ta plus belle insomnie. (luis)

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{ ta plus belle insomnie }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago

Comme une rose dont il effeuille  chaque pétale un à un, il délaie les mystères qu’elle cachait encore plus ou moins bien… il n’y a pas si longtemps. Elle ne sait pas exactement, Cassey, à quel moment leur relation sans conséquences a soudain dépassé l’union purement charnelle de deux amants. Il se révèle furtivement un attachement loin d’être prémédité, des sentiments clandestins qui ne devraient pas se créer. Mais il n’empêche qu’il accède, ce soir plus que jamais auparavant, à un fragment décousu d’une vie éparpillée. Elle aurait tout fait, l’astre solaire, pour se sentir exister. Pour sentir le feu crépitant dans ses veines, pour sentir l’éclat incandescent de la vie brûler en elle. C’est ce qu’elle a fait, avec le cinéma, alors qu’elle n’était encore qu’une môme pleine de rêves. Mais c’est ce qu’elle est, Cassey, une môme avec des rêves plein la tête et des étoiles qui flamboient dans ses prunelles.

Et les astres brillent toujours mieux,
quand ils sont tous les deux.

Avec Luis, aussi, elle se laisse porter par ses désirs les plus futiles, par ses envies les plus inaccessibles. Elle se laisse porter par lui autant que par la fièvre qui l’anime. C’est sans mal, indéniablement, qu’elle consent à se poser sur ce canapé à ses côtés, admirer le chef d’œuvre dans lequel elle a joué. Il paraît heureux, pressé, très enjoué de la découvrir à l’écran. La jolie blonde a une moue bien plus boudeuse mais qui disparaît peu à peu, lentement, quand elle décèle dans les lacs glacés l’attention qu’il semble lui porter. Il se met à sourire, même, chaque fois qu’elle apparaît. Il dévore du regard la gamine qu’elle était, comme pour s’imprégner de l’image de son passé ; comme si, elle comptait. Elle, elle le contemple lui, un sourire espiègle sur les lippes, juste avant d’arriver à la pire scène du film. – Je ne suis pas toute nue ! Il n’empêche que ce passage sulfureux, alors qu’elle était encore au lycée, a fait beaucoup de remous. Mais, plus que l’image, elle aurait dû s’inquiéter du son. Occupée à se débattre contre Luis, la princesse s’interrompt en plein élan quand elle reconnaît ses propres gémissements. – Et moi je l’ai vu au moins cent fois, je te signale ! elle rétorque, la gamine, alors qu’il ne semble pas du tout prendre au sérieux l’idée qu’elle puisse simuler avec lui. – Oui, eh bien ça, tu ne peux pas le savoir. elle affirme avec malice alors que l’imperturbable part s’occuper de leur futur plat. Elle ne peut retenir un rire quand il s’essaie à l’imiter. – Je n’ai jamais dit un truc pareil ! elle nie, bien entendu, alors que ses iris se reposent sur le film. Elle le contemple quelques instants avant que Luis ne revienne. À sa remarque, elle arque un sourcil, l’air peu convaincue. – Laisse tomber, je ne te dirais jamais que tu es une bête de sexe. elle finit par répondre avec un sourire en coin. Le dîner commencé, ils profitent en même temps de la suite du film, jusqu’à la mort de son personnage… la vision d’elle, le visage tuméfié et ensanglanté la fait grimacer.

Mais il la fait rire, Luis,
alors même qu’elle essaie de se retenir.

– Tu devrais pleurer ma mort au lieu de te moquer de moi ! elle commence à nouveau à se plaindre quand, sans s’y attendre, elle sent le bras du séducteur glisser autour de ses épaules. Le geste pas si déstabilisant, demeure tout de même troublant, de la part de son amant. Les opales de la belle se relèvent pour les poser sur lui, un bref instant, mais elle choisit de garder le silence. Jusqu’à la fin du film, ils restent dans cette position avant qu’enfin, le générique ne vienne les sortir de ce petit cocon. Elle lui sourit quand il affirme que le film était plutôt bon. – On se fiche du film, comment tu m’as trouvée ? elle demande, impatiente, curieuse d’avoir son opinion. Curieuse de savoir ce qu’il peut penser de celle qu’elle était il n’y a pas si longtemps.

