SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez

 

 Dis-moi où est ton papa (Gregor)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty
Message Sujet: Dis-moi où est ton papa (Gregor)   Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty Mer 21 Oct - 16:24

Tout le monde sait
Comment on fait des bébés
Mais personne sait
Comment on fait des papas
(Papaoutai, Stromae)


Etait-ce lui, était-ce elle, le temps d’un battement de cils provocateur il s’était fait aimanter par ses grands yeux bleus. Elle l’avait trouvé bel homme dès le premier regard. Elle n’avait pas su distinguer les nuances de la couleur de ses cheveux à travers la nuit et les néons, mais il avait indéniablement un truc. Il avait les traits de l’être solide quand son esprit à elle agonisait dans les tourments d’une existence sans but, il avait les prunelles malicieuses mais elle avait à l’époque déjà suffisamment de caractère pour ne pas se laisser intimider, il avait un sourire de mauvais garçon et ça lui avait plu. C’était une période où elle se noyait, suffoquait, avançait à tâtons d’un pas pour en reculer de deux, c’était une période dont elle ne garde que des souvenirs brumeux – sauf peut-être son visage à lui et les lignes de son torse masculin, parce qu’elle a immédiatement su que c’était lui, pour Max. Alors forcément. Elle ne croit ni aux contes de fées ni aux histoires pour plaire aux petites filles, Noe (gamine elle préférait jouer avec des tricératops en plastique et faire faire des cascades incroyables à ses petites voitures)… Mais rien que pour cette fois, elle préfère se dire qu’il avait vraiment un truc, que ça n’était pas son esprit volage et vagabond et malade, malade surtout, qui dictait la conduite libérée.

Mais ça n’avait jamais été qu’éphémère.
Il n’y a que Max, pour avoir son éternité.

Le reste va et bien puis disparait, disparait toujours, aussi vite que le vent léger balaye les feuilles mortes d’automne, balaye quelques mèches de son chignon coloré et désordonné. Elle non plus, ne sait pas tenir en place : sauf quand il s’agit de surveiller Max. Pour sa petite tête blonde, elle sait docilement rester assise, la mère louve ne s’impatiente jamais en le couvant de son regard couleur océan. Le dimanche il n’a pas école, elle ne travaille jamais ces après-midis-là, alors elle porte son minuscule sac à dos Pikachu en plus de son sac à main à elle et l’emmène jouer au parc – il peut courir sauter jouer vivre comme il veut, pourvu que toujours elle puisse l’avoir à l’œil.

Il y a du monde, elle a emprunté l’extrémité d’un banc déjà occupé par un individu très concentré dans une lecture quelconque, le visage camouflé sous une casquette sombre. Elle n’a remarqué que ses chaussures impeccablement propres et cirées alors qu’elle s’asseyait en croisant ses jambes de gazelle interminables, la trottinette du petit abandonnée tout à côté de ses Doc Martens criardes. Elle, elle ne sait pas franchement faire sobre. Même dans une robe sage et impeccable, elle ne sait pas se faire discrète – ça ne marche jamais. Tant mieux.

Elle lui a déjà répété de garder son blouson fermé, il va attraper froid. De ne pas prendre le toboggan à l’envers quand les autres enfants veulent l'emprunter – elle pense qu’ils n’ont qu’à descendre plus vite, elle a à cœur de lui donner une éducation irréprochable alors elle n’en dit pas un mot, il est vrai que son gamin est au moins aussi speed qu’elle. Cette fois c’est au tour du ballon après lequel il court de faire des siennes : bam, un tir maladroit (il n'a pas quatre ans, Max, alors évidemment...) et il rebondit sur les chaussures très propres de l’homme qui n’a sans doute pas envie d’être extirpé de sa lecture par le footballeur en herbe. La tête blonde s’immobilise à deux ou trois mètres d’eux, fait la navette de ses grands yeux sombres entre sa mère et le monsieur intimidant, il a le visage qui dit : « oups ? ». – Maxime, fais attention ! Qu’est-ce qu’on dit ? Elle ne gronde pas, elle le reprend seulement de volée. Ses sourcils ne savent pas rester froncés plus d’une demi-seconde, elle se tourne légèrement sur sa gauche. – Pardon… Oh.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty
Message Sujet: Re: Dis-moi où est ton papa (Gregor)   Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty Dim 25 Oct - 11:39


◐ ◐ ◐  
{ dis-moi, où est ton papa }
crédit/ tumblr ☾ w/@Noe Eisenmann
Jamais souffrance n'aura été si grande que lorsque l'amour vint à toi.

