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 diggin’ up hatchets / ft. grisha

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Message Sujet: diggin’ up hatchets / ft. grisha   diggin’ up hatchets / ft. grisha Empty Mer 7 Oct - 18:30



we’re diggin’ up hatchets today and sharpening the blades in case a stitch of hope remains
in this hell that we’ve raised ;



***


Ayant élu pour son perchoir la cime vertigineuse d’une armature de ferraille qui, sous le poids de ses talons geignant d’agonie, surplombait une large citerne d’acide en ébullition, Vadim froissait entre ses paumes crevassées une touaille de viscose imbibée de bavures écarlates, sa cibiche à peine entamée ballant mollement du bord de ses babines, lorsque tinte, quelques pas limitrophes, son vieux mobile qu’il avait jeté là, à même le sol, au milieu d’outils éraillés plus vieux que sa naissance et de paperasse à l’encre lavée par le temps. Son frère, posé sur le garde-fou, balançait comme un mouflet remuant ses deux gambilles au-dessus d’une dizaine de mètres de vide, ses bérylites fauves, aux gouffres dilatés de complaisance, regardaient d’une ardeur passionnelle, derrière la vitre teintée d’une visière qui les protégeait des vapeurs toxiques, la cuve incandescente ronger les restes de quelques malheureux jetés là encore à-demi vivants. C’est tout juste s’il prend la peine d’écouter l’autre converser au bout du fil, bercé par le cahotement régulier de la plateforme métallique et les remous suffocants du réservoir auxquels se greffent alors quelques secondes les bourdonnements indistincts de la voix fraternelle. Puis elle s’interrompt, et Vadim raccroche.

On m’attend ; tu vas devoir terminer tout seul, Tim. Je ne pourrai pas venir avec toi boire un verre au Dino’s après le travail, ce soir. Passe le bonjour de ma part aux garçons. Lance-t-il dans un murmure sans un regard à son besson. D’une pogne, il saisit son veston jeté sur la rambarde de l'échafaudage, qu’il flanque par dessus ses deux épaules, avant d’ajuster à son cou sa cravate en gabardine de nylon, qu’il avait gardé relâchée pour mieux éprouver l’effort. À cet empressement soudain, levant enfin son nez du cuveau sous leurs pieds, et manifestement un peu outré de voir son plus fidèle camarade lui fausser ainsi compagnie, le frère chéri le toise en haussant un sourcil. Où est-ce que tu vas? Une minauderie bougonne à ces mots barbouille sa trogne, et les deux charognards en capturant le regard de l’autre y lisent comme dans un cabalistique grimoire ; c’est le louvart despote qui hurle, rappelant l’un des siens à la meute. Du moins le concerné avait-t-il le regard, que tous savaient reconnaître entre milles argots de faciès, de ceux qu’on appelait pour parler d’importances. Qu’est-ce que tu as fait, encore? Gouaillait l’autre alors qu’il avait dévalé les escaliers de tôle larmée et s’esquivait déjà vers la grande trappe coulissante qui menait à la vieille cour pavée de l’usine.

Sa berline attendait là, le toit de sa carrosserie d’aniline toute baignée des ébats aveuglants du soleil couchant, mais un autre convoi avait été envoyé le quérir au sortir de l’entrepôt. Son frère aurait besoin de son véhicule pour repartir, et le lui ramènerait au garage, comme il le faisait chaque fois en de telles circonstances. Quelques gerbes de carmin séché, qu’il remarqua en serrant la main du chauffeur, éclaboussaient le revers de ses manches. Prévoyant qu’il aurait besoin de se changer, des affaires fraîchement baignées des effluves de lavande, et encore presque échauffée par la vapeur du fer, avaient été pliées par la minutie d’une attention féminine et disposées pour lui sur la banquette arrière. La carte du théâtre qui en son ventre abritait les précieuses anémones, lui avait été glissée à l’intérieur de la chemise pour simple indication de son lieu de convocation.

***

Rendu devant le somptueux porche d’entrée du grand théâtre, il avait salué à la hâte quelques visages familiers qui bavassaient en fumant le cigare sous l’air des grillons du crépuscule, et serpenté dans la cohue mondaine agglutinée aux portes du site, avant de s’engouffrer dans le bâtiment princier dont l’accès lui fut aussitôt consenti par les gardes. Il y faisait lourd, et les lieux grouillaient de beau monde, ce soir-là ; les filles devaient sûrement jouer. Il n'eut pas le temps de balayer le hall du regard que déjà, une silhouette chétive et gracile s’était vautrée contre lui. Vadim, caresse une voix fluette à son oreille lorsqu’une poupée de porcelaine, aux joues déjà empourprées d’ivresse et aux cils fardés de paillettes festives, vient coller deux baisers aux commissures de ses lèvres. Je vous escorte. Et avant même qu’il ne parvienne à remettre sur ce minois délectable un cryptonyme qu’il était pourtant certain de connaître, la guillerette sylphide l’avait entraîné dans le dédale de portes battantes et de coursives où s’affairait le personnel jusqu’aux salons privés, religieusement isolés de la foule qu’ils n’entendaient déjà plus.

