Sujet: Re: Le monde est petit | Meg Mer 16 Sep - 18:07
under blue moon i saw you, so soon you'll take me, up in your arms too late to beg you or cancel it. -- @wayatte dickson
Elle vogue sur la mer de l’imprévu, sur le bateau de l’invisible, quand son esprit se déplace en roue libre, insurgé par les cachets trop rapidement avalés. Ils sont son quotidien, désormais. Ils sont ce qu’elle retrouve lorsqu’elle ne croit plus en rien. Lorsque le ciel est trop noir et le cœur trop fade. Les calmants, ceux sans qui elle n’aurait pas pu franchir le seuil de cette gigantesque demeure, ce soir. Ceux sans qui l’angoisse serait trop prenante. Et tu ne regrettes pas, Meg, parce que pour une raison qui n’appartiens qu’à toi, t’aurais pas aimé qu’il puisse te voir comme ça. Parce que pour une raison qui t’échappe, t’aimerais maintenir cette bonne image qu’il a pu se faire le soir de votre rencontre. Courte nuit, vite effacée par l’aurore du matin, par la fuite en avant de la danseuse, trop mal à l’aise à l’idée de se réveiller à ses côtés. Plus habituée à partager son lit, encore moins avec un homme, encore moins avec un inconnu. - Tu n’étais pas désagréable, pour être plus précise.Tu t’es laissée guider avec lui parce que tu le voulais, Meg. Parce que t’avais pas envie de le laisser, pas envie de l’abandonner. Tu t’es laissée entraîner parce qu’il était gentil, pas parce que t’étais forcée. Elle ne se sent plus obligée de rien, la poupée. Plus capable de ne rien assumer. Comme si le monde se dérobait sous ses pieds. - Beau projet mais couteux. Les grandes écoles sont toutes payantes et hors de prix.Et c’est pour ça que tu t’étais faite engager dans ce bar, Meg. Pour pouvoir accéder à tes rêves. Pour pouvoir te donner les moyens de décrocher la lune, de décoller de plus belle. Avant. Avant de sombrer. Définitivement. Les malheurs acharnés qu’il connait, lui aussi, à en croire ces quelques mots. L’abandon. L’abandon cruel d’une femme envolée. L’absence dévastatrice de l’être aimé. - Oh, je… J’imagine combien le choc a dû être violent pour toi et… Je comprends. Je comprends mieux.Pourquoi il s’est réfugié dans le creux de tes bras. Pourquoi il s’est senti si bien lorsque tu te trouvais dans ses draps. Leurs situations sont différentes, fatalement, mais le sentiment, la douleur, elle est similaire. Bien qu’il n’en sache rien. < b>- Je suis seule. Qu’elle lâche simplement. Seule depuis plus d’un an, maintenant. Les blessures non cicatrisées continuant de la ravager.