Comment est-on supposé réaliser que le jour qu'on vit va tout changer? Tout compliquer. Il y a cette phrase "aujourd'hui est le premier jour du reste de ta vie." qui vous trotte dans la tête? Il y a un battement de coeur imprévu? Un sentiment nauséabond qui vous prend dans les tripes? Gregor Ferreira s'était assis dans le parc avec un livre de Tolstoï entre les doigts. La fameuse Karénine l'attirait. Son sang-froid, son besoin de dévaster son propre coeur... et la tragédie qui se profilait froidement. Dans les vents russes, Greg retrouvait son amour de la littérature. Il était venu s'isoler du cabaret, profitant du temps clément de cet après-midi là. Et il était loin de se douter de ce qui lui pendait au nez. Une femme s'assit sur son banc. Loin d'être gêné par une présence inattendue, Greg se contenta de rester concentrer sur la page en cours et d'éviter le regard de l'étrangère qui venait troubler sa quiétude. Qu'à cela ne tienne, la dame avait un marmot avec elle. Très éloigné de sa fibre paternelle, Greg n'appréciait pas fort les enfants. Pourtant il avait été un frère génial auprès d'Alix et un parrain en or pour sa défunte nièce. Mais c'était sélectif. Il n'aimait que les mômes qui avaient un lien sanguin avec lui. Tous les autres étaient relayés à la catégorie de vauriens impertinents et impolis. Cet enfant ne différait pas des autres aux yeux du lecteur qui s'agaçait déjà qu'on l'empêche de savourer l'idylle entre Anna et son futur amant. Greg passa un regard noir au-dessus de son livre en direction du marmot qui jouait à quelques mètres de lui. Un sentiment étrange le parcourut. Il connaissait le gamin. Ce visage... c'était ... indescriptible. Il l'avait déjà vu mais où? Probablement connaissait-il sa famille? Greg allait enfin daigner regarder la mère pour voir s'il la remettait de quelque part quand le ballon échappe au petit et heurte la chaussure de Gregor. Le visage contrit de celui que sa mère appelle "Maxime" subjugue Greg. Ce visage, il le connaît... c'est le sien. Ce miroir de sa jeunesse le rend soudain malade et il tourne son visage vers la femme qui s'excuse pour son fils. Les cheveux sont différents mais il la reconnaît sans l'ombre d'un doute. Une fille mal dans sa peau qui avait séduit Greg, qui l'avait attiré par cette maladresse et cette douceur combinée. Ce vide de vie qui rongeait ses entrailles à l'époque avait rendu fou Gregor, fou d'un désir d'une nuit. Comme toujours. Elle l'a visiblement reconnu aussi mais le gérant du Baudelaire y voit une comédie ridicule. Elle est mauvaise actrice pense l'homme acculé par un mauvais pressentiment. Son regard la quitte pour aller chercher le petit bonhomme qui vient de se présenter malgré lui. L'échine hérissée, Greg referme son livre avec une froideur qui en dit long sur son statut. Il n'est pas un homme tendre, il n'est pas celui qu'on attrape avec les sentiments. "Qu'est-ce que tu veux?" dit-il sèchement. Il ne se souvient pas de son prénom mais peut-on lui en vouloir? Etait-ce son prénom qui comptait lorsqu'ils consumaient un désir commun? Lorsqu'ils se dénudaient pour abreuver une soif de ne pas voir le lendemain...

La question tombe mais son ton semble présumer de la réponse attendue. Sauf que Greg n'est pas ce genre d'homme.

