edwin ▬ fury road.

01. le paternel volatile. ses yeux éteints dans les tiens. son absence, plus tortionnaire encore que la main alerte qu'il dresse au dessus de sa tête, si différent de l'homme d'affaire au costume étincelant. double face, double jeu, ces dés qu'il balance contre vous sans vous laisser la moindre chance de gagner. car la famille est détruite, ruinée. tout entière auréolée d'un or malfamé, cuiller en or dans ta bouche de nouveau né, mais déjà le sceau du destin marqué au front. est-ce pour cela que tu refuses ainsi d'y croire, à ce destin farceur ? et après vous avoir brisés de ses doigts agiles et lestes d'homme important, le voilà parti, emportant en son sillage les cendres de ton enfance ruinée. 02. la musique salvatrice. uc. 03. le guide altéré. D'aussi loin que tu te souviennes, t'as toujours été comme ça. Dom juan des bas fonds, traînant derrière toi ta maigre carcasse amochée par ton enfance dorée dans laquelle tu n'as jamais appris la moindre moralité. Seule lueur au fond de ce sombre tableau - Lloyd et sa voix rassurante, sa douceur tendre. Cet homme, il a ce truc dans les yeux, cette étoile qui brille plus fort que toute autre, il a cette confiance, ce fil indicible, invisible, éternel qui se tisse entre vous, en permanence, au quotidien et en toutes choses. Il est le seul que tu n'as pas trahi, que tu n'as pas détruit dans les volutes de fumée qui sans cesse suivent tes pas. 04. la dépression rôdante.  Rien en toi ne présage la lueur. Demi-lune aux teintes éclatantes, voilà ce que tu es quand tu souris dans ces bars malfamés, dévastés de voir ce public réducteur applaudir à peine à l'osmose qui se fait entre ta guitare et toi. Et quand la musique t'entraîne vers d'autres contrées oniriques, ils te ramènent de leur piaillement insipide et de leurs choppes trop vite finies vers la tristesse et la saleté de ce monde. 05. le cliché trop-baisé. Héritier mal-aimé, trop baisé, sans doute, voilà ce que t'es. Cliché volatile au regard salvateur. Qui laisse derrière toi les trainées de ces femmes que t'as déshabillé et humilié au fond de ses lits sales. Parce que t'as pas compris 2020 et ses nouveautés, t'as pas pigé du tout que le salopard que t'es n'es plus bien classe, mais seulement un gros dégueulasse. Toi, tu demeures dans c'cliché là, incapable que t'es de ne serait-ce qu'envisager de te poser. Oisillon tombé du nid, incapable d'en reconstruire un.
Et tes yeux vagabondes. 06. la sœur fantasmée. Elle rayonne. Plus que les autres. De cette aura indescriptible qui depuis toujours t'attire comme un papillon l'est par la lumière. Elle tente de te séduire, de ses yeux enflammés et de ses courbes savamment dévoilées. Sans doute est-elle vexée de l'intérêt que tu accordes à toutes les autres, et du silence dont tu l'affliges. Sans doute ne comprend-elle pas ce désintérêt qu'elle n'a jamais connu ailleurs, quand elle ignore les tourbillonnements de ton âme et de ton corps lorsque tu plonges ton regard de dom juan dans ses yeux lascifs. Elle est pourtant l'interdite. La seule, que tu ne peux ni toucher, ni effleurer. La petite perle, sœurette adorée, de celle que tu ne peux briser.