Les azurs rivés sur l’écran de son téléphone portable, elle relit fébrilement ses derniers messages. Ceux d’Owen. Il semble, indéniablement, mal en point. Elle aurait dû s’en douter, depuis leur dernière rencontre, elle aurait dû l’anticiper. Bon sang, pourtant, elle le connaît. Elle sait combien, derrière l’homme taquin et joueur, se cache une âme tourmentée. Hantée par les démons du passé. Il vit avec une culpabilité qu’il ne devrait pas porter, un poids immense qui finira tôt ou tard par l’écraser. Le décès de cette collègue de travail n’est pas seulement une perte, une peine incommensurable. Il est aussi un nouveau coup de poignard dans un cœur dont la plaie n’a jamais cicatrisé. Un rappel des pertes passées. Son père, sa petite sœur, et maintenant… sa collègue. Elle ne peut qu’imaginer, Cassey, ce qu’il doit être en train de traverser. Elle a connu les départs, les abandons, les proches qui partent sans se retourner. Mais elle n’a jamais affronté la mort de si près. Préservée de cette douleur, elle n’en est pas moins atteinte d’imaginer le premier homme qu’elle a aimé dans un tel état de détresse. C’est bien pour cette raison qu’elle voulait prendre de ses nouvelles… mais elle n’aurait pas dû s’en contenter. Elle aurait dû faire plus, bien plus que ce qu’elle a fait.
Elle aurait dû rester à ses côtés.
Il avait l’air d’aller un peu mieux le soir où elle l’a laissé. Elle s’est persuadée, l’âme trop légère, qu’il surmonterait cette nouvelle épreuve. Il a des personnes qui comptent pour lui. Son équipe, leur fille… sa nièce. Mais, justement, la jeune femme ne s’attendait pas un seul instant qu’il puisse envisager de vendre la maison des parents de Gabriella. C’est inattendu, précipité et… un choix qu’il finira sans doute par regretter. C’est pour cette raison qu’elle est là, dans ce taxi, se dirigeant jusqu’à l’adresse envoyée par son ex. Le trajet ne dure pas plus d’une vingtaine de minutes mais la belle antiquaire a la sensation d’y avoir été durant des heures. Elle paie le chauffeur une fois la voiture arrêtée, avant de regagner l’extérieur. Ses opales scrutent le paysage qui s’offre à elle, observant les demeures dans le coin, avant d’arriver jusqu’au numéro de la maison indiquée par Owen. Elle ne perd pas de temps pour effacer les quelques mètres qui la séparent de l’entrée. Elle tape un coup sur le bois, avant d’ouvrir la porte elle-même, prête à le rejoindre. – Owen ? elle l’appelle, pour espérer entendre le son de sa voix pour la diriger. Elle avance de quelques pas pour finir par le trouver. En plein dans les cartons, il ne mentait donc pas. Il est véritablement en train de se débarrasser de tous les souvenirs de Mia. La gorge un peu nouée, la jeune femme approche un peu de lui. Elle va devoir faire preuve de douceur, de tendresse, pour parvenir à lui parler sans que la conversation ne dégénère. Sans, surtout, risquer de le plonger à nouveau dans son mal-être. – Tu peux m’expliquer ce que tu es en train de faire ? qu’elle lâche, soudainement, sans réfléchir plus longtemps. Il faut croire que la délicatesse n’est pas faite pour elle. Mais Cassey, là tout de suite, elle est seulement beaucoup trop inquiète.