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{ ta plus belle insomnie }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago

Ils étaient deux corps étrangers. Liés, seulement, par un simple cordeau qu’ils laissaient imprudemment flotter. Fibre du désir auquel ils n’ont pas cherché, pas une seconde, à résister, mais qu’ils auraient pu tout aussi bien relâcher sans culpabiliser. Seulement, à chacune de leur rencontre, le fil s’est comme resserré entre eux. Le filament versatile a fini par laisser apparaître une boucle. Le fil se resserre entre les deux âmes incandescentes, il se noue de plus en plus fermement, jusqu’à ce qu’ils deviennent indissociables. Luis, en quelques mois, est devenu l’homme qu’elle voit le plus régulièrement. Il est, aussi, son seul amant. Trop attachés pour se libérer, trop accrochés pour s’oublier. À force de s’y frotter, ils pourraient bien finir par se brûler. Mais elle n’y songe pas, Cassey, parce que la vie lui a appris à maintenir ses réserves. À mettre de côté ses rêves de princesse. À ne plus croire, simplement, en l’amour, moins encore quand l’homme en question ne cesse de la mettre en garde contre lui. C’est pourtant plus difficile de s’en souvenir alors qu’il la taquine comme s’il était celui qui partageait sa vie. – Tu es d’une modestie incroyable… elle rétorque , le sourire en coin, avec une pointe d’ironie dans la voix. Mais elle ne peut pas lui donner tort. Leur relation ne serait pas devenue si régulière s’il ne lui procurait pas de plaisir. C’est tout de même censé être ce qu’elle vient chercher chez lui. Alors que le film se poursuit, il ne se gêne pas pour remarquer qu’elle passe son temps à se plaindre, ce qui déclenche tout de suite un rire coupable chez la belle antiquaire. – Non, jamais. Je suis extrêmement pénible, tu n’avais pas encore remarqué ? Peut-être que non. Peut-être que, jusqu’à présent, il avait le droit uniquement à la femme qui déborde d’envies, celle qui semble si libre, si… invincible. Mais il commence à la connaître de plus en plus, Luis. Et, avec elle, il ôte le voile sur ses travers. Sur les défauts qu’elle ne cherche pas à cacher, derrière une perfection qui n’a jamais existé. Néanmoins, le séducteur trouve le moyen de la faire taire, quand il vient l’enlacer avec tendresse. C’est un geste qui ne lui ressemble pas, qui ne leur ressemble pas. Quelque peu troublée, la jolie blonde n’est pourtant pas prête à se détacher. Elle reste blottie contre lui, puis au bout de quelques secondes, la position lui est si confortable, si naturelle... qu’elle l’oublie. Le film terminé, il obtient toute son attention alors qu’elle tient absolument à savoir ce qu’il en a pensé. - Bien sûr qu’il compte, je veux tout savoir ! elle affirme, prête à entendre toutes ses critiques. Mais ses compliments, aussi. Elle ne s’attend pas à autant, mais plus que ses mots, c’est la douceur de ses prunelles qui la bouleverse. Un sourire pétillant vient éblouir le visage de la Californienne quand elle l’entend la complimenter. - Merci... Ça me fait très plaisir. confie-t-elle avec sincérité alors qu’il tente déjà d’en savoir plus. Il n’est pas le premier à s’étonner qu’elle n’ait pas tenté de percer véritablement dans le métier. Pourtant, pour Cassey, le choix s’est imposé comme une évidence. – Seulement je n’avais pas le temps pour m’y consacrer. Je suis tombée enceinte et... je devais assumer, tu comprends ? Je ne pouvais pas courir après un rêve si je voulais lui offrir quelque chose de solide. Un peu pensive, elle réalise que ses paroles peuvent être mal interprétées. Elle donne l’impression de s’être sacrifiée alors que… Arya est le plus beau cadeau qu’elle n’ait jamais eue. – Je ne suis pas en train de m’apitoyer hein, je suis heureuse de la vie que j’ai depuis cette époque. Elle a du mal à envisager son existence différemment désormais. Son métier, c’est une partie si importante de sa vie ; elle l’aime beaucoup trop pour avoir des regrets. Un petit rire s’échappe de ses lèvres quand elle entend la remarque de son amant. – N’est-ce pas ? Et c’est toi qui as la chance de m’avoir dans ton lit, estime-toi heureux. elle rétorque avec malice avant de se saisir de son verre de vin. Elle en boit une gorgée juste avant d’ajouter. – Je dois avouer que ce n’était pas évident, surtout à cause de… cette scène. Les garçons avaient du mal à faire la différence entre mon personnage et moi… Et si elles partageaient des points communs, Cassey était au fond bien plus sage qu’elle ne le laissait paraître. Elle flirtait avec les garçons sans jamais aller plus loin. Jusqu’à ce que l’amour lui tombe dessus avec Owen. Mais avant… avant cela, elle les enchaînait si vite qu’elle leur laissait à peine le temps d’approcher ; autant de son cœur que de son corps. – Mais… et toi ? Je t’aurais intéressé ? elle demande soudain, le sourire mutin. Elle est bien curieuse de savoir ce que le Luis adolescent aurait pu penser d’elle. Ou même… quel genre de garçon il pouvait être.