Prenez un siège, je vais le prévenir de votre arrivée, lui avait-elle finalement soufflé en disparaissant derrière une énième porte en marbre ornementée de moulures d’anémones en fleur et de petits angelots, et alors qu’il s’exécutait sagement, cherchant à la dérobée de quoi émousser son ennui, il se surprit à fixer les reliquats d’incarnat incrusté à l’entour de ses ongles ; il était rare qu’on vienne le mander dans la fièvre de ses fonctions au point que la paume crevassée de ses mains rêches était encore rougie de sang frais et chaud, et il s’en inquiétait.
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Grisha Orlov;

-- gros méchant pas bo --
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Grisha Orlov



Mads M.
WALDOSIA (ava)
631
755
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53
(Veuf) Agnieska la femme, l'unique. Tuée sauvagement par la loi du Talion, fameuse, cruelle, elle a laissé dans un dernier soupir les souhaits pour sa fille, mais de cette dernière le corps aussi retrouvé.
Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

MISHA OKSANA BARBIE
MEDEE SAHEL JAMES

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Message Sujet: Re: diggin’ up hatchets / ft. grisha   diggin’ up hatchets / ft. grisha Empty Ven 30 Oct - 9:12


DIGGIN’ UP HATCHETS
La cité des mâles veille sur le quartier des lunes
Elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume

       Il délaissa son fief du pays des enfants perdus pour les délices et les décors des belles poupées fantasmes ; le Orlov s’enfouit dans la voiture, côté passager ; près de lui, son chauffeur à la marque gravée sur le poignet, une camomille symbole des pêchers. L’homme s’abîma dans la contemplation des paysages survolant son regard, la rapidité d’une berline trépassant le calme d’un mois d’automne semblait avoir pour ses pensées une attractivité matinale. Il s’autorisa une cigarette, l’expression congestionnée de fatigue – cette nuit avait-il entendu les éclats de voix joyeuses et innocentes de l’enfant qu’il gardait chez lui, pour son fils – il délaissa ses orbes à la rêverie. Quand la voiture se gara, quand le parrain défit les gants de ses mains, quand il pénétra dans le haut lieu transformé en géhenne des luxures, il s’appesantit dans le confortable fauteuil de cuir, consulta sa montre, prit son stylo afin de diriger ses réflexions sur une patiente dont il regretta les parents ; Mhyrra, petite adolescente de quatorze ans. Elle n’avait rien qu’un cerveau qui fonctionnait trop bien pour une fille ; sur le rapport annota-t-il décompensation, jargon inutile de psychiatre reconnu, pour l’enlever et la baptiser Edelweiss lui faudrait-il corrompre à coup de somme astronomique ses proches et surtout son personnel hospitalier. « Elles attendent dans le couloir. » Alyosha se dresse dans sa droiture d’intendant ; devant le bureau, toujours un air déférent et fidèle, sournois. Fais les entrer, pas besoin d’ordre, juste un mouvement de tête. Alors Diane et Halcyon se présentent.

 Elles jaillissent peinées et angoissées, leurs yeux perdus dans l’immensité de leur imaginaire puisque rien ne peut les sauver de la perpétuité d’une prison injuste. Grisha n’en a cure, invente des récits pour se justifier, il leur offre la gloire d’être admirée et la richesse et le confort et la sécurité comme un monarque sagement assis sur son trône de pouvoir et les sujets agenouillés devant lui. Il a prévenu, il a posé des questions, il a cerné la culpabilité et l’effroi suintant sur les peaux d’albâtre, si douces, si radieuses. Il a touché le miel délicat des bras découverts puis les cheveux soyeux. Il a ausculté la propreté, la lisseur de leur corps. Enfin il a asséné de sa voix d’ogre les remontrances. Les a acculé dans leur rôle de poupée, de femmes. Vous avez tout ce que vous désirez ici. Toi, Diane, je t’ai trouvé, tu as accepté le contrat, tu l’as même signé, tu oses alors aider une de tes comparses à s’enfuir. Ma pauvre Diane, tu sais bien ce qui t’attend. Quant à toi Halcyon j’attends que tu me racontes comment tu as pu t’échapper. Tu ne voudrais pas te retrouver encore une fois dans la salle du dressage. Elles ressortent mortifiées.

 Sa favorite a des allures de vestale déchue, la timidité sur ses traits de princesse lointaine quand elle vient le quérir de son invité, de sa petite voix intimidée explique, Mnémonsyne m’a dit que monsieur Kovalch était arrivé, elle est repartie parce qu’Alyosha lui a demandé alors c’est moi qui suis venue. Il l’embrasse, sur le front dépose sa marque des instincts lucifériens. Dans le grand salon aux larges canapés brodés, dans un geste d’affection tout mesuré, tend sa main au filleul, s’assoit face à lui.  « Je ne te serre pas de vodka à cette heure-ci. » La boutade écorche son sourire joviale, une emprunte de sérieux et de convoitise somnole dans l’oeil.  « J’ai besoin que tu tues certaines personnes pour moi. Un père et une mère, si le frère est dans la maison tu n’hésiteras pas non plus. » Le plan se dessine pour affûter ses griffes, la petite Mhyrra l’obsède ; il la désire.  « Je te fais confiance pour faire passer ça pour un accident. Généralement ils traversent quelques routes dangereuses afin de venir voir leur fille hospitalisée. » Il offre le dossier contenant la vie, les photographies, les habitudes, sur la pochette de carton, d’une calligraphie raffinée, le prénom de l’enfant.  « Deux semaines pour t’organiser et une semaine d’ajout afin de mener à bien ta mission. » Ainsi l’homme sert-il deux verres de jus d’orange pressés, frais de cette matinée.  

(c) corvidae

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Que m'importe que tu sois sage?
Sois belle! Et sois triste! Les pleurs
Ajoutent un charme au visage,
Comme le fleuve au paysage;
L'orage rajeunit les fleurs. Baudelaire
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