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 de profundis ft lù

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Oksana Volkov;

-- surprise motherfucker --
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Oksana Volkov



renata gubaeva
sicecream (ava) ; drake (sign) ; vocivus (icons)
max ; blake
1878
806
28
les relents amoureux occupent désormais une minuscule place dans le myocarde enivré d'une odeur qui te colle à la peau. l'armoire s'ouvre tous les jours pour laisser respirer les vêtements qui n'ont plus de silhouette à habiller
les effluves ne dissimulent aucun secret. arômes mandarines, narines respirent les odeurs de jasmin mélange à la vanille, leur singularité ne t’échappe jamais. nez d’exception au destin prometteur qui s’abandonne aux plaisirs olfactifs. fragrances divines. attirance limpide.
loin des miasmes pollués. cocon près de la baie.
m o o d b o a r d

siam - louison - grisha - brynn - terrence

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Message Sujet: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Jeu 23 Juil - 19:27

de profundis
ft. @lù paxton

la stèle est froide sous les mains moites. le granit est rugueux, d'une agressivité passive contre la pulpe des doigts. elles se ressemblent toutes. alignées dans des rangées parfaitement parallèles. les caveaux se mélangent aux simples croix déposées sur un peu d'herbe mal découpée. on vient donner un sens aux âmes parties trop tôt. on remercie la présence de celles qui ont seulement été rongées par le temps. parce qu'il aura toujours le dernier mot quand il prononce les paroles de fin. le grain de sable ultime qui dégringole de l'autre côté du sablier. t'aurais aimé être là pour le retourner, oksana. lui redonner toute cette vie qui n'attendait qu'elle. repartir à zéro, gonflée de ces rêves de héros.
inutile de dire que l'atmosphère est macabre, assise au milieu des sépultures. parce que, même si les légères brises reflètent les mélodies de sa voix presque intelligible, tu sais bien que les morts ne parlent pas. et tu te dis que ça doit être long, le sommeil éternel. peut-être même qu'il est fastidieux, pour celle qui arrivait à peine à se maintenir en place lors des repas de famille. les gravures effacées par les tourments climatiques se mêlent à celles qui sont fraîchement écrites. hier. aujourd'hui. demain. le cimetière ne désemplira pas, continuant d'accueillir les malades, les mélancoliques, les alcooliques, les échoués, les âmes désenchantées d'un monde qui les anéantis. et puis qui les oublie. seulement, toi tu viens toujours lui rendre visite en te disant que derrière ces quatre planches en bois, ça aurait pu être toi. t'es juste incapable de faire autrement oksana, les pupilles embuées de ces larmes qui s'écrasent contre la tombe de la siamoise. parce que ce sont cinq lettres de trop. unique mot qui dresse l'échine du dos, crée des frissons dans le creux des reins.
adieu.
au revoir.
à bientôt.
les euphémismes s'enchaînent pour maintenir le mirage. le mythe qui affirme qu'elle est toujours là. que, dans le reflet du miroir, ce n'est pas toi, mais elle, qui plonge ses prunelles dans les tiennes. le revers de la main balaye les gouttelettes pendantes. tu déposes les fleurs cueillies à la rosée du matin au dos de la pierre. énième secret partagé entre elle et toi. bravant les interdits des doctrines familiales trop strictes. le cadeau est éphémère. parce que les pétales faneront sous l'écume des ombres à l'agonie. de ceux qui pleurent encore les partis parce qu'ils regrettent d'être encore en vie. tu y trouves ton compte dans tout ça, oksana. habituée aux odeurs qui se dissipent, emportées par le vent et les battements des ailes noires des corbeaux. les parfums singuliers deviennent de faibles émanations, presque impossible à déceler tant leur particularité est désormais sirupeuse.
tu prends appui sur elle pour relever ta carcasse qui semble encore plus lourde à porter aujourd'hui. les jambes manquent de s'effondrer. comme si la gravité aussi refusait de vous maintenir éloignées. et t'aperçois un autre mirage parcourir les sinistres dédales. ce fantôme de l'autrefois, lui aussi éreinté par les miasmes toxiques des corps en putréfaction. ces mêmes macchabées qui vous ont, à l'époque, éconduit, aujourd'hui vous réunissent de la plus étrange des manières. parce que ça aurait pu être n'importe où. le cirque. le cinéma. la boutique. le supermarché. il a fallu que ce soit ici. au milieu des témoins endormis. les plus à même de garder vos secrets bien enfouis. mais quels secrets ? il y a juste eu vous puis plus rien. du jour au lendemain. envolée l'amitié.
"lù." juste un souffle. pour ne pas réveiller les dépouilles enfermées dans des boîtes mal isolées. "ça fait tellement longtemps."
te rappelles-tu comment c'était avant ?
quand on voulait juste prétendre qu'on était grands.
l'insouciance de nos jeunes années d'enfant.
si seulement on pouvait remonter le temps.
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Lù Paxton;

-- le petit prince --
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Lù Paxton



dickinson.
waldosia (ava), sial/vocivus (sign)
176
776
29
bête de foire des désillusionnés, chiard paumé qu'on sait pas aimer.
prince de la voltige, dompteur de lion, l'art de faire vivoter l'étincelle sous le chapiteau.
SONNY ; OKSANA ; AVA

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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Sam 29 Aoû - 12:35

De ces moments qui échappent à chacun, l’on subit les retours. Par vagues. Dans une constance fidèle. Façonnés pour veiller au rappel, sans que l’oubli puisse un jour se substituer à la mémoire. Réminiscences jamais silencieuses, stroboscopiques dans les encéphales. Ainsi, chacun n’était-il fait que pour se souvenir de l’ancre d’impuissance qui pèse au fond de ses entrailles. De n’avoir rien pu faire en ces instants où il devait, et de n’avoir rien pu faire même lorsqu’il pouvait.


