les lois de l'attraction (arya)

évasion délibérée d'deux âmes enfiévrées. tu l'enlèves à c'monde qui n'lui sied pas au teint. tu lui prends la main et tu l'entraînes vers là où personne n'saura, personne d'autre qu'elle et toi. parce qu'elle n'est pas faîte pour être éclipsée arya. pour n'exister qu'en demie-teinte, dans l'ombre d'la mariée. celle que tout l'monde admirera quand dans tes yeux, elle était la seule à briller, l'unique silhouette à t'faire chavirer. à sa façon si particulière, d'sa démarche si singulière. elle ne t'a jamais rien donné, pourtant c'est comme si t'étais déjà piqué. brûlé à vif par son charme déraisonné. tu t'sens lamentable kemen d'être ainsi soumis aux mouvements d'humeur d'une femme qui n'semble qu'à peine te remarquer. mais t'es bien petit sous l'poids des émotions incontrôlables qui t'écrasent. pauvre type tout juste bon à lui courir après en attendant un signe. sa main délicate dans la tienne, t'as une vague impression d'répit. d'un pas qu'elle s'autorise dans ta direction, d'une seconde qui met en exergue d'nouvelles options. et l'éventail d'possibilités qui s'offre à vous suffit à t’enthousiasmer. t'as tant besoin d'vibrer qu'avec elle, tu t'sais déjà comblé. vous taillez l'chemin loin des festivités, définissant aléatoirement les contours d'votre intimité. alors tu saisis chaque perche tendue. et tu t'essaies à la faire parler. pour qu'à toi, elle ose enfin s'confier. tu veux t'sentir privilégié, assez important pour gagner l'droit de l'écouter. pour n'pas entendre seulement les nuances d'son rire et t'délecter du dégradé d'ses mots. tu ne te trompes pas. je suis du genre tout ou rien. au fur et à mesure d'vos échanges, tu commences à capter quelques secrets dissimulés. tu les dépoussières dans l'espoir d'les voir s'révéler. que je te raconte quoi ? qu'est-ce que tu aimerais savoir, kemen ? si j'réponds tout, tu m'diras rien. son allure sauvage n'trompe plus personne, mais tu n'es que plus intrigué à mesure que l'temps passe. t'aimerais pouvoir cerner chacun des traits composant la poupée. pouvoir comprendre chaque déclinaison composant celle qu'elle est. tu crèverais de l'admirer dans son entièreté, la glaciale beauté. dis-moi... pourquoi t'es comme ça ? tu commences, n'filtrant tes interrogations qu'à un rythme léger. pourquoi tu t'protèges autant ? pourquoi tu m'échappes ? et pourquoi j'reviens ? parce que c'est pas moi arya, c'est toi. dis-le moi. tu voudrais qu'elle confirme tes dires, qu'elle t'offre les réponses qui t'échappent. t'es certain qu'elle est celle qui t'rattrape constamment, t'es certain que c'est pas toi qui est envoûté. tu t'demanderais presque c'que vous êtes, là tous les deux, au milieu d'une rue passante. vous n'étiez définitivement rien, quand tu vous voulais tout.

le décor se ré-invente au rythme d'vos pas pressés. ce qu'ils avaient connu d'cette soirée n'est plus. ne leur reste que la nouveauté d'leur relation en pointillés dans un endroit neutre. t'avais besoin d'cet esprit-là. t'avais besoin d'croire que rien n'était immuable. que t'avais encore l'ascendant sur ce qu'il adviendrait d'vous. agile manœuvre pour l'arracher aux autres et la faire tienne, le temps d'quelques heures. si elle ne t'offrait que cet aparté, tu voulais être sûr de l'avoir étreint jusqu'à la lie. tu t'fous d'paraître obsessionnel, t'es même plutôt fier d'ta persévérance. peut-être que dans un futur proche, tu récolteras l'fruit d'tes efforts. tu veux qu'elle comprenne que t'es pas qu'un mec de passage. un d'ces types qu'elle devait croiser par milliers mais qui n'la voulait que pour une nuit. t'as pas la moindre idée de c'que tu recherches réellement. ce dont t'es certain, c'est qu'elle chamboule tes évidences. qu'elle a beau t'repousser avec hargne, tu t'traînes toujours à ses pieds. elle te rend faible arya, à tel point qu'elle éclipse toutes les autres à la ronde, avec une facilité déconcertante. et tu t'acharnes à tout tenter pour la dévoiler. pour caresser du doigt c'qui s'cache sous la surface si lisse de la poupée d'porcelaine. d'un émoi qu'tu peines à expliquer, tu devines les merveilles qu'elle se borne à étouffer. tu devines l'immensité de ce qu'elle a à offrir. belle de l'extérieur autant que de l'intérieur. cet état d'fait, tu l'parierais sur des millions sans t'poser trop d'questions. alors tu grattes avec insistance. tu joues sur les mots et sur les barrières qu'elle dresse. si jeune, elle possède déjà tous les codes pour faire fondre les hommes. à moins qu'tu n'sois le seul à t'laisser envoûter par ses mécaniques. ce sont des questions bien ambitieuses. j'te cacherais pas que c'est une d'mes principales qualités. t'as l'ambition des plus grands. la détermination qui t'pousse constamment et te mènera très loin. et ce trait d'ta personnalité est un allié de taille dans ta quête