De tes nombreuses aventures
Voilà ton inattendue progéniture
Que tu en veuilles ou pas
Maintenant, tu le sais, elle est là.


Il est prêt à partir. Que son intuition soit correcte ou non, il n'en a que faire. Mais il sait. Greg fait partie de ce genre de personnes qui parlent peu mais qui analysent bien. Toujours en retrait, il voit d'un oeil calme et intuitif les drames qui se jouent sous ses yeux. Mais jamais il n'en est le centre. Car il s'abstient. Il se retient de s'impliquer ou de s'engager dans des relations dont les fins sont obscures. Et là, cette femme aux cheveux incandescents, ce fantôme d'une nuit débridée, vient lui rappeler qu'il est lui aussi humain. Une erreur. Froid, rationnel, il ne peut envisager les choses qu'ainsi. Pourtant son âme est intriguée mais il ne veut pas de cette curiosité. "Si c'est une tentative pour m'attendrir, c'est mal me connaître." dit-il en jetant un oeil furtif en direction de celui qu'il sait être son fils. En une fraction de secondes, il vient de découvrir qu'il était père. Et cet homme à la tête d'un empire illégal refuse que cela change quoique ce soit à sa vie. Il n'a rien demandé. Mais cela ne lui traverse pas l'esprit un seul instant que la jeune femme non plus n'a rien demandé.


Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty
Message Sujet: Re: Dis-moi où est ton papa (Gregor)   Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty Dim 22 Nov - 16:58

Dans ma tête ma conscience scande à intervalles réguliers des "mais quelle idiote !" et moi, je me sens trahie par mes mots qui sortent toujours bien plus vite que la caboche ne pense. J’ai la figure qui dégouline de spontanéité et d’expressivité. Un « oh ! » plus tard et c’est déjà trop tard, j’ai mille scénarios qui s’imposent là-haut : fille de cinéaste croisée avec un poil de paranoïa et voilà que l’imagination déborde, à coups de peurs profondes et interprétations multipliées. Je garde mon calme, me redresse sagement sur le banc public, croise puis décroise finalement mes jambes. Tout va bien pour l’instant, il ne peut pas se douter de quoi que ce soit, je me répète, il ne connait pas mon nom, il ne sait rien. Je cours de toute manière nécessairement beaucoup plus vite que lui, peut-être même également avec Max dans les bras et son mini-sac-à-dos Pikachu. Max est vaillant mais le grand bonhomme qui lui fait face claque avec bien trop de force le pavé qui lui sert de lecture, il hésite et m’attends, sans comprendre pourquoi parfois les grandes personnes n’ont pas l’idée de venir lui rendre son ballon. Possiblement qu’il a peur de salir ses souliers neufs en shootant dedans – les grandes personnes font ça parfois. Moi je me méfie en silence mais je sais aussi m’incliner pour récupérer le ballon, je couve Max d’un large sourire plein d’amour, Max en retrouve enfin un étiré jusqu’aux oreilles, de sourire. Nous ignorons tous les deux la question qui m’est posée et je grogne sans en avoir l’air, il n’est pas question d’exhiber mon enfant comme un vulgaire bébé animal attendrissant. Je ronronne : « Retourne jouer, mon ange » Aussitôt dit aussitôt oublie-t-il l’épisode de l’homme intimidant, s’élance à toute allure plus loin dans le parc, ses baskets font de la lumière de couleurs différentes à chaque pas. « Pas trop loin, je veux te voir ! » Je rappelle, fort, Max ne répond pas mais je sais qu’il a entendu. Bien.

Et mon sourire, une fois mon garçon suffisamment loin pour ne pas qu’il le perçoive, de se faner d’un seul coup d’un seul, alors que toutes les alarmes crient très fort.