Les contours de ta main
me sont moins flous qu’avant.
Je vois,
les ridules dans le coin de l’oeil
creusées par ton évanescence.
Je te vois,
sourire à ta chute,
et peut-être l’as-tu vue aussi,
et que tu t’en réjouis.
Heureuse de te mourir,
à petit feu,
sous mes yeux.


La mort rend docile, elle fige tout ce qu’il y a de muable partout. Sans vergogne, elle souffle depuis des millénaires qu’il ne suffit pas d’aimer quiconque pour qu’il réchappe aux désirs de se jeter d’une falaise, de sentir son crâne craqueler contre la roche et le fer sous sa langue. D’amour ou de haine, la mort prend quand même. Ni ta main, ni la leur, entremêlées l’une à l’autre, n’auraient pu les sauver elles, Lù. À ces bottes s’accrocheront les cadavres dont il ne peut se délester. Yulia et Zoé, rendues rigides par le formol qu’on a glissé dans leur charogne pour rendre leur allure impeccable, quand toute leur vie, elles ne l’avaient jamais été. Maintenir l’illusion, faire le bon commerce du déni, comme si les vers se détourneraient instamment de leur chair en voyant à quel point elles sont belles, même ensevelies. Ça le dégoûte un peu, il aurait presque envie de cracher sur les stèles pour les pourrir un peu, faire que les insectes rongent jusqu’aux bribes qu’il a d’elles. Et il s’apprête à saccager le sacré de leur dépouille, quand derrière, il ouït la jumelle. Au trois-quart, il tourne la face.
“Ça fait tellement longtemps.”
“Oksana”, en retard, à l’effigie des années qu’on a laissées mourir pour se réunir à mi-chemin entre le présent et le passé. Les ténèbres sont les seuls endroits qui accueillent bien ces deux-là.
Quand il la regarde, Lù masque correctement le trouble qui survient, comme elle rappelle presque tendrement l’autre reflet. Il remarquait qu’Oksana ne se débattait pas à la surface, qu’elle cédait à Yulia, complaisante, ce corps puis son existence. Cela parce qu’il avait toujours été capable de les distinguer, et qu’aujourd’hui, dans ce décor infâme et putride, Oksana n’avait presque plus rien d’elle-même et qu’elle avait l'air aussi morte que leurs témoins.
Il détourne le regard prestement, il lui en veut déjà, regrette que leur association ne trace la seule voie du funeste.
“Tu as changé. Tu lui ressembles de plus en plus.”
Le môme se donne un peu de dignité, les bras ballants désormais enfoncés dans ses poches, les azurs apposés sur le sépulcre qu’il s’apprêtait à parjurer.

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Oksana Volkov;

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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Lun 7 Sep - 22:49