désespérée. ses sourires trouvent les tiens. là où chacun d'ses comportements te confortent davantage dans l'idée que t'as mis l'pied dans un bourbier dont tu seras incapable de t'ôter. la confiance se gagne. elle n’est pas innée, surtout pas chez moi. alors peut-être que je suis destinée à t’échapper jusqu’à ce que tu l’obtiennes. mystérieuse dans les énigmes qu'elle souffle avec parcimonie. elle a l'intelligence qui n'sied pas à la jeunesse. et chaque mot qu'elle énonce est comme un éclaircissement à ta chute. plus tu la côtoies, plus tu comprends pourquoi t'es tombé. t'as l'regard rieur kemen. l'regard conquis, les mouvements fébriles. elle t'prend au corps, fait palpiter des zones habituellement atones. quant à pourquoi tu reviens… tu es le mieux placé pour répondre à cette question… tu m'rends fou. chaque extrémité d'ton être le crie. tes iris le hurlent. t'as qu'ça pour exprimer c'que tu ressens, c'qui t'tiraille les entrailles. si t'étais pas aussi gentleman, tes lèvres auraient déjà percuté les siennes. pour faire oublier les mots qui t'manquent, pour faire exploser l'palpitant en apnée. tu la dévores sans honte, tel un homme face à l'objet d'sa convoitise. ta main glisse dans son dos jusqu'à sa taille. par besoin primaire d'la sentir contre toi. de t’enivrer d'son parfum, d'le tatouer pour t'en imprégner. pour la garder quelque part, même quand elle se sera envolée. j'pense t'avoir déjà fait entrevoir que j'étais pas frileux. tes lippes s'étirent, la malice s’immisce. qu'est-ce que t'attends de moi arya ? tu n'reculeras devant rien kemen. prêt à tout pour la faire succomber comme elle t'avait fait plier.

aussi doux qu'électrique, l'instant est divin. l'instant est suspendu, dans un ciel sans nuage. les secondes et les minutes s'égrènent sans qu'tu n'prennes le temps d'les compter. t'as mieux à faire kemen. tu préfères de loin profiter d'celle que tu tiens à ton bras. la poupée qui t'avait si longtemps fait cavaler pour finalement t'accorder cette intimité. t'as l'sentiment d'une demie-bataille gagnée, mais tu t'sais pourtant bien loin d'la ligne d'arrivée. ça t'rassure quelque part, parce que l'mystère qui plane partout au-dessus d'elle est c'qui t'pousse à rester. t'aimes c'que tu vois, autant que c'que tu n'vois pas. t'as besoin d'être constamment challengé kemen, t'as besoin d'être continuellement bousculé. cet art, elle l'maîtrise à la perfection arya. en donnant pour mieux reprendre. en capitulant avant d'se reprendre. elle t'souffle le chaud et l'froid, elle t'obsède en t'emmêlant dans tes propres contradictions, dans tes propres émois. ce soir, tu t'dirais homme le plus heureux d'la terre, tant tu n'te contenterais d'aucune autre femme à côté d'toi. tu sens son parfum t'entêter et ta main trouver sa place. là, au creux d'son dos, contre sa taille. tu signerais n'importe où pour vivre ça tous les jours. tantôt à distiller des indices à analyser, tantôt à échapper des rires animés. tu la vois autrement et tu n'en es qu'plus charmé. t'as la sensation d'fondre à chaque instant un peu plus parce qu'elle n'est jamais à court d'arguments arya. t'testant sans limites, elle touche juste, à chaque coup qu'elle opère. hmmm… ce que j'attends de toi ? t'es intéressé. tu veux comprendre où elle tente de t'emmener. c'qu'elle attend pour céder et cesser d'se protéger. tu devines que la vie ne l'a pas épargné et t'acceptes de lui concéder l'temps dont elle aura besoin pour s'livrer. t'faire pressant ne t'apportera pas l'effet escompté. j'attends de toi que tu me dises ce que tu cherches, en t'accrochant à moi. ce que tu espères. tes lippes s'étirent en un sourire taquin. t'es peut-être aussi mystérieux qu'elle dans l'fond. qu'est-ce que j'dois faire pour qu'tu comprennes que j'suis accro à la sensation que j'ai quand t'es avec moi ? autant qu'à toi. t'es différent quand t'es avec elle. t'es un homme nouveau, un être humain exactement là où il devrait être. tu n'sais plus si elle cherche simplement à confirmer c'qu'elle croit lire en toi ou si elle n'te perce pas à jour. t'as l'regard qui glisse sur elle suite à tes mots. quand ces derniers manquent, les iris en sont l'miroir le plus ressemblant. sa présence et sa chaleur t'enivrent. ton rythme cardiaque entame sa course en solitaire. tu maîtrises plus grand chose quand elle est là et c'sentiment est si grisant. peut-être que je m'enflamme mais j'ai jamais ressenti ça. et j'suis prêt à aller voir jusqu'où ça nous mènera. t'as pas peur de dire c'que t'as à l'intérieur kemen. t'es en accord avec toi-même et t'assumes c'qui fait d'toi celui qu'tu es. dis-moi qu'toi non plus t'as pas peur de ça. au fond, tu la supplies d'te suivre. tu réclames son aval pour t'seconder dans ta folie. tu veux t'la faire partenaire du chemin qui s'offre à vous. allez dis-moi arya, si j'tombe, tu tomberas avec moi ?

si vos différences devraient vous séparer, t'aurais davantage tendance à croire qu'elles vous rassembleraient. comme une sorte d'complémentarité qu'vous retrouveriez à travers l'autre. un message subliminal, un lien invisible qui vous forcerait à n'jamais vous quitter sans ressentir l'manque d'une moitié d'vous-même. mais les interprétations sont multiples et les esprits contradictoires. là où t'entrevois c'que tu aimerais pour vous, arya reste terre-à-terre, s'mûre dans des faits avérés, dans une réalité dont tu souhaiterais la voir s'échapper parfois. pour qu'elle aborde une vie plus en légèreté, pour qu'elle arrête de s'étriquer. ne serait-ce qu'pour espérer s'envoler au lieu d'constamment s'ancrer. arya est trop jeune pour être déjà mort-née. et l'instant qui avait tout d'aérien s'en retrouve brutalement plombé. parce que face aux vérités qu'tu lui livres, elle s'braque. oui, tu es accro maintenant, kemen. mais quand l'effervescence de la nouveauté sera envolée, je perdrais tout intérêt à tes yeux… t'es brusqué par la véracité qu'elle semble détenir, sans même la tempérer. t'es étonné qu'elle estime tant t'connaître, sans même t'savoir réellement. mis-à-part les bouts d'toi qu'tu délivrais mais qu'elle altérait. pour s'rassurer sans doute, pour s'octroyer l'droit d'te repousser quand les raisons lui manquaient. t'es pas idiot kemen, t'as rapidement compris qu'elle faisait pour s'protéger alors qu'tu n'lui voulais qu'du bien. plus qu'tout, tu voulais la sortir d'son quotidien, l'arracher aux démons qu'elle traînait à sa suite sans savoir comment s'en libérer. sauf qu'elle saccage chaque opportunité qu'tu tentes d'lui offrir, elle t'les renvoie en mille, s'en déleste pour n'pas avoir à s'en sortir. c'est mathématique, c'est psychologique. elle s'détruit elle-même pour n'plus avoir à s'laisser détruire. t'as beau y mettre les formes, faire appel à toute ta sincérité, elle refuse de t'écouter. tu pourras pas constamment tout remettre en question dans tes relations, sous prétexte qu'une fois, t'as tiré l'mauvais numéro. c'est pas juste arya. tes yeux dans les siens, t'aimerais qu'elle abaisse ses barrières, rien qu'un peu. tu n'veux pas lui demander la lune immédiatement. t'es conscient que ça prendra du temps et tu n'seras pas celui qui la brusquera. tu veux simplement qu'elle s'déride au fur et à mesure. qu'elle accepte de t'laisser une chance, sans t'reléguer à la généralité médiocre des hommes d'aujourd'hui. tu donnerais tout pour qu'elle cesse d'avoir peur et pour qu'elle saute dans l'vide avec toi. si, justement. moi j'ai peur de cela. je ne suis pas comme toi kemen. t'entends qu'les êtres humains n'sont pas tous fait pareil. c'qui nous permet à tous d'apprendre des uns et des autres. mais elle est trop fermée arya pour qu'tu n'puisses qu'imaginer lui montrer comment apprécier l'univers avec ton regard à toi. je ne peux pas te procurer le frisson que tu recherches… dans l'fond, tu n'recherches rien kemen, si ce n'est sa compagnie. tu n'lui demanderas jamais d'être ce qu'elle n'est pas, puisque c'est d'elle, dans toute son authenticité, dont tu es tombé sous le charme. un jour, tu réaliseras que j'me suis pas moqué d'toi arya. et ce jour-là, tu m'combleras.