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{ ta plus belle insomnie }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago

Chaque fois qu’ils viennent se retrouver,
c’est comme si le monde lui-même disparaissait.
Il n’est jamais question de leurs autres conquêtes. Pas une fois, elle n’a entendu Luis évoquer une autre femme avec elle. Comme elle aurait du mal à parler d’un autre homme avec le séducteur. Parce qu’elle n’en fréquente pas en premier lieu. Mais même ceux qui sont revenus chambouler sa vie, elle aurait bien des difficultés à se confier à leur sujet, pas avec Luis. C’est une forme de décence, certainement, rien d’autre pour l’astre solaire. Peut-être aussi qu’elle a conscience qu’il ne vaut mieux pas qu’ils aient de telles conversations. Elle sait, elle devine plus qu’elle ne sait en réalité, qu’il voit d’autres femmes en même temps qu’elle. Il n’est pas le genre d’homme à se contenter d’une seule d’entre elles. Il l’a suffisamment fait comprendre au début de leur liaison. Mais s’en douter, quelque part bien au fond d’un esprit qui s’efforce de ne pas y penser, c’est bien différent que d’en avoir la confirmation avérée. Et tu te connais, Cassey. Tu sais que t’es trop possessive, trop excessive, même avec un homme qui ne t’offre que son lit. Tu ne peux pas te permettre une quelconque jalousie. Alors elle préfère oublier. Capable d’un déni remarquable quand elle en a envie, la jolie blonde se contente de savourer tous les instants qu’elle peut partager avec Luis.

Des moments comme celui-ci.