de profundis
ft. @lù paxton

les os parfois craquèlent, fatigués par le poids d'une présence supplémentaire. elle s'ajoute sur le dos, la chimère, s'invite de temps à autre dans le fond des prunelles. le spectre retrouve la chair tant aimée, goûte à nouveau aux sensations dont elle s'est privée. et toi, oksana, tu t'effaces derrière elle, devient l'ombre pour faire exalter sa lumière. tu te dis que tu le lui dois, qu'à travers toi, elle est capable de découvrir le monde et ce qui tourne autour de lui. combattre le destin tragique, écrire de nouvelles pages à la suite du chapitre final. contre la chute, l'épilogue subsiste, se tue à construire l'éternité loin des macchabées. dans ce passé, tu tentes de te cacher, oksana. derrière la brume qui camoufle les stèles gelées, tu aimes l'imaginer simplement assoupie, en proie à l'odyssée onirique. oksana, tu l'implores, l'impitoyable faucheuse. qu'elle se transforme en marchand de sable, qu'elle soit capable de te donner l'espoir, de voir briller dans la nuit la poussière qui s'échappe de ses pas. parce qu'elle est là, quelque part, s'est échappée d'un royaume où les muets l'ennuient par leur teint livide et leur langue inerte. du néant elle veut partir, si seulement la boîte n'accélérait pas la décomposition de ses poumons. alors il n'y a que les méandres d'une mémoire dont les souvenirs se dissipent peu à peu. dans les images qui subviennent, de cristal sont ses rires. de simples photographies accrochées sur un mur blanc, déposées sur les meubles un peu trop vieux. elles finissent par se fondre dans le décor funeste, accumulent la poussière car plus personne n'ose tendre les doigts vers elles. comme une douleur lancinante qui frappe les phalanges au contact du cadre. alors le temps est figé, sur elle, il la rend immortelle. et quand les opales se posent parfois sur la vieille pellicule, les larmes sillonnent les joues des parents.
maman, sur ta peau, les perles salées ont tracé une fosse dans laquelle elles se logent. je les vois dévaler ton visage, éteindre les flammes qui brûlent encore ton coeur. maman, si tu savais comme je suis désolée. d'être cette arme fatale qui t'empêche de remonter à la surface. j'aimerais que tu me regardes sans que tu la reconnaisses.
les âmes se retrouvent mais pourtant se détournent face à l'irascible réalité et ses effluves absconses. glaciales sont ces retrouvailles. l'amitié est réduite à des vestiges sur lesquels s'amoncellent des poésies cendrées. celles des condamnés, des esprits liquéfiés, perdus dans l'immensité de votre monde. il traîne une carcasse aussi lourde que la tienne, oksana. lù, abandonné à son tour, suspendu, asservi aux tourments de la déréliction. la mort que vous avez côtoyés, comme si ça avait toujours été vous. les rescapés. les résignés. ceux qui se battent pour survivre, se reconstruire. mais les épaules s'affaissent, lentement, la force, comme neige au soleil, s'évapore.
« je n'arrive pas à faire sans elle. »
alors je m'en imprègne, même si je dois me perdre, si tout ça peut me rapprocher d'elle. fuyant la cruauté de la mémoire torturée, les prunelles se détachent de la silhouette qui ne souhaite pas croiser celles du spectre. l'aveu perfore le myocarde épuisé. la bruine implore les paupières de céder aux flots qui submergent. mais oksana, tu ne cèdes pas. comme une promesse faite lorsque vous étiez enfants, tu veux être forte. pour lui. pour toi. pour elles. le revers de la main les écrase, ces gouttelettes écoeurantes, tu les ravales, non sans une peine immense.
« je ne t'ai jamais vu ici, lù. pourquoi maintenant ? est-ce que tout va bien ? »
la question est idiote, la réponse déjà connue bien avant qu'il ne la prononce. les pieds mènent le corps sans qu'il ne s'en rende compte. oksana, tu es bien placée pour le savoir, toi qui arpente ces dédales morbides en espérant tomber sur le seul fantôme dont tu aimerais être hantée. dans la dérive, l'agonie. celle du temps qui passe trop vite, vous éloignant sans cesse des souvenirs partagés avec elles. comme ces grains de sable te forcent à le faire, tu t'éloignes de ta soeur, pour te placer à ses côtés, sans oser troubler les ravages d'une quiétude insidieuse. plantés devant elles, vous attendez. qu'on vous rassure par des palabres étourdissantes. que, de là où elles sont, elles vous accordent cette pénitence.  
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Lù Paxton;

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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Dim 27 Sep - 2:37

Un ramassis de boue embrassé par l’humidité latente et les orages passés, c’est le châtiment desservit aux personnes qu’on ose aimer. Le baiser du suc sur les dépouilles enchantées par la fin trouvée est une imposture. Il givre une rotation de sentiments, dilapide les rancunes. La fougue, l’animosité et le chagrin. L’eau platement disposée sur les lèvres disparues, pourtant, ne parle que d’amour et foule les regrets. De Zoé, l’eau dit que Lù n’a pas relevé les saillies, s’est contenté de battre l’oeil sur les pans velours, les pans cotons qu’elle avait sans doute possédés. Ça n’avait pas d’importance: la peau zébrée par les spinules de la défunte qu’il cachait sous les couches de textile, qu’il ait porté avec elle et jusque sous les draps les amours mortels qu’elle n’hésitait pas à gémir. L’amante est morte et subitement pardonnée, expiée par le monument propre sous lequel elle dort, et Lù n’a plus le droit de jouer les profanes avec son souvenir. C’est le deuil qui murmure que les morts ne s’haïssent jamais. Finalement, Yulia s’était soigneusement tuée après elle. Il pouvait l’entendre dire qu’elle avait été meilleure que Zoé à ce jeu. La mort glorieuse et amoureuse, meilleure surtout que les êtres aimants. Oksana et Lù, y avait quelque chose d’un peu dément à les entendre pleurer leurs absentes, comme s’ils avaient perdu la partie qu’ils n’avaient pas choisi de jouer. Elles s’étaient tuées l’une après l’autre, les abandonnant à ce vide stérile qu’aucun n’était capable de combler chez l’autre. Alors en réalité, trois, c’est autant de morts que l’on souffrait, pour que se perde avec elles ce qu’ils avaient été.
“Parce que tu crois que t’y arrivais mieux quand elle était là?”
Il parre les mots d’un brin de violence, parce que ce n’est pas assez, l’amertume, quand la petite brune se love tout contre le leurre bâti des doigts de sa jumelle. Mais à la fois, il demande si elle en était capable, Oksana, de supporter les moeurs fragiles et toujours haltes, puisque lui ne l’était pas. Lù s’effrayait dès qu’elle chassait le sourire, le teint terne, les paupières couvées par le cerne violacé. Il tissait ses espoirs en faisant reculer la mort, l’éloignant de justesse du pallier de la caravane, en vain. Zoé était destinée à mourir. Yulia était tout aussi faite pour la mort. Lù n’ose mettre un oeil sur la peine de la môme, refuse le risque de s’y perdre en retour. Elle la sent sûrement, cette lâcheté, c’est pour ça que les doigts sur ses pomettes affleurent et font disparaître les sillons de mer précipitée.
“Je crois qu’elle a décidé de me hanter jusqu’à ce que je me ramène enfin sur sa tombe. Elle a peur que je l’oublie. Comme si c’était possible… Elle est morte sous mes yeux.”
Il n’a pas oublié comment lui parler, qui qu’elle soit ce soir sous ses nippes, Oksana ou Yulia. Il parle aux soeurs, indifférent. Et ne se laisse nullement troublé par le parfum qu’elle promène comme une traine. C’est l’effluve des disparues, des promeneurs sans retour, et ce n’est pas les arômes d’une gamine bien portante, qui gît encore par-delà les couches de terre. Non. La nymphe a revêtu le parfum de la morte, pour s’en convaincre avec vigueur et les autres avec.
“Tu sens comme elle, pourquoi? Est-ce que t’es là pour voir comment elle fait quand elle est morte aussi?”
Les cérulées qu’il a jetées sur ses traits délicats, Lù emprunte encore à Violence, platonique. Qu’est-ce qu’elle espère, que les saveurs pourchassent la jumelle qui voudrait se les réapproprier? Déterrer les morts et les foutre parmi les vivants, comme si c’était tout ce qu’on pouvait espérer? Elle dresse l’iris près de lui et la honte le fourvoie. La nuit ne montre pas le rouge, il détourne le regard.
“Excuse-moi, Oksa”, il fronce les sourcils, “ça fait du bien de sentir son parfum.”