C’est la première fois qu’elle pénètre dans cette villa. Dans cette maison laissée depuis longtemps à l’abandon. C’est la première fois qu’elle entre chez son amie d’enfance mais, Cassey, elle n’y fait même pas attention. Elle ne prend pas le temps de lever ses prunelles pourtant d’ordinaire si intéressées par le mobilier, elle ne prend pas la peine d’observer tout le décor qu’elle aurait sans doute approuvé. Elle n’y songe même pas, elle ne songe à rien. Il n’y a que Lui qui préoccupe ses pensées, que lui… Owen. Encore et toujours Owen. Il faut croire que, peu importe toute la distance qu’elle s’évertue à mettre entre elle et son ex, elle finit toujours par le retrouver. Elle finit toujours par retourner à ses côtés. À cause de la peur ou de la douleur, à cause de leur fille ou bien d’un soupçon de culpabilité. À cause surtout, en ce moment, de l’inquiétude qui l’a submergée. Elle s’inquiète pour lui, plus qu’elle ne le devrait. Elle s’inquiète pour lui, qui ne devrait être rien de plus qu’un amour cendré. Ses pas la guident jusqu’à lui au même titre que son cœur esseulé, au même titre que son esprit préoccupé. Elle arrive à sa hauteur, empressée, déjà prête à le questionner. Mais le pompier ne répond pas à son interrogation, il ne la salue pas davantage. En réalité, il ne relève même pas le regard vers la jolie blonde qui vient d’arriver, toute son attention focalisée ailleurs… sur ce qui semble être un album photos qu’il tient entre les doigts. La jeune femme approche un peu plus, elle pose distraitement son sac à main sur le canapé avant de baisser ses opales sur l’objet qu’il tient entre les mains. – Là comme ça, je dirais que ce sont des photos. dit-elle, la voix légère, le sourire espiègle. Elle est soulagée, en vérité, de le voir posé. Calmement en train de se plonger dans les photos de son passé. Elle l’imaginait déjà, Owen, en train de tout balancer sans un regard, sans état d’âme. Elle l’imaginait déjà déchirer la page de cette histoire à défaut d’être capable de la tourner. Mais il est là, assis à même le sol, en train de découvrir combien c’est agréable de se laisser bercer par les souvenirs passés. – Tu vas peut-être te rendre compte qu’il ne s’agit pas seulement de vieilleries. fait-elle remarquer en gardant ses iris bleutés sur lui. Elle se baisse légèrement pour saisir l’album qui, en vérité, regorge de photos d’elle… des photos prises par Mia. L’antiquaire ne s’y attendait pas. En gardant avec précaution l’objet entre ses mains, la belle se laisse glisser jusqu’au sol, aux côtés d’Owen. Ses océans ne mettent pas longtemps à admirer les différents clichés. – Wow, elles sont magnifiques… je comprends pourquoi t’as craqué pour moi à l’époque. elle s’exclame, un sourire malicieux sur le visage. Elle relève la tête vers lui, prête à retrouver son regard. Surtout, à chercher ce qu’il y cache. – Comment tu vas ? Elle ne perd pas de temps pour poser la question. Elle a besoin de connaître ce qu’il ressent.
Elle ne sait pas ce qu’il ressent. Elle ne sait pas ce qu’il vit exactement car, tous les deux, ils sont si différents. Cassey, elle ne retient jamais ses émotions. Elle les laisse l’envahir, les laisse aussitôt surgir. Elle n’est que leur reflet, une représentation qui ne tend pas à les cacher. Alors qu’Owen, il est tout le contraire. Il garde tout pour lui, enfoui au plus profond de lui-même. La colère, la rage, la rancœur, tant de sentiments qui le rongent de l’intérieur mais qui risquent de lui faire mal… extrêmement mal, quand elles finiront par imploser. Quand, lui, finira par exploser. Il paraît de marbre mais il est fragile, Owen. À tout moment, une fissure pourrait tout détruire. Mais c’est comme s’il refusait de le voir, comme s’il voulait seulement garder son calme implacable. C’est ce qu’il les fait, sous les azurs inquiets d’une Cassey préoccupée. Elle est cependant soulagée de le surprendre en train d’admirer ces clichés. Comme si la tempête avait été évitée, et le calme retrouvé. Alors qu’il fait remarquer combien sa petite sœur conservait ce qui représente de précieux souvenirs, il continue pourtant de les qualifier de vieilleries. Elle ne comprend pas, Cassey, cette capacité à écarter tant de choses qui ont compté. La preuve étant, même lui s’est retrouvé piégé, assis par terre en pleine contemplation. La jolie blonde choisit de s’installer à ses côtés, tout en lui répondant. – Pourtant, tu as l’air bien occupé à te replonger dans ces souvenirs. Elle désigne l’album photo qu’il ne tarde pas à lui tendre pour qu’elle en prenne connaissance. Ce sont, contre toute attente, des clichés d’elle qui y sont insérés. Des instants volés, d’autres où elle s’amusait à poser, pour son amie, sans imaginer le résultat qui se trouve à cet instant entre ses doigts. Cela lui fait tout drôle, une troublante sensation, de revoir les photographies de Mia. Elle se rend compte, d’autant plus, qu’elle n’est plus de ce monde. Car elle n’a jamais pu lui dire adieu, Cassey. Elle n’a pas vécu sa perte comme un deuil, mais comme la fin précipitée de leur amitié. Et elle a toujours du mal à se dire, que Mia a perdu la vie. Le cœur lourd, elle essaie d’évacuer ces pensées sombres pour admirer une nouvelle page de ces photos. Un sourire timide, mais empreint de malice, revient sur le visage de l’astre solaire quand elle choisit de complimenter l’adolescente qu’elle était. C’est surtout Owen et le charme qu’elle exerçait sur lui qu’elle se remémore alors qu’elle s’amuse à le taquiner. Sa tête se relève vers lui à ce moment, surprenant ces prunelles en plein émerveillement. Il la regarde toujours comme il le faisait dans le passé… de ce bleu lagon dans lequel elle se noyait. – Pas quand tu me regardes comme ça. lui confie-t-elle avec un petit sourire sur les lèvres. Non, elle ne manque pas d’assurance, mais elle n’est pas non plus parfaite. C’est toujours agréable de sentir une telle attention. Nouvelle page tournée sur l’album, alors que le pompier lui propose de le garder. – Tu en es sûr ? demande-t-elle, le cœur un peu serré. Elle glisse délicatement la main sur l’un des clichés. – Merci, je veux bien dans ce cas… Elle a envie de le garder, c’est vrai. Ce n’est pas comme s’il lui restait beaucoup de souvenirs de son amie… mais, justement, Owen lui explique qu’il a préparé tout un carton pour elle. Les souvenirs des voyages de sa cadette… Quelque peu décontenancée, l’antiquaire le fixe sans un mot, sans savoir si elle est censée accepter. Elle se rend compte qu’il est surtout en train de changer de sujet. – Owen, tu es sûr de ce que tu fais ? Tu ne pourras pas récupérer tout ce dont tu es en train de te débarrasser, tu t’en rends compte ? Sa voix est douce, inquiète. Il paraît aller plutôt bien, Owen, plus qu’elle ne le redoutait. Mais elle se demande, malgré tout, si ce n’est pas justement ce qu’il veut lui faire penser.
Il y a une différence entre tourner la page et l’arracher. Cassey, elle n’a aucune envie de le voir faire quelque chose qu’il regretterait. Toutes ces affaires, ces souvenirs, ces trésors précieux qu’il voit comme des vieilleries, c’est tout ce qui lui reste de sa petite sœur. Elle redoute beaucoup trop qu’il finisse par avoir des remords pour le laisser faire sans être certaine que ce soit réellement ce qu’il souhaite. Mais il continue de la contredire, alors même qu’il s’est laissé plongé dans cet album de souvenirs… comme si cela ne signifiait plus rien, rien d’autre que des jolies photographies. Elle a la sensation qu’il veut à tout prix se protéger mais, de quoi, elle n’arrive pas à le savoir. C’est comme s’il tentait de prouver qu’il avait dépassé cette douleur, qu’il voulait lui prouver que tout va bien. Ou, peut-être, est-ce à lui-même qu’il essaie de le prouver. Peut-être qu’avouer combien il souffre encore de la perte de Mia est encore plus difficile qu’elle ne le croyait. Elle ne sait pas, Cassey, mais elle n’insiste pas. Son but n’est pas de le pousser dans ses retranchements, ni même de lui prouver ses contradictions. Elle n’est pas venue se confronter à lui, seulement lui apporter son soutien dans un moment difficile. Plongée dans le silence, la lumineuse a la voix un peu éteinte lorsqu’elle répond enfin – sans beaucoup d’entrain. – Oui, c’est une bonne idée. elle sourit brièvement, la tête ailleurs. Ses pensées sont tournées vers lui, cet homme qu’elle a aimé, le seul homme qu’elle ne s’est jamais autorisée à aimer… il est là, tout près, mais elle le sent encore tellement loin. Et pourtant, encore, dans le besoin. L’idée qu’il souffre lui fait mal, mais c’est pire encore de se dire qu’elle ne peut rien y faire. L’atmosphère retrouve une certaine légèrement, même assez brève, quand il lui offre cet album de souvenirs qu’elle veut garder précieusement. Elles étaient très différentes, avec Mia. Son amie avait vécu tant de choses horribles, des choses que Cassey ne soupçonnait absolument pas en faisant sa connaissance. Elle était réservée, un peu timide, mais si forte en vérité. Bien plus qu’elle ne l’aurait été, elle, si elle avait subi tous ces drames dans sa vie. – Je n’avais pas conscience de tout ça, je n’imaginais même pas tout ce qu’elle… tout ce que vous aviez vécu. Mais si elle a pu l’aider, même un peu, si elle a pu lui donner le sourire, l’antiquaire en est heureuse. Les azurs posés sur Owen, elle le contemple alors qu’il finit par se relever. Elle, toujours assise au sol, le suit du regard alors qu’il désigne ce carton empli de souvenirs de voyages… les voyages de Mia. Elle n’est pas sûre d’être capable de s’en saisir, les traiter comme des produits trouvés pour sa boutique, et non pas comme les derniers souvenirs de son amie. Elle n’est pas sûre, non plus, que son ex petit-ami ne regrette pas une telle décision d’ici quelques temps. Alors elle essaie de vérifier qu’il est certain de ce qu’il veut, certain d’en mesurer les enjeux. Mais c’est avec un ton des plus secs, durs… même froids, qu’Owen finit par lui répondre. Sans vraiment lui répondre. Il affirme seulement que, si elle refuse ce carton de souvenirs, il en fera don. – Tu ne réponds pas à ma question, là. elle rétorque, la voix beaucoup moins sèche que la sienne, mais tout aussi directe. Glissant la main dans sa chevelure dorée, la princesse essaie de reprendre avec plus de douceur. – Je dis ça pour toi, Owen… je ne voudrais pas que tu finisses par le regretter. Et elle voudrait qu’il comprenne. Cassey, elle ne pense qu’à son bien-être.
Et elle ne saurait dire exactement, Cassey, à quel moment tout a dérapé. À quel instant la conversation a dégénéré. Leur échange était doux, un brin mélancolique, mais empreint de souvenirs. Ils étaient bercés par cette douce nostalgie, un peu amère, mais qui met aussi du baume au cœur. Mais il a suffi d’une phrase, une seule question de sa part, pour que l’atmosphère devienne soudain bien plus tendue. C’est le ton fébrile qu’Owen tâche de lui répondre, la réponse qui n’en est pas vraiment une à proprement parler. Il n’a pas de réponse véritable à lui donner, car il sait, il sait aussi bien qu’elle qu’il pourrait bien regretter. Qu’il pourrait bien finir par culpabiliser pour cet élan d’impulsivité. Et toi, tu pourrais laisser couler en voyant bien que t’es en train de le provoquer. Tu pourrais laisser tomber en décelant encore davantage qu’il n’est qu’une bombe prête à exploser. Mais ce n’est pas dans ton tempérament, non, toi tu pousses les gens à bout jusqu’à les voir craquer. Jusqu’à faire ressortir toutes les émotions si précieusement refoulées. Parce qu’elle est tout son contraire, parce qu’elle a besoin d’extirper tous les sentiments qu’elle peut éprouver, elle lui arrache aussi les siens, sans le laisser décider. Sans lui donner la possibilité de s’échapper. La voix froide, il lui glace le sang, mais elle continue encore, Cassey, comme si ce n’était pas assez. Comme si elle voulait toujours plus le secouer. – Je voudrais juste que tu me dises que c’est un choix réfléchi que tu ne regretteras pas, mais si tu n’en es pas capable, ce n’est pas pour rien. C’est parce qu’il regrettera. Parce qu’il a encore mal. Parce qu’il prend une décision à vif, alors qu’il est encore à fleur de peau, au lieu de laisser le temps le guérir. Comme s’il était pressé d’être soigné, pressé d’oublier… mais il n’oubliera pas sa douleur. Au même titre que l’absence de sa sœur. Il pourra, seulement, apprendre à vivre avec. Mais il n’est pas encore prêt à l’entendre. Et, à force de le remuer, le tourbillon blond semble être parvenue à ses fins. Sans le vouloir, sans même le préméditer, elle a pourtant réussi à éveiller toute cette rage refoulée. Toute cette colère, toute cette haine, qu’il a enfoui au plus profondément de lui, il l’extirpe et la déracine de son cœur pour la balancer contre la porcelaine. Contre les verres, contre les assiettes, mais aussi contre elle. Il lui balance au visage toute cette détresse fracassante, il lui brise le cœur à chaque morceau de vaisselle qu’il détruit avec violence. – Owen… Owen, s’il-te-plaît… elle laisse échapper en se redressant pour se relever, sans oser pour autant s’en approcher. Il paraît inarrêtable, inatteignable. Il ne semble même plus l’entendre, ni la voir. Il laisse éclater toute la haine qu’il ressent à l’égard de l’univers tout entier alors qu’elle est là, chancelante et fébrile, seule témoin empreint de culpabilité. Peut-être qu’elle devrait le laisser faire, peut-être qu’il a besoin d’extérioriser toute cette douleur. Mais, quand l’astre voit cette lueur brisée dans ses rétines, elle ne résiste plus à l’envie de s’approcher. Il a les prunelles brillantes, comme s’il allait craquer, comme s’il allait pleurer. Comme si, après avoir crié toute sa peine, il avait besoin de la laisser exploser. Elle profite de la brève pause, rare moment d’accalmie au milieu de ce champ de bataille, pour saisir ses mains entre les siennes, ses océans à la recherche de ses prunelles. – Arrête… regarde-moi… elle lui murmure, d’abord faiblement, avant de reprendre d’une voix plus forte. – Elle n’est plus là, je le sais… et t’as le droit de craquer… Et, lentement, elle entoure ses bras autour du cou du jeune homme pour marquer sa présence. Lui signifier qu’il n’est pas seule et qu’elle est là, elle, pour supporter sa douleur. Blottie contre lui, elle peut sentir les battements encore effrénés de son cœur alors que le sien est anéanti de le voir dans un tel état. Elle ressent la souffrance comme si c’était elle qui l’éprouvait. C’est même pire encore que si c’était elle qui l’éprouvait. – Mais tu n’es pas seul… tu n’es pas seul, Owen. Non, il a encore Gabriella. Arya. Tous ses amis, tous ses collègues devenus une seconde famille. Et puis, il l’a, elle. Il l’aura toujours, elle.