Je sens et je sais qu’il sait, c’est instinctif et viscéral. Inutile de nier que nous nous connaissons, je sais qu’il se souvient, j’ai le sentiment désagréable qu’il me passe au rayon X et que le FBI va débarquer d’un instant à l’autre. Comme je sais aussi que les fous n’élèvent pas seul leur enfant, on les pointe du doigt on les passe au peigne fin et on leur arrache le sang de leur sang au moindre pas de travers. Je sais qu’il sait et je sais qu’il ne sait rien, c’est à ce fait-là que je m’accroche et je garde mon calme. Je ne suis plus l’adolescente qui s’est perdue dans ses draps, à présent j’ai des crocs et des griffes et lui ne doit rien savoir de plus.  « Permets-moi de t’arrêter immédiatement : je veux la paix. Pas la paix dans le monde, ce serait trop demander : la paix juste le temps pour mon garçon de se défouler en plein air. » Les yeux très bleus lancent des flèches incendiaires, et les lèvres un brin logorrhéiques sont pendues en un sourire narquois. « Sauf information contraire tu n’es pas le centre du monde et mon fils n’est pas encore le Diego Maradona du football, désolée encore pour tes chaussures. Je me contrefous de savoir quelle mouche t’a piquée mais merci de bien vouloir me foutre la paix. Es ist verstanden ? » J'ajuste vivement mon chignon et lui offre mon plus bel air de j'en-ai-rien-à-cirer-de-toi, je retourne pleinement à Max et croise les bras.

(c'est compris ?*)
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty
Message Sujet: Re: Dis-moi où est ton papa (Gregor)   Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty Mar 24 Nov - 14:16


◐ ◐ ◐  
{ dis-moi, où est ton papa }
crédit/ tumblr ☾ w/@Noe Eisenmann
Jamais souffrance n'aura été si grande que lorsque l'amour vint à toi.

Touché. Ne devrait-on pas être touché lorsque l'on apprend que de notre patrimoine génétique, un petit marmot a puisé l'essence pour devenir un futur homme, lui aussi? Ne devrait-on pas être à tout le moins sous le choc d'apprendre la nouvelle ainsi? Mais a-t-il appris quoique ce soit? L'intuition le parcourt, lui hérisse l'échine tandis que le môme le dévisage sans comprendre pourquoi on ne lui rend pas son ballon. Greg aurait envie, malgré lui, de s'accroupir et d'analyser ces traits. Ces traits qui sont les siens bien plus que ceux de sa mère. Ce "Maxime" est tellement proche de lui génétiquement parlant que c'en est troublant. Mais encore faut-il savoir de quoi il avait l'air quand il n'était qu'un garçon pour comprendre cela.

La mère ours renvoie son enfant jouer. Irritée par son amant d'une nuit, elle ne lui parle pas du passé. A vrai dire, Greg se demande s'il s'agit réellement d'un guet apens comme il l'a pensé. Cela ne peut être rien d'autre. Pourquoi s'asseoir près de lui si ce qu'elle veut c'est la paix? Douée, il lui accorde qu'elle pourrait le faire croire à ce mensonge. Mais il ne peut admettre qu'elle dit vrai. Il doit y avoir une manipulation derrière. Le repousser pour lui donner le sentiment que c'est lui qui veut de ce lien, que c'est lui qui a demandé à savoir. Perfide. Il ne l'imaginait pas ainsi. « Ja ja sicher, et moi je suis le dindon de la farce, n'est-ce pas? »  Il ne savait pas qu'elle parlait allemand. Des souvenirs très vagues lui reviennent de leur nuit mouvementée. Il est possible que dans ses tourments, elle ait échappé quelques bribes de mots aux allures germaniques mais Gregor était séduit par le charme de sa détresse bien plus que par ses mots. Il a fait deux années d'allemand au lycée, deux années que son père lui a imposées. L'Allemagne, ancien siège d'un pouvoir despotique était un exemple à ne pas manquer si l'on voulait imposer sa dictature dans un organisme tel la mafia. Et surtout, il s'agissait d'un contre-exemple très important pour ceux qui ne voulaient pas subir le même sort que le troisième Reich. De là à devoir apprendre la langue, il n'y avait qu'un pas. Mais pour les échanges internationaux avec certains cartels, maîtriser quelques bases était toujours bienvenu.