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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Ven 30 Oct - 19:44

de profundis
ft. @lù paxton

ô comme les mots des morts déchirent l'esprit, leurs plaintes stridentes traversant presque les frontières invisibles qui les séparent des vivants. elles rebondissent, ces notes amères, ricochent contre les parois boisées des maisons sans fenêtres. il n'y a que dans le silence des sommeils de plomb, pénétrant les cauchemars ou les rêves furibonds, que les litanies filandreuses des macchabées hantent et occultent la réalité. l'âme endormie voyage vers ces limbes inconnues, celles qui défient le temps et son présent melliflues devenant le refuge de tous les éclopés du destin malheureux. la pénombre escorte ces visiteurs d'une nuit engourdis par la chaleur d'une couverture en laine déposée sur leur silhouette recroquevillée, désespérés d'y rencontrer les feux éteints. bravant dans l'audace les interdits, s'improvisent psychagogues ces aventuriers des songes lucides. mais quand la pulpe des doigts s'apprête à dérober le secret des hanteurs, les paupières s'ouvrent sur les premières lueurs de l'aube, dissipant l'ombrage mystique du royaume des morts. car même s'ils cherchaient à te parler, oksana, tu ne pourrais pas les entendre. peut-être alors que les fantômes meurent sous les vents mortels de la solitude reine et ses abscons léthargiques. condamnés derrière la fine ligne cristalline, les orbes vides contemplent ces silhouettes qui les recherchent, nuits et jours, implorent les disparus de réapparaître. et l'impuissance se grave sur les visages de marbre, pétrifiés par le temps qui ne s'écoule plus.
« j'pourrais t'expliquer lù mais tu ne comprendrais pas. elle était tout pour moi, elle est tout, même maintenant... ensemble. »
une partie de ton âme s'enlaçait à la sienne, des siamoises imbriquées, ne formant plus qu'une face à l'adversité. la voix déraille peut-être, oscille vers ces notes graves teintées de l'agressivité sèche qu'elle avait l'habitude de revêtir. les orbes fustigent ces âpres récriminations. celles qui vilipendent la cruelle vérité que même un oeil inconnu et affable ne saurait s'y soustraire tant la pâleur morbide déforme les traits de la poupée. comme si les éclats de vie s'étaient perdus dans l'autre monde, oksana, et à chaque passage devant la stèle frigorifiée, les mouvements du corps sont de plus en plus lourds, ses mains fantomatiques enracinant un peu plus la plante de tes pieds dans la terre fraîche et boueuse.
« est-ce que ça fait de nous des coupables ? venus ici pour essayer d'y enterrer nos péchés ? »
auprès de celles qui nous blâment de les oublier. l’âme est maculée. de ses gouttes vermeilles qui condamnent les témoins d’un sang que leurs mains n’auraient su verser. l’effroi seulement, dans les prunelles tétanisées de ces mômes qui n'auront pas eu le temps d'échapper au poids pesant de la mort qui affaisse les épaules. alors les gamins se baladent, près d'outre-tombe et même au-delà, comme s'ils sombraient eux aussi des les tréfonds maudits. et ils ne peuvent s'empêcher de se dire qu'ils le méritent, ce châtiment des miraculés. celui que les voix dans la tête s'époumonent à affirmer. la tienne, de faute, oksana. car les larmes salées ne lavent pas l'esprit de ses sentiments coupables. ceux-là même dont l'essence brûle les dernières bribes de pureté des enfants, les pourrissent avec l'affreuse réalité cachée par les parents. la violence fuse sous la langue affutée. la carcasse pourtant ne réagit pas. t'es fatiguée, oksana. des palabres mielleuses et des prunelles luisant de cette pitié qu'ils vomissent aisément sans que leurs lèvres ne s'ouvrent. mais lù n'est pas de ceux-là, les timbres de la voix familière ont cet effet rassurant, comme la douce étreinte de ceux qui se comprennent.
« j'ai pas vraiment de mal à faire comme elle. »
à me noyer dans mon propre chagrin, à rêver qu'il se transforme en ces violentes vagues qui emportent et détruisent tout sur leur passage. comme quand ma tête plonge et se maintient sous l'eau bouillante du bain. tu vois lù, c'est presque si j'étais déjà morte moi aussi.
la peau à nue, recouverte de la chaleur des paumes embarrassées par les aveux à demi-mots. quand les opales se croisent, les murs percés à jour s'effondrent. sous les effluves mandarine qui flirtent avec les notes de vanille, il y décèle toujours cette pointe de souffrance logée dans les opales. celle qui fait toute la différence entre l'inerte dépouille et le spectre d'os et de chair.  
« c'est la dernière chose qui me raccroche à elle tu sais. »
les mains glissent le long de la princesse. hésitantes, les phalanges se tendent vers leurs homonymes pendantes. elles s'effleurent, les pulpes glacées, réalisent que le psyché n'est pas un énième mirage balancé par des neurones bousillées. des lippes rosées s'échappe le souffle chaud et soulagé. mais le sourire s'efface. aussi vite qu'il est arrivé.
« tu crois qu'on aurait dû être à leur place ? »   
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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Jeu 14 Jan - 23:26

Et s’ils étaient ici ce soir, la lueur des visages imperceptibles, le chaud du vivant cadenassé derrière les ardeurs glaciales des mortes, plus obscurs qu’une nuit sans lune, s’ils étaient ici ce soir c’était pour se baptiser les coupables et les déments. Les éclopés insensés d’un tout fragmenté par un trait franc dans l’horizon céleste, une césure, un jamais plus, peut-être qu’on aurait jamais dû d’ailleurs. Y croire, à tout ça et fortement, avec cette ferveur des aimants qui ne prirent gare à l’encre d’ombre, soluble dans le coeur de ces anges. L’indécence de l’inespéré, d’un sauvetage dans cette mer-déboire, où les macchabées articulés s’entrechoquent, condamnés d’abord par ce souffle de vie qui les avait traversés un jour.

Elle a raison, Oksana, et ça le bouleverse de ne pas cerner la mesure de toute la perdition qu’elle a entamée, seule, mais pour deux, pour elle avant tout. Et il n’y avait pas mieux que ça pour appâter le mirage, que le choix soigné des tissus et des bobines nacrés de ces mêmes vil et douleur de la soeur. Non, il n’y avait pas mieux qu’être l’incarnation de la chimère qui nous avait failli par son absence pour nous faire croire qu’en nous ou ailleurs, elle vivait encore. Lù, évidemment, n’était pas à même de comprendre car avec Zoé avait-il partagé tout au plus la génétique gluantes des salives échangées et -ose-t-il croire- cette réciproque amoureuse, la mêlée houleuse de quelques coeurs. Il concède alors non sans amertume, d’un son grave qu’il tient coincé dans le gosier. Puis il baisse la tête sur la terre et l’ignorance qui l’a recueilli depuis ces cris geignards d’orphelin, ce parterre cranté creusé dans les moulures du pneu de la caravane d’où un bébé en gigoteuse hurle à grand cri. Bébé de l’oubli. Bébé ignare qui ne sait rien, n’a pas de prénom. Mais quelque part les ossements d’une famille qu’il n’a jamais eu, cet écho qui lui revient souvent dans le néant et qui rappelle l’étreinte qu’ils se donnent et à laquelle il n’a plus le droit. Il ne comprendrait, c’est vrai, ce que c’est que d’aimer à la température du sang ou dans l’étroitesse de brins d’ADN entremêlés. Néanmoins l’amertume insidieuse n’est que le brutal éclat de la vérité: d’aimer dans les hauteurs, le choix lui avait été retiré.

Paxton hausse les épaules brièvement. « Elle m’a rendu coupable au premier jour, pour avoir tenté tu sais. Puis quand elle est partie, je suis devenu coupable d’avoir échoué », alors coupable lui l’était, en dépit de tout. Malgré l’horrifiant chagrin qui avait toujours couvert ses songes, la défunte et révulsée avait porté ce fardeau, cet écoeurant besoin d’être aimée, ce désir brut d’un amour ficelé pour n’être qu’éprouvant. Ainsi Lù s’en était fait le plus précieux des amants, amoureux de la mourante, romantisme suranné de ce qu’on croit que l’amour peut sauver alors que l’amour, précisément, est ce glaive assassin, son meurtrier. « Mais je suis jamais venu enterrer autre chose qu’elle ici », puis il y a ce sort qu’il accepte durement, sans ciller, puisqu’il ne lui reste rien d’autre que sa culpabilité pour souvenir.

« J’ai pas vraiment de mal à faire comme elle », ses yeux se sont levés sur l’ombre entourant le visage de celle qui a subsisté, péniblement, et qui continue de le faire dans cette vie-là pleine d’agonies, des reliquats d’une soeur morte. Ce qu’il aperçoit à ce moment-là, ça le fait se sentir honteusement chanceux que derrière elle plus rien ne pouvait témoigner qu’elle ait un jour existé. C’était comme un dernier acte de clémence pour le dommage amoureux, de n’avoir rien laissé pour se raccrocher. Cette fois-ci il comprend, grâce au soulèvement exécuté par le parfum dans sa poitrine, l’immensité mélancolique qui incombe et encombre son amie. Et quand ils se touchent, les doigts fuyards les doigts timides, quand ils se touchent et qu’enfin ils se tiennent, les saveurs de la tristesse remontent et tout le corps larmoie silencieux en une imperceptible pluie d’intérieur.

« Qu’est-ce que ç’aurait changé? On aurait été aussi misérables si elles étaient en vie et qu’on était morts », parce qu’ils n’auraient pu vivre séparés, et ensemble non plus en définitive. Le garçon se tait, hésite : « et tu n’es pas ta soeur, Oksana. Tu es faite pour la vie »

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Oksana Volkov;

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Oksana Volkov



renata gubaeva
sicecream (ava) ; drake (sign) ; vocivus (icons)
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les relents amoureux occupent désormais une minuscule place dans le myocarde enivré d'une odeur qui te colle à la peau. l'armoire s'ouvre tous les jours pour laisser respirer les vêtements qui n'ont plus de silhouette à habiller
les effluves ne dissimulent aucun secret. arômes mandarines, narines respirent les odeurs de jasmin mélange à la vanille, leur singularité ne t’échappe jamais. nez d’exception au destin prometteur qui s’abandonne aux plaisirs olfactifs. fragrances divines. attirance limpide.
loin des miasmes pollués. cocon près de la baie.
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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Ven 22 Jan - 22:20

de profundis
ft. @lù paxton

personne ne vient, n'éprouve les maux qui terrassent l'encéphale en même temps que le corps. les prisonniers de la houle et ses vagues qu'elle emporte. celles qui se déversent de ces cavités rougies, noient les pupilles qui se lavent de la nécrose coupable qui ronge les os rouillés avant d'engloutir la carcasse entière sous les flots incandescents. des nuits durant, l'épave s'était échouée sur la rive, lasse, à côté du lit dans lequel elle ne pouvait plus se glisser. entre les lippes, la fibre de ces draps qui portaient encore son odeur étouffait le cri du coeur que la gamine lançait. les membres tétanisés, tremblants comme ces feuilles délaissées par les branches des arbres fatigués. celles qui, esseulées, sont terrifiées par l'abîme du bitume sur lequel elles seront piétinées. il effleurait le parquet gelé, le velours des joues humides, les ongles des mains dessinant l'esquisse de son ombre qui peu à peu disparaissait dans les vestiges méandreux d'une mémoire cacochyme. dans le silence cathartique, la gamine se purgeait, expiait les larmes comme un florilège de pêchés qu'elle avait à confesser. plus rien n'importait la silhouette recroquevillée. pas même le froid qui s'immisçait entre les membres immobiles, celui qui titillait, de sa langue perfide, la surface de l'épiderme pour lécher les froissements de la peau. même la chaleur des premiers rayons de l'aurore qui traversaient le voilage immaculé des grandes baies vitrées ne suffisait pas à insuffler sur la poupée ces éclats de vie qu'elle s'amusait à perdre à chaque fois que la pulpe de ses doigts écorchait les échardes déterrées. parfois les poumons se bloquaient, la môme s'infligeant la même asphyxie. la vilaine, impitoyable et furieuse, qui dépose ces baisers mortels, un à un, elle aspire les bouts de vie qui s'efforcent de résister. seulement, elle est partie, la grande dame vêtue de ces vêtements noirs, délaissant la pauvre mortelle qui n'avait pas l'étoffe de ces joyaux qu'elle dérobait dans ces âmes sans lendemain. avant d'atteindre ce point de non-retour, là où le temps s'arrête sur cette dernière note hurlée par le coeur à l'agonie, façonnant le linceul qui servira à l'envelopper, l'air inonde la survivante qui ne peut se résigner. des abîmes béantes elle s'éloigne, chaque pas dans ce monde déchirant un peu plus son âme fragmentée en deux.  
« alors que tu ne l'es pas. coupable. c'était un accident, lù. »  
le coeur s'abîme contre les parois aussi gelées que la stèle sur laquelle vous vous recueillez. oksana, il y a cette terrible impression de ne jamais être tout à fait là, les pupilles fouillant l'anthracite du béton puis la brume nébuleuse dans leur recherche incessante de l'apparition divine. l'esquisse fluette de la seule à même de tout réparer. le myocarde et l'esprit. ramenant les morceaux qui se sont égarés outre-tombe quand l'autre a choisi d'explorer l'infinité des autres mondes. l'écholalie paraît lointaine alors que les souffles se rejoignent presque, dans leur nébuleuse mélancolie qui s'entrelace comme les doigts timorés. les phalanges apprivoisent la pulpe qui avait trébuché sur la mémoire négligente, sensation de ces souvenirs perdus dans les tréfonds de l'oubli. comme s'il n'avait jamais existé, l'arrière-plan aux couleurs fades, effacées par le temps et la poussière accumulée.
« je me dis qu... qu'elle aurait su, mieux que moi, gérer tout ça tu sais. elle n'aurait pas eu autant de mal. »  
peut-être que son corps n'aurait pas été parcouru de ces lames aiguisées. celles qui se sont plongées dans cette maigre chair, déchiquetant les organes pour dérober ces bouts d'âme qui se sont envolés au moment où l'air disparaissait. les secondes aussi lentes à s'écouler que ces gouttes accrochées aux extrémités des feuilles, cramponnées à cette vie simple et limpide avant de se tuer, sûrement lasses de se battre contre la bruine qui l'inonde de son sempiternel chagrin. celui dans lequel les espérances se diluent. livides ingénues qui s'écoulent du timbre de cette voix qui se veut rassurante, comme l'étreinte que les mains s'accordent sans jamais se lâcher. pourtant les doigts gigotent un peu, de leur gestes légers, ils se serrent un peu plus. sur le vivant l'ancre silencieuse se dépose, s'accroche sans l'avouer à ce minuscule fil qui l'empêche de sombrer.
« mais qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse, lù... que "j'aille de l'avant" comme ils n'ont jamais cessé d'nous le répéter ? est-ce que t'y crois toi ? que ça ira un jour. qu'on vivra notre foutue vie comme si rien ne s'était passé ? »  
dans la voix fluette et délicate, il n'y a pas l'once d'une note agressive, simplement l'expression d'une lassitude exaspérée. cette quête pénible que le visage veut enterrer quand il se tourne vers lù, désespéré d'y puiser des réponses. dans ces cavités aussi ombrageuses que les tiennes oksana, tu veux y voir l'esquisse d'une étincelle. celle qu'il aurait retrouvé, lù, après l'avoir pourchassé, hanté pendant bien trop d'années. comme s'il y avait un modèle, une leçon, une simple formule magique qui effacerait tout et qu'il suffirait de capturer.
« dis-moi comment, lù. parce que parfois j'ai l'impression d'être aussi morte qu'elle. »  
 
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Lù Paxton;

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prince de la voltige, dompteur de lion, l'art de faire vivoter l'étincelle sous le chapiteau.
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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Ven 26 Fév - 11:00

Éprouvants sont les regrets qui gravissent les parois du chagrin.
Il regrette qu’elles aient jamais vécues, car désormais mortes, ce monde qu’elles ont rendu est bien vide et noir, bien dérisoire. Il regrette, Lù, qu’elles qu’aient vécu parmi ceux pour qui vivre sectionne la voie du souffle, rend d'une souffrance insoutenable le glissement de l'air lorsqu’il frotte contre le vif des déchirures.
Le crâne qui craque contre le plancher ensablé, bruit sourd et coffré qui pénètre, les grains  se mettent à éponger doucement le sang, colmater la fuite — ce n’était pas un accident. C’était un suicide assisté, sentimentalement assisté. Un suicide spectaculaire pour lequel il avait été placé pour une fois sur le banc des spectateurs, des effarés. Il fallait qu’elle se tue et qu’il la regarde faire, qu’il la voit qui s’esquinte, se crève jusqu’au bout. Zoé était l’être monocarpique qui survivait dans un vieil automne; a-t-elle fleuri quelques jours par des sourires éphémères et des éclats de rire à semer la joie, l’automne eut raison d’elle. Fleur asséchée, teintes rousse et mordorée, est tombée du haut de son arbre.
La grisaille dans les yeux, Lù accuse la réflexion de la noctambule dans un silence contrarié. Il feint de se laisser convaincre, s’imagine l’innocence et la pesanteur des regrets, cette légèreté assaillante. Et les peaux s’atteignent enfin aux extrémités timides mais avides, il fait bon d’avoir froid à deux, une seconde il en oublie presque le poids du noir qui l’étreint, la piaule éteinte de l’abandon dans laquelle ils ont été enfermés ensemble. Yulia qui avait l’habitude de vivre dans son cloître de ténacité, foutue bâtisse de pierres où, derrière, elle cachait ses peurs. « Je pense pas, Yulia était… est ta faiblesse autant que tu étais la sienne, elle s’en serait jamais remise », paroles réconfort oscillant vers le mauvais présage, Oksana achèvera-t-elle un jour de sécher son chagrin.
La môme rétorque de plus bel, fouille dans la nuit pour y trouver un peu de cette plénitude, un onguent pour ce coeur qui hurle l’absence et le vide. On lui a fait des trous partout, Lù peut les voir qui rabâchent son impuissance. Ça siffle alors comme un mistral glacé dans sa poitrine, le vent fait un noeud et il le serre avec rage. Ça se comprime, s’étouffe et il suffoque derrière l’inertie. Parce qu’on lui a fait des trous partout, et qu’elle lui demande sans qu’il sache quoi lui dire: puis-je continuer à vivre sans la moitié de moi-même? Pourrais-je un jour courir, rire, ou respirer sans que le mouvement fasse crier mon âme qui, dans la pénombre, se meurt d’affliction? S’il te plaît, Lù, dis-moi que tout perdre ce n’est pas bien grave.
Le garçon ne bouge plus, muraille de tristesse, Oksana vitupère son désespoir d’une voix qui se brise au contact de l’air.

« dis-moi comment, lù. parce que parfois j'ai l'impression d'être aussi morte qu'elle. »

Ça ne s’arrête pas, un son cristallin lui siffle dans les oreilles, le maintient immobile et effrayé comme si elle se trouvait elle aussi au bout de ses doigts, suspendue dans l’air, à quelques secondes de mourir et de lui échapper sur le plateau ensablé. Mais enfin les doigts qui entourent la petite main chaude comme infusée du triste, tire pour presser la carcasse à demi-vide. Les mains se lâchent, l’une se pose derrière le crâne brun l’autre autour de ses épaules, le menton posé sur le sommet de la tête. Lù l’étreint assez fort pour qu’elle entende battre la honte dans tout son corps « je ne sais pas Oksa… Je suis désolé, je ne sais pas ».

Je te tiens. Accroche-toi.