Il est pourtant rare qu’ils se tiennent aussi sages tous les deux. D’ordinaire, depuis autant de temps, ils seraient déjà dépourvus de tous les bouts de tissu bien trop encombrants. Mais ils sont là, l’un à côté de l’autre, en train d’admirer les prouesses cinématographiques de la comédienne à la carrière trop rapide. Et de se taquiner, aussi. Elle se met à rire quand elle entend les paroles qui résonnent comme, tout, sauf un compliment du jeune homme. Comme si la complicité évidente des débuts avait laissé place à une intimité qui risque de les prendre bien plus au dépourvu. Néanmoins, la jeune femme ne redoute pas de lui dévoiler ses travers… ni son tempérament de princesse. – Et encore, tu n’as rien vu. lui affirme-t-elle avec un sourire empli de malice ; pourtant véridique dans ses dires. Cassey, elle est ce bout de femme explosive. Trop caractérielle, trop imprévisible, trop extrême. Trop. Son amant n’a la chance de côtoyer que les parcelles les plus agréables de sa personnalité, précisément parce qu’il a choisi de n’avoir d’une relation que les bons côtés. Mais il ne la connaît pas ainsi, pas dans son entièreté. Comme elle ne connaît de lui que ce qu’il veut bien lui montrer. La tendresse insoupçonnée, il se met doucement à l’étonner, révélant une partie de lui qu’elle ignorait.

Comme un instant d’éternité,
de ceux qui ne devraient pas exister,
pas avec lui,
pas avec Luis.

Il y a quelque chose de plus doux, mais à la fois, plus intense. Un moment anodin, en apparence, qui a pourtant toute son importance. Le papillon cesse de virevolter subitement. Comme si, finalement, Luis avait trouvé la manière de l’apaiser, elle, la poupée en permanence agitée. C’est de ses prunelles plus douces qu’il arrive à la faire parler, il la pousse à se confier, sur les choix qu’elle a fait. Sourire attendri aux lèvres, elle ne met pas longtemps à confirmer. – Je ne suis pas trop du genre à « regretter ». Il l’a peut-être déjà compris au fil de toutes leurs rencontres. Cassey, elle n’a jamais la tête tournée vers le passé. Ni même vers l’avenir en vérité. Il n’y a que l’instant présent qui compte à ses yeux. Il n’y a donc que lui qui compte, là tout de suite, à ce moment précis. Les iris amusés par les paroles du don Juan, elle porte le cristal à ses lèvres avant de tenter, à son tour, d’en savoir un peu plus sur lui. Il semble trop bien la connaître, déjà, car il comprend bien trop vite ses intentions. – Je veux juste savoir comment tu étais. déclare-t-elle simplement, la voix douce, les opales plongées dans les siennes. Elle ne s’attend pas à ce qu’il affirme qu’il l’aurait eue comme une évidence. – Je ne couchais pas avec n’importe qui, je te signale ! Avant en tout cas. elle rétorque en le fixant d’un air qui veut tout dire. Elle le taquine, elle le cherche, elle joue avec lui… mais elle va finir par le trouver. Légèrement pensive, pourtant, la belle pense à ses propos… au fait qu’il aurait pu tomber amoureux. Comme s’il en était capable, à l’époque, mais ne l’est plus maintenant. Elle a la sensation qu’il a vécu quelque chose, comme un éclair qui l’a soudain foudroyé ; qui l’a changé. Mais elle garde ses réflexions pour elle pour écouter la suite de ses confidences. Elle ne peut pas s’empêcher de sourire en l’imaginant si sérieux, si consciencieux. – Je crois que c’est moi, en fin de compte, qui serais venue te séduire. Parce qu’elle était loin d’être aussi modèle que lui. Elle avait un goût (trop) prononcé (déjà) pour les garçons. – Et du coup… il s’est passé quelque chose ? Pour que l’élève studieux change autant ? elle demande, intriguée. Pas seulement curieuse, véritablement intriguée par ce qu’il a pu traverser ; ce qui a pu le changer. Elle pense à une rupture douloureuse, une peine de cœur qui l’a poussé à sortir l’amour et tout ce qu’il implique de sa vie.