Mais la langue employée par Noe n'intéressait pas Gregor. Ce qui l'intéressait c'était ce qu'elle venait faire là, à crier qu'elle voulait la paix. « Je suppose que tu veux du fric. » Ce n'est même pas une question. Pas très paternel, il ne pense pas à demander quoique ce soit au sujet du gamin qui est le sien. Agacé par les manières de son ex-conquête, il cherche surtout à se débarrasser de cette épine qui vient d'entrer dans son pieds. « Arrête de faire comme si tu étais là par hasard. Au plus vite tu me diras ce que tu veux, au plus vite on pourra chacun retourner à nos vies. Parce qu'au cas où tu ne l'aurais pas compris, je n'ai pas d'envie spéciale de me voir affubler du nom de papa. » Il fulmine. Son ton est sec, cassant mais calme. Pourtant, intérieurement Greg a envie d'hurler. Il vient de s'appeler papa sans même avoir encore pris complètement conscience du phénomène. N'existait-il vraiment aucun doute? Apparemment pas pour lui.


Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty
Message Sujet: Re: Dis-moi où est ton papa (Gregor)   Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty Lun 14 Déc - 20:47

La prononciation du sicher quand il me vole dans les plumes n’est pas si mauvaise, et cela le rend encore plus agaçant, dégoulinant d’une arrogance à l’accent pas si prononcé. J’aurais pu m’offusquer dans le cas contraire, suggérer une moquerie vaseuse : mais je crois qu’il connait au moins un peu la langue de Goethe. Il ne me fait pas abandonner mon air indifférent, les yeux happés par Max et ses baskets lumineuses, Max seul bénéficiaire de mes larges sourires qu’importent mes propres émotions – infranchissable et indestructible bouclier maternel, contre vents et marées.

Il insiste, il devient agaçant. Je boue et bouillonne, je sens que ça monte comme on s’enfonce dans des sables-mouvants et moi je m’agite à défaut d’avoir la patience de réfléchir à une solution mature. Je demande la paix, il charge plus fort encore. Suppose que je veux du fric. Là c’est trop : j’éclate de rire. Le rire est cristallin, quasi-enfantin. En inadéquation totale avec ce que respirent et transpirent chacun des pores de mon épiderme. « J’ai besoin de fric pour me faire refaire les seins. Sois mignon et tu auras le droit de toucher. » Les yeux bleu océan sont deux lasers qui pénètrent loin dans les billes de leur adversaire, s’y posent avec la vivacité du faucon pour l’affronter d’un air de défi courroucé. Les garçons ont de grands mots parfois et puis soudain se sentent mal à l’aise, c’est une affaire qui m’aurait arrangée mais il est coriace et solide dans ses chaussures cirées, flambant neuves.

Je le challenge : ose dire tout fort que je michetonne d’une façon ou d’une autre car je serais incapable de subvenir aux besoins de ce gamin qui ne sera jamais le tien.  Je ne suis jamais fatiguée quand il s’agit de faire en sorte de mettre des étoiles dans les yeux de Max, je sais me dédoubler et jamais je n’ai eu besoin de qui que ce soit, sinon Marty peut-être c’est vrai : mais ose un peu. J’ai couru jusqu’à la tétanie et jusqu’à m’en user la corne des pieds, le marathon est tout à fait différent depuis quelques années : mais ose un peu, sous-entendre que je ne sais ni la valeur ni le goût du travail acharné.

