne veut rien dire. rien que cette envie, balancée en une phrase. pas d’une grande originalité, rien que la virulence de ce que tu tais. “on sort ce soir ?” à moins qu’il ne soit en train de baiser l’une de ses copines, ou bien en train de préparer un mauvais coup, il descendra, tu le sais. alors t’attends, sa dégaine de jeune premier, qui pourtant maquille tout ce vide que la soeur défunte a creusé. puis la came aussi. c’est quelque chose dont vous évitez de parler, de l’autre nom, jumeau du sien, que t’avais pendant presque un an toujours à la bouche. l’identité remisée au tombeau, jamais oubliée pourtant, c’est un deuil silencieux, que t’as abandonné dans le sillage de l’armée. il ouvre la portière, et prend place à tes côtés. t’as un maigre sourire pour lui, le sourire un peu canaille, de l’air de pas y toucher, puis tu démarres, pas en trombe hein. direction le bar dans le quartier chaud où parfois vous vous perdez. tu sais que normalement tu dois pas emmener une face de craie comme lui parmi tous ces autres qui ont les mêmes tatouages que toi, mais ado, il est ton miroir, marginal, en dehors, un reflet d’un autre passé, qu’importe les aléas d’aujourd’hui, ils n’ont pas prise sur lui. puis il a déjà imposé une sorte de respect à la clique qui te sert d’identité. c’est la seule qui te reste désormais. tu sais que j’aime pas picoler tout seul. puis y a precious avec les gosses, et ils ont décidé de faire une chasse au trésor, un truc du genre, toute la baraque est sens dessus dessous. tu hausses les épaules, tu vires à gauche, precious c’est la femme du frangin, l’héritage de son crime, la belle-soeur que tu renieras jamais. t’adores ses mômes qui plus est, mais vraiment, ce soir t’as besoin de passer tes nerfs en faisant semblant que tout va bien. et que vous êtes juste ces deux âmes perdues, qui sillonnaient frisco, à la recherche d’un peu de grabuge, d’un instant de vie. cette vie qui depuis vous a bien trahis.
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Message Sujet: Re: (adonis) harsh times   (adonis) harsh times Empty Jeu 8 Avr - 22:08


Harsh Times
La folie est un bateau sur lequel on peut danser toutes ses nuits et qui un jour peut s'éloigner en laissant la mer se refermer derrière lui. - Nadia Ghalem

Fatigue portée aux coins des yeux, la peau tirée par le sommeil dont elle a été privée, Adonis pourrait faire peur à un gosse s’il venait à en croiser un. Ces derniers temps, il dort peu, voir pas du tout. Ces nuits sont agitées par des visites non-désirées, il se met à parler à des apparitions qu’il trouve de plus en plus réelles. Et quand il n’est pas à dévisager la mort, il semble la chercher ailleurs. Plus une journée se passe sans qu’il ne soit sobre, et les souvenirs de ses nuits sont effacés avant même d’être enregistrés. Depuis qu’il s’est mis à voir des visages qui n’existent pas, ou qui ne devraient plus exister, Adonis souffre un peu plus de l’absence de sa sœur. Comme s’il était possible que le manque s’intensifie face à des hallucinations qui ne l'incarnent pas elle, comme s’il était possible que la douleur se vivifie avec le temps au lieu de s’amoindrir. Et plus elle lui manque, plus il s’en veut ; plus elle lui manque, plus il dérive. Alors, il se punit en se confrontant à des personnes qui lui renvoient ce qui lui fait mal, il efface ce qu’il reste de lui en empoisonnant son corps et son esprit. Il touche le fond, mais creuse encore.

Affalé sur ce qui lui sert de canapé, un exemplaire du Parfum entrouvert sur le torse, son regard se perd le long d'une fissure qui parcoure le plafond de son appartement. Il se demande ce que Jean-Baptiste Grenouille aurait bien pu penser de notre époque. Amoureux des odeurs, que penserait-il de celle des pots d’échappement ? que penserait-il de l’odeur de la pollution ? Aurait-il préféré la puanteur de l’époque moderne à la pestilence contemporaine ? Tant de questions dont le flux est interrompu par la vibration de son téléphone entre son dos et le canapé. Adonis se contorsionne pour le récupérer et découvrir qui vient l’arracher à la solitude qu’il a choisie. Un sourire se dessine sur ses lèvres en découvrant le prénom de Tyron sur l’écran. On sort ce soir ? Il sait très bien que ces quelques mots signifient qu’il est déjà posté en bas, prêt à l’entraîner vers une embrouille, car c’est ce dont ils sont les maîtres une fois réunis. Il se redresse, récupère le paquet de clope qui traîne sur la table et enfile une veste avant de refermer la porte de son appartement derrière lui.

Adonis s’engouffre dans la voiture, dédiant un sourire malin à son ami qui s’empresse de faire ronronner le moteur. Tyron c’est le seul qui a su traverser les années depuis le passé où il était encore complet jusqu’à ce présent où il n’est plus rien. Il se souvient encore de la première fois qu’il a aperçu sa tronche derrière l’épaule de sa sœur. Mauvais présage qu’un autre homme à ses côtés. Jamais il n’aurait pu s’imaginer à l'époque qu’un peu plus de quinze ans plus tard elle ne serait plus là, mais lui le serait encore. Tyron comme seul survivant de ce passé partagé, et peut-être le seul qui peut s’imaginer la douleur qu’Adonis ressent aujourd'hui, car c’est le seul qu’il voit encore et qui a connu Anthea, le seul qui l’ait vu tel qu'il était avant qu’elle n’emporte tout avec elle, avant qu’il ne détruise ce qu’il y avait de plus beau dans sa vie. Alors il se laisse entraîner sans rien dire vers un lieu où il sait qu’il trouvera de quoi faire taire la douleur, du moins la réduire au chuchotement pendant quelques heures.

Il sourit en s’imaginant Tyron au milieu des gosses et le bordel qui doit régner dans l’appartement en ce moment. « Je te préviens, j’suis de mauvais poil. Pas sûr d’être de meilleure compagnie que les gamins. »  La vérité est qu’il est rarement de bonne compagnie ces derniers temps, mais il sait que ça ne posera pas de problème à Tyron, et surtout il sait qu’il posera pas de question. La voiture s’arrête devant le bar qui sert de tanière aux autres loups de la meute à laquelle appartient Ty. Loup blanc et solitaire, Adonis fait tâche au milieu des pelages sombres, pourtant il a fini par y trouver une étrange place. Gamin qui a grandi dans une tour en Angleterre, il a appris très tôt comment gagner le respect quand d’autres se seraient faits écraser. « J’ai croisé Dev l’autre jour en te cherchant, putain, c’pas ta sœur pour rien mec. Elle a vraiment la tête dure. La prochaine fois pense à prévenir quand tu quittes la ville. Ça m’évitera peut-être de manquer de me faire casser la gueule par une gonzesse en t’attendant sur le canap’.»  Il ricane avant de glisser une clope entre ses lèvres en faisant claquer la porte derrière lui. « C’est quoi le plan ce soir ? J’espère que t’as pas prévu de disparaître en traitre comme la dernière fois. Je te préviens, tu m’as pas fait bouger pour me lâcher avant l’aube. »  Il devine déjà dans l’air une électricité qui ne présage rien de bon, et pourtant c'est avec sérénité qu'il accueille cette promesse d'orage.

(c) corvidae
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