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{ ta plus belle insomnie }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago

Il y a, comme, un voile de douceur venu se poser sur leur relation. Tendresse inattendue, pourtant naturelle, entre eux qui ne sont pourtant que deux amants. Cassey, elle n’y voit aucun signe alarmant. Elle a toujours eu un besoin d’affection intense. C’est peut-être différent pour le beau ténébreux mais, elle, ce n’est pas la première fois qu’elle se confond entre amour et passion. Les limites sont floues dans une relation intime qui, sans surprise, devient aussi de plus en plus complice. C’est le risque, indéniablement, alors qu’ils passent autant de temps ensemble. À se connaître de plus en plus, à s’apprécier de plus en plus. La jolie blonde ne peut qu’aimer la délicatesse dont il sait faire preuve même si elle n’est en rien comparable à la fougue qu’ils partagent quand ils se rapprochent dangereusement. Elle prend plaisir à le connaître de plus en plus mais, aussi, à réaliser qu’il la cerne lui aussi à chaque rencontre davantage. Le sourire malicieux sur les lèvres, l’âme solaire confirme ses propos d’un hochement de tête. – C’est tout à fait ça. Elle vit l’instant présent ; elle savoure le moment. Comme elle le fait ce soir précisément ; comme ils le font depuis qu’ils sont devenus amants. Car il est comme toi, Luis ; c’est certainement pour cette raison que vous vous comprenez aussi bien. Comme si vous vous connaissiez depuis bien plus longtemps. Comme si tout, entre vous, était évident. Bien que le papillon intriguée soit inexorablement plus curieuse à son sujet. Elle a envie d’explorer les profondeurs de l’âme impénétrable de Luis Santiago. Elle ne le fait aucunement pour en retirer quoi que ce soit, seulement parce qu’elle en a envie. Une pensée qu’il paraît avoir bien du mal à saisir alors qu’il tente de changer de sujet. Un petit rire cristallin sort des lèvres rosées de la Californienne avant qu’elle n’arque un sourcil devant la mauvaise foi du beau-parleur. – Oh, arrête, tu ne savais pratiquement rien de moi quand on a couché ensemble pour la première fois. Elle pourrait bien jouer à la poupée candide, Cassey. La vérité, c’est qu’elle est loin d’être naïve. Elle a eu trop d’histoires, trop de relations, trop d’années peut-être seulement, pour jouer l’innocente avérée. Ou peut-être qu’elle pourrait encore le faire, avec certaines personnes, avec son frère. Mais pas avec l’homme dont elle partage le lit chaque semaine. Goûtant une nouvelle gorgée de son breuvage carmin, la jeune femme finit par secouer les épaules avec nonchalance. – Je n’ai jamais dit que tu aurais cédé à mon charme. Même si elle le sait. Elle le sait, Cassey, personne ne lui a jamais résisté. Et Luis… Luis, elle sait bien qu’elle lui plaît. – Tu as prétendu que les filles n’étaient pas ton « centre d’intérêt », donc j’en déduis que j’aurais fait le premier pas avant que tu ne le fasses. Pourquoi, ça te dérange, une femme entreprenante ? elle lui demande, la voix espiègle, amusée par le tournant que prend leur discussion. Il est tout aussi malicieux qu’elle mais, sous les azurs de sa belle, le jeune homme paraît soudain bien moins à l’aise… quand il évoque son père. Elle imagine sans mal le Luis adolescent finir par se rebeller, vouloir s’émanciper. C’est souvent ce qui arrive avec les parents trop intransigeants… les enfants s’émancipent, ou bien, passent tout une existence malheureuse. Elle préfère autant savoir que son amant a choisi la première option. Mais la fin de l’histoire n’est guère bien réjouissante. – Ça a dû être difficile… de te faire mettre dehors… tu étais jeune… ? elle l’interroge, la voix instinctivement plus douce qu’à son habitude alors que ses pupilles ne quittent par les siennes. – Tu n’as pas besoin de te mettre en concurrence avec ton père… ce qui compte, c’est toi, non ? elle reprend en glissant sa main contre la cuisse de son amant, toujours plus tendre ; toujours plus inconsciemment.
L’attachement qu’il provoque en elle,
un jour, il aura peut-être raison d’elle.

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{ ta plus belle insomnie }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago

C’est la passion qui les a réunis,
le désir,
beaucoup d’envie(s).
Vérité indéniable, alors qu’ils ne se connaissaient pas ; alors qu’ils n’étaient que deux étrangers captivés par l’art. Leurs corps se sont emmêlés bien avant que leurs âmes n’essaient de s’apprivoiser.
C’est après, que tout s’est compliqué.
Elle ne s’en rend même pas compte, la jolie blonde. Trop prise dans l’instant présent, celui qu’ils prônent comme une évidence, elle savoure les moments qu’elle passe avec son amant… en oubliant, sans doute, qu’il ne devrait être rien d’autre que cela, un amant. Plus qu’intéressée par la conversation qui se poursuit, elle contemple Luis avec un sourire empreint de malice. Elle sait qu’il la trouve à son goût, autant qu’elle est envoûtée par le charme qu’il dégage ; mais elle est toujours heureuse de l’entendre. Elle ne tarde pas, toutefois, à lui retourner le compliment. – Oh si, j’aurais sûrement cédé . Pour une semaine ou deux, sûrement. elle avoue sans vergogne. Elle n’a pas honte, Cassey, de dire qu’elle virevoltait de garçons en garçons. Elle s’est assagie avec le temps… ou peut-être pas. Elle laisse échapper un rire malgré elle quand il affirme qu’elle sait ce qu’elle veut… il ne doit pas imaginer combien il est loin de la vérité. Parce que tu ne sais pas ce que tu veux, jamais. Tu changes d’avis d’un jour à l’autre ; tu suis tes envies sans te poser de questions. Et tes envies, loin des sentiments, elles sont lunatiques ; elles sont éphémères. Non, t’as rien d’une femme qui sait ce qu’elle souhaite. T’es juste un papillon qui vole de tes propres ailes. Alors elle secoue la couronne, la princesse, en signe de négation. – Hum, je ne sais pas si je suis vraiment comme ça. Mais tant que tu m’apprécies, moi, ça me va. elle finit par conclure, décidant d’écourter ce sujet pour un autre qui l’intéresse d’autant plus. Les prunelles soudain embrumées, comme s’il se projetait malgré lui dans le passé, Luis paraît différent, sans qu’elle s’y attende. Il paraît bouleversé, presque… touchant. Il semble avoir autant de difficultés qu’elle à exprimer ses émotions. Il les réfute par l’humour, par l’exacerbation de sa fierté d’avoir choisi une sortie fracassante. Il n’empêche qu’il devait se sentir bien seul, si jeune, abandonné par ses propres parents. Sa main contre la cuisse du jeune homme, Cassey tente de lui faire comprendre qu’il est loin de l’essentiel… à son sens. Seulement il pense tout autrement et elle, elle ne peut que respecter ce qu’il ressent. – Mais ce n’est pas cette… vengeance qui te rendra heureux, non ? Je veux dire, ce qui compte, c’est que tu te sentes bien, maintenant. Il a l’air, toutefois, de l’être, heureux. Ou, en tout cas, épanoui dans l’existence qu’il a choisi de mener. Il repousse sa tentative par l’humour, une fois encore, alors qu’elle finit par lui offrir un faible sourire. – Et tu oublies le plus important… elle affirme de toute assurance alors qu’elle laisse sa fine silhouette se glisser contre lui. Installée à califourchon sur ses genoux, la sirène lui adresse un sourire cette fois empreint de malice. – Tu as pour compagnie une femme incroyable prête à satisfaire le moindre de tes désirs… elle souffle contre son oreille avant de laisser ses lèvres retrouver la douceur de son derme. Elle embrasse avec délicatesse son cou dont elle savoure les effluves désormais si familiers. Elle respire cette peau enivrante entre deux baisers ; puis enfin ce sont ses lippes qu’elle capture dans un baiser passionné. Heureuse d’avoir appris à le connaître davantage, Luis, mais plus impatiente encore de combler ses envies.