Il poursuit, l’embarrassant partenaire d’un soir. Partenaire que je n’ai pas le droit de regretter pourtant, parce qu’il y a Max, mais bon sang (je hausse les yeux au ciel) il me plaisait d’avantage quand il avait plutôt les lèvres occupées à ne faire que frôler les miennes. Je m’agace mais reste relativement calme : et puis tout à coup il crache le morceau, assommant et précipité. Je savais déjà qu’il savait, instinct de mère louve – et c’est si vilain dans sa voix à lui, c’est vilain car Max n’a pas (n’aura pas) (n’aura jamais) de papa dont il partage la moitié de la génétique et qui en mérite le titre. Je n’ai besoin ni de lui ni de qui que ce soit. Les quatre minuscules lettres me font l’effet d’un uppercut dans la poitrine : et quand on cogne, je ne sais pas partir la queue entre les jambes et la boucler. « Tu es complètement fou », j’articule chaque syllabe comme des balles de révolver. Je n’aime pas « cinglé », je n’aime pas « paranoïaque », et je déteste plus encore « fou » : c’est comme un panneau qui vous suivrait, vous collerait au visage, un univers tout à fait particulier où tu n’as pas ta place si personne ne t’y as invité. Le comble. « Tu fabules, c’est du délire de haut niveau. » Je me lève, je ne sais pas (plus) tenir en place et il peut bien se lever aussi, ça ne m’empêchera pas de le foudroyer tout droit dans ses prunelles prétentieuses. J’ignore comment ou pourquoi il a su si vite : il ne nous aura pas. Ne m’aura plus. Je clame et menace d’un ton glacial : « T’es rien, tu veux bien te mettre ça en tête joli-cœur ? Rien du tout, que dalle, pas même un coup d’anthologie. Fous le camp si ma présence te dérange mais ne t’avise pas une seconde de plus de m’empêcher de profiter de ma sortie au parc avec mon fils. »  
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty
Message Sujet: Re: Dis-moi où est ton papa (Gregor)   Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty Mer 6 Jan - 10:43


◐ ◐ ◐  
{ dis-moi, où est ton papa }
crédit/ tumblr ☾ w/@Noe Eisenmann
Jamais souffrance n'aura été si grande que lorsque l'amour vint à toi.

L'aventure d'un soir est coriace, dur à cuire et surtout impossible à vivre. Lionne aux envies carnassières, elle protège son lionceau, oubliant au passage qu'elle le protège de celui qui n'en est autre que le père. Gregor n'y songe même pas mais il a les moyens de la traîner dans la boue dans un procès injuste au vu des circonstances. Mais la garde de ce môme mal appris ne l'intéresse pas. Rien ne l'intéresse dans les reliques de cette relation sans lendemain.

Le sens de la répartie bien acéré, bien affûté, la blonde oxydée aurait presque du chien avec ce caractère fort. Mais Greg ne retombera pas dans ses bras, pas quand il voit les conséquences d'ébats avec cette femme. Comment a-t-elle pu...? Etait-ce prémédité? Mille questions qui lui trottent en tête. « Non merci. » Greg sent bien qu'elle se moque de lui mais il répond comme si elle était sérieuse. La poitrine de la demoiselle est déjà bien assez gonflée et n'a de toute façon pas besoin de chirurgie. Mais il n'y remettra plus la main.

Visiblement, il a vexé celle qui devrait réaliser que le plus en droit d'être vexé, c'est lui. Ce gamin a déjà un certain âge. Il est assez grand pour que son visage lui rappelle le sien, il est assez vieux que pour que Greg sache que s'il avait voulu s'investir, il aurait déjà raté une grande partie des moments importants de sa vie.

Pourquoi penses-tu à tout ça?
Le mal s'insèrerait-il en toi?
Du morveux, tu ne veux pas.
Alors pourquoi, pourquoi...?


Debout, elle est sur ses grands chevaux. Gregor ne se lève d'abord pas. Mais Noe lui fait une invitation qu'il est déterminé à saisir. « Avec plaisir. » Politesse exagérée pour contraster avec le ton peu doux et peu régulier qu'elle emploie envers lui. Gregor se redresse. Il est plus grand qu'elle et de par sa taille, il domine celle qui n'est rien d'autre que la mère de son fils. Un regard malgré lui sur le dénommé Max et il tourne les talons, abandonnant l'énervée et énervante maman dans le parc, avec son enfant.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé;

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -






Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty
Message Sujet: Re: Dis-moi où est ton papa (Gregor)   Dis-moi où est ton papa (Gregor) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Dis-moi où est ton papa (Gregor)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: version #23 et #24 :: rps
-
Sauter vers: