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 (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain

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Message Sujet: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Lun 7 Déc - 19:11


face au passé idolâtre, le présent est incertain
@alix romani

soirée mondaine, entreprise de séduction pour couvrir de nouveaux méfaits. james apparaît à l’entrée de l’hôtel de ville. ce soir, la salle de réception se pare de ses plus beaux atours et convoite chaque personnalité du gratin. à l’approche de noël, on balance son argent au secours des bonnes oeuvres. il a à peine lu le carton d’invitation, quelque chose autour des défavorisés de manhattan, encore et toujours. alors il a revêtu son masque le plus agréable, ce visage qui le fait passer pour charmant, auprès de tous ces importants qui s’agglutinent déjà, et font résonner d’un brouhaha fort désagréable les boiseries et les verreries ouvragés qui coiffent l’espace d’une magnifique coupole. lorsqu’on lève les yeux, l’on peut être saisi de vertige face à l’imposant décorum, mais pour cela, il faut avoir un regard neuf, et non ces iris blasés qui font de tout émerveillement quelque chose de commun. banalité au goût de cendres. il distribue quelques signes de tête, entame une conversation avec la facilité de celui qui se sait être quelque peu en vue depuis que le sinners a ouvert. casino aux places triées, l’on s’arrache le pass désiré qui pourra vous ouvrir les portes du palais. les gens riches ont cela de commun qu’ils s’ennuient aisément, le monde apparaît terne dès lors qu’il se dépare de ses secrets. et les secrets, les marlowe les collectionnent. les détiennent. les créent et les abattent. tels des cartes.

la conversation va bon train, rien qui ne sache vraiment le captiver mais il renvoie une illusion parfaite, rien à voir avec ce personnage plus fantasque qu’il était il y a quelques années. la frime, les attitudes bravaches, tout cela s’est fondu dans une nouvelle facette de sa personnalité. il montre des égards, une éducation certaine, moins brutale, beaucoup plus raffinée, presque sensuelle. dès qu’il a compris que sa façon de séduire pouvait lui apporter plus de pouvoir qu’il n’avait déjà, il s’est efforcé de devenir cette image idéale que l’on souhaite aujourd’hui imprimer juste à côté de ceux qui s’élèvent. son nom, synonyme de réussite, professionnelle et politique. ça aurait tant déplu à isaac tout cela, un monde devenu moins opaque qu’avant, des affaires qui s’exposent, qui viennent caresser l’allégeance des puissants. ce sont des affaires dangereuses, qui peuvent vous mener aux affres de la chute. mais pour quelqu’un qui a l’instinct du jeu qui coule dans ses veines, ça n’est pas étonnant d’aspirer à envoyer le monde valser, encore et encore, pour qu’il se présente du bon côté.

elsa manoch. inspectrice à la commission des jeux de la ville de new-york. sa meilleure amie du moment, qu’il couve d’un sourire où elle ne devine nullement les crocs acérés. ni les quelques documents qu’il est venu retrouver et qui la concernent. elle ne le sait guère encore, mais il y a là, dans l’assemblée des menteurs, un adversaire qui se tient prêt à la faire chanter. l’on a appris qu’elle avait des goûts… assez sulfureux pour ses accointances politiques et elle a malencontreusement laissé quelques souvenirs numériques. rien qu’une clef usb, que trent highmore, l’une des commanditaires de la soirée, celui qui fait la course au poste de sénateur, souhaite gentiment abandonner entre les mains des journalistes. les marlowe n’ont pas pour habitude de secourir les femmes en détresse, surtout adeptes des soirées échangistes (quoique… cela attire forcément la sympathie de james, cette dame est sans doute bien plus intéressante qu’elle ne paraît). mais lorsque l’information se vend, il faut qu’ils en deviennent les acheteurs. avoir elsa manoch comme débitrice éternelle, ainsi qu’un moyen de pression est effroyablement utile dans le monde du jeu d’argent. la concurrence est rude, elle le sera bien moins quand celle qui décide à qui attribuer les licences dansera au creux de ses mains.

james porte son verre d’irish à sa bouche, le champagne, décidément, il ne peut s’y résoudre, c’est par trop surfait. c’est comme eux, au comble de la normalité. il rit à une boutade qu’elle vient de lui faire. ah si tu savais elsa. si tu savais l’image que j’ai dorénavant de toi. son sourire est plus appuyé. plus entier. avant que du coin de l’oeil, une chevelure notable ne fasse dériver son attention. c’est elle, il le sait, il le ressent, il oublie la fin de sa phrase. et forcément, alors qu’elle parle elle aussi, dans un cercle de connaissances qui jouxte son petit conciliabule, elle le voit aussi. james avale sa gorgée, presque de travers, le mécontentement s’immisce sur ses traits, tandis qu’il peine à recouvrer ses idées. aspen, à cette époque de l’année, bien sûr… l’on m’a murmuré cependant que red lake devenait très à la mode. il n’en a strictement rien à foutre des stations de ski et de leur cote, il peine à ne pas la voir, elle occupe tout son champ de vision désormais, et son sourire se fêle, devient usurpé.

manège grippé. mon rôle me file entre les doigts. parce qu’il fallait que tu sois là ce soir, alors que je fais mes grands débuts dans un monde auquel j’aspire et que j’exècre en même temps. il fallait que tu viennes encore, me rappeler cette sentence qui menace mes élans, les brise, les empêche. il fallait que tu sois là pour voir, peut-être, te douter sûrement, que si je viens en personne jusqu’à la lumière, pour m’y baigner, pour m’y oublier, c’est pour la dessiner dans des accents plus froids. dans des tonalités plus sombres. aussi sombres que ces derniers mots qui furent les nôtres, il y a une semaine seulement.

sa blessure à l’arcade le démange. ça n’est pas encore totalement cicatrisé, ça lui donne des allures de mauvais garçon, ce qu’il est en réalité, malgré son costume parfait, malgré son sourire éclatant. et ses mots doucereux qui quittent ses lèvres avec facilité. elsa tourne son regard dans la même direction, il doit y avoir trop de magnétisme pour qu’elle ignore la direction de ses attentions. elle sourit et s’exclame, reconfigurant la petite troupe en un cercle unique d’un seul pas qu’il ne parvient ni à empêcher ni à contraindre. alix ! ma chère, c’est une soirée extraordinaire que vous nous avez préparée. une fois encore. pardon ? james toussote cette fois-ci, il peine à comprendre avant de réaliser. c’est pire que ce qu’il croyait. il se souvient de ce travail qu’elle a choisi, cette identité qu’elle usurpe encore aujourd’hui. il peine à ne pas ricaner, alors qu’il renchérit, un timbre de miel qui masque des lames acérées, déjà brandies pour la repousser : madame romani a un talent certain, il faut le lui reconnaître. romani. il appuie, fortement, comme pour lui rappeler cette identité qui l'insupporte, la renvoyer dans son monde pour qu’elle ne vienne en aucun cas déranger le sien. pas encore. pas déjà.

tu le sais, tu le vois, je suis ici aussi décalé que tu l'es. depuis toujours nos mondes se connectent, ils s'appartiennent, se quittent, se cherchent. face au passé idolâtre, le présent est incertain. surtout quand ton présent devient le mien.
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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Mer 9 Déc - 20:57


◐ ◐ ◐  
{ face au parfait idolâtre,
le présent est incertain }
crédit/ tumblr ☾ w/@James Marlowe
Prunelles rivées sur son propre reflet, elle observe l’image qui lui est donnée. Il ne s’agit ni de son minois impeccablement maquillé, ni des ses opales sombres qui ont perdu toute clarté. Ni même de la robe griffée d’un grand créateur milanais. Non, c’est sur son cou que son regard est porté. Les marques laissées par Ezio sont encore visibles. Presque imperceptibles, pour le commun des mortels, Alix ne voit qu’elles. Et c’est ce qu’ils verront, tous ceux qui seront à cette soirée mondaine. Ces réceptions où chacun est scruté, analysé, décrypté de la tête aux pieds. Même celle qui n’est qu’à l’origine de la fête, même elle, l’organisatrice événementielle. Le corps qui approche de sa commode, elle décide de chercher quelques instants à l’intérieur, le bijou qui saura masquer les empreintes violacées autour de son cou. C’est sur un collier de perles qu’elle jette son dévolu. Suffisamment impressionnant pour masquer les dernières traces d’ecchymose que le maquillage n’a pas su voiler. Un soupir échappé, elle se sent prête, tout du moins physiquement, pour cette soirée.

Le cœur à la dérive,
l’âme complètement vide,
et ta vie tout entière en déséquilibre.


Elle n’a pas la moindre envie d’être présente ce soir. Tout son être en perdition, elle est incapable de s’amuser, encore moins dans une telle réception. Ici, tout n’est que faux-semblants, tout n’est qu’apparences. Elle va devoir faire mine d’apprécier la fête qu’elle a elle-même préparée, alors que tout en elle la supplie de ne pas y aller. Mais elle n’a pas le choix, Alix, c’est son métier. L’un des rares aspects de sa vie qu’elle peut encore contrôler. Ce n’est plus le cas de sa famille, sans sa fille. Plus le cas de son couple, depuis ce qui est arrivé avec son mari. Plus le cas, pour rien du tout, sans Flora. À une période de sa vie où elle submergée par l’obscurité, elle va devoir briller. Comme ils brillent tous, à ces soirées. Nouveau soupir, à peine partie. Le chauffeur conduit à son goût beaucoup trop vite. Elle aurait voulu qu’il ne s’arrête pas devant cet immense hôtel qui respire le luxe et le vice.

Qu’il poursuive son chemin, et l’emmène loin.

Le plus loin possible de cette vie.

C’est avec un courage – ou une résignation – dont elle ne faiblit pas que la louve pénètre les lieux. En avance, bien entendu, elle doit vérifier que tout se déroule correctement. C’est le cas. L’autorité de la fille Ferreira est aussi valable quand elle porte son statut d’organisatrice reconnue. Pointilleuse et perfectionniste, elle a la réputation de faire attention aux moindres détails pour que tout soit exactement comme elle l’a voulu. Les roses vaporeuses et délicates sur les tables, les quelques scintillements ici et là. Toutes les parues dorées laissent déjà entrevoir un esprit de fin d’année qui tend déjà à s’approcher. Une pensée sombre qui submerge Alix, pour le premier Noël sans sa fille. Gorge nouée, elle évacue ce songe de son esprit tourmenté, pour se focaliser sur les derniers préparatifs avant que ne débute la soirée. Les minutes qui suivent défilent rapidement,
et, enfin, le show commence.

Le sourire sur les lèvres,
mais la lueur assombrie au fond de ses prunelles,
elle est éteinte, Alix, même en pleine lumière.

Elle a besoin de dix, vingt minutes, peut-être, pour se détendre enfin. Et trois coupes de vin. Elle tente de s’arrêter, l’alcool est devenu ces derniers jours un refuge auquel elle ne devrait pas s’habituer. C’est avec une coupe de champagne qu’elle poursuit ses allers et venues. En pleine conversation avec un chef d’entreprise qui ne semble pas même savoir pour quelle œuvre de charité a été organisée la réception, l’âme torturée maintient le masque à la perfection. Professionnelle et charmante, chaleureuse et courtoise, elle agit comme l’organisatrice qu’elle a toujours été. Et les minutes défilent un peu plus, les heures aussi. Jusqu’à ce qu’elle le reconnaisse, lui.

James,
que fais-tu ici,
loin de l’obscurité qui t’anime,
loin des travers qui te font vivre,
loin de tous tes crimes,

James,
que fais-tu ici,
dans ce monde que tu as tant honni,
dans cette vie que tu méprises,
devant l’amour de ta vie,
devenue ta pire ennemie ?


Elle ne devrait pas être aussi stupéfaite de reconnaître son visage. Elle a lu les noms de la liste donnée par les organisateurs, elle a découvert le sien, non sans comprendre. James Marlowe, entre un politicien véreux et une créatrice en vogue. Elle aurait pu sourire, Alix, mais c’est le trouble qui l’a envahie. Le trouble qui est revenu, à nouveau, maintenant qu’elle peut le constater de ses propres iris. La vérité. La vérité, c’est qu’elle ne pensait pas qu’il viendrait. Elle ne pensait pas qu’un tel événement pouvait réellement l’intéresser. Si, peut-être, l’acquisition récente de ce casino déjà adulé lui a certainement ouvert des portes dorées, elle aurait cru qu’il en resterait éloigné. Plus surprise, alors, de le voir apparaître que d’avoir reconnu son nom quelques semaines auparavant. Toujours sur le qui-vive, la louve aguerrie ne peut pas douter, pas une seconde, qu’il y a quelque chose qu’elle ignore. Une information. Une raison. Une explication qui justifierait la présence de James Marlowe à la plus mondaine des réceptions. Mais elle détourne ses opales et tente, vainement, de se focaliser sur sa concentration.

Oublier sa présence,
oublier son nom,
oublier cet homme,

autant dire,
mission impossible.

L’âme en peine croise, malgré elle, ses prunelles. Ses grands océans qui l’ont tant de fois caressé. Mais les vagues ont basculé, l’écume s’est échouée, comme leur amour s’est brisé. Elle voudrait tant ne voir, à cet instant, qu’un rival. Que l’ennemi qu’elle veut atteindre, celui qu’elle veut vaincre. Ce sont des souvenirs autrement plus douloureux qui la submergent. Des souvenirs de lui et elle. Puis, tout s’enchaîne. Elsa, elle arrive trop vite, la pousse à le retrouver, lui. « Bonsoir Elsa. Je suis heureuse que vous passiez une bonne soirée. » elle lui sourit, avec courtoisie. Le sourire fêlé, d’un cœur abîmé. Tout, en elle, voudrait disparaître. Et ce n’est même pas la faute de James. Lui, n’est qu’un trouble-fête, une raison de plus que cette soirée s’achève. Si elle a surpris le trouble dans les azurs de son premier amour, elle décèle plus encore les lames dans sa voix. Il semble insister sur son nom, celui qu’elle porte. Comme un rappel de celui qui sait, combien elle drape son identité. L’élégance italienne masque bien mal la famille de laquelle elle vient. Enfin, pour la première fois, c’est sur lui que l’ébène pose son regard. Le costume impeccable, l’allure fière. Le genre d’homme qui aurait pu lui plaire… si elle le rencontrait ce soir. Si elle ne savait pas déjà, tout ce dont il est capable. « Merci pour le compliment. » elle déclare, le timbre plus froid qu’elle ne le devrait. Elle ne sait pas si bien faire semblant, pas avec lui dans les parages. Lui qu’elle observe, encore, jusqu’à apercevoir la blessure à l’arcade, non sans mal. Il aura beau enfiler un costume parfait, modeler son sourire pour le rendre doucereux à souhait. Il n’est pas à sa place dans cet endroit. Ou peut-être qu’elle refuse beaucoup trop l’idée, Alix, de le voir là. « Vous devriez prendre sa carte, James. Peut-être auriez-vous besoin de son aide pour un événement pour votre casino. » hum, bien entendu.

Bordel, James,

Que fais-tu là ?
Tu ne penses pas en avoir fait suffisamment comme ça ?



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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Ven 11 Déc - 13:56


face au passé idolâtre, le présent est incertain
@alix romani

les pulsions se combattent. deux instincts opposés, destruction et protection s’entremêlent pour donner à james une très parfaite solennité. comme toujours avec elle, comme depuis l’origine s’il réfléchit bien, il ne sait lui porter offense dès lors qu’il voit ses prunelles trembler. habitée par le vide, éternelle endeuillée, il n’est pas capable de mordre, de venir entailler le masque qu’elle maintient avec beaucoup de difficulté. la même façon de prétendre, la même façon de tenir, face à la tragédie qui cherche à la briser, la fierté comme seule flamme qui demeure. si james a l’impression de ne plus qu’être cette image parfaite qui s’appose difficilement sur la déchéance et la monstruosité, il reconnaît en elle la même appétence, celle qui vous invite avec prégnance à la disparition. son regard s’égare longuement sur ses atours, avant même qu’elle n’ose enfin relever la tête et l’affronter. la robe de créateur qu’elle a choisie la pare, la fige dans une splendeur étudiée, mais sa magnificence est ailleurs. dans ce qu’elle retient, dans ce qu’elle enferme, avec fébrilité. il ne lui sourit pas mais les confidences se retracent, retournent langoureusement se lover tout contre son souffle qui s’allonge. ce qu’il fait ici, la triste réalité de ses machinations, tout cela se distance dans la seconde qui accompagne le moment où il comprend qu’elle a organisé toute cette soirée. c’est venir pénétrer son univers sans y avoir été véritablement convié. une part de lui traverse cette jubilation malsaine, comme s’il s’apprêtait à la piéger. mais sa conscience se frustre de cette déconvenue. ses yeux deviennent plus intenses encore, avant qu’elle ne les fuit.

la même mesure, répétée jusqu’à n’en plus pouvoir. est-ce donc là notre seule éternité désormais ? ce regard qui s’accroche, et puis qui se détourne, pour se mirer dans le vide que nous détenons entre nos poings fermés ? la lumière nous frôle mais jamais elle ne vient nous couronner. tu as beau apparaître ici, tu ne leur appartiens pas. tu as essayé, je le sais, mais désormais tu ne peux que contempler l’échec et le ressentir dans les replis de ton crâne. le ressentir te consumer.

il tente de maintenir le rythme qu’il aura choisi, sur l’échange qui s’amorce bien malgré lui. la peste soit d’elsa et de ses élans frivoles qui viennent déchirer les échos doucereux de ces ailleurs que james recouvrait peu à peu. le sourire d’alix est faux, celui de james est menteur. la réalité se dissout dans une sorte de précipitation, sans que ni lui ni elle ne puisse la retenir, l’empêcher de tomber. les mots d’elsa sont étrangers, langage qu’il doit se forcer à se réapproprier pour pouvoir paraître autrement qu’un imbécile qui demeurerait mutique au milieu des convives. il cherche déjà, comment fuir la louve ou comment l’isoler, il ne sait pas trop ce qu’il souhaite. tout ce qu’il devrait faire, c’est tourner les talons, les abandonner à leur conversation sans intérêt, se placer à proximité de trent jusqu’à ce qu’il déambule vers son rendez-vous éventé. mais le futur sénateur n’est plus vraiment sa priorité. ce constat l’accable, il ressent une fatigue étrange s’insinuer dans ses muscles, comme s’il était fourbu d’avoir bien trop lutté. il faut dire qu’elle ne quitte plus beaucoup ses pensées depuis qu’elle s’est invitée dans sa sphère. la froideur qu’il lui oppose lui apparaît médiocre, il ne va pas au bout de sa démonstration et les remerciements contenus qu’elle lui rend sont pire que ses injures. le visage de james se ferme plus encore, alors que son sourire continue de mentir, sans jamais venir châtoyer dans ses iris verts.

immensité navrée, les échos des souvenirs tels des funambules. ils arpentent des steppes abandonnées, voient des décors détruits qui continuent de se désunir dans le néant qui nous aura happé. je n’ai pas envie de te retrouver. pourtant, chaque seconde tend à me détromper. t’abandonner à ton jeu plein de fadeur me paraît impossible, et je te maudis plus encore de m’y inviter. tu sais que me fuir conduit toujours mon intérêt jusqu’à toi. ça a été mon premier réflexe autrefois, de ne pas te laisser échapper.

quelle bonne idée, elsa, je vois que vous avez toujours une grande clairvoyance. une gorgée, afin de faire passer l’envie de ricaner méchamment, ce qui viendrait mettre un grand coup, et fêler l’image qu’il tient tant à arborer. avouez, alix, que cela vous changerait un peu, de côtoyer un autre milieu. un milieu qui ne vous est pas du tout familier. son autre sourcil, celui qui n’a subi aucun outrage, s’arque comme pour la provoquer. qu’elle abandonne quelques secondes l’apathie dans laquelle elle se tient et qui ne lui ressemble en rien. alors, alors, ne vas-tu pas me rejoindre dans les faux semblants qui nous restent ? le seul abandon que l’on saura trouver, ce soir ? le mensonge que l’on a appris à tisser, toi et moi, pour que personne ne sache. jamais, jamais. les blessures qu’ils nous a fallu maquiller ? l’oeil de james s’attarde sur sa gorge, le collier de perle qui semble l’étrangler. quelque chose murmure dans son esprit, comme une suspicion qu’il n’interprète pas encore, qui embrume ses idées. quelque chose dénote, alix n’a jamais aimé les bijoux aussi imposants, ceux qui n’ont pas la distinction suffisante pour accompagner ses allures graciles. c’est bien trop… même dans le rôle qu’elle a choisi d’emprunter. à moins qu’il ne la connaisse plus tant que cela.

pourtant, pourtant, tu le vis comme moi, l’absolu de nos rencontres répétées. cette envie de détruire, ce besoin irrépressible de protéger les bribes de ces souvenirs aujourd’hui indécents. pourtant, pourtant, tu le sais comme moi, le seul abandon qui soit, c’est celui que nous nous sommes juré.
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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Sam 12 Déc - 21:42


◐ ◐ ◐  
{ face au parfait idolâtre,
le présent est incertain }
crédit/ tumblr ☾ w/@James Marlowe
Plaie ouverte sur le passé,
un amour annihilé,
l’attachement impossible à nier,
douleur ravivée,
impossible à cicatriser.

L’agacement.
C’est ce qu’elle devrait ressentir en ce moment.
C’est ce qu’elle devrait éprouver devant sa présence.
Lui, l’homme d’une autre vie. Lui, l’amour devenu ennemi. Elle devrait être irritée de se retrouver devant ce visage beaucoup trop de fois admiré. Mais il y a juste ce poids qui l’étreint, le poids de tous les sentiments accumulés, le poids de tous ces souvenirs dont elle est incapable de se débarrasser. Il a été, James, celui avec lequel elle imaginait terminer sa vie. Une vie loin de ces abysses, loin de ce monde terrible, et des démons qui l’ont envahi. Mais elle se retrouve plongée à nouveau, tête la première, dans l’abîme. Elle s’est rapprochée des frontières qu’elle avait réussi à franchir, elle s’est avancée un peu plus proche des limites, jusqu’à tomber du précipice.

L’enfer, elle y est finalement, Alix,
comme si c’était écrit,
comme un destin maudit,
comme une malédiction impossible à fuir.

L’enfer, elle y est bien finalement, Alix,
mais plus avec lui,
pas sans lui non plus,

contre lui.

C’est le pire qui arrive. Les guerres qu’elle voulait éviter, l’obscurité qui l’a tant effrayée. Tout ce à quoi elle a tenté d’échapper, Alix. C’est elle, tortueuse ironie d’un destin sadique, c’est elle qui est en train de le provoquer. Elle sème le chaos chez les Ferreira, sûrement aussi chez les Marlowe. Elle sème le chaos, partout où elle passe. Et maintenant. Maintenant, même dans ces lieux qui lui ont toujours parus si sûrs, même ici, elle se sent menacée.
Menacée par lui, James,
celui qui l’aurait protégée de tout, dans un passé pas si lointain.
Le calme qu’elle tient à garder, dans cette assurance maîtrisée. Elle conserve la couronne de son nom même quand il lui rappelle qu’elle porte celui d’un autre. Un qui n’est pas comme lui, pas comme eux, pas un ange déchu que les dieux méprisent. Un qui ne vient pas de cet univers obscur, mais qui manque de la détruire, lui aussi. Les pupilles noires, plus noires encore que d’ordinaire, effacent toute lueur de vie. Autant que les émeraudes de James dans lesquelles aucune étoile ne scintille.

Oh James,
tu peux leur offrir ton sourire aux dents parfaitement blanches,
je devinerais les crocs qui s’y cachent aisément,
tu peux jouer au gendre idéal autant que tu le voudras,
tu peux les duper, mille fois,
je te connais, moi.


Elle le connaît. Mais oublie, peut-être, combien lui aussi la connaît. Il n’est sûrement pas atteint par son jeu de comédienne, par son rôle d’organisatrice de la fête. C’est un fragment de sa vie qu’elle a pu apprécier, Alix, mais elle a du mal à se souvenir ce qui l’y a attirée. Comme si, elle avait oublié. Oublié ce qu’elle aimait, dans la normalité. Oublié ce qu’elle aimait, dans sa vie dorée. Déchue entre les ténèbres et la lumière, l’âme en perdition est prise au piège. Alix, si paradoxale. Alix, si contradictoire. Alix, destinée au purgatoire. Mais il n’est pas question de sa propre fatalité à ce moment précis. Non, elle pense surtout à lui. James, que fais-tu ici ? La torturer un peu plus, sans doute. Se délecter la fébrilité d’une âme brisée, pour mieux l’enfoncer, pour mieux la malmener. Seulement la louve a décelé la surprise trop réelle dans ses prunelles pour être feinte. Il ne s’attendait pas à la trouver dans cette réception mondaine. Encore moins à la découvrir organisatrice de la fête. Alors elle suppose, peut-être à tort, être loin de ses intentions. Il y a, quelque part dans son esprit génie, de toutes autres malversations. Essaierait-il de lever la tête de son enfer sous terre, pour venir frôler les étoiles maudites du monde d’en haut ? Essaierait-il d’obtenir plus de pouvoir, plus de puissance ? Elle imagine déjà son paternel se retourner dans sa tombe devant un sort qu’il aurait qualifié de funeste. Mais James, il est différent de son père. Il est différent des autres, il est… à part. Capable de grandes choses, du plus grandiose… dans le meilleur comme dans le pire. Alix, pour avoir trop espéré le meilleur, ne relèvera plus que le pire. « Oh, et de quel milieu s’agit-il donc ? La boxe, peut-être ? » le poison s’échappe de ses lippes, toxine facile, devant la blessure à son sourcil. Elle a vu, Alix, elle a vu et envisage déjà mille manières qu’il a eu de l’obtenir. « Je suis navrée, je me souviens du nom de chaque invité mais je ne sais pas toujours ce qu’ils font dans la vie. » elle ajoute, faussement désolée, pour une pique des plus intentionnelles. Elle a conscience de jouer à un jeu dangereux, ici, avec lui. Elle réalise bien qu’elle devrait éviter de provoquer davantage une tension qui pulse déjà dans leurs veines. Ses émotions, elle a toujours eu du mal à les contrôler. Elle a seulement appris à les voiler, au fil des années, au fil aussi de toutes ces soirées. Seulement, ici face à lui, elle a la sensation de redevenir cette gamine trop impulsive. Du mal à ne pas sortir les griffes.

Peut-être car c’est tout ce qui me reste de toi,
des fragments de colère et d’émoi,
des sentiments galvaudés,
des souvenirs inoubliés,
des amours détruites,
mais qui continuent,
encore et encore de nous construire,
comme si nos vies refusaient de se démêler,
comme si nos histoires n’en étaient qu’une seule en réalité.


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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Dim 13 Déc - 19:11


face au passé idolâtre, le présent est incertain
@alix romani

combien de fois se l’est-il demandé ? combien de temps ce voeu pieu s’est-il invité en grand secret dans ses insomnies ? il se le disait ainsi, surtout juste après qu’elle l’ait quitté. qu’il la reverrait par hasard, en déchirant le rideau de la normalité. il s’inviterait dans les soirées, toutes ces mondanités qu’il avait fuies, auxquelles il avait renoncé, pour plaire à isaac, pour devenir son plus digne bras armé. il la trouverait dans les songes de ces autres hommes, verraient par leur regards son indéniable transformation, reconnaitrait dans leur désir l’image à peine effleurée de cette femme qu’elle souhaitait devenir. un hasard, rien qu’un, au détour d’une conversation. il apprendrait alors quel homme elle a choisi pour l’accompagner au travers d’un destin dont il n’avait pas voulu, une autre marionnette pour ses jeux de pouvoir. et il se contenterait de les voir, côte à côte, de la dévisager dans la seconde que le hasard aura su tracer, rien que pour eux. ton suspendu hors du temps. puis tout le silence. tout le silence pour enfouir une dernière fois les sentiments. il pourrait lui sourire, une toute dernière fois, et tourner les talons. la voir heureuse ailleurs et comprendre ainsi que le sacrifice, et son lot de douleur, n’aura pas été vain. juste une fois, juste un hasard avec toi. comme ce soir, n’est-ce pas ? nous souvenir d’autres âges et les balayer d’un revers de la main, nous en débarrasser comme l’on abandonne une habitude, délicate, trop délicate pour la conserver sans que la vie ne la froisse. la brise, la déprave. juste une fois, rien qu’ainsi, à l’orée de tes opales sombres, découvrir ton univers et s'enorgueillir de ne pas en faire partie. d’avoir offert cette liberté pour que tu y convoles, que tu t’en éprennes pour te parfaire. te sublimer. joyau brut, enfin parfaitement taillé. juste une dernière fois, alix.

mais il ne l’a jamais croisée. il a tout fait pour au contraire quitter peu à peu le monde qu’elle voulait embrasser, quitter cette vie qui n’avait rien pour lui si ce n’est l’amertume de l’inachevé. imperfection gravée dans une autre réalité, rien à conquérir, à violenter dans l’existence de ceux qui se contentent de ce qu’on leur donne. dans le monde de james, il faut prendre, prendre ou détruire. il n’y a pas d’entre deux, pas de douceur, pas de place pour les regards perdus qu’elle avait, parfois, quand elle imaginait un après. pas de place pour elle, pour eux, pour ce qu’ils étaient. non il ne l’a jamais croisée jusqu’à ce soir, au milieu de tant de témoins, de tant d’âmes qui n’y comprennent rien. à ce qu’ils auraient pu devenir, à ce qu’ils auraient pu élever pour tous les dominer.

à son bras, la solitude, aucun homme dans sa sphère pour la couvrir d’amour ou de désir. aucun regard d’amant pour comprendre ce qu’elle a su achever. parce qu’elle s’est trompée, et lui aussi, quelque part. le drame dorénavant rencontré, la normalité qu’elle cherche à étreindre n’est plus que cendres, terre profanée de la famille qu’elle cherchait à construire, en dehors de son nom. reine oubliée, sous le poids d’un quotidien que quelqu’un est venu lui arracher. il aurait tout fait… il aurait tout fait pour qu’elle le conserve. même si ses rêves étranges cherchaient parfois à l’enchaîner, il sait qu’il l’aurait préservée de tout, de lui surtout. de cette pente toujours plus dangereuse qu’il dévalait, sans même s’en apercevoir. et au bord de laquelle elle le retenait, en étant là, présente, affolante dans sa volonté de les sortir des ténèbres dans lesquels il s’enfonçait. nous y sommes. tu le sais. nous sommes en train de nous y noyer. ils ne le savent pas, tout autour, mais toi tu en es si consciente que tu n’oses même plus me dévisager.

les échos des mots, des accusations, cela tourne dans la tête de james à l’en rendre malade. son verre est vide et il est sûr que vu le côté très bourgeois de ces festivités, il ne peut s’éloigner de son masque de perfection en s’allumant nonchalamment une morley, histoire de cracher sa fumée et ses songes acides dans la tronche d’elsa. ça ne se fait pas. elle les observe d’ailleurs, son goût pour les quolibets que certains par ici peuvent s’échanger n’a pas de limite sans doute. on ne fréquente pas la haute société sans se gausser des petits malheurs des autres. james a de plus en plus de mal à se contrôler, ses prunelles la toisent, malgré lui, comme s’il saisissait au vol les pensées qu’elle écartèle pour y puiser une once de vérité. qu’est-il venu faire là, est-ce pour elle ? est-ce pour toi ? non, non. j’ai oublié pourquoi, depuis que tu es là. j’aurais aimé tu sais. j’aurais aimé te retrouver un jour, comme je l’avais imaginé, heureuse, épanouie, fierté d'idole sans aucune déchéance sur tes traits. mais je ne vois que ça. je ne vois que toi, et ce vide qui t’accable, ce vide dont tu m’as parlé. et que je ressens me happer à mon tour. depuis des jours…

elle déjoue ses attaques, reine pas encore totalement déchue, les griffes acérées sont toujours promptes à s’enfoncer dans la chair des ennemis. et c’est tout ce qu’il est pour elle, c’est ce qu’elle lui a dit. la blessure qu’il n’a pas particulièrement cherché à maquiller ne lui échappe guère, le trait est acéré, immédiat. james mord l’intérieur de ses joues pour éviter de réagir trop spontanément. le ton est malgré tous ses efforts bien plus virulent qu'il ne le voudrait. c’est pourtant la clef du pouvoir que de savoir ce que chacun entreprend. mais peut-être est-ce là une notion qui vous est totalement inaccessible. il la regarde depuis ses hauteurs, cherche à la rabaisser et sait toutefois qu’il serait incapable d’y parvenir. elle rayonne. dans le néant qu’elle apprivoise, malgré le froid de sa douleur, on ne voit qu’elle. il ne voit qu’elle. il repose son verre un peu trop sèchement sur le plateau d’un serveur qui vient couper leur très mignonne conversation. il devrait partir. là. maintenant. il jette un regard rapide, et presque mauvais à trent qui n’a toujours pas bougé et qui ricane comme un abruti avec un autre convive. il ne partira pas maintenant, il doit faire son discours au début du repas, puis il fera forcément honneur à sa table. il s’excusera peut-être ensuite sous un vague prétexte juste avant le dessert, quand chacun commence à sentir que le temps s’allonge, qu’il sera bientôt l'heure de partir, mais que l'interlude pourrait s'éterniser. c'est le grand moment des chaises musicales, des tractations, des confidences. des désirs dérobés. des plaisirs débauchés. ça lui est arrivé, oui, de traîner quelqu'un dans les coulisses d'une salle comme celle-ci, pour oublier ce goût de perdition sur la langue, dès qu'il faut se confronter à tous ces menteurs et devenir l'un d'entre eux.

james revient à alix, avec une vigueur renouvelée. il demeure planté-là, malgré toutes les alarmes qui retentissent en lui. partir. la fuir. l’abandonner à sa triste réalité. incapable de le faire, il rend morsure pour morsure : pardonnez-moi, je ne voulais pas sous-entendre que vos aspirations étaient… limitées. après tout, chacun doit connaître sa place j’imagine. son sourire se dessine méchamment, elsa n’en perd plus une miette à présent. et il se maudit de céder aux appels de la vindicte quand il connaît les facilités qu’alix avait parfois à l’y traîner, quand elle souhaitait tant le faire réagir. qu’il délivre enfin les secrets de ses pensées. c’est si facile pour toi, de venir me heurter. nous prémunir l’un de l’autre, voilà ce que nous avons oublié d'entreprendre. qu’avions nous à y gagner ? quand tu étais épanouie sous l’éclat du jour, et que j’apprenais à rayonner dans les replis de la nuit ? deux mondes qui ne pouvaient plus se rencontrer. impossible fracas désormais. parce que la frontière est tombée, et que nous ne parviendrons plus jamais à suffisamment nous leurrer pour l’élever de nouveau. l'entre-deux est infâme, plein de ce néant, agonie délectable. où nous plongeons, lentement. encore. et encore.
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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Mer 16 Déc - 22:58


◐ ◐ ◐  
{ face au parfait idolâtre,
le présent est incertain }
crédit/ tumblr ☾ w/@James Marlowe
Il y a tant de choses que tu ne sais pas,
des vérités que je ne te dirais pas,
toutes les fois où j’ai pensé à toi,
toutes les fois où je me suis demandé,
ce que tu faisais,
où tu étais,
ce qui était si important pour toi,
pour que tu le choisisses à moi.

Il y a tant de fois,
où je me suis surprise à espérer,
que tu reviendrais me chercher,
que tu me convaincrais,
de revenir à tes côtés.

Il y a tant de fois,
où j’ai retenu l’envie,
celle de revenir,
celle de t’appartenir,
sans plus chercher à fuir.


Elle ne l’admettrait jamais, Alix. Tout ce manque dans sa poitrine, cette douleur qui frémissait à chaque battement dans sa cage thoracique. Elle ne l’admettrait jamais, parce que c’est elle, plus que le contraire, qui l’a abandonné. Mais peut-être qu’elle espérait. Qu’il laisse tout tomber, peut-être, pour elle. Ou bien, qu’il la supplie de revenir dans les ténèbres. Peut-être a-t-elle surévalué l’amour qui les unissait. Elle non plus, elle n’est pas revenue, jamais. Tout le gâchis de ces sentiments égarés, toute la désuétude dans laquelle ils se sont engouffrés. Tous les remords et les regrets. Ils reviennent, de plus belle, au beau milieu d’une soirée mondaine. Au dernier endroit où elle devrait se laisser à penser au couple qu’ils formaient, elle se voit contrainte de subir tous les souvenirs éclipsés. Peut-être y-a-t-il un peu de son mariage avec Ezio qui prend l’eau. Mais c’est loin d’être la seule cause.

Il s’avère que c’est une torture de le voir ici,
dans la lumière où il a refusé de la suivre,
dans la hauteur qu’il n’a pas voulu choisir,
celle qui l’a séparée de lui,
elle l’y retrouve, justement, ici,
ici, bordel, ici.

Comment peut-il venir,
là où il n’a pas voulu la suivre ?

Maudite fierté mal-placée, un putain d’égo surdimensionné. Les travers de la princesse des ténèbres à qui personne n’a jamais rien refusé. À qui tous les caprices ont toujours cédé. Même quand elle s’est exilée, personne ne lui en a voulu, jamais. Ou bien la rancœur est édulcorée, comme avec Milo dont elle l’a devinée, bien plus qu’elle ne subi, lui qui n’a jamais su lui dire ce qu’il a éprouvé, quand elle est partie. Non, Alix, on ne lui dit pas non. On ne lui refuse rien. Il n’est jamais le seul à l’avoir fait, James. C’est ce qui rend son souvenir si amer. Elle n’a pas choisi de le perdre. Elle a juste choisi de partir, en croyant trop mal, qu’il allait la suivre. Rancune adoucie par les années qui filent, par l’arrivée aussi, d’un autre homme dans sa vie. Mais la rancune revient, fébrile, mais bien réelle. Elle revient quand elle le voit à une de ces maudites soirées mondaines. Alix, à cet instant, elle a oublié cette guerre. C’est la mélancolie acerbe d’un palpitant trop amer qui la submerge. Quelque part, dans les flots de détresse et de douleur, les sentiments disparates d’un cœur qui se meurt.

Et la haine,
brille de mille feux dans tes prunelles,
pour mieux masquer tes faiblesses,
face à lui,
encore lui,
James.



Noirceur dans les orbes qui le surplombent, la même obscurité livide dans ses émeraudes. Consciente des émotions qui l’animent, la louve sort les griffes. Prête à tout, pour l’atteindre, lui. Prête à tout, pour le vaincre, lui. C’est là un combat qu’elle ne devrait pas mener. Loin de l’hérésie magistrale qu’elle lui a promis, la joute verbale qui se poursuit est de pacotilles. Suffisamment pour étayer l’intérêt des autres convives, mais bien trop maigre consolation pour la ténébreuse aux envies assassines. Mais la vulnérabilité qu’elle s’est accordée, lors de leur dernière rencontre, Alix ne se l’est pas pardonnée. Elle a été faible. Faible face à James. Faible face au dernier homme avec lequel elle devrait l’être sur Terre. De quelques piques, elle lui rappelle son hégémonie. Ici, face à elle, il n’est rien. Seulement l’amour cendré n’a jamais si facilement plié. C’est peut-être ce qu’elle souhaite en vérité, le faire sortir de ses gonds, le pulvériser. Lui ôter cette image lisse et sublimée, de cet homme qu’il ne sera jamais. Cet homme qu’il a refusé d’être à ses côtés. Mais le prince des ténèbres, sait se montrer cruel. Lui aussi. À son tour, il la pique. Les phalanges délicates se referment un peu trop fort contre la coupe en cristal. Main frêle qui pourrait le mettre à terre, si seulement elle en avait une occasion, rien qu’une seconde. Il continue sur sa lancée, fier de lui sans doute, d’avoir réussi à lui couper le clapet. Elle décèle dans ses derniers mots une insinuation à double tranchant. Pour elle. Elle qui n’a jamais été capable de choisir complètement entre l’ombre et la lumière. Il n’y a que sa voix pour se battre, la répartie au goût d’autrefois. « Certaines personnes ne savent visiblement pas rester à leur place. » cette fois, les paroles s’échappent. Trop claires pour que le sous-entendu se perde.

James, pourquoi ? Pourquoi es-tu là, bordel ?

La sanguine ne s’est pas contrôlée. Si la glace est de mise à ces soirées, elle a laissé entrevoir malgré elle le feu susceptible de l’habiter. Celui qu’elle s’obstine à réfréner, plus encore quand les émotions deviennent trop difficiles à encaisser. Alix, elle a oublié son rôle, un bref instant. Il est meilleur comédien qu’elle, visiblement. Ou peut-être que tout commence à s’émietter. Peut-être qu’elle sent qu’elle est en train de s’effriter, Alix. Elle perd trop facilement son masque face à lui. Si loin de se douter des vérités qui se jouent, ici, devant elle, cette chère Elsa reprend dans une tentative de calmer les esprits. « James vient d’ouvrir un casino, le Sinners. Magnifique endroit, d’ailleurs. » Alix entrouvre les lippes, instantanément, prête à rétorquer. Mais elle les referme, subtilement, pour reprendre finalement. « Ça me revient. Magnifique, oui. J’ai pu le constater de mes propres yeux. » elle est agacée, Alix, et se sait incapable de le cacher. Le pétillant qu’elle porte à ses lèvres, elle en boit une profonde gorgée. « Je vous demande pardon, je vais vérifier que tout se passe bien de l’autre côté des festivités. Passez une très belle soirée. » elle les contemple, tour à tour, le sourire courtois de celle qui a repris contenance. Mais déjà trop tard. Elle se déteste, elle se déteste encore plus qu’elle ne haït James. La silhouette fine se déplace avec agilité auprès des autres convives, juste, juste pour s’éloigner de lui. Prête à rejoindre les cuisines, vérifier la suite des préparatifs. Tout plutôt que continuer ce petit jeu malsain avec James. Ce jeu qu’elle a initié elle-même.

Si tu crois que c’est facile,
si tu crois que je m’amuse,
si tu crois que je m’éclate, ici,
avec toi comme compagnie,

tu es si loin de la vérité,
si loin de savoir tout ce que je voudrais te balancer,
toute cette aversion que j’aurais été incapable de garder,

si tu savais, James, tout ce que je peux te détester,
si tu savais, James, tout ce que t’es en train de me tuer.



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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Dim 20 Déc - 0:01


face au passé idolâtre, le présent est incertain
@alix romani

alors pourquoi ? pourquoi tu ne veux pas avouer, ce que je lis sur ton front contrarié ? ce qui frôle tes lèvres avec toute l’indécence du passé ? pourquoi tu ne veux pas me dire ce que j’attends, et qui pourrait changer, et le terme de notre guerre et l’effroi dans nos pensées. à chaque fois que nous nous croisons. à chaque fois, la même oraison, sur notre passé l’outrage du présent abandonné. balancé comme l’aveu que nous ne parvenons pas à silencer. il est partout, partout. nous nous sommes trompés. cette réalité que tu souhaitais, j’aurais pu, oui, j’aurais pu la parcourir à tes côtés.

alors que la foule des indiscrets les enserre, il ne peut que sentir les frimas de la contrariété, monter dans sa gorge, faire trembler ses certitudes pour mieux les écrouler. toute la moquerie hautaine qu’il emploie à son endroit, c’est celle qu’il n’a pas pu étancher au moment de leur rupture, celle qu’il n’a pas pu lui opposer alors qu’elle lui balançait ces certitudes au faciès disgracieux d’ultimatum. james n’est pas un homme que l’on contraint, à l’époque, aujourd’hui, cela n’a pas changé, il décide des tourments qu’il peut laisser entrer. et repousse tous les autres. il est trop tard, bien trop tard pour reculer désormais, pour venir arracher à sa bouche l’aveu qu’il aimerait tant recueillir, avant de l’enfouir, au plus profond de lui. alors il a le triomphe mauvais, cette certitude qui donne à son visage autant de cette beauté placide qu’on lui reconnaît volontiers, comme s’il avait toujours été promis à la une des magazines, image parfaite d’une réussite flamboyante. image accordée à la sienne, malheureusement. car dans les horizons qu’elle apprivoise depuis des années, elle dénote parce qu’elle y exhale une domination certaine. elle est faite pour régner, ici dans les hauteurs, et puis tout en bas, dans les noirceurs qu’elle avait abjurées. à abuser de la violence qu’il a ressentie parfois, quand il s’agissait de la pousser dans ses retranchements. il en est persuadé, il croit simplement avoir fait preuve d’égards en ne l’y forçant pas. et puis alix… alix non plus n’est pas une femme que l’on contraint. il aurait fallu qu’elle accepte la démonstration qu’il s’apprêtait à lui murmurer jadis. enfers, enfers, laisse les t’enserrer, aspire leur corruption jusqu’à la faire entièrement tienne, et rejoins-moi, rejoins-moi dans la lumière trompeuse, que nous abuserons pour qu’ils ne nous voient guère la teinter de rouge à chaque fois que l’astre viendra nous adouber. enfers, enfers.

mais elle refuse encore, elle renonce à la confrontation qu’il appelle, malgré lui, malgré toutes les promesses déjà faites et depuis toujours trahies, dès lors qu’il s’agit d’alix. le serment se parjure à deux, depuis l’essence. il reconnaît sa fierté blessée qui lui donne l’allure de ces gravures qui se voudraient saintes et qui pourtant ne se révèlent que dans des extrêmes qui feraient rougir toutes leurs bonnes résolutions. les mondanités sont un sépulcre à pénétrer, à profaner, deux êtres comme eux ne sauraient se satisfaire de ces terrains factices, il leur faut s’éveiller à d’autres lueurs. dans les yeux de la belle, flambent un instant tous les irrésolus, regard dur qu’elle lui adresse sans ambage. il le reçoit, le laisse trahir son expression étudiée, sur le visage de james, quelque chose change, éclot, revient de ce passé qu’elle souhaiterait renier. le goût de la joute est entier, prégnant, presque viscéral. les mots acerbes viennent cercler ses phalanges blêmes, il note ce détail presque sans maquiller son cruel amusement. peut-être qu’il cherche à dominer les retranchements qu’elle devrait toutefois avoir gagnés, avoir mérités. mais ça n’est plus le cas depuis qu’elle est venue le défier jusque dans son antre. chaque nouvelle rencontre sera consacrée à cette façon qu’il a de dépecer, leur relation, leurs souvenirs, pour mieux s’en débarrasser, et lui offrir cette guerre qu’elle est venue chercher. s’il n’y parvient pas encore, il est certain de savoir un jour triompher. d’elle et de lui, pour qu’eux puissent rejoindre le tombeau, et s’y enlacer une toute dernière fois.

les mots te trahissent, la pique s’érode malgré toi. tu me tances mais tu ne m’ébranles pas. il y a quelque chose dans cette absence de contrôle qui te terrifie, qui soulève les hérésies amères pour mieux nous bannir. je vois se dessiner ces attaques qui te brûlent les lèvres et déjà, ma posture se modèle, cherche à parer le coup que tu dessines dans l’éther. je sais que tu frapperas, je le sais. j’en ai l’infâme certitude.

au bord du gouffre, la gueule grande ouverte de la bête, prête à montrer tous ses crocs. elsa sans même s’en rendre compte apporte à alix les armes qu’elle se précipitera de retourner contre lui. le compliment est trop entier, il le met en valeur, achève l’image sur le papier glacé. le sinners, magnifique écrin pour renfermer les vices, inavouables. ceux qu’elle connaît. qu’elle connaît si bien. alors il attend, il attend, le sourire vient jouer sur ses lèvres, sourire empoisonné, avant que l’expression de marlowe ne se fige. elle recule au tout dernier moment, abandonne un compliment creux qui lui fait sans doute plus mal qu’il ne le devrait, comme si elle le renvoyait par là à une insignifiance qui ne lui va pas. Tout contre le tissu de son costume, ses doigts se referment, il n’a plus que le vide à saisir, et plus rien pour enfouir la colère qu’elle venait de toucher. la fureur tombe comme une pierre dans son estomac, à moins que ce ne soit l’alcool, et il la regarde tourner les talons, s’enfuir, s’enfuir encore une fois, alors qu’il se tient interdit, les épaules trop droites et la mine courroucée. j’imagine que vous vous connaissiez… tu m’en diras tant elsa… est-ce là ton grand pouvoir de déduction qui revient nous émerveiller ?

irrépressible élan, il est déjà à sa poursuite, au milieu de la foule. il n’a pas pris le temps de répondre, il n’a même pas songé à vérifier une fois encore que trent se tenait bien parmi les convives. plutôt que sa cible, c’est elle qu’il traque, alors que le souffle lui manque, la colère devient irascible, c’est comme chercher à quitter une amante indocile, elle s’accroche à sa peau, elle pervertit les envies irréelles de liberté. il pousse la porte de service, manque de bousculer un serveur, cherche bientôt la direction qu’elle aura empruntée. il se retrouve d’abord dans une réserve, puis jette son dévolu sur les doubles portes battantes qui, au vu de l’agitation, doivent mener aux cuisines. il y a là-dedans un bataillon de commis, de chefs, d’arpettes en tout genre. et alix. juste alix. alix vexée, alix endeuillée. beauté froissée qu’il a l’envie de profaner encore, ou bien de protéger des heurts qu’il aura lui-même portés. il ne sait plus très bien. sa voix est déformée par cette colère qu’il contient fort mal. personne, jamais personne ne lui fausse compagnie, ou ne lui tourne le dos. hormis cette petite capricieuse, comme autrefois. alors c’est tout ? tu te barres, comme ça ? je t’ai connue plus fière, ou peut-être plus farouche. mais j’imagine que l’autre fois aussi, c’était juste de la poudre aux yeux. ça n’a jamais été que cela... le ton monte, quelques indécis se tournent dans leur direction mais il s’en contrefout, qu’ils préparent leur foutu dîner. il lui attrape le bras pour qu’elle fasse volte-face et il en faut de peu pour qu’il ne l’attire pas à lui, dans le même mouvement. il la lâche aussitôt, aussi agacé du réflexe qu’embarrassé par une situation qu’il était loin d’avoir prévu.

c’est là que le portable vibre. une fois, deux fois, trois fois. le programme espion lui redirige les textos de trent. ceux qu’il envoie à sa maîtresse, à sa femme, et surtout à ce foutu journaliste. james fait un geste excédé entre eux, sort son smartphone, y jette un oeil froid. il a tout juste le temps de lire que ce cher futur sénateur s’est senti pousser des ailes et qu’il souhaite rencontrer son contact dès à présent, avant même que le repas ne débute. il range précautionneusement son téléphone et continue de la regarder avec cet excès qu’elle a toujours su dessiner dans les profondeurs de ses prunelles. il est déchiré, poursuivre la conversation s’avère impossible, abandonner l’opportunité qu’il est venue saisie ce soir est inenvisageable. sans même lui laisser le choix sur la suite des événements, il ajoute, à brûle-pourpoint, comme s’il la singeait. excuse-moi princesse, j’ai autre chose à faire que de subir tes caprices. oubliant par là bien rapidement que le caprice est en réalité le sien. il repart dans l’autre sens, avec une précipitation qui trahit la vraie intention qui l’emmène loin d’elle. même s’il lui est arrivé de procéder ainsi, rien que pour la confronter, et l’abandonner aussitôt dans l’impuissance la plus impossible.

parce que c’est cela, qui se rappelle à nous. la façon de se fuir, la façon de se trouver. la seule qui puisse nous rapprocher. échos du passé qui viennent se conjuguer au présent, le trouble qui nous envahit à l’idée de ressentir tout ce qui nous échappe encore. tout ce qui nous échappera toujours. parce que cela me rend malade de trouver dans ces échos tragiques quelque chose qui sache me raccrocher à une réalité qui dérive, qui me laisse trop impassible depuis qu’il m’est impossible de la pourchasser avec toi.



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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Lun 21 Déc - 17:21


◐ ◐ ◐  
{ face au parfait idolâtre,
le présent est incertain }
crédit/ tumblr ☾ w/@James Marlowe
Le monde disparaît,
vite, trop vite,
trop fort, aussi,
le monde disparaît,
englobé par les sinistres pensées,
par le cœur ébranlé,
des souvenirs inoubliés.

Et de lui, elle ne peut que se rappeler.

C’est une rengaine dont ils connaissent les notes par cœur. Elles reviennent, beaucoup trop facilement, dans les âmes échaudées qui auraient dû rester glacées. Il y a comme quelque chose d’obsédant et viscéral, quelque chose qui pourrait trop bien devenir fatal. Les excès qui, autrefois, les habitaient viennent à nouveau les posséder. Destructeurs, ils l’étaient. Mais l’intensité des sentiments qui les liaient rendait leurs affrontements moins meurtriers. À l’amour d’antan, se sont ajoutés trop de rancœur et de violence à peine édulcorées. Dans l’âme irascible de celle qui a cessé de sourire, chaque fragment supplie à l’exil.
L’exil, loin de lui.
Quelque part, au fond d’un esprit coutumier des chaos qu’elle engendre, Alix sait. Elle sait qu’il a toujours eu en horreur ses fuites imprévisibles, celles qui arrivent sans prévenir, entre deux piques aux allures inoffensives. James est un homme dont le pouvoir n’a jamais véritablement été contesté. Elle n’était encore qu’un bout de femme juvénile, dénué du moindre poids sur les épaules, que les siennes étaient déjà surplombées de celui des responsabilités ; celui de la couronne que, déjà, il était contraint de porter. Nullement impressionnée par le passé, en proie à une passion exacerbée bien plus qu’aux rôles qui les incombaient, elle l’a souvent malmené. Torturé de ses humeurs lunatiques, de la fièvre qui l’anime, de sa capacité extrême à ne voir tout que sous la lumière de ses seuls iris.

C’était une danse perpétuelle,
qui paraissait sans fin,
puis qui en a eu une soudain.

Mais le ballet a repris,
et les plonge au plus près du précipice.

Alix, pourtant, ne cherche en partant qu’une porte de sortie. L’échappatoire à son palpitant meurtri, à cette agonie lancinante qu’ils s’infligent. Nullement étayée par l’envie de le tourmenter, elle se révèle cette fois vaincue. Prête à lui offrir cette maigre victoire, bien plus qu’elle ne l’est à craquer sous l’indiscrétion de tous ces regards. Elle ne s’attend pas à ce qu’il la suive. Qu’il enclenche une deuxième manche à cette partie. La louve n’a pas la moindre envie d’y participer. Les jeux d’enfants qu’autrefois ils s’octroyaient, lui deviennent bien plus difficiles à supporter. Insoutenable, la voix de James qui s’engouffre à sa suite, entre les quatre murs à peine plus discrets de cette cuisine. Le soupir au bord des lippes, la fille Ferreira se retourne vers lui, bien obligée par les phalanges qui prennent prise. Ses serres l’agrippent comme prédatrices de la princesse exilée qui pourrait, encore, à tout moment partir. Les prunelles noires constatent, par le faciès irrité la colère qu’elle a provoquée, celle qu’elle voulait enclencher quelques secondes plus tôt seulement, celle qui ne lui fait ni chaud ni froid maintenant. C’est lui, subitement, qui se fait volcanique quand la glace demeure dans les pupilles impassibles de son interlocutrice. « Pense ce que tu veux, James. » elle rétorque avec une pointe de lassitude à peine perceptible. L’âme éreintée n’a ni la force ni l’envie de poursuivre ce petit jeu avec lui. Peut-être, aussi, a-t-elle trop peur des vérités qui pourraient franchir ses lippes. « Je suis sur mon lieu de travail. J’ai autre chose à faire de que de jouer à ce petit jeu avec toi. » jeu qu’elle a pourtant elle-même lancé. Jeu qu’elle n’a pas pu s’empêcher d’initier. Mais la joute verbale qu’elle a instaurée ne l’a pas aidée. Elle n’a pas rendu l’intrusion de son premier amour dans l’univers devenu le sien plus facile à encaisser. Les interrogations demeurent dans son esprit préoccupé. Mais moins encore que les ecchymoses dans son cœur blessé.

Ne vois-tu pas, James,
ne penses-tu pas à ce que ça peut me faire,
de te voir débarquer, ici, à une fête mondaine,
t’inviter dans ma lumière,
la seule qui me reste,

depuis que tes sbires m’ont replongée dans les ténèbres ?

Ne vois-tu pas, James,
la douleur acerbe qui me submerge,
quand tu apparais là où tu as refusé d’être ?


Déraisonnablement proche de lui, l’envie semble devenir irrépressible. Celle de lui dire tout ce qu’elle a retenu, là-bas, devant tous les convives. Les battements du myocarde dans sa cage thoracique se font plus irréguliers, elle est prête à craquer. Mais l’amour devenu ennemi choisit cet instant pour récupérer le téléphone portable qui devient plus captivant que celle qui paraissant tant l’agacer. Les opales austères observent son petit manège, décèlent dans les prunelles de son ex, cet éclat qui s’éveille. Aucune chaleur laissant entrevoir que les informations parcourues soient personnelles. Non, il a cette froideur retenue, cette allure plus professionnelle. Bien plus qu’avec elle. Éclair de génie prévisible, Alix saisit. Trop savante examinatrice, ou peut-être qu’elle le connaît trop bien, pour être dupe. Les excuses formulées ne captent nullement son intérêt. Car elle pourrait lui dire que c’est lui, celui qui a suivi son caprice. Celui qui la pourchasse quand elle n’a fait que fuir. Si elle est princesse capricieuse, lui est roi qui se pense tout permis. Les altesses ne disparaissent pas alors qu’elles ont été froissées. Pas James. James. Il y a autre chose, elle le sait. Et les mots qui, en temps normal, auraient pu la faire imploser lui glissent dessus comme si elle ne les avait pas même écoutés. À peine s’est-il échappé que la panthère se lance à sa poursuite. Dans une discrétion féline, à une distance mesurée pour éviter d’être prise en flagrant délit, elle choisit de le suivre. Elle ne choisit même pas, en vérité, c’est comme une évidence qui vient éclater toutes les résolutions qu’elle s’est murmurée. Les pas du maître Marlowe sont précipités, bien plus que la démarche habituellement assurée, comme chaque geste en lui semble toujours savamment maîtrisé. Comme si le monde pouvait l’attendre le temps qu’il décide d’arriver. À cet instant, en l’occurrence, il craint de ne pas être attendu. Par qui, elle l’ignore, Alix, mais elle va le découvrir tout de suite. La beauté ténébreuse s’enfonce, sans même y réfléchir, dans les abîmes obscures qu’elle avait abjurés. Irrémédiablement captivée par l’obscurité qu’elle a passée toute sa vie à refouler.

Et si j’avance,
tu te mets à reculer,
si tu recules,
je suis prête à avancer,

comme si nos âmes étaient intrinsèquement liées,
comme si on ne pouvait juste pas s’en empêcher,

et tu pars, et je reviens,
sans fin,

de cette danse infernale,
ne ressortira qu’une issue fatale.



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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Jeu 24 Déc - 1:06


face au passé idolâtre, le présent est incertain
@alix romani

et tout chavire, devant mes yeux les feux d’un désir qu’il est impossible de réprimer. celui de te poursuivre, celui de te trouver. de débusquer dans tes iris noirs tout ce que tu tais. de déclencher dans tes esprits les mêmes élans impossibles. jusqu’à l’invincible vérité.

alix et james, james et alix. dans le casino déjà, des spectres trompeurs, très rapidement navrés par les mots échangés. ici toutefois, une autre résurgence, celle qu’il n’attendait pas. dans le jeu du pouvoir, il connaît les règles par coeur, surtout celles qui dictent la concentration pour accomplir le moindre de ses forfaits. surtout celles qui lui hurlent de se détourner. sur le passé enterré, quoiqu’on en dise, il n’y a rien à construire, plus rien à ébranler. pourtant, tout lui semble irrépressible, il lui faut enchaîner le mouvement, parachever la fresque plutôt que de la laisser s’étioler dans ce présent qu’elle a élu comme refuge. cette normalité il l’injurie, il la hait, dans sa tête c’est la prison qui les a condamnés, l’un et l’autre ou l’un par l’autre. impossibles à réconcilier, deux volontés qui pointaient vers des directions si contraires. mais pas aujourd’hui, pas ce soir, tandis qu’il suit tous ses instincts plutôt que ses calculs, qu’il abandonne les chiffres et leur froideur pour quelque chose de bien plus trivial. il n’est pas certain que c’est ce que médée entendait quand elle lui a dit qu’il saurait ainsi se confronter de nouveau à ces affaires qu’il gère depuis trop longtemps de loin. manoeuvres trop étudiées, les vivre fait qu’il se doit en permanence d’improviser. et c’est peut-être ce qu’il fait, en se portant dans le sillage de la belle plutôt que de l’abandonner. la laisser à une paix qui lui semble si illusoire. comment a-t-il seulement pu y croire autrefois ? alors qu’à chaque fois, bien avant la rupture, quand elle choisissait de tourner les talons, de le battre sur le terrain de ses propres caprices, il était celui qui toujours venait chercher ce qu’elle lui refusait. quitte à en venir aux mains, bien des fois.

mirages de tous nos naufrages, sur la rétine, qui scrute, qui cherche dans le noir, à dérober plus de ta présence que tu ne voudrais. à peine t’ai-je trouvée que je ne sais que faire de mon triomphe. tout se mélange, tout s’amenuise, de la colère je puise une once d’aigreur, mais aussi beaucoup de mélancolie. voir tes traits demeurer gravés dans l’absence que tu as choisie me fait mal, bien plus mal que tous les mensonges que j’ai dû porter. le passé revenu au présent devient une mésaventure, un mirage de plus pour venir accompagner tous ceux que tu as jurés d’oublier. mirages naufrages.

piètre prise que celle-ci, la proie ne se fait guère son amie, elle ne réagit pas, elle demeure, arrêtée dans sa course mais bien détachée du prédateur. elle n’en craint ni les vices, ni les attraits, elle ne se laisse guère fasciner. james échoue car il ne sait exactement le chemin qu’il emprunte avec toute la maladresse de ceux qui doivent réapprendre chaque pas pour savoir aller au bout du parcours. s’il la saisit c’est pour mieux la lâcher. s’il la toise, c’est pour la prier de laisser tomber alors que c’est lui qui réclame. la lassitude dans le velours de son timbre est une véritable tourmente, une pointe acérée qui vient lui faire subir ce rejet supplémentaire. penser, cela, il ne peut que le faire, sans discontinuer depuis qu’elle est revenue le trouver. le chercher pour ainsi dire. penser à ce qu’il n’a pas osé, penser à ce qu’il devrait lui avouer. penser à ce qu’il persiste à taire, tout comme elle. penser à ce précipice qu’il ne peut qu’observer, les hauteurs vertigineuses qu’il a lui même dessinées sont des destinations qui le fascinent de plus en plus. mais il sait, avec horreur, qu’il veut y plonger avec elle. il sait que c’est sans doute pour cela qu’il s’est tant retenu jusqu’alors de mener cette guerre, c’est sans doute parce qu’elle ne s’y impliquait pas encore.

james claque de la langue autant pour le message qu’il surprend que pour la teneur de sa pique. alors amuse-toi bien, avec ton rôle composé. j’espère qu’au moins, toi, tu y crois… seuls ses yeux trahissent son ambivalence : il est de nouveau cerné par deux envies contradictoires, il aimerait demeurer pour savoir l’affronter et il lui faut l’abandonner au seuil de ses ambitions. refrain connu par coeur, à rebours de son choix. il sera identique cette nuit. il ne peut en être autrement. les mots se silencent alors que la colère tambourine contre ses côtes, ses paupières se plissent, il la scrute pour découvrir des horizons où ils pourraient s’enfuir, mais il ne distingue que son désaveu. c’est cette image qu’il emporte en disparaissant, à grandes enjambées, cette image qu’il s’approprie pour mieux s’en détacher, regarder d’autres avenirs où elle ne sera pas. elle est partout, malgré lui, et sans doute malgré elle. à chaque pas, il se demande ce qu’il fait là. seulement, il aperçoit bientôt trent, qui fait le planton, juste sous une coupole ouvragée, qui sertit un embranchement. détour secret pour d’autres conciliabules, entre le couloir de service, et à n’en point douter la porte qui mène au parking extérieur. james se reprend, il n’a que quelques secondes pour agir, avant que l’autre ne se retourne, ou que pire encore, ce foutu journaliste vienne à sa rencontre. il jette un coup d’oeil derrière lui, ne distingue aucun mauvais esprit ou invité de dernière minute. il sait pour avoir mémorisé le plan des lieux que cet angle n’est pas protégé par les caméras de surveillance. ses pas deviennent félins, il se souvient, des mouvements, du rythme à adopter, et surtout de cette assurance qu’il faut déployer, sans une once d’hésitation pour la mettre en péril, quand il garrote l’aspirant sénateur de son bras. étau de fer, pression immobile, il ne faut pas écraser la trachée, simplement couper la respiration, les cris, les instincts de survie. trent se débat, tente après un hoquet de surprise de se défaire de son assaillant, mais déjà il perd pied, la panique fait que l’air précieux s’échappe d’une manière assez disgracieuse, dans un sifflement pathétique. poids mort tout contre lui, une drôle d’étreinte alors que de l’autre côté de la cloison, les rires, les conversations, une autre vie que la sienne s’ébat bruyamment. c’est ici, à cette seconde même, tandis qu’il desserre son bras et cherche à traîner cet abruti dans un coin, en direction de la porte de service, qu’il se souvient. il se souvient pourquoi il l’a laissée, aspirer à cette lumière, se noyer dans le bruit, dans les mondanités sans saveur plutôt que de se complaire dans la naphte de la nuit. splendeur qui ne pouvait s’éveiller dans la brutalité, il lui fallait l’infini, même trompeur, pour oublier le vide qui l’étreignait. ta vie n’est pas ici, avec moi, elle est de l’autre côté. de l’autre côté avec tous ceux qui mentent, qui mentent pour continuer de vivre. et toi aussi, tu te souviendras bientôt comment faire pour mentir de nouveau. et les mirages offerts seront trompeurs, même à mes yeux.

il fronce des sourcils, abandonne trent sans vraiment de douceur sur un tapis ouvragé, et commence à lui faire les poches, sous le couvert de ce renfoncement aux allures de voie sans issue. curieuse métaphore s’il y songe. c’est là qu’il entend. des pas lourds, et puis une voix. monsieur highmore ? monsieur ? karen leighton vous demande. foutu garde du corps. il ne pouvait pas obéir à son patron et demeurer auprès de la fontaine à champagne dégueulasse et des petits fours aux saveurs discutables ? james ferme les yeux, excédé, tandis qu’il se rencogne plus encore dans les ombres qui l’ont vu naître, faisant corps avec elles. malheureusement pour lui, les chaussures impeccablement cirées du politicien dépassent, et la marche du garde du corps s’accélère. s’il donne l’alerte, tout est foutu. marlowe zyeute la sortie de secours, il peut encore s’arrêter là, jeter l’éponge, foirer de façon partielle plutôt que de risquer d’être découvert. et donc d’avoir à buter cet employé un peu trop zélé. il compte. les pas, les secondes, les résolutions qu’il lui faut balayer. les images qui continuent de la porter. alix. alix et lui. lui et alix, les sourires, la frustration, les mots inachevés. il aurait dû demeurer dans cette cuisine, avec elle. et lui dire… lui dire tout ce qu’il n’a jamais osé. peut-être que ça aurait eu plus de sens. bien plus de sens que de déjà chercher l’arme qu’il dissimule sous sa veste. d’un geste expert, il fixe le silencieux. crimes mutiques pour confessions interdites, un résumé acerbe de l’existence qu’il lui faut mener. et ce soir, ce soir, il a l’impression de s’être fourvoyé.
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Message Sujet: Re: (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain   (alix) face au passé idolâtre le présent est incertain Empty Dim 27 Déc - 1:14


◐ ◐ ◐  
{ face au parfait idolâtre,
le présent est incertain }
crédit/ tumblr ☾ w/@James Marlowe
C’est le chant des sirènes, celui dont tu as fredonné les notes toi-même. Tu l’as invoqué comme un maléfice pour obtenir la guerre. Mais c’est toi, dans l’hérésie qui vous déchire, qui te retrouves noyée par les ténèbres. Quand le chant des sirènes, devient ta complainte. Quand la berceuse de ta vengeance devient gardienne de tes enfers. Le chant des sirènes, le chant des âmes qui errent, le chant des amers.

Et d’un extrême à l’autre,
les âmes s’entrechoquent,
alors qu’il préfère s’en aller,
c’est là qu’il retient son intérêt.

La lumière avale la silhouette du ténébreux, tandis qu’elle reste, elle, engloutie par ses idées ombrageuses. Enfin débarrassée de l’ombre qui plane encore, toujours, dans sa vie depuis qu’elle lui est revenue, elle devrait se sentir soulagée de le voir quitter la cuisine. La quitter, elle, pour d’impénétrables  intentions frauduleuses et interdites. Mais le palpitant continue d’agoniser, il hurle en silence toutes ces choses qu’elle aurait dû lui balancer. Cette délectable douleur qu’elle refuse de laisser éclater, trop effrayée qu’elle est par les retombées. Pourtant, le corps murmure des désirs inachevés, l’esprit braille les besoins inavoués, et le cœur, lui, supplie de le retrouver. Déboussolée, l’âme en peine ne sait plus où elle en est. Simple mortelle, au milieu des démons qu’elle a invoqués, elle aspire certainement à des puissances qui la dépassent. Elle se laisse bercer par des émotions trop fortes, au point que les vagues la fassent chavirer, sans qu’elle n’essaie de retrouver la surface. Elle dérive, Alix, mais ne coule pas. Elle reste debout quand chaque fragment d’elle se noie, à l’intérieur, à l’abri des regards voraces. Les iris assombris suivent la silhouette beaucoup trop familière, déjà loin, pourtant encore trop proche, trop proche pour qu’elle ne puisse pas l’atteindre.  

Elle devrait se sentir soulagée,
elle devrait se sentir libérée,
il se distance d’elle, enfin,
après l’avoir poursuivie jusqu'entre les murs réservés au personnel.

Elle devrait se tenir le plus à l’écart possible de lui désormais,
mais c’est le contraire qu’elle se met à exécuter.

Avec la discrétion d’un félidé, l’âme ténébreuse suit son antagoniste en prenant son chemin. Elle se laisse glisser, sans pouvoir le contrôler, dans ses abscons desseins. L’expression imperturbable sur le minois, elle remarque l’homme qui semble tant accaparer l’attention de James. Elle reconnaît le visage de l’étranger, l’arrogance propre à ces soirées politisées. Ils sont tous les mêmes, tous, au point qu’elle ne saisit pas ce qui distingue ce dernier de tous les autres pour autant l’intéresser. Elle interrompt sa filature au bout de quelques secondes seulement, avant que son ancien amour ne puisse la surprendre. Elle ne devrait pas lui accorder d’importance, encore moins après l’irascibilité de leur échange. Il demeure un fragment de clairvoyance dans l’esprit tourmenté d’Alix pour lui rappeler, que peut-être devrait-elle se sentir davantage concernée. Il est possible qu’elle soit visée par ses manigances, ou bien, qu’elle puisse elle-même s’en servir contre lui et son gang dans cet affrontement qui, lentement, se prépare. Toute focalisée sur ses pensées, la féline n’en demeure pas moins attentive. Les deux orbes qui scrutent fixement les couloirs sombres par lesquels ils ont disparu, elle attend non sans une certaine appréhension leur retour. Mais ni James, ni le politicien ne réapparaissent. C’est un autre mâle qui se manifeste, immense, costaud : le garde du corps. Il a tout l’air de chercher celui qu’il est censé protéger. C’est là qu’elle ne réfléchit plus, Alix. Les songes obscurs mis de côté, elle part à sa suite sans hésiter. Ils se rapprochent de la sortie de service, alors, l’espace d’une seconde, elle pense qu’ils sont en train de s’enfuir. Elle ne devrait pas s’en mêler, elle devrait tourner les talons et retourner à ses festivités. Elle devrait….

Mais elle n’arrête pas,
elle accélère même le pas.

Le cœur tambourine fort dans sa poitrine. Comme un retour à un destin qu’elle a voulu fuir toute sa vie. Elle sent un shot d’adrénaline, plus puissant encore, quand le garde du corps s’arrête. Elle se stoppe net, elle aussi, le souffle coupé. Pendant un instant qui paraît durer des heures, elle voit tout au ralenti. Les prunelles de l’homme s’éclairer de cette lueur inquiétante, sa main qui se pose directement sur ce qui est sans doute une arme. Il a vu James, tout comme elle. Mais il ne l’a pas vue, elle. Sans prévenir, Romani disparaît pour laisser apparaître la fille Ferreira. Une enjambée rapide, ses membres retrouvent les réflexes jamais perdus. Elle l’attaque par derrière pour mieux lui faire lâcher prise. Il n’a pas même le temps de se saisir de son flingue. Elle lance un premier coup contre sa tempe pour l’immobiliser mais cela ne suffit pas à le mettre k.o. C’est avec l’agilité d’une louve face à sa proie que la princesse lève sa jambe vers le colosse pour atteindre sa mâchoire. La robe griffée d’un grand couturier est fendue sur le côté, ce qui lui permet de suivre son mouvement. Mais ce n’est pas sur sa tenue qu’Alix est focalisée, mais bien sur le corps immense devant elle qui part en arrière. Il tombe à terre, dans un bruit sourd, alors que déjà, elle pose ses prunelles noires sur James. « Tu peux me dire ce que tu fous ?! » elle approche de lui, l’air agacée, bien déterminée cette fois à savoir ce qu’il peut bien mijoter. Elle ne se rend pas tout à fait compte de ce qu’elle vient de faire. Ni avec quelle facilité elle a retrouvé ses sombres travers. Ni comme il lui a été instinctif de venir au secours de James.

Il y a des choses qui ne s’expliquent pas,
des évidences qui sont là,
des instincts qui nous dépassent.

Et elle se fiche d’être vue, elle se fiche d’être entendue. Elle ne porte plus aucune attention aux lumières effervescentes, quelques mètres plus loin, qui continuent de se déployer. Elle ne pense plus à ce monde auquel elle a tant aspiré, ni à le rejoindre, ni à s’en réchapper. Elle ne redoute même pas, l’inconsciente, d’être prise sur le fait. Il n’y a que son cœur fébrile qui recommence étonnamment à battre dans un rythme anarchique qu’elle avait oublié. Il n’y a que l’adrénaline et la vie qui vient à nouveau dans ses veines fatiguées se mettre à couler. Elle se sent revivre, Alix, lorsqu’elle est capable du pire. Lorsqu’elle se retrouve à nouveau avec lui. Avec lui, pas contre lui.

Amour calciné,
cadavre d’une vie que je croyais terminée,
tu représentes tout ce que je devrais oublier,
tout ce dont je n’arrive pourtant pas à me passer,

cendres d’un feu que j’ai voulu éteindre,
mais dont le spectre continue de m’étreindre,
tu renais, James,
et je ressuscite à tes côtés.

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