Sujet: Re: Le monde est petit | Meg Lun 30 Mar - 20:06
under blue moon i saw you, so soon you'll take me, up in your arms too late to beg you or cancel it. -- @wayatte dickson
Elle regrette déjà. Elle regrette déjà d’avoir accepté cette soirée. D’avoir accepté d’accompagner son amie chez un parfait inconnu. Elle sait, Meg. Elle sait que son amie cherche simplement à la faire sortir, à ce qu’elle s’amuse, rencontre du monde, elle qui a bien trop tendance à se terrer chez elle. Mais elle n’en a pas la force. Elle n’en a pas l’envie. Parce que tu cherches à fuir les monde, Meg. Les êtres humains. Parce que tu refuses de te lier, désormais, à qui que ce soit. Parce que tu places des distances avec les personnes que tu aimes, pour ne pas les blesser, eux aussi. Parce que la mort est ta faucheuse, sur ton épaule, prête à emporter avec elle tous ceux que tu aimes. Elle déraille, Meg, déraille complètement. Se perd dans ses illusions, abandonne ses rêves, détruit cette force qu’elle possédait autrefois en elle. Elle perd tout, parce qu’il n’est plus là. Elle perd tout, parce que l’accident provoqué a détruit sa vie, à elle aussi. Et il n’y a plus que brume, que désespoir, que ces putain de calmants qui la maintiennent encore en vie. Et peut-être qu’elle devrait tout lâcher. Et peut-être qu’elle devrait tout abandonner. Un cachet avalé, puis deux, la dépendance s’accroît jour après jour, alors qu’elle tente de se donner la force de se rendre à cette soirée. Jusqu’à cette maison, qu’elle reconnait immédiatement. Une nuit déjà passée dans cette maison, une seule, unique, avec Wayatte. Wayatte, comment l’oublier, client du bar un peu trop éméché que tu as dû raccompagner. Il t’a demandé de rester, et tu n’as pas su refuser. Elle le cherche, un peu partout dans la maison, bravant la foule. Elle le cherche, et le trouve, au bord de l’une des grandes fenêtres de la maison. - Tu préfères rester tout seul ? Qu’elle demande, faible sourire au coin des lèvres, parce qu’elle reconnait sans mal cet air triste déjà vu sur son visage. Cet air qui l’a conduite ici, plusieurs soirs auparavant.
Sujet: Re: Le monde est petit | Meg Mar 21 Avr - 20:56
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Contrairement à lui, elle se souvient de tout, Meg. Parce qu’elle n’était pas ivre, parce qu’elle était dans son état normal, du moins, autant qu’elle peut l’être ces derniers mois. Elle se souvient de tout. De la tristesse de Wayatte. Cette même tristesse qui semble le pousser à s’isoler, à s’installer tout seul au coin d’une fenêtre. Son chagrin d’amour. Ce déchirement. Personne ne devrait avoir à connaître une telle souffrance, celle de perdre l’être aimée. Et tu le sais, Meg. Tu le sais mieux que personne, parce que l’homme que tu aimais est mort, te laissant seule ici. Seule dans ce monde étrange dans lequel tu t’es déjà bien trop battue. Et machinalement, elle vient s’asseoir en face de lui, s’insérant dans le coin de la fenêtre à son tour. - C’est bien moi. Et elle sourit à son tour, gênée par ses paroles mais aussi amusée. Elle se doute bien qu’au fond, cette situation est bien plus délicate pour lui qu’elle ne l’est pour elle. Lui qui a tout oublié, alors qu’elle, elle détient encore les clefs. - Meg. Qu’elle lâche, pour se présenter, sans doute sur le fait qu’il ne doit absolument pas se souvenir de son nom. Mais il se souvient déjà de ton visage, ce qui n’est pas rien. Peut-être parce que t’as pris la fuite au petit matin. Peut-être parce que t’étais bien trop troublée à l’idée de dormir avec un homme. Le premier depuis Chace. Et ce même s’il ne s’est rien passé entre vous. Toujours avec un doux sourire sur les lèvres, elle répond machinalement. - Non, merci, ne t’en fais pas. Elle a déjà abusé, bien trop, sur les cachets. - Et toi ? Tu as décidé de boire tout seul ici ? Il est l’hôte, le roi de la soirée, et tout semble pourtant si fade à ses yeux.
Sujet: Re: Le monde est petit | Meg Dim 26 Avr - 20:04
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Ce qu’elle ressent est étrange. Ce qu’elle ressent est inédit. Elle est à la fois gênée à cause de la nuit passée avec lui, à cause de cette soirée trop alcoolisée, en grande partie oubliée par le beau brun, et une autre partie d’elle se sent à l’aise. Véritablement à l’aise à ses côtés. Les sourires qui ne trompent pas, la légèreté de la conversation mêlée à une profondeur qu’elle ne ressent que trop peu. Ils n’ont pourtant rien en commun, tous les deux, c’est indéniable. Il y a d’un côté le riche acteur, célèbre, certainement habitué à obtenir tout ce qu’il désire. Et de l’autre côté, il y à elle. Elle. Gamine des rues, gamine des quartiers, qui n’a jamais eu le luxe de goûter au monde dans lequel vit Wayatte. Qui n’a toujours eu que ses rêves comme seul et unique moteur. Au fond, tout ce que vous avez en commun tous les deux, c’est votre peine de cœur respective, Meg. Ton amour est mort, disparu. Le sien s’en est allé, disparu. La conséquence est la même : douloureuse absence. Cette même absence l’ayant conduite à passer une nuit, seule et unique, aux côtés de cet homme. Dans les bras de cet homme. Tendre. Sans rien de plus qu’une profonde tendresse. Un rire s’échappe de ses lèvres alors qu’elle lui répond. - Bien sûr oui ! Wayatte ! Et moi je le savais, pour de vrai ! Incroyablement détendue, face à lui. Elle se sent bien, l’espace de quelques instants seulement. Comme s’il venait de lui faire tout oublier. Comme s’il venait de chasser la moindre de ses idées noires, la moindre de ses mauvaises pensées. Écoutant attentivement ses paroles, elle acquiesce d’un signe de tête en répondant avec un sourire un peu plus faible. - Je vois. Et toi tu n’as pas la tête à faire la fête. Elle le sent, elle le sait, comme une évidence. Comme si les souvenirs de l’autre soir remontaient à la surface. - Est-ce que tu… Tu te sens un peu mieux ? Qu’elle s’autorise à demander, détournant un peu le regard, sincèrement inquiète pour lui, pour son état, pour ce qu’il peut bien ressentir.
Sujet: Re: Le monde est petit | Meg Sam 20 Juin - 19:55
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L’assurance qui se fait un peu plus présente, lorsqu’elle réalise que malgré l’oubli du prénom, ils se reconnaissent, tous les deux. Ils se reconnaissent et sans le moindre malaise. La situation aurait pu être bien pire, bien plus gênante, mais Wayatte semble être un homme plutôt léger, sans prises de tête. Et ce malgré l’autre nuit. Et ce malgré le sale état qui était le sien le soir de leur rencontre. Ses paroles arrachent un rire à la danseuse, le fait qu’elle se souvienne mieux de lui que le contraire n’est pas étonnant, car elle n’était pas ivre, elle. Elle se contentait de faire son travail lorsque son regard a croisé le sien. Lorsqu’elle a compris qu’il serait toujours là à la fermeture du bar. Des types comme lui, t’en vois tous les jours, Meg. Des types comme lui, t’en sert tous les jours. Des hommes désespérés, trouvant un peu de réconfort dans la bouteille. Mais lui, Wayatte, t’aurais jamais pu parier là-dessus. T’aurais jamais imaginé qu’il soit ce genre d’homme. Jusqu’à ce qu’il évoque une blessure amoureuse. Tu sais que ce que c’est, mieux que n’importe qui.