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les relents amoureux occupent désormais une minuscule place dans le myocarde enivré d'une odeur qui te colle à la peau. l'armoire s'ouvre tous les jours pour laisser respirer les vêtements qui n'ont plus de silhouette à habiller
les effluves ne dissimulent aucun secret. arômes mandarines, narines respirent les odeurs de jasmin mélange à la vanille, leur singularité ne t’échappe jamais. nez d’exception au destin prometteur qui s’abandonne aux plaisirs olfactifs. fragrances divines. attirance limpide.
loin des miasmes pollués. cocon près de la baie.
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Message Sujet: Re: de profundis ft lù   de profundis ft lù Empty Lun 12 Avr - 10:15

de profundis
ft. @lù paxton

ils en deviennent ces laides statues de sel. forgées par les sillons amers de l'écume saumâtre qui déborde trop souvent de leurs pupilles embruinées. sur leur peau les cristaux s'amoncellent, les engloutissent et les enferment dans les tourments de l'inertie. les mômes ont l’âme à la dérive, à la quête de la fabrique des espérances puisque, à défaut, ils vivent dans le souvenir qu’ils ont des macchabées. seulement parfois les réminiscences s'ornent de quelques artifices, d’illusions camouflant les effets du temps et les fossés de l’oubli dans lesquels chutent les voix et les rires. sans prévenir ils trébuchent sur les racines de l’âge avant de s’évanouir dans les limbes du néant. dès lors les gamins s'inventent sujets des trépassés pour préserver le mirage de leur présence, poussant un peu les parois du psyché pour accueillir leur hôte quitte à s'estomper eux-mêmes. promesses muettes de vivre à deux, pour deux pour racheter le prix de leurs errances.    
du haut du promontoire des vivants, la gamine tente d’apercevoir l’esquisse de la jumelle au fond de la cuve sans fond, au bord de la falaise la voilà qu’elle se laisserait presque tentée d'une pérégrination. dans un ultime plongeon pour espérer la retrouver. du gouffre pourtant, elle s'en éloigne, trouvant dans la force de la poigne de son ami ces supplications silencieuses de rester près de lui. funambule atteint de ce vertige qu'il tient à bonne distance, se cramponne aux résidus de vie qu'il a observé choir. il la chasse, cette fascination morbide qui accable le double, la réduit à n'être plus qu'une mauvaise pensée au passage chimérique qui s'évapore dans l'air. entre les corps qui se rapprochent et s'étreignent, ils ne sauraient demeurer, ces songes parasitaires, retrouvent leurs profondeurs et se taisent un instant. car dans l'étreinte, il y a l'abandon. de ces perles retenues qui s'écrasent contre le tissu de coton. les peines dégringolent comme une pluie fine qui s'abat sur les vitres des voitures élancées avec fracas dans la nuit. et tu t'accroches, oksana, les bras entourant avec force celui qui demeure comme cette roche de marbre, assez tenace pour supporter vos deux êtres vagabonds.
« je suis désolée lù... d'pas avoir été là.. j'te demande pardon.. »
le sol s'est dérobé sous mes pieds, et tête la première, contre l'asphalte, je me suis fracassée. funeste destin pour celles qui pensaient voler encore plus haut que les nuages qui grommelaient au-dessus de leur tête. elles trépignaient, entichées de cette même euphorie qui constitue les ballons de baudruche. les solitaires déchargés des continuelles vicissitudes, soumis aux caprices du vent qu'ils ne sauraient combattre. seulement dans l'air, la liberté des enfants s'est elle aussi exilée. aspirée par la pollution et le vacarme constant de la ville qui tient le sommeil pour inconnu, éreintant, par son rythme infernal, la masse qui fourmille en son sein. ensemble ils deviennent ce rempart aux fondations ravagées, érigées à partir de ruines mais qui persiste pourtant. l'oreille posée contre le torse, à l'écoute des maux qui s'entassent et forment cette masse informe dans laquelle tu y décèles un capharnaüm de sentiments antinomiques. seulement, c'est à l'espoir que tu t'accroches. ces petites pousses qui finiront par fleurir dans vos deux êtres meurtris.   
« il faut que je parte lù, mes parents m'attendent. »
au simple murmure, l'échine frémit. effrayée à l'idée d'un adieu supplémentaire qu'elle ne saurait supporter. alors d'un baiser sur la joue de son ami, elle professe ce voeu muet de ne plus jamais s'en séparer. j'ai besoin de toi. ne me lâche pas. avec difficulté, la fluette se détache, séchant ses pleurs avant de lancer un dernier coup d'oeil pour l'impersonnelle stèle aux secrets fleuris puis pour lù, comme si tu le voyais pour la première fois, oksana.
« tu es toujours au cirque ? je pourrais... peut-être... venir te voir ? »
car la douleur revient à mesure que je m'éloigne. je sens mon coeur saigner de ses sempiternelles larmes. et sans toi je ne saurais faire pour trouver goût à autre chose que ma peine. il est ce fantôme du passé à l'image inaltérée lù, gravée dans la fibre des souvenirs aux contours mirifiques, presque irréels tant leur bonheur est désormais lointain. roi bonheur d'un univers étranger qui les nargue de là où il se trouve, dardant un sourire carnassier face à leurs mendicités. face à ses turpitudes, il vaut mieux être ensemble, oksana. à deux, toujours, pour que le poids de la perte s'allège enfin. 
 
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