dans la douleur et la tendresse. thomivy #5

Le chemin fut long et fastidieux. Les épreuves furent nombreuses et douloureuses. Rien ne fut simple et pourtant, une part de toi est heureuse quand elle regarde en arrière. Tu es heureux de voir qu'en dépit de toutes ces épreuves, de toutes ces chutes, ces échecs, tu as su rester debout. Bien des fois tu as voulu abandonner, ne voulant pas te relever. Et pourtant, t'es là. Debout, en vie. Tu dois énormément à Ella, c'est elle qui t'as aidé à traverser la plupart de ces épreuves. Sans elle, tu aurais abandonné dès l'instant où tu as atterris à l'hôpital. Sans elle, sans ses bonnes ondes et ses conseils, jamais tu n'aurais pu être capable de trouver un nouvel emploi et de louer un nouvel appartement. Le chemin fut long. Les épreuves furent nombreuses et pourtant, si c'était à refaire, tu ferais exactement le même chemin. Ta force, ta détermination tu la puises dans ces épreuves que la vie t'as fait subir. Tu es fort pour Ivy. Elle a besoin qu'on vienne lui porter secours, elle a besoin d'une bonne étoile. Elle a besoin de toi. Cette fille, tu l'as dans la peau. Tu te souviens de la toute première fois où tu as mis les pieds à la pâtisserie de Jo. Le premier regard posé sur Ivy. Cet attachement que tu as pu ressentir à son égard était déjà énorme. Ton cœur a bondit fortement dans ta poitrine. Dès cet instant, tu as été incapable de la laisser, de te défaire de cette jeune femme. Vos rendez-vous réguliers à la pâtisserie sont les meilleurs moments de tes journées. Voir Ivy est comme un rayon de soleil de ta journée. Ta main caresse doucement le dessus de celle de la jeune femme, tu lui souris. Tes prunelles qui viennent se perdre intensément de celles de la demoiselle. « J'aime bien venir à la pâtisserie après ma journée de boulot. Compte sur moi pour continuer ce petit rituel encore très longtemps ! » Tu dis très sérieusement. La routine ne te fait pas du tout peur. Au contraire, elle te rassure. Tu aime cette petite routine dans laquelle tu t'engage jour après jour. Faire encore et encore les mêmes choses ne t'effraie pas vraiment. Pendant longtemps, tu as essayé d'avoir une vie normale et, enfin, tu l'as. Alors cette routine quotidienne te plaît énormément. Elle te plairait encore plus si Ivy en faisait partie de toutes les manières possible.

Son rire. Son sourire. Elle n'en a probablement pas conscience mais ça a le don de te faire bondir le cœur. Jamais tu ne te lasseras d'elle. Tu es aussi fidèle qu'un chien. En amour, en amitié. Ivy et toi, vous avez énormément de points communs. Tous les jours, chaque fois que tu passes du temps en sa compagnie, tu en découvre des nouveaux. Des âmes sœurs, c'est ce que vous êtes. Tu ne veux pas précipiter les choses. Tu laisses le temps faire les choses, à son rythme. Comme toi, Ivy est un oiseau blessé. Elle a besoin de temps et si tu dois attendre dix ans, tu sauras patienter. « C'est toi qui risque de t'en lasser ! J'adore lire et connaître l'histoire des différentes dont je m'occupe ou que côtoie au quotidien ! » Tu dis, ton regard qui se perd sur cette mosaïque sur laquelle tu travaille. Un travail de fourmis mais tu aime ça. Tu as l'impression, d'enfin, te rendre utile.
L'innocence de Ivy a quelque chose de mignon. Tu souris, tout en venant prendre sa main afin de rejoindre la salle dédiée à Van Gogh. « Je t'apprendrais si tu veux ! » Tu murmures ne venant pas troubler le merveilleux silence qui règne dans cette partie du musée. Il existe encore pleins de secrets de ton existence que la jeune femme ignore à ton sujet. Tu les lui raconteras certainement un jour mais, pour le moment, c'est trop tôt. I t'as fallu près d'une année pour le raconter à Ella. Encore six mois à attendre avant d'être capable de tout avouer à Ivy. Non, tu ne le méritais pas. Malheureusement, tu n'as pas pu choisir ce qui t'es arrivé. Le plus important, c'est que maintenant ta mère est au courant. Elle te croit et elle t'appelle une fois par semaine pour prendre des nouvelles de son fils unique. « il faudra aussi que je t'emmène à San Francisco. C'est là-bas que je suis né et que j'ai grandis ! » Tu dis, tandis que vous arrivez enfin dans la salle des tableaux de Van Gogh. Ton cœur bondit lorsqu'elle avoue avoir confiance en toi. Cette simple phrase innocence à le dont de faire sourire, de te rendre heureux. « Ah oui ? Tu veux rire ? Il s'agit également de mon œuvre préféré de Van Gogh. Je crois que je pourrais passer ma vie à le contempler ! » Tu dis, serrant ta main dans celle de la jeune femme.

Le regard perdu sur l'oeuvre. Les battements de ton cœur s'emballe énormément. Le moment est parfait, propice à lui offrir son premier baiser. Oseras-tu ? Tu as peur, soudainement. Peur qu'elle prenne la fuite et ne veuille plus jamais te voir. Tu sens qu'elle se rapproche. Bizarrement, tu la laisse faire. Vos lèvres se cherchent puis, quelques minutes plus tard, finissent par se capturer. Premier baiser, premier émoi. Le cœur battant bien plus fortement que d'ordinaire, tu tente de le prolonger le plus longtemps possible. Le baiser s'interrompt. Ivy recule. Ton regard se pose sur elle. Tu n'as le temps de rien dire qu'elle balbutie quelques mots. Elle te tourne le dos et du haut de ses talons, la jeune femme s'en va. Planté là, au milieu de la salle, incapable de bouger ou de la rattraper. Les papillons encore dans le creux de l'estomac, l'esprit en alerte, le cœur qui s'emballe fortement. Pas le cœur de retourner à la fête. Mains dans les poches, tu tournes toi aussi les talons et rentre chez toi. Les larmes aux bord des yeux, les sanglots aux bords des lèvres. Le regard rivé sur ton smartphone, tu pianote à de multiples reprises un message à envoyer à Ivy. Tu te ravise à chaque fois. Tu abandonne, tu capitule. À la place, tu appelles ta génitrice et reste une heure et demie avec elle, avant que Morphée ne vienne te cueillir.