- On va dire ça. Qu’elle lâche, en riant, parfaitement consciente qu’il ne s’agit pas là d’un problème de mémoire. Mais elle s’attarde sur ses paroles suivantes, elle secoue la tête négativement pour le rassurer sans attendre. - Non, non, pas du tout. La soirée s’est bien passée. Un petit clin d’œil lancé en sa direction pour lui prouver qu’elle n’a pas été dérangée par son état. Un peu gênée, peut-être, parce qu’elle n’a jamais passé la nuit avec un autre homme depuis la mort de Chace, même pas de façon amicale. T’as eu comme une flash, comme un éclair, une photo de vous deux dans la tête, ce soir-là. T’as eu le cœur secoué, remué, par une nuit passée dans les draps d’un inconnu. Sentiment d’adultère envers une personne décédée. Sentiment d’adultère alors que t’as rien fait. Et pourtant, elle reste ici, près de lui. Et pourtant, elle reste ici, cherchant à le connaître. Parce qu’elle apprécie ce qu’elle voit, en lui. Parce qu’elle apprécie ce qu’elle a pu voir l’autre soir, malgré son état d’ébriété. - Je suis contente que tu ailles mieux. Sincèrement. Regard planté dans le sien, une partie d’elle qui s’inquiète, qui se préoccupe de ce qui peut bien lui arriver. - Oh, tu sais, j’ai aussi mon caractère. Je ne me laisse pas faire. Elle lui offre un sourire malicieux tout en reprenant. - Je travaille là-bas depuis longtemps, je suis habituée.Parce que t’as pas eu la même chance que lui, Meg. T’as pas de fortune cachée, pas d’héritage familial, pas de grande carrière. T’as juste dû te battre pour survivre.
Sujet: Re: Le monde est petit | Meg Dim 9 Aoû - 20:43
under blue moon i saw you, so soon you'll take me, up in your arms too late to beg you or cancel it. -- @wayatte dickson
Comme un ovni, une présence différente, dans son monde sombre, dans son monde noir. Il évoque quelque chose de léger, quelque chose de doux, Wayatte. Elle parvient à le sentir rien qu’en étant près de lui, rien qu’avec sa présence. Les sourires qui s’échangent, mutuellement, comme si la gêne de l’autre soir venait définitivement disparaître au profit de quelque chose de sincère, de quelque chose de réel. Tu ne te pensais même plus capable d’avoir ce genre de comportement avec un homme, Meg, ni même avec qui que ce soit. Tu ne te pensais plus capable de sociabiliser quand tu ne fais plus que te renfermer sur toi-même, toujours un peu plus. Chaque jour un peu plus. Mais elle a été présente pour lui lorsqu’il en avait besoin, elle s’est laissée guider par l’émotion, par l’inquiétude ressentie envers lui. Les rires s’envolent, se perdent dans les bruits, derrière le fond sonore répandu dans l’appartement. - Des gars comme toi. Tu étais le moins pire, tu sais. Clin d’œil malicieux, parce qu’il n’était insistant, parce qu’il n’était pas désobligeant. - Moi ? Je voulais être danseuse. Mais pour vivre il faut bien travailler. Faible sourire, la réalité du monde, de la vie, qui rattrape toujours. T’es une fille des quartiers, toi, Meg. T’as jamais connu le luxe, t’as jamais connue la grande vie.- Et toi, dis-moi ? Tu arpentes souvent les bars dans le but de finir ivre ? Elle le taquine à son tour, se lance dans cette relation sans savoir ce qui l’attends, sans savoir ce qui adviendra d’eux. De cette rencontre un brin surnaturelle qu’a été la leur. De cette nuit passée, de cette chambre, cette maison qu’elle n’oublie pas sans pour autant avoir été capable de mettre des mots sur ce que c’était. T’as pourtant envie d’en savoir plus sur lui, Meg. Sur cet homme qui semble si différent de toi.